L'Épopée du Commandant (ouvert à tous)

Cela faisait quatre jour qu'il marchait. Il avait faim et soif, ses rations s'étant épuisées depuis la journée précédente. Il marchait sans but, passant à travers forets et champs, là ou Sorenssen allait le conduire. L'armure et l'épée de facture outremerse lui pesait presque autant que sa conscience. Tout les gens qu'il appréciait étaient soit morts, soit surchargés par le poid de leurs actions. Nathaniel était condamné à l'exil, Fardall devenu empereur, le paladin Simuel disparu... Son monde avait changé.

Il arriva près d'un ruisseau, mais il ne le vit jamais tant il repassaitles scènes qui avait gravée tant de choses dans sa mémoire. Cependant, il manqua le pont et s'écroula dans le cour d'eau, et sa tête heurta une pierre.

Dartoil revenait d'une expédition avec une petite armée. Il aimait bien partir lui même à l'aventure, cela lui rappelait l'époque ou il était commandant, et ou ses ordres se limitait à la stratégie de mener une armée à la victoire.

Mais aujourd’hui ce n'est plus pareil, depuis la mort de Maître Argnor, il a de nouvelles responsabilités bien plus importantes, et il ne peut plus être toujours partie pour l'aventure.

Il suivait lentement à cheval un ruisseau, profitant de ce moment qui lui rappelait le passer. Il vit alors un homme dans le ruisseau, sa tête reposait sur une pierre, hors de l'eau, mais du sang avait coulé, la pierre l'avait sauvé de la noyade mais l'avait t'elle condamné à une autre mort?

Il ne l'avait encore jamais vue, ce qui n'était guère étonnant vu son inexpérience en diplomatie. Il pouvait aussi bien être un allié qu'un espion ennemie, mais vu son état il ne pouvait pas le laisser ainsi.

Il fit signe à l'un de ses hommes de le suivre, rapidement les pieds dans l'eau, ils sortirent l'homme de l'eau pour le ramener sur la terre.

Alors qu'il regardait si cet homme était toujours en vie, il fit appeler un de ces médecins de guerre qui l'avait accompagné dans le cas ou ils auraient fais une mauvaise rencontre.

Celui-ci vint aussitôt auprès de l'homme mal en point pour lui donner des secours.

Quelques temps après avoir été soigné par le médecin, le commandant ouvrit enfin les yeux. Il vit tout d'abord une lueur blanche. Puis, allant en s'affinant, il commença à percevoir les couleurs que portaient les gens à l'entour de lui. Il distingua deux célestiaux. Le premier était en trant de terminer le bandage qui ornait maintenant son front, et le deuxième le regardait d'un air soucieux.

Il sortit le sabre qui l'accompagnait depuis longtemps. Il se retrouva face à quelques autres lames, mais il leva son autre main et dit:

Du calme... Du calme.. Je ne veux pas me battre, du moins pas pour l'instant. Je voudrais juste utiliser cette lame pour m'aider à me lever.

Une fois debout, il regarda son débiteur, et dit d'une voix douce qui contrastait avec la dureté sauvage de son visage.

Merci... Je vous en doit une... Mais qui êtes vous donc?

Alors que le médecin finissait le bandage, l'homme sortit un sabre. Plusieurs soldat sortirent aussitôt leurs armes, Dartoil regardait l'homme sans réagir à cette éventuelle menace, de toute façon les soldats étaient là.

Suite aux premières paroles de l'homme, Dartoil fit un signe demandant aux gardes de ranger leurs armes. L'homme se leva et ne semblait aucunement agressif. Il pris alors la parole pour demander qui ils étaient. Dartoil pris alors la parole.

Nous sommes de Rotergan, je me nomme Dartoil. Et vous, qui êtes vous et que faites-vous ici dans un tel état?

Dartoil n'avait volontairement pas précisé qu'il était le nouveau dirigeant de Rotergan, après tous, il ne savait pas qui était cet homme, ni ces intentions.

Une chose, une seule chose, fit croire au commandant que l'homme qui venait de s'exprimer n'était pas qu'un simple soldat. Ses yeux. Tandis que ses paroles étaient lancées sur un ton neutre, ses yeux le surveillait, l'évaluait, comme si il était un fauve prêt à se lancer sur ses hommes. Cependant, il ne pouvait pas être lieutenant, car sa voix était trop bien contrôlée, et ses hommes lui obéissait au moindre des ses commandements. Il prit la parole à son tour, espérant ne pas dévoiler son identité, ce qui mettrait fin`à son pèlerinage, mais en restant pacifique pour ne pas provoquer ces guerriers, car il connaissait ses forces et il savait qu'il ne pourrait tenir tête à la division entière. Il était un chevalier, un commandant, pas un tueur...

