Le Monde de Kalamaï
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Le Monde de KalamaïConnexion
Le Deal du moment :
Smartphone Xiaomi 14 – 512 Go- 6,36″ 5G ...
Voir le deal
599 €

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyDes soldats pour Méthone

more_horiz
-Oui, c'est ça! Ne sautez pas, glissez, vous irez plus vite! La clef d'une bataille dans le désert, c'est la vitesse! Si vous êtes plus rapide que l'adversaire en vous fatiguant moins vite, vous aurez toutes les chances de gagner!

L'officier Ezenn de l'escouade Iôta connaissait bien son boulot. Lui et ses hommes s'occupaient de l'instruction du 3éme Centu de cavalerie mobile, spécialement détaché de l'Armée régulière d'Ald'Rhune pour protéger Méthone et ses routes commerciales durant les travaux.
Les cavaliers et les centaures sous ses ordres pataugeaient joyeusement dans les dunes de sables, a à peine 200 mètres de la piste. Certains avaient eu l'idée -très mauvaise- de sauter les dunes. Les sabots de leurs chevaux -quand ce n'était pas les leurs- s'étaient enfoncés autant qu'ils avaient pu dans le sable, les immobilisants totalement. Chose somme toute assez désagréable pour des cavaliers...
Maintenant, tous s'amusaient à monter et descendre les dunes en bougeant le minimum de sable. Le but du jeu consistait à se déplacer plus vite que l'instructeur qui lui restait à pied. Pour le moment, deux ou trois arrivaient presque à le suivre. Les autres s'enlisaient invariablement dès les dix premiers mètres.

C'est durant cet entrainement qu'arrivèrent Maëlle et Valdès. La première par ses propres moyens, le second monté sur un cheval brun. Karo Ezenn les salua d'un geste de la main, tout en continuant à prodiguer conseils et encouragements à ses élèves. Ces derniers ainsi que leurs montures profitaient d'un repos bien mérité de quelques minutes, à l'ombre d'une bache tendue à côté de la piste.

-Bonjour, officier Ezenn.
-Bonjour, madame. Capitaine.
Le soldat Ald'Rhunais exécuta un salut militaire à son homologue Méthonais. Largo Valdès le lui rendit avec diligence.
-Comment s'en sortent-ils?
-Il y a du boulot avant d'en faire une unité compétente en plein désert. Nous nous entrainons ici depuis une heure à peine et ils sont déjà fatigués. Il leur manque encore à acquérir les réflexes et l'endurance. Mais ça viendra. Ils feront d'excellents chasseurs de pillards d'ici quelques semaines...
-Très bien. Peut-on assister à l'exercice?
-Aucun problème. Et pourquoi ne pas y participer?
-Pourquoi pas, en effet?
-Bon, et bien bienvenue dans la bataille... Allez, debout, vous autres, on reprend!


Tous se relevèrent, plus ou moins rapidement. Les humains remontèrent sur leurs montures. Soudain, sans crier gare, Ezenn partit en courant dans les dunes. Presque instantannément, tout les élèves se mirent à sa poursuite.
Maëlle et Largo se retrouvèrent rapidement derniers du groupe. Le capitaine de la garde donna quelques conseils à son amie à quatre pattes. Cette dernière n'eut pas le temps de les mettre en application qu'elle s'enlisait dans le sable jusqu'au poitrail. Largo saisit le bras que lui tendait Maëlle et l'aida à sortir du trou de sable.
Ils reprirent la poursuite, non sans dépasser quelques cavaliers qui s'étaient laissés avoir eux aussi.

La centauresse comprit rapidement que le plus dur n'était pas monter une dune, mais la redescendre. Largo Valdès, en bon enfant du pays, savait comment contrôler sa chute et amortir l'arrivée dans le creux. L'Ald'Rhunaise n'eut qu'à l'observer et l'imiter.
Ils gagnèrent ainsi du terrain de minutes en minutes, rattrapant le groupe des élèves. Sur le sommet d'une dune, Valdès se retourna et dit à Maëlle:
-Il nous entraine vers des sables mouvants.
-Tu es sûr? Serait-il devenu fou?!
-Je ne le crois pas. Ce sont des petits sables mouvants. Il veut surement habituer nos gars à se démerder dedans. Suis moi, on va passer par là.


Tout deux évitèrent les sables mouvants en restant au sommet des dunes. Ils contournèrent le danger pour finalement tomber sur Karo Ezenn. Ce dernier faisait demi-tour pour voir comment s'étaient débrouillés ses élèves.
-Vous êtes mort, officier Ezenn. Maëlle mimait l'envoi d'une flêche dans sa direction.
-Pas mal...Pas mal du tout! Et silencieusement, en plus! Madame, sans vouloir vous offenser, vous avez ratée votre vocation...
-C'est un travail d'équipe. Largo hocha légèrement la tête.
Lui et Maëlle descendirent de leur dune pour rejoindre l'homme à pied.
-C'est souvent le secret de la réussite... Bon, allons aider nos gars...

Ils passèrent alors près de vingt minutes à désensabler les malheureux soldats et leurs montures. Les centaures s'en sortirent pas trop mal, utilisant leurs bras pour se soulever autant qu'ils pouvaient. La force naturelle de Maëlle aida beaucoup à ce travail, grâce à des cordes et à un harnais... Finalement, tous s'en retournèrent sous l'abri formé par la bâche tendue, à côté de la piste. Laissant les hommes de la 2éme Vactos, 3éme Centu, Maëlle et Largo repartirent en direction de Méthone.

Dans l'oasis qui borde la capitale Prévèzienne, un autre type d'exercice militaire se déroulait. Les centaures, les hommes et leurs chevaux du 5éme Vactos semblaient avancer avec prudence entre les palmiers en direction du petit lac. Maëlle et Valdès s'arrêtèrent à bonne distance pour observer. Ils cherchèrent des yeux le second de Ezenn, chargée de les instruire. Ils ne virent personne. Soudain, une flêche siffla en direction d'un des centaures du 5éme Vactos. Instantannément, il se mit à couvert. La flêche se ficha dans le tronc du palmier derrière lequel il venait de s'abriter.
Maëlle posa sa main instinctivement sur son arc, prête à le sortir. Mais contre qui? Il n'y avait rien. Valdès resta de marbre, ses yeux d'aigle toujours cherchant le tireur.
En un éclair, trois flêches vinrent se planter à dix centimètres de trois soldats. Elles semblaient sortir de nul part.

-Vous pouvez constater qu'une bonne maitrise du camouflage peut inverser la balance d'un combat en votre faveur!
Une forme se détacha d'un buisson. Une jeune elfe en armure camouflée apparut à la vue de tous. Elle portait dans son dos un arc et un carquois à moitié vide.
-J'ai tirée exactement 20 flêches, soit une à quelques centimètres de la tête de chacun. Imaginez que je choisisse de tirer dans le mille! J'aurais gagnée ce combat à 1 contre 20. Pourquoi? Parce que vous n'auriez pas su où concentrer votre riposte. Et pourquoi? Parce que vous ne me voyez pas. L'oeil ne voit qu'une partie des choses. Et il est facile de le tromper. Certains sont plus vigilants que d'autres. Mais le principe reste le même pour tous.
L'elfe reprit sa respiration un court instant avant de continuer:
-Votre armure F vous aide à rester discret, mais elle ne fait pas tout. Il faut être silencieux et savoir doser ses mouvements. Et lorsque vous maitriserez ça, vous parviendrez à vous fondre dans le décor, quel qu'il soit. Désert, forêt, rivage, montagne. Le plus dur reste le désert par son manque de végétation. Mais il est possible d'y devenir invisible en suivant le même procédé.
Maintenant, à vous de jouer!

La jeune Sabre épousseta son armure camouflée et s'adossa contre un palmier. Ses élèves choisirent chacun un buisson et essayèrent de disparaitre du regard de leur instructeur. Les centaures eurent certes un peu plus de mal que leurs compagnons humains, mais ils s'y attelèrent avec d'autant plus de rigueur.
-Jolie démonstration. Je vois que la réputation des Sabres d'Ald'Rhune n'est pas déméritée. Largo s'était approché de la Sabre. Elle lui tournait le dos, mais l'avait entendu arriver. Elle se retourna pour saluer le Méthonais.
-N'est-ce pas, capitaine? Et que feraient vos gardes contre nous?
-Pas grand chose, je l'avoue. Une chance que vous soyez de notre côté, n'est-ce pas?
-Aussi longtemps qu'Ald'Rhune soutiendra Méthone, nous serons à vos côtés.
-Et ce n'est pas prêt de finir, croyez moi.
-Madame.
La jeune elfe s'inclina respectueusement.
-Officier en second Alina Nihël, je présume.
-Oui, madame.
-Je suis heureuse de voir que le 5éme Vactos est entre de bonnes mains. Comment se débrouillent-t-ils?
-Dans l'ensemble, ça va. Ils savent travailler en équipe. Ils ont confiance les uns en les autres, ce qui aide grandement lors des déploiements et des formations d'attaque. Je sais qu'ils tiennent ça de leur entrainement militaire à Ald'rhune, mais ça s'est renforcé, je pense.
Il leur reste d'immenses progrès à faire en matière de camouflage, ainsi qu'en déplacement en plein désert.

