Un puissant navire Opselimbien arpentait à bonne distance les côtes d'Outremer.
A bord, au milieu des soldats, matelots, timoniers et diverses manoeuvres, cartographes et ingénieurs étudiaient les restes litoraux de l'empire ruiné.

Les marchands Opselimbiens avaient déjà établi un comptoir avant même la fin du conflit, mais les ruines de l'ancien empire expansionniste recellaient nombre de ressources encore insoupçonnées. S'éloignant des lignes commerciales, il était du devoir de cette mission armée d'évaluer ce potentiel et de chiffrer ses coûts d'exploitation.

- Voilà une aubaine comme rarement le royaume marchand n'en a vue, Madame. Sans même avoir étudié le retour des éclaireurs au sol et montés sur pégases, je peux vous l'assurer!

Saphyr, ancienne Générale et maintenant première conseillère de la Duchesse Arianthe de Bise - en fait responsable de l'espionnage et de la sécurité personnelle cette dernière- écoutait avec détachement l'exposé du Trésorier Marech.

- Oui voyez-vous, le territoire est immense mais les infrastructures sont déjà en place, des mines et clairières sont prêtes à être exploitées... Quand à la population, elle est par trop désoeuvrée et n'attend à présent plus qu'à collaborer. Il nous reste encore assez de troupes sur place pour contenir toute révolte...

- Des menaces? Créatures inconnues, effets magiques étranges ou autres sectes immondes?
Coupa-t-elle sèchement.

- Euh... Les éclaireurs nous le confirmeront, mais les explorations sont périlleuses aussi dans le reste de Kalamaï, vous savez... Et il y a peut-être le culte de Synodar qui appréciera peu la présence de colons Scitopoliens. Par contre, Taleonor avait aussi des opposants et nous pourrions aussi compter sur une aide aussi prompte que vénale. Si vous voyez ce que je veux dire!

Saphyr Al'Ackbar ne répondit plus à cet homme dont l'intelligence avait muselé le coeur : sa cupidité était palpable, collant à ses mots et semblait salire ses interlocuteurs. Elle s'assura que la frégate rapide qui les suivait était toujours à distance raisonnable. Il y avait ici dangers et opportunités, c'était clair. Et tous ces atermoiements n'étaient que réthoriques.
Le Sénat veut plus que des comptoirs, il en a déjà en grand nombre... Il veut des colonies pour nourir ses Princes Marchands, financer leurs temples, leurs palais, leurs armées et leurs orgies.
Est-ce donc en Outremer que ce projet verra le jour?

Quelques temps plus tard, à terre :


Les premiers colons Opselimbien avaient rejoint les soldats et les Moniales-Guerrières au milieu des ruines d'un village portuaire encadré de puissantes collines.
Le nom du village avait comme ses habitants été balayé par la puissance des assauts des Armadas de Kalamaï. En attendant les colons, les fantassins avaient réparé le mur qui encerclait le bourg, rafistolé les docs et réhabilité une dizaine de petites fermes dans les alentours. Les ingénieurs de siège avaient supervisé la rénovation de plusieurs demeures et des silots à grain. De leur côté les moniales avaient pris possession du monastère surplombant telle une vigie l'une des deux collines rocailleuses. Dures à la tâche, la batisse de pierre grise avait été fortifiée et sa chapelle réhabilitée aux cultes de la Lumière, principalement à ceux de Folaniss et Kanderac. Folaniss protégeant les voyageurs et colons devant arriver et Kanderac leur assurant une défense contre les adversités du "Nouveau Continent".

Les colons étaient venus en masse, de toutes les couches de la population, les riches bourgeois se mêlant aussi bien aux nobles désargentés qu'aux malandrins repentis mais opportunistes. Dans cette atmosphère de colonisation et d'espoir, les différences sociales s'estompaient devant le travail à fournir et les promesses de prospérité.

Accueillant les colons arrivage après arrivage dans ce nouveau port, les premiers colons propageaient un message bienveillant :

- Bienvenue à vous à Port-Esperance, ville du renouveau et point de départ de votre prospérité!
Au delà de nos murailles se trouvent les cendres et les ruines d'un empire maléfique et vaincus, ses citoyens désoeuvrés et ses richesses! Si vous êtes venus par opportunisme, sachez que milles richesses et ressources attendent celui qui sait se relever les manches!
Mais sachez qu'entre colons, l'entraide est de mise. Cette terre est un espoir pour nous tous, mais nous sommes aussi l'espoir pour ses autochtones, amenant main d'oeuvre, savoir-faire et nouvelles idées.

- Si vous avez besoin d'aide, de protection, d'information ou d'un logis temporaire adressez vous aux comptoirs ou aux soldats opselimbiens et impériaux. Ceci vous sera accordé sans contrepartie si vous êtes de bonne volonté!
Oubliez vos différences vous dis-je, dans le défit et les opportunités que représente cette terre, nous devons nous épauler!

- Mais vous venez d'arriver et une cantine vous attend au bout du quai, allez on avance!!

Grossissant la population de Port-Esperance ou s'éparpillant toujours plus loin dans les plaines avoisinantes, les colons se déversaient en un flot raisonnable mais continue dans ces régions parmis les plus dévastées d'Outremer. Les contact avec les quelques survivants des alentours avait été courtois et annonçait peu de frictions entre colons et autochtones... du moins pour le moment.