Je viens en paix. Je ne suis qu'un homme tourmenté qui cherche à accomplir une promesse qu'il avait faite à un ami. Avant, j’étais un homme influent, mais je retrouverais mes fonctions que lorsque le destin l'aura décidé.

Je ne sais pas ou je suis, ni pourquoi je me suis retrouvé près de vous. Tout ce dont je me rappelle, c'est la sensation du sol s'écroulant sous moi, et un noir total...

Puis-je vous poser une autre question? J'aimerais savoir pourquoi tant d'Hommes armés circulent ici? Il y aurait-il une guerre? Un conflit?

Alors que l'homme répondait à sa question tout en restant imprécis, Dartoil observait son allure et ses mouvements. Il ne pouvait s’agir d'un espion ennemi qui aurait été blessé et atterrit ici. Néanmoins sa réponse ne le satisfaisait pas, comment ne peut-on se souvenir de ce que nous faisions ici?

L'homme venait de lui poser une question concernant ses hommes, il pris alors la parole.

Une guerre... non, mais nous avons récemment reçut plusieurs attaques venant des Géants. Rotergan étant tous proche d'ici, nous préférons devancer une éventuelle autre attaque plutôt que de mettre en danger la ville et ses habitants.

Dartoil marqua une légère pause puis enchaîna.

Vous dites avoir été un homme influent, qu'est ce qui a bien pu vous arriver pour que vous ne sachiez même plus ou vous êtes en Scitopole?

Dartoil sentait bien que cet homme cachait quelque chose, mais il lui fallait savoir si c'était un allié ou un ennemi de Scitopole.

L'étonnement se lisait sur le visage mal rasé du commandant. Il avait parcouru tout ce chemin entre la frontière de Mésolongion et Scitipole en si peu de temps? Il fouilla dans sa mémoire, se rapellant depuis combien de temps il avait parcouru le monde sans avoir pensé à sa terre natale. Il s'imagina que Sorenssen, son dieu, avait décidé du chemin qu'il devait suivre, et cela le rammennait au point de départ de sa nouvelle vie.

La question du chef de l'expédition le fit sourire. Cet homme ne devait pas avoir vécu assez près de la politique et des piles de travaux nécessaires à la réalisation des projets. Il choisit de répondre à la question d'un ton évasif, car il ne voulait pas qu'il découvre qui il était, et qu'il change totalement la manière qu'il avait de se comporter en sa présence.

J'était au service d'une grande armée, mais j'ai désobéit aux ordres que mon maitre m'avait donné, et j'ai trahi les engagements que j'avais juré à mon chef d'armada. Pour ces deux crimes, on m'a demandé d'aller accomplir un pélerinage pour sauver mon âme, ce que j'était en train d'accomplir, mais je me suis perdu dans mes pensées, oubliant toute notion du temps et de l'espace.

Je suis un chevalier. J'essaie du mieux que je le peux de suivre le chemin que mon dieu, Sorenssen, à tracé pour moi. Je ne peut te dire ce que je vient faire, ni ce que je vais accomplir, car je ne le sait pas moi même. Sache toutefois que je ne ferait rien pour trahir l'empire, sauf si l'empire me trahit en premier.

Une grande armée vous dites? Et de quels armés s'agit t'il?

Tout en prononçant cette question, il sentait que cet homme n'avait pas envie de s'étendre, ce qui se comprenait, tous comme on se pose des questions sur ses intentions, il peux s'en poser sur les nôtres.

Il avait prononcé le nom de son dieu, ce qui jouait énormément en sa faveur, mais des questions se posaient... il disait avoir fait de fautes graves, mais si il cherchait réellement à nuire, il n'aurait pas donné cette information qui pourrait le faire mal voir.

Finissant par se convaincre que cet homme ne pourra jamais lui donner avec certitude l'information de savoir si il pourrait être dangereux ou non pour Scitopole, il décida de changer de stratégie et reparla avant même d'attendre la réponse à sa première question.

Nous pourrions vous escorter jusqu'à Halicarnasse, qu'en pensez vous?

