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Le Repaire des parias, Prévèze du Sud

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Ranhort
Anar
6 participants

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En Prévèze du Sud, région la plus inhospitalière de tout Prévèze, les conditions de vie des habitants ont souvent été catastrophiques. Les différentes races se livraient à des guerres et pillages pour leur propre survie. La bestialité régnait en maître. Le palatinat ne s'en souciait que lorsque une rébellion contre l'autorité générale de Prévèze était à craindre, voila pourquoi la région n'était pas indépendante. A quelques lieues de la frontière avec la sous-région de la capitale, mais très loin de Méthone, le repaire des parias avait été le symbole de la réunification pour la région. Ce lieu de pur solidarisme avait été érigé en période d'absence de tout palatin aux commandes de la province. Apparaissant comme un petit village au milieu du paysage désertique de Prévèze, le repaire est très difficile à localiser et pourrait passer comme inaperçu pour ceux qui ne le connaissent pas.
Le Repaire des parias, Prévèze du Sud 124351372153

Le repaire s'était vite transformé en lieux de réunion et de rassemblement pour les fidèles anarchistes de Prévèze ainsi que les agitateurs. Mais si l'anarchie régnait, ce n'était pas le chaos et le repaire avait atteint un niveau de démocratisation inégalé dans tout l'empire. C'est uniquement par une assemblée formée de tous les habitants du repaire que des décisions étaient prises, à la majorité absolue. Il n'y avait aucun chefs ni responsables et n'importe qui pouvait émettre des vœux qui, une fois recueilli par des "transmetteurs" de chaque race, faisait l'objet d'un débat en Assemblée. Le défaut était bien sûr l'aboutissement à une dictature de la majorité qui écrasait toute velléité interne, mais la vie au repaire était largement plus digne de celle des autres habitants de Prévèze du Sud, qui pour beaucoup finissaient pour mourir de faim de soif ou de manque d'hygiène et de soins, la peste faisant des ravages dans cette région.

Le repaire était notamment à l'origine d'attaques très organisées sur des convois marchands, des nobles en voyage ou encore des troupes impériales, et même sur des autres bandits venant de Zakinthe pour piller la région et attaquer les villages. Globalement les habitants n'avaient rien à reprocher aux membres du repaire qui en plus les protégeaient des brigands.


Dernière édition par Anar le Dim 3 Jan 2010 - 18:02, édité 3 fois

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Le soleil commençait à décliner derrière les monticules sableuses de Prévèze. Les dunes de sable semblaient menaçantes, telles des vagues portées par la houle qui iraient se briser sur le camp des parias dans un tourbillon couleur quartz. Le repaire semblait si fragile face à la force de la nature et pourtant il se dressait fièrement malgré les caprices d’Adrien. Assis sur un rocher non loin du repaire, un imposant orque fixait ce paysage aride, perdu dans ses pensées.

Ranhort attendait un ami, très différent de lui. Furieux, bouillonnant, irréfléchi, partant au quart de tour, voila son caractère. Son ami, son "camarade" comme ils aimaient s'appeler, était beaucoup plus posé, en apparence au moins. Cet ami avait foi en ses idées et les suivait jusqu'au bout, il était borné et buté mais pas stupide. Avant de rencontrer Anar, l'orque était un bandit sans foi ni loi qui tuait et pillait pour sa survie et sa satisfaction personnelle. Comme il avait changé ! Il suivait une voie maintenant, il n'avait toujours pas de loi mais avait la foi, il avait la foi dans son ami. Aussi étrange que cela puisse paraître, lui et les autres parias du camp n'étaient pas forcément tous des idéalistes comme leur camarade à l'origine de leur union. Mais le charisme de l'homme les avait envouté et sortis de leur misère matérielle et spirituelle. Ils étaient devenus des fiers parias désormais !

Aujourd’hui avait lieu « l’assemblée des nouvelles », évènement important au repaire, qui avait lieu une fois par mois, peu avant le couché du soleil. Comme toutes les assemblées du repaire, l’ensemble de la population était convoqué sur la place centrale afin de prendre part aux débats et de voter les résolutions soumises. En l’occurrence, « l’assemblée des nouvelles » ne donnait jamais lieu à débat ni à résolution. Elle permettait aux différents informateurs du repaire de rapporter les nouvelles du continent et d’ailleurs. Si le repaire ne comptait pas plus de 10 000 habitants, ses sympathisants réparti dans tout Kalamaï se dénombre à plus d’une centaine de milliers. Ils se regroupent en petits villages à l’image du repaire, et reprennent souvent le nom de parias entre eux. De la création de tous ces lieux, le repaire de Prévèze en était indubitablement la source. De nombreux pèlerinage avaient lieu vers le repaire tout comme de nombreux parias du repaires voyageaient librement dans les autres provinces pour étendre et soutenir les mouvements de rébellion. Le résultat était un étonnant brassage de la population qui aboutissait à un renouvellement constant des habitants. Toute personne habitant au repaire connait un grand nombre de voisins au cours de son séjour. Leur communion vient de leur volonté de crever l’abcès qui gangrène ce monde : le pouvoir. Mais même au sein de la communauté anarchiste, des dissensions se sont crées et différentes tendances sont apparues. Les assemblées étaient l’occasion d’un débat entre les divers courants afin de dégager des solutions acceptées par la majorité. Seul « l’assemblée des nouvelles » n’avait que pour objet l’information de la population qui ne pouvait pas conter sur l’aide de l’Empire pour ça.

Ranhort arriva juste à temps pour l’ouverture de la séance. Un rapporteur avait déjà été élu et tous les messagers étaient présents, sauf celui d’Outre Mer qui avait prévenu d’un retard de plusieurs jours et celui d’Edhesse dont on n’avait aucune nouvelle. Ranhort sourit avec amertume.

*Anar…j’espère que tu n’es pas mort sur cette terre maudite du Nord*

Le messager de Prévèze apparut le premier comme il était coutume de procéder. C’était une femme d’un teint mat révélant ainsi son appartenance au pays. Elle était revenue de Méthone quelques jours plus tôt. Montant sur la tribune à la demande du rapporteur, elle s’exprima d’une voix forte :

Longues vies à vous tous camarades ! J’apporte d’importantes nouvelles de Méthone. Sachez qu’une nouvelle Palatine, une femme, vient d’être élue par les aristocrates de la province !

Quelques exclamations de stupeur parcourues la foule. Très peu était ceux qui étaient au fait de la chose dans cette région reculée. La messagère poursuivie :

Je vois l’étonnement de certains. C’est une femme oui, son nom est Ianoss et elle vient de la cité d’Ald’Rhune, au nord-ouest de la province, autant dire qu’il est normal que personne n’en ai entendu parler auparavant, nous n’avons pas de contact dans cette contrée. Cette palatine ne ressemble pas aux anciens indolents qui ont dirigé jusque là. Elle a entrepris d’immenses travaux dans la capitale. J’ai vu de mes propres yeux des jardins fleurir ces rues !

L’agitation crût au sein de la populace.

J’avoue ne pas avoir vu la Palatine de mes yeux, elle n’était pas là. Mais j’aurais eu beaucoup de mal à l’approcher vu l’important dispositif sécuritaire mis en place là bas. Oui, camardes, à côté des grands travaux publics un projet militaire est en place. A l’heure actuelle, un vaste plan de recrutement a lieu au sein de Méthone et de ses environs. Les troupes formées sont entrainées par des unités d’élites provenant de la cité de la Palatine. Ce ne sont pas des amateurs, croyez moi, je me suis introduit dans leur entrainement en m’inscrivant comme nouvelle recrue. Ils utilisent des techniques proches de nos techniques de « guérilla » et d'« harcèlement en créneau ».

Ranhort ne broncha pas mais de nombreux parias émettaient des signes d’inquiétudes. D’autres, plus jeunes, s’écriaient « Qu’ils viennent ici si ils osent, nous les enverront voir l’enfer ! ». L’orque les regarda avec amusement, il y a quelques temps, il aurait dit la même chose. La messagère finit malgré le tumulte grandissant.

Des centaures sont présents aussi ! Je vous le dit, cette nouvelle menace ne doit pas être prise à la légère camarade, Méthone étend de plus en plus son contrôle sur sa région. Viendra le jour où les troupes prévèziennes s’intéresseront aux territoires les plus reculés comme le nôtre, prenons garde !

L’annonce fit l’effet d’une bombe et il ne fut plus possible de prolonger la session. Chacun partait dans des commentaires personnels et les autres informateurs ne purent pas intervenir. La suite de « l’assemblée des nouvelles » fut de fait reporter au lendemain, ce qui ne déplu pas à Ranhort qui avait besoin de réfléchir seul dans le désert.

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Suite de « l’assemblée des nouvelles ». Le vent souffle sur le repaire et les nombreuses particules de sables projetées contre les palissades du camp résonnent comme la pluie sur un sol rugueux. Les tempêtes de sable, fréquentes dans cette région, peuvent être meurtrières pour les voyageurs égarés. Malgré ces conditions peu commodes, la population du repaire s’était spontanément rendue sur la place afin d’écouter le témoignage des autres informateurs qui n’avaient pu s’exprimer la veille. La tension était toujours palpable mais il semblait qu’à l’instar du proverbe, la nuit avait porté conseil. Pour Ranhort, la nuit fut assez agitée. Il n’avait pas beaucoup dormi, se remettant sans cesse en question. Bien qu’il se fasse de plus en plus confiance pour contrôler ses pulsions et maitriser sa pensée, il n’arrivait pas à poursuivre son éducation par lui-même. Il avait besoin d’Anar et ce dernier n’était pas rentré de son voyage en Edhesse. Craignant ses propres idées qu’il trouvait délétères, Ranhort savait qu’une fois de plus il ne s’exprimerait pas à « l’assemblée des résolutions internes », qui aurait lieu après la fin de « l’assemblée des nouvelles ». Chacun attendait avec impatience la fin de « l’assemblée des nouvelles » pour que le débat s’engage. Les informateurs furent de nouveau invités à s’exprimer. Celle de Prévèze était maintenant parmi la foule, harcelée par certains souhaitant recevoir plus d’information. Le rapporteur annonça le messager de Naxopole. C’était un orque. Montant sur l’estrade dressée la veille, il s’efforça de s’exprimer clairement. Il avait émis le souhait de parler le premier car ses informations étaient apparemment importantes.

Le règne du Sanglant est sur le point de cesser ! s’exclama-t-il.

De toute évidence l’orque était déçu de la réaction du public. La plupart se contentait de froncer le sourcil en attendant la suite tandis que d’autres continuaient de parler de la situation de Prévèze sans écouter. Désappointé, l’orque poursuivit néanmoins.

Je n’ai pas compris grand-chose de ce que j’ai vu mais de nombreuses troupes se sont mises en marche pour prendre d’assaut les différents bastions de Mogoth. J’étais à Mende où l’inquiétude grandit chez les partisans du démon. Il y aurait un siège aux Abysses et des troupes seraient en route pour Samothrace. Il semble que l’aristocratie vampire soit l’origine de ces troubles. Reste à savoir si Mogoth est suffisamment faible pour perdre son empire. Pour l’instant le démon aurait disparu. Je suis revenu rapidement pour vous faire part de ces informations cruciales.

Peine perdue. Déjà la moitié de l’audience reprenait le débat de savoir si l’on devait s’inquiétait de la nouvelle palatine pour la survie du repaire. Les rares captivés étaient ceux originaires de Naxopole mais la région se situait très loin de Prévèze. Pour les parias d’ici, les problèmes de Naxopole étaient tout simplement insignifiants. Leur vie n’en dépendait pas, pourquoi auraient-ils à s’en soucier ? Le messager orque abandonna la partie à son confrère de Thassopole, qui n’eut pas plus de succès, tout comme celui de Zackinthe et de Scitopole. Le messager de Mésogolion tenta bien d’expliquer le lien entre le coup de force contre Mogoth et l’influence d’Orchomède, mais personne n’y prêta l’oreille. Celui d’Etimnon mis en garde contre le risque d’une alliance à l’Est, arguant l’invasion prochaine d’Etimnon par un seigneur de Mésogolion. Les messagers d’Amphise et d’Igoumen pointèrent également ce problème et ce dernier fit même une tirade éloquente sur une conspiration des aristocrates vampires dans le but de conquérir tout Kalamaï. Mais les interrogations de la population revenaient toujours sur Prévèze. La plupart ne voyait pas l’intérêt de se préoccuper des autres régions.

