Le Monde de Kalamaï
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Durant toute la matinée, des préparatifs avaient eu lieu, sans que cela trouble le moins du monde les activités des Scitopoliens résidant à Halicarnasse. Par petites dizaines, les soldats de Graevendal étaient entrés, mines de rien, sans porter aucune des marques d’allégeance ou blasons dont disposent habituellement les soldats, car de toute manière, ils n’en possédaient pas. Ils se plaçaient à des endroits stratégiques, divisions par divisions, sans jamais trop s’attrouper pour attirer la garde

Pendant ce temps, Jaichim entra dans la ville, souriant comme jamais. Il regarda une des nombreuses cathédrales de la cité, regardant l’heure sur la grande clepsydre qui ornait la façade du temple de Kanderak, dieu principal de la théocratie Scitopoliens. Un véritable travail de maitre et de canalisations permettait d’acheminer l’eau à cette hauteur, et c’était une des merveilles de la ville. L’horloge lui donnait encore un quart d’heure avant le début de la mission.

Il alla s’assoir dans un parc pendant un temps, fermant les yeux temporairement pour réfléchir a toutes les conséquences et répercussions de ses actes futurs et comment les éviter. Un lieutenant approcha, puis lui dit a voix basse :

Il est l’heure, Seigneur-Capitaine.

Je sais, je sais… J’espère jouer les bonnes cartes, désormais…

Il se releva, mit son casque qui complétait son armure d’apparat qu’il avait fait venir de la cité-forteresse pour l’occasion, puis se dirigea d’un pas rapide vers le nid de l’aiglon, suivi d’une cinquantaine de ses meilleurs hommes, eux-aussi dans des armures de grandes occasions. Il voulait faire grande impression, et il l’avait obtenue si on pouvait se fier à la foule qui s’écartait devant lui et les regards qui le suivaient. Des murmures fusèrent de toute part, les gens tentant de savoir qui il était et que ce qu’il venait faire.

Lorsqu’il gravit les marches, il jeta un dernier regard a la clepsydre, et voyant qu’il ne restait que quelques minutes, il pressa le pas jusqu’à ce qu’il se retrouve au siège du palatin, a l’endroit même ou il avait fait sa demande plusieurs jours plus tôt. Les fonctionnaires eurent une autre réaction toutefois, cette fois prenant un peu peur et s’échangeant des regards interrogatifs. Les interrogations se calmèrent, mais pas vraiment pour le mieux, lorsque Jaichim déclama d’une voix forte :

Le siège du Palatin de Scitopole me revient pleinement de droit, puisque j’en ai fait la demande il y a plusieurs jours, et que personne ne s’y est opposé. Je vous…

Cela ne se passera pas comme cela! Tonna une voix de l’autre coté de la salle. Elle appartenait à un petit homme habillé de riches vêtements, les doigts débordants de bagues serties de gemmes. En temps qu’intendant de Faraël Barka, le trône m’appartient de droit. La lumière de Kanderak brille sur moi, pas sur toi vil usurpateur! Faites sonner l’alarme!

Cela ne sera pas nécessaire, car vos soldats n’arriveront jamais…

Avec un grand sourire, le prétendant au palatinat écouta le tintamarre des dizaines de cloches réparties dans tous les lieux saints de la cité qui sonnaient pour saluer le début de l’après-midi.

******************************************************

On y va les gars!

]size=12]Des cris semblables furent hurlés par les officiers de Graevendal, un peu partout dans la cité, au moment ou les cloches commençaient à résonner. Des portes furent enfoncées avec des béliers improvisés, puis des dizaines de conflits se déclenchèrent presque simultanément dans la capitale. Les objectifs : prendre possession des baraquements des soldats dans la cité, des tours et des portes de la ville, et ce le plus rapidement possible et en évitant les morts inutiles dans les deux camps.[/size]

Au lieu d’avoir leurs habituelles épées de guerre, les gens de Graevendal avaient leurs épées d’entrainement. Moins mortelles car non-aiguisées, elles pouvaient toutefois infliger des blessures sérieuses, et gardait l’avantage de ressemble comme deux gouttes d’eau a des lames tranchantes comme des rasoirs.

Dans les casernes, le combat fut terminé presque au moment ou il avait commencé, les soldats entrés en force et de tous les cotés surprenant complétement les habitants, les faisant prisonniers avant même qu’ils puissent trouver une arme quelconque pour se défendre. Mis sous surveillance par un nombre conséquent de Graevendaliens, les gens d’Halicarnasse furent ligotés avec leurs chemises et ceintures pendant que les hommes qui n’avaient plus d’utilités à cet endroit allèrent porter main forte à ceux qui avaient la dure tache de prendre les murailles et les tours.

En effet, certaines tous étaient en meilleur état que d’autres, avec des portes plus solides qui résistaient encore au bélier. Une grêle de flèches presque ininterrompue les empêchait de manœuvrer convenablement, un bras encombré d’un écu pour parer les projectiles. Mais rapidement, les hommes passèrent par les murailles pour capturer les derrières défenses de la grande cité.

Quatre facteurs importants expliquaient la victoire sur la force palatinale. Le premier : La totalité des 40 000 soldats ne se trouvaient pas à la capitale, une bonne partie était dans divers forts de la province. Ensuite, les murailles furent inutiles car ils avaient attaqués de l’intérieur de celles-ci. L’effet de surprise avait aussi été déterminant, permettant de capturer plusieurs milliers de soldats alors qu’ils ne comprenaient rien à ce qui se passait. Finalement, en voulant limiter les pertes humaines lors du conflit, quelques dialogues entre les factions poussa plus de gens a se rendre qu’a combattre désespérément, surtout quand ils surent qu’ils resteraient en vie s’ils abandonnaient.

