Le Manoir D'Helcar

Ils avancèrent lentement sur ses terres, mêlant trajet et ballade agréable. Babka servait de guide à sa visiteuse, aussi inattendue qu’il l’avait été pour elle, et la questionna à propos de sa venue.

Je ne suis pas venue seule, ne t’en fais pas... Et même si cela avait été le cas je me débrouille parfaitement. J’ai ressenti ta présence à la lisière.

L’instinct, peut-être. Quoiqu’il en soit, elle suivait fidèlement chaque pas de l’Elfe, et puisqu’il tenait sa main, ne se permettait pas de s’arrêter pour admirer les alentours. Le domaine était vaste, s’étendant sur un nombre de lieues trop important pour l’estimer, et d’une beauté sauvage lui plaisant beaucoup. Sa robe à corset verte se mariait parfaitement avec le paysage, et ses pans très fins caressaient l’herbe qu’ils frôlaient. Bientôt, ils sortirent du bois, et la jeune femme put découvrir la demeure de son hôte.

Bienvenue chez moi comtesse, contrairement à ma visite chez toi, je vais te faire entrer par la grande porte.

A vrai dire, je ne suis qu’une Seigneure, cher Palatin... Vous me surestimez, une fois de plus.

Elle lui adressa un petit sourire, avant d’apercevoir les serviteurs les rejoindre : elle s’apprêta donc à s’écarter de lui, mais il ne la lâcha pas... Voulait-il vraiment que son Royaume soit au courant ? Intriguée, la damoiselle resta silencieuse un moment, mais le Sir Irvin ne semblait pas vouloir dissimuler quoique ce soit.

J’ignorais que tu avais prévenu tes hommes, lui intima-t-elle.

Ils furent guidés jusqu’à l’entrée du Manoir, après quoi deux personnes vinrent à leur rencontre dans la pièce principale. Amusée, elle désigna l’espion d’un signe de la tête et ironisa :

Oh, je t’ai ramené quelqu’un que tu avais égaré...

Monseigneur.

Holaff s’inclina bien bas face à son supérieur, suivit de près par Asirade. Faelyna se souvint alors des propos de Babka dans la forêt : il ne l’attendait pas encore. Voulant mettre les choses au clair, elle lui barra le passage et, plongeant on regard dans le sien, se rattrapa.

Si nous sommes venus trop tôt, indique-moi simplement où je peux t’être utile et je m’y appliquerais.

J’ignorais que tu avais prévenu tes hommes,

Je n'ai point besoin de prévenir, bien que ce manoir soit ma demeure personnelle, il n'en reste pas moins qu'elle est surveillé sur toute les frontières d'Helcar, surtout à la nuit tombante. Mes hommes savaient donc avant moi votre venu et ont fait préparer ce qu'il fallait. Au détail près qu'il ne savait point que votre chambre sera la mienne.

L'elfe sentit que Faelyna eut une envie de recul à l'approche des serviteurs mais il ne voulait rien cacher, cette femme le rendait heureux comme jamais et rien n'y personne ne pourrait y changer cela. Au même moment, un homme qui lui était familier ainsi qu'une demoiselle, arrivèrent devant eux.

Oh, je t’ai ramené quelqu’un que tu avais égaré...

Monseigneur

Content de te savoir en vie Holaff. J'ai su que tu avais trouvé damoiselle sur ton dernier lieu de travail. dit-il sourire aux lèvres, suivi d'une bonne claque dans le dos.

Les quatre personnes furent dirigés au grand salon, pour s'y voir offrir à boire et à manger, mais Asirade et Holaff déclinèrent poliment, désireux de prendre du repos suite au voyage. Il les salua tandis que la femme de chambre les prenait en charge. Il tendit un siège à Faelyna, l'embrassant au passage pour ensuite prendre place à côté d'elle. Devant eux, une bouteille d'hydromel avec deux coupes, accompagné de pains et fromages variés, un menu léger avant que l'heure tardive ne les mènes à la chambre.

Tu en veux ?

La damoiselle se laissa mener jusqu’à la prochaine pièce, richement meublée et décorée. Elle admira l’espace, l’examina avec curiosité, et ne fut ramenée à la réalité qu’au moment où son espionne l’interpela.

Ma Dame, est-ce que...

Je l’ignore, Asirade, nous en reparlerons demain. Repose-toi à présent.

