Aporiïn, tel est son nom, et je vais vous raconter son histoire.
Il est né le jour du solstice d’hiver dans le luxueux palais de Hos Trarict, capitale de Hos Ama, dans le Centre-Est de Scitopole, près de la Capitale Impériale.
Hos Tarict était une ville très civilisée. Un sénat constitué de civils qui restaient au sénat pendant un mois. Les grands marchands étaient au sénat pour un an et les hautes instances politiques et militaires y étaient le temps de leur carrière.
Les maisons étaient blanches et pour la plupart surélevées de dômes et des terrasses suspendues étaient très courantes.
Ceux qui ont voyagés à travers l’Empire de Kalamaï pourront dire que cette ville était l’une des plus propres.
Aporiïn était le fils du Maître de ce territoire, Arich Taraak et de sa femme, Mariar. Il était célestial, comme ses parents. Malheureusement pour lui, il était aveugle de naissance, mais il ne s’en était jamais plaint, il n’avait pas même adressé une prière à Dinas ou Sorenssen. Mais comme toutes les personnes dont l’un des sens étaient affaibli ou réduit à néant, leurs autres étaient plus développés, comme une petite compensation de la nature. Mais chez lui, telle la chauve-souris, à l’aide des sons autour de lui, son cerveau arrivait à faire une sorte de carte des lieux, certes approximative mais toujours mieux que rien. Il portait toujours une longue bande de soie sur ses cheveux et ses yeux pour les cacher. Ses quinze premières années furent joyeuses, il était un élève brillant aussi bien dans les doctrines militaires qu’économiques.
Mais comme tous les contes de fée, il ne pouvait durer…
Trente trois ans après la fondation de la cité et des terres qui s’étaient attachées à elle au fur et à mesure du temps, une grande armée noire vint piller les terres fertiles et prospères de Hos Ama. Ce fut un massacre des plus sanglants, la faible armée du domaine se fit balayer par les forces incroyablement nombreuses de l’Armée Noire.
Finalement, après un déluge de sang et de cris, l’armée parvint au Palais de Hos Tarict. Ils tuèrent sans la moindre pitié les derniers gardes et parvinrent dans la chambre de Maître Arich Taraak et de son épouse. Aporiïn était caché sous le lit, allongé quand les soldats noirs entrèrent. Le Maître des lieux sortit son tulwar au pommeau d’émeraude tandis que sa femme se reculait dans un coin de la pièce.
Deux des dix soldats s’avancèrent. Le premier feinta à droite, frappa à la tête. Arich Taraak para in extrémiste avant de faire un rapide et ample mouvement du bras qui décapita net le soldat, ne lui laissant même pas le temps de tenter une parade. Dans le même temps, le second soldat, armé d’une épée, attaqua. Comme si le célestial le savait d’avance, il se retourna et trancha les doigts de sa main armée avant de faire passer sa lame entre les cottes du soldat noir et lui transpercer le cœur.
Quatre autres soldats avancèrent. Le premier était armé d’une bardiche qui était peu maniable en intérieur, déjà une arme lente en extérieur, elle devenait presque un fardeau pour son porteur. Celui-ci s’en servit comme une lance que le Maître de Hos Ama dévia et brisa d’un puissant coup de son arme. Il fit un pas en avant, agrippa l’homme par sa tunique de cuir et lui planta son tulwar dans son ventre et le repoussa sur ses camarades qui durent faire un ou deux pas de coté pour l’éviter. Arich Taraak en profita pour s’approcher de celui le plus à gauche. Le soldat leva ses deux dagues en croix pour parer une attaque de haut en bas mais la force du coup du célestial fit un tel impacte que la lame continua de fuser vers sa tête, mais déviée, finit par faire une balafre sur le visage du soldat noir. Il hurla de douleur pendant qu’Arich Taraak transformé son ventre en une échoppe de boucherie de laquelle sortait ses trippes. Il s’effondrait, se tordant de douleur en laissant aller ses derniers soupirs.
Cinq des derniers soldats allaient se lancer à l’attaque mais le sixième, plus grand d’une tête qu’eux, un homme robuste qui portait un heaume noir ainsi qu’une tenue de cuir noir, Aporiïn se demanda s’il n’était pas un infernal ou une autre de ses race démonique mais il était impossible d’en avoir la certitude, les bouscula pour se retrouvé seul face au Maître Hos Tarict. Il était armé d’un fléau à trois chaînes, toutes trois finies de boules couvertes de pointes.
Mariar se jeta alors à ses pieds.
- Ne tuez pas mon mari ! Je vous en supplie !
Et alors qu’elle disait ses derniers mots, elle trancha les artères plantaires latérales et médiales et le tendon d’Achille avec son stylet. Le soldat tomba lourdement. Arich Taraak lui décoché un coup de pied en pleine figure avant de lui planter sa lame dans le cœur.
Le célestial et son épouse tuèrent encore deux soldats avant qu’on les transperce. Aporiïn retint difficilement un cri d’horreur.
C’est alors qu’une jeune femme entra. Elle était grande, le visage fin, ses long cheveux noirs laissés libres et de ses yeux jaillissait une lueur étrange, pas mauvaise, ni bonne, mais terriblement attirante. Elle avait l’air d’avoir vingt-cinq ans, peut-être un peu plus, mais elle donnait l’impression d’être plus vielle, bien plus vielle, une impression fort dérangeante, comme être en face d’une personne trois fois centenaire et même l’aveugle qu’était le jeune célestial le ressentait.
- Sous le lit ! dit-elle.
La panique prit Aporiïn quand les gardes soulevèrent le lit et le découvrirent
La femme, qui semblait être la reine de cette armée, eut l’air de réfléchir.
- Emmenez-le, finit-elle par dire.
Aporiïn se débattit corps et âme et parvint même à briser un nez avant de se faire assommer.

