Les vampires ne voulurent pas le retenir. Le Prophète larda de coups de claymore la poitrine vulnérable de l'homme blanc. Dans sa rage redevenue aveuglante, il ne remarqua pas que nul sang ne souillait sa lame, et que l'Etranger se dissipait à vue d'oeil. Puis une vague de mana d'une puissance incroyable le projeta au sol, à cinq mètres du corps éthéré. Une colonne invisible de puissance s'élevait dans le ciel et disparaissait soudainement dans le tissu de la réalité. Quelle sensation étrange de sentir la barrière entre les mondes, ou plutôt, de sentir son absence ! Cloué au sol par le flux magique, Aquilodon sentit son énergie affluer, et sa lucidité revenir, chassant pour le moment tout mal de crâne et toute trace de folie. Puis la voix mille fois amplifiée de Xéénothée retentit à l'intérieur même de sa tête.
- Pauvre fou ! Tu ne sais pas ce que tu as fait. Tu m'as empêché d'accomplir mon oeuvre ici, sur ton misérable Empire. Mais je dois aussi te remercier. En détruisant mon corps dans ma fatigue la plus totale, tu m'as renvoyé chez moi, alors que j'étais au plus bas de ma puissance, dans votre monde maudit. Et sache que je n'ai pas commis le meurtre de ton animal. J'ignore qui en est le responsable. Tu trouveras une lettre là où tu as pourfendu mon avatar gisant. Apporte la à Xanis. Adieu, Prophète de dieux faibles.
Le flux magique disparut complètement, laissant pantelant le géant. Se relevant sur ses jambes flageolantes, il marcha péniblement jusqu'à la missive qui reposait sur le sol, pliée, écrite sur un des supports les plus rares de Kalamaï : le papyrus, bien plus fin que le parchemin, bien plus léger, et bien plus beau. Ramassant délicatement le message inexplicablement apparu, Aquilodon rengaina la Claymore qu'il tenait toujours, et se dirigea vers l'infirmerie. Tous les mages de la Cité avaient dû recevoir un regain d'énergie, avec cette colonne de mana. C'était le moment de guérir Xanis, avant que cette énergie ne lui soit enlevée aussi. Arrivant à l'endroit vers où était parti les vampires, le géant les vit en train de plus ou moins s'affairer. Braniack était collé dos au mur, avec un air de chien battu qui n'inspira que le mépris à Nar'Kaïn. Lulyane paraissait désespérée par l'état de Xanis, et la Palatine de Naxopole paraissait furieuse. Le géant s'approcha en hâte du moribond drow, et s'adressa à Lulyane, après l'avoir écartée avec une douce force.
- Suivez mes instructions et nous pourrons le maintenir en vie assez longtemps. Je peux tenter de réparer ses organes les plus touchés avec votre aide, mais seul, je ne peux rien faire. Braniack, allez chercher des Aënlys, comme l'appellent les elfes. C'est une fleur qui évitera qu'il meurt par infections de ses lésions internes, et il y en a dans le bocal, là-bas, près de la petite vieille abasourdie. Vous, Comtesse, apaisez votre rage, et amenez moi de l'alcool fort. Il doit bien y avoir quelque chose comme ça, ici.
Puis le Prophète se mit à fredonner le Chant de Convalescence, destiné à minimiser les souffrances du Thaumaturge agonisant, tout en brisant, ignorant les brûlures, se servant du Chant pour se convaincre de l'absence de douleur, les pointes des carreaux qui l'avaient traversé. Il ne pourrait les enlever que lorsque Lulyane et les autres seraient prêts.
- Pauvre fou ! Tu ne sais pas ce que tu as fait. Tu m'as empêché d'accomplir mon oeuvre ici, sur ton misérable Empire. Mais je dois aussi te remercier. En détruisant mon corps dans ma fatigue la plus totale, tu m'as renvoyé chez moi, alors que j'étais au plus bas de ma puissance, dans votre monde maudit. Et sache que je n'ai pas commis le meurtre de ton animal. J'ignore qui en est le responsable. Tu trouveras une lettre là où tu as pourfendu mon avatar gisant. Apporte la à Xanis. Adieu, Prophète de dieux faibles.
Le flux magique disparut complètement, laissant pantelant le géant. Se relevant sur ses jambes flageolantes, il marcha péniblement jusqu'à la missive qui reposait sur le sol, pliée, écrite sur un des supports les plus rares de Kalamaï : le papyrus, bien plus fin que le parchemin, bien plus léger, et bien plus beau. Ramassant délicatement le message inexplicablement apparu, Aquilodon rengaina la Claymore qu'il tenait toujours, et se dirigea vers l'infirmerie. Tous les mages de la Cité avaient dû recevoir un regain d'énergie, avec cette colonne de mana. C'était le moment de guérir Xanis, avant que cette énergie ne lui soit enlevée aussi. Arrivant à l'endroit vers où était parti les vampires, le géant les vit en train de plus ou moins s'affairer. Braniack était collé dos au mur, avec un air de chien battu qui n'inspira que le mépris à Nar'Kaïn. Lulyane paraissait désespérée par l'état de Xanis, et la Palatine de Naxopole paraissait furieuse. Le géant s'approcha en hâte du moribond drow, et s'adressa à Lulyane, après l'avoir écartée avec une douce force.
- Suivez mes instructions et nous pourrons le maintenir en vie assez longtemps. Je peux tenter de réparer ses organes les plus touchés avec votre aide, mais seul, je ne peux rien faire. Braniack, allez chercher des Aënlys, comme l'appellent les elfes. C'est une fleur qui évitera qu'il meurt par infections de ses lésions internes, et il y en a dans le bocal, là-bas, près de la petite vieille abasourdie. Vous, Comtesse, apaisez votre rage, et amenez moi de l'alcool fort. Il doit bien y avoir quelque chose comme ça, ici.
Puis le Prophète se mit à fredonner le Chant de Convalescence, destiné à minimiser les souffrances du Thaumaturge agonisant, tout en brisant, ignorant les brûlures, se servant du Chant pour se convaincre de l'absence de douleur, les pointes des carreaux qui l'avaient traversé. Il ne pourrait les enlever que lorsque Lulyane et les autres seraient prêts.