Bilan des pertes (estimé)

Graevendal : 2000-3000 (sur les 5000 présents)

Halicarnasse : 5000-7000 (sur les 20000 présents le reste fait prisonnier) + environ 2000 civils volontaires

*************************************************

Pendant les deux heures pendant lesquelles dura le conflit, Jaichim traita respectueusement les chefs des gouvernements, cachant admirablement bien le stress qu'il subissait intérieurement. Il aurait été probablement pendu sans autre forme de procès si sa tentative avait échoué. Il leur avait expliqué ce qui se passait, illustrant ses propos par les mouvements de ses hommes visibles des larges fenêtres.

Durant la bataille, Sa division avait transformé le nid en prison temporaire, empêchant quiconque d’entrer en sortir, jusqu’à ce que tout se termine, assurant sa protection et celle de ses ''otages''. Une fois tout fini, il dépêcha un cavalier retrouver Friedrich pour le ramener a ses cotés, car c’était avec lui a ses cotés pour le soutenir qu’il voulait prononcer son discourt au palatinat. D’autres messagers furent envoyés, ayant eux comme mission d’avertir la populace que le soir même Il y aurait un discourt annonçant ce qui c’était passé.

descriptionAssault de la capitale EmptyRe: Assault de la capitale

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Précédemment dans l'histoire de Friedrich de Kelterre :


L’attaque ne se passa point comme je me l’étais imaginée. Je m’étais attendu à une charge contre la garnison de la ville. Pas à une infiltration savamment orchestrée. Jaichim remonta dans mon estime. Non, pas qu’il en était descendu. Non, décidément ce n’était point le bon terme… Ah, admiration, voilà le mot adéquat. Oui, je l’admirai davantage. J’ignorai qu’il me fut possible de l’admirer plus encore, mais je ne pus qu’admettre que c’était le cas.

Ce furent les cloches qui me prévinrent du début de l’attaque. J’avais entraperçu mon ami pénétrer dans Halicarnasse quelques minutes auparavant. L’angoisse s’empara de mon esprit dès le premier bourdonnement de l’alarme. Jaichim allait-il s’en tirer indemne ? Je savais, du moins pensais, qu’il avait en tête un bon plan. Jamais il ne se serait précipité vers une mort certaine. Il devait savoir qu’il sortirait victorieux. Mais, un incident malencontreux pouvait toujours arriver. Même la meilleure des stratégies ne pouvait prévoir l’improbable. Je voulus le suivre, m’assurer de son bien-être, vérifier qu’il survivrait. Seulement, mon ombre m’en empêcha. Il ne désirait nullement me laisser aller en première ligne comme Jaichim le lui avait demandé.

Je pris mon mal en patience. L’attente me mettait sur les nerfs. Toujours les cloches sonnantes emplissaient le fond sonore accompagnées par le cri des hommes et le fracas des armes. Un crissement suivi d’un chuintement puis d’un cri me surprirent. Un homme d’arme qui devait s’être éclipsé de la ville se porta à ma rencontre en brandissant son épée. Je n’eus point le temps de réagir que mon ombre passa prestement près de moi, contourna mon adversaire et d’un geste flou au niveau du cou, je crois, il l’assomma. D’un coup de pied, il éloigna l’arme de l’inconscient. Il entreprit d’arracher les habits en tissu de l’évanoui et de le lier avec.

Pendant que Pierrick s’occupait du soldat, je pouvais apercevoir les portes de la ville. L’homme avait dû passer par-là car il s’agissait de l’entrée ou de la sortie pour lui la plus proche. Là, j’y vis du mouvement. Des hommes armés s’en approchèrent, mais ils ne semblèrent point vouloir les franchir. Il devait s’agir des hommes de Jaichim qui devaient empêcher quiconque de sortir. J’imaginais difficilement la garnison de la ville faisant ce mouvement. A moins que les troupes de mon ami n’aient échoué. Cela voulait-il dire qu’il avait succombé ou qu’il était retenu prisonnier ? Non, ce ne devait être ça, cela ne se pouvait. De plus, j’aurais entendu la rumeur de la ville fêtant sa victoire dans ce cas. Rassuré, il ne me restait plus qu’à attendre à nouveau, et ce pour un temps indéterminé.

Les secondes, les minutes défilèrent. Je ne sais quand les cloches arrêtèrent de sonner, mais ce fut avec joie que j’accueillis le changement. Cependant, le vacarme ambiant était, lui, bien présent. Il ne semblait y avoir aucun changement. Quoiqu’à la réflexion, il me paraissait que le bruit des combats s’affaiblissait. Cela signifiait-il que la bataille s’achevait ou en était sur le point ? Mais, qui avait remporté ce massacre ? J’espérais de tout mon être qu’il s’agissait de Jaichim. Je n’osai penser au cas contraire. Car, si Jaichim décédait, je… Non, je préférais ne pas y réfléchir, ne pas savoir.

Finalement, le bruit cessa complètement. Puis, après un petit temps, un cavalier surgit de la ville et se dirigea vers nous. Mon ombre à mes côtés, prête à supprimer la menace éventuelle. La monture s’arrêta devant nous en projetant un petit nuage poussiéreux. Dès l’énoncé de mon nom, Pierrick se détendit. Le soldat avait pour mission de me mener à mon ami.

