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[Q1] Invasion de Roc le Chastel

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Radzam
Irkos
Pirates
Hélèna
Delylia Paloria
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[Q1] Invasion de Roc le Chastel NavalbatGolfeNaplesBRUEGEL

Le monde change, évolue, il ne reste jamais figé pour le meilleur ou pour le pire... Mais au bout du compte c'est toujours le même tracé dans les lignes écrites, intangibles, de sa voie, de sa destinée. Et les plus forts sont et seront toujours ceux qui les écrivent : A chaque temps, à chaque période, à chaque moment clé de notre histoire, vient l'ascendance des vainqueurs auréolés d'une nouvelle puissance et s'offrant à eux de nouvelles opportunités, puis la disparition des vaincus en tant qu'entité.

Aujourd'hui c'est notre tour, vient notre redoutable ascension et l'anéantissement délectable de nos ennemis. Une nouvelle ère débute par la force de nos actes, qui changera à jamais la face du monde et sa manière de tourner. Plus rien ne sera jamais comme avant. Ni pour eux, ni pour nous. Car ce n'est pas seulement l'avènement de notre légende ou l'installation d'un nouveau pouvoir qui s'instaure à présent ici sur ce continent. C'est aussi le crépuscule d'Outre-Mer tel que l'on a connu jusqu'à aujourd'hui, la soumission de toute une civilisation...


Laquelle deviendra bientôt notre arme principale de destruction massive, servant notre ambition ultime : La conquête du monde.

La fin commence aujourd'hui pour tous ces êtres insignifiants.


*********

Des voiles blanches affalées par la brise, frappées de blasons commerciales, étrangement des dizaines... et des dizaines... et des dizaines, encore et encore sans fin ni cesse, apparaissant incroyablement nombreux et soudain à l'horizon. Spectaculaire évènement, riche sensation procurée, alarme des intuitions les plus acérées, toutes tendaient comme un seul être, manoeuvant ainsi que dans le cadre d'un bal dansant naval d'entraînement militaire vers un seul point : Roc-Le Chastel. Elles devinrent bientôt... légion. De l'eau scintillante, se détacha alors une gigantesque flotte noir au vent, des nuées de dromons, de vaisseaux requins grouillant de partout sur la rive ouest, qui assiégeaient la mer en balayant furieusement les flots droit sur Roc-le Chastel avec une effrayante fulgurance. Puis la stupeur, ensuite la consternation devinrent terreur quand ces dites voiles blanches disparurent... remplacées à l'unisson par une bannière bien connue, celle à l'origine des attaques sanglantes et récentes sur les villages rasés. La bannière de meurtriers, d'assassins inhumains et prêt à tout pour arriver à leur fins. Une véritable armada fondant sur eux, une flotte d'invasion contenant des dizaines de milliers de ces monstres prêt de nouveau à frapper et surtout cibler une plus grosse proie que de simples villages, la Capitale, le coeur de la Nation.

" Awooooooooooooooooooooooooooooooooooooo "
beuglèrent les cors guerriers.

Tous à vos postes ! " Allure de combat ! " Armez les balistes ! "
cria t-on au même instant de toute part. " Sud est ", "cible à bâbord, virage à tribord," lançait les mêmes ordres. Les tambours se mirent à battre un rythme déchaîné qu'adoptèrent instantanément, puis baissé les rames, et les milliers de vaisseaux menés par la Botha noire et le Fureur ne firent qu'un bond.

" Ennemi en vue, droit sur nous ! Soldats en position sur les ponts, espadon prêt à fondre sur les coques ennemies "


Que tous les navires de combats anéantissent les obstacles mobiles sur les flots, ciblent les vaisseaux de guerre amarrées sur les quais et la caserne en priorité. Le port doit rester intact, nul besoin de l'égratigner. Nous le sécuriserons à terre.
avait ordonné Delylia Paloria à ses vassaux et capitaines sur le navire Amirale. Tous avaient regagnés leur postes et leur navires à présent.