Alors que le crépuscule venait d'arriver et que la mer était calme, des silhouettes se dessinait au-dessus du village portuaire.
Le vent solaire carressait les herbes hautes. La lune disparaîssait dans la blancheur du matin. La brume fraîche nimbait les masures et les barcasses.
Soudain un halo de lumière étincela au niveau du monastère. Quelques secondes aprés un tonnement résonna si fortement que tout les habitants furent réveillés. Certains avaient pensé à une attaque, d'autres ayant le coeur plus léger crurent immédiatement à un orage avant de voir le temps.
Une aile du monastère était en feu et une salle avait été désastré par une explosion. Toutes les nones étaient partit chercher des seaux et tentaient déteindre l'incendie.
Au même moment un groupe d'hommes détruisaient les reliques et objets religieux entreposés dans une surcusalle. Folaniss n'existe pas, pourquoi donc le prier ?

Une missive parvînt, le lendemain à la dirigeante de la ville portuaire.

Citation :

Ô Dame de Bise,
Nous avons appris que vous avez tentée d'importer un culte païen en Outre-Mer. Un seul Dieu existe. Il se nomme Synodar et il dirige le monde du haut des nuages célestes.
Ceci est le premier avertissement. Convertissez-vous au Dieu Unique ou vous périrez par le Feu.

Isaac Phartolos,
Inquisiteur de Synodar.

Le parchemin écrit avec condescandence, semblait porter de malheur si la ville portuaire ne se pliait pas au exigence du Dieu Synodar....

La ville avait pris l'attentat magique sérieusement. Une fois les esprits retrouvés tous nourissaient un ressentiment face aux agresseurs.

La Dame de Bise avait fait placarder en ville la missive de l'Inquisiteur de Synodar et financer plusieurs Bardes venus de Kalamaï pour qu'ils égaient la population et tournent en dérision la menace du "curé de Synodar". Il y avait d'abord eu quelques tentatives de saynètes improvisées mettant en scène le "Dieu Unique" ulcéré en proie à divers troubles digestifs et hémorhoïdaires se présentant en consultation auprès de la divinté de Compassion, demandant son Chemin à Folaniss, etc..

La Dame de Bise fit interdire toute moquerie sur le culte de Synodar, tout Dieu méritant respect, mais encouragea les quolibets concernant son inquisiteur. Dans le même temps elle financer la reconstruction des leiux de cultes, indispensables au soulagement des colons arrivant encore par centaines...

Elle rédigea ensuite une lettre pour l'Inquisiteur qui avait tenté de faire incendié la place forte qu'il avait pris pour un simple monastère comme il avait pris l'Ordre Combatant des Moniales-Guerrière pour de simples Nones...

Citation :

Très Cher Inquisiteur de l'Auguste Synodar,

Sachez d'abord que je respecte les religieux, mais je réprouve les actes de terrorisme aveugle.
Je vous invite à venir nous présenter le Dieu principal de ces terres que nous avons conquises, j'avoue ne pas assez le connaître pour savoir si il représente plus mes idéaux que Folaniss ou Kanderac... Cependant je vous avertis que vos actes irréfléchis ne vont pas plaider en la faveur de votre Divinté si vous continuez de procéder comme un paysan en colère ou un enfant capricieux.
Kalamaï assure la liberté de culte sur tout son Empire, une liberté qui vous permettra certainement de convertir nombre de nos colons à la grandeur de Synodar. Cette conversion ne se ferra pas par la force car les enfants de Kalamaï ne sont pas impressionnables et les colons aventureux le sont encore moins... De même vous prônez la guerre civile en nous envoyant des feux d'artifice que nos soldats ne craignent plus après avoir tenu tête aux Archimages et Hauts Prêtres de Taléonor.
Nos règles sont à présent vos règles, que cela vous plaise ou non : la liberté de penser sera assurée en Outre-mer.
Sachez comprendre toutes les opportunités que cela vous offre, car nul doute que si vous êtes assez convaincant (et non persuasif ou coercitif), vous pourrez même nous convertir tous par la grandeur de votre Dieu et non par celle de votre égo ou de votre armée.

Je vous renvoie donc vos menaces accompagnées d'une invitation à venir nous éclairer sur la gloire et les bienfaits de Synodar. Je ne demande qu'à croire en la divinité la plus juste. Si Synodar est l'unique et que votre confiance en lui est si grande, pourquoi avoir peur de simples "faux cultes" qui disparaïtront d'eux mêmes devant sa Gloire.

Recevez cher Monsieur mon respect le plus courtois malgré les circonstances que vous avez causées,
Dame Arianthe de Bise.

PS : A toute prochaine tentative de croisade de votre part sera envoyée une missive au gouvernement et à l'armée impérial stipulant votre inclination à la Guerre Civile. J'espère que cela n'arrivera pas.

Arianthe avait été moins conciliante qu'a l'accoutumée, mais il falait tester jusqu'a quel point Phartolos était obtus et jusqu'à quel point il était désespéré et terrifié de voir disparaître son Dieu comme son pouvoir personnel... Elle pria pour qu'il sache épargner à tous les affres d'une guerre civile dans laquelle il n'avait certainement aucune chance.

Isaac Phartolos venait de prêcher la bonne parole de Synodar dans la Capitale. Lorsqu'il était rentré en sa demeure sainte, il vit la missive et répondit aussitôt.

Citation :

Dame venue de Kalamaï,
Lorsque les troupes de Kalamaï ont commencés à vaincre l'Outre-Mer, des soldats ont persécutés les prêtres de Synodar et détruit ou volés des objets saints.
Avant que nous attaquions l'Empire de Kalamaï, certains me considéré comme un prophète... Synodar souhaitait que l'on convertisse tout le monde pour que la Vérité règne sur le monde. Nous devions alors envahir Kalamaî pour y installé la Parole de Synodar. Mais Synodar voyait que Taleonor utilisait la religion pour obtenir de nouvelles terres... alors sa punition fut la ruine de l'Outre-Mer.
Maintenant les quelques religieux rescapés doivent, avec moi, annoncer l'existence de Synodar aux païens.