Elle se tourna vers la jolie jeune femme en chemise, pantalon et bottes de cuir, et lui adressa un sourire avant qu’elle ne sorte. Babka lui proposa alors de s’asseoir, ce qu’elle fit après l’échange d’un baiser.

Tu en veux ?

La Seigneure posa ses yeux sur la table leur faisant face. Divers mets y étaient installés, mais aucun d’eux ne lui faisait envie ; c’est pourquoi elle fixa à nouveau son compagnon.

Mh... Nous avons mangé sur la route, alors un peu d’hydromel me suffira. L’occasion est idéale, non ?...

Ils étaient à nouveau seuls. Se redressant, elle se pencha au-dessus de son accoudoir pour atteindre les lèvres de son hôte, l’embrassant à son tour. Elle plongea ensuite son regard dans le sien et chuchota :

Tu m’as manqué.

Le couple partagea un moment d’intimité agréable, loin de la tension causée par la politique, la conquête territoriale et l’assaut incessant d’espions non désirés... Ils profitèrent donc de l’instant, mêlant ivresses de leur breuvage et celle du plaisir de se revoir, bien que la séparation fût de courte durée. Evidemment, l’hydromel n’avait que peu d’effet sur la jolie brune, dont le pouvoir atténuait le trouble : ce qui lui convenait parfaitement en de pareils instants.

Ferme les yeux mon ange.

Souriante, elle obéit sagement et se fit violence pour ne pas utiliser ses dons pour voir ce qu’il préparait... Babka ne tarda pas à déposer un baiser sur ses lèvres, ainsi qu’une fine chaîne autour de son cou. Rouvrant ses paupières, la damoiselle abaissa son regard sur le pendentif qu’elle prit entre ses doigts : le cristal translucide ressemblait à une goutte de rosée.

As-tu eu le temps de songer à ma demande durant ces quelques jours qui nous ont séparés ?

Elle releva alors ses yeux sur les siens, y décelant bon nombre de sentiments qu’elle ne pensait pas lire un jour dans les prunelles d’un homme.

Oui... C’est effectivement le cas.

L’Humaine se releva de son siège, et fit une dizaine de pas dans la pièce. Pourtant son intérêt pour le mobilier avait totalement disparu, tant son esprit vagabondait d’une pensée à l’autre. Elle cherchait comment amener la chose, repensa à la demande en question.

... J’apprécie que tu n’abordes pas le sujet durant l’un de mes rares moments de faiblesse, comme la dernière fois...

Ses lèvres s’étirèrent en un joli sourire en repensant aux circonstances qu’il avait choisies. Assez surprenantes pour n’importe qui, mais la Psioniste avait su apprécier le moment... Sa réflexion la porta un peu plus loin dans le temps, mais elle chassa ce qui ne devait pas altérer son jugement. Puis, la belle fit volteface et rejoignit son hôte, à présent débout, d’une démarche féline. Elle glissa doucement ses mains sur ses hanches, releva son visage vers le sien, et murmura au bout de quelques instants :

Ma réponse est... oui. Définitivement oui.

L’aube ne tarda pas à s’élever, et les rayons de l’astre diurne pénétrèrent dans la pièce, la plongeant dans une douce atmosphère. La damoiselle s’éveilla peu de temps après, blottie contre son hôte, et ne tarda pas à sortir des draps encore chauds. Désireuse de ne pas le réveiller, elle se leva discrètement et s’habilla dans le silence, avant de se rendre à la fenêtre entrouverte. De là était visible une bonne partie de l’avant du domaine : les plaines, la forêt, quelques militaires en patrouille. Elle s’accouda au rebord, épiant le moindre signe de vie du haut de son perchoir... Tout paraissait calme, les hommes savaient ce qu’ils avaient à faire, et le Royaume se portait très bien. Ceux qui étaient à ses ordres apprendraient énormément en venant ici, la jeune Seigneure en était persuadée.

Faelyna repensa alors aux terres où vivaient ses parents : il y régnait pareille plénitude, et c’était très apaisant... Elle ignorait combien de serviteurs résidaient là, mais elle doutait qu’il y en ait autant qu’à son premier domicile. Peu importait. Quoiqu’il en soit, le voyage en valait le détour...