Ils étaient assurés de posséder quatre fois plus de vaisseaux, la surprise étranglait en plus leur ennemi dispersé, déboussolé par la soudaineté d'une attaque de si grande ampleur pas même anticipée. Il était donc inutile de jouer de prudence. Ce n'était pas leur maigre flotte qui pourrait les arrêter de toute façon. Delylia avec la première flotte qu'elle menait et commandait, avait organisé ses forces en dix vagues successives, chacune d'une quarantaine de bâtiments. Les deux premières balaieraient la rive, fondraient sur la flottille d'Outre-Mer à portée, " leur joujous pitoyables " comme elle les daubait, et l'anéantir. Une partie ciblerait les vaisseaux amarrées et aussi quelques bâtiments pour ajouter à la confusion. Les vagues suivantes ne rejoindraient la lutte qu'après avoir débarqué les hordes démoniaque et ses légions de pirates sur les rives de la ville. Les démons seraient à l'avant-garde, comme prévu, ils sèmeraient immédiatement l'effroi et la terreur chez l'ennemi, plus qu'elle ne seraient déjà présentes, désorganisant plus outre encore les forces adverses qui allaient devoir gérer également des mouvements paniquées, incontrôlées, furieux d'une population terrifiée. Quant aux innombrables bateaux plus petits de l'arrière garde, navires d'invasion contenant des dizaines de milliers d'âmes en effervescence, ils serviraient à transférer la majeure partie de l'armée sur la rive gauche et la rive droite de Roc le Chastel, tandis que le gros de l'armée serait directement lâché sur le port, au centre de la cité, qui s'empresserait par un mouvement de tenaille d'encercler la capitale, d'en prendre rapidement le contrôle et d'y emprisonner tous ceux qui s'y trouvaient.

Alors que la Botha Noire, Vaisseau-Amirale de la flotte pirate sur lequel dirigeait Delylia, approchait à une vitesse prodigieuse., la capitale dont elle deviendrait le maître, avait pris soudain des proportions gigantesques. Masse bientôt sanglante de plus en plus éclatante avec ses foyers innombrables blanc reflétant les rayons du soleil, ses rues grouillantes de points noirs assimilables à des fourmis agitées devant la menace d'une ombre écrasante sur leur fourmillière. La première ligne de navires pirates se trouvait désormais dans les eaux d'Outre-Mer, et la confrontation inéluctable eut violemment lieu, des premiers vaisseaux natifs réduits avec leur équipages, un par un en épaves, impuissants devant une telle masse, une telle puissance de feu réunie. Le plus dur pour eux, serait sûrement le temps extraordinairement rapide, quelques secondes tout au plus quant à leur destruction, si l'on pensait aux nombreux jours, aux nombreuses semaines qui avaient été nécessaire à leur construction, à leur assemblage. Ils furent impitoyablement anéantis, les derniers restants, certains manoeuvrant, d'autres fuyant la tempête, immédiatement traqués. La flotte dès le début devant la défaite certaine, s'était disloquée. Pendant ce temps on s'en prenait également à la cité, certains projectiles de poix enflammées étaient hasardeusement lancées sur des grands bâtiments à intervalle régulier, ceci afin d'intensifier le vacarme et la peur. A bord les pirates goguenards, et les démons restants devenus presque enragés trépignaient sur les ponts et déjà des nuées de flèches, de avant même que les premiers vaisseaux d'invasion ne touchent le sable, s'envolaient sur des points noirs mobiles.

