Voilà un mois qu'Irkos était rentré sur ses terres, en Outre-Mer. Son séjour sur les terres impériales avaient été enrichissantes, notamment sa rencontre avec Aedric, et il s'aperçut que l'Empire était un vaste territoire qui souffrait d'une grande autonomie des régions nommées Province. Comme il put le constater avec les intentions indépendantistes et rebelle du Rouge. Une guerre civile se préparait là-bas, le sang allait couler, et l'issue n'était pas si certaine que cela, même si l'Empire partait avec un avantage matériel assez conséquent. Mais le Roi d'Outre-Mer avait choisi la neutralité, et ne prendrait pas part au conflit. À moins que les impériaux ne viennent rappeler la dette des Outrîliens envers eux... Cela promettait des discussions houleuses au Conseil, l'Elfe le craignait par avance.

Mais pour l'heure, il avait d'autres préoccupations. La reconstruction de son royaume prenait du temps. Son royaume, il avait encore du mal a réaliser qu'il était devenu Roi, grâce à un concours de circonstances. Parti de simple soldat au sein de l'Oracle, il obtint un rôle accru au fil de la rébellion outrîlienne contre l'Empire, avant de s'affirmer comme un leader lors de l'invasion pirate qui frappa l'île. Puis vint la mort d'Arakasï, la victoire finale, et son intronisation. Tout était allé très vite.

Mais la guerre et son passage à la Capitale impériale avait fait de lui un animal politique. Même s'il répugnait toujours à l'admettre, il avait plus de facilité dans cette fonction, il le fallait. Bien heureusement, la coutume d'Outre-Mer n'empêche pas un Roi de combattre et de prendre part à diverses activités de la vie quotidienne, bien au contraire. Aider à la construction matérielle d'une habitation, participer à des escarmouches, tout cela lui était encore permis, contrairement à l'Empereur. Mais chaque contrée a ses coutumes.

Quoiqu'il en soit, il avait reçu d'inquiétantes missives ces temps-ci. Les pirates n'avaient peut-être pas tous été vaincus, comme on a longtemps semblé le croire. Plusieurs groupes éparses sont encore présents, sans doute des fuyards ou des contingents qui n'avaient pu rejoindre le champ de bataille à temps. Heureusement, ils n'étaient pas assez pour mettre en péril le continent, loin de là. Mais suffisamment nombreux pour semer la terreur dans les villages reculées de l'Outre-Mer, et bien assez retords pour créer un climat détestable. Ce que la Nation n'avait pas besoin ces temps-ci, trancha Irkos. Dés le lendemain, il se rendrait au sud pour faire le point sur la situation.