Le Monde de Kalamaï
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descriptionZadora Zenty, Seigneure des Brumes EmptyZadora Zenty, Seigneure des Brumes

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La vieille femme qui ouvrit la porte avait l'air d'une folle, l'homme qui venait d'arriver se retint de grimacer et grogna:
"Où est-elle?"
La femme lui fit signe de la suivre. Ils montèrent un escalier sombre où ils passèrent devant une grosse orquesse à l'air méfiant qui les suivit jusqu'au palier. La vieille fit entrer le visiteur dans une salle éclairée par des bougies. Il y avait plusieurs personnes debout autours d'un lit. En s'approchant, l'homme découvrit la blessée pour laquelle on l'avait mendé. Il n'espérait pas pouvoir un jour faire ce qu'il allait faire.
"Laissez-moi seul avec elle!"
Tous sortir silencieusement, sauf l'orquesse qui lui fit comprendre d'un regard qu'elle resterait près de la porte et que ce n'était pas négociable. L'homme n'insista pas, il ne tenterait pas de s'opposer à une telle masse musculaire.
Il s'assit au bord du lit et se concentra. Petit à petit, ses dons psioniques entamèrent les défenses de la blessée, doucement il pénétra son esprit.

* Zadora? Dame Zadora?
- Awou, ma tête ! Que s'est-il passé ?
- De quoi vous souvenez vous?
- Rien… absolument rien! J'ai la bouche pâteuse et les tempes brûlantes.
J'ai l'impression de flotter dans un nuage moite et tiédasse. C'est une drôle de sensation, pas très agréable.

- Essayez de vous rappeler quelque chose! Quelque chose d'ancien pour commencer, vos parents par exemple.
- Mes parents… ces faibles, ces lâches ! Ils m'ont abandonnée. Ils ne se sont jamais préoccupés de moi ! Ils ont pu s'occuper de mes frères, mais m'ont délaissée alors que je savais à peine marcher ! Hop ! Au placard la petite dernière ! Sans-cœurs!
- Non… mes parents voulaient me donner toutes les chances de survivre ! Ils étaient pauvres et ne voulaient pas que je souffre aussi de la misère. Ils m'aimaient et pensaient qu'une fille pourrait en faire plus en étudiant que leurs 12 garçons. Ils m'ont accordé une chance incroyable.
- 13 enfants… ça fait mère porteuse.
- Incroyable ? Tu parles ! Me déposer sur les marches d'un temple, sous la pluie en plus ! J'aurai pu crever d'une pneumonie avant même de pouvoir grandir ! Et ils n'ont jamais essayé de reprendre de mes nouvelles !
- Les 12 garçons, ça ne faisait pas de dots à payer.
- Mais ce Temple, c'était celui de Sorenssen ! Le dieu de l'Honneur ! C'était le meilleur choix possible pour ces pauvres gens ! Et mes pauvres frères sont morts à la guerre ou à cause de la misère.
- Et j'ai fini en esclavage ! Super meilleur choix !
- Ils ne pouvaient pas savoir ce qui se passait à l'intérieur des murs du temple. L'image qu'on en avait de l'extérieur était idéale, sans tâches.
- Pistache !
- Et dire qu'après ça, y en a qui continue à me parler d'Honneur ! Je t'en foutrais de l'honneur ! J'ai appris à nettoyer le sol avant de savoir parler, c'était un miracle divin ! Et je ne parle pas des nuits passées sur le dallage glacé de la cuisine avec les autres gosses !
- Mais par la suite, un vieux prêtre honnête m'a appris à lire et tant d'autre chose… comment c'était déjà, la suite ?
*


Le psion relâcha son contrôle et s'extirpa avec douleur des pensées de l'Inquisitrice Zadora Zenty. Il était terriblement fatigué et suait comme s'il avait combattu des heures durant. Il regarda l'orquesse qui le fixait, elle n'avait pas bougé, sans doute quelques minutes à peine s'étaient écoulées. Il devait réfléchir à ce qui s'était passé: trois esprits dans un seul corps, cela expliquait beaucoup de choses.