Je le suivis donc. Lui sur sa monture, moi à pied en contrebas. J’avais l’impression que l’homme me prenait de haut ainsi. Etait-ce vrai, aucune idée. Mais, le fait que ce soit une possibilité, m’indigna.

Une fois dans la ville, je pus découvrir la réelle teneur des combats. Ici et là, gisaient des portes brisées jetées à bas de leurs gonds. Une odeur de mort, de sueur, de sang et de poussière m’assaillit aussitôt. Je vis une source de l’infecte senteur envahissant les rues. Un soldat traînait derrière lui un cadavre, un civil supposai-je. D’autres aidaient les blessés et les regroupaient vers les lieux qui auraient été affectés pour les soins sommaires. D’autres encore débarrassaient les victimes de leurs possessions et les entassaient.

Enfin, je fus en vue du lieu baptisé le Nid de l’Aiglon, le siège de la ville et de la province. Je pénétrai dans les lieux, ne prêtant nullement attention au décor. La seule chose qui m’importait était de voir, enfin, mon ami. Mon souhait fut rapidement exaucé. Aussitôt arrivé, le soldat qui avait abandonné sa monture à l’entrée partit la rejoindre sa mission accomplie. Jaichim paraissait bien portant, une rapide inspection confirma mon impression, il allait bien et n’était point blessé. Je voulus le serrer dans mes bras tellement la joie de le revoir après cette courte séparation était grande. Mais, une partie de mon esprit m’en empêcha sans raison. Je me contentai donc d’une brève tape amicale sur l’épaule et de quelques compliments sur son succès.

descriptionAssault de la capitale EmptyRe: Assault de la capitale

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La stratégie de l'attaque mené sur les hommes de gardes dans la cité d'Halicarnasse avait été exemplaire. Profiter des cloches pour agir et transmettre leur signal d'assaut à leurs troupes. Bien qu'en infériorité, la ville devint au bout de deux heures sous le joug de l'envahisseur. Mais ces événements ne passèrent pas inaperçu pour le régiment qui était en exercice au nord de la ville. Les bruits de combats avaient été portés par le vent et le général devint fou de rage de savoir que son absence de la cité avait permis à des scélérats de mener une offensive sur la capitale de Scitopole.

Le groupe de commandement constata avec horreur qu'Halicarnasse était à plus de trois heures de route. Ce que le vent avait ébruité pouvait aussi bien être déjà terminé, mais peu importe, il était du devoir de cette milice de retourner à la cité pour se rendre compte de la situation. Rapidement les ordres furent donné pour retourner à la ville tout en restant en formation car la discipline était de mise dans ce genre de situation.

Lorsque le régiment de cinq milles hommes se présenta devant la porte de la cité, le soleil était sur le point de se coucher. Le général des troupes ne put que constater que ce n'était plus l'armée impériale qui assurait la surveillance des lieux. Celui-ci se tenait au devant des rangs et fit signe d'avancer à ses hommes, désireux de forcer la sécurité.

Aussitôt les envahisseurs s'exprimèrent, sûrement un des soldats en charge de surveiller l'entrée.


La ville est sous le contrôle du Seigneur-capitaine Jaichim Carridin, je vous ordonne d'arrêter votre progression.

Le général fit arrêter son cheval puis se mit à rire avant de répondre.

Je suis le général de l'armée impériale présente à Halicarnasse, je n'ai que faire des ordres d'un simple gradé ! Je veux savoir ce qui se passe ici, je veux voir celui que tu nommes Jaichim !

Vos troupes sont nos prisonniers ! Ne faites rien de stupide ou il pourrait en coûter de leur vies. Soyez sages, vous verrez bientôt celui que vous demandez, l'heure de son discours est proche.

Le régiment bouillait de haine, attendant le signal de leur chef pour reprendre la ville par les armes. Déjà les lames et boucliers étaient levés, prêt au combat. D'un signe de la main, le général fit calmer les soldats puis d'un second geste indiqua à quelques militaire de le rejoindre. Ces derniers, au nombre de quatre, se placèrent chaque côté du cheval, dans l'attente de nouveaux ordres.

Un discours ? Il se font au Nid de l'Aiglon. L'âge me rattrape, je ne pourrais rien entendre si je reste ici en contrebas de la cité. Ne vois-tu pas toute la distance qui nous sépare du dit bâtiment soldat ? Permet-moi de me rendre à ce lieu, accompagné de ces quelques hommes, je peux te promettre en échange que tout le régiment derrière moi n'interviendra pas. Qu'en dis-tu ?

Assurément, le soldat ne devait pas être en grade suffisant pour autoriser une telle chose, le général resta silencieux, attendant avec curiosité la réponse qu'il recevrait. En cas de refus, il se devrait de forcer le passage avec les soldats au corps à corps tandis que les archers s'occuperaient des murailles et tours de guets.

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A la porte principale d’Halicarnasse :

Le contingent militaire de l’armée venait d’arriver. Cela faisait des lieues que l’on le voyait arriver, et les gens qui se trouvaient a cet endroit étaient prêts. Tous les hommes inutiles ou sans missions s’étaient retrouvés a la porte, et furent placés à la fois sur les murailles et a l’avant des portes, quoi que ceux-là en nombre plus réduits puisque leurs mission se voyait plus diplomatique que militaire. Si les dialogues échoueraient, ils mourraient les premiers, donnant le temps aux autres de se préparer au pire. Telle était la stratégie établie dans ce genre de cas, sacrifier la minorité pour la réussite du tout.

