Dorgo était soulagé que cette petite guerre était enfin terminé. Mais les envahisseurs avaient fait beaucoup de dégâts, et on ne lui avait toujours pas confirmé le retrait de Thassopole. Mais au moins, les troupes de Von Seviand ne s'était pas manifesté dans la bataille près de Perganon, ce qui était positif. Il faudrait maintenant réparer les fermes, champs, et indemniser les familles si possible. Il fallait débloquer des fonds, et les distribuer correctement. A peine arrivé à son bureau, on le fit demander pour régler des cas de litiges. Le Palatin réclama qu'on le laissa tranquille durant une heure, après quoi il recevrait les plaignants. Il s'affala sur sa chaise, se préparant mentalement à la horde de bouseux qui viendrait gémir pour percevoir quelques pièces d'or. L'elfe noir n'avait pas une basse opinion des paysans, mais il était particulièrement énervé.
Alors qu'il avait désiré de ne voir personne, on ouvrit la porte. L'elfe noir allait protester, lorsqu'il vit qu'il s'agissait de Fenrir, son éternel acolyte. Ce dernier avait un livre à la main, et prit un air gêné:
- Excusez-moi, je croyais qu'il n'y avait personne. Je venais juste déposer ce livre.
- Ce n'est pas grave, reste. Qu'as tu fais pendant la guerre ?
- Ce que vous m'avez demandé. Je me suis rendu à la Bibliothèque de Perganon, et j'ai lu autant de livre que j'ai pu.
Fenrir avait encore pris ses ordres au pied de la lettre. Le demi-drow demi-homme était une des seules personnes pour qui Dorgo ressentait un sentiment s'approchant de l'amitié. Ils avaient vécu de nombreuses aventures ensemble, mais le bâtard s'était toujours senti inférieur et servait le Palatin qu'il connaissait depuis sept siècles avec une grande ferveur.
- Je t'avais juste demander de te renseigner à la bibliothèque, pas d'y rester cloîtré durant tout ce temps. Qu'y as tu découvert?
- J'ai approfondi ma culture de cette province et de Kalamai. Mais je ne me suis pas seulement instruit des coutumes et de l'histoire. J'ai découvert une science peu connue, et pourtant forte intéressante: la synergologie. Cela consiste à identifier certains gestes qui permettent de savoir si la personne ment ou non.
- Une histoire de charlatan tout ça, même l'inquisition doit utilisé ce genre de procédé...
- Détrompez-vous. Nous faisons tous des gestes inconscients qui trahissent nos émotions, et cela est un réflexe naturel et difficilement contrôlable. Mais si vous le voulez, je peux arrêter mes recherches.
- Non, pas tout de suite. Je vais recevoir plusieurs paysans dont les dégâts causés sur leur terre parait louche à la milice. Reste avec moi, et j'aviserai ensuite.
Fenrir prit place au côté de son compagnon, et ils accueillirent ensemble le premier paysan, un homme nerveux qui réclamait 10000 pièces d'or pour remplacer des terres brûlés par le passage des orques. Or il n'était pas impossible qu'il ait causé ses dégâts lui-même. Dorgo le somma de raconter en détail ce qu'il s'était passé:
- Alors voila, j'étais avec ma femme pour effectuer la cueillette des plants de tomates. Nous avons ensuite entendu des hurlements, des cris. Nous nous sommes cachés dans le grenier, et avons insisté à la destruction et à l'immolation de nos cultures... Il se gratta rapidement le nez.
- Il ment, Dorgo. Lorqu'un mensonge est prononcé, une zone piquante situé sous les narines nous démangent.
Le paysans tourna la tête vers Fenrir, qui pourtant était resté discret depuis le début de l'entretien. L'entourloupeur se défendit, en essayant de ravaler son regard haineux et de prendre une expression de tristesse:
- Palatin, ma femme et moi-même venons de vivre ce qu'il peut arriver de pire à un bon paysans comme moi. Il pointa du doigt vers ce qui semblait être la position de son champ, mais son regard restait sur Dorgo. Il est pour nous vital d'obtenir une aide financière...
- Lorsque que l'on invente un mensonge, coupa Fenrir, notre cerveau est tellement occupé qu'il se déconnecte du corps. Ainsi, les mouvements et les réactions ne sont plus en accord. Par exemple, on pointe du doigt dans une direction sans la suivre des yeux, comme si nous ne croyons pas nous même en ce que nous racontons.
Fier d'avoir débité ce qu'il avait lu dans ses livres, il patienta, restant vigilant aux moindres réactions du paysan. Ce dernier s'énerva, en regardant Dorgo qui restait lui toujours aussi impassible:
- M'enfin c'est impossible ça ! Vous n'allez pas croire les paroles d'un pseudo-detecteur de mensonge, qui juge la véracité de mes propos selon quelques détails !