" Terre en vue, préparez à débarquer pourriture de pirates ! "
répéta t-on inlassablement, vague après vague. Rien, aucune armée pour les repousser, les refouler tandis que leur masse grondante se noircissait de monde. La surprise était totale, l'attaque éclair un fulgurant succès. Les archers débarqués des vaisseaux après les Démons infernaux, s'élancèrent à leur suite, brandissant leur arcs par dessus leur têtes afin de n'en pas tremper les cordes, finissant par barboter dans l'eau, puis par aborder la tête de pont sur le bout de plage qui leur était acquise. Alors que les premiers navires qui avaient déjà emplies leur office repartaient en sens inverses vers la mer et l'horizon pour rejoindre la lutte contre les bâtiments navales ennemis, d'autres obliquèrent à leur tour vers la terre ferme pour se débarrasser de leur passagers devenus incommodes dans leur d'impatience, ayant déjà tirés leur armes, prêt à déchiqueté la chair tendre qu'ils sentaient toutes proches.

Sifflante, hurlante, vociférante, la horde de démons inarrêtable avançait déjà à grands pas en direction du port de la capitale que les pirates devaient sécuriser et s'en assurer le contrôle, ou les attendait de pieds ferme certains gardes courageux, les autres devant un tel flot de haine et de désespoir ayant pris leur jambes à leur cou. Les démons fondirent comme des loups vers le port, détruisant, arrachant la vie à tout ce qui leur faisait obstacle, les hommes d'armes gardant l'édifice se précipitant pour le défendre à la pique, mais en tropis clin d'oeil l'échaffourée tourna au chaos sanglant, aucun ne survécut, les démons pour les achever leur arrachant le coeur puis les dévorant. Les flèches tirés de plus loin par les archers, fusèrent et la grêle de trait acheva de terminer le travail pour les quelques survivants qui espéraient être épargnés. Le port de Roc le Chastel appartenait désormais aux pirates.

Les monstres ! Les pirates, ils sont sur nous !


Des femmes et des hommes fuyaient en travers de leur chemin en poussant des cris qui n'avaient rien d'humain, et la ville vomissait en nombre ses premiers morts. Les armées de Delylia établirent une ligne de front compacte, disciplinée et manoeuvrant aussi rapidement qu'habilement à ses saillants déjà en route, avec des objectifs de missions fixés avec précision. Une fois le port sécurisé, les troupes se dispersèrent impeccablement en plusieurs corps et se dispersèrent dans les rues de la cité, nonobstant les foyers ou s'étaient terrés les citoyens, ne se concentrant seulement que sur les casernes, et les bâtiments importants mais surtout les quelques et maigres garnisons ennemis en travers de leur chemin. La bataille au centre de Roc-le Chastel fut aussi courte que stupéfiante, qui se résolut en un massacre rapide, impitoyable de natifs. Malgré l'intensité des combats les hommes d'armes d'Outre-Mer en sous nombre, dispersés, sans ordres et impuissants face à de tels monstres et guerriers entraînés avaient été annihilés, impuissants. La terre paraissant trembler sous leur pieds, une centaine de démons avait chargé furieusement une des garnisons en position de défense pour assurer et protéger le repli de leur population au péril de leur vie, leur lignes rapidement enfoncées à coups de lacérations et de morsures, massacrés jusqu'au dernier. Les hordes furent également sous un feu nourri de flèches, mais la peau des infernaux était trop épaisse pour de simple flèches conventionnelles, seules des épées avaient la profondeur nécessaire pour les entamer véritablement et les transpercer. Les archers durent alors battre en retraite, tandis que pleuvait une pluie de sang sur bon nombre de leur compatriotes, à présent eux aussi sous le feu des tirs croisés des pirates.