Se retournant vers son amant, elle le rejoignit avec lenteur et s’assit près de lui. Elle écarta une mèche de cheveux du bel endormi, puis sourit sans raison... Son esprit, qui quelques instants plus tôt était préoccupé par l’endroit d’où elle venait, se concentrait à présent sur son avenir, et la jeune femme y voyait des choses sublimes.

Bon matin ma chère, es-tu debout depuis longtemps ?

Quelques instants à peine...

Babka quitta les draps à son tour, et elle le suivit du regard sans faire de commentaire. La jeune femme croisa ses jambes, attendant sagement qu’il finisse de se vêtir... Le Palatin la rejoignit lorsque sa chemise fut enfilée, s’assit à ses côtés, et l’interrogea :

As-tu apporté quelques tenues pour ton séjour mon ange ? Sinon, j'ai quelques demoiselles travaillant ici au manoir ayant des goûts appréciable, quoique osé, côté vestimentaire qui pourront surement t'offrir un morceau intéressant.

Des demoiselles travaillant ici et ayant des tenues « appréciables » et « osées » ? Tu m’en diras tant...

Elle sourit en se penchant en arrière, appuyée sur la paume de ses mains, puis poursuivit.

Ne t’en fais pas pour mes affaires. Je tâcherais d’être présentable.

En un clin d’œil, Faelyna se plaça à genoux au-dessus de lui, et commença à boutonner sa chemise. Une fois cela fait, elle vola un baiser à son compagnon avant de se relever pour contempler le résultat : très séduisant. Elle lui tourna ensuite le dos, mit ses mains devant elle, se concentra, et matérialisa une robe bleu nuit entre ses doigts. Se changeant rapidement d’une nuisette pour celle-ci, la Seigneure tenta de nouer les lacets dans son dos mais n’y parvint pas ; elle se retourna alors à demi et demanda avec un joli sourire :

Me donnerais-tu un coup de main ?...

La damoiselle fit passer sa chevelure devant son épaule gauche pour qu’il ne soit gêné en rien, et posa ses mains sur son corset.

Tu es splendide. Que dirais-tu d'aller faire un tour dans les jardins avant le repas ?

La damoiselle se recoiffa devant la seule glace de la chambre, retira le maquillage sous ses yeux, puis lui refit face :

Avec joie, sourit-elle.

Elle espérait ainsi pouvoir profiter de quelques derniers instants d’intimité avec le Sir Irvin... Ce dernier la guida à travers les différentes pièces pour atteindre l’entrée du château : tout était différent dans cette lumière de l’aube, mais c’était tout aussi splendide. Faelyna tentait de dissimuler sa nervosité à la vue de tout ceci, ce qui avait le don de lui rappeler d’où elle venait. Bien sûr, ses souvenirs n’étaient pas douloureux, au contraire... Sauf que l’esprit d’une Psioniste voyage parfois trop dans le cours du temps.

Une fois dehors, l’Elfe lui offrit son bras. Ils se promenèrent en suivant les sentiers, et la belle put découvrir une nouvelle partie du domaine. Si la superficie du territoire lui était inconnue, la taille des jardins n’en était pas moins impressionnante : des murs de plantes grimpantes, des fleurs plus magnifiques les unes que les autres... Une irisandre s’épanouirait très rapidement au milieu de cette végétation luxuriante, et l’Humaine aspirait à en faire de même.
Ils prirent place sur un banc sculpté dans la roche, au centre de cette jungle. La jolie brune eut alors tout le loisir d’admirer le sublime paysage, et le couple, à l’abri des regards, pourrait converser à leur guise... Croisant les jambes, elle se tourna vers lui pour le regarder dans les yeux.

Dîtes-moi, Seigneur, comment voyez-vous notre... Elle baissa le ton pour reprendre : Notre mariage ? Je veux dire, la cérémonie...

Un ton innocent et plaisantin pour une question très sérieuse. La jeune femme voulait connaître son point de vue, savoir s’ils étaient ou non sur la même longueur d’onde...

Babka lui énonça sa vision des choses, et la damoiselle paraissait satisfaite. Elle n’aurait guère voulu qu’une fortune soit dépensée pour leurs vœux, c’était loin d’être l’essentiel... Pourvu qu’ils soient tous deux là, le reste n’avait aucune importance. Faelyna s’apprêtait à le lui dire lorsqu’un messager les interrompit, porteur d’une bonne nouvelle si l’on en croyait la réaction du destinataire.