Ranhort se souvenait des mots d’Anar sur la lutte globale qu’il fallait défendre. Anar avait toujours décrié la dichotomie du discours « notre région d’un côté et les autres ailleurs ». Mais Ranhort, lui, qu’en pensait-il ? L’orque se pris la tête dans les mains.

*C’est trop compliqué tout ça, ma tête va exploser à cause de toutes ces informations ! Anar pourquoi tu n’es pas là pour me conseiller mon frère.*

Et comme l’orque s’interrogeait, il ne s’aperçut pas qu’un nouveau rapporteur avait été élu et que « l’assemblée des résolutions internes » venait tout juste de commencer. Les questions soumises au vote avaient déjà été déterminées Elles étaient au nombre de trois. Le rapporteur les rappela.

Devons nous envoyer de nouveaux espions à Méthone ?
Devons nous intensifier les opérations de banditisme solidaire sur la région afin d’intimider le pouvoir en place ?
Faut-il augmenter les stocks de vivres, quitte à avoir plus labeur pour les conserver ?


A la première question, la réponse fut oui à la majorité absolue. La même messagère se proposa d’y retourner, cela fut accepter même si certaines objections furent émises (notamment par ceux soutenant une rotation constante des fonctions).

A la deuxième question, la réponse fut non à une courte majorité. La section la plus radicale, formée principalement de jeunes, qui avait soutenu cette proposition fut très déçue du résultat contrairement aux modérés.

A la dernière suggestion, la réponse fut également oui à une très large majorité. Ranhort avait voté non pour une raison simple : à l’opposé des familles et des personnes plus âgées, il n’éprouvait aucune crainte et contrairement aux jeunes, il ne considérait pas l’état d’urgence militaire nécessaire actuellement. Or cette résolution s’entrevoyait comme la préparation d’un état de siège, et pourtant, aucune guerre n’avait encore éclatée. La perennité du repaire semblait, de l'opinion de ses habitants, réelement menacée…

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Furtif et agile, le chacal est un des rares mammifères qui s’accommode parfaitement au climat aride du sud de Prévèze. D’apparence semblable au renard, le chacal a cependant une bien plus mauvaise réputation que son cousin. Pour le commun des mortels, le chacal n’est qu’un carnassier vorace, proche de l’hyène, ce qui n’est qu’à moitié vrai. Celui-là venait de se rassasier de petits lézards trouvés lors de sa chasse matinale. Désormais assoiffé, il atteignit un petit oasis en s’aventurant plus à l’est. Trouvant satisfaction en buvant l’eau de la source, le prédateur ne pensait pas qu’il serait lui-même la proie d’un autre…
Deux raisons poussaient Ranhort à se rendre à l’oasis : pour y méditer loin du brouhaha permanent du repaire ou pour subvenir à ses besoins. Il arrivait que ce soit parfois pour les deux raisons, comme aujourd’hui. Alors que l’orque tentait de décrypter un des rares livres que les parias possédaient, un chacal se faufila à petits pas jusqu’à l’oasis. Ranhort le regardait, stupéfait. Ne le voyait-il pas ? Pourtant la majeure partie des animaux évitait par instinct d’approcher les orques. Ces derniers rencontraient d’énormes difficultés lors de la chasse, car leur corpulence et leur odeur ne jouaient pas en faveur de leur furtivité. Les proies s’échappaient souvent avant d’être à porté de tir. Ranhort ne se posa pas de question. Il troqua son ouvrage contre son poignard (son arc était resté au repaire) et se mit à ramper en direction du chacal.

*Stupide…ce chacal me voit. De toute évidence, il se fiche de ma présence* songea-t-il.

Continuant d’avancer, Ranhort se trouva alors à moins de cinq mètres du canidé. Plus que quelques mouvements…Un bruit lointain attira alors l’attention du paria. Un son de cloche mêlé au souffle du vent. Lorsque l’orque repris ses instincts de chasse, le chacal avait disparu. Dépité, Ranhort se releva et tourna son regard en direction de l’ouest. Le repaire n’était qu’à quelques kilomètres. Les cloches portaient loin pour annoncer un danger ou l’appel d’une « assemblée d’urgence ». Curieux de ce qui pouvait se passer au repaire, Ranhort quitta l’oasis d’un pas alerte.
Après une demi-heure de marche, le paria arriva au repaire. L’ambiance était explosive. Sur l’estrade pas de rapporteur mais des anciens qui criaient au scandale. Ces anarchistes de la première heure avaient participé à la création même de ce lieu. Autant dire qu’ils étaient très respectés, bien qu’ils n’aient pas plus de pouvoir qu’un autre paria. Une « assemblée d’urgence » était donc en cours, ce qui signifiait que des évènements d’une gravité extrême avaient justifié la convocation de tout le camp pour une prise de décision d’urgence. Le vote allait avoir lieu sous peu. Ranhort avait du retard et demanda de quoi il retournait à un de ses camarades. L’homme lui répondit :
T’y croira pas Ranhort mais on a désobéit à la toute puissance du peuple. Un grand malheur…

Précise ! aboya l’orque.

Bin un groupe de parias, des jeunes têtes brulées, ils ont pas respecté la résolution 2 de la dernière assemblée des résolutions internes. Tu sais ce qu’ils ont fait les morveux ? Ils sont partit « fumer les autoritaires ». C’est pas de moi hein ! C’est eux qu’ils ont dit.

Les enflures ! jura Ranhort.

Un shaman apporta plus de précision. Un groupe d’une vingtaine de jeunes, tous humains sauf un orque, ont décidé de passer à l’action malgré le vote de l’assemblée et le refus d’attaquer le Palatinat directement. N’en faisant qu’à leur tête ils auraient précisé qu’ils se rendaient à Méthone et qu’ils y attaqueraient la première troupe impériale qui se présenterait devant eux. Ils étaient parti la veille dans la nuit, bénéficiant de complicité parmi les sentinelles. Ces jeunes faisait parti du groupe ayant proposé la résolutin qui avaient été refusé. Ils n'avaient pas admis ce résultat.

*Réaction de gosses stupide* pour Ranhort.

Le problème viendrait de la suite. Si un des jeunes était capturé et révélait le lieu du repaire c’était la catastrophe. Voila ce qui affolait tant les habitants. Ranhort lui se souciait plus de la vie même de ces jeunes parias, gonflés d’idéaux mais incontrôlables. Le vote portait sur la poursuite de ces jeunes par les meilleurs guerriers du camp. Ranhort savait ce qui lui restait à faire.


Dernière édition par Ranhort le Dim 16 Mai 2010 - 1:00, édité 1 fois

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Ce matin là la sentinelle du repaire, alanguie par plusieurs heures de veille, crut que le palatinat venait de découvrir leur position et passait à l’attaque. Un nuage de poussière se dessinait à l’horizon, laissant deviner l’approche d’une vingtaine de cavaliers, voire plus. La cloche du camp retentit, déchirant le calme ambiant du lieu. Les habitants sortirent, alarmés par l’avertissement sonore. Certains étaient armés, la plupart somnolaient encore à moitié-nus.
Des cavaliers ! s’époumonait le garde.
Les parias s’armèrent dans le tumulte, l’anxiété les accompagnant. Du haut des palissades qui servaient de mur, des archers prenaient positions. Aucun ordre ni consigne n’étaient vociférés et pour cause, aucun chef n’organisait la défense. Pas de hiérarchie chez les parias. Ce n’est qu’au moment où les cavaliers arrivèrent à porté de tir que la méprise se révéla. Il n’y avait en tout que quatre cavaliers : des parias. Derrière eux avait été attachés une quinzaine de chevaux sellés mais sans personne sur leur croupe. Les portes du camp s’ouvrirent. Parmi les parias que la foule accueillait, trois étaient ceux qui étaient parti à la poursuite des jeunes extrémistes désertant le repaire pour attaquer le palatinat, le quatrième était le seul survivant de ces mêmes extrémistes. Ce n’était qu’un gamin. Il ne devait avoir que 14 ou 15 années bien que les traits de son visage fussent marqués par les épreuves récentes, le vieillissant un peu plus. La foule se pressa rapidement autour des nouveaux venus. Chacun voulait savoir ce qui s’était passé. Bien mal à l’aise, c’est Heklar le shaman qui finalement monta sur la tribune afin de révéler la triste perte de 19 de leurs camarades dans l’escarmouche de Méthone. Il détailla aussi comment, par le plus grand des hasards, ils étaient tombés sur Jérémie en faisant une halte à un oasis près de la capitale provinciale. Le gosse attendait ses amis avec toutes les montures afin de faciliter leur fuite. Comme ils étaient tous morts, Jérémie continuait d’attendre dans l’ignorance et si la main d’Orfange n’avait pas agit, cela aurait été des gardes et non le groupe d’Heklar qui l’aurait trouvé. Orfange devait être doublement loué car le cheval de Ranhort avait succombé de fatigue peu de temps avant. Tous quatre étaient ensuite revenus au repaire, laissant les morts derrière eux. Le récit terminé, la stupéfaction de l'annonce laissa vite place au chagrin. Bien que l’erreur n’en incombe qu’à ces jeunes écervelés, le prix payé semblait exorbitant aux yeux de la populace. Cette dernière était toutefois rassuré de savoir que personne n’avait pu divulguer aux autorités l’emplacement du repaire. Vico fit enterrer son fils après quoi une cérémonie fut conduite devant sa sépulture en l’honneur de toutes les victimes. Ranhort y assista nonobstant un certain gène apparent.
*On devrait festoyer non pas s’apitoyer* songeait-il.
Le deuil s’installant dans tout le camp, les assemblées prévues furent reportées au lendemain. Ranhort alla tout de même quérir les nouvelles. Il apprit que l’informateur d’Outre Mer était revenu avec des informations fraîches. Selon toute vraisemblance la province avait fait sécession vis-à-vis du reste de l’Empire. Le repaire ne pouvait que s’en réjouir même si le messager supposait que de grands seigneurs, dont l’ancienne Palatine, était à l’origine de cette dissidence. Si l’authenticité de cette information était confirmée, alors il ne s’agissait là que d’une prise de pouvoir oligarchique voire autocratique, similaire à celle de Mogoth à Naxopole et ne pouvait dès lors qu’être considéré comme un lieu d’oppression de plus aux yeux des parias. Ranhort voulut savoir si le messager d’Edhesse était de retour. On lui fit comprendre que ce n’était pas le cas. L’orque croyait de plus en plus son ami Anar perdu ou mort. Voila trop longtemps qu’il s’était absenté.
La journée au camp fut des plus morose. Peu de gens sortaient et le poids du deuil avait enveloppé les habitants d’une chape de plomb. Le vent lui-même soufflait moins que d’ordinaire, alourdissant encore plus l’atmosphère, comme si la nature elle-même avait voulu marquer ce jour du sceau de l’affliction. Les parias venaient de perdre 19 de leurs fils.

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Ranhort j’ai besoin de toi !
Cette voix bourrue, c’était celle d’Heklar le shaman, Ranhort pouvait la distinguer d’entre toutes. Les deux orques se trouvaient dans une petite ruelle du repaire, non loin de la porte principale. Le shaman, personnage d’humeur acariâtre, n’avait pas beaucoup d’ami au camp mais tous le respectait. Sans lui le repaire n’aurait jamais pu devenir ce qu’il était aujourd’hui. C’était un « vieux de la vieil » aimait dire certain. Il portait la tenue classique des parias, couleur bistre afin de se camoufler facilement dans les paysages désertiques de la région. Technique de bandit classique visant à s’enfouir dans le sable, attendre l’arrivée d’un convoi puis attaquer à un moment où le cortège se trouve encerclé. Efficace. Mais aujourd’hui il n’était pas question d’embuscade ni de rapinerie. Heklar devait régler un problème important pour le repaire et c’était le seul à même d’accomplir cette tâche.
Où va-t-on ? demanda Ranhort.

Une mission risquée, voila pourquoi personne ne veut m’accompagner…on prépare la guerre mais quand il faut prendre des risques les volontaires se défilent ! rugit-il.

Mouai…fit l’orque sans trop de conviction. Où va-t-on alors ?

Mais comment ça où on va, eh mon vieux faut te déboucher les oreilles pendant les assemblées, on va à la grotte !

Ranhort blêmit légèrement.