Et pour appuyer son geste, il frappa du pied peu de temps après avoir piqué sa colère. Une erreur de plus, car cela montrait une nouvelle fois que ses actions n'étaient pas coordonnées et qu'il avait feint l'enervement. Fenrir ne se priva d'ailleurs pas de le faire remarquer, et Dorgo crut en ses paroles. Il faisait confiance à son ami, qui n'aurait aucun intérêt à inventer quoi que ce soit.
- Sire Trirdy, savez-vous que dans la contrée où j'habitais jadis, on coupait les mains aux voleurs?
- Vous n'allez pas croire de telles énormités...
- Or, vous vous rendez d'un crime bien pire. Vous vouliez obtenir un financement injustifié, et par conséquent voler le gouvernement de l'Edhesse et priver des paysans plus nécessiteux que vous d'une somme d'argent vital. Je pense donc que vous coupez les mains ne serait pas une sanction suffisamment sévère.
Et à partir de là, l'homme craqua. Déjà dérouté par le fait que Fenrir démasquait chacun de ses mensonges, les menaces envers sa personne finirent de l'achever mentalement.
- Pitié, les temps sont durs, Sire Ulagan ! Nous avions vraiment besoin d'argent et...
Dorgo écouta d'une oreille distraite les futiles justifications du mythomane, et fit appeler la garde quand il en eut assez. L'homme fut emmener aux geôles et un tribunal statuerait sur son sort. Ainsi, durant cette matinée, une dizaine de menteurs furent démasqués, et l'argent put être distribué correctement à qui en était le plus nécessiteux. Mais voila, les champs au nord avaient été aussi durement touchés, et bientôt d'autres paysans viendraient. Le budget d'aide aux victimes commençait sérieusement à se vider, mais cela était un autre problème que le Palatin réglerait plus tard.
- Ce que tu as appris est impressionnant, Fenrir, je suis d'ailleurs étonné que cette discipline ne soit pas plus populaire.
- C'est une pratique dont l'apprentissage nécessite un minimum de talent, et beaucoup de travail. Je ne maîtrise pas encore tout, mais mes longues heures passées dans la bibliothèque ont été bénéfique.
- D'ailleurs, je pense t'avoir trouvé une fonction de plus. Lors de mes entretiens, tu te cacheras dans cette armoire, derrière le bureau. Nous ferons les aménagements nécessaires pour que ta présence soit invisible. Tu toqueras dés que tu auras la certitude que mon interlocuteur me ment.
Les deux elfes noirs se mirent d'accord, puis Dorgo alla se reposer dans ses appartements. Il partirait ensuite en quête de la Comtesse, si aucune tâche ne l'obligeait à rester au Grand Manoir.
Dernière édition par Dorgo le Sam 7 Aoû 2010 - 17:00, édité 1 fois
Alors qu'il avait désiré de ne voir personne, on ouvrit la porte. L'elfe noir allait protester, lorsqu'il vit qu'il s'agissait de Fenrir, son éternel acolyte. Ce dernier avait un livre à la main, et prit un air gêné:
- Excusez-moi, je croyais qu'il n'y avait personne. Je venais juste déposer ce livre.
- Ce n'est pas grave, reste. Qu'as tu fais pendant la guerre ?
- Ce que vous m'avez demandé. Je me suis rendu à la Bibliothèque de Perganon, et j'ai lu autant de livre que j'ai pu.
Fenrir avait encore pris ses ordres au pied de la lettre. Le demi-drow demi-homme était une des seules personnes pour qui Dorgo ressentait un sentiment s'approchant de l'amitié. Ils avaient vécu de nombreuses aventures ensemble, mais le bâtard s'était toujours senti inférieur et servait le Palatin qu'il connaissait depuis sept siècles avec une grande ferveur.
- Je t'avais juste demander de te renseigner à la bibliothèque, pas d'y rester cloîtré durant tout ce temps. Qu'y as tu découvert?
- J'ai approfondi ma culture de cette province et de Kalamai. Mais je ne me suis pas seulement instruit des coutumes et de l'histoire. J'ai découvert une science peu connue, et pourtant forte intéressante: la synergologie. Cela consiste à identifier certains gestes qui permettent de savoir si la personne ment ou non.
- Une histoire de charlatan tout ça, même l'inquisition doit utilisé ce genre de procédé...
- Détrompez-vous. Nous faisons tous des gestes inconscients qui trahissent nos émotions, et cela est un réflexe naturel et difficilement contrôlable. Mais si vous le voulez, je peux arrêter mes recherches.
- Non, pas tout de suite. Je vais recevoir plusieurs paysans dont les dégâts causés sur leur terre parait louche à la milice. Reste avec moi, et j'aviserai ensuite.
