Le camp 'Vedro' était situé au nord est, sur le versant d'une montagne se trouvant dans les Terres mortes. On pouvait y trouver 200 travailleurs, dont 165 prisonniers, placé sous la surveillance d'une trentaine de soldats. Certains se plaignaient du trop peu d'hommes présents pour assurer le bon déroulement des séances de travail, mais ici tout le monde était satisfait. Les ouvriers 'honnêtes' bossaient pour percevoir un salaire correct et nourrir leurs familles, les détenus quand à eux minaient pour diminuer leurs peines d'emprisonnement, grâce au nouveau système mis en place par leur Palatin. Il n'y avait eu que très peu d'incident dans ce camp de minage depuis sa création, seul les trolls et les petites hordes de kobolds avaient parfois entravés le bon fonctionnement de la petite communauté.
Le ciel était dégagé et la température glaciale, la fraîcheur des terres nordiques se ressentant ici. Certains soldats jouaient aux dés pendant que d'autres s'occupaient des deux Wyvernes ou surveillaient depuis leurs postes les alentours. Or dans ce camp, l'ambiance était bonne et les hommes se côtoyaient et formaient un petit groupe uni. Heliron et Comar, deux soldats, venaient faire l'inspection des infrastructures afin de vérifier si aucune pièce ne manquait. En effet, si par malheur un voleur venait à enlever une vis à l'échafaudage dans le but de s'en faire une arme, cela mettrait la vie de centaines de personnes en danger. Satisfait de leur contrôle, les deux compères retournèrent jouer aux osselets. Le reste de la journée se déroula dans cette atmosphère monotone jusqu'à ce qu'un hurlement puissant et aigu se fit entendre au loin, dans les montagnes.
- Tu as entendu? s'inquiéta Heliron. Je te l'avais dit, dans ces montagnes il y a des Dragons !
- Arrête ta parano, tu vas inquiéter les ouvriers pour rien. Déjà la semaine dernière tu as confondu le cri d'un kobold avec celui d'un troll ! Et puis, les Dragons n'existent pas, cesse de te croire dans un conte. Allez, joue.
- Plusieurs créatures ailés immenses ont été aperçu en Preveze, à Naxopole, et en Outre-Mer d'après les dires !
- D'après les dires, ta femme se serait fait chevaucher par tout le régiment. Joue.
- Qui a dit ça? C'est faux ! Mais...
Un second hurlement déchirant coupa le discussion des soldats. Puis le chaos commença à s'installer, une sentinelle perché sur une tour vit arriver un animal brillant et imposant, et sonna l'alerte:
- Aux abris, ...
Ce fut les deux seuls mots audibles, car l'animal était maintenant au dessus du camp, et avait encore poussé un cri strident. Tout le monde se mit alors à se cacher là où il le pouvait, dans les tentes, derrière les amas de minerais, ... C'est d'ailleurs ici qu'Héliron et Comar se planquèrent, l'un les mains sur la tête, l'autre guettant la réaction du Dragon d'Argent. Il était fasciné par la bête volante qui décrivait des cercles au dessus d'eux. Malheureusement, les vautours et rapaces avaient la même réaction lorsqu'ils venaient de repérer une proie. Comar secoua son compagnon pour le sortir de sa torpeur, et l'interrogea:
- Héliron, ressaisis toi ! Toi qui semble si avare d'histoire fantastique, dis moi ce que tu sais des Dragons !
- Je sais rien, rien...
- Héliron bordel ! La peur n'enlève pas le danger, je te demande pas d'aller tuer cette bestiole, juste de me donner des infos !
- Je sais pas ! Je... Je me souviens juste qu'ils détestent être dérangé dans leur habitat naturel, et que la sorcellerie n'a aucun effet sur eux ! Mais n'essaye pas de le combattre, il ne fera qu'une bouchée de toi, viens avec moi et fuis !
- Héli, attend !
Trop tard, le soldat peureux venait de sortir de sa cachette et courait à présent, à découvert, vers les écuries. Le Dragon fondit sur lui, le saisit dans ses serres, et l'emmena avec lui dans le ciel. Comar sut que son ami venait de se faire dévorer lorsque que les hurlements cessèrent. Le soldat réfléchit, chose qu'on ne lui avait jamais appris durant sa carrière. Il savait pourquoi le Dragon les attaquait, et ce qui ne fonctionnait pas sur lui pour l'abattre. Il ne savait absolument pas comment le tuer, alors il jugea plus sage d'attendre que la bête se lasse de tourner en rond dans les airs. Lorsque ce dernier fondit sur les échafaudages, provoquant un éboulement et tuant au passage une trentaine de réfugiés, il sut que son raisonnement était faux et qu'il devait agir vite.