La confusion et la peur avaient définitivement emporté les esprits de leur ennemis vaincus. Il n'y avait plus de défense cohérente à même de les menacer à Roc-le Chastel, à vrai dire plus même de se confronter à eux. L'effondrement d'Outre-Mer était total. Les pirates, innombrables dans la ville avaient déjà fait entendre leur clameur, effrayante et paralysante, dans toute la ville, l'attention de tous captivés par leur sauvage entreprise. Ils avançaient, brutaux et sûrs d'eux, les milliers de combattants se déversant dans la partie de capitale contrôlée et de ses environs, faisant le ménage de tout ce qui rôdait alentour. Aucune place à l'hésitation pour ceux qui leur résistait, les cadavres s'empilaient après chaque charge contre ces inconscients. La surprise totale avait étranglé ses défenseurs peu préparés à une telle invasion. Devant ce raz de marée mortel, l'armée ennemi renonça, se disloqua et prit la fuite. Les premiers résistants d'Outre-Mer eurent beau lutter, ils étaient exterminés avec énergie, et leur accès de courage ou de folie rayer nonchalamment d'un trait dans les esprits.

*****

La Botha noire
s'amarrait enfin au port de Roc-Le Chastel, suivi de près par le Fureur ou se trouvait Kennit Hardawit. Pour la première fois après avoir débarqué, Delylia Paloria foulait le sol riche d' outre-Mer, son territoire. Elle avait tant attendu ce moment, elle y arrivait enfin. La terrible Delylia sauta de son navire sur la rive, et traversa les eaux peu profondes de la basse marée effleurant de ses caresses de plus en plus entreprenantes la plage de sable fin et raffiné. Et pleinement l'Elfe noir embrassait cette île, ce continent, sa nouvelle possession, son nouveau jouet qu'elle foulait à présent avec indolence. Elle arpenta les rues toujours conflictuelles et terrorisée de Roc-le Chastel, son aura noire empêtrée dans les vapes ténébreuses de son manteau, sillonnant les flancs de la cité, appréciant chaque pirate à sa vue, chaque regard endurci. Comme une vipère se glissait insidieusement dans le nid de l' oiseau, l'Elfe s'élançait et dérivait, assumant véritablement la confiance d'un chasseur sur son territoire, piétinant aux milieu des bêtes hostiles mais soumises qu'étaient déjà devenus les Outre-Merriens. Elle en vit certain, crachant du sang, et prisonniers de ses hommes. Les regards effrayés et haineux, lui donnant une véritable consistance. Delylia s'imaginait déjà pouvoir troubler leurs rêves et participer aux plus vils tourments de leur cauchemars. Une fois maître, elle transformerait pour certains leur cauchemar en terrible réalité s'il lui en prenait soudain le désir et l'envie égoïste. Face à tant de peur, ses muscles faciales subtilement réagirent, se transformèrent en un sourire fielleux, figé et hypocrite, son souffle expirant imperceptiblement l'once d'un soupir brûlant, impatient.

Mon heure a sonné, LONGUE VIE A LA REINE !
cria t-elle. Des hommes l'acclamèrent de toute part et répétèrent en coeur "longue vie à la Reine. ". Delylia Paloria, maîtresse des dizaines de milliers d'âmes sur lesquelles elle a tout pouvoir. HAHAHAHAHA ! Elle rit à gorge déployée devant ces mots devenus vérités, comme un être ayant perdu la tête, levant les bras au ciel pour clamer haut et fort sa victoire et la saveur qu'elle lui procurait. Un de ses vassaux, ses plaques d'armure entâchés de sang, de toute évidence qui n'était pas le sien, vint s'incliner devant elle et lui faire son rapport de la situation.

Cap'tain la flottille d'Outre-Mer a été mise en déroute, mais certains bâtiments ont réussi à prendre la fuite, certains de nos navires les prennent encore en chasse mais s'ils s'éloignent trop du périmètre de la capitale, nous ne pourrons rien faire. De toute façon, isolés, ils ne sont plus ni menace, ni un problème. Sur terre, nous avons pris le contrôle total du port et du centre de Roc-le Chastel. Les troupes débarqués sur la rive gauche et sur la rive droite de la capitale ont entamé leur vaste mouvement de tenaille, ce n'est plus qu'une question de temps avant que la ville ne soit encerclée. D'ici à demain nos troupes auront fait leur jonction