Halicarnasse... Le siège du palatin... L'idée n'était pas mauvaise, surtout qu'un temple immense de Sorenssen se trouvait à cet endroit. Et, il fallait qu'il se l'avoue, un peu de compagnie lui manquait. Il c'était habitué à la présence casi permannente de la compagnie Ardente ou des membres de sa corporation qui l'accompagnaient.

J'accepte votre proposition. Nous irons à Halicarnasse. Mais avant j'aurais un léger détour à faire, si cela ne vous dérenge pas.

Une idée germait dans son esprit. Montfort... Depuis les quelques années ou il avait fait croisade contre l'empire d'Enguerrand et s'occuper de sa corporation, il n'avait jamais retourné aux ruines de son royaume.

La nouvelle stratégie semblait plus efficace puisque l'homme acceptait. Il savait qu'à Halicarnasse, les gardes réagiront si c'est un ennemie de Scitopole, d'autant que lui même n'était encore que peux connu là bas, ce qui empêcherais tous faussement de jugement des gardes.

Mais une question persistait encore, l'homme ne savait pas pourquoi il était ici, mais il voulait tout de même faire un détour avant d'aller à Halicarnasse. Aurait t'il mentit? A t'il toujours eu l'intention de ce rendre dans un endroit précis qui nous obligerait de faire un détour?

De toute façon, il savait que le seul moyen de le découvrir était de s'y rendre.

Un détour? Ou voulez vous aller avant de nous rendre à Halicarnasse?

Maintenant, il ne pouvait que faire confiance à celui qui l'accompagnait. Les forces en présence ainsi que la manière dont cette personne réagissait face à ses réponses indiquait clairement qu'il était en parfait contrôle de la situation, et si cette personne voulait le mettre à mal, il ne pourrait rien faire contre lui.

Vous vouliez savoir où nous irons? Vers mon passé, un vaste champ de ruines...

Il espérait que cette réponse allait convaincre le célestial car il n'en avait aucune autre à fournir. Il devait seulement aller voir une dernière fois ce que sa lande était devenue à la suite du passage du temps et des armées lors de la guerre contre l'empereur.

Comme il s’y attendait, la réponse était une fois de plus très vague. Mais il n’insista pas, il s’avait très bien qu’il n’aurait sa réponse qu’en étant sur place et en le voyant par lui-même.

Il donna des consignes à ses hommes afin qu’une grande partie retourne en Rotergan pour la sécurité de la ville. Ses ordres furent rapidement exécutés, la grande majorité des troupes était alors sur le départ.

Il restait néanmoins plusieurs soldat qui s’étaient rapprochés de Dartoil et de l’humain.

Nous n’allons pas en croisade, il est inutile de se déplacer avec une armée, ces soldats seront suffisants pour la sécurité de notre voyage, nous ne sommes pas non plus en territoire ennemi.

Puisque nous devons faire un détour dont vous êtes le seul à connaître la destination, je vous laisse le soin de nous guider.

Dartoil gardait une voix amicale, même si il comptait bien rester sur ses gardes pour éviter de tomber dans un piège.

La route était longue d'ici à son ancien royaume, donc le commandant des combattants décida d'engager la discussion avec celui qui semblait le ''garder''. Puisqu'il ne connaisait pas le nom de son interlocuteur et qu'il ne savait pas tellement ou se trouvaient les terres de Rotergan, il fallait trouver un sujet qui ne concerneraient pas des enjeux politiques, pour que la discussion s'opère avec la plus grande amicalité possible.

Un sujet lui revint en mémoire. Tout à l'heure, le célestial avait posé la question sur son appartennance à une grande armée, et il souhaitait maintenant s'ouvrir un peu sur se sujet, tout en essayant de garder son anonymat.

Tout à l'heure vous voulliez que je vous parle de mon appartenance à une grande armée, et bien soit. Je faisait parti de la grande alliance de la lumière. J'ai croisé le fer avec des ennemis du nouvel empire, mais je n'ai pas beaucoup de mérite à cela, car j'était en infiltration à l'intérieur de la citadelle au moment ou le siège de la capitale a eu lieu. J'ai toutefois accompli plusieurs petits exploits, nottament secourir les prisonnier d'occient-parlat, mais je suis le seeul, je crois, à avoir survécu au sabre de Nathaniel, le mercenaire des légendes.

J'étais agréablement surpris lorsqu'il commença à me donner une réponse à une question dont j'étais persuadé qu'elle resterait sans réponse. J'écouta alors son réci, très intéressant.

