Le Monde de Kalamaï
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Grand Conclave des Seigneurs d'Outre-Mer

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Hélèna
Irkos
L'Ardonien
7 participants

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Arakasï errait dans le néant. Alors quoi ? Que devait-il répondre devant de tels propos tenus si brutalement ?Au lieu de ça, son esprit se perdit dans les brûmes indéchiffrables de son esprit accablé. Son regard s'orienta sur chacun d'entre les personnes présentes, enfermé qu'il était dans un silence froid, religieux. Ses yeux inéxorablement vinrent s'attacher sur la bannière étalée devant lui, tâchée du sang des natifs probablement. L'inquiétude l'étreignit diablement malgré la confusion de la situation.

Aucunement en effet, il ne lui venait à l'espit que l'officier présent et qui l'avertissait de danger, puisse lui mentir ou nuir à l'Outre-Mer par une mauvaise analyse de la situation. Mais parler d'actes de guerre ? N'était-ce pas intantinet disproportionné ? Fallait-il que cela arrive vraiment à son avènement ? Lui le pacifiste dirigeant qui avait promis une ère de paix sous sa gouvernance ? Non ce serait véritablement cruel. Néanmoins des choses graves à l'heure actuelle devaient se dérouler comme le visage soucieux, ombrageux du chevalier le leur hurlait. Son instinct le lui murmurait également même si rien ne l'en prouvait véritablement à cet instant. Mais pourquoi personne ne l'avait-il prévenu plutôt ? Depuis quand des villages avaient été sommairement attaqués ? Des bandits organisés peut être ? Tandis qu'il réfléchissait intensément, tentait de se remettre du choc, la porte s'ouvrit de nouveau à la volée, un des gardes annonçant là une autre nouvelle explosive, qui le fit presque défaillir sur le coups.

 
Votre grâce, une femme attend aux pieds du Chastel, elle prétend être la comtesse Hélèna Ianoss d'Ald'Rhune, en mission diplomatique pour le compte de l'Empire de Kalamaï.
Les yeux de l'elfe s'écarquillèrent. Décidément, heureusement pour lui, le palatin n'était pas de ceux qui pouvaient s'étouffer, la respiration hébêtée, sous le nombre de surprises incroyables telles que celles-ci, heureuses ou malheureuses qui se succédaient depuis, de manière impressionnante à ce conclave. L'ambassadrice qu'il recherchait tant, qui avait disparu de la circulation, s'aprêtait à contacter avec fermeté, s'était rendue d'elle-même à sa rencontre ? Mais comment ? Et la représentante ? Mais qu'importe toutes ces questions, elle était là. Cependant il se permit de plisser un regard avertisseur au soldat, comme s'il le prévenait que s'il se moquait de lui, ça allait barder. Il y avait trop de choses importantes qui requérait son attention pour qu'il perde du temps avec des drôleries. Le soldat jugea préférable d'ajouter : Ca a l'air d'être sérieux. Son escorte ne semble appartenir à aucune unité connue d'Outre-Mer. Elle a aussi proclamé son désir de mener à bien les négociations avec le nouveau dirigeant de la Nation.

L'elfe n'hésita plus alors. D'une vive agilité et d'un mouvement preste qui démontrait un entraînement régulier, il se releva immédiatement, promptement de sa chaise reculé à la va vite, reflétant là ses pensées chaotiques, tout autant que son empressement. Ses yeux luisaient d'ardeur devant la chance qui lui souriait soudain.

Je m'en vais accueillir les ambassadeurs personnellement, n'envoyez personne.

Mon seigneur, si je puis me permettre, il y a une situation urgente à gérer. Qu'en est-il de notre réponse à donner à tout ça ? Les rumeurs ne tarderont pas à se propager, la peur également. Sauf votre respect, des parlottes avec des ambassadeurs, même de foutus colons, à cet instant est une perte de temps.

Arakasï n'avait pas oublié ce sujet, seulement il y avait des priorités à fixer, des décisions à prendre, des choix à procéder de manière magnanime. En pleine marche vers la porte , il se retourna donc, élevant la main, en signe d'apaisement.

Ser Will, j'entends là vos avertissements sur le danger imminent, mais ne paniquons pas. L'indépendance d'Outre-Mer est en jeu, des vies natives à Port-Espérance également. L'échéance ne peut plus être retardé, sous peine de voir tout ce qui a été entrepris dans le bon sens jusqu'à aujourd'hui éclater. Nous n'aurons qu'une seule chance sur ce chapitre de notre histoire, saisissons là une fois pour toute. Si ce que vous dîtes est vrai sur la menace qui plane au-dessus de nos tête, il vaut mieux alors n'avoir qu'un seul front, et clore celui-ci par l'intermédiaire des négociations.

Voyez rapidement la situation avec le seigneur Medar et Volkmar, vos nouveaux chefs militaires et le représentant Milas, pendant ma brève absence. Messires, je reviens de suite ici même avec ceux qui ont le destin de notre Nation et de leur Empire entre leur mains.

Il hocha la tête à l'ad'resse de tous, puis s'enfut à l'extérieur de la salle du conseil. Une scéance mouvementée pour le Palatin.

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Calé au fond de son fauteil, Medar avait écouté chacun des intervenants, n'en perdant pas une miette. Il commençait à se faire une opinion sur chacun d'eux... Volkmar était plein de promesse, mais jeune encore. Sa remraque n'était pas dépourvue d'intérêt, mais ne tenait pas compte de certaines évidences. Premièrement, l'état de la flotte d'Outre-Mer, qu'il aurait été imprudent d'immobilisé en un seul endroit. Deuxièmement, la nature de la cible, qui était après tout une de leur ville, à eux, remplie autant, si pas plus, de leurs compatriotes que d'ennemis. Et dans un siège, c'était la population qui trinquait avant les soldats, non l'inverse ! Tout simplement parce que si les soldats pouvaient occuper la ville, ils pouvaient aussi réquisitionné la nourriture. Troisièmement, enfin, le fait que le problème ne soit pas neuf, et les Natifs dotés d'un cerveau... Si une solution aussi simple avait pu être appliquée sans risques, ils l'auraient déjà fait...

Ce jeune homme était encore inexpérimenté sur bien des points... Toutefois, l'ancien mercenaire était sûr qu'il apprendrait à leur contact... Au sien au pire. Il avait, lui, des années d'expérience de la vie et de la guerre, à divers niveaux, derrière lui. Il avait participé à nombre de guerre, aussi bien comme officier que comme simple soldat, dans les rangs et au-dessus. On pouvait lui faire confiance, par la Dame, si son confrère ne faisait pas une trop grande erreur d'ici-là, comme se retirer ou mourir, il en ferait en quelques cycles de saisons un guerrier tout à fait accomplit. Il se sentait du reste nombre de points communs avec lui, ce qui ne faisait que le renforcer dans les résolutions qu'il avait prises. Calculateur, comme souvent, malgré ce qu'on pouvait en croire, il voyait à long terme... Même si, en dernier recours, il s'en remettait toujours à la Chance, sa capricieuse guide !

Milas, lui était bel et bien aguerri. S'il avait trouvé le vieil Elfe un peu trop timoré de prime abord, la rage qu'il avait perçu en lui lorsqu'il avait parlé de la situation à Port-Espérance l'avait rassuré sur ce point. Visiblement, il était sage, intelligent et bien informé. Tout ce qu'il fallait pour un conseiller et un intendant digne de ce nom ! Il ne lui aurait peut-être pas fait confiance pour mené une armée, mais ce ne serait pas son rôle. Ce serait à lui, Medar, et à Volkmar de le faire, le cas échéant. Le représantant était très bien, finalement, ou tout du moins il lui semblait. Sans doutes, avec le temps, collaboreraient-ils de manière fructueuse. L'existance du mercenaire lui avait apprit à composer avec une grande variétée de gens, et celle-là était loin d'être la plus difficile à supporter, certes non !Il était prêt à conceder son mérite à la sagesse et à la diplomatie, et de bon coeur. Quant à l'Elfe, il avait dit lui-même, en somme, qu'il savait que parfois la violence était une arme nécéssaire à utiliser, et sans hésitation, quand la situation l'exigeait !...

Et Arakasï... Il semblait être un bon chef. Il faisait rapidement la synthèse d'éléments disparates fournis par ses différents subordonnés, pour donner un « plan de bataille » précis et aussi bon que possible vu la situation et les informations dont ils disposaient. Ce qui était la caractéristique principale d'un général de qualité, ou d'un Palatin, sans doutes. Malgré le faste dont il semblait aimer s'entourer, et les quelques petites erreurs qu'il avait commises, il était probablement l'homme de la situation. Il n'avait pas perdu de vue son peuple, comme le faisaient trop souvent nombre de « grans » seigneurs, et ne s'embourbait pas non plus dans d'inutiles circonvolutions... Autre point positif, il avait remi Volkmar à sa place – celle d'un serviteur dévoué de l'Outre-Mer, à présent – avec une concision remarquable. En bref, il sentait qu'il allait se plaire, dans cette équipe...