Une jeune recrue, nouvellement affectée à la charge de lieutenant, fut chargée de dialoguer avec les arrivants. La conversation, fort peu glorieuse et pleine de fautes diplomatiques graves, déplut au commandant de brigade qui se tenait légèrement en retrait, au milieu des rangs. Il ne portait pas plus de décorations que les autres, c’est-à-dire aucune, mais son visage parsemé de cicatrices et sa barbe poivre et sel, avec une prédominance salée, rappelait aux nouveaux venus dans sa division qu’il n’avait besoin d’aucune médaille pour illustrer les meilleurs combattants, seulement l’âge. Il avait aussi une manière de regarder et de se tenir qui laissait sous entendre qu’il savait commander. Au moment ou le général fit sa dernière proposition, il s’avança en direction du commandant de l’ost, pour déclarer :

Dérangez vous pas avec l'aspirant lieutenant. Il vient d’échouer son test et vient d’être recalé aussi sec au grade de soldat de deuxième ordre. Le lieutenant prit une couleur neige devant le regard dur de son supérieur. Je peux dire que je suis heureux de savoir qu’il y reste des gens sensés sur cette terre. Déjà que le gamin nous pousse à prendre la capitale... Je suppose qu’il a ses raisons… En tout cas je suis content de pas avoir à vous abattre, général. Cela m’aurait probablement couté ma tête, si je me fie à l’escorte que vous avez…

Bon, si vous voulez bien me suivre, je vais vous mener jusqu’au gamin, et avec de la chance, on arrivera avant qu’il commence son soi-disant discourt. Ces seigneurs, cela pense toujours plus à penser qu’à agir, mais je trouve que nous avons fait un assez bon travail avec le gamin. Pense plus comme un guerrier, comprenez? Bon, toi, toi, toi et toi, en selle, on va rejoindre la grande place.

C’est la que logiquement il devrait parler, le gamin… Les autres, regardez ce joli bataillon d’impériaux, et essayez de faire pareil. Eux ils sont TOUJOURS disciplinés, pas comme certains…

Laissant le ton de menace raidir ses hommes, il fit un signe de tête à un des lieutenants sur le mur, qui allait le remplacer. Celui-là n’était pas formé en diplomatie, mais bien en situations défensives, et se tenait sur le qui-vive.

On peut y aller, général. Si on arrive à temps, on pourra avoir de bonnes places….

Et ils arrivèrent a temps. Il y veilla.


À l’intérieur Du nid de l’aiglon


La demie du plan avait été une réussite, du moins en partie. Tout avait fonctionné, mais il ne s’était jamais attendu à voir autant d’hommes mourir dans l’entreprise. Si l’on en croyait les rapports, c’est tout juste si les soldats affectés au rassemblement des cadavres dans les temples de Nucter spécialisés dans les services funèbres et l’arrangement des cadavres auraient le temps de terminer leur mission. Il regrettait d’avoir à imposer cette lourde charge à ces prêtres, mais ils avaient semblé comprendre ses intentions et l’avait assuré que c’était bien honorable. Finalement, ce n’était pas parce qu’ils suivaient la voie du dieu de la mort que ces gens n’étaient pas humains, ni qu’ils travaillaient pour le mal. Sauf peut-être quelques uns d’entre eux, qui semblaient voir les cadavres comme une source d’amusement ou les regarder avec une sombre lueur au fond des yeux, mais il s’en occuperait plus tard. De toute manière un détachement militaire allait les aider de leur mieux ainsi que de les surveiller pour s’assurer qu’aucun nécromancien n’en profite. On n’était jamais trop prudent.

Lorsque Friedrich arriva à ses cotés, et qu’il commença a le complimenter sur la prise de la capitale, il lui répondit d’une voix lasse :

…C'était réussi, mais si seulement il y aurait pu y avoir moins de pertes…

Ce fut un bon et rude combat, dit-il en haussant la voix un peu et prenant un ton plus énergique. Je m’attendais à ce que les gardes abandonnent dès le départ, mais ils nous ont offert un combat digne de leur renommée.

Les autres seigneurs et intendants dans la pièce ne purent qu’hocher la tête, certains avec le sourire, d’autres avec une moue désapprobatrice. Jaichim se retourna vers eux, les jugea du regard, puis déclara :

J’ai envoyé des hommes partout dans la ville déclarer aux habitants que je souhaitais leur faire un discourt, sur la grande place. Je vous conseille d’y assister, puisque j’y exposerais mes raisons, et vous y trouverez surement quelque chose qui vous satisfera d’une manière ou d’une autre.

Sur ce il se détourna d’eux, les laissant discuter ensemble, se dirigeant vers la place principale avec Friedrich avec lui. Il adopta un pas rapide et volontaire, digne de tout conquérant, escorté par une vingtaine de soldats qui portaient maintenant l’uniforme traditionnel de parade Graevendalien, les plaques d’étain dessinant un demi soleil levant sur leur cuirasse. Ils arrivèrent à la grande place, ou une estrade avait été dressée à la hâte pour qu’il soit vu de tous lors de son monologue. Avant de se hisser sur la scène, Il se rapprocha de l’oreille de son ami, le seigneur de Kelterre, pour lui glisser, hors de la vue de tous :

Au bon moment, j’aimerais que tu me soutiennes pour le palatinat. Je compte sur toi.