C’est impossible, je n’en crois pas mes yeux. Oengus est de retour en Kalamaï ! Lui que l’on croyait disparu depuis tout ce temps, c’est formidable. Nul doute, il sera mon témoin.

La jeune femme esquissa un sourire approbateur, consciente de tout ce que cet homme représentait pour lui.

Qui est la personne que tu désires avoir à tes côtés lors de cette union ? Et est-ce que le déroulement convient à tes attentes ?

Cela me convient totalement. Et pour ce qui est de mon témoin, je pense que mon père ne me pardonnerait jamais si je choisissais quelqu’un d’autre...

Souriant de plus belle en imaginant sa réaction, elle mêla ses doigts à ceux de son courtisan, l’esprit ailleurs. Elle pensa alors aux autres membres de sa famille...

Pour plusieurs raisons évidentes, je doute que ma mère se joigne à nous... J’espère que tu ne lui en tiendras pas rigueur.

Elle caressa la paume de sa main avec douceur, certaine qu’il comprendrait parfaitement. En plus de ses responsabilités de Comtesse et de mère, elle ne serait pas en sécurité au mariage d’un Palatin de l’Empire... Même si elle n’avait rien à craindre de lui directement. Puis elle reprit avec un brin de regrets dans la voix :

Je vais devoir annoncer la nouvelle à mon Royaume... Ce qui veut dire que je devrais repartir.

Alors qu’ils s’en retournaient déjà vers le château, sans pour autant presser le pas, la jeune femme profitait du temps passé près de lui. Les jours qui les avaient séparés depuis son départ de chez elle lui avaient semblé interminables, si bien qu’elle avait improvisé ce petit voyage...

Je repartirai seule, et n’aurais nul besoin d’accompagnateur. Je te confie Asirade, et te demande de prendre soin d’elle, car même si je ne doute pas du savoir-faire de ton espion... Elle attend un heureux évènement.

Esquissant un petit sourire, l’Humaine serra inconsciemment la main de Babka. Elle adorait l’idée même que son amie soit bientôt mère, bien que cela l’empêchera de poursuivre son travail. Peu importait.

Ne lui montre pas que tu la ménages, Holaff ignore la nouvelle.

Evidemment. La jeune espionne craignait qu’on la considère différemment, mais impossible de cacher cela à une Psioniste. Reprenant ses esprits, elle se mit à réfléchir aux évènements à venir et une multitude de questions lui vint en tête.

Profite de la présence d’Oengus, je ferais parvenir l’invitation à mon père si je ne peux me rendre chez lui.
La prochaine lune est dans quelques jours... Nous pourrions prévoir la cérémonie à la suivante, qu’en penses-tu ? Ainsi, nous aurions tout le loisir de prévoir un petit séjour de Lune de miel...

Cessant d’avancer au milieu du jardin, elle se retourna vers lui, plongea son regard dans le sien et se fit violence pour ne pas l’embrasser immédiatement.

... Peut-être pourrions-nous également passer quelques derniers instants en privé avant mon départ...

Tout deux appréhendait le départ, être loin de celui ou celle que l'on aime.

Je repartirai seule, et n’aurais nul besoin d’accompagnateur. Je te confie Asirade, et te demande de prendre soin d’elle, car même si je ne doute pas du savoir-faire de ton espion... Elle attend un heureux évènement.
Ne lui montre pas que tu la ménages, Holaff ignore la nouvelle.

Des éclaireurs auront un oeil sur toi tant que tu seras dans ma province et même plus loin, bien que paisible mon territoire n'est pas sans surveillance. Concernant Asirade, j'en prend bonne note, elle aura les soins nécessaire et son homme n'y verra que du feu.

Quelques besoins d'informations dans les environs serait un excellent moyen pour occuper l'attention d'Holaff en fonction des besoins de l'espionne. Babka sourit à cet idée, heureux de pouvoir contribuer au confort de la demoiselle.

Profite de la présence d’Oengus, je ferais parvenir l’invitation à mon père si je ne peux me rendre chez lui.
La prochaine lune est dans quelques jours... Nous pourrions prévoir la cérémonie à la suivante, qu’en penses-tu ? Ainsi, nous aurions tout le loisir de prévoir un petit séjour de Lune de miel...

Entendu, tout sera prêt pour cet instant mais j'espère que tu me reviendra bien avant cette date car je ne répondrais point de mes actes à ton retour....