Avant qu'ils ne puissent répondre à Arakasï, après sa dernière prise de parole, un garde arriva, annonçant le chef d'une patrouille... Tient tient tient... Des ennenuis, déjà ? Son regard se détachant une nouvelle fois de la carte, Medar avait fixé son attention sur la porte, et puis sur celui qui entra par là. Un soldat, un vrai, ça se voyait au premier regard. Un colosse, qui devait pouvoir tenir plus qu'aisément son rôle dans une bataille, qui se tenait martiallement devant eux, une main sur la poignée de son épée, même maintenant, prêt à l'action sans aucun doutes. Un homme comme l'ancien mercenaire les aimait, en somme ! Un de ceux qui, comme lui, avaient été forgés au feu des combats, dont il préférait généralement la compagnie à celle des seigneurs, des diplomates et des politiciens qu'il devrait pourtant fréquenté. Mais à le voir, on se doutait que l'inconnu n'apportait pas des bonnes nouvelles... Rien que son regard pouvait suffir pour cela.

Et cette impression se confirma quand Ser Will – s'était son nom – parla, entrant directement dans le vif du sujet avec une précision qui faisait plaisir à voir. Il était grave, parlant d'un sujet grave. Des actes de guerre, des attaques. Des villages rasés, brûlés, des populations massacrées. Ce genre de chose. Le visage dur, sans émotion, Medar l'écouta parlé. Pas de survivants, apparemment... Peut-être était-ce mieux ainsi, au fond, car il savait mieux que personne les chocs qui pouvaient assahir l'âme d'un pauvre esseulé qui, seul, survivait à l'Horreur... Mais il chassa cette pensée pour se concentré sur les faits. Des crimes en séries, donc, perpétrés avec haine... Des crimes signés, qui plus est, comme en défis à l'Outre-Mer, comme un germe de terreur pour répendre la peur dans le continent !

Contrairement à Arakasï, Medar tiqua à peine quand le soldat jetta sur la table le drapeau souillé de sang. Un emblème qu'il ne connaissait pas, à première vue. Mais qui serait très certainement largement connu dans leur nation d'ici à ce que tout soit dit, quelque chose le lui disait avec certitude... Pour finir sur une note sinistre, Ser Will annonça ensuite la destruction d'une de leur patrouille maritime, purement et simplement anihilée. Logique, puisque toutes les attaques s'étaient faites sur la côte. Une armée capable de commettre si rapidement et si facilement de tels actes n'avaient sans doutes pas eu grand mal à réduire à néant une patrouille outre-merienne qui avait eu le malheur de croiser sa route... A moins que ce forfait ne soit qu'une provocation de plus pour le gouvernement en place, un avertissement, une démonstration de force... Impossible de savoir, et du reste ça n'avait que peu d'importance.

Et tandis que chacun absorbait ce flot de nouvelle, il y eu une nouvelle intrusion, annonçant la venue de la délégation de Kalamaï ! Et pas en approche, non non, à l'entrée du bâtiment. Ceux qu'on avait décidé de relancer quelques minutes plus tôt étaient déjà là, et en d'autres circonstances, cela aurait amusé l'ex-mercenaire un peu désabusé, depuis le temps. Et le Palatin bondit aussitôt pour aller les acceuillir. Malgré l'objection du soldat qui venait de les avertir, Medar approuvait. Si une menace les attendaient, venue de la mer, ils n'avaient pas intérêt à ce que l'Empire les attaque en même temps, ou même à ce qu'il leur soit hostile une fois qu'ils auraient repousés les chiens qui osaient s'en prendre à leur Nation. Il était avisé de conclure les négociations avant les combats probables et la faiblesse du pays qui en découlerait forcément.

Avant de partir, l'Elfe leur dit de voir « rapidement » la situation... Enfin, en franchissant la porte, quoi... Une pièce s'éleva dans les airs, retomba. Celui qui l'avait lancé toussota légèrement pour s'assurer d'avoir l'attention des trois autres.


« Ser Will, je crois qu'il serait bon de me présenté. Je suis Medar, ancien mercenaire, à présent seigneur d'Anok. Et comme vient de le dire notre Palatin, également nouveau chef militaire de l'Outre Mer avec mon confrère Volkmar... »

Un léger hochement de tête en guise de salut, un mouvement rapide de la main vers l'autre guerrier, et il entra dans le vif du sujet. Entre soldat, pas besoin de circonvolutions diplomatiques...

« Parlons peu et parlons bien. Nous ne pouvons pas faire grand-chose encore sans le Palatin et sans plus d'informations, mais nous pouvons apprendre ce qu'il y a à apprendre et poser les bases de nos décisions. Puisque vous êtes le seul à avoir vu tout ça de vos yeux, je vais vous poser quelques questions. »

Il s'était redressé dans son fauteuil, et sa voix profonde, une voix qui avait retentit sur bien des champ de bataille, était claire comme l'eau d'une rivière de haute montagne.

« Il y a eu massacre... Y a-t-il eu torture ? Un charnier volontairement laissé à l'air ? Un bûcher général ? Ces gens ont-ils été juste tués ou aussi torturés, tués d'horrible façon ? Croyez-moi, ça a son importance... Les pertes qui nous ont été occasionnées ne sont rien, militairement parlant, mais la peur qu'elles vont générés peuvent changer le cours de la guerre qui pourrait venir, si vous avez raison. D'autant plus qu'ils ont signés leurs crimes : une fois que les nouvelles seront répendues, si on ne fait rien, il leur suffira de isser leur pavillon pour faire fuir les masses. »

Oh oui, la peur était une arme terrible ! Mais l'avantage, si c'en était bien un, c'était que la peur avait un seuil de saturation... Et que quand à lui, il avait cessé d'avoir peur des années plus tôt, dans une maison dévastée...

« Avez-vous une idée de l'étendue des massacres ? Sur quelle portion de notre littoral, en quel nombre approximatif, avec quel intensité ? A-t-on des témoignages d'éventuels survivants ou témoins plus ou moins lointains sur la nature de nos ennemis, ou sur quoi que se soit les concernants ? Savons-nous s'ils disposent de magie ? S'ils sont humanoïdes ou bien de nature plus... surnaturelles, dirons-nous ? »

Autant de détails qui pouvaient, qui devaient conditionnés en partie l'ampleur de leur riposte. Mais il était une chose indiscutable, et il se tourna vers ses pairs.

« Représentant Milas, Volkmar... Quoi qu'il en soit, il nous faut mobiliser des forces, et surtout informer la populace. Présenter aux populations concernées la situation de notre point de vue, avec raison et mesure, avant que la peur et la rumeur ne s'en charge pour nous ! Je préconise, pour ma part, une importante mobilisation armée, un appel aux seigneurs, pour repoussée cette menace, quelle qu'elle soit. »

Bien sûr, seul le Palatin pourrait ou non lancer toutes ces actions, mais en discuter entre-eux, qui formaient visiblement le conseil, à présent, ou un conseil tout du moins, ne serait sûrement pas supperflux...

« Ne croyez pas que je sois trop prompt ou trop dramatiste. Il y a deux possibilités... Trois en fait... D'abord, cette menace peut être sérieuse, et nous aurons besoin de nos armées pour la repoussée. Ensuite, elle peut ne pas l'être, mais alors l'extermination des malendrins qui s'en sont prit à nos frères natifs pourra être un acte unificateur entre les soldats et les seigneurs. Et enfin... »

Pour la première fois dans son exposé concis, il laissa passer un léger instant de silence. Nulle hésitation dans ce silence, qui du reste ne dura pas bien longtemps...

« Enfin ils peuvent être trop forts pour nous, et alors qu'importera de mourir à peu ou à beaucoup ? »

Avec un sourire sans joie, il inclina la tête pour indiquer qu'il avait fini, son regard carmin passant sur Ser Will et ses confrères... Surtout Milas, il fallait bien l'avoué, car il soupçonnais un éventuel dépassement de Volkmar par la situation, même s'il n'en montra rien.

descriptionGrand Conclave des Seigneurs d'Outre-Mer - Page 2 EmptyRe: Grand Conclave des Seigneurs d'Outre-Mer

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* Ser est un titre qu'on donnait aux chevaliers au temps du moyen âge.