Il grimpa rapidement les marches sommaires en bois sans attendre la réponse, suivi par Friedrich et les autres seigneurs présents. Arrivé en haut, le Seigneur-Capitaine se mit au centre, bien en vue de tous et chacun, et attendit que les cloches de la ville sonnent l’heure précise du rassemblement, cloches qui ne tardèrent guère d’ailleurs. En entendant les résonnances de ces remarquables colosses de bronze, il se dit que c’était a ce moment ou jamais ou il devait jeter ses cartes, et espérer que le destin aie une main plus basse. Il avait pourtant mis le jeu comme il le désirait, attiré l’attention des gens, préparés à entendre ce qu’il avait à dire, modelé leurs émotions pour tous les surprendre. Mais il avait encore l’impression que quelque chose lui échappait, qu’il se lançait dans une bataille dont il ne connaissait pas ses adversaires, en aveugle. Mais il devait se lancer. Il était trop tard pour reculer maintenant.

Halicarnassiens! Scitopoliens! Tonna-il d’une voix modelée pour presque égaler le tintamarre des cloches qui s’étaient tues, une voix venant directement du diaphragme pour éviter qu’elle se casse au milieu de ses paroles.

Vous êtes ici pour entendre les justifications du Seigneur-Capitaine Jaichim Carridin concernant l’assaut de la capitale. Je suis cet homme. Mais avant de vous énoncer ces raisons, je vais vous expliquer le contexte qui m’a poussé à commettre cet acte.


Je suis Scitopolien, comme vous, comme mes hommes. Nos terres sont le joyau de Kalamai, avec des pâturages toujours verts, des cours d’eau toujours purs, des forêts luxuriantes. Cependant, ce que nous appelions notre chez nous, la belle province qui nous remplissait d’orgueil et de fierté, est devenu un fruit pourri et décadent.

Du temps de Fardall, avant qu’il devienne empereur, ou bien de son fils, Faraël, Scitopole était citée entre toutes comme un modèle, une utopie, un reflet de la perfection. Lorsque ces grands hommes se sont tournés ailleurs pour suivre leur propre voie, ils nous omt laissé que des remplaçants sans véritables talents.

Maintenant, alors que toutes les autres provinces sont en plein essor, Prévèse et Maon par le commerce, Thassopole par ses richesses et Mesomnon par ses recherches arcaniques, nos terres, nos royaumes dont on était si contents, notre seule vraie richesse, stagnent et s’autodétruisent.

Je suis venu ici, il y a quelques jours, rencontrer le chef du gouvernement, le remplaçant du palatin, pour prendre sa place, tenter ma chance pour essayer de changer la route qui semble diriger notre province dans un précipice. Mais lorsque je le rencontrai, il m’ignora, ne m’adressa a peine la parole et continua à vaquer a ses occupation comme si je n’étais qu’un parasite. Remarquant aussi que rien de nouveau s’étant construit ou amélioré ces derniers temps, l’argent rentrant probablement directement dans ses coffres, je fis quelque chose dont je regrette maintenant.

Pris de rage, je rassemblai mon armée, pour prendre cette ville, épicentre même de la beauté de notre région, qu’un fou semblait contrôler comme un enfant contrôlerait un jouet. Voulant au départ seulement la forcer à se rendre en capturant le gros de ses forces armées, cela a terminé en massacre insensé qui conduisit des milliers de gens a la mort.

Je me rends compte maintenant que mon moyen était erroné, et tous les prisonniers seront libérés sur l’heure. Je regrette mes actes, et je jure devant tous les dieux que je me présenterais à mon jugement et châtiment la tête haute. Cependant, j’aimerais qu’une question encore plus primordiale soit mise au premier plan : Maintenant, qui devrait commander notre province? Un seigneur? L'église? Un intendant de l'empereur? Je me fie à vous, peuple de Scitopole.


Il laissa ses dernières paroles faire leur effet, et il pouvait presque entendre toutes leurs pensées. Ils le jugeaient, pesaient ses paroles et ses actes, ses actes militaires contres le respect qu’il avait pour les morts, même s’ils étaient ses adversaires. Pour rajouter a leurs réflexions, Il posa un genoux a terre, tout en regardant fixement le sol, humblement, en attendant la décision. C’était le moment ou tout ce jouait…

Dernière édition par Jaichim le Mer 16 Juin 2010 - 11:30, édité 1 fois (Raison : Quelques tournures de phrases n'étaient pas a mon gout.)

descriptionAssault de la capitale EmptyRe: Assault de la capitale

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Ouvres cette porte canaille ! Ouvres et reçois moi si tu ne veux pas que je te fasse bostonner par mes hommes ! Je suis le chevalier Arkéon Seigneur de Solonde et...
Arkéon et ses hommes se trouvait dans l'une des annexes du château du Palatin, le lieu ou les fonctionnaires recevaient les visiteurs et autres demandeur.
Quand les cloches annoncèrent l'heure du midi, une immense clameur s'éleva des différents carrefour de la ville et des troupes armées surgirent dans les rues.
Prenez ce banc et enfoncez moi cette porte, je ne veux pas être au milieu de ce cohue si ça dégénère.
La porte enfonçait présentait le triste tableau d'un fonctionnaire aux robes débordant de son siège et à la mine blafarde.
Canaille ! Pourquoi refuses tu de me recevoir ? Et quesque c'est que ces clameurs en ville ?
Je ne sait point mon seigneur je ne suis au courant de rien, je me sent mal...
Le fonctionnaire s'évanouit.
La dixaine d'homme qui accompagnait Arkéon entrèrent dans le bureau du fonctionnaire en tentant tant bien que mal de refermé la porte.

Ce nest qu'au bout de plusieurs heures d'attente qu'une petite troupes d'hommes en arme tenta à son tour d'enfoncer la porte.
Lâchez la porte ! Et pas de sang !
Le passage à peine entrouvert la troupe entra et surpris se retrouva cerné par les hommes du chevalier.
Lâchez vos armes et aucun mal ne vous sera fait.

