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descriptionLa vie d'un Personnage EmptyLa vie d'un Personnage

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Voici un texte qui m'as été transmit par Sibyllina et que je publie avec son autorisation.

Considérant qu'il représente très bien ce qu'est un personnage de rôle-play, je vous invites tous à en prendre connaissance et ce même si vous avez déjà un personnage depuis longtemps ou si vous êtes nouvellement inscrit parmi nous.

Bonne Lecture à tous.

(Noté que la longueur me force à faire quelques posts pour l'afficher)

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Tout personnage de roman, nouvelle, poème ou quelque soit son support possède une double vie : la première, la sienne, bien entendu, décrite d'une façon ou d'une autre dans les écrits. Mais la deuxième est des plus intéressantes et c'est celle-ci que nous allons étudier de plus près.


* * * * *

La naissance du personnage, tout d'abord.

Selon les personnes, cela commence toujours de la même façon. Cela peut être un nom, trouvé ou créé, qui, plaisant tout particulièrement à l'écrivain, lui « parlant » et confiant à ce démiurge les futurs traits de caractère du personnage, invoque une entité encore floue sur laquelle travaillera l'écrivain, tel un sculpteur dégrossissant une pierre dont il ne connaît que le nom et la provenance.

Cela peut être aussi un visage, une image, une action, une réplique, même !

Peu importe en réalité l'amorce, ce qui compte est qu'une idée fait naître un avatar fait de lettres ou de traits (dans le cas du dessin qui fonctionne en réalité sensiblement de la même façon).

Nous avons donc un embryon de personnage, très limité encore, sans vie. Il est, tel un fœtus dans le ventre de sa mère, privé de toute conscience, sans caractère réellement construit, sans passé. Mais déjà il possède un avenir...

* * * * *

La petite enfance du personnage.

Bon, et bien voilà, l'écrivain a accouché d'un nouveau personnage sur le papier et, le voyant gesticuler et brayer pour la première fois à l'air libre, il se demande bien quoi en faire. Immédiatement, il va alors commencer son travail de description, insuffler la vie à cette frêle chose, plus projet de vie que concrète existence. Selon ce qui a fait naître le personnage, le travail diffère grandement mais se passe extrêmement rapidement. En général, il se déroule sur une journée, voire dans l'heure qui suit la mise au monde. Si jamais le personnage n'était qu'un nom, il récupère alors un physique et un caractère, ainsi qu'un passé, encore qu'à l'état d'esquisse.

Comme un enfant de quatre ou cinq ans, le personnage sait alors qui il est, qui sont ses parents, ce qu'il a vécu dans sa très courte vie et, encore innocent et sans connaissance du monde qui l'entoure, ne peut marcher seul, sans la tutelle de l'écrivain.

* * * * *

L'enfance du personnage, son « baptême du feu ».

Jusqu'ici, donc, le personnage balbutie, souffre de trouver ses marques et de s'imposer dans un univers qui, fréquemment, l'a précédé. Il ne prend réellement substance qu'à son premier fait d'arme.

Par là, il faut comprendre que l'idée du personnage se matérialise tout simplement à l'écrit par une description de ce dernier à l'écrit, complète, lors de son insertion dans le monde de l'écrivain. Il fait alors ses premiers pas maladroits, encore peu sûr sur ses jambes, le démiurge restant à ses côtés pour le modeler et le relever à chaque fois qu'il trébuchera.

Les deux exemples les plus fréquents qui apparaissent dans les écrits sont la description du dit personnage par un autre qui, pour la première fois, le découvre en même temps que les lecteurs. Il prend alors naissance dans le récit indirectement, preuve s'il en est qu'il reste encore incomplet.

Ou bien le récit d'une de ses interventions, transformant littéralement le cours de l'histoire. Cela peut être de façon dramatique, ou bien un deus ex machina, voire simplement une apparition furtive pour préparer sa réelle entrée en scène qui viendra plus tard.

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L'adolescence du personnage.

Notre personnage existe et des preuves existent dans les textes. Voici qui est fait. Mais la vie du personnage ne s'arrête pas là, loin de là, vu qu'elle ne fait que commencer !

L'adolescence du personnage est, après l'âge adulte, la période la plus longue de la vie de ce dernier. Si jamais la naissance et la petite enfance se déroulent souvent sur très peu d'heures et l'enfance sur quelques jours, l'adolescence peut prendre des années.

