Je n'ai pas vu le film Lego, mais au nez, comme ça, j'ai l'impression que ça va être un navet, et j'ai trouvé que Dieudonné ne méritait pas qu'on parle autant de lui, qu'il est de moins en moins un humoriste et de plus en plus un type détestable, que le gouvernement avait de bonnes raisons de le faire interdire, mais que politiquement c'était une connerie, parce qu'on lui a offert le statut de martyr qu'il recherchait sur un plateau.
Mais par dessus tout, ce qui me fait bien marrer, dans cette histoire, c'est qu'on puisse considérer Dieudonné comme leader d'un mouvement politique. Populariser à ce point la théorie du complot sioniste, c'est bidon, pas politique...
En revanche, le large soutien qu'il reçoit, et que reçoivent en général les anti-démocrates (je le cite "La démocratie, on n'y croit plus, il va falloir trouver autre chose." : il disait juste avant de porter plainte pour atteinte à la liberté d'expression, le fourbe) en ce moment de crise économique montre bien de nouveau (et ça faisait longtemps en France) qu'un système politique tient surtout à la satisfaction des gens auxquels il s'applique. Si les désirs égoïstes de chacun (ce n'est pas péjoratif ici, hein, tout le monde à ses petits désirs personnels) ne sont pas satisfaits, on remet en cause le régime politique dans lequel on vit. A la fois, je trouve ça effrayant, parce que des égoïsmes aux intérêts divergents qui s'affrontent, c'est pas beau à voir, mais ça a aussi le bon côté de nous remettre les pieds sur terre et de voir que la politique doit régir les hommes "tels qu'ils sont, et non tels qu'ils devraient être", comme dirait Machiavel. On est dans une période où les gens perdent foi en tout pour se crisper sur eux-mêmes et accuser les autres de leur insatisfaction : c'est le conflit des égoïsmes, ce que Machiavel avait identifié comme manifestation de l'échec d'un gouvernement. Le bon gouvernement, c'est celui qui parvient à faire croire à tout le monde qu'il trouve son compte dans l'ordre qu'il établit. Il faudrait au pouvoir un gars comme Franklin D. Roosevelt, qui ne sorte pas d'une école d'administration et qui se décide à tenter de nouveaux trucs, qui ne s'embarrasse pas d'un boulet idéologique et transforme la pratique politique sans changer de régime (on dira ce qu'on veut, la démocratie a plutôt fait ses preuves, même si elle n'est pas parfaite) pour trouver une nouvelle recette qui marcherait pendant plusieurs décennies.
Voilà ce que m'inspire l'affaire Dieudonné, qui est moins intéressante pour l'anecdote et le "débat" sur la liberté d'expression que pour les mécanismes sociologiques qu'il y a derrière, à mon avis : d'autres questions, Koko ?
Mais par dessus tout, ce qui me fait bien marrer, dans cette histoire, c'est qu'on puisse considérer Dieudonné comme leader d'un mouvement politique. Populariser à ce point la théorie du complot sioniste, c'est bidon, pas politique...
En revanche, le large soutien qu'il reçoit, et que reçoivent en général les anti-démocrates (je le cite "La démocratie, on n'y croit plus, il va falloir trouver autre chose." : il disait juste avant de porter plainte pour atteinte à la liberté d'expression, le fourbe) en ce moment de crise économique montre bien de nouveau (et ça faisait longtemps en France) qu'un système politique tient surtout à la satisfaction des gens auxquels il s'applique. Si les désirs égoïstes de chacun (ce n'est pas péjoratif ici, hein, tout le monde à ses petits désirs personnels) ne sont pas satisfaits, on remet en cause le régime politique dans lequel on vit. A la fois, je trouve ça effrayant, parce que des égoïsmes aux intérêts divergents qui s'affrontent, c'est pas beau à voir, mais ça a aussi le bon côté de nous remettre les pieds sur terre et de voir que la politique doit régir les hommes "tels qu'ils sont, et non tels qu'ils devraient être", comme dirait Machiavel. On est dans une période où les gens perdent foi en tout pour se crisper sur eux-mêmes et accuser les autres de leur insatisfaction : c'est le conflit des égoïsmes, ce que Machiavel avait identifié comme manifestation de l'échec d'un gouvernement. Le bon gouvernement, c'est celui qui parvient à faire croire à tout le monde qu'il trouve son compte dans l'ordre qu'il établit. Il faudrait au pouvoir un gars comme Franklin D. Roosevelt, qui ne sorte pas d'une école d'administration et qui se décide à tenter de nouveaux trucs, qui ne s'embarrasse pas d'un boulet idéologique et transforme la pratique politique sans changer de régime (on dira ce qu'on veut, la démocratie a plutôt fait ses preuves, même si elle n'est pas parfaite) pour trouver une nouvelle recette qui marcherait pendant plusieurs décennies.
Voilà ce que m'inspire l'affaire Dieudonné, qui est moins intéressante pour l'anecdote et le "débat" sur la liberté d'expression que pour les mécanismes sociologiques qu'il y a derrière, à mon avis : d'autres questions, Koko ?