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Après avoir bu un peu d'eau, l'homme retourna se placer vers l'Inquisitrice. Il regarda un moment ses blessures: de profondes brûlures qui indiquaient une provenance magique, mais la Dame des Brumes était étonnamment résistante. Il fallait qu'il arrive à savoir de quel sortilège il s'agissait, ou au moins qui l'avait lancé. Il serait payé si elle survivait, mais si elle mourrait, il ne passera pas la porte avec sa tête sur les épaules. A cette pensée, il regarda l'orquesse et son arme. Poussant un soupir, l'homme se replongea dans les profondeurs de l'esprit de la Dame:

*" – Ma Dame?
- Vous êtes là? Je pensais que vous ne reviendriez pas! Ça sent la chair brûlée… ne me dites pas que c'est moi?
- Vous avez eu un accident.
- Quel accident? Où suis-je? Qui s'occupe de moi? J'ai mal!
- Il faut que vous vous souveniez de ce qui s'est passé. Nous allons vous sauver.
- Je ne me souviens de rien entre le Temple et vous…
- Essayons de continuer depuis là où nous nous étions arrêtés… vous voulez bien? Vous me parliez du vieux prêtre qui vous a éduquée."
*
Le psion senti que l'esprit de l'Inquisitrice se décomposait pour redevenir une trinité, sans doute son aspect habituel:
*- Ça a commencé en secret. J'avais tout juste huit ans quand il m'a tendu la main pour la première fois, au sens propre. J'étais tombée dans la cour, ce brave homme m'a relevée et m'a consolée. Il m'a aidé à rassembler les provisions que je portais et m'a évité d'être battue.
- Ce type n'avait rien d'un saint, il lui fallait surtout un apprenti pour transmettre ses connaissances afin qu'il ne soit pas obligé de quitter le temple… Connaissances qui, soit dit en passant, n'auraient jamais dû être montrées à une enfant de huit ans.
- Il m'a retiré des cuisines et des griffes de la grosse nourrice Bertha et m'a installée dans une petite chambre à côté de ses appartements. Si je n'étais pas dispensée des corvées, j'avais enfin du temps à moi ! Et il m'a appris à lire !
- Je me rappelle de la chambre, en dessus de la porcherie, très agréable le matin !
- Le premier mot que j'ai déchiffré seule c'était : " écorché " ! Et le premier livre que j'ai lu s'appelait : "Manuel de la Torture au Couteau", je l'avais choisi pour ses nombreuses planches illustrées.
- Une anthologie de cet art !
- Hum, oui… bon ! Mais au moins je savais lire ! Grâce à ça, j'ai pu découvrir des récits et j'ai appris que le monde existait derrière les hauts murs du temple. Ça m'a redonné espoir, j'ai su qu'un jour je partirai loin de ces salles grises.
- C'est ça ! Et entre-temps, il s'agissait de s'améliorer dans tous les domaines que ce fanatique de prêtre m'enseignait. Me montrer à la hauteur de ses attentes représentait ma chance de quitter mes obligations de corvées !
- Et ma première leçon d'anatomie in vivo à 12 ans !
- Cet enseignement m'a permis d'avoir des notions de médecine qui me furent bien utiles sur les champs de bataille par la suite.
Ce ne fut pas la seule chose utile que j'ai apprise à ce moment-là. Même si je ne pensais pas l'appliquer dans des combats un jour.
*

Une main toucha l'épaule du psion, qui lâcha immédiatement le contact. L'orquesse lui fit signe de sortir sur le pallier. Un homme en livrée se tenait là. Aucun doute ne planait sur son identité: il s'agissait de l'un des major d'homme de l'Impératrice Evalia.

descriptionZadora Zenty, Seigneure des Brumes EmptyRe: Zadora Zenty, Seigneure des Brumes