Des gens comme vous sont prêts à l'écoute mais la plupart sont bornés et cela....

Bref j'écris, j'écris mais je devrais vous rencontrer, cela sera plus simple. Rendez vous à la Capitale de l'Outre-Mer, devant le Beffroi.

Isaac Phartolos,
Inquisiteur de Synodar.

Arianthe surveillait les allées et venues des colons établissant un nouveau village dans la vallée, entre Port-Espérance et la capitale. Son trésorier grimaçait toujours du prix que coûtait la remise en état des routes et des relais détruits par la croisade : sans compter que la Dame de Bise à l'annonce de son accession au palatinat provisoire avait abaissé les taxes!

Au milieux des missives des autres seigneurs colons dont on lui faisait la lecture, se trouvait le lettre de Phartolos.
Elle lui fit répondre dès le lendemain :

Citation :

Sire Inquisiteur Phartolos,
Haut Prêtre de Synodar,

Je suis prête à vous rencontrer et à m'entretenir avec vous de la possibilté d'une introduction du culte de Synodar parmi les populations immigrantes de Kalamaï.
Je vous rencontrerai donc sur la place du Beffroi dans la capitale d'Outre-mer, mais pas avant quelques jours car mille demande et obligations m'arrivent chaque jours. J'aimerais en effet vous consacrer toute l'attention qui vous est due sans avoir l'esprit à des pensées coutumières et extérieures.

En espérant ne point vous déplaire,
Respectueusement,
Arianthe de Bise, Première Dame d'Opselimbe.

Dès lors, se sachant soutenue, autant que cela soit possible sur une terre de conquête, par la majorité des seigneurs l'ayant désignée en tant que Palatine, la Première Dame d'Opselimbe, elle envoya un ordre de Paix dans la province :

Citation :

Habitants et Seigneurs d'Outre-mer,

En sa condition de Palatin de notre Province, la Première Dame Arianthe de Bise vous fait transmettre sa première décision officielle pour combattre l'Anarchie regnant en Outre-mer.

Un pacte de non-aggression lie de fait tous les seigneurs de notre province dès à présent : il est interdit et condamnable de s'attaquer aux habitants comme aux biens et aux terres des autres royaumes d'Outre-mer.

Il est demandé à tous les seigneurs de dénoncer au palatin tout contrevenant à cet édit indispensable. Le palatin autorisera ensuite pendant une période d'une semaine tous les autres seigneurs d'Outre-Mer à attaquer le contrevenant.
Sous peu, une Armada de Justice et de Civilisation sera établie et elle se chargera d'attaquer de tels contrevant avec d'autant plus de détermination.

Que ceci soit entendu par tous et comprit par chacun. Outre-mer renaîtra dans la coopération et la tolérance.

Ecrit sous la Dictée officielle du Palatin le 22/10.

Etablir la paix était le premier acte pour espérer organiser les colons en autre chose qu'un groupe de pillards ou de pirates. Cela devrait permettre aussi d'amoindrir un peu les différences entre colons et autochtones...

Un pigeon ayant traversé l'océan, probable en faisant escale sur des îles, arrivait finalement à Port-Espérance. L'oiseau se posa à la fenêtre de la dame de Bise. Cette dernière s'empressa de détacher la missive des pattes du voyageur.

Citation :

Amphise, Fort Queren à destination de Port-Espérance, Outre-Mer.

Dame de Bise,

Nous avons reçu dernièrement une lettre de Kondall, du ministère maritime. Le seigneur Thorin accorde au Port Queren la somme de 1900 écus pour une expédition en Outre-Mer. Plusieurs navires, cartographes, colombs et diplomates embarqueront en Amphise à destination des terres impériales de l'Outre-Mer. Des précisions vous seront données à notre rencontre, à Port-Espérance.

Vous pouvez retournez cette missive à Fort Queren.

Arianthe fut soudainement ébahi. Le message était tellement court et elle aurait voulu en savoir plus.

Arianthe renvoya rapidement une lettre stipulant son amitié au Seigneur De Kondall, elle l'aiderait dans son équipée. L'idée de revoir ses alliés de la Garde Divine lui avait remonté le moral et fait chaud au coeur...

Une deuxième lettre, aux armoiries de Zirconie était elle aussi arrivée et Arianthe se retira dans sa chambre pour y poser des yeux mouillés des larmes chaudes, douces et amères de l'attachement. Au moins n'y aurait-il pas que la politique et les dangers coloniaux qui seraient évoqués lors de la visite des seigneurs de Kalamaï, il y aurait aussi un futur plus... personnel et chaleureux.

Perdue dans ses pensées, elle fut surprise par des coups à la porte l'arrachant à ses rêveries :

- Ma Dame, nous avons fait préparé votre calèche et une garde de cavaliers : nous partons dans l'heure pour Roc-le-Chastel. Vous devez y rencontrer le Seigneur Phartolos.

Dur était le retour à la réalité...
- Le Haut Prêtre de Synodar n'attendra pas plus, je le sais : Je vous rejoins dans quelques temps. Que tout soit prêt et qu'on n'oublie pas le présent pour cet illustre ecclésiastique!

Alors qu'Arianthe se changeait, choisissant une tenue prenant avantage de sa féminité mais bien plus propre à rencontrer un diplomate et un prêtre de surcroit, une ombre mouvante la fit tresaillir.

- C'est un piège, ma Dame.

Arianthe se détendit en reconnaissant la voix.

- Saphyr, d'où tiens-tu cela? Tes hommes t'ont-ils révélé quelquechose sur cette entrevue?