Fenrir prit place au côté de son compagnon, et ils accueillirent ensemble le premier paysan, un homme nerveux qui réclamait 10000 pièces d'or pour remplacer des terres brûlés par le passage des orques. Or il n'était pas impossible qu'il ait causé ses dégâts lui-même. Dorgo le somma de raconter en détail ce qu'il s'était passé:
- Alors voila, j'étais avec ma femme pour effectuer la cueillette des plants de tomates. Nous avons ensuite entendu des hurlements, des cris. Nous nous sommes cachés dans le grenier, et avons insisté à la destruction et à l'immolation de nos cultures... Il se gratta rapidement le nez.
- Il ment, Dorgo. Lorqu'un mensonge est prononcé, une zone piquante situé sous les narines nous démangent.
Le paysans tourna la tête vers Fenrir, qui pourtant était resté discret depuis le début de l'entretien. L'entourloupeur se défendit, en essayant de ravaler son regard haineux et de prendre une expression de tristesse:
- Palatin, ma femme et moi-même venons de vivre ce qu'il peut arriver de pire à un bon paysans comme moi. Il pointa du doigt vers ce qui semblait être la position de son champ, mais son regard restait sur Dorgo. Il est pour nous vital d'obtenir une aide financière...
- Lorsque que l'on invente un mensonge, coupa Fenrir, notre cerveau est tellement occupé qu'il se déconnecte du corps. Ainsi, les mouvements et les réactions ne sont plus en accord. Par exemple, on pointe du doigt dans une direction sans la suivre des yeux, comme si nous ne croyons pas nous même en ce que nous racontons.
Fier d'avoir débité ce qu'il avait lu dans ses livres, il patienta, restant vigilant aux moindres réactions du paysan. Ce dernier s'énerva, en regardant Dorgo qui restait lui toujours aussi impassible:
- M'enfin c'est impossible ça ! Vous n'allez pas croire les paroles d'un pseudo-detecteur de mensonge, qui juge la véracité de mes propos selon quelques détails !
Et pour appuyer son geste, il frappa du pied peu de temps après avoir piqué sa colère. Une erreur de plus, car cela montrait une nouvelle fois que ses actions n'étaient pas coordonnées et qu'il avait feint l'enervement. Fenrir ne se priva d'ailleurs pas de le faire remarquer, et Dorgo crut en ses paroles. Il faisait confiance à son ami, qui n'aurait aucun intérêt à inventer quoi que ce soit.
- Sire Trirdy, savez-vous que dans la contrée où j'habitais jadis, on coupait les mains aux voleurs?
- Vous n'allez pas croire de telles énormités...
- Or, vous vous rendez d'un crime bien pire. Vous vouliez obtenir un financement injustifié, et par conséquent voler le gouvernement de l'Edhesse et priver des paysans plus nécessiteux que vous d'une somme d'argent vital. Je pense donc que vous coupez les mains ne serait pas une sanction suffisamment sévère.
Et à partir de là, l'homme craqua. Déjà dérouté par le fait que Fenrir démasquait chacun de ses mensonges, les menaces envers sa personne finirent de l'achever mentalement.
- Pitié, les temps sont durs, Sire Ulagan ! Nous avions vraiment besoin d'argent et...
Dorgo écouta d'une oreille distraite les futiles justifications du mythomane, et fit appeler la garde quand il en eut assez. L'homme fut emmener aux geôles et un tribunal statuerait sur son sort. Ainsi, durant cette matinée, une dizaine de menteurs furent démasqués, et l'argent put être distribué correctement à qui en était le plus nécessiteux. Mais voila, les champs au nord avaient été aussi durement touchés, et bientôt d'autres paysans viendraient. Le budget d'aide aux victimes commençait sérieusement à se vider, mais cela était un autre problème que le Palatin réglerait plus tard.
- Ce que tu as appris est impressionnant, Fenrir, je suis d'ailleurs étonné que cette discipline ne soit pas plus populaire.
- C'est une pratique dont l'apprentissage nécessite un minimum de talent, et beaucoup de travail. Je ne maîtrise pas encore tout, mais mes longues heures passées dans la bibliothèque ont été bénéfique.
- D'ailleurs, je pense t'avoir trouvé une fonction de plus. Lors de mes entretiens, tu te cacheras dans cette armoire, derrière le bureau. Nous ferons les aménagements nécessaires pour que ta présence soit invisible. Tu toqueras dés que tu auras la certitude que mon interlocuteur me ment.
Les deux elfes noirs se mirent d'accord, puis Dorgo alla se reposer dans ses appartements. Il partirait ensuite en quête de la Comtesse, si aucune tâche ne l'obligeait à rester au Grand Manoir.
Dernière édition par Dorgo le Sam 7 Aoû 2010 - 17:00, édité 1 fois