Se retournant vers ses élèves, qu'elle balaya du regard:
-Nielsen, je te vois! Idem pour Méann, Dimitri, Gaëlle et Vassili! Les cinq sus-nommés sortirent de leur buisson.
-Humm...Bien essayé, Karl! Sort de ce massif! Par contre bravo à toi, Lao, c'est une bonne idée de t'être à moitié enterré sous des branches basses! Mais n'oublie pas que tu doit pouvoir partir à tout moment si on t'en donne l'ordre! Les autres, vous pouvez sortir! Fin de l'exercice!
-Bon et bien nous n'allons pas vous ennuyer plus longtemps.
-Attendez, vous ne voulez pas participer au prochain exercice?
-Il consiste en quoi?
-Approche furtive en binome centaure/humain et attaque sur cibles dissimulées.

Maëlle regarda Largo qui lui répondit en souriant.
-Ok.

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
-Bien, vous allez maintenant avancer en direction du lac. Je serais face à vous de l'autre coté. Je vous dirais si je vous vois trop durant l'exercice. Votre but est d'atteindre successivement ces 3 cibles représentant des gardes. Alina pointa son index droit en direction de mannequins à forme vaguement humanoïde.
-Comme vous pouvez le constater, ils sont disposés à des distances plus ou moins proches de vous. Vous devez réussir à toucher chacun d'eux en un coup. Il n'y a pas d'essai! Une flèche qui loupe sa cible et vous êtes repérés et donc mort! Vous êtes en binômes! Un centaure et un humain. Mettez toutes les chances de votre côté: utilisez bien les ressources de votre coéquipier! Il peut devenir une arme implacable pour peu que vous sachiez vous entendre!
Les hommes du 5éme Vactos échangèrent quelques paroles avant de se regrouper spontanément en binômes. Maëlle et Largo s'équipèrent de leurs armes et d'armures F "empruntées" au stock du Centu.

Ces fameuses armures F sont des armures légères en cuir un peu particulières. Les parties mobiles sont en feutre, permettant de réduire le bruit de façon significative en déplacement. Le cuir faisant office d'armature est recouvert de tissu coloré. On change de tissu suivant le terrain que l'on va arpenter. Que ce soit de divers tons de vert pour la forêt, de jaunes sales pour le désert, de blanc pour la neige, de marrons et verts pour la montagne ou de noir pour la nuit. On obtient ainsi une armure modulable, toujours en harmonie avec le terrain où l'on se trouve, permettant ainsi de se camoufler aisément partout. Elle dispose en outre d'un certain nombre de poches et de points d'attache facilitant le transport d'armes en tout genre. Enfin, une doublure en feutre peut y être adjointe, protégeant également du froid son porteur.
La protection étant assez faible en comparaison d'une armure lourde, il faut miser sur sa vitesse, sa discrétion et son agilité. C'est l'armure standard des Sabres, qui savent s'en servir de façon optimale avec une très grande efficacité. La complexité de conception de cette armure explique pourquoi il n'en existe que peu. Elles ne sont fabriquées qu'à Ald'Rhune par les arsenaux de la ville. D'autre part, Ald'Rhune comptant plus d'unités d'Infanterie de Marine que Terrestre, en posséder en grand nombre ne s'était jamais fait sentir auparavant...
Mais il sera facile à l'Arsenal d'en produire en plus ample quantité si cela s'avère nécessaire.
Pourquoi ce nom, "armure F"? F comme furtif, ou fantôme. C'est en grande partie la réputation des Sabres qui ont fait les gens nommer cette armure ainsi.

-Premier binôme, en avant!
L'officier en second de l'escouade Iôta attendait de l'autre côté du lac. Malgré la distance, l'elfe pouvait voir une mouche se poser sur la tête du premier mannequin. La vision elfique n'est plus à présenter...
Les premiers élèves s'avancèrent rapidement en restant à couvert des palmiers et des buissons. L'humain d'abord, le centaure ensuite. Tout deux avaient dégainés leurs arcs et tenaient trois flèches dans leurs mains. A couvert d'un des buissons, le centaure se redressa et décocha une flèche qui atteignit la tête du mannequin. Son camarade humain profita de l'élimination de la première cible pour courir vers un buisson plus proche du second mannequin. Arrivé à portée, il tira une flèche qui atteignit le torse de la seconde cible.
Les deux compagnons se regroupèrent et tentèrent d'atteindre la troisième cible lorsque la voix d'Alina retentit:
-Stop! Vous êtes trop voyant! Le troisième garde vous a repéré et alerté le campement! Vous êtes pour ainsi dire, morts. A 2 contre 500 ou 1000 ennemis, vos chances de survie, à ce stade de votre entrainement, sont de moins de 15%. Joli synchronisation pour les deux premières cibles, cela dit! Binome suivant!

Les binomes se succédèrent les uns après les autres. Le troisième mannequin résista à toutes les attaques grâce à sa "vigilance". Néanmoins, il aurait perdu la vie au moins une fois si l'un des humains avait réussi son tir. Malheureusement, la flèche avait décidée de rendre visite au tronc de palmier derrière lui.
Puis, vint le tour de Maëlle et de Largo. En vétéran habitué au combat, il avait choisit un arc, trois couteaux et une dague. Maëlle avait opté pour une dague et son arc. Le minimum afin de passer inaperçue.
Tout deux commencèrent à avancer en direction du premier objectif. Maëlle resta en retrait, pointant tout de même son arc en direction du mannequin. Largo rampa jusqu'à la cible en restant à couvert des buissons, hors de vu d'Alina. Tel un tigre, il bondit sur l'objectif et planta sa dague en plein coeur. Au même instant, la flèche de Maëlle venait se planter dans le torse du second mannequin. Une seconde après, une deuxième flèche se fichait dans sa tête.
Largo reprit sa progression en direction du troisième objectif. Maëlle changea discrétement de poste de tir. Elle ne voyait plus le capitaine des Gardes de Méthone. Ce dernier s'était approché suffisamment de la dernière cible.
Jusqu'alors à l'abris du regard d'aigle d'Alina, Largo se releva bruquement. La Sabre allait ouvrir la bouche lorsque deux couteaux se plantèrent dans le torse du troisième mannequin.

-Exercice terminé! Bravo à vous deux! Mais j'ai comme dans l'idée que vous avez déjà fait ça dans votre vie, capitaine.
-Moi? Noooon, jamais...
Le sourire appuyé de Valdès voulait tout dire.
-Et j'ignorais que vous étiez une si bonne chasseresse, madame.
-Vous me flattez, Alina. Vous ne devriez pas, je vais finir par le croire!
-Non, vraiment. Le premier tir n'était pas franchement facile. Surtout qu'il a été très rapidement doublé afin d'éliminer de façon certaine la cible. A vous deux, vous vous débrouillez suffisamment pour intégrer l'académie des Sabres, si vous n'aviez déjà d'aussi lourdes responsabilités.

-Dommage, alors...
-Et bien nous allons vous rendre vos armures et continuer notre tournée.
-Si jamais vous ne savez pas quoi faire ces prochains jours, je me ferais un plaisir de vous intégrer à nos entrainements.

-Je crains qu'avec les travaux actuels nous ne puissions venir de manière régulière. Mais j'apprécie votre offre. Cela dit, j'enverrais bien quelque uns de mes gardes pour de petits stages de perfectionnement...
-Ce sera avec plaisir. A la condition que l'on trouve un créneau horaire, bien sur. Je vous laisse voir ça avec vous, madame. Sur ce, je vous prie de bien vouloir m'excuser. Mes élèves vont refroidir. Bonne journée à vous!