L'ancienne générale Saphyr Al'Ackbar restait dans l'ombre, immobile, plus sinistre peut-être que la grande statue de Nucter, en Argostole :
- Non, mais j'aurais agi ainsi connaissant ta réputation, ma Dame : Tu ne peux pas refuser cette rencontre, et tes alliances sont encore bien jeunes en ces nouvelles terres... Pour avoir l'avantage sur toi, moi je te piégerais... militairement et définitivement.

- Tout le monde n'est pas aussi retors qu'une Al'Ackbar! N'as-tu appris que l'art des serpents au Monastère?

Arianthe avait saisi l'avertissement, mais cet entretien était plus important que la sécurité d'une jeune veuve à la tête d'un royaume marchand...

*Mes alliés sont déjà nombreux, et la Garde Divine sera là bientôt... Si je tombait entre les mailles d'un tel filet, s'en serait rapidement fini du culte de Synodar. Phartolos est intelligent*

- Viens plutôt m'aider à enfiler cette robe,plutôt que de faire l'oiseau de mauvais augure en longeant les alcôves. Et puisque tu sembles tant t'intéresser à ces prêtres mystérieux... hum? Sais-tu seulement si ils font voeu de célibat pour Synodar?

Saphyr rougit quelque peu. Mais elle se dit qu'elle suivrait sa maîtresse avec quelques archères avec ou sans son aval et en toute discrétion.
Arianthe, resplendissante dans ses soieries blanches, partit vers Roc-le-Chastel.

*Voyons ce que le prêtre de Synodar a à nous proposer... Et ce que je peux faire pour lui. Un dieu "unique" doit pouvoir se faire une place dans notre panthéon : ensuite tout dépendra de l'habileté de ses prêtres pour qu'il s'impose.*

Le ciel était d’un bleu cyan et les vagues écumantes agitaient l’Océan Turbide qui séparait Kalamaï de sa province d’Outre-Mer. Dans les premières lueurs du matin, une flottille de quelques navires ramait et donnait de la bande pour profiter du bon vent qui agitait les eaux d’une profondeur insondable. Le Major et le Nid de l’Aiglon en tête, les vaisseaux au couleurs de Kondall et de Zirconie naviguaient déjà depuis quelques semaines, d’abord sur la Mer du Catégorien puis sur l’océan qui séparait les terres impériales de ceux que les navigateurs s’en allait explorer. Les mouettes tournaient déjà autour des mâts et les trois rangs de rames du Nid de l’Aiglon plongeaient silencieusement dans l’élément liquide.

Faraël s’était rapidement habitué à cette vie de marin et aidait souvent ses hommes à laver le pont, à tendre les cordages et surtout à ramer. La trirème ne possédait qu’un seul mât, il était conçu pour ramer et non pour faire voile. En effet, les rames sont le meilleur moyen pour propulser un vaisseau par temps plat.

Les premiers jours, il avait longuement discuté avec le cousin de son père dans la cabine du Major. Mais depuis quelques temps, l’héritier de la Zirconie préférait manœuvrer avec ses hommes. La navigation était en effet ardue, ces eaux étaient quasiment inconnues et seules quelques traversée avaient été effectuées depuis la Grande Conquête. S’étaient un peu dans ce but que le Seigneur Sirias traversait l’océan avec ses hommes. Les Kondalliens voulaient explorer et cartographier les nouvelles terres, peut-être même y installer des colonies de peuplement.

Lui, par contre, ne franchissait les tourmentes de la tempête et le calme plat de l’Océan Turbide que dans un seul but premier, revoir sa douce. Bien sûr un ambassadeur de La Garde Divine devait s’installer à Port-Espérance, mais en ce qui le concernait, seul le doux visage de la belle Chevalière de la Lance Impériale ainsi que son caractère intrépide et sage à la fois l’incitait à braver les éléments. Depuis leur rencontre durant la Croisade, jamais plus l’image de sa belle n’avait quitté ses songes, côtoyant parfois les cadavres de ses hommes morts en Outre-Mer, il devait l’avouer.

Son amour était intarissable en vers la Dame d’Ospelimbe, il était venu lui faire sa déclaration. Un joyau profondément enfoui dans un écrin se trouvait dans sa cabine.

Au souvenir de la Dame de Bise, il se surpris à chanter un vieux cantique originaire d’Étimnon, le Chant du Cœur, une douce mélodie et des paroles touchantes formaient ce cantique, qu’il n’avait pourtant jamais entendu, malgré ses origines célestiales du côté de son père.




Les navires arrivèrent en vue de la côte, un cap entrait dans l’Océan et semblait indiquer aux Scitopoliens la route à suivre. Le Capitaine Karn qui avait fait la traversée durant la Guerre sous les ordres du Seigneur Fardall se souvenait vaguement de l’endroit.

- Messire, je crois que Port-Espérance est à une demi-lieue au nord, dans une baie.

- Cap au Nord-Est ! ordonna Faraël. Faites passer l’indication au Seigneur Sirias !

Arkannsis voguait sur la mer agité depuis déjà plusieurs jours. Cette nouvelle aventure le rendait particulièrement excité. C'était bien la première fois qu'il fesait un voyage si... long se permit-il de penser à quelques reprises en naviguant à l'arrière du navire ce dernier. Ho! il avait bien affronté pendant 7 ans les terribles dragons des contrées du nord. Mais cela n'était en rien comparable aux prochaines semaine qu'il allait vivre.