Le dégoût et l'amertume s'emparait du colosse bien qu'il savait que le Palatin qui s'en allait à son rendez-vous diplomatique, avait bougrement raison, quand soudain prêt de s'enfuir sous leur yeux, il lui apprit que se trouvait en cette pièce deux nouveaux généraux, deux nouveaux chefs militaires, les deux humains ici présent, à qui il devrait se référer désormais. Incrédule, il adressa sans détour, alternant de Medar à Volkmar, des regards plissés et calculateurs, dissimulant honnêtement sa stupéfaction... Un véritable choc, changement qui intervenait d'ailleurs au plus mauvais moment selon lui. Maintenant il comprenait la cause de leur présence et sans aucun doute, il serait amené à les croiser de nombreuses fois si les combats et la mort ne l'en interdisait pas.

Très rapidement Ser Will se renfrognant devant tant de nouveautés - le genre d'homme à ne pas aimé être bousculé par des éléments nouveaux -, renforçant la poigne de sa main massive et poilue sur son épée, se mit à les jauger de son oeil exercé de soldat... Eux ses supérieurs hein ? Tiens donc... En avaient-ils seulement la carrure et l'autorité ? Il s'en apercevrait très vite quant à leur réponses à venir sur la situation et leur futurs ordres auquelles ils n'échapperaient pas, dans un temps plus proche qu'ils ne le pensaient sans doute. N'oubliant pas les convenances malgré son scepticisme, il se redressa, raidissant son dos comme un i et brièvement il adressa un négligent salut aux deux concernés, ne faisant guère attention au représentant Milas qu'il avait déjà oublié. Puis très vite le soldat aux yeux carmins, toussota et prit en main la situation sans qu'il ne laisse le temps de s'installer une certaine confusion en l'absence du Vice-Roi, ce qu'apprécia grandement le Chevalier. Le genre d'initiative qui démontrait la force de caractère des grands hommes en temps de crise. Puis surtout le temps ne se prêtait pas à la modestie, à l'hésitation, ou encore à la peur. Au vu de la gravité des évènements à venir, il n'y avait pas de place pour ça même s'ils avaient été récemment nominés. Ils devraient prendre sur eux, faire avec, ou l'Outre-Mer pourrait bien en pâtir. Une fois les questions précises du Général Medar achevées, son raisonnement adressé aux autres, Ser Will ressentit un immense soulagement. Peut être que finalement la situation serait bien gérée. Résolument, il se tourna vers son supérieur et lui adressa son rapport, ses sourcils ombrageux plus froncés que jamais, sa face déformée par une certaine haine, surtout de la colère.

Général... Je vous épargnerai volontiers les détails, et me contenterait des informations utiles. L'ennemi a tout brulé, incendié les champs, les maisons, massacré les vaches et les pâturages pour les villages qui en possédaient, rien n'a échappé à la vindicte impitoyable de ses actions meurtrières. Incontestablement la même scène répugnante et reproduite dans chaque village rasé. Ils ont empilé du bois, de la paille pour griller leur victimes à vifs dans un immense bûcher, assembler des gibets industriels sommaires, de nombreuses têtes à la nuque brisée enserrées dans des cordes sous leur sommets, des traces de viol et de torture un peu partout, des hommes aux poumons emplis de sable qu'on leur a fait probablement ingurgité, des gorges et des larynx broyés par des brisures acérées.


Ser Will baissa la tête, et ajouta pour la première fois d'une voix toute émue, mais à peine perceptible et dissimulée par le durcissement de ses traits : On a même ... retrouvé des croix plantées sur des langues à l'intérieur de bouches d'enfants.

Croyez mon expérience, il est évident qu'une telle inhumanité est la conséquence d'une volonté incisive d'envoyer un message, comme de quoi ils sont capable, dans un premier temps, et de semer la peur dans un second.

De simples brigands ? Je n' en crois foutrement rien général. Aucun n'a assez de couilles pour commettre de telles atrocités, avec une telle violence, une telle détermination. Les brigands sont des brutes, des lâches qui s'en prennent à plus faibles qu'eux, mais ils sont ici chez eux, pas en guerre contre toute une population qu'ils cotoient. Ca n'a pas de sens pour eux de s'en prendre plus aux habitants qu'à leur biens qui ont été détruits. Je sais ce que je dis. Il faut être entraîné physiquement, tactiquement, préparé psycologiquement pour s'immerger dans de telles horreurs, sur son propre territoire et surtout avec tant de soin et de professionnalisme.

Le plus étrange dans tout ça c'est qu'on a retrouvé des traces impressionnantes de morsures, de lacération. On ne sait pas encore avec quoi elles ont été faites, mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas naturelle ou perpétrée par des armes traditionnelles. On peut craindre le pire. Autrement aucune trace visible de magie n'a été repéré, malheureusement je vous avouerai qu'à part nos fameux nécromanciens, l'armée d'Outre-Mer n'en compte que très peu et aucun n'a encore été appelé sur les lieux.


Plus la compassion l'inclinait vers tant de misère, plus Will se sentait pénétré par le froid de l'acier. Je vous le répète, ce sont des actes de guerre contre l'Outre-Mer, méthodiques, haineux, et qui ont un but bien précis. Quel but ? Qui sont-ils ? de Kalamai ? J'en sais rien mais je puis vous assurer qu'on le saura bien assez tôt. D'ailleurs mon instinct me le murmure, il est peut être déjà trop tard.

Ser Will décidant de mettre fin à ses paroles, sachant qu'il n'y avait plus rien d'utile à ajouter, hocha la tête de manière prompte et approbatrice à l'égard de Medar. Je soutiens les propositions du Général, il faut mobiliser nos forces au plus vite. C'est un cas de force majeur, à laquelle nous devons répondre rapidement. Actuellement nous recensons plus de 2000 villageois annihilés, le litorral ouest a été sévèrement saigné. Nous devons riposter, et ce à la mesure de l'ampleur des méfaits occasionnés contre notre pays.

Ser Will jeta enfin un regard au représentant Milas, comme s'il s'apercevait de sa présence et se demanda quel était son avis, avant de s'en retourner vers le général Volkmar.

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Volkmar avait encore faillit s'énerver, et si il ne s'était retenu, cette fois...
Ce n'était que par égard pour Medar, lui semblait-il.
Finalement, vu la tournure de la discussion ensuite... Il ne le regretta pas.
Mais par ailleurs, la prochaine fois qu'il aurait Arakasï sous la main, il aurait deux mots à lui dire.
Comment donner un avis clair et sensé quand on a aucune des informations disponibles sur le sujet... Ou tellement peu.
C'est d'un air vaguement absent qu'il suivit le rapport du colosse...
Qui lui semblait, pourtant, comme vaguement proche... Comme quelqu'un dont on partage certaines ... caractéristiques, bien qu'elles ne soient pas évidentes au premier coup d'oeil.
Car Volkmar, ces atrocités là... ne le choquaient pas le moins du monde.
C'était une forme de guerre... Et un mort est un mort, qu'il soit saccagé et outragé ou proprement emballé et mommifié.
Mais c'était très instructif quand à la "personnalité" des attaquants.

"Vous avez raison... Ils nous laissent un message..
Sinon.. Il n'y aurait pas de drapeaux."

Il venait de lever la tête, vers Ser Will, avec un rictus affable, et lui fit signe de prendre un siège.

"Posez vous un instant, vous aurez besoin d'être frais pour repartir..
Et je déteste lever la tête pour parler..."

Réfléchir encore un peu...
Les drapeaux..
Il ne le connaissait pas... ce drapeau.
Donc.. Ce n'étaient pas des brigands, mais des hommes agissant aux ordres de quelqu'un.
Et quasiment certainement pas des gens d'Oute-Mer.
Donc ils devaient venir par navire... et débarquer.
A moins que...

"Ser Will... Je suppose que si ils avaient établi un campement permanent sur nos terres vous l'auriez repéré?
Enfin, il faudra vérifier quand même.
Et établir des patrouilles très régulières pour vérifier toute incursion..."

Une côte est plus facile à défendre, dans ce cas.
Sauf si ce nouvel adversaire travaillait pour l'Empire de Kalamaï, il n'aurait que très peu de zone de replis sur les îles...
Pour ainsi dire, aucune d'intérêt majeur ni de long terme.
Et ils n'avaient ciblé que des proies faciles jusque ici...
Donc, peut-être qu'une adversaire plus coriace les rebuteraient?
Non, le message était clair.
La terreur, et les drapeaux.
Un instant...
Et si le drapeau était... un faux?
Dessiné pour faire croire à une "invasion"?
L'attaque pouvait venir de l'intérieur?
Hum... Mais il y avait cette patrouille navale.

Et les attaques ne se produisaient que sur les côtes...