Quand il se réveilla, il était allongé sur une table de pierre, attaché pieds et mains aux quatre coins de la dalle pas des cordes. Il était uniquement vêtu d’un pagne. Il n’avait même pas son habituel bout de soie sur ses yeux et cheveux longs et blonds.
Aporiïn entendit une porte s’ouvrir. C’était la femme.
- Qui êtes vous ? demanda le célestial d’une voix male assurée.
-Je suis Ardinar Ac Ramia An Zirk, reine des Hordes Noires. Et vous êtes mon … invité.
- Que me…
-Voulez-vous ? l’interrompit Ardinar. Ma foi, ça dépendra de ce que vous êtes prêt à m’offrir…
-Vous avez tué mes parents, mit à sac ma cité et vous voudriez que je vous offre ce qui me reste ? Mais ma chère dame, il ne me reste rien !
-Que vous dites…
Elle dégaina un couteau courbe et s’approcha lentement d’Aporiïn… Une fois au pied de la table de pierre elle trancha…les cordes qui le maintenaient.
-Je vais demander à ce que l’on vous apporte des vêtements. Ensuite un garde vous amènera à vos appartements.
-Mais…
-Oh et taisez vous donc !

Les appartements d’Aporiïn étaient assez spacieux et en deux pièces, une chambre et une salle à manger. Le lit était ni trop dur, ni trop moelleux. Une fenêtre donnait une vie magnifique sur un paysage de plaines parsemées de quelques collines et d’arbres. Il y avait aussi un bureau, une table entourée de cinq chaises. Il avait monté trois étages et était au second ce qui lui apprit qu’il avait été enfermé au sous-sol.
On lui avait apporté un ensemble de cuir rouge et bleu et un bandeau de soie rouge, couleurs qui, d’après les blasons qu’il avait put voir, semblaient être celle du palais de cette Ardinar Ac Ramia An Zirk. Mais alors, pourquoi ces soldats étaient-ils tout de noir vêtus ? Il faudra qu’il lui demande.
Un homme frappa à la porte. Le célestial fit entrer.
- Dame Ardinar vous invite pour le repas.
- Très bien, conduisez-moi à elle.