Les soldats ne résistèrent pas et se plièrent sans rechigner à l'interrogatoire du Chevalier.
Un seigneur Scitopolien venait renverser le gouvernement légitime imposé par l'empereur afin de mettre fin à cette ère de dégénérescence et de corruption.
Ce que vous dites est intéressant, et je ne suis pas ici en ennemis, ni de votre seigneur, et encore moins de cette cité. Vous dites que ce seigneur Jaichim va faire un discourt sur la place central ? je veux lui parler. Suivez moi, à vos chevaux les gars, et prenez ces soldats en croupe.


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A la fin du discourt de Jaichim, une troupe de cavaliers entre au pas dans la place. A leur tête un chevalier en armure de plate le heaume sous le coude en signe de paix.

Ce n'est effectivement pas en prenant la cité en otage que tu pourras revendiquer quoi que ce soit Jaichim Carridin.
Arkéon marque un temps de pause
Fais ouvrir les portes de la cité, fais revenir l'ordre et je te suivrais.

Le chevalier descend de sa monture et rejoint Jaichim
Tes paroles sont juste. Les gouverneurs de cette province sont corrompue. Et cela doit cesser.
Puis regardand le peuple, il léve son poing
Un nouveau Palatin doit être nomé. Finissons en avec ses pseudos gouverneurs envoyés par un empereur qui se fiche de nous !

J'ai pris sous ma protection les terres abandonnées à l'ouest de Scitopole-orient. Et venais aujourd'hui en revendiquer le titre. C'est un page qui est venu m'éconduire sous prétexte que son maitre est mal portant ! Par Sorenssen Il n'est pas mal portant, mais trop bien portant justement. Gras qu'il est avec tous les dessous de table qu'il doit toucher... je tembourinais à sa porte quand le song des cloches s'est fait entendre.

Jaichim Je te le dis, fais revenir l'ordre, et tu auras mon soutien.

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Le général de l'armée impériale fut conduit à proximité du balcon où ce Jaichim devait faire son discours. Entouré de son escorte et de quelques soldats adversaire, il écouta sans mot dire les paroles de l'individu. Mais avant même qu'il n'est eu le temps de répondre, un chevalier se présenta au côté du Seigneur Carridin, lui indiquant son appui si ce dernier faisait revenir l'ordre dans la province. Commentaire que le général considérant assez surprenant puisque le taux de criminalité n'avait que rarement été aussi bas. Alors quel ordre cherchait-il à obtenir ? Certes le militaire n'était pas au courant de tout le côté administratif de la chose, ce qui comptait pour lui étant que la région soit sécuritaire et que la solde soit donnée à ses hommes.

En dirigeant des troupes qu'il est, il prit la parole, s'adressant directement à Jaichim.


Toi qui te dit Scitopoliens et fier de l'être, tes actes nous prouve bien autre chose. Le Vénéré Faraël est retournée à son royaume personnel afin d'y faire l'éducation de son fils dans un climat familial au lieu de voir son fils grandir sans son père qui aurait été trop absorbé par ses tâches de palatin. Il avait mis un Intendant de confiance à ce poste jusqu'à ce qu'un seigneur digne des Dieux se présente en ce lieu qu'est le Nid de l'Aiglon. Il est toutefois surprenant que tu es été ainsi reçu et enquête se devra d'être mené par l'armée impériale que je représente. Je doute cependant que les coffres de Scitopole ou de l'intendant fut rempli de quelconque or puisque nous ne prélevons aucune taxe au peuple depuis le départ de Sir Faraël.

Concernant ta requête à savoir qui devrait guider le peuple, nous sommes ici en Théocratie, la sagesse divine est reine parmi les hommes de cette contrée. Tes intentions semblent bonnes et tu as eu le courage de te repentir publiquement de la faute que tu as commis. Tu mérites ta chance. Je me range derrière toi et continuerai d'accomplir la sécurité de la ville et de la province pour le moment. Te laissant temps de prendre place et de remettre en ordre. Par la suite, il te faudra mettre sur pied ta milice provinciale comme les autres provinces. L'armée impériale que je commande retournera prendre ses quartiers principaux à Fort Wolfen sans pour autant vider la ville. Chaque grande ville de l'empire possède une garnison impériale prête à intervenir en cas de besoin.

Le général se tourna ensuite vers la foule.

Peuple de Scitopole, par l'autorité que je représente, je vous demande d'acclamer votre nouveau palatin ! Les Dieux nous feront rapidement savoir si il est digne ou non de ce poste. Priez ! La parole divine sera le jugement de celui-ci si il ment.

Le militaire inclina ensuite la tête en direction de Jaichim, signe de son allégeance jusqu'à ce que les divinités de ce monde en décide autrement.

descriptionAssault de la capitale EmptyRe: Assault de la capitale

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Il avait relevé la tête, écoutant patiemment les paroles des gens qui s’était démarqués de la foule, le leader des chevaliers qu’il avait remarqués un peu plus tôt dans son discourt, qui semblait finalement être un seigneur quelconque qu’il n’avait jamais rencontré auparavant mais qui pourtant le soutenait, ainsi que le général des troupes impériales basées au fort Wolfen. Les termes du premier étaient clairs : Il aurait son soutient uniquement s’il oeuvrait pour la cause de la loi et l’ordre, mais le deuxième ne pouvait pas être plus clair : Il lui donnait sa chance, le propulsait même immédiatement comme palatin, car tous ceux présents savaient maintenant que l’armée impériale le soutenait, mais c’était clair qu’il serait surveillé de près et qu’il se pourrait que plusieurs de ses serviteurs deviendraient des yeux et oreilles du général.