"Il nous faut une flotte là bas.
Je ne connais pas l'état de celle de l'Outre Mer, mais je mobiliserais la mienne...
La population doit se retirer des côtes. Et établissez des forts sur les hauteurs du bord de mer.
Avec des feux d'alarme.
Si nous avons assez de volontaires, des tours de guet..."

Mobiliser une armée... dans un premier temps, ce serait précipité...
Que faire d'une troupe de soldats sans objectif que d'attendre indéfiniment, que l'on ne pourrait payer?
Et dont en plus, les bras manqueraient à la récolte.
C'eut été mener l'Outre Mer à la famine, lors?

"Dans un premier temps, je déconseille la mobilisation totale... Nous n'en avons hélas... pas les moyens.
Par contre, armer les milices, et les laisser avec le peuple, ça oui.
Mais il nous faut surtout savoir d'où ils viennent... Et bien que je ne pense pas qu'ils soient d'Outre Mer, attendons nous à tout."

Il ne savait pas trop comment faire plus, sans voir la situation de ses yeux...
Quelques idées pouvaient lui germer à l'esprit...
Mais elles pouvaient très bien devenir inapplicables sur le terrain...
Et pire, se retourner contre eux.

"Medar, il faut que l'un de nous aille sur place."

Mais il y avait toujours le risque que la cible change, malheureusement.

"Je propose que vous restiez ici, pour avoir une vision d'ensemble...
Vous avez plus d'expérience que moi... et je crains qu'ils ne se mettent en tête de changer de zones de pillages, si nous sommes suffisament efficaces..."

Et il haussa un sourcil...
Attendant désormais les diverses réactions...

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Le conclave venait de prendre une tournure inattendue. D'abord, un soldat vint annoncer que les côtes de l'Outre-Mer avait subi de gros dégâts, puis le Palatin s'éclipsa au profit d'une rencontre diplomatique de dernière minute. Mïlas, qui aimait que tout soit carré et clair, désapprouva cette éparpillement soudain. Mais il n'en dit rien, et son esprit fut occupé par des faits plus importants. Ainsi, plusieurs villages avaient été saccagé, toute forme de vie ayant été réduit à néant. Dans un premier temps, il laissa parler les deux généraux, pour les jauger. C'était à eux de trouver les solutions, lui n'était qu'un intendant. Il assista à ce dialogue entre les trois hommes, et n'intervint pas, malgré les regards lancés par Ser Will. C'est après un autre coup d’œil du soldat que Mïlas s'exprima:

- Les actes commis sont certes horrible, mais ne nous emballons pas. Je ne suis pas un expert en matière de tactique de guerre, mais par 'mobiliser nos forces', qu'entendez vous? Où envoyez nos soldats, avez-vous un lieu précis comme destination? Nos ennemis ont attaqué plusieurs villages côtiers, ce qui signifie qu'ils sont venus soit par les airs, soit par la mer. Je penche pour la deuxième solution. Ainsi, à quoi nous servirait des soldats, si ce n'est pour traquer un ennemi insaisissable, qui n'est certainement pas présent sur notre territoire? Avant de réunir des hommes, et de rendre encore plus inquiet la population, préparons un plan. Je rejoins le Général Volkmar sur ce point, nous ne pouvons que protéger les Natifs, mais ne courons pas après une chimère. Renforçons les défenses et multiplier les patrouilles me semblent être la meilleure option pour le moment, mais je ne suis qu'Intendant. Voila pour mon opinion sur la sécurité.

Ensuite, il nous faut identifier la menace. Qui, pourquoi, comment ? D'après vos propos Ser Will, les pirates auraient tout saccagé, brûlés, et tuer toute forme de vie. Je n'ai rien d'autre à vous dire que ce qui a déjà été dit. Ils souhaitent nous intimider, clairement. Si leur but était de prendre des richesses, il n'aurait pas été aussi cruel. Ils veulent plus que l'or d'un simple village, à mon avis. Ils possèdent également une flotte très performante, qui a annihiler la notre. Par conséquent, nous sommes plus ou moins coincés sur notre propre continent, destinés à attendre une autre attaque afin de progresser. Mais nous disposons de quelques moyens de prévention. Déjà, je dois voir si l'Outre-Mer dispose de monture volante, pour pouvoir surveiller la terre depuis les cieux. Si non, Kalferas dispose de quelques dragons, de cette manière nous pourrons observer la progression des pirates sans qu'il puisse nous faire quoi que ce soit.
Je ne suis pas Général, ainsi je ne peux que vous donner quelques conseils, mon rôle s'arrête là. A vous décider quels positions prendre, et si il faut agir vite, il faudra être efficace avant tout.

Mïlas arrêta là, il espérait ne pas avoir troublé les trois humains à cause de ses analyses. Il était sorti de son rôle d'Intendant, en distillant malgré lui quelques conseils militaires qui ne seraient peut-être pas bienvenue. Il attendit de voir quelles solutions serait prises.

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Il avait écouté avec attention, bien entendu. Il le faisait toujours, grave, impassible. Il ne montrait que rarement ses émotions, surtout aux conseils de guerre, et pour lui cette réunion en était un, à présent. Il y avait des choses tout à fait sensé dans les paroles des trois autres. Encore heureux ! Mais aucun de ses deux collègues n'avait-il donc vu ? Vraiment ? La pièce s'éleva encore, retomba. Sa voix l'imita, s'élevant à son tour.

« Vous vous trompez. »

Clair, insicif, sans pourtant avoir rien d'agressif. Quelle raison à l'agressivité ? Pourtant il fallait qu'ils comprennent ce que visiblement ils n'avaient pas vu directement.

« Quand on commet de tels massacres, ce n'est pas en vain. C'est plus qu'une provocation, plus que le germe de la peur planté dans le coeur des Natifs, et pourtant cette peur peut déjà être une arme plus que redoutable. »

La peur, bien sûr. Lui qui avait connu l'Horreur était comme détaché de tous cela, mais il savait aussi que ce n'était pas le cas de tout le monde, loin de là. Une rage précipitée, une terreur chez les hommes de rangs... Seulement les fruits les plus évidents de ces graines noires.

« C'est aussi une annonce. Ils ne vont pas se contenter de cela, se serait un non-sens. Mon expérience, acquise au cours de longues années de guerre, autant que mon instinct affûté par les mêmes combats, me disent qu'ils vont passer à la vitesse supérieure. »

D'un large mouvement, sa main désigna la côte concernée par les attaques, avant de s'abattre brusquement sur la table.

« Par la Dame et tous ses caprices, ils ont fappés tout un flanc de notre terre. Ils ont rayé de la carte une de nos fières patrouilles. Ne les sous-estimez pas, de diminuez pas la menace qu'ils représentent ! »

Magré son geste, il n'y avait nulle fureur dans sa voix, seulement la résolution glacée qui l'envahissait aussi au plus fort des combats, dans le corps à corps sanglant où on ne se battait plus que pour survivre, où il fallait tuer et ne pas être tuer.

« Je dis qu'il ne faut pas gaspiller nos forces dans des flottes. Se serait une erreur. Certes, si nous avons des vaisseaux tous prêts, armés avec leurs équipages complets, qui ne nous priveraient de rien, nous pourrions envisager de les envoyer. Je dis bien pourrions. Mais ce n'est pas la maigre flotte d'Outre-Mer où celle d'un royaume qui arrêtera une force capable d'anihiler purement et simplement une patrouille complète, sans pertes visibles et sans survivants. Se concentrer sur une flotte de contre-attaque serait une erreur, nous ne vaincrons pas sur les flots, je vous l'affirme. »

Certes, il n'était pas marin, mais il avait plusieurs fois dû prendre en compte des données maritimes dans ses contrats. Il savait de quoi il parlait.

« Et il ne faut pas que nous nous contentions de petites mesures. Ce n'est pas de la précipitation, croyez-moi. Avez-vous une idée du temps nécéssaire à la mobilisation de forces conséquentes ? Si nous commençons quand ils seront sur nous, alors nous serons perdus, par la Déesse ! C'est maintenant qu'ils faut avertir la populace, maintenant qu'il faut lever une armée, maintenant qu'il faut fortifier notre littoral, si nous le pouvons, maintenant qu'il faut se tenir prêt, être là, si possible, quand ils débarqueront. »

S'ils pouvaient être là avant que l'ennemi ne prenne pied sur le continent, ils auraient alors un immense avantage, un avantage auquel il ne renoncerait pas si facilement.