Sorcellerie…souffla-t-il.

Ah non tu vas pas te défiler non plus mon gars, d’ailleurs on y va tout est prêt.
Deux chevaux sellés attendaient effectivement les deux orques. C’étaient les plus robustes du camp, ceux qui tenaient le mieux dans un climat aride : des pur-sang arabes. Ranhort admira les deux bêtes. Le pur sang arabe est considéré comme le plus parfait des chevaux, le père en même temps que l'améliorateur de toutes les grandes races actuelles. C'est un cheval fort et résistant qui peut s'adapter à des conditions extrêmes : rareté de l'eau, pauvreté de la nourriture, chaleur torride. Rare était les animaux domestiques pouvant prétendre à de telles performances. C’est monté sur ces destriers que les deux orques quittèrent le repaire des parias pour s’enfoncer dans le désert, vers le sud-est en direction de Zackinthe.
La grotte…lieu de mystère et de superstition. Les parias ne s’en approchaient guère et la plupart des voyageurs espérant y trouvait un refuge à la canicule du désert n’en étaient jamais ressortis. Heklar étaient une exception bien que nombreux étaient ceux qui avaient douté de son exploit. Lui seul savait ce que cachait ce lieu. L’approche de la cavité rocheuse effraya les étalons qui refusèrent de trop s’en approcher. Ranhort et Heklar mirent pied à terre afin de l’atteindre. A peine avaient-ils pénétrés dans la grotte que Ranhort ressenti l’atmosphère maléfique du lieu.
Cette endroit est maudit, que fait-on ici…gémit le paria.

Tais-toi maintenant ! Tiens mets moi ce bandeau sur les yeux puis guide moi à travers la grotte, ordonna le shaman.
Ranhort s’exécuta s’en broncher mais surtout sans comprendre. Il guida la vieil orque è travers les méandres rocheux de la caverne, là où la lumière ne passait plus. Au moment où Ranhort allait devenir aussi aveugle que son samarade, une lueur écarlate apparue au barbare. Elle provenait du fond de la grotte. Ranhort se sentit comme aspirer par cette lueur et se laissa guider par son éclat. Toutes ses pensées se focalisèrent sur elle, il en oublia même le vieil orque. Il devait l’atteindre…cette flamme…cet espoir…
Stop ! hurla le shaman.
Ranhort s’arrêta, interdit. Il vit passer le shaman devant lui, les yeux toujours bandés. Lui ne pouvait plus faire un seul mouvement. Heklar entra seul dans la gallérie éclairée. Ranhort aurait voulut l’accompagner, il aurait tellement voulut. Les secondes lui parurent des minutes, les minutes des heures. Il était toujours au seuil de la gallérie, son regard hypnotisé par la lueur. Un hurlement inhumain déchira le silence. Puis une incantation. Plus rien. Un nouveau cri.
*Ah je dois aller voir, Heklar est peut-être en danger !*
La lueur s’éteignit et Ranhort retrouva sa mobilité. Sa hache de guerre en main, il était sur le point de s’élancer dans la galerie lorsque le vieil orque réapparu. Au bord de l’épuisement il s’éffondra dans les bras de Ranhort. Le souffle court, la voix rauque, il s’extasia avec un grand sourire :
Réussi…le pacte…la protection…les méduses…

Le bandeau du shaman glissa de ses yeux. Ranhort le secoua comme un prunier.

Réussi quoi vieux fou, quel pacte ?

J’ai vaincu la méduse aux milles visages, répondit-il. Je contrôle les méduses….
Heklar sombra dans l’inconscience. Un petit bout de corde tomba de sa main. Après l’avoir examiné, Ranhort se rendit compte de sa méprise. Il ne s’agissait pas d’un bout de corde, mais d’un serpent, mort.

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Il ne s'agit pas de faire l'anarchie aujourd'hui, demain, ou dans dix siècles, mais d'avancer vers l'anarchie aujourd'hui, demain, toujours.


Anar était rentré. Mais il n’était jamais vraiment parti. Ses camarades avait suivi sa voie de la sagesse par la révolution. De fait les parias se sont sentis prêt pour révéler leur existence et propager la justice. Fin de la dictature ! Fin des rois et des empereurs ! Fin de l’oppression engendrée par les lois et les gouvernements ! Fin de l’exploitation des travailleurs par les despotes ! L’anarchie allumera le brasier qui consumera le vieux monde par le faire renaître de ces cendres ! Telles avaient été les paroles d’Anar et telles sont aujourd’hui les mots que l’on peut lire sur les tracts de propagande diffusés illégalement par les parias.

Les mots de l’anarchie ne s’étendaient pas seul. Anar avait convaincu la majorité de voter pour le début d’une rebellion en Prévèze du Sud. Tous les indicateurs jouaient en la faveur des anarchistes. De nombreux ennemis menaçaient l’empire, qui ne prendrait pas cette rébellion au sérieux. La palatine au Sénat et une partie des troupes du palatinat en Naxopole (d’après les rumeurs) le champ semblait libre en Prévèze. Malgré la Rénovatio, les régions en dehors de la capitale étaient dans un état déplorable. Quant à Zackinthe, le palatin semblait très peu présent et la population de base (non-minotaure) était au bord de la famine. Enfin dernier point et le plus important : les parias étaient prêts. Depuis sa création le repaire n’avait fait que s’étendre en sympathisants et militants. Grace à des personnes comme Ranhort, ils étaient devenus des combattants. Grâce aux stratégies d’Anar, ils étaient devenus des guérilleros. Le principe de la guerrilla était simple : en combat rangé le nombre fait la différence ; puisque le nombre n’est pas de notre côté refusons les batailles rangées et trouvons ce qui nous permettra de gagner sans le nombre. Voila comment les parias fonctionnaient. En pratique « l’armée » des parias se composaient de multiples groupes d’une centaine de guérilleros en autogestion, c'est-à-dire sans le moindre grade ni commandant. La cohésion du groupe résidait dans l’inébranlable conviction de ses membres. Bien sur, certains groupes fonctionnaient mieux que d’autres. Celui de Ranhort était l’un des meilleurs car sa prestance ravivait l’espoir des indécis. Anar était membre d’une unité « d’élite » à qui il avait appris la confection de cocktails explosifs grâce notamment à l’alcool nain qu’il avait reçu de Durnik. Quant à Heklar, il aidait les groupes en difficulté grâce aux méduses avec qui il avait passé un pacte.

Les groupes formés après vote de l’Assemblée s’étaient vu assigner des missions par celle-ci. Devant le nombre de participants au vote, pas moins de 500 compteurs avaient dû travailler à la comptabilisation de tous les suffrages. A l’issu de tous les votes, trois axes de stratégies principales avaient été dégagé par l’Assemblée :

_un vaste mouvement de rébellion en vue de provoquer la scission de Prévèze du Sud et son contrôle total par les anarchistes.
_une extension des troubles en Prévèze.
_une extension des troubles à Zakinthe.

Les groupes s’attelaient à ces trois tâches sans ordre de priorité ou d’importance. Une première phase venait déjà de s’enclencher. Dans tout Prévèze du Sud des villages se soulevaient avec le soutien des parias. Les autorités locales étaient chassées et les parias investissaient les lieux de pouvoirs et de cultes. Des vivres étaient distribués à la population bien que les parias soient très justes à ce niveau. Après la propagande déjà entamé, le récit de ces faits devraient très bientôt atteindre Méthone mais Anar ne s’en souciait que très peu. La palatine était trop loin pour agir et dans l’organisation monarchique, personne n’ose prendre de décision sans l’accord du seigneur. La révolution pouvait donc s’étendre, et rien ne l’arrêterait. Pas moins de 2500 parias s’efforçaient d’embraser le désert de Prévèze du Sud. Le peu de troupe impériale présente dans la région attestait de son utilité aux yeux des puissants. La surprise et la violence des émeutes ne leur avaient pas laissé le temps de réagir. Quant aux troupes du Palatinat, elles brillaient par leur absence bien qu’Anar savait qu’elles étaient puissantes et organisées. Le temps de l’affrontement viendrait. Pour l’instant Prévèze du Sud s’enfonçait dans l’anarchisme, ce qui aux yeux d’Anar était la plus belle chose qui pouvait arriver. Ce n’était que le début et cela prendrait du temps de contrôler la région, aussi petite et désertique qu’elle soit. Son ami orque lui avait récemment dit :

Prévèze du Sud sera l’épicentre d’où rayonnera la lumière de l’anarchie.

Anar sourit à ce souvenir.


Dernière édition par Anar le Sam 25 Juil 2009 - 16:30, édité 1 fois

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Spoiler :



Du haut d’un monticule sablonneux, un escadron de paria avançait prudemment. Des tuniques couleur sable étaient leur unique armure, bien plus redoutable que n’importe quelle côte de mailles, aussi résistante et légère soit elle. Parmi ce groupe se trouvait Anar. Rien ne pouvait le distinguer des autres si ce n’est un regard figé d’une inébranlable conviction où le doute ne pouvait subsister. Scrutant au loin ce qui semblait être un régiment, l’anarchiste s’accorda un bref moment de réflexion. Voila seulement quelques jours que les parias semaient un trouble bénéfique dans le pays et déjà des seigneurs songeaient à les arrêter. Bien que cet intérêt pour le mouvement soit au goût de l’ego du paria il n’en demeure pas moins que des attaques dès le début de la révolution pouvaient avoir des effets très négatifs sur celle-ci. Mais aujourd’hui l’affrontement était inévitable. D’importantes troupes se dirigeaient vers le repaire, il fallait les stopper avant qu’elles ne le trouvent. Voila déjà plusieurs jours que des espions rodaient sans que les parias puissent mettre la main dessus. La crainte de l’Assemblée quant à l’imminence d’une attaque fut confirmée par des éclaireurs annonçant la progression d’un armée au Nord de Prévèze du Sud. On craignit l’empereur, mais il n’en fut rien. Ce n’était pas des troupes impériales. Le blason arboré par les troupes étaient inconnus des parias. Toutefois selon certaines rumeur il s’agirait de troupes agissant pour le compte de la corporation des itinérants.

*Logique cela fait tellement longtemps que leurs caravanes se font attaquer sur nos terres*

Anar espérait que sa déduction soit bonne car dans le cas contraire, ces troupes étaient envoyées pour éradiquer le mouvement crée par les parias. Malheureusement pour elles, le désert est le domaine des parias et personne n’y entre sans que les anarchistes le sachent. Les yeux d’Anar se posèrent en aval de la dune sur laquelle il se trouvait. Imperceptible, le sable recouvrait d’une fine couche plusieurs escadrons de paria qui s’y étaient enfouis. Un camouflage invisible pour des yeux communs. Anar tourna son regard vers l’est où l’unité de méduses et de flagelleurs d’Heklar se tenait prêt. L’embuscade était minutieusement pensée et l’heure de l’affrontement proche. La tension monta d’un cran au sein du groupe d’Anar, groupe baptisé espoir et qui allait devoir livrer sa première vraie bataille. Le cortège ennemi approchait des troupes camouflés. Le groupe d’éclaireur ennemi ne les avait pas remarqués. Le gros des troupes ennemis allaient les atteindre…que faisait Heklar ?

Le Repaire des parias, Prévèze du Sud 1248275626417


Spoiler :


Le shaman lança son sort. Les troupes ennemis furent d’abord très surprise puis l’odeur commença à les faire suffoquer, désorganisant l’ensemble du régiment. Un cri puissant s’éleva au dessus du tumulte. C’était le signal. Le groupe espoir sortit les coktails d’Anar et bombardèrent les troupes ennemis avec. Au même moment les méduses et flagelleurs d’Heklar attaquèrent à distance les balistes couvrant le flanc gauche du régiment. La violence de l’embuscade ne permit pas à l’ennemi de riposter et les premières pertes furent très lourdes de leur côté. Puis la bataille commença vraiment, déjà en faveur des parias. De tous les côtés, les anarchistes camouflés apparurent pour assaillir les soldats couvrant les flancs. Le chaos du combat enveloppa le désert d’ordinaire si paisible. Des cris, du sang et des gémissements comme mélodie constante. La rage et la haine était au cœur de la lutte et bien que le combat se révéla vite fini, les pertes des deux côtés étaient lourdes. La présence d’un contingent de sphinx ténébreux chez l’ennemi avait mis à rude épreuve les parias. La couleur quartz du sable avait viré au rouge sang et les anarchistes laissèrent pourrirent les cadavres ennemis, tel un avertissement à tous ceux voulant pénétrer dans le désert. Epuisé par le combat qui n’est pas sa spécialité, Anar se laissa tomber sur le sable pendant que les parias comptaient leurs morts et aidaient les blessés. Heklar le rejoignit, il ne semblait pas avoir souffert de l’affrontement.