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
-Regardez madame, grâce à ce mécanisme, on peut tirer presque sans efforts une dizaine de flèches!
-Un peu encombrant, vous ne trouvez pas?
L'engin trapu dépassait en effet en taille une arbalète standard.
-Vous trouvez, vous? Ce n'est pas beaucoup plus lourd qu'une arbalète classique! A peine un kilogramme de plus.
-Hum... On peut essayer?
Largo semblait impatient de juger des capacités offensive de ce nouvel engin.

L'inventeur de Méthone avait demandé audience au trium-virat intérimaire dirigeant Prévèze. Il avait, selon ses dires, "trouvé plusieurs choses qui révolutionneront l'histoire de la guerre et ramener Prévèze au premier plan des puissances Kalamaïennes". Rien que ça.
Considéré comme un génie par les uns, un charlatan par les autres, un excentrique par tous, le vieil homme habitait un grand atelier près de la muraille sud-est. Peu reconnu par ses pairs, le vieil homme fabriquait pourtant des merveilles à l'abris des regard indiscrets.
Entre autre un procédé pour fabriquer des alliages métalliques intéressant, d'énormes miroirs permettant de communiquer à longue distance, des cerfs-volants géants permettant de porter un homme et autres curiosités pitoresques.
Les deux dernières en date étaient cette fameuse arbalète à répétition et une série d'espèces de fusées de feux-d'artifice étranges.

Et actuellement, ils se trouvaient tout les trois -l'inventeur, Maëlle et Largo- dans les jardins intérieurs du Palais du Peuple, à un endroit où ils ne seraient pas trop dérangés. Une cible avait été placée près d'un mur, empêchant l'éventualité pour un tier de se prendre une flèche perdue.
Galembor -c'est son nom- avait demandé la possibilité de faire une démonstration de son invention. Lorsqu'il avait sorti son engin de son coffret de bois, il avait remarqué la lueur dans les yeux du capitaine de la Garde.
Les explications technique l'avaient pourtant passablement barbé, à l'inverse de Maëlle qui avait posée question sur question.

Galembor donna -enfin- l'arbalète au capitaine de la Garde. Ce dernier soupesa l'engin. Il souffla un peu, attestant du poids honorable de la bête. Puis il l'épaula. D'un coup de la main, il abaissa la poignet située sous la gâchette. Une flèche vint se placer sur l'arc de l'arme, dont la corde bandée attendait d'être libérée.
Largo avisa la cible devant lui, à 50m. Il appuya sur la détente, libérant la corde, expédiant la flèche dans le mille. Il répéta alors le geste de la main sur la poignet tout en gardant sa visée.
La corde se retendit aisément et une nouvelle flèche vint prendre la place de l'ancienne.
Une nouvelle fois, Largo appuya sur la gachette. La flèche toucha juste sous sa prédécesseur.
Il recommença ainsi de plus en plus vite jusqu'à épuisement du magasin cylindrique de 10 flèches.

Force était de constater que tout les carreaux se trouvaient dans le cœur de la cible. Le test était concluant. A 50m, du moins. La cible était transpercée presque totalement, malgré son épaisseur. La bête était puissante...
-J'aime bien. Le tir est précis. Le rechargement est simple...
-Et le changement de magasin l'est tout autant. Alliant le geste à la parole, le vieil inventeur entreprit de changer de magasin: Vous avez un petit verrou ici, un autre là et le cylindre tombe de lui même. Dans le cylindre, vous pouvez ranger votre réserve de carreaux, vous permettant de re-remplir votre magasin. Ou alors, vous prenez un nouveau magasin. Pour le remettre, pareil: vous le placez et vous fermez les deux verrous.
-Pas mal... Je vous propose d'acheter votre invention ainsi que son procédé de fabrication au nom des Arsenaux de Méthone.
-Je regrette, ce n'est pas assez.
Largo ouvrit grand les yeux et la bouche d'étonnement.
-Que voulez-vous de plus? Demanda Maëlle, sentant que la réplique du vieil homme avait étouffé son ami.
-J'aimerais le titre de concepteur pour les Arsenaux de Méthone, tout en gardant mon indépendance et mes méthodes de création.
-Entendu, marché conclu. Je pense que nous allons équiper nos prochains corps d'infantrie avec vos armes. A ce propos, avez-vous trouvé un nom pour celle-ci?
-Mmmh...Je n'y ai pas vraiment pensé...
-Que diriez-vous de "Galem"?
-Moui, ça sonne bien. Et comme je pense que je vais l'améliorer encore, disons que c'est la Galem Mk1...

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
-Et ça? Qu'est-ce?
Maëlle pointait du doigt les grandes et étranges fusées de carton que le génial (?) inventeur avait apporté avec lui. Elles se trouvaient toutes dans des coffrets de bois, véritable cocons protégeant la poudre des intempéries éventuelle.
Parce que l'invention devait équiper avant tout les bateaux et les unités d'infanterie en campagne...
Selon les dires de Galembor, cela pouvait révolutionner la guerre maritime. Il va sans dire que Maëlle écoutait attentivement, étant Ald'Rhunaise.
L'inventeur de Méthone se saisit du premier cocon de bois rectangulaire et le plaça sur un trépied qu'il avait au préalable installé. Il pointa l'ensemble vers le désert, en gardant une hausse permettant de passer le mur d'enceinte ainsi qu'une confortable marge.
Galembor retira les caches des deux bout du rectangle, dévoilant la fusée, peinte d'un rouge éclatant. L'inventeur retira aussi une petite plaque sur le dessus du cocon, dévoilant une mèche. Il approcha un briquet à amadou de la mèche:
-Je ne vous conseille pas de rester regarder le spectacle de près!

La mèche s'enflamma, progressant rapidement.
-On a 5 secondes de sécurité avant la mise à feu. Bien sur, on peut éventuellement construire la fusée avec une mèche plus longue! Et construire un châssis mobile permettant de continuer à viser une fois la mèche allu...

Une langue de feu jaillit du cocon et lécha les graviers. Durant une demi-seconde, rien ne bougea, lorsque soudain la fusée s'arracha à son enveloppe de bois et fila vers le désert. Elle passa le mur d'enceinte tel un météore avant d'amorcer sa descente en une ellipse du plus bel effet. Elle finit sa course dans une dune 800m plus loin en soulevant un petit nuage de sable.
Largo se tourna vers l'inventeur, guère impressionné:
-Et c'est tout?
-Non.
Répondit l'inventeur, les yeux toujours rivés sur son engin.
L'instant d'après, une violente explosion volatilisa la dune en un gros nuage de sable.
-Là, c'est fini. Mais c'est ce que j'ai de plus gros...
-C'est...c'est extraordinaire! Mais, qu'y a-t-il dedans?
-Un mélange souffre, charbon et salpêtre. Le même mélange assure la propulsion et l'explosion. Dans des réservoirs différents, bien entendu.
-Et la transmission?
-Le retardateur, vous voulez dire?
Maëlle hocha la tête. Une bête mèche qui s'allume en même temps que le propulseur. J'ai calculé le temps de vol à environ 45 secondes. D'où le temps d'attente à la mise à feu.
-Mais est-ce que l'on peut éteindre une fusée qui n'a pas encore explosé?
-Oui. Mais il faudra énormément d'eau! J'ai prévu la possibilité d'un tir par temps pluvieux! Le carton est enduit d'une résine de ma fabrication qui le maintient à peu près à l'abri d'une extinction de mèche. Mais elle ne supportera pas des trombes d'eau non plus, soyons réalistes. Une pluie fine, ça devrait aller. Une forte pluie...moins sûr. De toute façon, dans ces cas là, on ne voit pas suffisamment loin pour tirer avec précision...


Avisant des cocons de différentes tailles, Hélèna fut prise d'une question:
-Et pourquoi en avoir fait plusieurs différentes?
-Parce qu'elles n'ont pas la même charge de poudre! Elles vont moins loin ou font moins de dégâts. D'autres -celles peintes en jaune- n'ont pas le même objectif. Ce sont des fusées qui se consument durant leur vol avant de se disloquer et d'envoyer leurs restes incandescents aux quatre vents.
-Vraiment?
-Je vous montre ça tout de suite.