Bien, mon beau fidèle, bien, bien... Je veux maintenant des prisonniers ! Arrangez-vous pour attraper un maximum de personnes influentes ou hauts gradés. Amenez les aux nombreux cachots dont nous allons nous emparer. Faîtes torturer puis exécuter tous ceux qui ont ordonné de prêt ou de loin de résister initialement à notre invasion, pour l'exemple. Maintenant surtout, il faut neutraliser le maître d'Outre-Mer et ses sbires. Vois ceux qui sont prêt à s'affranchir et à servir le nouveau pouvoir pour nous aider. Dès lors qu'ils auront tous été mis hors d'état de nuire, le reste du continent suivra sans rechigner.


Nous ne savons pas encore ou ils se terraient avant notre invasion, ni ce qu'ils sont devenus mais nous allons très vite le découvrir en torturant quelques soldats prisonniers. Cependant il est à supposer que bon nombre se trouvent quelque part dans la capitale, pas vrai cap'tain ?


Ne supposez rien...
menaça Delylia d'un regard froid, calculateur qui promettait la mort. Cette femme n'attendait seulement que des résultats et jamais de conjonctions hasardeuses. Le pirate hocha la tête en déglutissant sous le regard fixe de sa redoutable capt'ain qui reprenait intransigeante. Trouvez les seigneurs d'Outre-Mer et son dirigeant, Harald. Trouvez les.

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La frégate Hylvië fuyait vers le sud, toute voile dehors, profitant d'un vent particulièrement favorable à la configuration de sa voilure.
De Jolett avait réussi un coup de maitre: la fuite de son navire du port de Roc-Le-Chastel lors de son invasion par une flotte ennemie. Et sans trop de dégâts, qui plus est! Le navire pouvait encore atteindre sa pleine vitesse et peu de blessés étaient à déplorer. Un vrai coup de chance, en somme.
Fort heureusement, l'obligation de rester consigné à bord avait permis à l'équipage d'être à son poste dès les premières trompes d'alerte.
Et en manoeuvrant habilement, il n'avait pas fallu longtemps au marin expérimenté qu'il était pour se faufiler entre les mailles du filet. Ils avaient essuyés quelques tirs, il était vrai. Mais la frégate avait tenue bon. Et les dommages se révélèrent insignifiants en terme d'amoindrissement des compétences.

Deux points noirs obscurcissaient le tableau, néanmoins: l'impossibilité de rejoindre dans l'heure l'escorte navale, tout d'abord. Cela n'était pas trop grave. Par albatros, il saurait vite où se trouvaient les navires ald'rhunais.
Mais le second point était d'avoir du abandonner la comtesse en Outre-mer! Elle se trouvait maintenant en pleine guerre, sans plus de protection que l'escouade Delta des Sabres. Elle, une femme si douce et raffinée, plongée en plein chaos.
En y pensant, le capitaine De Jolett se sentit un peu honteux. Mais il avait choisit de sauver son équipage et son navire voués alors à une fin aussi immédiate que certaine. Et le vent et les embruns portés par ce dernier lui donnait raison.
Après tout, les Sabres n'étaient pas des novices, bien au contraire. Et ces hommes ne se sentaient à leur aise que lorsque la situation échappait à tout contrôle. Avec eux, Hélèna ne risquait pas grand chose. Et puis, elle n'était pas totalement désarmée, après tout...

De Jolett tourna son regard vers la direction qu'ils fuyaient toutes voiles dehors. Au loin, il apercevait un couple de voiles blanches. Des navires qui tentaient de les rejoindre. Mais leur fuite était dorénavant inéluctable. Les navires Ald'Rhunais méritaient leur réputation de fin coursiers... De la fumée s'élevait du lointain, derrière les voiles, là où se trouvait Roc-le-Chastel. De Jolett poussa un soupir en laissant son regard s'attarder sur la fumée noire maintenant haute dans le ciel...