C'est, ni plus ni moins, la vie du personnage à son état brut. A son apparition dans le récit, il possédait donc un passé, un caractère, un physique. Désormais, il tracera son présent de lui-même, toujours sous la tutelle de l'écrivain qui sait toujours ce que deviendra son protégé. Jusqu'ici, le démiurge sait tout de ce qu'il se passe dans la tête du personnage. Il serait même bien venu de dire qu'en réalité, il EST son personnage.

Petite parenthèse afin d'expliquer un phénomène. Il va de soit qu'un écrivain, lorsqu'il créé ses personnages, les construit à partir de lui-même, de son expérience, de ce qu'il a vu, entendu autour de lui. Ainsi, un écrivain doux et généreux aura-t-il le plus grand mal à concevoir un personnage égoïste et violent de façon crédible, tout simplement parce qu'il aura du mal à concevoir ces choses. Il se contentera alors de mimer ce qu'il voit autour de lui, créant un personnage « creux », composé uniquement d'actions et de réactions stéréotypées selon la mentalité de l'écrivain. Néanmoins, si tous les personnages d'un écrivain sont tous un peu lui, on se rend compte rapidement que cela n'est vrai que pour les personnages peu âgés.

Quoi qu'il en soit, notre adolescent n'évolue pas vite, voire pas du tout. Il vit, fait toujours les mêmes erreurs, fait sa crise d'ado en refusant catégoriquement de changer et de s'adapter au monde qui l'entoure. Ou s'il le fait, c'est si lentement et si imperceptiblement qu'on ne le verra pas passer à l'étape suivante.

* * * * *

La vie adulte du personnage.

Et voilà ! Notre avatar fait de lettres et de traits a reçu, pour une raison inexpliquée, sa propre étincelle divine. Jusqu'à ce moment, l'écrivain savait tout de son personnage, prévoyait toutes ses actions, connaissait son passé et son avenir mieux que ce dernier. C'était alors une relation symbiotique. Cela reste un mystère, mais tous les écrivains confirmés vous le diront, il arrive, parfois, qu'un personnage s'émancipe... Et croyez moi, le jour où on s'en rend compte, on est béat devant sa création, on se rend compte qu'on est largué, que le personnage possède sa vie et qu'il nous sourit. On se sent fier, autant qu'un parent qui voit son enfant quitter le foyer familial, prêt à voler de ses propres ailes. Quelle honte y aurait-il à l'abandonner alors ! Lorsqu'arrive ce si beau moment, c'est LA que l'écrivain se doit de se surpasser. Il avait guidé son personnage, il doit maintenant lui courir après, se défoncer pour le suivre.

Ce processus est très lent, même si son apparition est presque tout le temps violente. Le personnage évolue, lentement, durant son adolescence, imperceptiblement parfois même aux yeux de l'écrivain qui, évoluant lui-même, oublie certains traits de caractère pour en donner d'autres. Sans compter que l'univers lui-même dans lequel vit le personnage change. Nous verrons ensuite qu'il est souvent à l'origine de ce processus, ou de son apparition.

Alors, comme je vous l'ai dit, le personnage vit, possède une âme. Je vais vous donner un exemple tiré de ma vie personnelle, aussi étrange soit-il, il vous éclairera peut-être.

Lors de mon adolescence, à moi, j'avais créé un personnage de jeu de rôle que j'adorais incarner. Elle était moi, j'étais elle, nous vivions gaiment ensemble, moi la guidant telle une marionnette. Or, un jour, durant une séance, mon personnage fut mis en grande difficulté. En face d'elle, dans un monde médiéval, une dizaine d'arquebusiers qui la tenait en jour, sur une grande place. En théorie, si j'avais voulu réagir en tant que joueuse, j'aurai fait en sorte que mon personnage se rende ou s'échappe afin d'éviter la confrontation qui, à n'en pas douter, n'était pas en ma faveur. Mais voilà, mon personnage m'a alors totalement échappé. Si je la faisais fuir ou se rendre, ce n'aurait plus été elle, ç'aurait été moi. Elle, elle devait charger l'ennemi, ses épées brandies. C'était SA réaction, je ne pouvais faire autrement. J'ai donc assisté à l'assaut désespéré de mon personnage que je voyais courir vers la mort. Drôle de moment, à la fois créateur d'extase en voyant qu'on ne contrôle plus tout, et désespérant, car on se rend compte que même la mort peut survenir, désormais, et qu'on ne pourra rien faire contre. Seulement, mon ami qui jouait le maître de la partie ne l'a pas entendu ainsi et a réussi à me tirer d'affaire... C'est lui, maître de l'univers qui, d'un deus ex machina, sauva mon personnage.