Les journées étaient plutôt longue et froide. Changeant à de nombreuse reprise leur cap, les vagues les faisant tous changé de direction à plusieurs reprises. Les communications entre chaque navire était complexe et compliqué. Donc, tous avaient reçu l'ordre de suivre Sirias, ainsi, aucune perte bizarre de flotte ne serait provoqué. Cependant, les communications s'y faisaient tout de même souvent. Les rations désaltérantes commençaient déjà à manquer sur le "ftarien des mers" (ainsi surnommé par Arkannsis en l'honneur de son royaume) et personne ne savait exactement combien de jours de route il restait à parcourir

- Messire, le Nid de l’Aiglon nous informe de la direction à suivre. Cap à un demi-lieu vers le nord-est, direction du vent, sud ouest; Direction du bateau, nord ouest.

- Je vous remercie. Puis il se tourna vers le quai où les marins contrôlaient les voiles et le capitaine le gouvernail. Cap au Nord-Est!

- Cap au Nord-Est, messire. S’exclama un marin. Nous sommes dans en direction de Port-Espérance.

Ils approchaient lentement des côtes, on percevait au loin de hautes montagnes verdâtres sur un fond bleu éclatant, presque sans nébulosité, comme au printemps. Ce n’était qu’en apparence car, en réalité, les vieilles planches de bois du pont étaient brûlantes du soleil ardent qui frappait de plein fouet le bateau, en plein océan, et cela dérangeait fortement les pieds nus de l'équipage. Situé dans des îles chaudes, presque tropicale, l’Outre-Mer est beaucoup plus au sud de Kalamaï offrant un climat humide et îlien. C’est avec la colonisation que viennent les écarts, alors que l’on veut explorer les terres arctiques de Kalamaï, nous sommes en territoire exotique, pensait Sirias alors qu’on s’apprêtait à jeter l’ancre.

Il accorda la permission d’amarrer, en bordure des côtes. Les navires n’auraient biensûr pas pus se stationner au port même, ce dernier n’étant pas fait pour recevoir aussi imposant mais plutôt pour desservir les pêcheurs. Les autres caravelles firent de même. Bientôt, on commença à mettre les canots à l’eau pour rejoindre Port-Espérance.

Sur les quais se dressaient fièrement plusieurs habitants de la ville portuaire venant voir ce spectacle, d’énormes bateaux et des dizaines d’inconnus venant du grand empire de Kalamaï. À bord de sa barque, Sirias gardait avec lui le fameux drapeau emblème de l’empire de Kalamaï. Celui qu’il affichera, lui, Sirias, le premier sur le continent de l’Outre-Mer, signifiant qu’à ce jour, les terres de ce continent seraient à la responsabilité et à l’appartenance de l’empire de Kalamaï.

- Préparez-vous à accoster! Lança le lieutenant Rhasil, responsable des opérations.

Arkannsis ainsi que son équipage s'émerveilla de l'étendus verdatre qui s'étendait à perte de vue. Un jour bien éprouvant pour toute la flotte. Bien qu'il ne sachait toujours pas le but réel de l'investigation en ces lieux. Il était ravit d'y prendre part, ne serait-ce que pour voir ce magnifique paysage qui s'offrait à lui. Arkannsis ayant vécu toute sa vie dans la mort et l'humidité du sang qui rêgnait sur les terrains de guerre, il avait eu beaucoup de difficulté à croire qu'un aussi beau paysage existait.

Néamoin, il ne resta pas longtemps à l'admirer. Les préparations devaient être fait rapidement alors il s'offrit à aider son équipage au rappatriement des outils les plus importants. Ainsi, 3 canots pouvant transporter 4 homme prirent le chemin vers les côtes de port-espérance. Bien entendu un seul matelot par canot était utile, puisque le reste servait à entassé les ressources.

Ils rejoignirent rapidement Sirias et Faraël afin d'arrivé tous ensemble au même lieu.

Après avoir quitté Kalamai depuis déjà quelques temps, l'Aigle des Mers approchait les cotes d'Outre-Mer. Pour Laonar, c'était son deuxième en Outre-Mer, le premier étant durant la guerre où il transportait des combattants et des vivres. Pour cette deuxième traversée, le temps avait été un peu plus rude; l'Aigle des Mers avait été pris dans la fin d'une tempête.

Un homme entra dans la cabine du capitaine:
-Capitaine, nous approchons de Port-Espérance.
Laonar sortit sur le pont et au loin, dans la baie de Port-Espérance, la silhouette de plusieurs navires se dessinait.
Il n'avait pas été mis au courant que d'autres personnes prenaient le chemin d'Outre-Mer. Il supposa qu'ils n'étaient pas la pour les mêmes objectifs.
Laonar s'empara d'une longue vue et scruta les navires. Sur l'un de ceux si, il aperçu le drapeau de la Zirconie et il ordonna donc d'hisser le drapeau blanc ainsi que celui de la Guilde des Itinérants. (Son navire avait quelques peu des allures de pirate et lui avait déjà posé des problèmes avec les gardes cotes de Kalamai. Il ne voulait pas que cela se reproduisent.)
L'Aigle des Mers poursuivit ensuite son chemin et vint s'amarrer à la suite des autres navires.

Les passagers quittèrent ensuite le navire. Le capitaine ordonna à quelques hommes de rester sur le navire et de surveiller les trois autres car il avait entendu dire que plusieurs pirates voguaient près d'ici.

La trière zirconienne arriva en vue de Port-Espérance en même temps que le reste de la flotte. Faraël, assis à la proue du navire qui contemplait les flots fut éblouis par la beauté des montagnes et de la vallée où siégeait la ville. Rien qu'a voir cet endroit, il su pourquoi sa belle avait décidé de s'y installer. Les navires voisins s’étaient déjà amarrés prêts de la côte et les canots étaient mis à l’eau. Les vagues qui s’échouaient sur la plage, le vent frais qui balayait les cheveux et le doux cri des mouettes du port donnait à la ville un cachet paradisiaque. Il descendit dans un canot et avec trois autres zirconiens, dont le Capitaine Karn et l’ambassadeur Dermof, ils plongèrent les avirons et furent les premiers à débarquer sur le sol de l’autre continent. Faraël fut d’abord surpris par la tranquillité de l’endroit, dans ses rêves l’outre-Mer restait une terre couverte de morts, vaillants combattants tombés au combat pour la bonne où la mauvaise cause, si l’on pouvait considérer tuer un ennemi par vengeance comme étant juste.