La plupart de nos pertes sont dans mon régiment, les flagelleurs et les méduses se sont directement battus contre leurs sphinx.

Qui était-ce ? coupa Anar.

J’ai pu arracher le nom du seigneur à un survivant. Il s’agit d’un certain Malbrum, Seigneur de Mont-Chemin-Des-Ildys, un membre de la corporation des itinérants. C’est sans doute une coïncidence cette attaque au moment même où notre révolution commence.

Je l’espère, fit Anar sans conviction, je l’espère….

Ses yeux fixaient le ciel azur de Prévèze. Ô combien voulait-il trouver la paix dans l’anarchie mais ô combien le prix à payer lui semblait de plus en plus exorbitant.

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Sous le soleil de Prévèze, une petite compagnie avance paisiblement dans les dunes du désert. Les 5 hommes composant ce petit groupe de voyageurs semblaient un peu inquiets, aux aguets, prêt à tomber dans une embuscade à tout moment.
Un œil observateur et attentif aurait distingué sans l'ombre d'un doute la présence de 4 soldats et d'un civil. Les armures de cuir et d'acier, étincelantes sous les rayons de l'astre solaire, les trahissaient.
Quant au cinquième homme, il paraissait d'allure banale. Un tunique blanche réhaussée de pourpre, tranchant un peu avec la livrée rouge de ses "anges gardiens". Pas d'armes à ses côtés, pas de boucliers. Juste un foulard sur le visage, à l'instar des gardes.

L'instabilité de cette région de Prévèze aurait effrayé tout voyageur ayant plus de deux grammes de bon sens. Mais cette petite compagnie continuait son chemin en direction du coeur de la région, où disait-on, sévissait une bande de parias.
Nombreux étaient ceux qui se demandaient ce que faisait le palatinat. A quoi servait-il d'avoir recruté autant de troupes si on ne s'en servait pas lorsqu'une rébellion éclatait?
Bien peu parmi ceux qui connaissaient la vérité, savaient que le palatinat agissait, de manière discrète, à la résolution de ces troubles.

Parmi ces gens là, le diplomate Prévézien Ali Warid D'Haussaron. Sa simple présence au milieu du désert prouvait de l'intense activité au sein du palatinat, et ce malgré l'absence de la palatine.
Jetant furtivement quelques regards vers les hommes l'accompagnant, il put constater que les soldats se tenaient prêts à tout. Le regard affuté du sergent, la détermination que l'on pouvait y lire. Ces hommes étaient à l'évidence des vétérans. Le désert ne devait pas leur faire peur. On pouvait les comparer aux Sabres Ald'Rhunais. Bien qu'Ali n'ait jamais eu à travailler avec Ald'Rhune. Jusqu'à ces derniers jours.
Un coup d'oeil vers le ciel prouva la présence du puissant allié du palatinat: deux éclats dorés les survolaient. Les deux dragons avaient surtout pour mission de les évacuer si les affaires se passaient mal. Rien de plus...
Bien sur si les choses tournaient réellement au vinaigre, leur jets de flammes et leurs griffes puissantes seraient un atout de poids pour les soldats de Méthone. Parfois, il était bon d'être suivit par un dragon...

Ali se concentra sur l'horizon. Pourtant habitué au désert depuis sa plus tendre enfance, les dunes de sables à perte de vue lui apparurent comme un danger incessant. Mais telle était sa mission.
Rencontrer le chef des parias n'étaient pas de ces choses aisées et sans dangers...

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Au camp des parias, le son de la cloche retentit une fois de plus. Ces derniers jours, cela devenait presque normal. Des espions, puis la bataille contre le marchand, puis de nouveaux des espions, Prévèze du Sud intéressait de plus en plus de monde depuis le soulèvement du camp. Les évènements récents avaient freiné la progression des parias. Selon les derniers rapports des groupes, 80% de Prévèze du Sud était sous contrôle « relatif ». Certains villages n’avaient pas rejoins le mouvement. Quant au reste de Prévèze, la mèche n’avait pas encore prise et Anar ne savait pas vraiment pourquoi. Ses pensées allèrent vers Ranhort qui n’était plus dans la région, car envoyé à Zackinthe pour étendre le mouvement. L’alarme le sortit de ses pensées. Comme ébahit par une illumination divine, il vit Vico l’archer tituber dans sa direction.
As-tu vu un démon mon ami ? sourit Anar tout en évitant de parler, même indirectement, du fils de l’archer.

Non, des d.. des d-d…dragons… souffla-t-il d’une voix rauque.

Le sourire d’Anar se figea net. En observant tout autour de lui il s’aperçut que tout le village était entré en ébullition tandis que la nouvelle traversait les rues du repaire. Les informations de Vico furent très vite complétées. Un groupe de cinq personnes avait pénétré dans Prévèze du Sud. Le premier groupe de parias les aurait vite décimés si ce n’était la présence de deux dragons dorés les escortant. Ces créatures, fabuleuses pour la plupart des parias qui n’en avaient jamais rencontré, étaient parmi les plus puissantes de tout Kalamaï. Leur simple présence imposait une peur telle que seuls des vétérans entrainés pouvaient combattre, ce qui n’était pas le cas des anarchistes. Anar repensa aux empreintes qu’il avait vu près du lac de la cité impériale, celles d’un dragon, maintenant il le savait. Une Assemblée d’urgence se réunit. Tout le repaire était présent à l’exception des groupes actifs dans la région, groupes qui esquivaient les inconnus avec précaution. Il fallait prendre une décision, et ce rapidement. Quelques parias du groupe ayant repéré les intrus eurent la parole. Selon leurs dires, le petit groupe d’intrus était composé de 4 soldats dont la livrée n’avait pas pu être identifiée et d’un civil. Les deux dragons faisant apparemment office d’anges gardiens. Anar ironisa intérieurement.
*Pourquoi donc s’embêter à marcher dans le désert quand on peut voler…*

De cette pensée lui vint la déduction que le groupe ne cherchait ni à se cacher ni à attaquer le repaire. Diplomatie. L’art de la politique, un art qu’Anar maitrisait et honnissait à la fois. Ce groupe venait discuter avec les parias, c’était sûr. Mais entre les discussions amicales et les menaces, bon nombre de tons existaient. Quel serait la teneure de leur discours, Anar ne le savait. Ses yeux se redirigèrent vers l’Assemblée, qui avait convoqué Heklar le shaman. Ce dernier était le seul être vraiment capable de combattre les dragons.
Les dragons d’or sont les plus puissants dans la race des dragons. Ce sont en plus les doyens de leur espèce et ils maitrisent l’art de la magie. Vous me dites que deux d’entre eux se dirigent vers le repaire et vous voulez m’envoyer les combattre ! Je vous réponds que je mourrais sans en avoir blessé un seul. Le seul moyen de les vaincre est de laisser mon régiment de méduses autour du repaire afin de bénéficier d’un soutien des archers. Au milieu du désert, les dragons peuvent nous anéantir avant même que je tente quelque chose. C’est donc non, je n’irai pas me suicider !
Anar sourit devant le regard incrédule du rapporteur du jour, puis pris la parole.

Encore une fois mon frère, il n’émane de votre parole que sagesse et raison. Sommes-nous de taille à affronter des êtres surpuissants ayant vécu mille de nos vies ? Si telle est votre pensée, prenez tout votre orgueil avec vous et allez les combattre. Même dans notre désert nous n’avons pas les moyens de les combattre. Nous pouvons vaincre des armées plus puissantes, souvenez vous de notre récente bataille, mais contre des dragons, nous ne sommes pas prêts.

S’arrêtant pour laisser reposer ses paroles, Anar continua avec son charisme envoûtant.

Camarades ! J’ai l’intime conviction que ce groupe est une mission diplomatique. Deux faits corroborent mes pensées : la présence d’un civil et le fait que le groupe n’est pas sur le dos des dragons mais bien sur le sol sableux et bouillant de notre région. Voila des indices trop négligés lors de vos interventions à tous. Je me propose d’aller à leur rencontre avec mon groupe d’élite et Heklar. Nous éviterons d’amener les méduses afin de cacher nos forces. J’irai parlementer de manière courtoise mais ferme avec ces inconnus. Toutefois je pense qu’ils viennent du palatinat. Je n’ai jamais vu de marchands assez puissant pour s’octroyer l’aide de dragons d’or.
La décision fut vite prise, en faveur d’Anar. Son charisme qu’il manipulait si bien lui permettait souvent d’obtenir des décisions à son avantage. Promptement, il réunit le groupe Espoir, 72 parias tous équipés de cocktails incendiaires dans leur sac, tandis qu’Heklar emportait avec lui des composant lui permettant de lancer un sort puissant contre les dragons, au cas où… Les tuniques bistres de l’escouade se fondirent bientôt dans le sable du désert.

********************

On aurait du prendre les pur-sang, maugréa Heklar d’un ton acerbe.

72 pur-sang ! La moitié des écuries aurait été vidé pour ça ! Tu es fou le shaman si le camp est attaqué on a besoin de toutes les montures.

On aurait quand même du les prendre grommela-t-il sans qu’Anar ne comprenne.

L’homme commençait à en avoir assez de l’orque et priait intérieurement pour que la rencontre soit proche, sans quoi il ne pourrait plus répondre de ses actes. Apparemment Orfange entendit ses prières car c’est à une vingtaine de km à peine du repaire que les inconnus furent localisés. Ils se dirigeaient vers le groupe. Les anarchistes se déployèrent en petits groupes de 10 et encerclèrent la procession sans que celle-ci ne tente quoi que ce soit. Telle une épée de Damoclès en suspend, les deux dragons d’or tournoyaient dans le ciel. Bien que le groupe Espoir soit le plus expérimenté de tous, la grande majorité des parias fut pris d’une peur quasi panique alors même que les dragons étaient loin dans le ciel. Seul quelques vétérans tenaient le choc. Heklar était sans doute l’unique paria à en avoir déjà vu. La main vers ses ingrédients, il se préparait à lancer un sort. Quant à Anar, l’inébranlable foi dans ses idéaux lui permit de surmonter sa peur et d’analyser la situation. L’organisation sans chef ni grade des parias avait un défaut de taille. Personne ne s’avança pour parler au groupe qui attendait nerveusement un geste de la part des anarchistes. Anar se maudit intérieurement.
*Je ne veux pas, je ne veux pas !*

Malheureusement pour lui son ego et sa bouche ne lui obéirent pas. Se détachant de son groupe de 10, il entama le dialogue par la classique tirade.

Qui êtes vous et que voulez vous étrangers ?

Son regard cauteleux trahissait le fait qu’il connaissait la réponse à la première question. Quand à la seconde, il s’attendait à une explication de la part du civil, les gardes en rouge étant trop occupé à surveiller tous les groupes déployés autour d’eux.

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La question du paria resta en suspens un moment, le temps que Ali Warid D'Haussaron descende de sa monture. Il s'avança alors de quelques pas, laissant ses quatre gardes du corps en retrait. Il s'inclina légèrement en saluant l'homme qui devait être le porte-parole des anarchistes. Ali nota mentalement que la plupart des compagnons de cet homme semblait lui conférer une certaine autorité. Paradoxal pour des anarchistes que de choisir -même inconsciemment- un leader, un exemple à suivre.
Le diplomate Prévèzien entreprit donc de répondre à l'homme:

-Je me nomme Ali Warid D'Haussaron, diplomate du palatinat de Prévèze, pour vous servir. Mes compagnons sont, tout les quatre, membres de la Garde de Méthone et avaient pour mission de me protéger durant le voyage qui m'aménerait jusqu'à vous.
La raison de ma présence ici est fort simple. Je suis envoyé par le palatinat de Méthone afin de trouver une solution pacifique à cette crise.


Ali remarqua enfin l'atitude de nombre de parias. Un sorte d'inquiétude allant de la vague crainte à la peur viscérale. Mais la majeure partie des hommes et orcs les entourant se trouvaient plus près de la peur bleue que du calme profond et rassurant. Les deux dragons d'or déployés par Ald'Rhune devaient être à l'origine de cet état des choses.
Les deux lourdes créatures ailées ne bougeraient pas. Du moins pas pour l'instant.