« Pendant qu'ils commettaient tous ces crimes, ils ont eu le temps de se préparer. Ils viendront, et ils frapperont fort ! Vous l'avez dit, ils n'ont presque aucune possibilité de replis. Si nous les affrontons alors qu'ils n'auront pas encore eu le temps de se poser et que nous repoussons tous ceux que nous n'aurons pas tuer, alors nous aurons la victoire entre nos mains. »

A supposer qu'ils n'aient pas une base de débarquement bien encrée, mais ça, ils ne pouvaient rien y faire pour l'instant.

« Par contre, je suis plus que d'accord sur le fait qu'il faille aller nous rendre compte par nous-mêmes, sur place. Et que des « mouchards » volants seraient une excellente idée, à supposer bien entendu qu'ils n'aient pas, eux, de couverture aérienne. Général Volkmar, il faudra nous entendre en privé sur celui qui ira au front en avance et celui qui coordonnera l'armée principale. »

Il inclina de nouveau la tête, selon son habitude. Voilà, il avait fait ce qu'il jugeait bon de faire, avait dit ce qu'il jugeait nécéssaire...

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A Kalferas

Kalferas. Sa forêt, son domaine. Parti de rien, Irkos avait modelé lui-même cet espace, trouvant dans les élus d'Adrien de formidable partenaires. Maintenant, les bois étaient peuplés d'une myriade de créatures, vivant en parfaite harmonie avec les elfes. Chacun, dans la mesure de ses compétences, participaient au bon fonctionnement de cette grande famille. Les druides faisaient repoussés les arbres coupés et vendus en un temps record, les rôdeurs utilisaient leurs dons pour apaiser les animaux ou les dresser dans un but particulier, les guerriers utilisaient leur force et leur expérience pour former les plus jeunes ou exercer des travaux physique, etc... Tout n'était qu'équilibre, et la vie était belle à tous ceux qui vivaient à Kalferas. Mais en retournant dans sa forêt, Irkos eut pour la première fois la désagréable sensation que ce n'était que passager, que tout ceci s'envolerait prochainement... L'elfe chassa ses pensées pessimistes, et accéléra le galop pour s'assurer que tout allait bien. A son arrivée, on le salua, lui fit des sourires, des poignées de main chaleureuses. L'elfe s'était encore inquiété pour rien, et se dirigea illico vers la tente de Mïlas, qui devait veiller sur la tribu en son absence. Première surprise, non seulement il n'était pas présent, mais en plus la seconde personne en qui il avait le plus confiance, Tilgar, était aussi absent. Une elfe, appartenant au Conseil des vingt, lui fit part de tout ce qu'il avait manqué:

- Tilgar s'en est allé marchander avec des humains qui nous attaquaient sans cesse, et d'après ce que disent les oiseaux, cela serait en bonne voie.
Durant votre absence, nous avons reçu une missive indiquant un conclave, nécéssitant la présence des grands seigneurs de l'Outre-Mer. Mïlas est donc parti en personne vous représenter.
- Cette réunion était-elle vraiment indispensable?
- Elle a été organisé par le Palatin... qui n'est plus Méhe. Il se nomme Arakasï, et c'est un elfe, comme nous. Mïlas a jugé cette réunion suffisamment importante pour s'y rendre.
- J'ai manqué beaucoup trop de choses durant mon absence... Et Mïlas a fait le bon choix, comme d'habitude. S'est-il passé d'autres évènements importants pendant que je n'étais pas là?

L'elfe lui fit le rapport en détail de quelques choses banales, puis Irkos la congédia. Après quelques instant de réflexion, il décida de se rendre à Roc-le-Chastel. Après tout, ce conclave le concernait. Il monta Caranian et partit à bride abattu vers la Capitale...

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Roc-le-Chastel

Le vent qui lui claquait au visage et l'air marin lui faisaient de bien. Voila longtemps que l'elfe ne s'était jamais senti aussi détendu, apaisé. Il s'était remis doucement de la mort de Tilk Nosferan, et songeait maintenant à l'avenir. Et cela commençait par ce conclave. Il ralentit la cadence et passa les portes de la ville. Et là encore une sensation d'inquiétude dont il ne percevait pas la source l'envahit. Il regarda furtivement autour de lui. Rien n'indiquait une menace contre sa personne, il voyait juste les gens sourire à son passage, du moins ceux qui le reconnaissait. Il attacha sa chevelure blonde en queue de cheval, et se dirigea vers le Chastel de Synodar. Deux gardes étaient postés devant l'impressionnant bâtiment, visiblement la réunion était terminée.

- Bien le bonjour braves gens. Je souhaitais assister au conclave qui se tenait en ces lieux, mais visiblement celui-ci est achevé...
- Et qu'est ce que vous voulez?

Le garde avait parlé brutalement, utilisant peu de manière. Son camarade fit une drôle de tête, et chuchota quelque chose à son collègue. Avec son ouïe elfique, il capta que le deuxième garde informait le premier que l'elfe était une personne importante et qu'il lui devait plus de respect. Le premier garde se confondit en excuses:

- Veuillez m'excusez Sire Irkos, je ne vous avais pas reconnu...

Le premier garde étant rouge écarlate, ce fut le deuxième qui lui répondit:

- Le conclave s'est effectivement terminé, pour la plupart des seigneurs d'Outre-Mer. Mais le Palatin Arakasï aurait convoqué les notables dans son bureau, c'est à dire les généraux, et je ne sais plus quelle autre personne... Mais je peux vous montrer un exemplaire du traité signé.

Le garde tendit poliment une feuille de papier où figurait ce qu'il cherchait. Ainsi, Mïlas avait réussi à hisser Kalferas haut au sein de la société d'Outre-Mer, en leur faisant acquérir un rôle d'Intendant. L'elfe remercia les gardes, et se rendit dans le lieu qu'ils lui avaient indiqués. Le Chastel était immense, et évidemment le bureau se trouvait dans les étages supérieurs, mais les escaliers eurent l'avantage de dégourdir les jambes de l'elfe. Au fur et à mesure, il sentit un malaise s'insinuer en lui. Une sorte de claustrophobie. Certes, il n'aimait pas être enfermé entre quatres murs, mais à ce point... Un bruit de trompette retentit. C'était typiquement le bruit d'une alarme selon l’elfe, il y aurait alors un danger à Roc-le-Chastel? Jugeant qu'il était trop tard pour retourner sur ses pas, Irkos trouva la porte du bureau et fit une entrée peu gracieuse.

- Quelqu'un sait-il ce qu'il se passe ici?

Il y avait quatre personnes dans la pièce. Un homme qui semblait être un garde, deux hommes et Mïlas, qui fit les présentations pour lui:

- Conseiller Irkos, que faites-vous là?
- J'ai eu vent du conclave, et j'ai tenu à venir en personne. En passant, je vous salue tous nobles gens, même si je ne suis pas sûr de vous connaître. Mais là n'est pas la question, pourquoi fait-on sonner les alarmes?

Les deux elfes se dirigèrent vers la fenêtre, sans savoir ce que les humains feraient, et le spectacle qui se tenait devant leurs yeux les sidéra.


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Merci de votre sollicitude Général Volkmar, mais si vous me permettez, je préfère ne pas m'asseoir, cela me donne une terrible impression d'inaction, ce dont je ne suis souffrir actuellement. J'espère que vous me comprenez. Pour en revenir à ce qui nous tenaille, j'approuve votre solution d'armer les milices, et le peuple, même si je crains qu'elle ne soit véritablement la réponse adaptée devant l'ampleur de la menace. Et pour ma part je trouve aussi très raisonnable d'envoyer une petite flotte personnelle plutôt que celle d'Outre-Mer que nous ne devons pas trop exposer après ce qui s'est passé.

Représentant Milas, Général Volkmar, je comprend votre raisonnement et vos réticences. Seulement le général Medar a raison sur un point, ce genre de mesure exceptionnelle prend énormément de temps. Et la tâche n'en serait que plus ardue, si nous attendions d'abord que l'ennemi sur le pied de guerre, ouvre la gueule pour nous avaler. Mais vous avez raison. Nous ne savons pas à quelle niveau de menace l'Outre-Mer risque de se confronter. Néanmoins rien qu'à penser que le danger peut être maximale devrait nous pousser à des mesures draconiennes. Je pense peut être en vieux soldats j'en ai conscience, mais j'y crois vraiment. Une mobilisation de nos forces pourrait certes avoir des répercutions politiques même si je n'en n'ai cure, mais pensez que si nous sommes envahis, notre territoire à moitié piétiné dès les premiers instants, il nous sera bien plus difficile de rassembler les forces vives de la Nation.


Ces attaques datés de plusieurs jours, sinon plusieurs semaines pour certains, sont un prémisces à un évènement majeur, c'est certain. A l'heure actuelle, nous ne savons pas encore quand cet évènement se produira, ça peut être n'importe quand.