Elle s'arrêta, le fixant droit dans les yeux comme ils avaient l'habitude de le faire, elle demanda alors à écouler le reste de la journée en un lieu plus privé. Il hocha de la tête dans l'affirmative, embrassant Faelyna puis la prenant par la main il se dirigea vers l'opposé du manoir. Elle fut à la fois surprise et curieuse de savoir où il se dirigeait ainsi, elle songeait sans doute à la chambre mais lui optait plutôt pour la quiétude assuré.

Ils semblaient sortir des jardins, quittant le paysage ordonné pour la densité des bois, il guida sa compagne jusqu'à une petite maison, en fort bon état. Il ouvrit la porte pour y faire entrer Faelyna avant de refermer à clé derrière eux. L'endroit était impeccable mais rustique, il prit la belle par les hanches, la poussa délicatement vers l'avant en direction d'un rideau qu'elle poussa de la main. Dans la pièce, un grand lit aux draps de velours sur la droite et un bassin naturel sur la gauche.

Il lâcha sa prise qui glissa sa main du bout des doigts pour sentir la douceur de la couche avant de se pencher pour vérifier la température de l'eau qui était agréablement chaude.

On ne peut être plus tranquille, tout mon personnel sait que lorsque je suis ici c'est pour ne pas être déranger. C'est mon oasis de paix lorsque j'en ressent le besoin et que le tumulte politique m'exaspère. L'eau vient d'une source chaude et l'eau se renouvelant en permanence, le bassin est donc toujours plein et c'est parfait pour y relaxer, mais interdit de s'y laver. Quant au lit, il est tout aussi confortable que celui où tu viens de passer la nuit...

Il l'a regarda de la tête au pied puis déposa ses lèvres sur les siennes, puis demanda Cela te plait ?


Dernière édition par Babka le Dim 3 Juin 2012 - 15:26, édité 1 fois

Suivant son pas, la damoiselle se laissa mener par son guide jusqu’aux profondeurs de la forêt. Intriguée et curieuse, elle fut très agréablement surprise de découvrir ce nouvel havre de paix au cœur du domaine... La maisonnée paraissait si reculée, si loin de tout que c’en était extrêmement reposant.

Alors qu’ils passèrent le seuil, Babka referma derrière eux, ce qui lui permit d’admirer ce petit intérieur confortable. Cela ressemblait à une cuisine neuve, dans laquelle seules les épices avaient pu incruster leur odeur. Une table et quelques chaises trônaient au milieu des meubles divers, au travail fin et précis. Elle n’eut pas le temps d’en admirer les détails, car déjà l’Elfe la sortait de sa contemplation pour l’inciter à poursuivre sa visite... Les deux amants continuèrent donc, et la jeune femme ouvrit le rideau dissimulant la pièce suivante.
Devant elle se trouvait un trésor sublime, que jamais l’Humaine n’aurait pu soupçonner. Le lit majestueux se tenait fièrement, presque en concurrence avec le bassin naturel. L’impressionnée ne remarqua pas sa liberté retrouvée, trop absorbée par sa vision ; elle se rendit doucement à la couche et l’effleura...

On ne peut être plus tranquille, tout mon personnel sait que lorsque je suis ici c'est pour ne pas être déranger. C'est mon oasis de paix lorsque j'en ressens le besoin et que le tumulte politique m'exaspère.

Esquissant un petit sourire, Faelyna s’approcha de l’eau avant de s’agenouiller devant. Elle y plongea timidement la main, en apprécia l’effet de sa chaleur.

L'eau vient d'une source chaude et l'eau se renouvelant en permanence, le bassin est donc toujours plein et c'est parfait pour s’y relaxer, mais interdit de s'y laver. Quant au lit, il est tout aussi confortable que celui où tu viens de passer la nuit...

Se relevant, la Seigneure rejoignit son compagnon à pas de louve pour se blottir contre lui : elle était totalement conquise. Après avoir échangé un baiser, il la questionna tout de même...

Cela te plait ?

Comment un endroit aussi magnifique pourrait me déplaire ?... sourit-t-elle. Dommage que tu n’aies pas conservé cette surprise pour le mariage, je suis persuadée que nous y passerions une merveilleuse Lune de miel...