Le diplomate essaya de détendre un peu l'atmosphère et de rassurer un peu les hommes l'entourant:
-Les deux dragons d'or qui nous survolent ne feront rien. Ils ne sont là que pour notre propre sécurité et vous assurer que le palatinat prend au sérieux nos discussions futures.

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Anar n’était pas surpris par la réponse donnée. Le dénommé Ali Warid D’Haussaron avait l’apanage des hommes d’expérience qui doutaient peu et qui savaient user des mots pour arriver à leurs fins. Les anarchistes commençaient à peine à se détendre. Certains sortaient leur gourde pour savourer quelques lampées d’eau tiédie par la chaleur du désert. Anar lui bouillonnait intérieurement.
*Trouver une solution pacifique… ça ne colle pas du tout avec ce que j’avais envisagé mais on peut toujours considérer cette solution dans une optique stratégique favorable pour nous.*

Cet enchevêtrement de pensées lui donnait le tournis, il avait besoin de repos. Au repaire… non ! Il ne pouvait dévoiler son emplacement au Palatinat. Il devait « négocier » ici même, au milieu du désert. Alors qu’il était plongé dans ses pensées un autre anarchiste pris la parole. C’était un de la branche extrémiste des anarchistes. Il faut dire que l’escadron d’élite d’Anar ne représentait pas fidèlement la composition des habitants du repaire. Environ 70% des membres du groupes était proche des extrémistes anarchistes. Ce qui allait très vite poser un problème, comme Anar le remarqua avec la prise de parole du jeune paria.
Tsé le bourg’ on a pas besoin d’vous ‘ci. Zètes qui pour vnir nous dire c’ qu’on a le droit de faire ou pas ?! Si vous voulez bien décarrer de là que je puisse retrouver ma mille. J’ai pas envie de pieuter ‘ci moi.

La provocation du paria fit rire tout le groupe et détendit l’atmosphère, enfin pas pour tout le monde. Les gardes semblaient du plus en plus nerveux, Anar aussi. Quant au shaman, il fixait toujours le ciel d’un regard perçant.
*Bon sang quel abruti ! Il va tout faire foirer !* songea Anar.

Le problème est que sa voix comptait autant que celle du jeune paria. C’est donc au vote que la décision allait se jouer, comme toujours. Et Anar savait bien que cette situation serait sans issue, son groupe étant trop subversif.
*J’aurais du envoyer un autre groupe* regrettait-il.

Mais le mal était fait. Gagner par une nouvelle confiance, la grande majorité des parias exhortait les visiteurs de partir. Des épées sortir des fourreaux. Certains brandissaient des cocktails incendiaires en guise de menace, au désespoir d’Anar. Une poussée de narcissisme lui fit néanmoins avoir le dernier mot sur ses confrères.
Nous, peuple libre de Prévèze, ne reconnaissons aucun Palatinat. Il n’est d’autre interlocuteur possible au peuple que le peuple lui-même. Croire le contraire n’est qu’orgueil. Retournez d’où vous venez soldats. Le peuple libre chantera bientôt sur les décombres fumants de vos casernes. Et vous, vous serez morts…ou libres, ce sera votre choix camarades.
Les mots d’Anar furent accueillit par des acclamations frénétiques mais ils sonnaient faux dans l’esprit même de l’homme. Lui qui aurait voulut discuter s’était vu contraint de suivre la volonté de la majorité…enfin la majorité de son groupe. Tournant les yeux vers Heklar, Anar aperçut dans son regard un soupçon de reproche.
*Ce qui est fait est fait, l’anarchie vaincra ou nous mourrons tous.* se répétait-il de façon maladive pour se soulager.

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Ali perçu l'agitation des soldats de Méthone dans son dos. Se tournant légèrement vers eux, il leur intima l'ordre silencieux de rester calme d'un signe discret de la main.
De toute évidence, ces hommes n'étaient pas vraiment enclins à la discussion. Toutefois, le diplomate nota que parmi les parias, rares étaient ceux qui possédaient l'instruction nécessaire pour faire un interlocuteur valable. En tout cas, leur enthousiasme et leur attachement à leur cause forçait l'admiration. Même si la violence latente des parias commençait à l'inquiéter.
Mais même si effectivement le combat se révélait inévitable, les pertes seraient lourdes pour tout le monde. Les parias mourraient en grand nombre, tandis que le palatinat n'aurait perdu tout au plus qu'un diplomate et quatre soldats. Ce serait un fiasco diplomatique, certes. Mais une victoire militaire, surtout pour Ald'Rhune...
L'un des dragons d'or tenta une communication mentale avec le diplomate Prévézien. On l'avait prévenu que ces créatures pouvaient communiquer par ce biais. Lui qui n'appréciait qu'à moitié les magiciens et autres "bidouilleurs des arcanes"...

¤La situation être sous contrôle? Je ressentir une montée rapide de violence chez êtres pensants d'en face.¤
¤Commencez à vous approcher doucement, le feu pourrait embraser la poudre, au sens propre comme au figuré...¤
¤On descendre vers vous.¤

Les dès n'étaient pas encore jetés. Tout pouvait encore se jouer là, ici et maintenant. A condition de trouver les bons mots...

-Contrairement à ce que vous pensez, je ne viens pas vous dicter votre conduite. Ni vous faire un quelconque reproche. Seulement comprendre.
Les Prévèziens ont élus son excellence Hélèna d'Ald'Rhune à la tête de la province. Elle est de ce fait la porte-parole du peuple Prévèzien, quoique vous en pensiez.
Maintenant, étant indisponible car occupée à nous représenter auprès de l'Empereur, je suis devant vous afin de la représenter et de comprendre le pourquoi de tout ça.
Pourquoi un tel soulèvement?
Le palatinat n'a pas fait preuve de tyrannie envers le peuple de Prévèze. D'autre part, depuis l'arrivée de la palatine, des grands travaux ont apportés et apportent toujours travail, prospérité et contribuent à une nette amélioration de la vie en Prévèze. Pour le moment, la plupart de ces travaux sont localisés autour de Méthone et de Thyde, mais ce n'est plus qu'une question de temps pour que les villages les plus éloignés puissent à leur tour bénéficier de cela.
Est-ce l'Armée de Prévèze qui vous fait peur? Une armée qui pour le moment n'a jamais bougée, même pas à l'issu de vos actions. J'imagine que cela a du vous étonner, n'est-ce pas, que l'on envoi un diplomate et quatre soldats dans le désert, à la place des régiments des 2nd et 3éme Armées.
Vous ne pouvez même pas dire que vous trouvez le palatinat intrusif en Prévèze du Sud, puisque les seules présences officielles sont les Nuntius, qui sont au service de tout citoyen de Prévèze et les prêtres de l'Eglise de Kalamaï.

Alors oublions un moment la propagande, voulez-vous?
Qu'attendez-vous du palatinat? Outre son démantèlement, bien entendu.


Ali Warid D'Haussaron s'arrêta là. Les épées à demi-tirées de leurs fourreaux, des étranges bouteilles à bout de bras, les parias avaient fait silence devant l'éloquence du diplomate. Ce dernier apprécia le geste.
Mais maintenant, il n'en restait pas moins prit entre deux feux: d'une part les parias et leurs épées, d'autre part les dragons qui avaient perdus de l'altitude pour être à présent à 500 mètres au dessus de leurs têtes, en vol stationnaire, hors de portée. A la vue des majestueuses créatures dorées, les quatre soldats à la livrée rouge se calmèrent un peu, retrouvant une certaine sérénité. Du moins, en façade...

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Décidemment ce diplomate était vraiment accroché à sa mission, même si il jouait sa vie en insistant devant le refus borné des anarchistes à un dialogue. Sa tirade remplie d’éloquence avait fait momentanément taire les parias pour deux raisons. La première est que pour le groupe, la réunion était terminé et il n’y avait plus besoin de parler. Deuxième raison, la majorité des parias ne comprenaient rien à ce qui venait d’être dit. Les gens de la ville pensent souvent que les informations circulent sans limite partout dans le pays. C’était loin d’être le cas et en Prévèze du Sud plus qu’ailleurs. Des grands travaux ? Où ça ? Y a que trois armées à Prévèze ? Nunti…quoi ? Anar se réjouit de cela car il pouvait désormais prendre la parole librement car il était sans doute le seul à comprendre, sauf peut-être Heklar qui…lançait un sort…
Helklar qu’est ce que tu fais ? hurla Anar.

Le shaman fit une brève incantation et lança de la poudre noire en l’air. Les rangs des parias se resserrèrent autour du jeteur de sort. S’attendant à voir des boules de feu jaillirent des mains de l’orque, Anar se couvrit les yeux mais aucune explosion ne se fit entendre. Les gardes de Méthone étaient eux aussi aux aguets. Les dragons s’étaient rapprochés mais ne bougeaient pas. Heklar ouvrit la paume de sa main. A l’intérieur, Anar distingua une volute de fumée noir. Petit à petit la volute se transforma en minuscule nuage noir qui lévitait paisiblement au dessus de la paume du shaman. Satisfait ce dernier esquissa un petit sourire.
Tu peux leur dire ce que tu as à dire frère, dit-il avec sérénité.

Anar se résolut à ne pas chercher à comprendre ce que trafiquait l’orque et reporta son attention vers Ali Warid D’Haussaron. Ce dernier avait esquissé un regard curieux vers le shaman mais avait su très rapidement retrouver sa contenance. Anar se plaça en face de lui de manière à lui prouver son degré de détermination, à la limite de la folie. Il esquissa un sourire avant d’annoncer.
La seule propagande que je connaisse est celle de ceux qui prétendent effectuer de grands travaux pour le peuple en construisant des jardins en plein désert. L’eau qui manque tant aux hommes arrose les fleurs de votre Palatine et vous osez me parler de « nette amélioration de la vie en Prévèze ». Et vous osez demander pourquoi un tel soulèvement ?! Ce que vous les notables et militaires n’avaient pas compris ou ne voulez pas comprendre, c’est que peu importe la forme et la composition de votre gouvernement, peu importe que la palatine soit bonne et généreuse. Que reste-t-il si on enlève ce masque ? Un gouvernement, des casernes, des cathédrales, qui sont pour nous autant d’absurdités. Ce que nous attendons est le contraire de ce que veulent les puissants, ce que nous attendons est la liberté totale et elle n’existera qu’au moment où tout pouvoir sera éradiqué. Je vous proposerais bien de nous rejoindre mais ceux qui ont le pouvoir s’y attache aussi surement qu’un chien affamé à un vieil os. Alors bon vent, nous ne tuons pas les diplomates contrairement à ce que la propagande veut faire croire.
Il avait fait parler son cœur, mais sa raison avait du se taire. Il devait être cohérent avec lui-même. Les parias s’écartèrent pour laisser passer les émissaires. Heklar, le poing serré, observait les dragons. Anar lui, se préparait mentalement à affronter les prochaines épreuves.

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Le diplomate Prévèzien constata que la discussion était belle et bien impossible. Du moins pour le moment. Il était toujours plus facile de discuter d'homme à homme, sans "publique". Le mieux serait de disposer d'un territoire neutre. Mais cela risquait d'être dur à trouver. Surtout dans l'immédiat.
Ali Warid d'Haussaron se résolut donc à mettre un terme à sa mission, la classant d'office parmi les échecs de sa carrière. Malgré ce qu'avait dit le paria qui s'était fait porte-parole de ses camarades, il se doutait qu'insister aurait pour effet l'ouverture des hostilités. Et malgré la présence des deux dragons d'or au dessus d'eux, il était probable qu'il fut le premier à tomber dans le sable en laissant son sang se mêler au désert.

-Soit. Je me retire donc. Mais si vous changiez d'avis à notre égard, le palatinat reste ouvert à la négociation diplomatique. Messieurs, je vous salue bien bas.