Je n'ai pas participé à cette guerre, je suis sans doute trop jeune... Mais j'en ai beaucoup entendu parlé. Mais vous devez être un sacré guerrier pour avoir pu survivre à une telle épreuve...

J'espérais qu'il allait m'en apprendre plus sur cette guerre et sur ces exploits, cela m'intéressait grandement, et puis cela permettait aussi de passer le temps pendant ce long voyage. En tous cas, pour la première fois, l'humain commença à parler de son passer avec précision... commença t'il a prendre confiance en nous?

Après une dernière courbe sur la pente ascendante d'une colline, ils se retrouvèrent au sommet d'une crête surplombant une vaste étendue de terres. Sur celles-ci, on pouvait y apercevoir de nombreux amas de ruines, dont celle d'un fort tout à fait convenable. Le chevalier Ardent se retourna vers ceux qui l'accompagnaient, et leur dit:

Bienvenue dans mon royaume, le royaume de mes souvenirs et de ma honte...

Puis il se dirigea vers un endroit précis en suivant un chemin qu'il connaissait dans la falaise, sans attendre de voir si ils le suivaient encore. Malgré le fait que les hommes de Rotergan se déplaçaient avec agilité parmi ce piège de pierres instables qui pouvait à chaque instant leur coûter la vie, ils perdirent la traces du commandant, qui avait fait parti de ceux ayant construit ce passage, donc il en connaissait les moindre recoins.

Arrivés à la fin du parcours qui avait failli leur coûter de nombreuses blessures si l'entraide qu'ils s'étaient procurés entre eux n'avait pas été digne du paladin qui les commandait, ils virent le baluchon de leur compagnon de voyage posé délicatement sur un rocher. Le sentier sur lequel ils se trouvaient se dirigeait vers un jardin qui était entouré par de nombreux plants de roses sauvages. Il était facile de deviner que le voyageur s'était dirigé dans cette direction.

À l'intérieur de ce jardin se trouvait une petite idole de Sorenssen, le montrant pourfendant des démons, et juste un peu plus loin se trouvait un vaste mur de pierre couverts de noms, le monument funéraire dédié aux morts commis par le passage de l'armée impériale. Devant ce témoignage du passé se trouvait le commandant, assis sur ses talons, qui laissait transparaître des sanglots.

Voici l'ampleur de ma peine. Et pire encore sont les souvenirs que j'ai du moment où j'ai trahi le serment que j'ai fait au chef de la garde divine.

Je crois que vous avez mérité de connaître mon nom, et aussi qui je suis. Je suis Ardent de Montfort, et présentement je suis le chef d'une des grandes corporations de Kalamaï, celle des combattants. Je suis l'héritier d'un royaume déchu, et tout ce que je cherche présentement est le repentir de mes fautes.

La vision de telles ruines n'était pas inconnue à Dartoil, elle lui rappelait bien trop Rotergan quand Maître Argnor fût tué. Alors que l'homme leur indiqua qu'il s'agissait de son royaume et donc qu'ils étaient arrivés à destination, Dartoil voulut dire quelque chose, mais il était déjà trop tard.

L'homme s'était déjà engouffré dans la falaise, Dartoil et ses hommes essaya de le suivre, mais ils se rendirent rapidement compte qu'aller aussi vite que lui dans un chemin si dangereux et inconnu serait du suicide. Dartoil fît alors ralentir le pas, il était hors de question de risquer la vie de ses hommes alors que rien n'indiquait que l'humain pouvait être une menace.

Après un parcours difficile, ils arrivèrent dans un jardin, Dartoil vit l'idole de Sorenssen et ne pu s'empêcher de mettre son poing sur son coeur e de s'incliner face à ce portrait. Alors qu'il se redressait et se dirigeait vers l'humain, celui-ci se présenta enfin.

Je ne connais pas l'étendu de vos fautes, mais si vous êtes toujours le chef de la corporation des combattants, c'est bien que vous faites toujours honneur à Sorenssen et à Kalamai.

Je sais très bien qu'elle effet ça fait de voir un royaume que l'on chérie en ruine, mais aussi et surtout les nombreux êtres chers morts... Mais là où je vous comprends moins, c'est pourquoi vous laisser ce royaume dans cet état. Pourquoi ne reconstruisez-vous pas votre royaume en l'honneur de ceux qui ont péris ici?

Ses paroles avaient été prononcées d'une voix assez forte, le souvenir du passé de Rotergan remontait si fort à la vue d'une vision similaire qu'il ne pouvait s'empêcher de les exprimer.