Au loin, au travers des maisons des premiers colons, il semblait au Chevalier de la Lance Impériale qu’une grande place se trouvait où des étals vendaient des fruits exotiques, et où un majestueux manoir se dressait, la maison de sa belle !

À cette pensée, son cœur fit un bon dans sa poitrine. Sa douce l’attendait, avec son regard toujours aussi envoûtant et bienveillant. Elle devait être entrain d’aider les colons dans leurs tâches, dévouée à ses gens comme elle était. Il lui pressait de valser de nouveau avec elle, autour du feu comme jadis.

Suivis par ses collègues, alors que les Kondalliens étaient encore à bonne distance derrière, venus se ravitailler, le fils de Fardall avait envie de courir vers sa dulcinée mais, calmement, pour bien paraître, il marcha côte à côte avec ses trois autres compatriotes.
Alors qu’il franchissait les palissades de l’agglomération, qui s’embellirait probablement des murailles de pierres dans quelques mois, avec le don inné de sa promise pour les affaires, il songea au Seigneur Sirias.

Quel tête il devait faire alors que le fils de son cousin courait presque devant lui ! Faraël éclata de rire. Il pris son casque de guerre et se le passa sous le bras, dévoilant sa chevelure, quand il agissait ainsi, cela signifiait qu’il ouvrait son visage aux émotions de son cœur.


- Vive ce grand jour, mes frères, car aujourd'hui nous festoierons avec nos amis de Port-Espérance.

Arkannsis écoutait attentivement le discour offert par Sirias, voyant que son aide n'était plus nécéssaire il pensa qu'une petite visite du village lui serait utile. Ainsi, il laissa Sirias et Faraël ensemble et quitta l'estrade destinée pour l'évènement. Bien entendu en informant Sirias de ses projets pour que l'on puisse le retrouver plus facilement en cas de besoin.

Les barques arrivaient sur les rives de Port-Espérence. C'était un très bel endroit, propice à la pêche d'après le nombre de bancs de poissons qu'il avait vue s'approchant. Le paysage était d'une exceptionnelle beauté malgré le fait que cette terre avait été un champ de bataille des plus sanglants.
Les marins commençaient à se disperser à travers le port, certains vers la taverne, d'autre vers l'auberge. Par contre, l'attention de Laonar se tourna vers la place publique; elle était remplit de monde. Il déduit que quelque chose devait s'y produire. Un homme faisait un discours devant les habitants. De l'endroit où il était, il ne voyait rien du tout. Par contre, il entendait tout et il comprit que la flotte qui était arrivé ici était la pour les mêmes intentions que lui. Lorsque l'homme eu finit son discours, la foule se dispersa un peu et Laonar vit que l'homme n'était nul autre que Sirias. Il décida d'aller à sa rencontre.
Lors qu'il le rattrapa, il était déjà avec plusieurs autres personnes.

-Seigneur Sirias?
Ce dernier se retourna.
-Permettez moi de me présenter; Laonar, capitaine de l'Aigle des Mers. J'ai entendu votre discours et j'aimerais beaucoup me joindre à vous pour l'exploration d'Outre-Mer. M'accorderez-vous cet honneur?.

Les villas qui avaient été aménagées pour acceuillir les dignitaires se situait à un jet de pierre des barraquements aménagés pour leurs troupes. Les batisses ayant appartenu à une noblesse aujourd'hui oubliée étaient à présent à nouveau habitables et parées de tentures aux couleurs de la Garde Divine.

Un fait insolite ne manquait pas de surprendre au milieu de cette cité à l'architecture exotique et à la population bigarrée de colons venant de tout l'Empire et d'originaires d'Outre-mer : Tous les serviteurs alloués au service des demeures nobles comme des barraquements portaient les vêtements et les voiles noires du deuil. Qu'ils soient autochtones ou nouveaux arrivants leurs mines sombres mais dévouées étaient une surprise d'un doux-amère saisissant.

Les tables éclairées à la bougie étaient cependant dressées et un repas fastueux attendait les explorateurs. Illustrant la cuisine locale bien plus épicée que celle du continent, les odeurs mettaient déjà l'eau à la bouche des soldats et des marins.

Arkannsis se promenait tranquillement dans les ruelles bientôt vide de la ville ne sachant trop ce qu'il cherchait vraiment. Il flanait ça à la lueur de quelques brasiers chaleureux récement allumé du à l'arrivé de la noirceur.
Arkannsis regardait souvent vers le ciel. Les étoiles y scintillaient par mille et la lune n'augmentait que la beauté de ce spectacle. Le guerrier infernal n'avait pas eu beaucoup l'occasion de remarqué c'est petite douceur depuis des lustres et pour une fois que, était seul, il avait le temps de réfléchir, il pouvait profité pleinement de cette vue merveilleuse. Pour Arkannsis, c'est étoile signifiait beaucoup plus que de simples astres éclatant. C'était pour lui une source innépuisable d'énergie. En effet, Arkannsis étant un infernal, ils pouvaient aisément régénérer son corps astral par le simple pouvoir de la lune et de ces étoiles. l'infernal appréciait particulièrement la douceur du vent et la brise que l'océan emmenait à lui.

