Le premier correcteur qui retouche ce texte sans mon accord se retrouve transformé en vampire et téléporté au milieu d'un désert aride en plein jour.
Mortelune, ainsi nommé car ayant vu le jour paradoxalement lors d'une nuit où la lune était à son apogée, reçut ce nom car il était supposé mort-né. Cependant, tandis que la sage-femme, un peu sorcière, l'amenait vers les bois pour l'offrir aux dieux païens de la forêt, ses poumons se débloquèrent et il se mit à vagir comme un forcené. Selon les uns, c'est l'intervention d'une divinité ancestrale, Damien, qui l'a ramené à la vie, selon les autres, c'est juste que la sage-femme était atteinte de Parkinson et que ses tremblements ont fini par dégager les voies respiratoires du bébé... Allez savoir !
Toujours est-il que Mortelune survécu au grand déplaisir de son père qui avait déjà 39 enfants à nourrir, sans compter ceux de ses 14 frères, emportés par la grande épidémie de dysenterie qui changea certaines contrées verdoyantes en véritables marécages, et de ses 21 sœurs, n’ayant pas supporté l’odeur.
Son père, donc, en attendant l’invention des allocations familiales, n’eut pas d’autre choix que de l’abandonner dans la nature, avec une dizaine d’autres enfants pour pas faire trop souvent le chemin étant donné que la région grouillait d’animaux sauvages.
Les enfants réagissaient tous plus ou moins différemment : certains pleuraient, d’autres, plus âgés, réfléchissaient déjà à un moyen de survivre, d’autres ne réagissaient pas, pensant qu’il s’agissait d’un jeu.
Tous furent mis d’accord sur le caractère délicatement périlleux de la situation quand survint un loup qui croqua deux d’entre eux avant de roter bruyamment et de s’endormir, non sans leur avoir jeté un dernier regard gourmant indiquant que l’endroit risquait fort de rester son garde-manger à son réveil.
Le plus âgé des abandonnés avait 9 ans et se mit en tête de protéger ses frères et sœurs en les emmenant se percher hors de portée du loup dans un arbre accueillant.
Cependant, l’arbre en question était une variante rare d’ent : un Ent Ibrui, qui ne pouvait supporter les braillements des marmots. En quelques instants, il projeta les enfants au loin, les séparant de fait avec des fortunes diverses : certains tombèrent directement au beau milieu de créatures aussi sauvages que carnivores, d’autres s’écrasèrent lamentablement au sol comme des tomates trop mûres pour faire la joie des charognards, d’autres encore coulèrent à pic dans une rivière infestée de poissons carnivores, d’autres enfin atterrirent délicatement… dans des sables mouvants remplis de sangsues géantes (l’époque était cruelle, vous en conviendrez).
Et Mortelune, quant à lui, eu la chance inouïe d’atterrir sur le toit d’une tente plantée… au beau milieu d’un cimetière.
La toile résistât suffisamment pour amortir la chute et les cris de Mortelune attirèrent à l’extérieur un curieux personnage : la peau plus blanche que la neige, des cernes violacées très marquées autour des yeux, rachitique, enveloppé d’un suaire couvert de signe kabbalistiques et irradiant une puissance noire.
- Qui ose déranger le Grand Anuschoch dans ses méditations ?
- Gaah ! (N’oublions que Mortelune n’était encore qu’un bébé à la conversation limitée)
- Qu’est ce ?
- Gihi ! (Malgré l’apparence repoussante du sorcier, Mortelune souriait de toutes ses dents. En fait, de toutes ses gencives, puisqu’il n’avait pas encore de dents)
- Un bébé humain ? Tombé du ciel ! Es-tu le fruit de mon incantation ?
- Areuh !
- Se pourrait-il que… Non ! Tu es mon fils ? Tu es revenu d’entre les morts ! Réincarné ! J’ai réussi ! J’ai enfin réussi !
- Abuh !
- Fêtons cela dignement !
Anuschoch se mit alors à tracer des pentacles un peu partout dans le cimetière et à psalmodier la formule rituelle :
« Pompumpitup… Pumpitup… Pumpzejam… Levez-vouuuus et… fieeeestaaaaa ! »
Les morts se levèrent et se mirent en devoir de se murger grave avec de la liqueur de sanie et de l’alcool de gangrène. Plus tard, dans la nuit, on entendit ces chants sinistres qui font encore frémir les paysans :
« Il est des nôô-ôôtres, il est bouffé des vers comme les au-autres ! »
Anuschoch était fou de joie à l’idée d’avoir pu réincarner son fils dans ce petit corps frêle et gambadait entre les tombes fraîchement retournées, montrant le nouveau-né à toutes les goules et autres zombies qui sautaient de joie au risque de perdre quelques kilos de chair putréfiée.