Il se releva, et reprit sa voix de stentor qu’il avait développé sur les champs de batailles du nord.





[size=12]Je suis honoré de toutes ces paroles. Je n’aurais pas cru une rédemption si rapide, et je croyais que quelqu’un d’autre ne soit nommé. Cependant, comme vous l’avez si bien, illustré, Général, nous sommes en Théocratie, et je ne me considèrerait pas palatin avant que l’autorité religieuse de la cité ne me le confirme.




Malgré tout, il y a des choses qui ne peuvent attendre. Dès que les prêtres de Nucter auront terminé leurs rituels pour confier l’âme des morts au dieu, je placerais leurs dépouilles physiques dans un mausolée qui sera financé aux coffres mêmes de Graevendall.



Dans sept jours auront lieu des festivités, ainsi que mon couronnement officiel par le chef de l’église d’Halicarnasse. La population entière de la ville est invitée, ainsi que tous les seigneurs de Scitopole. Ce sera un moment pour mieux se connaître, et aussi pour profiter des bonnes choses de la vie.



J’aurais aimé parler plus longtemps, mais le soleil nous quitte tranquillement. Je vous souhaite a tous une longue vie, et j’espère vous revoir la semaine prochaine!



[/size]


Il quitta l’estrade sous les exclamations de la foule, mais contrairement à ce que l’on aurait pu penser, cela ne fut pas pour retourner Au nid de l’aiglon, mais pour faire un bon bain de foule, serrant des mains, tapotant des épaules, et ce malgré le fait que quelqu’un pourrait profiter de la situation pour lui prendre sa vie.



Au bout d’un moment, il se retrouva aux cotés du seigneur qu’il l’avait soutenu et lui offrit une bonne poignée de main de guerriers, c'est-à-dire en lui agrippant l’avant bras. Il prit un temps pour examiner ses armes et son armure, et si elles semblaient rutilantes, c’était uniquement parce qu’elles étaient bien entretenues, pas parce qu’elles ne servaient pas. Des traces de lames étaient camouflées et réparées du mieux, presque invisibles aux yeux des néophytes, laissaient sous-entendre que ces hommes connaissaient les conflits, peut-être même avaient-ils participés a des guerres.



Bonsoir. Je suis désavantagé, puisque vous connaissez mon nom, peut-être mes actes, tandis que je ne sait rien de vous. J’espère que nous pourrons faire plus ample connaissance lors du banquet la semaine prochaine. Dites moi seulement votre nom, et je vous réserverai une place pas trop loin de moi, et l’on pourra discuter plus amplement à ce moment.



Il marqua une pause, regarda le ciel qui était maintenant tout sombre et réalisa que le public se dispersait de plus en plus rapidement, avant de lui dire :



Je vais maintenant aller me reposer, car je crois que mes prochains jours seront assez bien remplis. Si il y a quelque chose que je peux faire pour vous, venez simplement me faire signe.



Il le quitta ensuite, rejoignant Friedrich qui devait commencer a s’impatienter. Il lui sourit, lui serra la main de la même manière que le chevalier, mais en l’attirant contre lui comme le font habituellement des frères, pour lui donner une ou deux petites tapes dans le dos. Il rit un peu puis lui dit d’un ton joyeux :



On a gagné, Friedrich, on a gagné! Je suis maintenant un des hommes les plus influent de l’empire, et je joue maintenant dans la cour des grands. Qui sait, un jour je deviendrai peut-être l’empereur!



Encore tout joyeux, il marcha vers le nid de l’aiglon ou devraient être installés ses quartiers. Au final, cela avait été une très bonne journée.



Viens Friedrich. Avec de la chance, on nous préparera sûrement un bon repas chaud, et aussi un lit comme on ne retrouve que chez nous.



Une idée germa dans sa tête, puis, tout sérieux, il s’arrêta en stoppant son ami.



Friedrich, mon frère tu est la personne en qui j’ai le plus confiance. J’aimerais que tu me rendes un service. Si jamais je me prends trop la tête avec mon poste, ou que j’en oublie mes obligations, je veux que tu fasses tout en ton pouvoir pour m’arrêter. D’accord?

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Lorsque Jaichim me parla des morts parmi la populace et la piétaille, je ne pus m’empêcher de faire une grimace de dégoût que je cachai rapidement. Ces gens n’avaient eu qu’une vie sans importance. Seule leur mort avait pu rehausser l’intérêt qu’on pouvait leur porter. Pourtant, la façon dont mon ami l’avait dit me toucha. Je fus ému par sa tristesse latente. Mais, les morts ne m’intéressait point, à la rigueur cela m’insupportait que l’on fasse tant cas d’eux.

Il parla de son intention de faire un discours. J’attendais avec une patience difficilement réfrénée. Il passa près de moi et me chuchota à l’oreille. Ah, que n’aurais-je pas fait pour qu’il s’agisse de mots doux ? Malheureusement, il ne s’agissait qu’une demande de soutien. Il continua sa marche rapide si vite que je n’eus le temps de lui répondre. Evidemment que je lui apporterais mon aide en cas de besoin. Il n’avait aucunement besoin de le demander. Pour un peu, le simple fait qu’il me le demande m’aurait froissé. Mais, je ne pouvais en vouloir longtemps, ni tout court, à Jaichim.