- Soldats, on se reprend ! Que les chevaucheurs se dirigent vers les Wyvernes et que les autres s'éparpillent pour distraire le Dragon ! Ne gardez rien de lourd et restez vigilant !
Ce regain de courage soudain réveilla chez ses pairs le peu de bravoure qu'il leur restait, et chacun s'attela à sa tâche. La créature était occupée à déchiqueter les restes des ouvriers coincés dans les gravats, ainsi il ne vit pas les soldats se préparés à l'affronter. Apercevant enfin d'autres proies à découverts, il se détourna du festin et se déplaça vers les guerriers. Sa démarche était particulière, presque bancale. Il était bien moins imposant en se mouvant à l'aide de ses quatre pattes, et cette vision redonna confiance aux hommes. La bête fut d'abord bombardée de toute part pas des flèches, ne lui causant presque aucun dégâts. Sa peau dure et argentée ne permettait pas aux projectiles de se ficher dans sa peau, mis à part quelques exceptions. Agacé, il s'envola, et les chevaucheurs prirent le relais en tentant la même tactique archère, sans plus de succès. Comar pria les dieux de leur venir en aide, et ce fut Orfange qui lui répondit.
Une flèche vint crever un des yeux globuleux du Dragon, lui arrachant au passage un beuglement terrifiant. La bête, déstabilisée, se cogna contre une des parois de la mine, et tomba, presque assommée. Il écrasa quelques ouvriers en plus, puis les soldats se ruèrent sur l'animal blessé pour l'achever. Ils le rouèrent de coup, surtout au niveau du cou. Coram profita pour lui crever son oeil encore intact, mais cela ne fit qu'augmenter la douleur de la bête qui donna plusieurs coups de griffes, emportant plusieurs soldats au royaume de Nucter. Au bout d'une dizaine de minute, l'animal succomba finalement à ses blessures.
On commença à s'occuper des blessés et à évacuer les morts. Le responsable du camp s'adressa à Coram:
- Combien de pertes?
- Huit soldats, sans compter trois blessés légers. Et nous dénombrons une cinquantaine de civils morts.
- Et merde... Va falloir faire un rapport au Palatinat maintenant, et au vu des récents évènements, tout les survivants ne pourront certainement plus travailler ici. Regardez moi ce désastre, plus aucune structure ne tient debout...
- Il y a au moins un point positif.
- Ah?
- Peu de gens ont eu l'honneur de manger du Dragon au cours de leur vie.
Ne comprenant pas comment le soldat pouvait plaisanter en de pareilles circonstances, le responsable repartit. Coram quand à lui s'estimait heureux d'être en vie, ils avaient eu beaucoup de chance d'avoir pu touché le Dragon à l’œil, sans ça il serait probablement tous mort. Il faudrait trouver une solution, mais cela n'était maintenant plus de son ressort.
Le ciel était dégagé et la température glaciale, la fraîcheur des terres nordiques se ressentant ici. Certains soldats jouaient aux dés pendant que d'autres s'occupaient des deux Wyvernes ou surveillaient depuis leurs postes les alentours. Or dans ce camp, l'ambiance était bonne et les hommes se côtoyaient et formaient un petit groupe uni. Heliron et Comar, deux soldats, venaient faire l'inspection des infrastructures afin de vérifier si aucune pièce ne manquait. En effet, si par malheur un voleur venait à enlever une vis à l'échafaudage dans le but de s'en faire une arme, cela mettrait la vie de centaines de personnes en danger. Satisfait de leur contrôle, les deux compères retournèrent jouer aux osselets. Le reste de la journée se déroula dans cette atmosphère monotone jusqu'à ce qu'un hurlement puissant et aigu se fit entendre au loin, dans les montagnes.
- Tu as entendu? s'inquiéta Heliron. Je te l'avais dit, dans ces montagnes il y a des Dragons !
- Arrête ta parano, tu vas inquiéter les ouvriers pour rien. Déjà la semaine dernière tu as confondu le cri d'un kobold avec celui d'un troll ! Et puis, les Dragons n'existent pas, cesse de te croire dans un conte. Allez, joue.
- Plusieurs créatures ailés immenses ont été aperçu en Preveze, à Naxopole, et en Outre-Mer d'après les dires !
- D'après les dires, ta femme se serait fait chevaucher par tout le régiment. Joue.
- Qui a dit ça? C'est faux ! Mais...
Un second hurlement déchirant coupa le discussion des soldats. Puis le chaos commença à s'installer, une sentinelle perché sur une tour vit arriver un animal brillant et imposant, et sonna l'alerte:
- Aux abris, ...