Lui offrant un nouveau baiser des plus sensuels, la damoiselle glissa une main innocente sous sa chemise, remonta lentement dans son dos, puis s’interrompit brusquement.

Oh, avant que nous ne répondions plus de nos actes... Je comprendrais si tu voulais annoncer la nouvelle à mes parents, chez eux, avec moi...

Elle se mordilla la lèvre en l’attente d’une réponse, tout en essayant de la lire dans ses yeux.

Dommage que tu n’aies pas conservé cette surprise pour le mariage, je suis persuadée que nous y passerions une merveilleuse Lune de miel...

Nous y passerons une très belle lune de miel ma chère, connaître cet endroit à l'avance ne fera qu'attiser le feu qui t'anime dans l'attente d'y appliquer les idées qui te viennent en tête sur les possibilité multiples de l'endroit...

L'air malicieux, il glissa une main dans les cheveux de sa partenaire, son autre main parcourant délicatement l'échine de celle-ci.

Oh, avant que nous ne répondions plus de nos actes... Je comprendrais si tu voulais annoncer la nouvelle à mes parents, chez eux, avec moi...

Mordillant sa lèvre, elle fixait son regard, cherchant à connaître d'avance la réponse. Il plongea son regard dans le sien puis l'embrassa avant de se glisser dans le bassin en tenue d'adam, sous les yeux plus qu'attentifs de Faelyna. Sa question indiquait clairement son désir de ne pas se séparer de son amant pour un délai aussi grand qu'une lunaison et c'était compréhensible, il ne le souhaitait pas non plus.

Il devait toutefois régler les détails de la cérémonie et des festivités pour le mariage, mais aussi prendre le temps d'obtenir une rencontre avec Oengus, qui en aurait sûrement long à dire étant donné la longueur de son absence. Elle pourrait rejoindre ses terres pour annoncer la nouvelle, lui laissant le temps d'effectuer ses nécessités ici, puis il l'a rejoindrait à Irisandre pour le voyage vers la Rose Noire... Cédule intéressante, courte mais possible, en déléguant à son intendance l'aspect paperasse de l'organisation.

Dois-je te donner réponse ou as-tu bien lu mes réflexions ? dit-il, sourire en coin...

Dois-je te donner réponse ou as-tu bien lu mes réflexions ?

La damoiselle lui rendit un sourire malicieux, agréablement surprise qu’il l’ait prise sur le fait. S’approchant du bassin à son tour, elle hocha la tête en signe d’approbation.

Cela me semble être un déroulement intéressant...

Une dernière affirmation, après laquelle elle le rejoignit à nouveau afin de profiter pleinement des derniers instants d’intimité qui leur étaient offerts.

Plus de la moitié du jour s’était écoulée lorsque les tourtereaux daignèrent sortir de leur nid douillet. Non sans regret, évidemment, mais l’un comme l’autre préférait que Faelyna commence le voyage avant la tombée de la nuit.
Ils mangèrent en compagnie de leur couple d’espions favori, repas durant lequel Asirade tenta vainement de convaincre sa supérieure d’accepter qu’elle l’accompagne... Vainement, mais à la demande de la Seigneure, elles prirent le temps de se retrouver un moment seules dans la chambre d’Holaff.

Laisse-moi venir avec toi.

Non ma chère, tu restes. Je veux seulement tes vêtements, qui seront bien plus confortables que cette robe pour rentrer !

Les deux amies commencèrent donc l’échange, mais la têtue n’en resta pas là...

Mais je suis inutile ici...

Inutile ? Eh bien... Surveille Babka !

La jeune espionne fronça les sourcils et croisa les bras devant les moqueries de Faelyna, qui était occupée à enfiler ses bottes.

Tu es vexante.

La Seigneure, enfin changée, aida son amie de longue date à nouer la robe qu’elle portait un peu plus tôt. Elle se replaça ensuite face à elle, embrassa son front, et mit fin à la discussion par un simple :

Et tu es enceinte.

Sortant ensuite de la pièce, Babka découvrit sa fiancée en chemise et pantalon, suivit de près par une jeune femme en robe bleue légèrement contrariée... L’Elfe la mena alors aux portes de son château, le temps des « au revoir » étant malheureusement arrivé.
Une fois sur le seuil, elle lui offrit un long et doux baiser, traduisant à la perfection ses sentiments actuels... Un petit sourire aux lèvres, elle murmura :

Rejoins-moi vite, et prends soin d’elle, n’oublie pas...