Au même moment, alors qu'il achevait tendu, sa prise de parole, la porte s'ouvrit à la volée, découverte à ses entrebaillements sur un Elfe que les gardes avaient décidé de faire entrer. Le garde surpris, ne répondit point à sa question sur l'état de la situation, se demandant surtout qui il était, et comment il osait entrer ainsi, comme le vulgaire manant qu'il était, dans la royale salle du Conseil. Puis finalement la confusion se dissolut très vite, en vérité il s'agissait du seigneur du représentant Milas, actuellement intendant d'Outre-Mer et représentant les intérêts de Kalferas. Le seigneur Irkos qu'il se nommait. Le colosse hocha la tête, mais il fronça vite les sourcils. L'alarme qu'aux premiers abords il n'avait pas entendu, la porte grande ouverte derrière le seigneur Irkos à présent, retentissait avec force désormais.

Les trompettes d' alarmes de la cité sonnèrent, celles qui prévenaient d'une attaque imminente. Le garde suite aux deux elfes fonça vers la fenêtre lui aussi et il put constater par lui-même le spectacle terrifiant d'une flotte titanesque sous leur fenêtre déjà des troupes sur eux. Puis, visiblement secoué, figé il se tourna vers le général Volkmar et le général Medar, assis confortablement dans leur fauteuil. d'un ton surprenant de froideur, il leur dit :

Je crois messeigneurs, que nous n'aurons plus besoin de débattre sur l'ampleur de la menace et celui de mobiliser nos forces pour y répondre. Ils sont ici. Des alarmes qui sonnaient, une vue qui stupéfia les deux elfes à la fenêtre, et les propos du soldats, sans aucun doute feraient comprendre aux généraux qu'ils étaient attaqués.


Si ce n'était pas tragique. Il avait dit que ça pouvait arriver "n'importe quand". D'un rire jaune, le soldat fut intimement convaincu qu'il leur avait tous portés la poisse. Sans attendre, le chevalier fonça vers la porte et se rua sur les deux soldats :

Soldat, se tient scéant devant vous Ser Will, de la troupe de reconnaissance montée d'Uther. Nous avons préséance sur les gardes dans la conduite des opérations en cas d' état de guerre. Alors qu'il prononçait ces mots douloureux, qui lui faisait prendre conscience de toute la gravité de la situation, le soldat se raidit, lui aussi mis sous extrême tension par les cris déchirants des trompettes.


Sauf votre respect, votre préscéance ne concerne pas la Troupe Palatine qui a pour mission de protéger le Palatin et de suivre ses ordres directs.


Ne vous occupez pas de ça. Pas maintenant. Votre mission aujourd'hui était de toute façon de veiller à la tenue de ce conclave, la vie de toutes les personnes ici étaient et sont encore sous votre responsabilité, et c'est ce qui est exigé présentement de vous. Faîtes votre devoir. Nous sommes attaqués, nos rues sont envahis je vous signale.


Le garde extrêmement tendu, ses mains durements serrées sur ses armes, ne sachant quoi faire alors qu'il était censé recevoir d'ordres de personne d'autre que le palatin, se sentit désarmé devant la réponse du colosse. Hésitant ses yeux, alternait incertain, de son confrère qui avait l'air plus secoué que lui encore, au soldat qui se montrait toujours aussi impavide. il finit par se résigner devant la force et la confiance qui émanait de son vis à vis tout aussi imposant, si ce n'était écrasant, par le physique.
Très bien, que souhaitez vous, chef ?

Mesures de précaution. Alertez les gardes, qu'elles renforcent la sécurité autour du Chastel. Trouvez sans délai le Palatin, et ramenez le ici avec ses précieux invités, qu'il n'en sorte pas jusqu'à nouvel ordre. Faîtes protéger tous les seigneurs qui se trouvent encore au conclave, essayer de ramener ceux qui s'en vont, car ils seront je le crains immédiatement exposé dans les rues de la capitale une fois hors de cet édifice, qu'on sait malheureusement bien trop près du port et de la mer. Il faut qu'on puisse s'assurer d'accès sûrs.
Ces ordres transmis, alors que le garde définitivement soumis s'en allait à toute allure pour remplir sa mission, le colosse revint dans la salle. Transpirant abondamment, le souffle haletant, Ser will regarda droit dans les yeux des seigneurs, sans le détourner un moment, malgré ce qu'il s'aprêtait à leur dire.

Général Volkmar, Général Medar, je sais ce que vous allez dire. Que vous êtes censé défendre cette cité et mener les opérations sur le terrain, que vous souhaitez combattre. Mais c'est voué à l'échec, vous pourrez le constater par vous-même en jetant un oeil dehors à la fenêtre. Mon devoir est avant tout de préserver vos vies, et nos chances de contrebalancer cette série d'échecs, de défaites sous le coups d'un mauvais sort. Sortir maintenant alors que nos rues sont envahis est trop risqué même si je ne doute pas de vos capacités. Nous devons avant tout mieux gérer la situation qui nous dépasse actuellement et voir avec plus de discernement ce que nous pouvons faire avant d'agir. Représentant Milas, Seigneur Irkos de Kalferas, il en sera de même également pour vous, ainsi que tous ceux qui ont eu voix au chapitre à ce conclave.


Ser Will aussi ombrageux que déterminé, essuyant d'un revers de bras toute la transpiration sur son front, espérait que son message implicite était passé, alors que derrière lui, depuis le couloir s'entendait un débarquement agité, dans un vacarme de cliquetis inquiétant, une masse de soldats en amures qui décidèrent de stationner devant la porte.

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Volkmar ne s'était pas précipité vers la fenêtre...
Ni à la sortie.
Il s'était juste levé, et était resté là, debout.
Mais quand Ser Will eut terminé son discours, il dégaina son épée, et en posa la pointe sur le sol.
Lui, rester ici?
Les propos du vétéran n'étaient pas dénués de sens, dans l'absolu.
Mais totalement inconcevables à mettre en pratique.

"Ser Will!
Que eux..."

Il désigna Irkos, Milas, de la main.

"...restent ici, j'approuve.
Mais quand au reste..."

Il leva son épée en position de garde, et la fit tourner dans sa main, comme pour bien la montrer à tous.
Il la monta ensuite à la verticale, attarda son regard dessus.
Une épée sans histoire, encore, puisqu'elle était neuve, il l'avait faite forger juste avant de venir.
Une arme dangereuse, car sans âme.
Il faudrait lui en forger une, et quelle meilleure occasion que celle ci?

"Cette épée, c'est à l'Outre Mer que je la voue, Ser Will.
Nos vies sont peut-être importantes, mais notre devoir est de défendre, à Medar et moi.
Quite à les donner, ces vies.
Leurs devoirs sont de vivre et de construire.
Là est la différence."

Et si il n'y avait que ça.
Les défenses de Roc étaient trop faibles pour tenir face à un adversaire trop coriace.
Et elles s'effondreraient sans prévenir si jamais il n'y avait personne pour les diriger.
Si la noblesse abandonnait Roc... L'Outre Mer risquait la crise politique.

"Ser Will, il faut des nobles, en bas, ou la panique gagnera tout le pays.
Il faut que Medar et moi y soyons.
Et puis... Vous ne m'empêcherez pas de passer."

Avec un grand sourire, il dégaina sa lame, et gagna la porte.
Les gardes ne firent pas mine de bouger... Ils n'allaient pas le laisser passer, mais lui ne semblait pas s'inquiéter.
Il ne s'inquiétait même pas du tout.
Alors qu'il atteignit le barrage de garde, il s'arrêta, et regarda l'homme le plus près de lui.

"Toi!
Ton peuple est en bas, qui meurt.
Le vice roi est en bas, aussi, et c'est lui que tu protèges.
Si nous vivons, toi et moi, c'est pour qu'eux vivent!
Tu me trouves cinquante soldats de confiance dans la garde palatine, et tu me rejoins en à l'entrée du Castel!"

Le garde, peut-être un peu héberlué, s'écarte juste ce qu'il fallait pour que Volkmar se glisse dans l'ouverture.
Il affronta les escaliers quatre marches par quatre, courut dans tous les sens.
Rameuter les participants au conclave, les envoyer là haut.
Rameuter ses gens aussi.
Kerl, en haut, Sorann et Albrecht avec lui.
Il n'avait pas croisé le Palatin, encore.
Et il était au pied du Castel.
Le petit groupe de soldats qu'il avait demandé se joignit à lui, arrivant d'un coup.
Tant mieux.

"Il me faudrait quelqu'un connaissant bien Roc le Chastel, et quelqu'un connaissant bien le Castel en lui même."