Ce fut les deux seuls mots audibles, car l'animal était maintenant au dessus du camp, et avait encore poussé un cri strident. Tout le monde se mit alors à se cacher là où il le pouvait, dans les tentes, derrière les amas de minerais, ... C'est d'ailleurs ici qu'Héliron et Comar se planquèrent, l'un les mains sur la tête, l'autre guettant la réaction du Dragon d'Argent. Il était fasciné par la bête volante qui décrivait des cercles au dessus d'eux. Malheureusement, les vautours et rapaces avaient la même réaction lorsqu'ils venaient de repérer une proie. Comar secoua son compagnon pour le sortir de sa torpeur, et l'interrogea:
- Héliron, ressaisis toi ! Toi qui semble si avare d'histoire fantastique, dis moi ce que tu sais des Dragons !
- Je sais rien, rien...
- Héliron bordel ! La peur n'enlève pas le danger, je te demande pas d'aller tuer cette bestiole, juste de me donner des infos !
- Je sais pas ! Je... Je me souviens juste qu'ils détestent être dérangé dans leur habitat naturel, et que la sorcellerie n'a aucun effet sur eux ! Mais n'essaye pas de le combattre, il ne fera qu'une bouchée de toi, viens avec moi et fuis !
- Héli, attend !
Trop tard, le soldat peureux venait de sortir de sa cachette et courait à présent, à découvert, vers les écuries. Le Dragon fondit sur lui, le saisit dans ses serres, et l'emmena avec lui dans le ciel. Comar sut que son ami venait de se faire dévorer lorsque que les hurlements cessèrent. Le soldat réfléchit, chose qu'on ne lui avait jamais appris durant sa carrière. Il savait pourquoi le Dragon les attaquait, et ce qui ne fonctionnait pas sur lui pour l'abattre. Il ne savait absolument pas comment le tuer, alors il jugea plus sage d'attendre que la bête se lasse de tourner en rond dans les airs. Lorsque ce dernier fondit sur les échafaudages, provoquant un éboulement et tuant au passage une trentaine de réfugiés, il sut que son raisonnement était faux et qu'il devait agir vite.
- Soldats, on se reprend ! Que les chevaucheurs se dirigent vers les Wyvernes et que les autres s'éparpillent pour distraire le Dragon ! Ne gardez rien de lourd et restez vigilant !
Ce regain de courage soudain réveilla chez ses pairs le peu de bravoure qu'il leur restait, et chacun s'attela à sa tâche. La créature était occupée à déchiqueter les restes des ouvriers coincés dans les gravats, ainsi il ne vit pas les soldats se préparés à l'affronter. Apercevant enfin d'autres proies à découverts, il se détourna du festin et se déplaça vers les guerriers. Sa démarche était particulière, presque bancale. Il était bien moins imposant en se mouvant à l'aide de ses quatre pattes, et cette vision redonna confiance aux hommes. La bête fut d'abord bombardée de toute part pas des flèches, ne lui causant presque aucun dégâts. Sa peau dure et argentée ne permettait pas aux projectiles de se ficher dans sa peau, mis à part quelques exceptions. Agacé, il s'envola, et les chevaucheurs prirent le relais en tentant la même tactique archère, sans plus de succès. Comar pria les dieux de leur venir en aide, et ce fut Orfange qui lui répondit.
Une flèche vint crever un des yeux globuleux du Dragon, lui arrachant au passage un beuglement terrifiant. La bête, déstabilisée, se cogna contre une des parois de la mine, et tomba, presque assommée. Il écrasa quelques ouvriers en plus, puis les soldats se ruèrent sur l'animal blessé pour l'achever. Ils le rouèrent de coup, surtout au niveau du cou. Coram profita pour lui crever son oeil encore intact, mais cela ne fit qu'augmenter la douleur de la bête qui donna plusieurs coups de griffes, emportant plusieurs soldats au royaume de Nucter. Au bout d'une dizaine de minute, l'animal succomba finalement à ses blessures.
On commença à s'occuper des blessés et à évacuer les morts. Le responsable du camp s'adressa à Coram:
- Combien de pertes?
- Huit soldats, sans compter trois blessés légers. Et nous dénombrons une cinquantaine de civils morts.
- Et merde... Va falloir faire un rapport au Palatinat maintenant, et au vu des récents évènements, tout les survivants ne pourront certainement plus travailler ici. Regardez moi ce désastre, plus aucune structure ne tient debout...
- Il y a au moins un point positif.
- Ah?
- Peu de gens ont eu l'honneur de manger du Dragon au cours de leur vie.
Ne comprenant pas comment le soldat pouvait plaisanter en de pareilles circonstances, le responsable repartit. Coram quand à lui s'estimait heureux d'être en vie, ils avaient eu beaucoup de chance d'avoir pu touché le Dragon à l’œil, sans ça il serait probablement tous mort. Il faudrait trouver une solution, mais cela n'était maintenant plus de son ressort.