Le commandant s’approcha du tumulte causé par l’arrivée de l’inquisition sur la place centrale d’Hélicarnasse. Il savait qu’il n’avait pas grand-chose à faire, mais un seul regard dans la direction du combattant qui avait quand même risqué sa vie en sortant de sa cachette par sa faute, car il lui avait envoyé une lettre lui demandant de venir le rejoindre pour assurer la défense du convoi. La voix de Farlen résonna, et elle accentua la pression qu’il ressentait déjà à ce moment. Il se fit un bref effort de conscience, puis se retourna vers le lieutenant qui l’accompagnait en lui disant :
Prépare la compagnie… Il se peut que nous ayons de droit à une bataille de grande envergure, bien que je ne veuille pas tuer des civils, mais je n’ai pas le choix. Je ne veux pas vivre avec d’autres remords pour le restant de mes jours…
Il se dirigea vers Varatorn, brisant les lignes de l’inquisition car son rang le plaçait comme égal au chef de l’inquisition. De plus, quelque chose dans l’allure du commandant semblait dire que si quelqu’un le stoppait, il lui en cuirait. Il arriva dans le cercle de lames entourant Varatorn, puis dégaina prestement son sabre. Le chuintement de la lame créa quelques murmures dans la foule massée aux alentours, car de nombreuses rumeurs disait que cette lame était magique ou maudite, car elle avait été en possession du général ayant le plus dévasté Scitopole de son histoire, le général Nathaniel. Nombre de ces mêmes civils avaient vu cette lame à Zicondal, et c’était cette même lame qui avait donné la mort à son protecteur le plus dévoué, Gamuval, L’intendant de la citée régie par les Barka. Il fit un clin d’œil à Varatorn et à Farlen, qui avaient enfin compris ce que signifiait faire parti de la même corporation, puis se retourna pour faire face au grand pontife de Kalamaï, en tenant son sabre en garde basse. Il haussa la voix, et dans le silence qui avait suivi la sortie de la lame, elle semblait gronder comme le tonnerre.
Pourquoi L’inquisition veut prendre cet homme? Vous ne vous occupez pas de ceux qui sont contraire à la religion de Kalamaï? Je ne crois pas que le seigneur Varatorn vénère de faux dieux, sinon qu’il vénère Hassar avec une ferveur incomparable. Hé oui, qui dans Kalamaï à participé à autant de guerres, jusqu’au point d’en déclencher?
Je refuse que vous vous emparerez de lui, car il est en mission pour la corporation des combattants, et que vos motifs ne me suffisent pas. Si vous tenez à l’emprisonner, il faudra me tuer avant.
Et nous avant Ardent! Rugirent les trois cents hommes de la compagnie Ardente qui l’avait accompagné qui s’étaient équipé en silence pendant que leur seigneur attirait l’attention sur lui.
Vous voyez, maître inquisiteur, vous ne pouvez pas prendre Varatorn en évitant un bain de sang, Continua Ardent une fois que les cris se furent calmés, autant de ses troupes que des civils pris de peur. Il participe à la quête générale déclenchée il y a trois jours par l’empereur et il fait partit des protecteurs du convoi. Je ne pourrais pas dire la même chose de vous, qui n’avez pas envoyé de membres, même pas le plus humble des prêtres, pour nous aider à suivre le chemin que nous impose les dieux. Vous dévoilez votre présence seulement pour prendre des défenseurs, sans promettre d’envoyer des hommes nous aider.
Il ne voulait pas de cette bataille injustifiée, mais il n’aurait pas le choix si l’inquisiteur déclencherait la guerre. La balle était dans son camp, il espérait qu’il allait avoir assez de jugement pour l’éviter… Il rétabli sa garde, pis adressa une dernière parole à celui qui avait le pouvoir de décider d’éviter ou de causer un massacre.
Si vous voulez la guerre, commencez par venir chercher Varatorn, et vous viendrez rejoindre mes rêves.