Liant le geste à la parole, le vieil homme retira le cocon désormais vide et prit celui contenant la fusée jaune. Il le plaça sur le trépied et refit les même geste que pour la fusée explosive. La mèche se consuma là aussi en 5 secondes, avant de laisser place à la gerbe de feu du propulseur. La fusée se détacha de son cocon de bois et fila à son tour vers le désert. 30m après avoir décollée, elle s'embrasa tout en continuant sa course au dessus du mur. Alors qu'elle survolait le désert, avant la coupure de son propulseur, la fusée partit brutalement vers le haut en prenant une trajectoire "folle". Finalement, elle explosa en vol, dispersant une multitude de débris enflammés.
-Pas mal, mais pourquoi est-elle remontée comme ça?
-Ce...C'était pas prévu. Je craignais que les ailerons ne se détachent durant le vol à cause de la chaleur et ça à été le cas, je crois. Il faut que je revois la structure externe,mais le principe reste le même. C'est théoriquement capable d'enflammer les voiles d'un bateau.
-Pas prévu...ça veut dire que ça aurait tout aussi bien pu nous retomber sur le nez?
-Euh...Et bien, c'est hautement improbable, mais...en d'autres termes, oui.
-Charmant.
-Mais les fusées explosives sont totalement sûres! Il n'y a pas de combustion de l'engin durant le vol: elle conserve donc son intégrité et sa solidité.
-Que pourrait-il arriver de pire pour quelqu'un qui allumerait une fusée explosive?
-Quel modèle?
-N'importe lequel.
-Euh...Le pire? Que la mèche de retardement s'allume mais que le propulseur de le fasse pas.
-Et vous avez une solution? Parce que si j'ai bien comprit, 45 secondes plus tard, boum.
-Oui, j'ai une solution. Il faut couper la tête de la fusée avec une lame.
-Mais pour ça il faut d'abord la sortir de son cocon.
-Certes. Mais en 10 secondes, c'est faisable. Il y a trois loquets qui permettent d'ouvrir une trappe latérale pour remettre une nouvelle fusée dans un cocon. On peut la sortir comme ça.
-Hum...
Largo étudiait la disposition du cocon sur le trépied. On pouvait en effet sortir la fusée en cas de problème et trancher le tube reliant l'étage propulsion à la charge offensive. Disons que la probabilité de tomber sur une fusée qui déconne pouvait être de 1/100... Si elles étaient bien manœuvrées, le risque de perte d'hommes en utilisant ce genre d'arme devait être de 1/250000. Avec un peu de chance...

Mais il fallait reconnaitre que ça pouvait accroitre significativement la puissance de feu des unités d'infanterie. Des soldats qui doivent faire face à une attaque d'infanterie ou une charge de cavalerie pouvaient parfaitement gagner avec ces fusées...

-Elles pèsent lourd?
-Les plus grosses pèsent 5-6 kilos. Le modèles les plus petit peuvent se porter en bandoulière, dans l'attente de leur utilisation. Mais il faut dans ce cas penser au poids du trépied.
-Vous pouvez faire un trépied de voyage. Rétractable ou pliable.
Le côté pragmatique de la centauresse ressortait.
-Moui, ce devrait être faisable.
L'inventeur fouillait dans sa barbe blanche. Malgré son aspect, il était resté vif et alerte d'esprit. Jeune, en un mot.
-Mais à part quelques détails, qu'en pensez-vous?
-Euh...Nous allons avoir besoin de nous concerter un moment. Veuillez nous excuser.

Les deux dirigeants intérimaires quittèrent un moment l'inventeur, qui profita de ce répit pour retirer le cocon vide et ranger ceux encore plein.
La centauresse et le capitaine des Gardes discutèrent durant un couple de minutes avant de revenir vers Galembor.
-Alors?
L'inquiétude se lisait sans peine sur son visage.
-On vous achète aussi les procédés de fabrication. Au nom des Arsenaux de Méthone, bien entendu. Et nous envisageons d'équiper un navire avec vos fusées afin de les essayer "en conditions".
-Et un détachement de soldats aura la tâche d'essayer vos fusées "terrestres" en condition "campagne".
-Bien évidemment, vous accompagnerez les différents tests en qualité d'expert technicien. Il vous faudra expliquer comment fonctionnent vos fusées.
-Parfait, parfait! Quand commence-t-on ces fameux tests?
-Quand vous voulez. Nous avons une frégate actuellement ancrée à Thyde. Elle est en attente d'une mission. Avec elle se trouvera un Centu d'Infanterie de Marine.
Se tournant vers Largo, Maëlle continua: Que pense-tu d'un exercice de débarquement sur une plage?
-Pourquoi pas? Mais c'est une frégate, pas un chaland de débarquement...
-Raison de plus pour les habituer au transbordement frégate/chaloupes.
-Bien, bien... Je prépare un support mobile à installer sur la frégate ainsi qu'un système de trépied portable et on pourra essayer "en condition", comme vous dites.

-Et...euh...pour les noms, vous avez des idées?
-Oui! Les fusées explosives s'appeleront Météore plus un chiffre suivant leur poids. Les 5 kilos s'appeleront par exemple Météores 5, etc. Pour les fusées incendiaires, je pensais à Cométes accompagné du même système de chiffre.
-Parfait. Bon, il ne reste plus qu'à trouver Kaleb qui préparera votre contrat. Une petite signature et vous aurez votre argent.
-Et le titre aux Arsenaux.
-Et le titre aux Arsenaux. Nous n'avons qu'une parole.

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
Mâtinée du jour qui s'annonce ensoleillé. Quelques nuages pointent le bout de leur nez à l'horizon.
La capitaine Hughes Stavro, commandant de la frégate Ald'Rhunaise Firmament, observe ses cartes. Sur le pont, près de la roue où il a installé une sorte de bureau en plein air, l'officier mesure, réfléchit et compare les informations obtenues à l'aide de ses instruments. Son sextant et sa longue-vue posée à portée de main, il inspecte ce qui est théoriquement une côte déserte.

Détaché depuis une semaine au palatinat de Prévèze par le Contarque en personne, lui et deux de ses collègues ont amenés leurs navires à Thyde, dans le but de sécuriser les côtes Prévèziennes du sud.
Tandis que les capitaines Von Richburg et Dornan, respectivement capitaines des frégates Tarao et Exor, patrouillent au large, lui et son équipage étaient restés en attente d'ordres de Méthone. Et finalement, leur patience avait payé. Mais la mission qu'on leur avait assigné était très certainement hors du commun.
Ils devaient exécuter un exercice de débarquement avec les hommes du 12éme Centu d'Infanterie de Marine. Exercice qui en fait camouflait le test de nouvelles armes en condition "réelles".
Seul Stavro et l'équipe chargée de manipuler ces "armes" savaient de quoi il en retournait. Et l'étrange affût mobile de métal et de bois installé au centre du navire un peu avant d'appareiller avait suscité pas mal de questions au sein de l'équipage.

Mais peu importait, à vrai dire.

-Alors, capitaine? Est-ce ici?
Il s'agissait de l'expert envoyé pour superviser les tests. Galembor. L'inventeur de Méthone à l'origine de ces armes.
-Oui, monsieur, nous y sommes. Et nous sommes à portée de feu, si j'en crois les informations que vous m'avez communiquées.
-Parfait. On prépare le feu, alors.
-Allons-y.
Stavro se releva et hurla ses ordres:
-TOUT LE MONDE A SON POSTE! ÉQUIPE D'ESSAI, SUR LE PONT! PRÉPAREZ LES CHALOUPES POUR UN TRANSBORDEMENT SUR BÂBORD! INFANTERIE, PRÉPAREZ-VOUS A DÉBARQUER!

Comme si un gamin venait de donner un coup de pied dans une ruche, une intense activité submergea le pont.
Les matelots sortirent les chaloupes et les mirent à l'eau, tandis que les premiers Vactos d'infanterie sortaient des cales. L'équipe d'essai, sous les ordres de Galembor préparaient leurs tirs et amenaient les étranges coffrets de bois.

Un homme s'était placé dans l'affût et tenait une barre servant à déplacer et pointer l'ensemble. Quelques instruments, comme un petit compas et une série de graduations indiquant l'angle de tir lui faisaient face. Deux autres hommes s'occupaient de poser les coffrets sur les emplacements prévus pour de part et d'autre du viseur. Une fois le chargement terminé, les deux "chargeurs" s'immobilisèrent et jetèrent des regards interrogateurs à Galembor.
Le vieil homme se tourna alors vers Stavro. Ce dernier acquiesça.
L'inventeur fit signe aux deux hommes d'allumer les mèches, ce qu'ils firent avant de se reculer.
Le viseur, au centre de l'affût, faisait en sorte de conserver le bon angle malgré le roulis du navire.