Beaucoup pensait que les infernaux étaient des créatures funèbres ne vivant que pour le mal et la chaleur intense des entrailles sanglants des hommes et elfes. Mais au contraire, les infernaux protégeait tous un même dessein, l'équilibre de la justice. Aujourd'hui, Arkannsis voyageait encore dans cet unique but. Son armée en Badaftar l'inquiétait particulièrement. Il avait donné soin à son second Maarek de s'occuper de l'état militaire et diplomatique de la petite ville en bordure des rivières de Naxos. Sans son armée volantes ils se sentaient un peu seul. En effet, leur compagnie était fort agréable en ces nuits douces.

Enfin, lorsqu'il commença à se faire tard et que la plupart des auberges commençait à perdre d'intérêt festoyalement, il conclut qu'il était temps de se trouver un logis. Il trouva donc une chambre confortable dans une auberge pas très loin de l'endroit ou les canots étaient ammarés.

Alors que Sirias venait d’entamer la conversation avec Faraël, un curieux barde vint à sa rencontre se présentant avec convenance.

- Permettez moi de me présenter. Laonar, capitaine de l'Aigle des Mers. J'ai entendu votre discours et j'aimerais beaucoup me joindre à vous pour l'exploration d'Outre-Mer. M'accorderez-vous cet honneur?

Cette demande laissa stupéfait le seigneur Sirias. Il devait, certe, avoir une place de plus pour un navigateur dans l’équipage.

- Sachez que je ne refuse jamais les bonnes intentions, Laonar. Vous pouvez faire partie de l’expédition, mais à une condition.

Le marin grandement étonné ne pus s’empêcher de questionner l’homme d’expérience à ce sujet.

- Quelle est cette condition, messire?

- De venir avec moi et Faraël à la taverne prendre un bon simonet autour du feu! Dit-il avec un léger sourire.

Laonar n’avait pas l’air de détester l’idée mais pour Faraël, tout le contraire. Sirias le savait bien, il attendait sur la grande place dans l’espoir de rencontrer sa belle, d’enfin pouvoir la serrer dans ses bras.

- Allez Faraël, quelques temps à l’intérieur ça ne fera pas de mal.

Les compatriotes de ce dernier approuvèrent intégralement les dires du seigneur, eux qui commençaient à avoir les jambes engourdies et surtout, ayant l’envi de partager du bon temps après ce long périple en haute mer. Faraël, contraint de décevoir le proche cousin de son père, ne pus qu’accepter l’offre alléchante; Il avait bien aussi le goût de se rafraîchir au cabaret de Port-Espérance.

Le soir tombé, et les étoiles bien visibles et la lune bien, ils entrèrent somme toute dans la bâtisse en pierres taillées.

U n dragon, Rayondor arriva en vue d'une petite ville en Outre-Mer, qu'il croyait être Port-Espérance, son maître lui avait ordonné de porter un message de cette ville. Bien sûr, Fardall en savait pas plus que son fils çà son départ que la Dame de Bise était parti à Roc-le-Chastel.

Il aperçu un groupe d'arrivant et s'adressa à eux, il reconnu avec surprise qu'il s'agissait de Sirias de Kondall et du fils de son maître, Faraël !

- Messire ! Votre père m'envoie porter cette lettre à la Dame d'Opselimbe, c'est de la plus haute importance !

- Elle n’est pas ici, mais a Roc-le-Chastel, je crois qu’elle devait revenir dans peu de temps.

- Je puis donc vous la confier puisque votre but est de la voir. D’ailleurs votre père aurait voulu que vous soyez au courant je crois, je ne connais que l’essentiel. Sur ce bonne, chance Faraël Barka.

Le dragon s’envola pour retourner d’où il venait. Faraël ouvrit la lettre en espérant que sa douce ne tarderait pas trop étant donné les événements qui semblaient se dérouler. Décidément, un moment de calme avec sa bien-aimée semblait se dérober à eux. Il résolut quand même d’accomplir ce qu’il avait à faire avant de partir. Le fils de Fardall décacheta la missive royale.

Citation :

Très chère amie,

La situation en Scitopole dégénère, l’Empereur fait arrêté tout ceux qui résistent aux milices impériales qui ne sont en fait que des troupes avides venues d’Igoumen. La violence règne dans les rues d’Halicarnasse, les femmes sont violées, les hommes battus à mort et les enfants presque lapidés.

J’ai décidé d’enfin assumer mes actes et de prendre le destin de mon peuple et de le mener dans la paix et la lumière. C’est pourquoi, j’ai décidé de prendre les armes contre notre ancien allié, que je croyais avoir fait sa rédemption. En fait, j’étais endormi sur mes lauriers, mon voyage en Thassopole m’as ouvert les dieux. En songe, Sorenssen m’as parlé, il m’a montré mon destin. C’est pourquoi, pour une fois pour toute faire régner lumière, justice, honneur et paix j’ai besoin de tout mes alliés possible. Au nom de notre longue amitié, je vous demande de venir avec ceux qui sont prêts à défendre la cause de la lumière et qui sont conscient de leur sacrifice de nous rejoindre en Zirconie où je suis actuellement retranché, derrière les murs de Fort Iltess. Ma stratégie a été longuement élaborée, j’espère pouvoir vous en dire plus de vive voix. Les habitants de Scitopole sont maintenant traités en animaux et le culte de Kanderak a été proscrit. Au fait, le dieu Synodar pourra parmi nos divinités, sans toutes les remplacées à nos yeux.

Post-Scriptum : Serre mon fils de ma part, je suis conscient de ne pas être un père comme il l’aurait voulu, je lui souhaite tout mon amour et mes pensées l’accompagnent. Si mon cousin Sirias est toujours avec vous, je lui adresse la même demande, je me suis déjà adressé à son fils.