La salle où attendait Ardinar était spacieuse, une grande table rectangulaire était au centre de celle-ci, la Dame était en son bout. Une chaise était en face d’elle.
- Installez-vous, je vous en prie, dit-elle d’une voit claire.
Aporiïn prit place sur la chaise.
- Il me semblerait judicieux que vous vous présentiez, jeune homme.
Le célestial parut s’étouffer.
- Vous venez de massacrer le royaume dont j’étais l’’hériter unique, vos hommes ont tué mes parents devant moi et vous voudriez que je me présente à vous ?!
-Très bien, je vais le faire pour vous. Vous êtes Aporiïn, fils unique Arich Taraak, Maître d’Hos Ama, et de Mariar, sa femme. Vous allez voir votre quinzième printemps cette année.
Vous êtes aveugle de naissance et c’est pourquoi vous portez ce bandeau que j’ai prit la peine de vous fournir.
Maintenant vous vous demandez comment je sais tout ça… Je suis psioniste, pour moi votre esprit est un livre ouvert que je peux consulter et manipuler à ma guise. Mais je peux aussi (Elle tendit un doigt vers lui.) lui faire subir les pires tortures !

Aussitôt Aporiïn prit sa tête dans ses mains, prit d’une très violente douleur. Après quelques secondes il laissa s’échapper un cri.
Quand Ardinar détendit son doigt et reposa sa main sur la table avec sa jumelle. La torture cessa tout de suite et le jeune célestial poussé un soupir de soulagement.
- Que voulez-vous de moi ? s’empressa-t-il de demander à nouveau.
-Vous êtes un être puissant, je vous veux avec moi, comme homme de main, Paladin.
-Je n’ai pas l’honneur d’être Paladin, Ardinar Ac Ramia An Zirk.
-Vous le serez.
-Parce que vous avez des dons de voyance avec cela ?
-Quelques uns oui …
Un silence s’installa que rompit après quelques instants Aporiïn.
- Et vous espérez que je me laisse amadouer par votre magie ?
-Exactement, mon ami ! Mais si vous refusez, vous pouvez aussi très bien partir … Mais si vous partez, vous ne serez rien ! Et jamais vous aurez « l’honneur d’être Paladin » comme vous dites.
A nouveau le silence régna.
- Je vous laisse jusque demain midi pour réfléchir… Maintenant, mangeons.
Le repas se déroula en silence et à sa fin Aporiïn prit congé dans ses appartements.

Le lendemain vint bien trop vite pour le célestial. Mais il avait prit sa décision et au repas de midi il comptait bien lui dire.

Ils se retrouvèrent dans la même salle que la veille.
- Alors, votre… commença Ardinar Ac Ramia An Zirk
-Décision ? Je l’ai prise.
Il se tut.
- Alors ?...
-J’accepte. Mais uniquement parce que le rêve de mon père était que je finisse Paladin. J’ai toujours était fidèle à tous les dieux, que je les respecte ou le craigne. Mais c’est à Sorenssen que j’accorderai ma foi la plus complète.
-Parfait, parfait.
-Mais avant tout, j’ai une question.
-Je vous écoute.
-Les couleurs de votre maison sont bien le rouge et bleu ?
-Oui.
-Alors pourquoi vos hommes sont tout de noir vêtus sur le champ de bataille?
-Oh… C’est très simple. Ca intimide les adversaires.
Aporiïn rit d’un rire sans joie.
- Et c’est tout ?
-C’est tout.
Ils mangèrent ensuite. Ardinar affichait un petit sourire jusqu’à ce qu’elle rompe le silence.
- Dès demain vous serez placé entre les mains d’Oki’D’Aki, mon instructeur. Il vous formera physiquement. Quand à moi, je m’occuperai de vous apprendre les bases magiques qui vous seront nécessaires.

L’entrainement avec Oki’D’Aki commença par deux heures de course. Bien qu’épuisé, Aporiïn du commencer un entrainement au combat à main nues puis à l’épée. Le célestial avait déjà apprit les bases du combat, à mains armées comme nues.


Dix ans plus tard, le corps d’Aporiïn était musclés, élancé, fort et rapide. Il savait se battre à merveille aussi bien à la hache, légère ou lourde, qu’à l’épée, à une ou deux mains ou à la lance. Il savait aussi magner l’arc et l’arbalète.
Ardinar lui avait apprit le Bouclier de Foi, l’Epée de l’Honneur et l’Armure de Bonté.
Aporiïn était devenu le meilleur agent de la psioniste.

Le célestial avait été chargé de nuire à l’Empereur. Au fond de lui, il pensait que sa maîtresse avait été une des maitresses pour lesquelles Enguerrand était célèbre. Pour ce faire, Aporiïn avait intégré la Garde Divine.
Il s’était fait enrôler en tant que soldat à Fort Wolfen.
Et maintenant, il partait à l’attaque !