Quelques secondes d'attente et deux langues de feu fusèrent des coffrets. Des plaques de métal, placées dans l'axe des fusées, encaissèrent la chaleur à la place du pont de la frégate.
Et, l'une à la suite de l'autre, les deux fusées bondirent vers le ciel en laissant derrière elles deux tourbillons de fumée grisâtre.
A peine les fusées parties, les deux "chargeurs" réarmaient l'affût, faisant tomber les cocons vides pour les remplacer par des pleins.

Les deux projectiles tombèrent dans les dunes de sable jalonnant la côte, à l'endroit où les troupes devaient débarquer.
L'ensemble de l'équipage avait les yeux rivés sur la côte, lorsque soudain une double explosion retentit. Un énorme nuage de sable vola au dessus de la plage, sous le regard médusé des hommes de la frégate Firmament. La surprise passée, toute la frégate retentit de hurlements de joie.

Les tests ne s'arrêtèrent pas là. 24 autres fusées Météore 5 furent tirée -sans un raté- en direction de la côte. Les dunes de sable ressemblaient maintenant à un vrai champ de bataille. Il ne s'était passé en tout qu'une dizaine de minutes...
Le capitaine Stavro fit signe de commencer le débarquement. Les premières chaloupes partirent à l'assaut du rivage, chargées de soldats.
Parmi eux, Galembor et son équipe.
Ils portaient eux aussi l'équipement complet des soldats de l'Infanterie de Marine. Plus des sortes de cocons à fusées miniature. Deux chacun. Et une sorte de trépied pliable. Épée courte, arc court et poignard constituaient l'ensemble de l'arsenal du soldat de Marine. C'était suffisant durant un débarquement... Et puis cela représentait déjà un poids non négligeable...

L'inventeur de Méthone avait fière allure avec son épée au côté, son arc en main, son armure de cuir et le reste de son bardas. Sans compter les deux cocons accrochés dans son dos au moyen de bandoulière... Malgré le poids important que représentait l'équipement complet, il souriait, radieux. Allez savoir pourquoi...

Les premiers hommes mirent le pied sur la plage et commencèrent à avancer, atteignant rapidement les cratères laissés par les Météores 5. Ils s'y installèrent, sécurisant l'accès à la plage pour la seconde vague.
Galembor et ses hommes s'installèrent dans l'un d'eux et déployèrent leurs fusées Météores 1. Ces fusées à courte portée -100m- faisaient déjà pas mal de dégâts. D'autant qu'elles restaient aisément utilisable et ce par un seul homme. Un appui-feu intéressant, en plein combat...
Les quatre hommes visèrent un buisson et allumèrent leurs fusées. Vu la faible distance entre les tireurs et leur objectif, les fusées partirent en ligne droite. Le pauvre buisson vola en éclats sous les explosions des quatre engins...

Le bruit des explosions s'estompa tandis que le sable retombait à terre. La seconde vague venait de rejoindre la première dans les cratères des Météores 5.
L'officier commandant l'exercice leva le bras en l'air.
-Fin de l'exercice! Tout le monde sur la plage! Tapotant sur l'épaule d'un de ses hommes: Annonce au capitaine que l'exercice est terminé.
Le soldat hocha de la tête et monta sur une dune restée intact. Il déploya deux drapeaux et entreprit de faire passer le message...

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
La frégate Firmament rentrait dans le port naturel qu'offrait Thyde.
La petite cité côtière n'avait pas été fondée à cet endroit par hasard. Tout comme bon nombre des villes et villages côtiers, d'ailleurs...
Le pavillon Ald'Rhunais flottait dans le vent du mâtin. L'élégant navire jeta l'ancre au cœur de l'anse désertée par les bateaux. La plupart étaient à présent à la pêche. Quant aux autres navires, les seuls d'une taille relativement importante étaient les deux frégates Tarao et Exor. En mission, apparamment.

Les chaloupes firent la navette entre les quais et le navire durant toute la matinée afin de permettre au troupe d'Infanterie de Marine de quitter le bord et retrouver leur caserne. Le 12éme Centu d'IM (Infanterie de Marine) avait par ailleurs remplit son exercice à 100% et ce dans des temps records. D'autre par, les exercices de tir des nouvelles armes de Galembor se révélaient être un franc succès. Il était possible qu'un certain nombre de navires seraient bientôt équipés de ces charmantes armes. Quand? Bientôt.
Et cette pensée enivrait Galembor de joie. Il avait du attendre la venue d'Hélèna d'Ald'Rhune au poste de Palatine pour être enfin prit au sérieux...

A terre attendaient Largo Valdès et la silouhette devenue presque légendaire de la centauresse Maëlle. Ils attendaient l'inventeur de Méthone avec impatience. Les résultats des tests de tir -excellents- leur étaient encore inconnus.
C'est accompagné du capitaine Hughes Stavro que Galembor se présenta aux deux dirigeants:
-Bonjour messeigneurs.
-Bonjour Galembor. Capitaine.
-Capitaine, madame, je vous salue.
Le capitaine s'inclina respectueusement.
-Allons droit au but. Ces tests? Qu'en est-il?
-Ils ont été réalisés avec un taux de réussite dépassant toutes nos...
-L'opération est un succès.
Raccourcit Stavro. Galembor lui jeta un regard noir.
-Et qu'en pensez-vous, capitaine?
-Ce sont des armes puissantes. Elles nous aideraient durant un débarquement, c'est certain. Sur le rivage, d'après l'officier commandant l'exercice au sol, les fusées ont parfaitement remplies leurs objectifs. Toute troupe présente dans les dunes aurait été purement et simplement volatilisée. Et le soutien fournit par les Météores 1 aux troupes en opération est incomparable. "Il faut équiper nos forces de cette arme dans les plus brefs délais". Ce sont ses dires.
-Merci, capitaine.
-A vos ordres, madame.

-Et bien vous savez ce qu'il vous reste à faire, Galembor? Demanda Largo en regardant le savant dans les yeux.
-On fonce? Production?
-En effet. Faites en un stock. Nous serons toujours content de trouver ces fusées quand nous serons en guerre.
-Entendu. Je rentre au plus vite à Méthone et je prépare une équipe aux Arsenaux. Dans ce cas, je vous prie de bien vouloir m'excuser. A bientôt messeigneurs.


Galembor prit congé et partit prestement en direction de l'écurie principale de Thyde.

Après avoir fait son rapport de mission, le capitaine Stavro quitta également les deux dirigeants de Méthone pour rallier les docks en vu de préparer le prochain départ en mer. Acheter des provisions, procéder à certaines vérifications du navire... Les préparatifs ne manquaient pas...

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
-Et si on place un avant-poste à cet endroit?
-Ce n'est guère possible: le terrain ne s'y prête pas...
-Ah...Dommage...


Largo Valdès, Jacques De Prémont, Kaleb Al Hassann et Maëlle se trouvaient tout les quatre devant une grande carte de Prévèze en carton. Un effet de relief avait été donné à la carte peinte, mimant assez grossièrement la topographie du terrain, faute de mesures précises. A certains endroits, les mesures avaient été approximatives... Et cela se voyait sur la carte.
Largo Valdès et De Prémont connaissaient relativement bien l'ensemble de la province. Leur connaissance du terrain et de tout ce qui est militaire se révélait précieuse.

Maëlle et Kaleb fixaient les petits drapeaux de différentes couleurs symbolisant les différents postes, fortifications, contingents disponibles.
L'ordre du jour était: comment donner à Prévèze une défense digne de ce nom?
Sans avoir à recruter un nombre démentiel d'hommes, ni construire un rempart encerclant la province, bien sur. Après tout, Kalamaï appartenait à l'Empire, tout comme Prévèze.
La première chose était de définir les menaces potentielles. Les autres provinces? Non. Ou du moins, pas par ce moyen. La guerre diplomatique et économique prévaudrait ou prévalait déjà. Un conflit armé n'aurait servit qu'à s'attirer les foudres de l'empereur Fardall...
Dans ce cas, Kalamaï dans son entier pouvait être considéré comme "sûr". Ou presque. Mais ne soyons pas naïf, un renforcement de la défense dans cette zone ne serait que bénéfique. Quitte à redéployer les forces ailleurs plus tard...
Que restait-il comme ennemis? Ennemi de l'Empire, l'Outre-Mer. Cela voulait-il dire qu'il fallait renforcer la défense de la côte? Assurément. D'autre part, les contrebandiers et les pirates opérant depuis les côtes désertes de Prévèze posaient quelques menus problèmes au commerce maritime...

