D'où les bonhommes sont partis
Trois jours de voyage avaient emmenés les deux compères au pied de la ville de Bacre. Ces trois jours avaient commencés par un grave dilemme logistique.
Il avait vite paru évident que la chèvre ne survivrait au voyage sur le flanc à grande vitesse sur la route impériale. Or, pour Grognar, une chèvre devait marcher comme une chèvre, c'est à dire au sol, sauf que soit Grognar allait trop vite, soit la chèvre trop lentement, mais bon, il avait fallu se poser et discutailler d'un plan de marche.
Donc, par intermittence, L'Ardonien courrait et Grognar portait la (feignasse de) chèvre et le reste du temps, l'Ardonien marchait en tenant la chèvre et Grognar trouvait le temps long.
Bref, au bout du compte, le résultat était là, il se trouvait là, devant les portes de Bacre.
Qu'est-ce que c'est que ce bordel? C'est l'carnaval? Faut retirer nos gaudasses pour rentrer?
L'Ardonien dû reconnaitre que le spectacle avait de quoi surprendre. Ils faisaient face à une grande place de marbre blanc, tout en dalle, réfléchissant le soleil. ça et là, des fontaines, des statues, des oeuvres architecturales ou autres, des temples, qui donnaient un rendu assez saisissant. Et la foule... Tout en toges et robes diverses, marchant calmement, de tout ceci ressortait une zone terriblement paisible.
Peut être que d'autres aurait contourné la ville, modifié leurs plans. Surement même. Peut être une présence était-elle à l'oeuvre? Ou peut-être le pouvoir venait-il de la foi de toute une ville? Toujours est-il que les hommes de guerres normaux n'auraient sans doute pas pu entrer dans ce lieu, parce que personne ne peut entrer dans un lieu qui n'est pas le sien.
Un peu comme un lion, arrivant face à l'océan, ne se dit pas, tiens, je vais y rentrer et vivre avec les poissons.
Peut être certains penseraient que L'Ardonien avait eu son comptant de promenade de chèvres et qu'il avait hâte de se poser quelque part. Plus probablement, on avait là un homme qui, après avoir traversé un océan dans une embarcation de fortune, avait égoutté son chapeau et s'était engagé dans un désert, et donc, ceci, ce lieu, c'était simplement un nouveau monde sur sa route.
Il entra en ville.
Grognar avait décrété que le chemin était indiqué par l'encapé, et Grognar, étant un géant à cheval sur ses principes, le suivi sans se poser de questions, malgré son statut de géant qui "réflexionne".
Les deux voyageurs déambulaient lentement dans la ville, regardant avec un certain émerveillement cette cité qui ne ressemblait à aucune autre.
Tout d'un coup, des cloches se mirent à teinter dans tous les coins. Aussitôt, tous les habitants se mirent en tailleur et commencèrent à méditer avec une concentration tellement intense qu'elle en était palpable.
Seules deux personnes restèrent debout, Grognar et L'Ardonien, qui passèrent entre les corps, pour finalement s'arrêter et contempler cet océan méditatif.
Pragmatique, la chèvre, à leur coté, profita de cette pause pour commencer à brouter la toge la plus proche, visiblement à son goût.
Trois jours de voyage avaient emmenés les deux compères au pied de la ville de Bacre. Ces trois jours avaient commencés par un grave dilemme logistique.
Il avait vite paru évident que la chèvre ne survivrait au voyage sur le flanc à grande vitesse sur la route impériale. Or, pour Grognar, une chèvre devait marcher comme une chèvre, c'est à dire au sol, sauf que soit Grognar allait trop vite, soit la chèvre trop lentement, mais bon, il avait fallu se poser et discutailler d'un plan de marche.
Donc, par intermittence, L'Ardonien courrait et Grognar portait la (feignasse de) chèvre et le reste du temps, l'Ardonien marchait en tenant la chèvre et Grognar trouvait le temps long.
Bref, au bout du compte, le résultat était là, il se trouvait là, devant les portes de Bacre.
Qu'est-ce que c'est que ce bordel? C'est l'carnaval? Faut retirer nos gaudasses pour rentrer?
L'Ardonien dû reconnaitre que le spectacle avait de quoi surprendre. Ils faisaient face à une grande place de marbre blanc, tout en dalle, réfléchissant le soleil. ça et là, des fontaines, des statues, des oeuvres architecturales ou autres, des temples, qui donnaient un rendu assez saisissant. Et la foule... Tout en toges et robes diverses, marchant calmement, de tout ceci ressortait une zone terriblement paisible.
Peut être que d'autres aurait contourné la ville, modifié leurs plans. Surement même. Peut être une présence était-elle à l'oeuvre? Ou peut-être le pouvoir venait-il de la foi de toute une ville? Toujours est-il que les hommes de guerres normaux n'auraient sans doute pas pu entrer dans ce lieu, parce que personne ne peut entrer dans un lieu qui n'est pas le sien.
Un peu comme un lion, arrivant face à l'océan, ne se dit pas, tiens, je vais y rentrer et vivre avec les poissons.
Peut être certains penseraient que L'Ardonien avait eu son comptant de promenade de chèvres et qu'il avait hâte de se poser quelque part. Plus probablement, on avait là un homme qui, après avoir traversé un océan dans une embarcation de fortune, avait égoutté son chapeau et s'était engagé dans un désert, et donc, ceci, ce lieu, c'était simplement un nouveau monde sur sa route.
Il entra en ville.
Grognar avait décrété que le chemin était indiqué par l'encapé, et Grognar, étant un géant à cheval sur ses principes, le suivi sans se poser de questions, malgré son statut de géant qui "réflexionne".
Les deux voyageurs déambulaient lentement dans la ville, regardant avec un certain émerveillement cette cité qui ne ressemblait à aucune autre.
Tout d'un coup, des cloches se mirent à teinter dans tous les coins. Aussitôt, tous les habitants se mirent en tailleur et commencèrent à méditer avec une concentration tellement intense qu'elle en était palpable.
Seules deux personnes restèrent debout, Grognar et L'Ardonien, qui passèrent entre les corps, pour finalement s'arrêter et contempler cet océan méditatif.
Pragmatique, la chèvre, à leur coté, profita de cette pause pour commencer à brouter la toge la plus proche, visiblement à son goût.