[à suivre]
Dernière édition par le Jeu 15 Fév 2007 - 17:47, édité 4 fois
Mortelune, ainsi nommé car ayant vu le jour paradoxalement lors d'une nuit où la lune était à son apogée, reçut ce nom car il était supposé mort-né. Cependant, tandis que la sage-femme, un peu sorcière, l'amenait vers les bois pour l'offrir aux dieux païens de la forêt, ses poumons se débloquèrent et il se mit à vagir comme un forcené. Selon les uns, c'est l'intervention d'une divinité ancestrale, Damien, qui l'a ramené à la vie, selon les autres, c'est juste que la sage-femme était atteinte de Parkinson et que ses tremblements ont fini par dégager les voies respiratoires du bébé... Allez savoir !
Toujours est-il que Mortelune survécu au grand déplaisir de son père qui avait déjà 39 enfants à nourrir, sans compter ceux de ses 14 frères, emportés par la grande épidémie de dysenterie qui changea certaines contrées verdoyantes en véritables marécages, et de ses 21 sœurs, n’ayant pas supporté l’odeur.
Son père, donc, en attendant l’invention des allocations familiales, n’eut pas d’autre choix que de l’abandonner dans la nature, avec une dizaine d’autres enfants pour pas faire trop souvent le chemin étant donné que la région grouillait d’animaux sauvages.
Les enfants réagissaient tous plus ou moins différemment : certains pleuraient, d’autres, plus âgés, réfléchissaient déjà à un moyen de survivre, d’autres ne réagissaient pas, pensant qu’il s’agissait d’un jeu.
Tous furent mis d’accord sur le caractère délicatement périlleux de la situation quand survint un loup qui croqua deux d’entre eux avant de roter bruyamment et de s’endormir, non sans leur avoir jeté un dernier regard gourmant indiquant que l’endroit risquait fort de rester son garde-manger à son réveil.
Le plus âgé des abandonnés avait 9 ans et se mit en tête de protéger ses frères et sœurs en les emmenant se percher hors de portée du loup dans un arbre accueillant.
Cependant, l’arbre en question était une variante rare d’ent : un Ent Ibrui, qui ne pouvait supporter les braillements des marmots. En quelques instants, il projeta les enfants au loin, les séparant de fait avec des fortunes diverses : certains tombèrent directement au beau milieu de créatures aussi sauvages que carnivores, d’autres s’écrasèrent lamentablement au sol comme des tomates trop mûres pour faire la joie des charognards, d’autres encore coulèrent à pic dans une rivière infestée de poissons carnivores, d’autres enfin atterrirent délicatement… dans des sables mouvants remplis de sangsues géantes (l’époque était cruelle, vous en conviendrez).
Et Mortelune, quant à lui, eu la chance inouïe d’atterrir sur le toit d’une tente plantée… au beau milieu d’un cimetière.
La toile résistât suffisamment pour amortir la chute et les cris de Mortelune attirèrent à l’extérieur un curieux personnage : la peau plus blanche que la neige, des cernes violacées très marquées autour des yeux, rachitique, enveloppé d’un suaire couvert de signe kabbalistiques et irradiant une puissance noire.
- Qui ose déranger le Grand Anuschoch dans ses méditations ?
- Gaah ! (N’oublions que Mortelune n’était encore qu’un bébé à la conversation limitée)
- Qu’est ce ?
- Gihi ! (Malgré l’apparence repoussante du sorcier, Mortelune souriait de toutes ses dents. En fait, de toutes ses gencives, puisqu’il n’avait pas encore de dents)
- Un bébé humain ? Tombé du ciel ! Es-tu le fruit de mon incantation ?
- Areuh !
- Se pourrait-il que… Non ! Tu es mon fils ? Tu es revenu d’entre les morts ! Réincarné ! J’ai réussi ! J’ai enfin réussi !
- Abuh !
- Fêtons cela dignement !
Anuschoch se mit alors à tracer des pentacles un peu partout dans le cimetière et à psalmodier la formule rituelle :
« Pompumpitup… Pumpitup… Pumpzejam… Levez-vouuuus et… fieeeestaaaaa ! »
Les morts se levèrent et se mirent en devoir de se murger grave avec de la liqueur de sanie et de l’alcool de gangrène. Plus tard, dans la nuit, on entendit ces chants sinistres qui font encore frémir les paysans :
« Il est des nôô-ôôtres, il est bouffé des vers comme les au-autres ! »
Anuschoch était fou de joie à l’idée d’avoir pu réincarner son fils dans ce petit corps frêle et gambadait entre les tombes fraîchement retournées, montrant le nouveau-né à toutes les goules et autres zombies qui sautaient de joie au risque de perdre quelques kilos de chair putréfiée.
[à suivre]
Dernière édition par le Jeu 15 Fév 2007 - 17:47, édité 4 fois