[HRP: le Chastel est fortifié? A quoi ressemble-t-il, dans l'absolu? ]

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Les cinquantes manteaux écarlates de la Troupe Palatine, revêtus de leur mastodontes armures de plaque, distingués par l'or et par le rouge vermeil, fort requis par le Général Volkmar accourraient derrière lui, épées et lances brandies jusqu'au bas des escaliers, indifférent à la course éperdue de civils effrayés, prêt à recevoir les ordres. Le couloir était bondé tandis qu'ils attendaient de pied ferme, campé comme des i sur leur positions, tous les regards du groupe tournés sur le jeune et ô combien impétueux jeune homme à leur tête, le Seigneur Volkmar.

Les soldats sous la visière de leur casque apparaissaient furieux, d'autant plus inquiets et surtout prêt à en découdre avec ceux qui s'en prenaient aux leurs et les venger. Mais pour l'heure, leur mission était plus délicate, plus subtile, et combien plus importante : assurer les vies menacées dont ils avaient présentement la garde. Ce à quoi le Seigneur Volkmar paraissait voiloir s'ateler au plus vite. Néanmoins, il n'était besoin d'être un génie pour saisir la gravité de la situation, toute la cruauté de la réalité. Que pourraient-ils faire, si peu nombreux face à toute une armée? Rien, absolument rien. Mais s'il était requis d'eux qu'ils donnent leur vie pour en sauver un maximum, ils le feraient sans hésiter. Puis ils n'étaient pas pas idiots, ou dénués de fondements politiques et culturelles. Cela pouvait paraître cynique, mais ils se savaient remplaçables dans la défense de leur patrie entré aujourd'hui en guerre, mais perdre tous leur officiers, seigneurs et hauts gradés dès le début de l'engagement d'une guerre totale, était la fin assurée, le pays complètement embourbé, désuni, immobilisé. Ce qu'ils ne devaient jamais permettre. Si l'Outre-Mer venait à se relever grâce à leur sacrifice, alors cela en valait pleinement la peine malgré qu'ils ne reverraient peut être plus jamais leur familles sans un dernier adieu.

Pendant ce temps dans les galeries et couloirs, il semblait régner une activité démente à l'intérieur du Chastel : une véritable fourmillière. Des soldats, des messagers reconaissables aux tissus légers qu'ils portaient entraient et ressortaient à leur guise, incontestablement concentrés sur leur mission de rapport, et d'information sur la situation, des prêtres, des scribes, des citoyens ou membre de familles de seigneurs, paniqués à leur suite, qui hurlaient, qu'on tentait de rassurer vainement. Et dehors, sous le couchant nimbé de nuages menaçants demeurraient fixement devant les grandes portes du Chastel, un petit groupe de gardes surveillant de leur yeux inquisiteurs les allées et venues, ainsi que le périmètre extérieur aux murailles qui concernait toutes les avenues qui menaient à cet endroit. La foule ayant disparu dans les rues vides à proximité, ils pourraient apercevoir sans difficulté l'approche ennemi dans leur direction.

 
"Il me faudrait quelqu'un connaissant bien Roc le Chastel, et quelqu'un connaissant bien le Castel en lui même."


Moi mon seigneur,, je m'appelle Marten Fol. J'ai toujours vécu à Roc le chastel, puis je sers ici depuis que j'ai été intégré à cette unité, il y a fort longtemps. J'ai parcouru les mêmes couloirs, les mêmes galeries depuis, et ce même sous la gouvernance du Vice- Roi Taleonor, paix à son âme. Cet endroit, c'est un peu comme chez moi. Il ne recèle plus de secrets ou peu s'en faut.


Un reflet rouge dansa dans les yeux gris de celui qui avait parlé, alors qu' au dehors, le bruit ambiant n'était plus le souffle du vent mais les les gémissements des flammes recrachant la paille des écuries, et les plaintes des épées. Une chevelure blanche couronnait l'homme âgé, au visage éraillé, des rides sous les poches de ses yeux presque éteints, désabusés. Malgré tout il semblait entretenir son corps à merveille, et les courbures de son dos, assurément raids et droites confirmaient cette impression qu'il ne fallait surtout pas le sous-estimer, lui qui d'ailleurs servait dans un corps reconnu, et portant une lourde armure que seuls ceux habitués à la pesanteur exigeant force et endurance, pouvaient de toute façon supporter.

Autant que je vous mette au courant immédiatement Général. Le Palais est un édifice d'ordre politique, résidentielle et culturelle, ce n'est pas une place forte. En ce bâtiment il n'est nulle autre fortification que ses portes lourdes, et encore elles peuvent être brisées après un temps. C'est plus loin qu'il faut les chercher ces fortifications, au niveau de l'immense Porte de Synodar et de son avenue principale. Il pointa son doigt au dehors.

Ses murailles au lointain entourent le Chastel retranché et calfeutré tout à l'arrière des jardins qui s'étendent à vue au dehors, permettant d'abriter une immense armée pour le protéger lors d' états de guerre. Des centaines, sinon des milliers d'hommes peuvent tenir ces murs au loin, repousser tout envahisseur quelque soit son nombre. Mais force est de constater que malheureusement ces mains nombreuses nous ne les possédons pas puisque personne n'était semble t-il au courant d'une attaque funeste et foudroyante sur notre territoire souverain. Encore un coups tordu de ces kalamiens, j'parie. Des pirates ? Et puis quoi encore ? D'ou viendraient-ils ? Le soldat, écarquilla les yeux comme s'il se réveillait soudain, et se rendait compte de son agissement. Il se racla la gorge et reprit.

Pardonnez moi Mon seigneur, je m'égare. Pour en revenir à la situation, à cette heure ci nos options sont très limitées, il y aura de terribles choix à sélectionner entre toutes, aussi mauvaises les unes que les autres. J'espère que vous y être préparé. Si des hordes viennent à franchir ces portes, à pénétrer à l'intérieur du Chastel, nous ne vaincrons pas. Cependant vos choix seront les notres général, et nous vous suivrons, quoi que vous décidiez, quoi qu'il arrive. Son discours fut suivi d'hochements approbateurs, tandis qu'il rentrait dans le rang, faisant marche en arrière, au sein du petit groupe formé.

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La situation était catastrophique. Par la fenêtre, le regard aiguisé d'Irkos discernait des combats, des morts, des femmes éplorés. Mais cela lui donnait encore plus envie de participer à la bataille. Laisser les Natifs se faire tuer, seul, sans avoir à leurs côtés ceux qui sont censé représenter la haute hiérarchie du continent ? Hors de question ! Il était d'accord sur ce point avec le Général Volkmar, il leur fallait intervenir, et protéger leur Palatin. Tout en tâtant ses deux lames, Irkos chercha tout les prétextes possibles dans sa tête pour justifier sa participation au combat. Mais Mïlas, percevant que le jeune elfe se faisait dominer par ses instinct guerriers, essaya de tempérer ses ardeurs:

- Conseiller Irkos, il faut vous calmer. Nous n'aurons aucune utilité dans ce combat, nous ne possédons pas la moindre chance de l'emporter. Les gens ici ont besoin de nous vivant !
- Non, Mïlas. Vous êtes dorénavant l'Intendant de l'Outre-Mer, les gens auront seulement besoin de vous. Quel que soit le grade que j'ai pu avoir au sein de l'Oracle, je suis maintenant un simple citoyen, comme ceux qui se battent en bas ! Ne m'en empêchez pas...

Lorsqu'Irkos était dans un état pareil, il inquiétait grandement Mïlas. Si le jeune elfe pouvait se montrer courtois et sympathique en temps normal, il devenait vite effrayant lorsque le combat se profilait. Ce qu'il avait vécu enfant l'avait traumatisé, et il n'avait pas bénéficier d'une éducation pour apaiser ses pulsions. Irkos courut en direction de la sortie, bousculant les gardes qui devait les garder dans cette pièce. Avant que les gardes ne le suivirent, Mïlas rassura les gardes:


- Je vais le chercher, ne bougez pas.
Mïlas chercha son protégé dans les longs couloirs, et le rattrapa quelques étages plus bas. Il tenta une dernière approche:

- Irkos, pensez à Kalferas, à ce que vous avez construit. Votre mort détruira tout, ...
- Mïlas ! Vous avez été autrefois un grand guerrier, vous avez participé à la Grande Guerre contre Kalamai, vous devriez donc me comprendre ! Que s'est-il passer pour que vous soyez devenu un couard?

L'accusation sonna comme un coup de tonnerre aux oreilles de Mïlas. Certes, Mïlas avait été autrfois un grand guerrier, et ce pacifisme qu'il défendait maintenant était étrange. Irkos, malgré tout l'aveuglement que lui procurait son envie de bataille, détourna le regard honteusement. Un silence de mort s'ensuivit. Le vieil elfe monta une de ses manches, dévoilant des veines devenues blanches sur bras gauche.