-Bon, alors il nous faudrait... Valdès consulta un registre. Oui c'est bien ça, il nous faudrait 20000 hommes supplémentaires pour pouvoir soutenir le système de défense actuel. Nos effectifs actuel sont, à titre indicatif, de 12739 hommes répartis un peu partout...
-Surtout que ce système est, sauf votre respect capitaine, totalement obsolète.
-Manifestement, ça fait un point pour vous, officier De Prémont...
-Et combien il faudrait pour payer et entretenir une force armée complète capable de nous défendre?

Valdès et De Prémont se concertèrent un court instant. Le capitaine des Gardes de Méthone se pencha à l'oreille de l'intendant.
-QUOI?! Tant que ça!? Mais on peut entretenir une armée d'un demi-million d'hommes en campagne avec cette somme!!
-Cela représente un total de 75000 hommes entrainés ainsi que toute la logistique nécessaire pour les déployer rapidement n'importe où...
-Et pour quoi faire?! On a pas besoin de plus de la moitié de ces effectifs...
-Vous voulez une force capable de nous défendre, n'est-ce pas?
-Oui.
-Alors il faut que l'on soit capable d'attaquer. Et avec puissance.
-Mais tout de même! La somme en question est suffisante pour équiper et entrainer trois fois ce que vous voulez engager! Certains palatins en sont capables, en tout cas!
-Les autres provinces font ce qu'elles veulent en terme de recrutement et d'entrainement. On veut des soldats, pas des paysans capables de tenir une hache.
-Bon...
Kaleb soupira bruyamment. Ok, on aura les fonds. Mais qui peut assurer l'entrainement?
-Et le 3éme Centu de cavalerie mobile? On l'entraine pour des clous?
-Bon, d'accord. Donc les hommes du 3éme Centu auront la charge d'entrainer les 75000 apprentis soldats de notre future armée. Et les armes? Qui les fournira?
-Nos arsenaux produisent à plein régime des quantités de matériel militaire. Fourniture, armes, armures, tentes, équipements... On a pas encore l'ensemble en 75000 exemplaires, mais ça avance bien...


Maëlle continuait d'observer la carte tandis que les trois hommes discutaient détails. Machinalement, elle déplaça quelques drapeaux. Certains se retrouvèrent alors au nord de la province, d'autre à l'est et quelques uns au sud. Soudain, prenant conscience de ce qu'elle a fait, elle prit un peu de recul.
Sans se retourner, elle interrompit les trois hommes:
-Et comment voulez-vous répartir les nouveaux effectifs?
Largo échangea un regard étonné avec Kaleb et De Prémont avant de répondre:
-Euh...Disons 3 armées de 25000 hommes, soit 5 bataillons de 5000 hommes par armées.
-Ca fait des régiments étendus... Ce n'est peut être pas la meilleure des choses, surtout en ce qui concerne des soldats novices.
-C'est pas faux... Vous avez mieux à proposer, peut être?
-Pas vraiment...Je ne suis pas stratège, moi, simplement officier...
-Moi, j'ai mieux!
Tout les regards se portèrent sur la centauresse.
-Je propose 5 armées de 15 bataillons de 1000 hommes. Avec 10 régiments de 100 hommes par bataillons.
-75 bataillons... C'est un sacré nombre, tout de même...Mais ça peut être une solution...

75 bataillons de 1000 hommes répartis dans 5 armées différentes. Telle était l'idée de la centauresse. Cela impliquait une logistique importante permettant le ravitaillement et l'approvisionnement de chaque régiment où que ce soit en Prévèze.
Durant quelques heures, Maëlle, l'intendant, le capitaine des Gardes et l'officier De Prémont se creusèrent la tête pour trouver où placer ces 750 régiments. A raison de 150 régiments par armée, cela représentait tout de même un sérieux défit.

La taille de Prévèze, qui constituait un de ses principal atouts, se révélait aussi l'un de ses points faibles: comment assurer la sécurité d'un aussi vaste territoire? Et comment assurer la cohésion d'une armée étalée sur un aussi vaste territoire? La communication se devait d'être assurée entre chaque régiments. Et ce par n'importe quel moyen.

La solution s'imposa d'elle même: la 5éme armée ne serait pas une armée combattante. Elle aurait la dure tâche de servir de trait d'union entre chaque corps et groupe de combat. Sous la forme de poste de transmission par miroirs, feux, coursiers ou pigeons voyageur installés dans des commanderies postées aux quatre coins de Prévèze. 15000 hommes dont le seul combat serait de faire circuler l'information sous le nom de Nuntius*. Les messagers de Prévèze.
En gros, seul 60000 hommes combattraient. Mais cela serait suffisant. Largement...

*Nuntius signifie "messager" en latin.

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
Le recrutement des Nuntius fut aisé. En ces temps de grands bouleversements, les emplois aussi bien payés et surtout relativement dénué de danger attiraient les foules. Les 15000 hommes et femmes chargées de transmettre les informations partout en Prévèze avaient été formés avec diligence. Et les commanderies Nuntius sortaient de terre comme par enchantement.
Si certaines n'étaient que des campements protégés d'une palissade de bois, les autres consistaient en de véritables villes miniature en pierre, étrange mélange entre forteresse, auberge et monastère. Les toits plats portaient par ailleurs de lourds systèmes de communication: deux grands miroirs, un bucher toujours prêt à être enflammé et une sorte de plate-forme surélevée en bois où un homme pouvait manier des drapeaux sans crainte de n'être point vu.

Mais dans chacune des commanderies, on pouvait trouver des pigeonniers et une écurie, même modeste. Dans ces dernières, les meilleurs chevaux de la province avaient été placés. Il fallait que les messages voyagent vite et bien et pour ça, il fallait compter sur la vitesse...
Les Nuntius furent aussi dotés d'équipements de pointe: les grosses commanderies, comme celle de la Colline Rousse, possédaient quelques exemplaires de la Galem mk1, la fameuse arbalète à répétition de Galembor. Et ce n'était pas tout: elles conservaient toujours un certain nombre de fusées individuelles éclairantes, petites fusées produisant de la lumière durant son ascension. Pas au point d'éclairer le sol, mais suffisamment pour être vue depuis une autre commanderie...
Il faut avouer que ces fusées restaient assez peu fiables. Environ une sur cinq ne décollait jamais. Mais ces équipements pouvaient être utile, un jour...

En ce qui concerne les troupes Prévèziennes, ce n'était pas aussi simple.
L'armée comptait déjà dans ses rangs un peu plus de 12000 hommes, mais il en manquait encore 48000 pour suivre le plan de recrutement à la lettre.
Pour le moment, seuls 15000 personnes s'étaient présentée pour intégrer l'Armée de Prévèze. Cela portait tout de même les effectifs à 270 régiments...
Les entrainements avaient donc débutés très tôt. Le 3éme Centu Ald'Rhunais de cavalerie mobile travaillait d'arrache-pieds en compagnie des escouades Iôta et Lambda des Sabres pour faire de ces personnes des soldats de métier. Un grand camp d'entrainement avait pour cela été construit dans les monts avoisinnant Méthone, permettant de ce fait une meilleure formation.
Et cela avait plutôt réussi: une centaine de régiments, soit 10000 hommes et femmes était maintenant opérationnels. Loin de former une armée, ils pouvaient pour le moment étendre un peu l'influence de Méthone dans sa propre province...

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
La 1ére Armée de Prévèze...
Une force armée de 15000 hommes...
15000 hommes...
15000 noms sur une liste d'État-Major.
"Et moi à leur tête..." se dit Erwin en vérifiant son uniforme. Repassant sa veste du plat de la main, un peu anxieux, il jeta un coup d'œil sur la tribune grossièrement faite de rondins et de planches plus ou moins bien cloués. Aux pieds de la tribune, les 150 régiments composant son armée, en ordre impeccable. Une sorte de brouhaha semblait dominer l'atmosphère. Les rumeurs de milles bavardages...
Il sortit soudain de la tente de commandement, sous laquelle il espionnait ses hommes, tel un acteur regarde la foule prenant place dans le théâtre avant une représentation.
Le silence se fit dès ses premiers pas à la vue de tous. Il aurait presque pu entendre les battements de son propre cœur...

Les quelques mètres l'éloignant du pupitre furent traversés par un général à la mine impassible, quoique incroyablement tendu. Un fois arrivé, il se tourna vers ses soldats. De là où il était, il les voyait tous, sans exceptions. Vision impressionnante pour un homme d'action, peu habitué à faire des discours devant spectateurs.
Le général exécuta un salut militaire.
Il eut pour réponse le bruit de 15000 paires de talons s'entrechoquant.