Il regarda le seigneur dans les yeux, et celui ci put voir quelques larmes que le commandant refusait de laisser couler. Puis, il adressa la parole au chef du groupe avec un petit rire plein de désespoir:

C'est très simple. La totalité des femmes et enfants ont été violés et tués, pendant que les hommes, moi y compris, étaient partis défendre une caravane marchande. Depuis, nous sommes partis en guerre, et le temps nous a manqué pour restaurer notre seigneurie.

Cependant, je ne crois pas que j'aurais le courage de reconstruire ce royaume. Tant de souvenirs y sont reliés, et ces ruines me rappellent à ce que je suis, un simple homme.
Tout en se levant, le commandant demanda, tout en observant les ruines et en essuyant ses larmes:

J'espère ne pas vous avoir perturbé par mes paroles. J'aimerais que nous nous remettions en route. J’ai un long chemin devant moi.

Les paroles de l’humain faisaient hésiter Dartoil pendant un instant, l’hésitation était entre la peine ressentit de l’humain et c’elle de son passé similaire, il finit néanmoins par répondre.

Ces ruines sont aussi votre passé, peut-on rester vivre dans le passé ?

Et vos hommes, quand penses t’il ? Etes vous tous destinés à ne pas avoir le droit de refaire votre vie ? Biensur le passé ne sera et ne doit jamais être oublié, mais il ne sert à rien d’y rester éternellement sans jamais se relever… Il doit au contraire vous permettre de devenir plus fort !

Avoir un lieu de repos qui nous est propres est important, même si vous pouvez toujours trouver d’autres lieux de repos temporaire, ça ne pourra jamais être pareil.

La réponse d'Ardent fut catégorique. Personne ne semblait comprendre pourquoi il faisait les choses comme il le faisait. Il fallait que cela soit clair, avant qu'il puisse passer à autre chose.

Vous savez, célestial, il y a longtemps que je ne veux plus être seigneur. Mes hommes me suivent par loyauté, même si leur serment est désuet depuis la chute de mon royaume. Je ne veux plus m'occuper d'un village, et de profiter de ce que la sérénité et de ce que la tranquillité peut m'apporter.

Je suis devenu un chevalier. Je ne vis que pour me battre et pour servir. L'endroit dans lequel je me sens le plus reposé et le plus en paix avec moi même, c'est en plein coeur d'une bataille. Je suis le commandant des combattants. Je vis pour combattre. Je n'ai pas la bravoure du paysan qui reconstruit sa ferme après les inondations, je fais parti de ceux qui vivent pour les choses les moins durables de la vie, c'est à dire la vie elle même.

Le combat est nécessaire pour un homme, car il l'aide à se forger une personnalité et à évacuer les tensions. Mais chaque homme doit choisir son combat. J'ai choisi le mien. J'ai appris à maîtriser les armes pour sauver ceux qui le méritent.

J'ai appris du passé. Je ne suis pas destiné à gouverner une seigneurie, mais à prendre des vies pour aider le sort de Kalamaï.
Il sortit le sabre qu'il avait hérité du mercenaire Nathaniel, puis le planta à coté de lui dans la terre
Cette lame m'aide. Elle est l'instrument qui accomplit une partie de mon destin. pour chaque vie prise au nom du devoir envers Kalamaï et de la paix, je me sens à chaque fois un peu mieux. Quand je repasse chaque bataille auquel j'ai participé, j'oublie peu à peu mon passé, et je me concentre sur mon présent.

Les dieux m'ont créé ainsi. Je les ai pardonnés il y a longtemps. Il ne me reste qu’à finir mon pèlerinage pour voir si ils me pardonnent.

L’humain semblait avoir pris et accepté son sort et rien de ce qu’on pourrait lui dire n’y changerait quelque chose. Dartoil le compris lors de ses dernières explications, il prit sur lui de ne pas insisté, acceptant ainsi le choix de cet homme.

Bien, puisque vous semblez être sur de vous et de votre choix, je n’insisterais pas d’avantage.

Nous devrions repartir maintenant, avez-vous d’autres escales à faire avant de nous rendre à Halicarnasse ?

Attendant la réponse, Dartoil fit un signe de la main vers un de ses soldats qui, aussitôt, interpella les autres et commencèrent tous à se préparer pour un départ imminent.