- Lors de cette bataille, j'ai été touché par un sort de désossification. J'ai pu être soigné à temps par un druide, mais mon bras a subi des dommages irréversibles. Mais je fus chanceux, ce dangereux sorcier a fait de nombreuses victimes, des amis. Des amis que j'ai entendu hurler, supplie, car il voulait conserver leurs membres meurtris que les médecins devaient amputer. C'est à cause de ces horreurs que j'ai décider d'arrêter.

Irkos fut refroidi par ses déclarations. Mïlas étant d'habitude avare de confidence sur son passé, voila qu'il venait de conter un des épisodes les plus douloureux de sa vie. Irkos bredouilla quelques excuses:

- Veuillez me pardonner, mes mots ont dépassés ma pensée, mais vous savez ce que la vue des combats produit comme effet sur moi...
- Ce n'est rien, nous en reparlerons plus tard. Pour l'heure, la situation est critique. L'impétueux général est parti combattre, et nous sommes maintenant seuls.

Ils se trouvaient toujours dans le couloir, au bout duquel se trouvait une fenêtre. Les deux elfes se regardèrent, la même idée semblant avoir traversé leurs esprits. Par l'ouverture, on pouvait remarquer un immense jardin, vide et calme malgré l'agitation ambiante.

- Je propose de descendre dans le jardin, puis nous essayerons de sortir dans la ville et de la quitter discrètement.

La 'proposition' paraissait énorme, mais il n'avait plus le choix.

- Cela me convient. Mais sortons discrètement, et sans prévenir personne. Je n'aimerais pas m'encombrer d'un humain, même chargé de bonnes intention et désirant assurer notre protection. Et si on nous croit mort, tant mieux, cela nous permettra de bénéficier de plus de temps pour trouver une autre solution.
- Ces pirates m'ont loin d'être bêtes, mais si nous sommes portés disparu, cela pourrait en effet être un avantage. Mais pensons d'abord à sortir.

S'assurant que personne n'allait les suivre, les deux elfes ouvrirent la fenêtre et entreprirent la descente.


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Avant.

Leur destination non encore atteinte, le seigneur Babka et la comtesse en profitèrent pour se murmurer des choses, qu'il entendit distinctement. Même s'ils avaient voulu qu'ils n'entendent rien, cela aurait été vain, rien n'échappait aux oreilles d'un elfe. Par respect et politesse, à l'écart de leur conversation il les laissa se parler, comprenant le souci pour eux de se situer, se retrouver dans cette situation ô combien gênante, de se concerter pour accorder leur violons aussi peut être. Ils parlaient de leur empereur, et de leur souci premier de le prévenir, c'était une inquiétude légitime, qu'il se ferait un plaisir à dissoudre par des actes concrets dès lors qu'ils lui demanderaient. Bien sûr s'ils en avaient la possibilité dans les faits... Les hommes de l'escouade, professionnels étaient presque plus discrets qu'eux tous malgré leur énorme armement, situation amusante à observer s'il n'aurait été cette fichue guerre. Finalement ils rejoignirent enfin les portes du conseil, ou stationnaient une multitude de soldats. L'Elfe dissimula sa surprise, évita tout questionnement qui lui ferait perdre encore plus de temps. Les gardes rassurés de le voir le laissèrent passer lui, ses invités et leur escorte. Le Palatin tomba nez à nez avec Ser Will, medar en fond de plan derrière lui, toujours assis sur son fauteuil, presque même pas alarmé par les sonneries. Sinon plus personne, les autres avaient disparus. Mécontent, Arakasï se tourna vers le chevalier, qui faisait une sale gueule.


Ou sont les autres ?!!!
Arakasï excédé, ne laissa pas le temps au chevalier de répondre, ils avaient sans doute déserté, il n'y avait pas à épiloguer là-dessus maintenant alors que la situation devenait à chaque seconde plus catastrophique. Leur temps était compté. Au moins, l'un de ses généraux était présent, tout n'était pas perdu pour permettre une première concertation urgente qui ferait que l'Outre-Mer ne s'effondre pas totalement.

Medar, je suis ravi de vous voir toujours fidèle au poste malgré la situation de panique et de débandade un peu partout ici et là. Voici Hélèna et Babka, de Kalamai, les fameux ambassadeurs..
Arakasï ouvrir les bras respectueusement dans leur direction, mais il enchaîna immédiatement sur la conversation de guerre, l'heure ne se prêtait malheureusement pas aux présentations. Il fit aussi bref que possible :

Le temps presse, les pirates sont sur nous, Roc-le Chastel est prête d'être perdue, ils ne tarderont pas. Je souhaite qu'on se concentre sur les décisions à prendre maintenant pour nous sortir de ce bourbier, afin d'éviter l'anéantissement total également. La première armée se trouve à Port-Espérance, l'autre stationne encore à Kharnas. Elles doivent rester intactes, j'ordonne le repli en attendant d'en savoir plus sur ceux qui nous visent, leur nombre, et leur force. Et vous vous en chargerez Seigneur Medar si vous êtes d'accord. Encore faut-il sortir d'ici j'en conviens. Si oui, je me rendrai du côté de la pigeonnerie, qui se trouve en bas, n'ayant pas eu le temps de m'en faire parvenir un dans mon bureau afin de faire parvenir à tous la nouvelle de votre nomination, c'est important que chacun soient au courant et ne contreviennent pas à l'efficacité dans le futur. Puis je crois savoir que mes chers amis de Kalamai, ont eux aussi fort à écrire pour leur Empereur.


Il nous faudra mobiliser aussi nos armées évidemment mais on n'y est pas encore. Je suis d'avis de quitter la capitale avant que toutes les routes ne soient coupés, le Chastel n'est un abri pour aucun d'entre nous, et ce serait une vulgaire chimère d'essayer de sauver tout le monde. Chaque seigneur sera malheureusement livré à lui-même. Ce serait une erreur, sinon une stupidité de les garder rassemblés puis tenter de les défendre en se retranchant ici, avec seulement une centaine de gardes face à des milliers, sinon des dizaines de milliers d'ennemis dont nous n'avons même pas connaissance... Au contraire plus nous serons dispersés, plus il y a aura de chance que bon monde s'en sorte malgré la cruauté de notre situation.

Qu'en pensez vous seigneur Medar ?

descriptionGrand Conclave des Seigneurs d'Outre-Mer - Page 2 EmptyRe: Grand Conclave des Seigneurs d'Outre-Mer

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Nous étions parvenu dans une grande salle où était présent que peu de gens, à en voir la réaction de Jund, il devait y en avoir plusieurs autre lors de son départ pour venir nous accueillir à l'entrée. Ce dernier expliqua ses idées ou plutôt ses intentions face à la situation qui survenait. Il était logique de ne pas pouvoir sauver tout le monde et aussi de vouloir protéger ce qui reste d'armée en bonne état. Voyons que Medar ne répondait pas dans l'immédiat, je pris la parole en m'adressant à tout ceux présent.

Messieurs, bien que je ne sois point un Natif, je considère évident qu'il vous faut sauver les troupes présentes afin de faciliter une contre-attaque sur les envahisseurs lorsque ce sera chose possible.

Nous aimerions transmettre une missive à nos intendants respectifs afin que, si vous le permettez, ma garde personnelle se rendent ici grâce aux navires d'Ald'Rhune afin de soutenir le combat pour vous ouvrir la voie vers la reprise de Roc-le-Chastel. Sachez que la milice que je vous offre constitue l'élite des archers de Maon et ils sont au nombre de trois mille. Je ne sais combien de bâtiments seront nécessaire pour faire voyager tant de soldat, je laisse donc ma collègue répondre à cela.

J'eus un bref instant de réflexion puis continua.

Je rajouterais qu'une missive à l'intention de Fardall serait approprié car si quelconque information venait qu'à se rendre en Kalamaï sur la situation actuelle, je redoute un mouvement imprévu d'armée pour venir nous aider, Hélèna et moi. Comme tout renseignement véhiculé dans l'empressement est toujours sujet à déformation, qui sait ce qui viendra aux oreilles des dirigeants. Pour ma part, je compte bien y indiquer qu'aucun soutien n'est nécessaire de la part de la milice impériale. J'ai pour pensée qu'agir ainsi évitera des conflits supplémentaire et je crois bien que votre Nation n'en as point besoin.

Considérant que vous venez d'indiquer que deux régiments sont présent ailleurs en Outre-Mer ainsi que l'appui que nous vous offrons de par nos propres armées, le combat sera intéressant.

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