Sotame et Éolia… Ainsi, il avait découvert le nom du musicien et du membre de la corporation des ombres. Cela n’avait pas été très difficile à découvrir, puisque la musique avait cessé pour céder place au dialogue. Au moins cela faisait deux personnes de plus à qui il pouvait parler en pouvant utiliser leurs noms. Puisque rien d’autre ne le retenait, et surtout par soucis de laisser un peu de pudeur aux deux personnes, il se leva et quitta l’arbre contre lequel il s’était appuyé. Il se dirigea vers sa tente d’un pas nonchalant, se rappelant avec certitude des paroles chantées il y avait quelques instants. Il fit un saut par le wagon du convoi contenant les rations de nourritures qu’avaient emmené ses hommes, et il choisit une bouteille d’alcool fort. Il en but une longue rasade au goulot, puis continua sons chemin, pestant contre le fait qu’il s’était habitué aux boissons de ce type lorsqu’il était encore cavalier à la solde de l’impératrice. Il avait tant de choses à oublier…
Cependant, il ne pouvait pas boire jusqu'à ce que le breuvage perturbe les fonctions mnésiques de son cerveau, car premièrement, cela perturberait son réveil, et, plus important encore, cela irait à l’encontre d’une promesse qu’il s’était faite ils y a très longtemps. Jamais il devrait boire pour oublier son chagrin, et jamais il ne devrait boire pour se débarrasser de ses souvenirs, car il savait très bien que c’était ces deux choses seulement qui l’aidaient à devenir plus fort.
Il avança vers le lieu qui semblait être un point névralgique de l’animation du campement, mais en reconnaissant plusieurs personnes assez dignes d’intérêt, notamment la nouvelle élue comme conseillère de l’ombre, le couple qu’il avait vu tout à l’heure qui semblait être dans un état assez étrange, et Farlen, un de ses combattants. Il avait manqué le début, mais lorsque la conseillère partit avec l’autre vampire, il se dit qu’elle y était pour quelque chose. Les gardes de Luciole semblaient effrayants, mais il refoula ses sentiments de peur sous la carapace qu’il s’était formé, essayant seulement de se concentrer sur une chose, une flamme vacillant sur une chandelle. L’effet fut quasi-instantané : il perdit toute notion sentimentale et se sentait en harmonie avec sa conscience. C’était un exercice que tous ses cavaliers, ainsi que lui-même, avaient appris durant les premières années de leur apprentissage de cavalier, car rien ne pouvait plus effrayer qu’être sur le devant d’une charge, surtout lorsque l’on sait pertinemment que des lanciers nous barre le chemin, et rien ne pouvait détruire plus un homme que d’être partit trop loin de sa famille, surtout lorsque l’on possède des enfants.
Il continua sur son chemin vers sa tente, et remarquant Varatorn en pleine discussion avec ses gardes, il décida d’aller faire un petit rappel à l’homme qui se trouvait sous sa juridiction. Il approcha jusqu’au point ou ils arrêtèrent de parler, puis passa juste devant le guerrier en lui soufflant :
Si j’entends dire que vous avez causé du tort à quiconque se trouvant dans le convoi, je vous arrache le cœur…
Puis il continua son chemin vers sa tente en lui disant un peu plus fort :
De mes mains!
Une fois arrivé à sa tente, son écuyer lui enleva son armure et l’installa convenablement dans son lit. Il plaça ensuite quelques branches de plus sur le petit feu au centre de la tente, puis vérifia que tous les gardes soient jumelés en équipe de trois, et qu’ils surveillaient bien à la sécurité des autres et au seigneur commandant. Ces 24 hommes auraient droit à dormir dans un des wagons de la compagnie durant la longue marche du lendemain.
Hrp : Pensez à terminer vos RP dans cette section du voyage rapidement, car la suite en Édhesse arrive bientôt.