La belle lui vola un autre baiser, puis s’éclipsa aussi discrètement qu’elle était arrivée...

Rejoins-moi vite, et prends soin d’elle, n’oublie pas...

Faelyna quitta finalement le manoir de Babka, le séjour avait été bref mais au combien plaisant, autant par les événements intimes que par l'acceptation du mariage. Malgré ce départ, celui-ci se consolant qu'il serait au près d'elle dans quelques jours et se concentrait sur tout ce qu'il avait à faire en si peu de temps. Il retourna à l'intérieur pour débuter les préparatifs avec son intendance, qui aurait à tout accomplir une fois les directives données. Il fit écrire une missive qui serait distribué à de nombreuses personnes de l'empire pour assister à la fête, des messages serait chargé de transmettre le plus rapidement possible.

La salle de réception du Manoir étant suffisamment grande pour recevoir tout ses gens, en plus de disposer d'une cuisine ayant la capacité de nourrir autant de bouches évitait d'augmenter les coûts de l'événement. Décorations simples, au diable l’extravagance car ce ne serait pas représentatif du couple, trois grandes tables formant un "U" afin que tous puissent voir les autres convives et laisser un espace assez grand pour les amateurs de danses qui voudrons se joindre aux artistes qui égayeront la soirée.

Après quelques heures, tout était sur papier, les femmes de son intendance ayant pris le travail en main pour assurer une belle soirée aux invités et aux nouveaux mariés, Babka était confiant que tout serait parfait. Il quitta donc son bureau pour rejoindre Holaff qui pratiquer son lancer de dague dans la salle de tir situé dans les sous-sol de la bâtisse.

Et bien l'ami, tu as donc trouvé l'âme soeur sur les lieux de ton dernier travail...

Hum... euh... oui...

N'ai crainte, je ne viens pas te réprimander, je viens te donner du travail.

Je t'écoute.

Babka parlant très bas, nul ne purent les entendre, outre eux-même, lorsque le palatin eut terminé d'expliquer ce qui devait être fait, l'espion acquiesça d'un hochement de tête, demanda qu'Asirade soit prévenu et il quitta les lieux. L'elfe remonta à l'étage pour rejoindre la demoiselle en question où il cogna à sa porte.

Entrez !

Il ouvrit la porte, fit un signe de tête en guise de salutations et ferma derrière lui avant de s'approcher de l'ami de sa future femme.

Bonjour Asirade, je viens te prévenir que je viens d'envoyer ton amoureux en mission, j'ai besoin d'information précises sur quelques régions. Bien qu'il ait été fait prisonnier chez vous, il n'en reste pas moins mon meilleur homme.

Elle eut un air déçu mais comprenait qu'il se devait de faire son travail. Elle le regarda d'un air gêné, posant ses yeux sur lui puis sur le linge posé sur le lit, une tenue plus décontracté que la tenue actuelle qui portait l'oeil masculin à descendre plus bas que le visage.

Pourriez-vous m'aider à détacher le corsage que je porte, celui de Faelyna en fait, j'aimerai porté une tenue moins provocante et surtout moins serré pour...

N'en dites pas plus, je suis au courant... et si vous avez besoin de quoi que ce soit, faites signe à Valéria, elle vous est attitré.

Oui merci, Valéria est très aimable, c'est elle qui m'a trouvé ces vêtements afin que je me sente plus à l'aise.

Il lui fit signe de se retourner afin qu'il puisse dénouer la tenue de haut en bas, tenue qu'il avait aider à enfiler plus tôt à Faelyna, étirant le lacet à chaque niveau d'oeillet pour ne rien briser et en faciliter le retrait. Une fois fait, il se recula de quelques pas pour la laisser retirer les vêtements, lui offrant une vue intéressante du corps de l'espionne, certes de dos mais agréable pour les yeux. Elle enfila ensuite la tenue posée sur le lit puis se retourna face à Babka.

Merci de votre aide et de l'attention que vous me portez, bien que je n'en demande pas tant. Timidement, elle déposa un baiser sur la joue de l'elfe.

Tout le plaisir est pour moi Asirade et laissons de côté les usages de politesse veux-tu ? Je serais à l'étage si tu as besoins.

Il salua la demoiselle et quitta la chambre, prenant soins de refermer derrière lui.