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La taverne était éclairée. Au loin on pouvait apercevoir plusieurs flammes qui dansaient dans l'âtre en rompant le bois, laissant place à une si douce fumée réconfortante. Cette dernière s'échappait en ronds délicats dans les cieux. Le barbare alléché par l'odeur de l'alcool, appelé par sa soif de festivité, se dirigea donc cahin-caha, nonchalamment, les pensées déjà en extases à l'idée de boire et de se saouler, vers la merveilleuse taverne fortunément encontré sur son chemin oscillant. Avant d'entrer à Roc-le Chastel, Bran'dor qui avait déserté Espeyran avec son armure et sa hache rafistolé par les soins de ses hôtes, s'en était allé cheminé vers le sud, en direction des campements de sa tribu. Mais les rumeurs d'attaques ici et là à travers tout le continent, l'avaient poussé à rebrousser chemin vers la capitale pour en apprendre plus, son coeur battant à toute allure à l'idée de trouver des conflits et combats à la hauteur de sa puissance et de ses ambitions. Aussi voilà qu'il s'y trouvait enfin, la chose était tout autre que de récolter des informations à présent. Subjugué par des besoins mâles et d'orque pressants, presque hypnotiques, qu'il avait grand besoin d'assouvir pour garder les idées clairs, avait-il oublié ce pourquoi il était venu ici, son but joyeusement oublié ou travesti par de quelconques fantaisistes idées. Bran' voulait s'amuser, et si le destin s'acharnait à l'en empêcher, il y avait fort à penser qu'une violence irrépressible émanerait de lui, des nombreux morts dans son sillage.

Au dehors du bâtiment, il entendit plusieurs voix familières de femelles, joyeuses, accompagnées de rire... Il se força à les oublier, sous peine de devenir fou. Il lui fallait des filles de joie et vite. Ceci mis à part, il reconnut parmi le brouhaha, la voix de stentor du tavernier, qui passait de tables en tables avec des sourires enjoués, y compris aux nombreux orques présent. L'Outre-Mer était peut être la seule contrée qui accueillait volontiers les Orques, les considéraient comme les siens, en haute estime pour la force et le caractère qu'ils représentaient. Bran arriva, passa la porte, et préféra s'asseoir sur une caisse en bois à proximité du comptoir plutôt que de s'attabler avec des gens, afin de rester isolé. Sa main décolla, et il l'envoya percuter directement contre un des tonneaux d'alcool. Le liquide précieux à tous ici présent vint se déverser sur le sol, coulant à flots. Et sous la pression du coup porté, une mousse savoureuse se créa et se répandit dans l'air. Le tavernier humain qui vint l'aborder, aussi massif que jovial rit pleinement en se tenant la panse et lui clama :


Joli coups cher client ! Pour la peine, ce tonneau ne sera pas compter à vos frais, seulement ne le criez pas trop fort, sinon je risque de mettre la clé sous la porte
. Il rit encore puis ajouta : Voulez vous un peu de tabac ?


* Foutre. Du tabac ? *


L'orc resta silencieux quelques instants, les yeux plissés autant de méfiance que de curiosité. Il avait l'air de ne pas connaître cette herbe, et n'en avoir jamais vu auparavant. Il tendit sa main vers le croupion qui lui en proposait sans tarder et saisit un brin de ce tabac. Ne sachant point quoi faire avec cela, il questionna l'individu :
* Et... après cela... Qu'est-ce que j'en fous de ton tas de merde ? Je le mâche, je le mange ? * Ses yeux traduisaient son incompréhension. Ces sourcils se tirèrent et l'un se rabattit fortement près de la paupière lui étant la plus proche, alors que l'autre tentait de s'échapper à l'étreinte du globe oculaire. Ses pupilles s'élargirent fortement, et fixèrent celles du tavernier qui malgré le langage grossier de son vis à vis demeurrait impeccablement charmant et jovial. Peut être dû au fait qu'il connaissait le caractère des orques, nombreux clients à lui ici.