Le diplomate d'inclina devant les parias avant de tourner les talons et de rejoindre les quatre gardes. Il remonta à cheval et fit signe à son escorte que l'on pouvait y aller. Les gardes se mirent en marche, suivant Ali en une formation défensive relâchée autour de lui. Ainsi s'éloignèrent les membres de la délégation Prévèzienne.
Les deux dragons d'or restèrent un moment au dessus des parias, avant de reprendre leur formation de vol au dessus des cavaliers qui avaient reprit la direction de Méthone. Ils savaient bien que leur simple présence avait ébranlés les parias. Ils l'avaient "senti". Et ils savaient qu'en cas de guerre, bon nombre des leurs seraient en première ligne. Mais ils savaient aussi que grâce à eux, la guerre tournerait sûrement à l'avantage des alliés d'Ald'Rhune.
Et grâce à eux, Ald'Rhune deviendrait d'une importance stratégique militaire de premier ordre. Avoir l'appui d'Ald'Rhune reviendrait à s'adjoindre la terrible puissance de créatures millénaires, réputées maitresses des cieux. La maitrise aérienne se révèlerait probablement la clef d'une longue guerre dans le désert...
Malheur à ceux qui déclareraient la guerre à la désormais puissante cité côtière...

Mais la guerre n'était pas encore là.
La courageuse Maëlle avait choisie contre toute attente de privilégier la diplomatie au combat. Mais sa tentative se révélait un échec, entrainant un durcissement des pro-actions militaires. Les partisans de la guerre se révéleraient plus nombreux dans les jours à venir. Et la position de la palatine, ou à défaut de sa suppléante, se révélerait des plus instable. Qu'allait-elle choisir?
Mobilisation générale? La province en avait la capacité. Mais en avait-elle le droit?
Maintient de la paix et continuation des tentatives diplomatiques? Là aussi, les capacités de Prévèze rendait les choses possibles. Mais de nouveaux refus ne feraient qu'attirer plus de sympathisants aux adeptes de la manière forte et fragiliserait le palatinat...

Il y avait une autre option... A vrai dire, il y en avait plusieurs autres.
Mais seuls les esprits fins l'entrevoyaient. Le palatinat possédait de la ressource et des hommes et femmes de valeur. La longue tradition de l'Honneur Prévèzien existait toujours. Et il serait bientôt temps d'en faire la preuve par n'importe quel moyen...

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La vie du repaire semblait s’écouler au ralenti depuis quelques temps déjà. L’échec diplomatique avait d’abord secoué les anarchistes qui s’étaient préparés à recevoir des troupes mais rien n’était venu. Le choix fut encore d’attendre, de nouveau pas l’ombre d’une armure impériale. La vie quotidienne avait alors repris ses droits, et la survie au jour le jour remplissait le temps de nombre de parias. La saison des fruits avait commencé et déjà les entrepôts se remplissaient de « melon du désert », de figues de Barbarie et de Pitaya. Le désert savait nourrir ceux qui le connaissaient et la plupart des parias le côtoyaient depuis l’enfance. Anar s’affairait justement à récoltait des fruits du dragon lorsqu’une ombre passa au dessus de lui. Concours de circonstance improbable, un dragon volait au dessus de sa tête ! Pris d’une peur panique, Anar courut se refugier chez lui, agrippa son arbalète naine et attendit avec anxiété sa dernière heure. Un léger tremblement du sol indiquait que la bête venait de se poser.
*Dans le jardin ! Nos fruits vont être anéantis !*

Anar rassembla sa fierté et son courage pour affronter sa destinée, sortit de sa tanière et se retrouva nez à nez… avec Heklar !
Aaaah ! Heklar… qu’est ce que c’est que ce bordel ! vociféra-t-il.

Et bien quoi voila une semaine tu me disais qu’il nous fallait quelque chose pour nous défendre contre les dragons et maintenant tu te plains quand j’en ramène !

Jetant un regard suspicieux vers les créatures, déjà foule d’enfants l’entourait.

Tu les contrôles bien j’espère, regarde les enfants sont à deux mètres de ses griffes. Faites attention !

Je ne contrôle rien du tout les dragons sont les êtres les plus puissants de Kalamaï je te rappelle et celui là est un dragon de bronze. D’autres de ses congénères attendent en dehors du repaire.

Pourquoi t’obéissent-ils alors ? interrogea Anar. L’orque semblait agacé par ces questions.

Ce sont des renégats, ils ont été bannis de chez eux pour des raisons… de dragons. Bref leur ancien clan est sous la protection de la Palatine donc ils sont leurs ennemis et vous les humains vous dites toujours « les ennemis de mes ennemis sont mes amis » alors je leur ai proposé une alliance d’intérêt. Si t’as une autre solution pour stopper les dragons du Palatinat je t’écoute.
Et toc. Anar ne savait plus quoi dire d’autant plus qu’il avait cogité sur la question depuis le départ du diplomate Ali Warid d'Haussaron. Le shaman semblait savoir ce qu’il faisait et les circonstances ne laissaient de choix à personne. Il ne fallut à l’orque qu’une petite heure pour convaincre l’Assemblée d’accepter sa solution. Pas besoin de pérorer les parias connaissaient l’urgence de la situation. Au total une trentaine de dragons étaient présents et d’autres viendraient surement. Une nouvelle était également apportée par ces émissaires du ciel. Une forte troupe du Palatinat se situait non loin de la frontière avec Prévèze du Sud. Très peu de temps fut nécessaire pour réunir les unités de parias et les préparer à l’affrontement.

******************************

Spoiler :


L’affaire avait été vite réglée, trop vite aux yeux d’Anar qui n’aimait guère les victoires faciles. Le camp ennemi repéré, les archers avaient pris positions rapidement en éliminant les sentinelles ennemies. En reconnaissance, le groupe d’Anar avait considéré que le bataillon ennemi était conséquent. Des dragons de bronze avaient également été repérés. La tactique était simple : une troupe d’hommes accompagnés de dragons de bronze faisait diversion pendant que les archers et le reste des unités harassaient leur camp. Tout semblait fonctionnait, les dragons ennemis avaient quitté la zone et tous les archers étaient en position. L’attaque eut bien lieu, les tireurs déversèrent des torrents de flèches sur l’ennemis qui subit les premières pertes mais alors que les unités allaient charger, le bataillon du Palatinat se replia avec une vitesse surprenant, prenant même au dépourvu les archers paria. Les poursuivre immédiatement ? Sans dragons et avec si peu de cavalerie cela aurait été du suicide. Les parias durent rester sur leur faim en observant au loin le retrait massif de troupes ennemies. Maudissant l’ennemi, Anar alla inciter les hommes de son escadron à monter un campement. Cependant l’un d’eux lui appris que les autres unités d’anarchistes avaient déjà pris en chasse les fuyards. Comme personne ne commandait personne, son groupe n’avait pas été informé de ses faits mais il put voir au loin les groupes de parias progresser dans le désert sur les traces encore fraîches de leurs ennemis. Sans dragons en soutien…
*Les imbéciles, les imbéciles.* répétait-il intérieurement.

Mais un camarade ne laissait pas ses frères seuls et le groupe d’Anar quoiqu’à la traine, emboita le pas des autres parias vers la bataille qu’il sentait proche. Il ne laissa derrière lui qu’un immense feu pour orienter les dragons d’Heklar en espérant bénéficier de leur soutien. Puis il marcha avec ses frères d’armes vers une victoire qui leur semblait certaine. Vivre libre ou bien mourir…

******************************

Spoiler :


Ne pas se perdre dans le désert de Prévèze constitue l’entrainement ultime des guerriers de la région. Le paysage qui s’étend à perte de vue se répète à l’identique, les points de repère sont quasi-inexistants, et les traces laissées tiennent rarement longtemps, surtout par temps venteux. Une fois perdu, les chances de survie sont maigres et des consignes strictes doivent être respecté : marcher lentement et régulièrement sauf aux heures les plus chaudes, économiser l’eau, il faut manger le moins possible car en l'absence d'eau pour la digestion le corps prélève du liquide des organes vitaux ce qui augmente la déshydratation, bref, un vrai casse tête. Voila pourquoi les parias y vivait, le désert était leur meilleur atout contre les invasions ennemies et constituait la plus redoutable des forteresses. Pourtant il pouvait parfois se retourner contre les anarchistes comme c’était actuellement le cas. La poursuite des troupes de la Palatine avait épuisé le groupe d’Anar qui ne voyait plus les autres groupes. Les réserves d’eau commençaient à s’épuiser. Anar sentait que d’ici peu la situation allait devenir critique. Un des hommes venait de s’évanouir par manque d’eau. C’est alors que plusieurs ombres se détachèrent à l’horizon. Trois dragons.
*Amis ou ennemis ?* se demandait Anar en préparant prudemment son arbalète.

Tels d’immenses nuages étendant leur ombre sur le sol sablonneux, les trois créatures pouvaient aussi bien annoncer la fin tragique de l’escouade que son sauvetage homérique. C’est alors que la silhouette bien connu d’un vieil orque apparut sur la croupe du premier dragon.
Heklar ! s’exclama Anar avec une joie non contenue.

Fais avancez tes hommes Anar, le champ de bataille n’est pas loin à l’Est, les troupes prévèziennes étaient à cours de subsides et ont lancé une attaque désespérée, ça se présente bien pour nous mais votre soutien serait appréciable.
Malgré le ton abscons du shaman, Anar avait compris l’essentiel. La nouvelle réveillant les espérances du groupe, c’est avec rapidité que la troupe d’élite baptisée « Espoir » atteint le lieu de conflit où les parias se livraient à une bataille acharnée contre les régiments du Palatinat. Efficacité et célérité étant les mots d’ordre du groupe, les ennemis virent bientôt déferler dans leur rang des cocktails enflammés préparés par Anar. Les bouteilles s’écrasaient dans un éclat pétaradant, provoquant l’incrédulité et la panique des ennemis les moins expérimentés. La bataille suivit son cours dans les cris, le sang et la douleur. Parfois des milliers de gouttes de sang tombaient sur les guerriers lorsque dans le ciel deux dragons entamaient leur danse mortelle. Bien vite le sable des environs pris une teinte rouge carmin et ne semblait pourtant pas se rassasier du liquide vital qui s’enfonçait dans ses entrailles. Ce n’est qu’au coucher du soleil que le drapeau des vainqueurs put se hisser sur le monticule de cadavres laissés aux rapaces. On pouvait voir de loin ce symbole comme un affront à ceux qui voudraient le menacer : ce drapeau était noir.
******************************

Et maintenant ?....

On marche, on continue, on persévère… nous vaincrons.


Dernière édition par Anar le Mer 9 Sep 2009 - 15:27, édité 1 fois

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Ils paieront cela…ILS LE PAIERONT !