Enfin, quelqu'un avait compris ce qu'il voulait dire... Rares étaient ceux qui acceptaient ses paroles sans discuter, et accepter encore de marcher avec lui sans haine, peur ou colère. La seule autre personne ayant accepté aussi bien les fait étais son lieutenant, Ignak, et il se rapellait très bien de la scène...

Non je n'ai plus d'arrets à faire... Partons vite...

Il se mit en route , tout en sachant pertinamment que le celestial allait le suivre...Mais comme lui, il ne savait pas où le destin allait le mener.

Les soldats étaient prêts, le simple geste de Dartoil avait suffit ce qui s'expliquait par le fait que les soldats présents étaient ceux qui combattaient sous le commandement de Dartoil avant que Maître Argnor fut tué.

Ils avaient pris le chemin en direction d'Halicarnasse, Dartoil resta un moment sans dire un mot, semblant songeur après les paroles formulées dans ces ruines.

Au bout d'un moment, il finit tous de même par ré-aborder le sujet, mais sans colère et sur une orientation bien différente.

Veuillez pardonner mon attitude de tout à l'heure, je n'aurais pas dû être aussi insistant ni même vous dire ce que vous deviez faire.

Si j'ai agis ainsi c'est que mon passé a des similitudes avec le vôtre...

Il s'arrêta un moment, comme si pour lui il était difficile de parler ou même pensé à son passé, puis il continua.

Tout comme vous, je suis avant tout un combattant, et j'étais au commandement d'une armée au service de Maître Argnor de Rotergan. Mais le destin en a voulut autrement, Maître Argnor fut tué et Rotergan détruit alors que j'avais été envoyé combattre un autre ennemi.

Dartoil s'arrêta à nouveau, c'était la première fois qu'il se confiait à un inconnu.

L'attention du commandant fut aussitôt portée sur le jeune homme, bien que l'instant précédant il était perdu dans ses pensées. Il disait être comme lui, mais un homme pouvait-il seulement comprendre ce qu'il vivait? Son royaume était parti en fumée par sa faute, tout comme la vie des gens qu'il aimait.

Une colère l'anima quand il pensa que cet homme ne pouvait rien comprendre, puis l'émotion se changea en désespoir. Pourquoi les dieux se montraient si cruels? Pourquoi quelqu'un d'autre devait voir son royaume poussé à la ruine? Il essaya d'équilibrer le ton de sa voix pour qu'il semble neutre, puis il dit:

Tu ne sais pas à quel point je peux te comprendre...

Il continua son chemin encore un peu, puis il repris la parole.

Tu dis être un combattant? Sache qu'il existe une place pour toi dans ma corporation. Lorsque nous nous séparerons, sache que j'enverrais un message à Ignak, mon lieutenant, qui est en charge de la corporation en mon absence. Tu n'auras qu’à passer par la capitale impériale pour que ton entrée dans la corporation soit officielle.

Dartoil ne raconta pas d’avantage son passé, c’était déjà très dur d’en avoir dit autant.

Croiser un homme qui aurait vécu une expérience similaire à la sienne tout en ayant choisit une voix différente ne pouvait être un hasard, surtout qu’ils vénéraient tous les 2 le même dieu. C’était donc forcément la volonté de Sorenssen.

L’homme lui proposa alors de rejoindre la corporation des combattants.

Cette proposition me touche mais…

Rotergan étant en Scitopole, je me dois de la défendre également. C’est pourquoi j’ai récemment effectué une demande auprès du Seigneur Faraël afin de rejoindre la Ligue Scitopolienne.

Peut-on vraiment rejoindre 2 causes même si elles ne sont pas contradictoires ? Qu’arriverait t’il si je recevais en même temps 2 missions différentes venant de chacune d’elle?

Un sourire éclaira le visage terne du commandant. Ils étaient dans la même Armada en plus! Une raison de plus de penser que cet homme méritait d'entrer dans sa corporation, si Faraël le croyait digne de confiance!

Il y a une différence entre une Armada et une corporation. La corporation comporte tous les gens ayant un but commun, comme la corporation des arcanes qui regroupe tous les lanceurs de sorts. C'est une organisation générale, et ces buts sont habituellement dictés par leur chef ou par l'empereur, mais aucune cause personnelle n'est en lien avec les missions dictées par celle-ci.

Un serment est exigé par la corporation pour ne pas trahir ses intérets, mais aucune promesse n'est faite en rapport avec les ordres et le commandant. La contribution qu'un seigneur doit donner à la corporation est volontaire, et il est toujours possible de refuser toutes missions et aventures qu'elle propose.