La vie adulte est la période la plus longue de la vie d'un avatar. En réalité, si jamais il réussit à atteindre cette étape, il vivra jusqu'à la mort de l'écrivain et parfois même au-delà. Car peu sont ceux qui arrivent à la vieillesse. Je prends les exemples de James Bond ou d'Indiana Jones. Que ce soient les personnages des romans ou des films, ils sont éternels et vivront tant que le public les réclamera. Peu importe que leur géniteur soit en vie ou non, ces personnages divinisés n'obéissent plus aux mêmes règles que d'autres. Ils ont refusé la vieillesse et sont devenus immortels, quitte à perdre une partie de leur âme en échange. Les gains commerciaux se font à l'instar de l'évolution d'un personnage...

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La vieillesse d'un personnage.

Période si rare, si cruelle pour l'écrivain et ses lecteurs... Ce n'est, ni plus ni moins, la préparation à la mort du personnage, il faut le reconnaître ainsi. Le personnage a fait son temps, il a vécu sa vie, en espérant qu'il ait réussi à la posséder et s'émanciper de l'écrivain. Soit la relève se profile à l'horizon, auquel cas le personnage, devenu presque gênant sur la scène, se prépare à la quitter en s'assurant de n'avoir aucun regret, de ne rien laisser en plan, ce qui l'amène parfois à « finir en beauté », soit c'est carrément l'univers qui se meurt avec l'écrivain.

Les raisons sont en réalité très diverses... Lassitude du créateur, des lecteurs, épuisement des idées, fin logique de l'histoire impossible à contourner (comme dans les drames, par exemple), et j'en passe.

Le personnage vit ses derniers instants, il se fait plus rare ou, au contraire, plus présent, selon la façon dont il disparaîtra. Il souffle, peine, et tente d'insuffler la vie autour de lui, dans un élan de générosité impossible à contrarier. Soyons clairs, même le personnage le plus salopard et vile, lorsqu'il sent sa mort approcher, disperse des germes de vie. Il peut, par exemple, tuer des dizaines d'autres personnages, faisant croire à tout le monde que la fin de l'histoire est proche. Mais loin de là ! En réalité, un personnage peut très bien disparaître sans que l'histoire ne le suive. Et ses dernières actions sont alors fertiles en rebondissements, en évènements futurs, en genèses de nouveaux personnages. Il en a tué dix ? Et bien deux naitront peu de temps après et contrecarreront cet effet de mort.

Parfois... Il arrive que le personnage vieillissant ait perdu de sa superbe. Son physique a changé autant que son caractère. Il n'a peut-être même plus de nom, ou est diminué à un pseudonyme. Telle une personne âgée, ses capacités déclinent...

* * * * *

La mort d'un personnage.

Lorsqu'enfin arrive le moment des séparations. Toujours douloureux, même si le personnage était un méchant. Car en réalité, à sa disparition, si jamais l'histoire doit se poursuivre, il créé un immense vide. Même le personnage le plus secondaire qui soit, aussi insignifiant, créé un vide à sa mort. Un vide qui doit être comblé, d'une façon ou d'une autre. Et les ennuis ne font alors que commencer. Comme on dit, « la vie continue », encore faut-il réussir à suivre le rythme.

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La résurrection d'un personnage.

L'écrivain a tué son personnage. C'est fait depuis longtemps. Mais, sous le tollé des lecteurs, il se rend compte qu'il n'avait pas encore ce droit. Ou bien, remarquant qu'il ne saurait remplacer le mort, se sent obligé de le ranimer pour réussir à faire tenir son histoire. Soyons clairs là aussi... La résurrection est une seconde naissance. Les écrivains qui ressortent leur personnage de la mort sans changement, comme si de rien n'était, ne font qu'obéir aux caprices commerciaux et « tuent » l'âme du personnage, qui devient alors l'ombre de ce qu'il a été durant sa vie. Il mime ses propres réactions, devient un stéréotype, tels, justement, les James Bond actuels. Une résurrection réussie est extrêmement rare, car, de même qu'une personne de la vie réelle, sortant du coma et ayant approché la mort de près s'en retrouve changé à jamais, le personnage ne peut décemment pas revenir ainsi, sans avoir été ne serait-ce qu'affecté par son expérience. Un personnage qui revient à la vie est un nouveau personnage, au passé conséquent. Il garde bien souvent son nom, ne peut changer de passé, cela est évident, mais son physique, son caractère et son avenir, eux, sont à changer, modifier. Et là encore, il retombe en adolescence...

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