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"- Avez-vous eu des résultats? "
Le major d'homme n'était guère sympathique, le psion aurait préféré qu'on le laisse en paix. Que pouvait-il bien lui dire, ça ne faisait que quelques heures qu'il était là. Personne ne se rendait compte des difficultés qu'il éprouvait! Il se força a penser à la récompense qu'on lui avait promise, mais il ne vit que sa tête séparée de son cou. Il répondit d'une vois plus hésitantes qu'il ne l'aurait voulu:
"- Je progresse, mais le choc a été fort et elle n'arrive pas à accéder à ses souvenirs récents. Je suis obligé de la faire remonter le fil du temps. Ça va prendre plus de temps que je ne le pensais.
- Et bien dépêchez-vous! L'Impératrice n'est pas connue pour sa patience!"
L'homme en livrée passa l'ongle de son pouce sur son cou en grimaçant, puis s'en alla. Le psion se rendit compte qu'il suait, il alla donc se rafraîchir avant de retourner près de sa patiente.
Cette fois-ci, le contact se fit facilement, l'esprit de Dame Zadora ne lui défendit pas l'accès. Mais le psion arrivait au milieu d'un débat entre les multiples personnalités de l'Inquisitrice où il n'avait aucune place. Il mit un temps avant de comprendre qu'elles parlaient encore de l'éducation qu'avait reçue la Seigneure des Brumes:
*A partir de ce moment là, je suis officiellement devenue apprentie inquisitrice. J'ai arrêté les basses corvées pour prendre place sur les bancs du séminaire. J'ai pu découvrir les honorables préceptes de Sorenssen.
Et comment les violer en toute impunité à l'intérieur des murs du temple. Tout ce que je connaissais du monde s'opposait à ces principes moraux, j'ai vite compris que la seule loi du monde est celle de l'intérêt.
J'ai aussi pu me rendre compte qu'être l'unique femme dans un séminaire de trente moines est un moyen très efficace pour découvrir que les corvées ont de "bons" côtés.
En effet, durant les quatre ans où j'ai suivit les cours avec eux, j'ai plus souffert qu'en dix ans passés à dormir sur le sol de la cuisine. Je n'ai tenu le coup que grâce aux interrogatoires avec mon maître.
Je vous passerai les douloureux détails. Ces garçons avaient l'esprit corrompu par leur éducation dans ce lieu infernal où l'hypocrisie était la reine dans toutes les relations.
Mais je suis devenue plus forte, plus résistante, plus dure! Je suis capable de ne plus ressentir aucune douleur physique, ni aucune pitié m'empêchant de faire mon travail!
Ni aucun autre sentiment semble-t-il.
Pourtant, je réussis à me faire apprécier de certains prêtres. Grâce à cela, je pus avoir accès à des documents dont la plupart des étudiants ignoraient jusqu'à l'existence. J'appris beaucoup de choses sur les dieux de Kalamai… ainsi que sur les différents peuples de l'empire.
J'envisageais d'en apprendre le plus possible, afin d'être capable d'être opérante en cas d'interrogatoire sur n'importe quelle race.
Parallèlement, l'histoire m'en appris beaucoup sur la manière de manipuler les peuples et les gens, politiquement.
Alors que je terminai la série de livre sur l'intéressant peuple des gnomes et leurs inventions, le malheur se produisit: le vieil homme qui m'avait aidé tomba malade et, malgré mes soins attentifs et dévoués, mourut.
Il me céda la clé qui donnait à son cabinet privé, avec les terribles objets de torture qu'il contenait.
Mais je n'eus pas le temps d'en faire quelque chose, car certains prêtres, jaloux de moi depuis le début, en profitèrent pour me faire passer pour une incapable et me faire retourner parmi les esclaves.
*
Comme le ton de la conversation commençait à monter, le psion se dit qu'il lui fallait intervenir. Il fit sentir sa présence par différentes remarques, ce qui finit par calmer les voix. Il put alors reprendre contact avec l'esprit de Zadora:
* "- Il faut que vous essayez d'avancer un peu, Ma Dame. Ces débats stériles ne nous avanceront pas. Vous êtes blessée et il nous faut savoir d'où viennent ces blessures pour vous aider à guérir.
- Je m'en excuse. Je ne m'en rends pas compte. Que ce passe-t-il… dehors?
- L'Impératrice s'impatiente. Vous travailliez pour elle lors de votre… accident.
- Ah ?
" *

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