Les jeunes fiancés s’arrêtèrent donc dans la cour menant aux écuries. Leur arrivée fit sortir deux adolescents de l’auberge, tous deux assez fins et élancés, que Faelyna connaissait comme étant des passionnés d’équitation. Elle était passée de nombreuses fois par ici, et les garçons se firent un plaisir de les accueillir.

Bonsoir Damoiselle !

Peut-on vous aider ?

Ils tendirent tous deux leur main pour la soutenir en descendant, et la jeune femme accepta en jetant un regard amusé à son accompagnateur. Une fois les pieds sur la terre ferme, ils lui firent un baisemain avant de s’incliner exagérément. D'un même geste, ils se tournèrent ensuite vers Babka.

Bien le bonsoir Seigneur ! sourit le cadet.

Sir... salua son frère.

Toujours aussi bien élevés... Prenez soin d’eux, et qu’ils soient prêts à repartir demain matin.

Très bien !

Ils s’inclinèrent tous deux une fois de plus en prenant les rênes, plus que fiers à l’idée d’une telle confiance.

Ce sont de braves garçons, expliqua la jolie brune en s’approchant de son compagnon. Dunkan et Dicks. Leur père tient la Taverne, ils ont perdus leur mère lorsqu’ils étaient très jeunes... Ils aspirent à être cavaliers plus tard, et en ont toutes les qualités, à commencer par leur attirance pour les belles femmes...

Elle échangea un sourire complice avec son futur époux, avant de passer la porte de l’auberge. Le lieu n’avait pas grand-chose de luxueux, mais la chaleur qui s’en dégageait était indéniable... Une ambiance tamisée et mystérieuse leur ouvrait les bras, crée par le nombre restreint de torches allumées et le bois foncé omniprésent. L’odeur d’un encens particulier flottait dans l’air, et la damoiselle soupçonna le vieil aubergiste de recommencer ses expériences de sorcellerie. Peu de monde était présent : quelques voyageurs, un ménestrel, un homme d’un âge avancé et son interlocuteur, qui n’était autre que le tenancier. A la vue des nouveaux arrivants, ce dernier les salua tout en poursuivant le nettoyage du comptoir.
Le couple s’avança alors jusqu’à lui, et après de rapides présentations, commanda de quoi se restaurer et réserva une chambre. Ils mangèrent comme des rois, autour d’une table légèrement à l’écart afin de pouvoir poursuivre leurs bavardages... Puis le responsable vint débarrasser leurs assiettes.

Alors ma p’tite Dame... Quand c’est qu’vous allez prendre mes marmots dans vos apprentis ?

La Seigneure lui rendit son sourire : ses petites joues remontèrent sur ses yeux clairs, partiellement recouverts par des lunettes rondes.

Dès qu’ils en auront l’âge, je vous promets d’y réfléchir.

... Repas offert par la maison ! décida l’homme plein de fierté.

Offrez-nous plutôt le petit déjeuner de demain, sourit la damoiselle, nous paierons ce repas et la chambre à notre départ.

S’inclinant devant eux, il s’éclipsa ensuite d’un pas légèrement boiteux. Les amoureux finirent leurs verres sans se presser, conscients qu’ils avaient toute la nuit pour profiter du repos en sécurité, si repos il y avait... Une fois le liquide épuisé, ils montèrent enfin à l’étage, et prirent leurs marques dans ce nouveau petit nid douillet. Le réveil se profilait plutôt douloureux...