-SOLDATS! JE ME NOMME ERWIN LAYNN. JE SUIS DORÉNAVANT VOTRE GENERAL...
JE SAIS QUE PEU D'ENTRE VOUS ONT L'EXPERIENCE DU COMBAT. JE SAIS QUE POUR LA PLUPART, VOUS NE CONNAISSEZ DE LA GUERRE QUE CE QUE L'ON VOUS EN A RACONTE, OU CE QUE L'ON VOUS A APPRIT A L'ENTRAINEMENT.
JE SAIS AUSSI QUE TOUS, VOUS AIMERIEZ REVOIR VOS PARENTS VIVANT.
AUSSI, A VOUS, VAILLANTS SOLDATS DE PREVEZE, JE VOUS PROMET DE FAIRE TOUT MON POSSIBLE POUR VOUS RAMENER SAINS ET SAUFS. VOUS AVEZ MA PAROLE!
SOLDATS! POUR VOUS! POUR LA PALATINE! POUR L'EMPEREUR! POUR PREVEZE!


Et mes 15000 voix de son Armée lui répondirent simultanément:
-AHOU!

Erwin descendit de sa tribune et parcourut les rangs en guise d'inspection. Il n'eut rien à redire: chaque homme ou femme portant l'uniforme était impeccable. Pour une armée de "bleus", c'était plutôt encourageant...
Sur un signe à son second, chacun des régiments se sépara du gros de la troupe pour réintégrer ses quartiers en formation serrée.
Une discipline de fer et une efficacité d'acier forgé.
Pour le moment, le combat n'avait pas encore soudés ces hommes et ces femmes en vrais compagnons d'armes. Là où sa propre survie dépend du camarade qui se trouve à côté de soi... Là où celui ou celle qui t'a sauvé et que tu n'avait jamais vu auparavant devient comme un membre de ta famille...
Trop peu connaissaient cela. Mais quand ils le connaitraient, plus rien ne serait jamais comme avant. A ce moment là, les soldats comprendraient leur général. Surtout s'il a combattu à leurs côtés, comme le faisait souvent Erwin.

C'était d'ailleurs ce qui lui avait valu sa popularité auprès de son ancienne unité.
Son ancienne unité... Justement, la plupart d'entre eux tenaient les postes d'officiers et de sous-officiers de la 1ére Armée. Amusant, non? Il les avait laissés soldats et les retrouvait sergents, capitaines, lieutenants, colonels...
Cela dit, c'était une bonne chose: il pouvait au moins accorder une totale confiance à ses officiers. C'était une bonne chose qu'ils aient aussi confiance en lui que lui en eux...

Le Renard du désert s'assit sur le sommet d'une petite colline surplombant le campement provisoire de la première force militaire opérationnelle de Prévèze.
D'un côté, le désert...
D l'autre, les allées de tentes bien ordonnées, les palissades érigées autour du campement, les tours de guets, les patrouilles de centaures et de cavaliers...
C'était désormais sa raison de vivre...

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
-Général! Général, un message de Méthone!

Erwin releva le nez de ses cartes et de ses papiers. Son bureau de campagne regorgeait de documents de toute sorte: positions stratégiques, nouvelles stratégies inventées, fascicules présentant de nouvelles armes, livres divers...
Le général de la 1ére Armée de Prévèze se redressa et vit le Nuntius entrer.
-Un message de Méthone, dîtes-vous? Donnez le moi, je vous prie.
-Tout de suite, Général.
L'homme s'exécuta et lui tendit la missive cachetée de cire rouge. Erwin la prit, l'inspecta un court instant avant de décacheter et de l'ouvrir. La missive comptait au total 5 feuillets. Après les avoir feuilletés, Erwin constata qu'il s'agissait des effectifs d'une armée. De SON armée. Il s'agissait des ordres de dissolution de la 1ére Armée. Les 15000 hommes de cette grande force militaire devait être divisés en de plus petites unités. 3, pour être exact. 3 armées de 5000 hommes. 50 régiments...
Reportant son attention sur le Nuntius qui attendait ses ordres:
-Merci, officier*.
L'homme quitta la tente après avoir salué. Erwin se rassit et entreprit de lire le premier feuillet. Il s'agissait d'une lettre lui étant adressée. Elle provenait de Méthone, si l'on en croyait le sceau en en-tête.

"Au général Erwin Laynn, commandant de la 1ére Armée.

Général, nous portons à votre connaissance la restructuration de la 1ére Armée. Les 15000 hommes actuellement sous vos ordres seront répartis dans 3 nouveaux corps d'armée nécessitant une moins lourde logistique, affreusement coûteuse à la province.
Vous êtes toutefois réaffecté à la tête de la nouvelle 1ére Armée. Les effectifs qui composeront votre nouvelle affectation sont reportés dans les pages qui suivent ce message.
Vous serez heureux d'apprendre que le commandant de la seconde armée est le général Arvis Duncan. Quant à la dernière armée, elle restera en réserve en attente d'un officier-stratége expérimenté pouvant en prendre la tête.

Veuillez donc donner les ordres qui s'imposent afin de restructurer rapidement notre grande armée. Les régiments concernés sont inscrits sur les feuillets qui suivent.
Vous recevrez les ordres de mission de votre 1ére Armée sous peu. Maintenez vos hommes prêt à partir à tout moment, que ce soit demain ou dans une semaine.

Soyez fort, pour l'Empire, pour Prévèze.

Intendant Al Hassann."


Les feuillets suivants remplacèrent le message sous les yeux d'Erwin. Et en effet, une liste des régiments ainsi que leur composition et leur champ d'opération se trouvait inscrite.
Et la liste était longue...
Il allait se séparer de 100 régiments.
Toutefois, cela réchauffa le cœur du stratège de savoir que son vieil ami était à ses côtés en tant que commandant de la seconde Armée. Et puis, il n'était plus seul à assurer la protection de la province...
Toutefois, il n'était encore qu'à 25% des effectifs prévus pour les forces de la province. Logiquement, 45000 autres soldats manquaient encore à l'appel. Mais peut être ce projet énorme d'une armée titanesque allait rencontrer quelques difficultés, si déjà les restrictions pleuvaient...

Erwin haussa les épaules. Après tout, il conservait le commandement d'une force non négligeable. Et puis, c'était toujours la 1ére Armée...

* Les Nuntius ont tous le grade d'officier par rapport aux troupes Prévèziennes. Cela leur permet d'aller plus vite dans leur mission d'acheminement des informations.

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
-Mon général!
Le soldat courrait à en perdre haleine à travers le camp. Évitant habilement les obstacles divers et variés qu'il pouvait rencontrer à chaque pas, le jeune homme se faufilait comme il pouvait entre ses camarades vaquant à leurs occupations. On lui avait dit que le général se trouvait pas très loin des écuries, en inspection. Il s'agissait d'un des lieux les plus fréquentés du camp de par son importance: près de la moitié des soldats étaient des cavaliers. Et nombre d'entre eux créaient de profonds liens avec leur monture...
Au détour d'une tente, le jeune soldat découvrit son commandant en chef, en pleine conversation avec le responsable des écuries du camp.
Il obliqua alors sa course en direction des deux hommes, lorsqu'un caillou décida de se mettre en travers de son chemin. Le soldat partit en avant, entrainé par son élan. Il s'étala de tout son long devant le général et le responsable. un silence entoura les trois hommes, surpris par la chute du malchanceux.
Puis, la surprise passée, Erwin Laynn éclata de rire, rapidement suivit par le soldat toujours allongé au sol dans la poussière.
Le général lui tendit la main pour l'aider à se relever.
-Et bien, mon garçon? Que puis-je faire pour toi, surtout après une si belle entrée?
Le soldat rougit de honte.
-Euh...mon général, le général Duncan est arrivé. Il vous attend à la porte ouest, mon général.
-Je te remercie, mon garçon... Tu peut reprendre ton poste.

Le soldat salua respectueusement l'homme qui le commandait et repartit à une allure moins vive que celle qui l'avait mené ici même.


Arvis Duncan avait mis pieds à terre, imité par un homme encapuchonné l'accompagnant. C'était aujourd'hui un grand jour, assurément. Il allait prendre le commandement de la 2éme Armée de Prévèze aux côtés de son ami et ancien subordonné Laynn. Erwin avait beaucoup changé depuis la fois où il lui avait donné son dernier ordre.
Le Renard du Désert. Ce surnom voulait tout dire. Il avait bien mérité son grade de général...
-Arvis, vieux voyou, te voila enfin!
L'intéressé tourna sa tête en direction de la voix familière qui avait retentie.
-Erwin, c'est toujours un plaisir de te voir. J'en avais marre de me dorer la pillule pendant que tu commandait seul une bien trop grosse armée.
-Ce sera un vrai plaisir de partager le commandement avec toi, mon ami. Alors, quelles sont les nouvelles?