Vous n'avez plus qu'à fumer très cher client. C'est nouveau pour vous n'est-ce pas ? Vous verrez, vous finirez comme nous tous par apprécier et ne plus vous en passer lors de folles soirées ou festivités.


La chaleur montait aux lèvres du barbare, et une sensation étrange l'envahit soudain. Au début, un léger sourire s'afficha sur le visage marqué de l'orque, de la fumée s'échappa avec furtivité de la bouche du rustre, et finalement, le barbare se mit à toussoter.
* Et bien... C'est étrange... Mais ouais avec le temps on doit s'y faire ! Maintenant du vent le vioque ! * Sans une once d'expression décrivant le remerciement ou la gratitude, l'orque exigea à boire et très vite on lui servit une choppe qui atterrit devant lui sous ses yeux. Bran'dor posa la pipe offerte sur le comptoir afin de saisir sa choppe de bière . Bien que cette herbe fut nouvelle, et qu'il trouva l'arrière goût assez peu supportable, après avoir bu avec douceur un peu du liquide si précieux à ses yeux, il reprit la pipe et aspira à nouveau avec plus d'entrain cette fois. Les pupilles du barbare s'élargirent à nouveau, comme si la fumée dégagée par cette herbe lui était monté droit dans ses orbites. Il s'arrêta un instant laissant échappait un peu de ce nuage grisâtre. Etrangement, en effet, il commençait à s'y faire, et même légèrement à apprécier.

Le Guerrier se tenait là, assis sur sa caisse, imbibé de plaisirs, toujours entrain de savourer sa choppe quand il entendit soudain :


" Awoooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo ! "


Immédiatement il se redressa et se raidit, son intuition de combattant prenant le pas sur celui qui faisait qu'il se laissait aller, faisant disparaître les miasmes de l'inconscience et de la négligence. Bran' reconnaissait là aisément les cris aigus, bestiaux de la guerre qui assaillait à ses oreilles à travers ces sons distinctifs qui ne trompait tout vétéran de combat. Une armée devait être aux portes de la capitale, c'était certain. Et en effet, suite à cela, les trompettes d'alertes, prévenant d'une agression imminente beuglèrent à leur tour à travers toute la capitale. Sans attendre l'Orque bondit de sa chaise et fonça vers la sortie, sans même avoir payé son dû, mais le tavernier et aussi tous ceux présent étaient bien trop préoccupés, terrorisés par les trompettes pour se soucier de lui.

Bran' de sa vitesse de pointe , courut avec fulgurance dans les rues bondées de monde. Immobiles qu'ils étaient tous et s'interrogeant sur ce qui était entrain de se passer, déjà de nombreux gardes et soldats courant dans tous les sens et faisant l'aller-retour d'un point précis à un autre, sans qu'aucun d'entre eux dans ces rues n'en sache plus que la population ignorante à s'attarder sur leur visages tendus. L'Orque, trouvant une prise dans un haut bâtiment, finit par monter à son sommet, et roda de toits en toits, tentant de trouver un point d'observation qui engloberait une vaste étendue de la capitale.

Finalement Accroupi et adossé a une cheminée d’un toit d’une des nombreuses bâtisses demeurant dans les quartiers chics de la capitale, Bran admira en silence l'énorme flotte d'invasion qu'il apercevait distinctement à cette hauteur au dessus de milliers de têtes. Il savait que Roc-le Chastel ne résisterait pas à un tel assaut frontale. La capitale n'avait non seulement pas les moyens à cause de politiquards pacifistes ou soumis à Kalamai, mais pire encore elle n'avait pas été préparée. A voir la confusion dans les rues, et les mouvements fluctuants de gardes et d'habitants, il le devinait aisément. Comment l'Outre-Mer avait-elle pu tant se laisser aller ? Elle ne méritait que ce qui lui arriverait sous pei, telle était la sanction de ceux qui faisaient preuve de faiblesse. Bran'dor éclata bruyamment de rire, avec un " bien fait " sauvâge retentissant dans son esprit, se délectant déjà de ce qui allait se produire, espérant surtout un bain de sang. Il s'ennuyait il y a peu, à présent les choses promettaient d'être intéressantes.