Debout devant l’Assemblée des parias, des larmes de rage gonflaient les yeux d’Anar. Une atmosphère pesante étouffait chaque membre du repaire et le voile de la tristesse assombrissait leur regard. C’était tôt le matin qu’un messager arriva porteur d’une missive d’une contrée lointaine. Son visage d’une sombre gravité en disait plus que le contenu de son message où s’étalaient noms et chiffres, funèbres écrits annonciateurs d’une défaite. Plus qu’une défaite, une hécatombe pour les parias actifs dans la nouvelle province de Mésomnon. Anar n’était pas au courant que des camarades œuvraient si loin de leurs terres natales. Ils avaient été envoyés des mois auparavant pour encourager et soutenir les indépendantistes d’Etimnon. Après la victoire face aux troupes du Palatinat, l’Assemblée avait demandé aux dragons de bronze de venir les soutenir avant un assaut important dans la région. Pourquoi Mésomnon plutôt que Zakinthe ? Anar ne la savait pas. L’Assemblée était seule souveraine des décisions. L’assaut eut bien lieu. Les troupes anarchistes attaquèrent de front les troupes du plus puissant seigneur de la région et prétendant au poste de Palatin : Xanis de Draziva. La bataille tourna vite au massacre et la quasi-totalité des parias furent décimés. Pour les survivants qui fuyaient vers Zakinthe, pas de pitié, ils furent froidement exécutés par les hommes du seigneur de Draziva. La liste des victimes était longue, trop longue. Tous les dragons avaient succombés durant l’assaut. Les rumeurs prétendaient que Xanis était un de ces sorciers suffisamment puissant pour pouvoir rivaliser avec les maîtres du ciel. Preuve en avait été faite. De témoins de la bataille il n’y avait que les habitants de la région qui furent discrètement interrogés par des espions parias. La douleur fut immense pour grand nombre d’habitants du repaire. Beaucoup perdirent un membre de leur famille ou un ami cher. Les veuves éplorées s’étaient lamentées une nuit entière tandis que les enfants ne comprenaient pas pourquoi ils ne pouvaient pas voir leur papa. Deux jours de deuil eurent lieu et maintenant l’Assemblée devait décider de la conduite à tenir vis-à-vis du seigneur Xanis. Beaucoup de parias s’étaient succédé à la tribune, arguant et défendant des plans plus fantaisistes les uns que les autres. Un orque proposa l’attaque immédiate de la région avec tous les effectifs de Prévèze, une femme avança l’organisation d’émeutes dans toutes les villes alors qu’un autre enjoint Heklar de trouver de nouveaux dragons plus forts et plus nombreux pour attaquer. Le shaman dût étouffer un rire pour ne pas choquer les familles des victimes. Quand vint le tour pour Anar de parler, son visage ferme et résolut, cachant ses émotions comme si le temps avait glissé sur ses traits sans laisser de trace. La seule lueur de colère visible se reflétait dans l’iris noir de ses yeux. Trop de camarades morts, plus de dragons, un nouvel ennemis puissant, voila les raisons de son ressentiment.
Ils paieront et en tout premier lieu le dénommé Xanis, avide de pouvoir et prétendant au poste de Palatin à Mésomnon. N’est ce pas lui le responsable de l’assouvissement d’Etimnon sous son joug mes frères ! Il a tué, tue et tuera encore pour ses ambitions personnelles ! Ses troupes éthérées font régner l’ordre par la tyrannie et l’oppression. Je réclame donc la même sentence : la mort ! Oui la mort pour ce sorcier despotique ! Nous ne pouvons pas soutenir une guerre là haut, nous n’en avons plus les moyens mes frères. Recrutons quelqu’un pour faire ce travail à notre place. Que tous cotisent dès maintenant et je m’occuperais de la faire savoir en bon lieux. Notre vengeance sera je vous le promet.
L’annonce faite par Anar laissa l’Assemblée sans voix. La motion défendue par l’anarchiste fut adoptée à une écrasante majorité. Il faut dire que c’était la seule acceptable et envisageable tant que de nouvelles forces de guérilla ne seront pas reformées dans la province. Les femmes, fils et filles des victimes apportèrent or, argent et denrées. D’autres parias complétèrent la prime afin d’obtenir un montant susceptible d’intéresser des assassins ou autre chasseur de prime. Le lendemain même, Anar enfourcha un pur-sang et partit en direction de la capitale impériale.

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La silhouette haute et imposante d'un minotaure blanc se dessinait dans la pénombre qui précédait la nuit . Il était encadré d'une patrouille d'anarchistes qui l'avaient trouvé en plein désert , alors qu'il s'approchait de la zone -vague- qu'on lui avait indiquée comme étant leur repaire .
Les cimes des arbres se sculptaient dans l'obsidienne que la lumière crépusculaire du ciel de la Prévèze du Sud leur offrait .
Kaamos , ne pouvant nier une certaine appréhension , put cependant la cacher et la dominer , priant intérieurement Brak de lui accorder sa force , pour son peuple . Car c'était au final pour les siens qu'il allait aujourd'hui tenter de s'allier aux anarchistes . Leur donner un lendemain meilleur que celui d'esclaves et de races inférieures au service de l'orgueil de l'empire .

Lorsqu'il s'approcha du repaire , entouré des arnarchistes il sentit une nouvelle fois des dizaines de regards se poser sur lui . Il les soutint avec peine , comme on soutint le choc subit que provoque la chute d'une lourde pierre sur les épaules . Il n'aimait pas ces regards . Ils lui rappelaient ceux, méfiants et intolérants, des hommes de la capitale , qui ne voyaient en lui et toute sa race que des bovidés bipèdes , même plus bons à tirer des charrues . Un accès de rage remonta dans sa gorge à l'évocation de ces souvenirs désagréables . Il se contint .

Il jeta sa hache à terre et poussa une nouvelle fois son formidable rugissement de salutation .
Un instant plus tard, vingt arcs étaient bandés vers lui , prêts à cracher avec une haine satisfaite leurs cruelles flèches aux pointes de fer qui mord la chair et lacère le corps .
Il croisa les bras , chassa son appréhension , releva fièrement la tête vers les sentinelles, les défiant de tirer en attendant l'arrivée d'autres anarchistes .


Dernière édition par Kaamos le Mar 15 Sep 2009 - 19:26, édité 1 fois

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Assemblée des relations externes, session exceptionnelle.
Une patrouille de parias avait ramené du désert un étranger et une nouvelle de nature assez étrange aux yeux des parias. Depuis leur dissidence ils n’avaient cessé de se faire des ennemis, le dernier en date n’étant autre que le Palatin de la nouvelle province unifiée de Maon. Ayant à la fois franchi la frontière Maon/Zakinthe et la frontière Zakinthe/Prévèze, ils avaient défaits plusieurs patrouilles parias avant de se replier, les conditions naturelles et climatiques n’étant sans doute pas celles auxquelles ils étaient habitués. Aujourd’hui un autre Palatin se présentait, sans armée ni intention destructrice. Un impressionnant minotaure blanc. Une détermination sans faille. Il avait jeté son arme aux portes du repaire en signe pacifiste. Les parias l’avaient donc accueilli comme un hôte avec un mélange de surprise et de curiosité. Les gens du Sud étaient chaleureux et la générosité ainsi que le respect des étrangers faisaient partie de la coutume locale. Malheureusement ces derniers temps la guerre rendait les parias méfiants. Beaucoup était morts dans les récentes batailles et ils n’avaient accueilli personne depuis le début de leur révolution. On installa Kaamos et on lui offrit de quoi boire ainsi que des fruits du désert. Avenantes, les femmes lui apportèrent des vêtements propres pour qu’il puisse se changer. Le désert laisse de nombreuses traces de son passage. On s’était enquis de la raison de la venue de l’étrange minotaure qui voulait parler diplomatie. Les parias préparèrent alors la réunion d’une Assemblée des relations externes en faisant sonner la cloche pour réunir l’ensemble de la population du repaire. Kaamos y fut conduit et on l’invita à s’installer sur la tribune, à côté d’un rapporteur élu pour l’occasion : bizarrement c’était aussi un minotaure, mais il n’était pas blanc comme son congénère. Les parias n’avaient que très peu de minotaures en leur sein, la majorité de la populace étant humaine, avec une forte minorité d’orques. Cependant Kaamos pouvait voir le mélange des cultures et des races dans l’harmonie et une relative sérenité, les conflits tenant plus entre les idées politiques qu’entre les apparences physiques. Une fois le silence obtenu, le rapporteur se leva.
Le représentant Kaamos veut parler à l’Assemblée au sujet des évènements récents affectant Zakinthe mais également l’ensemble de Kalamaï et notre futur à tous.
La foule s’agitait légèrement, il devait y avoir pas moins de 7 000 personnes remplissant totalement la place centrale. Les compteurs étaient réparti à un pour 100, l’équivalent d’environ 70 compteurs avaient pour mission de compter les votes des résolutions qui viendraient à la tribune à la suite des débats. Ils répétaient également les dires des personnes sur la tribune afin que tous puissent suivre les débats. Tout était plus ou moins prêt.
Messire Kaamos, je vous en prie exposez nous plus en détail les raisons de votre venue.
Le rapporteur se rassit et, à part quelques murmures, tous tendirent les oreilles pour écouter l'étranger.

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Kaamos fut surpris de l'accueil que les anarchistes offraient à un palatin , eu égard aux rumeurs de leur haine à l'encontre de tout ce qui se profilait comme un semblant d'autorité sur le peuple .
Il accepta juste que ses rustiques vêtements soient lavés . Il jugea que s'habiller mieux que la foule d'anarchistes à laquelle il allait bientôt s'adresser serait arrogant et irrespectueux .

Il sirota un verre d'eau claire , si rare au sein du désert qui régnait en seigneur implacable sur le sud de Prévèze , mangea quelques figues , et fut bientôt conduit à l'assemblée . Le moment fatidique arrivait à grands pas , et Kaamos, imperturbable à la vue de la mort , du sang, de l'éclat de l'acier et du fracas des batailles , sentit la peur insidieusement caresser sa moelle épinière . S'adresser à une assemblée n'avait jamais été son fort .

Lorsqu'enfin il fut conduit à la tribune sous les regards de la foule , son pelage se hérissa , ajoutant encore à sa carrure (ce qu'il jugea fort à propos pour en cacher le léger tremblement) .
Lorsque le rapporteur eut parlé , il prit une grande inspiration , se leva , et observa la foule quelques instants . Beaucoup de choses dépendraient peut-être de ce qui se dirait à présent .
Il mit son poing sur sa poitrine , inclina la tête vers l'avant en émettant un mugissement de salut grave mais perceptible .
Puis , il poussa un soupir, inspira à nouveau, et parla :

-Anarchistes .
Tout d'abord , j'espère que vous me pardonnerez de ne pas m'être auto-destitué avant de venir , comme le demandait votre message . Il se trouve que je pense pouvoir vous être plus utile en tant que palatin qu'en tant que simple minotaure .
Il me semble que nous partageons un but commun . Nous voulons tous , ici , la fin de l'Empire de Kalamaï .
Vous cherchez un monde plus juste pour pouvoir vivre en paix , si je ne m'abuse , et souhaitez pour cela la fin de toute forme d'autorité - dont évidemment, la première d'entre elles : l'Empereur .

Moi , je cherche à libérer mon peuple du carcan dans lequel les hommes de l'empire l'ont engoncé . Nous autres, Peuples Sauvages , Orques, Minotaures , Géants et j'en passe , ne sommes que des esclaves , des sous-êtres à leurs yeux .
Cela doit cesser .
Nous avons des traditions, nous avons des terres , des terres sur lesquelles les ancêtres de nos ancêtres sont nés et sont morts , des terres qui nous ont nourris et abrités ... Des terres qui ne seront bientôt plus que champs que nous devrons labourer pour la faste opulence de l'empire .
Nous avons des enfants , des femmes que nous aimons , nous rions, nous jouons, nous aimons et nous vivons , comme les hommes , les elfes , les nains, comme tous les autres qui vivent dans l'empire ! Pourquoi devrions nous n'être que boeufs et chevaux de trait , et leur donner le fruit de notre propre terre sans pouvoir y goûter ?
Je suis devenu palatin en espérant pouvoir changer le sort de mon peuple , à la capitale . Je n'y ai rencontré que mépris et condescendance . Je n'étais pour eux qu'un boeuf qui a appris à marcher à deux pattes . Autrement dit , un bâtard qui ne sait même plus tirer une charrue .
Je leur ai parlé .
Ils n'ont rien compris . Ils n'ont rien compris et ne comprendront jamais . L'empire doit disparaître , et tous ses chefs corrompus , gras , insouciants et rieurs dans leur cruauté avec lui . C'est la seule façon pour nous tous de vivre en paix sur cette terre .
Je ne dis pas exterminer les hommes et les femmes de l'empire -bien que des guerres seront nécessaires - , car ils vivent, aiment et rient comme nous , mais toutes les institutions, les armées et les autorités doivent disparaître . Les peuples de Kalamaï devraient vivre selon les règles qu'ils se sont eux-mêmes édictés .

Pour cela , je pense que nous pouvons agir ensemble, même si nos opinions diffèrent sur d'autres points .
Du reste , il ne s'agit pas d'envoyer nos peuples à l'abattoir contre les armées de l'empire pour nos idées - cela serait d'une monstruosité pire que celle que nous voulons combattre . Nous pourrions mener actions de sabotages et diverses attaques rapides sur les points faibles de l'ennemi . Cela le ferait céder peut-être plus sûrement que si nous menions contre lui un bras de fer perdu d'avance d'armées contre armées .

Je voudrais finir en disant que si vous acceptiez ma proposition de nous allier contre l'empire, vous trouveriez en Zakinthe une terre où vous pourriez vivre quelque temps en étant à l'abri des persécutions des impériaux . Je ne vous propose pas cela comme on ferait la charité à des mendiants , mais comme l'aide qu'un allié apporterait à un autre . Le peuple de Zakinthe est surtout composé d'Orques, d'humains et de minotaures , et nul d'entre eux ne rejetterait l'allié qui frappe à sa porte .
Bien sûr , je comprendrais tout à fait que les terres de Prévèze -qui ont dû voir naitre beaucoup d'entre vous - restent votre foyer . Pour moi qui attache tant d'importance aux terres ancestrales , je serais bien malavisé d'y voir un problème .