Arvis montra à Erwin l'inconnu qui l'accompagnait.
-Erwin, je te présente l'officier Onasi.
L'homme se découvrit, révélant un visage martelé par le soleil et les vents de sable. Un vétéran à n'en point douter. L'homme s'inclina devant le général.
-Officier Onasi à votre service, monsieur.
Erwin reconnut l'armure et le symbole des Nuntius. Il reconnut aussi le petit sigle distinctif annonçant un officier de grade 7. Alors que les plus gradés des Nuntius possédaient le grade 9. Une "huile", vu les circonstances.
-Général Erwin Laynn. Quel est le motif de la vennue d'un officier des Nuntius aussi important que vous?
-Je constate que votre réputation d'homme attentif et subtile n'est pas usurpée. Si vous le voulez bien, je m'expliquerais dans un endroit plus tranquille.

Coupant un peu la conversation entre le messager et Erwin, Arvis prit la parole:
-Erwin, tu as donné les ordes nécessaires pour ma prise de fonction?
-Oui. Présente toi à la tente des stratégies, tes principaux officiers d'Etat-Major de campagne t'y attendent déjà.
-Merci à toi.
-De rien, ce fut un plaisir. On se voit plus tard!

Arvis s'éloigna en adressant un signe de la tête à Laynn. Ce dernier se tourna vers le Nuntius et l'invita à le suivre dans sa tente, située un peu en hauteur par rapport à celles de ses soldats.


-Ainsi, si j'ai bien comprit, on part pour l'Abysse?
Ils se trouvaient désormais tout deux sous la tente d'Erwin. Ce dernier avait choisit de s'installer dans son siège de campagne tandis que le second restait debout.
-Tout à fait, général. C'est bien l'ordre de mobilisation pour votre 1ére Armée, signé par la palatine en second.
-Et quand doit-on partir?
-Demain mâtin, monsieur.
-C'est trop tôt! Je ne peux pas faire venir autant de ravitaillement depuis Méthone pour approvisionner mes hommes en aussi peu de temps!
-C'est pour ça que nous, Nuntius, nous en sommes chargés avec l'aide de nos alliés Ald'Rhunais.

Le général regarda son interlocuteur avec curoisité et surprise. Une question s'imposait à son esprit: comment?
Comme s'il avait entendu la question mentale d'Erwin, le Nuntius sortit une carte qu'il déplia avec habileté sur la table de campagne du général.
Cette carte représentait l'Empire. Les principales villes y étaient répertoriées, ainsi que les routes, les fleuves... C'était une carte assez bien détaillée. Quelques points n'ayant aucune légende avaient été tracés sur la route menant à l'Abysse.
-Général Laynn, voici notre route.
L'homme désigna l'alignement de points formant une route plus ou moins sinueuse suivant les obstacles rencontrables.
-Et ces points sont des dépots de ravitaillement constitués par nos soins ces derniers jours.
-Comment avez-vous pu les installer? Il n'y a pourtant pas eu de convoi important portant la bannière de Prévèze depuis deux semaines. Et autant de dépots, contenant autant de vivres, ça n'aurait pas pu rester inaperçu!
-Si.

Erwin resta bouche bée.
-Quand j'ai dit que nos alliés Ald'Rhunais nous avaient aidés, je parlais de leurs dragons. C'est eux qui ont portés les vivres par voie aérienne jusqu'à des emplacements préalablements repérés où les attendaient des unités de Sabres.
-Ah...Et sont-ils protégés, ces dépots?
-Oui. Certains par le secret, d'autre par les Sabres. Souvent les deux. Le plus dur a été de les installer de manière sécurisée en dehors de notre territoire. En prévèze, c'est facile de trouver où placer un dépot: une commanderie des Nuntius, un village où l'on place des gardes armés, une oasis servant de relais à nos hommes. Par contre, hors de Prévèze, ça n'a pas été sans mal. Mais on a pu apprécier la discrétion et l'efficacité des Sabres et de leurs dragons.
-J'ignorais qu'Ald'Rhune en comptait autant...
-A vrai dire, c'est tout de même près des deux tiers de leurs dragons qui sont venus nous aider. Malgré qu'ils aient accueillis des dragons de bronze dernièrement.
-...
-Et quelques-uns seront avec vous à l'Abysse. Ils seront sous les ordres d'un officier des Sabres nommé Jacques De Prémont.
-Vous savez ménager vos effets de surprise, vous.
-Et je vous accompagnerais en tant qu'officier de liaison.
-Je me disais aussi qu'on ne mobiliserait pas un grade 7 pour me donner un ordre de mobilisation...

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
Une musique d'ambiance est disponible ici


Une étrange rumeur s'élevait du camp ce mâtin là. Il s'agissait du départ de la 1ére Armée pour l'Abysse. 5000 hommes, centaures et elfes se préparaient à parcourir une grande distance en un minimum de temps. La chose ne serait pas aisée.
Les soldats n'avaient reçus aucune ration de nourriture supplémentaire. Ils partaient avec de quoi se nourrir et boire pendant deux jours. Rien de plus. Et à vrai dire, personne ne semblait au courant de la destination finale, si ce n'est les officiers.
Officiellement, la 1ére Armée partait faire des manœuvres dans le désert. Officieusement, Prévèze se joignait à la corporation des combattants contre l'Abysse.

Erwin Laynn participait lui aussi aux préparatifs. Gérant la formation de ses soldats durant le voyage, faisant venir les armes et le matériel, allant jusqu'à porter les caisses de vivres jusqu'aux chariots, le général galvanisait ses hommes en se trouvant au coeur de l'action.
Son armure de voyage en cuir ne l'handicapait pas autant que celle plus lourde que ses hommes portaient. Presques neuves, ces armures n'étincelaient pourtant pas. Chaque soldat les avait concienscesement salies afin d'éviter la réflection des rayons solaires sur le métal huilé. Toutefois, chacune d'entre elles était soigneusement entretenue, au même titre que les armes.

Le soleil n'était pas si haut que ça lorsque la 1ére Armée s'était retrouvée prête à affronter son long voyage. Les 5000 têtes du corps expéditionnaire s'étaient mises en rang, attendant les ordres de leur commandant supérieur dans le calme.
Le général faisait ses adieux à son ami et homologue Arvis Duncan:
-Mon vieil ami, cette fois, c'est la bonne!
-Fait attention à toi, là-bas. Je ne serais pas là pour te sauver la mise comme la fois où tu t'était retrouvé face à un golem de fer et que tu...
-Tatatata!! Cette fois là, ça ne compte pas! C'est toi qui m'avait dit que la route était dégagée.
-Mouais, je suis pas convaincu. Allez, bon vent à toi, Erwin. Fait honneur à Prévèze!
-J'essayerais, Arvis, j'essayerais... Garde bien ma province pendant mon absence.
-TA province?...hum, je verrais ce que je peux faire...

Erwin Laynn monta en selle. Son cheval brun l'accueillit sans hennir. Il le fit pivoter, le mettant alors face à ses hommes, impeccablements alignés, attendant ses ordres.
L'officier Onasi le rejoignit sur un coursier blanc tacheté de marron. Un animal superbe taillé pour la course et l'endurance. Un animal parfait pour les Nuntius.
-C'est l'heure, général. Si nous voulons atteindre le premier dépot, il nous faut y aller maintenant.
-Soit...

Il se leva alors sur ses étrilliers et:
-SOLDATS, EN AVANT!
Les hommes se mirent en marche et sortirent rangs par rangs, régiments par régiments du camp. Les éclaireurs devant, les soldats à pied (piquiers, épéistes et archers) derrière eux. Sur les flancs, les unités de cavalerie, lourde, légère et archers montés. Au centre de la formation, les chariots transportant le matériel nécessaire à une armée en campagne. Vivres, munitions, armes, matériel en tout genre...
Les 5000 hommes de la 1ére Armée franchirent les portes du désert et partirent en direction de la frontière nord-est...

descriptionDes soldats pour Méthone EmptyRe: Des soldats pour Méthone

more_horiz
privacy_tip Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
power_settings_newSe connecter pour répondre