Respectueusement,

Fardall de Zirconie,
Défenseur de l’Empire et de l’Espoir,

C’est dans les moments les plus sombres que l’espoir brille le plus.

Faraël essuya une larme qui coulait sur sa joue, son père était changé depuis son retour, voilà donc ce qu’il mijotait, un plan de lumière … Mais en les circonstances, Faraël aurait probablement agi de même, on ne pouvait ainsi diminuer son peuple et le tyranniser. Il allait parler de la lettre au Seigneur Sirias mais il hésita. Puis relisant le Post-Scriptum, il lui tendit la lettre, bouleversé.

Arianthe arrivait enfin à Port-Espérance. De son attelage elle avait vu les navires amarrés aux quais de la cité. La Dame d'Opselimbe profita des dernières minutes de voyage pour arranger sa mise. Elle ne voulait faire mauvaise impression à Faraël. Celui-ci ne remarquerait peut-être pas, par passion, le moindre indice d'une nuit passée à voyager, mais la courtoisie autant que l'envie de toujours impressionner le jeune seigneur étaient constants.

Vêtue de blanc immaculé et d'or, la jeune duchesse au teint de nacre dardait son regard d'azur à chaque croisement et sur chaque rue traversée, espérant à chaque fois voir apparaître l'héritier de Zirconie. C'est à l'entrée d'une taverne qu'elle le reconnut. Il avait visiblement mûrit, mais avait conservé son allure franche et innocente.
Arianthe fit stopper son attelage et l'observa un moment de loin. C'était le genre d'instant volé comme on en vit peu, surtout dans les hautes sphères du pouvoir. Elle guettait chacun de ses gestes et le vit passer une lettre au robuste Sirias. Ces hommes entrèrent ensuite dans la taverne la mieux achalandée de Port-Espérance.
Laissant le moment se faner en elle avec langueur, ce n'est que quelques minutes plus tard qu'Arianthe réagit enfin.

*Surprendre*
Elle descendit de son attelage sans l'approcher plus de la taverne et s'y rendit à pied, après avoir écrit un mot pour Faraël.
Elle le passa à un de ses gardes personnels et lui dit d'aller l'apporter à "l'immonde seigneur Faraël".
Le garde pris une mine grave en devinant une issue terrible à cette missive. Il avança, sévère, dans la taverne.

A l'Intérieur les seigneurs s'étaient finalement attablés. Souriants à un bon mot de Sire Sirias, ils ne remarquèrent d'abord pas le garde qui avançait résolu vers les seigneurs de Kalamaï. Faraël, plus tendu pour de compréhensibles rasons fut cependant tout aussi surpris par le ton de morgue du Garde Colonial qui s'adressa à eux.

- Je représente l'Alliance Coloniale! Qui parmi vous est le dit "Fa-ra-ël"!?
Glacial, il avait presque épelé le nom du jeune seigneur de Zirconie. Voyant se dernier lever les yeux, il lui tendit sans autre forme de procès la missive, que sa tension lui avait fait froissé entre ses doigts gantés.

Citation :

La situation est grave : cela concerne votre promise, ne le dites à personne!
Je peux vous aider et je vous attends à l'extérieur de cette auberge.
Venez seul, surtout, sinon je ne peux rien pour vous!!

Faraël se rendit d'un bond à la porte de l'auberge, renversant presque le garde colonial qui retenait les autres seigneurs. Il les apaisa d'ailleurs d'un geste en sortant dans la rue.

Le jeune homme se retrouva nez-à-nez avec Arianthe, qui sursauta malgré elle en le voyant manifester autant de vivacité.

*Etre espiègle*

- Nous ne vous rendrons la Duchesse de Bise que si vous l'embrassez. Tout de suite!
Lança-t-elle pour ne pas lui laisser le temps de lui en vouloir et fronçant son joli nez pour prendre cette voix de fausset que l'on croit propre aux brigands.
Elle voulait le surprendre mais était tout aussi impatiente que lui, aussi tétanisée et assourdie par les battements de son coeur qui s'évertuait à malmener ses tympans.

*Se faire pardonner*

Elle se jeta dans ses bras, ravie de ce court moment d'intimité avant de rejoindre les autres seigneurs.
- Tu m'as manqué... cela fait si longtemps... chaque seconde a écartelé mon coeur et mis mon âme à l'épreuve/
Mais tu es là!

Elle ferma les yeux et serra son visage mouillé de larmes contre la solide épaule du jeune Zirconien. Présent et futur s'étaient rejoints en un moment qui devait être fixé dans l'éternité.

*Exister...*

Arkannsis toujours assit sur son lit de paille dans l'auberge méditait tranquillement, les temps étaient sombre pour lui et ces semblables, une décisions très importantes devaient être prise et elle n'étaient guère simple à prendre. Les conséquences seraient, pour l'avenir plus que catastrophique si elle s'avérait être mauvaise. Ainsi, à l'intérieur de lui même, il reforma tout cela clairement, rendant chaque argument plus renforcé que jamais. Il prendrait bientôt sa décision et les évènements qui suivirent ne firent qu'augmenter son jugement.

Une missive qu'il attendait depuis quelques jours lui parvint enfin.
Elle ne se composait que de très peu de chose.

Citation :

Communication restreinte, guerre civil en Kalamaï... unité cloué au sol... Enguerrand prend le contrôle

Il la replia, regarda le messager:

-Je vais écrire une réponse, mais vous n'aurez pas le même destinataire comme objectif.

Il donna des instructions au scribe et, la lettre faite, il donna quelques piécettes d'or au messager et celui-ci disparut en refermant soigneusement la porte derrière lui. Celui-ci prit une unité volante en direction de la Zirconie.