Qu'en dites-vous , Anarchistes ? Serez-vous avec Zakinthe lorsque sonnera le glas de l'empire ?"

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Le soleil entamait sa descente quotidienne sur le désert de Prévèze du Sud. Rituel établi depuis les lois ancestrales des Dieux, la lune venait remplacer l’astre de feu dans cette danse tournante. Perclus de rhumatismes, le shaman Heklar observait avec satisfaction la fin des débats qui avaient agité le repaire durant toute la journée depuis l’arrivé de Kaamos le minotaure. Celui-ci avait prononcé un discours dans lequel il invitait notamment les parias à faire alliance avec lui contre l’Empire. Il y a quelques semaines tels propos auraient été accueillis par des huées et des ires. Mais la situation avait évolué d’une manière dramatique. A l’ouest, la guerre continuait avec le Palatinat prévèzien. Au nord, des escarmouches avaient opposé les parias à des seigneurs de Scitopole, à l’est, au-delà de Zakinthe deux ennemis puissants s’opposaient aux parias : Xanis, patriarche de Draziva et Babka, palatin de Maon. Pour les anarchistes, l’heure était aux compromis. De tumultueux débats avaient agité l’Assemblée et opposaient d’un côté les anarchistes fédéralistes, très favorables à la rhétorique du Palatin de Zakinthe ; et de l’autre les anarchistes collectifs, qualifiés souvent d’extrémistes, refusant catégoriquement de s’allier au pouvoir. Anar n’étant pas là, il n’avait put prendre la parole devant ses camarades et les fédéralistes en avaient tiré un avantage certain. Anar, grand orateur devant les foules, adoptait bien souvent un point de vue proche des extrémistes. Entre les deux blocs se situaient les anarchistes individualistes, ou « modérés » dont le vote fit pencher la balance en faveur d’une alliance sous conditions avec Kaamos. Cette décision fut retenue, il ne restait plus qu’à définir les conditions par des votes. Au terme du décompte des voix lors de la présentation de chaque proposition, un scribe établit la Charte suivante :
Charte d'alliance de Prévèze du Sud
Spoiler :
Le scribe tandis les deux exemplaires à Heklar, qui signa au nom de tous les anarchistes. Comme convenu, le rang de Palatin de Kaamos ne figurait pas dans le document. Aprés cela, le shaman se dirigea d’un pas lent vers Kaamos. Il lui remit les deux exemplaires.
C’est à votre tour minotaure, acceptez vous de sceller cette alliance ?


Dernière édition par Anar le Sam 16 Jan 2010 - 18:00, édité 1 fois

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Kaamos prit gravement connaissance du contenu de la charte . Il convenait tout à fait , jugeait-il .
D'une manière générale, il n'aimait pas les traités longs et compliqués . Une parole , un regard et une poignée emplis de respect et d'honneur suffisaient aux minotaures , généralement .

Cependant , il lui fallait bien se plier aux coutumes anarchistes s'il ne voulait pas risquer de les offenser .

Il signa donc , de son sang comme l'honneur minotaure l'ordonnait , ce bout de papier qui semblait être si précieux pour la survie de l'alliance de Zakinthe avec les anarchistes .

-Je l'accepte , et en espère les meilleures choses .
Je suis un être peu enclin aux longues attentes avant l'action . Je rentre de ce pas à Zakinthe . Communiquez-moi dès que possible les premières actions que cette alliance nouvelle pourrait mener contre la tyrannie impériale , et nous nous y attellerons au plus vite : un empire comme celui-là ne se détruit pas en un jour .

Au revoir donc, alliés anarchistes . Puissent les ancêtres vous guider . "


Il fit une nouvelle révérence à la foule des anarchistes, salua d'un signe de tête le shaman et se dirigea vers sa tente afin d'y récupérer sa hache et de partir pour Zakinthe , où de nombreuses et pressantes affaires l'attendaient .

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La silhouette d’un cavalier se détachait à l’horizon par delà les dunes entourant le repaire. Lancé à un trot soutenu, le mustang ne paraissait pas faiblir lorsqu’il arriva au seuil de l’entrée du village. Et pour cause, son cavalier n’était autre qu’Anar qui venait de revenir d’une double mission à la Capitale impériale. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour effectuer sa mission, à peine quelques jours. Ereinté par le voyage et le climat ardent de Prévèze, Anar vida rapidement la gourde qu’on lui présenta. Son cheval fut confié aux soins d’un palefrenier. Par chance, l’Assemblée était déjà réuni pour discuter de la nouvelle alliance conclue, dont Anar n’avait pas encore était mis au courant. Il en prit ombrage. Il aurait aimé été là lors des débats afin de présenter son point de vue. Non qu’il soit totalement opposé à des alliances, mais pas avec l’autorité et encore moins avec un Palatin. Ce qui était fait était fait. L’Assemblée était seul détentrice de la volonté des anarchistes. Il devait maintenant se concentrer sur l’évolution possible de la situation.
L’Assemblée venait de voter le retrait des groupes paria établis en Zakinthe et leur retour en Prévèze afin d’y conduire la guérilla, affaiblit ces derniers temps par de multiples attaques. Désormais, l’Est devait être sécurisé par Kaamos, les anarchistes pouvaient se concentrer sur le front intérieur, dans Prévèze même. Le but étant de marcher vers la capitale avec la majorité des forces parias. Cela n’était pas mince affaire mais on attendait des nouvelles sur la rumeur de départ d’une grosse armée de Prévèze vers l’antre de Mogoth, loin, très loin en Naxopole. Anar fut appelé à détailler les résultats des démarches entreprises dans la Capitale. Il les résuma ainsi.
J’ai pu entrevoir le seigneur Babka qui semblait apparemment accepter une cessation de ses attaques. Cependant je n’ai aucune confiance en cet elfe à la botte de la Palatine et je ne peux que me réjouir de cette sécurisation de la frontière Zakinthe-Maon qui évitera aux troupes du Palatin de traverser Zakinthe pour nous attaquer. Mais prenons garde à la mer qui borde nos terres. Elles pourraient servir de moyen pour nos ennemis pour nous atteindre.
Laissant ces paroles en suspend pour les laisser s’imprégner dans les esprits, Anar conclut.

Quant au sorcier Xanis, j’ai affiché la mise à prix dans les quartiers où des personnes pourraient s’y intéresser. Il ne reste plus qu’à attendre. C’est tout ce que j’avais à dire. L’anarchie vaincra.
L’Assemblée remercia Anar et les débats se poursuivirent jusque tard dans la nuit, sans avancée significative. La conclusion principale fut exposée dans un bref résumé présenté par le rapporteur du jour :
Les camarades parias seront réunis en Prévèze afin d’y mener la lutte contre le Palatinat. Notre allié à l’Est agira comme bon lui semble dans notre intérêt réciproque mais il devra en tout état de cause envoyer des troupes à la frontière avec Maon et ce pour éviter toute intrusion ennemis. Parallèlement, notre recherche de camarades partisan se poursuivra pour le succès et le bien de la cause.

Anar ne comprit pas vraiment ce que voulait dire cette dernière phrase mais il était trop fatigué pour réfléchir ou demander des explications. Demain…
Ce soir, Anar coucha à la belle étoile, sur le toit de sa petite maison commune (qu’il partage avec d’autres parias). Les astres illuminant le ciel semblaient vouloir lui faire passer un message et lui transmettre leur sagesse. Qui pourrait décrypter un tel savoir ? La cape luminescente de la sorgue l’entraina finalement dans un sommeil sans rêve.

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Quel plaisir de revenir chez soi !


Cette voix gaillarde qui s’élevait au seuil du repaire était celle de Ranhort. Son visage exprimait satisfaction et contentement. Le dernier groupe de Zakinthe venait de rentrer. Grande fête eut lieu pour les accueillir. Ils étaient revenus avec les trois étrangers rencontrés à l’oasis, ces derniers avait été transporté sur des civières de fortune, car trop épuisés pour se déplacer. Le groupe les avait laissés aux bons soins des femmes du village qui étaient les mieux à même de les soigner. Ranhort, lui, retrouvait avec plaisir son compagnon Anar et passèrent de nombreux jours à parler de choses et d’autres, de futilités faisant oublier la proximité de lendemains fiévreux.


******************************
Sortant d’une des maisons commune du village, une jeune femme au teint hâlé se dirigea vers une autre bâtisse plus petite située dans la même rue, à quelques mètres de là.

Camarade Anar vous êtes là ?
interrogea-t-elle.

Mfgmm…quoi… entendit-elle marmonner.

Anar sortit de son demi - sommeil pour aller à la rencontre de la visiteuse. Il avait visiblement eut une courte nuit. Des cernes couronnant ses paupières en attestaient.
Qu’est ce qu’il y a ?

Les trois étrangers que les Rocs ont ramenés sont à peu près rétablis, vous pouvez aller les voir.

Se levant d’un bon, l’anarchiste suivit la jeune femme dehors, puis dans la maison commune où ils étaient soignés. Les trois individus avaient bénéficié de soins adaptés aux tourments qu’ils avaient subis. Après une réhydratation progressive à base d’infusion aux herbes, ils avaient put manger quelques fruits et légumes du désert. Les femmes du village avaient fait un beau travail et les trois hommes pouvaient s’estimer chanceux d’avoir trouvé l’oasis à temps, sans quoi ils seraient surement morts. Attablés à la cuisine, les étranger se restauraient et conversaient entre eux. Leur état de quasi-mort n’était plus qu’un souvenir. Anar demanda la permission de s’assoir puis, fidèle à sa réputation, il alla droit au but.


Eh bien mes amis ce n’est pas souvent que des étrangers s’aventurent par chez nous. Le climat doit surement leur déplaire. Dites moi donc, qu’est ce qui vous amène en Prévèze. On m’a dit que vous cherchiez les anarchistes. Si c’est le cas vous êtes chanceux car notre modeste repaire abrite tous ceux partageant cette idéologie. L’oppression et les tyrans sont nos ennemis. Le pouvoir est le fléau contre lequel nous luttons. Ici tout le monde est frère vous verrez. Vous n’aurez aucun mal à vous intégrer.

De toute évidence, Anar était persuadé que les trois individus étaient des nouvelles recrues poussées par des aspirations révolutionnaires à rejoindre les rangs des parias. Ce n’était pas rare d’en recruter en chemin mais c’était la première fois que des personnes se risquaient dans le désert sans connaissances de l’environnement et sans équipements appropriés.

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Il y avait là un elfe noir, le plus endurant des trois ainsi qu'un Orc et un Humain. Ce fut l'elfe noir qui prit la parole d'une voix morne et stoïque.

Nous vous remercions pour votre hospitalité et les soins que vous nous avez accordé. Il est vrai que nous n'étions jamais venu en cette contrée aride. Je ne vous mentirais pas, nous ne sommes pas contre le pouvoir en général. Nous sommes cependant contre le pouvoir actuel qui s'affiche comme une soi-disante démocratrie. Le pouvoir du peuple, ce n'est qu'une illusion que le Sénat offre. Nous venons d'Igoumen et nous avons appris qu'il y avait un conflit entre vous et le Palatin Babka. Amphise et Igoumen ont autrefois été unifié par le Palatin Enguerrand avant qu'il ne devienne Empereur. Nothaume, chef-lieu d'Igoumen et territoire du Patriarche Tanguy était alors la capitale de Maon. Cependant depuis l'Assassinat de Sa Majesté Enguerrand et l'arrivée de seigneur Babka à la tête de la province, la capitale est devenu une ville d'Amphise. Pour nous c'est un affront. Un abus du pouvoir qui tente de plonger la partie Est de la forêt de Maon dans l'obscurité du crépuscule.
Nous ne voulons pas entrer en conflit avec ce Palatin car une rumeur court que Sa Grâce Auréa, femme d'Enguerrand se prépare à rencontrer notre Palatin. En tout cas nous ne sommes pas d'accord sur sa gouvernance de notre province. J'aimerais connaître la nature réelle du conflit car nos sources de la ville Impériale nous ont rapportés que c'est le Palatin Babka qui a demandé la démission du Palatin Varatorn de Vénopole qui était un fervent défenseur de la cause de celui qui a mené l'Igoumen à la postérité: l'Empereur Enguerrand.
C'est de votre conflit avec le peuple d'Amphise, l'Ouest de Maon, que nous sommes venu vous parler.

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