Puis, il fit son discours. Je ne suis pas objectif, mais pourtant je le trouvais moyen. Oh, tous les ingrédients y étaient, mais il semblait en manquer un. Je ne dis pas que j’aurais fait mieux. Je n’aime point m’adresser à la foule. Le tact et la diplomatie ne font aucunement partie de mes traits de caractères de toute façon. Cependant, il possédait cette force, ce charisme, qui me fait défaut et qui rayonnait de son être. Avec cela, il avait pu mener ces hommes à la bataille. Je pensai qu’il pourrait donc convaincre la populace de l’accepter.

Alors que le discours s’achevait, un pecnot en armure rutilante fit irruption de manière discourtoise. Il palabra des propos que je ne retenus point. Ca ne devait être qu’un être veule qui s’était dissimulé dans un coin quelconque de la ville pendant l’assaut. Et, une fois le chaos dissipé, il essayait de faire jaillir sur lui une once des honneurs revenant à Jaichim. Rien que pour cela, j’exécrai ce misérable. Je lui aurais bien craché dessus pour lui signaler mon dégoût, mais je ne le pouvais. Cela pourrait incommoder mon ami.

Quasiment au même instant, un autre homme en armure fit son entrée sur la place. Pour un militaire, il maniait bien les mots. Je supposai que si l’envie lui en avait pris, il aurait pu retourner les gens contre mon ami. Heureusement, il n’était ici que pour donner sa bénédiction. Avec son approbation et celle de l’Empire qu’il représentait, Jaichim serait enfin palatin. Ah, la première fois que je l’avais rencontré, je savais qu’il était ambitieux et surtout qu’il avait les moyens de les concrétiser. Et voilà, un nouveau pas, pas de géant, vers son but de grandeur.

Enfin, Jaichim se releva. Il était resté tout ce temps agenouillé. Une position que je trouvai dégradante même si elle lui avait permis d’atteindre son objectif plus facilement. Je ne pouvais que dédaigner ces gens qui s’étaient laissés abusés par une telle manœuvre. Oh, peut-être bien que mon ami l’avait fait sans arrière-pensée. Mais, cela n’excusait en rien la conduite de ces hommes.

Aussitôt debout, il invita les villageois à une grande réjouissance organisée pour son intronisation à son poste. Dans une semaine, jour pour jour. Encore un autre acte que je savais par avance fidéliserait ces moins-que-rien, qui les ferait vénérer mon ami. Je trouvais ses actes discutables mais ne pouvait que constater leur efficacité.

Je le vis ensuite descendre prendre un bain de foule. Décidément, il ne ratait point une occasion de séduire le peuple. Je l’aperçus remercier le mécréant qui l’avait presque interrompu. J’en fus déçu. Et, il revint même moi. Ah, enfin, il me revenait ! Il n’était pas tout à moi et j’en fus désappointé mais me contentai de sa proximité. Puis, il me salua à la façon des guerriers. Ce fut rude. Je ne suis point squelettique, je suis correctement musclé, svelte comme il faut, mais le choc m’ébranla. Pourtant, je ne pouvais nier qu’être si près de Jaichim m’emplissait de joie. Bien que trop violent pour moi, je regrettai que le contact avec mon ami soit si bref.

Alors que l’on marchait ou plutôt rentrait vers le Nid de l’Aiglon, il se mit à me parler de nourriture et d’un bon lit. A cette évocation, je ne pus m’empêcher de m’imaginer avec lui dans le même lit, tous les deux nus sous le drap. A cette pensée, je ne pus m’empêcher d’avoir une réaction naturelle que je m’efforçai de dissimuler de mon mieux. La tension disparut heureusement rapidement. Puis, il se fit sérieux, plus que ne le nécessitait la situation actuelle qui se révélait agréable. Il me demanda d’être une sorte de témoin, de garde-fou. Il voulait s’assurer que s’il s’écartait du droit chemin, de la conduite qu’il s’était fixée, je devrais l’y ramener y compris par la force.


« Jaichim, ta confiance me fait plaisir au plus haut point. Tu ne peux probablement pas imaginer à quel point justement. » Je marquai un temps d’arrêt. Je savais ce qu’il attendait de moi, mais pourtant, je répugnai à les prononcer. Puis, je me forçai. « Soit, tu peux compter sur moi mon ami. Quelles que soient les circonstances, si jamais je devais découvrir que tu uses de ton pouvoir à tort, je ferais tout pour te contraindre à revenir à la raison. »

J’avais réussi. Mais, je n’en étais pas fier. Devoir menacer mon ami, même à sa demande me déprima. Je savais que je ressasserai cela pendant encore quelques jours, puis que la sensation âcre que j’avais dans la bouche s’estomperait.

Je me rappelai ensuite la promesse d’un bon repas et d’un lit moelleux. Ah, ça allait compenser ma nuit d’infortune dans le camp. De la nourriture raffinée pas comme cet immonde brouet. Et, un matelas moins dur et pointu que le sol. Si je n’avais point été si exténué, j’aurais pris un bain pour me décrasser mais le courage me manquait. Il ne serait que repousser que de quelques heures, je pouvais y survivre.

Donc, aussitôt que je sentis le poids des délicieux mets dans mon estomac, je me mis en quête de ma chambre. Cette nuit, j’avais décidé de dormir seul. Je laissais donc quartier libre à Pierrick. De plus, en y repensant, je ne l’avais pas revu depuis la fin du conflit au moment où j’avais rejoint mon ami. Mais, cette pensée se perdit dans mon esprit embrumé de fatigue et je m’endormis profondément.


Next, in the story of Friedrich de Kelterre :

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