De sa position, peu après, il put donc assister à la courte bataille entre natifs et assaillants inconnus, apparemment des pirates alliés à de redoutables démons. D'ailleurs à la vue de la puissance de ceux-ci, Bran'dor sentit un " Warg "remonter dans ses tripes, une soudaine envie irrépressible de les affronter pour estimer sa puissance par rapport à la leur. Mais pour l'heure, il se contenterait d'observer, d'apprendre. Sans aucun doute il pariait sur la victoire rapide et totale des assaillants. Les voix et les cris prenaient de l'ampleur alentour, des femmes et des hommes sillonnaient les rues dans tous les sens et en désordre, chacun convergeant rapidement vers l'est et le sud reculé de la ville, d'autres se contentant de rester près du murs éloignés des combats ou de s'enfermer à double clic chez eux, attentiste devant les évènements ahurissants qui se déroulaient sous leur yeux. Un véritable déchaînement de clameurs et de cliquetis avaient lieu au point culminant le plus chaud, là ou se jouait la terrible mêlée aux grondements et sons assourdissants, répondant aux bruits du fracas des armures et des boucliers, jusqu' aux souffles plus diffus des lames qui balayaient l'espace. Un véritable climat de guerre régnait à cet instant.

Les pirates finissant par débarquer dans ce quartier ou il se trouvait, dévalèrent en conquérant les rues à la rencontre de toute opposition, l'étau de leur mâchoire se refermant sur elle. Les soldats Natifs, prenant à coeur leur rôle de sauvegarde de leur cité face à l'ennemi mais qu'il considéra personnellement comme des idiots se ruèrent à leur rencontre, en tentant de tailler de droite et de gauche, de blesser le plus d'agresseurs possibles au lieu de penser à se dérober et de sauver leur putain de peau. Des serres broyèrent leurs glottes à la gorge, des cornes plongèrent dans une pluie de sang en pleine figure, des sabots ferrés d'ivoire frappèrent avec un craquement sinistre en brisant des os. Les natifs soumis aux violents contrecoups de la charge brutale et démoniaque, se firent envoyer bouler en tournoyant, jeté à bas du sol. Bran' vit ensuite les épées des pirates se lever, s'abattre et la meute enserrant leur proie comme de la curée les achever. Beau spectacle dont il n'avait perdu aucune miette.

description[Q1] Invasion de Roc le Chastel EmptyRe: [Q1] Invasion de Roc le Chastel

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Ces gringalets se battent encore ! haleta l'un des pirates à son compagnon barbu en riant tandis qu'il faisait tournoyer son arme comme un dément, sa hache fendant le crâne d'un garde outre-merrien en travers de son chemin, qui baldingua, foudroyé, dans une pluie de sang sur le sol ! Z'ont rude besoin de leçons !

T'inquiètes mon lapin, t'auras tout le temps d'en bichonner quelques uns dans un pt'it coin, histoire de leur montrer !


Les pirates après avoir sécurisé le précédent quartier étaient parvenus à celui-ci bougrement tumultueux non loin du Chastel, encore défendu par des inconscients qui ne savaient distinguer un combat acharné d'une bataille perdu d'avance... Pour le plus grand plaisir de leur agresseurs évidemment. Quelques minutes passés sur les lieux au coeur d'un violent conflit, et la place du marché apparaissait déjà jonchée d'hommes et de chevaux mourants. Au lieu de lignes de bataille dans les rangs ne se distinguait plus qu'un magma mouvant de bannières et d'acier, celles des pirates beaucoup plus nombreuses se confrontant à celles d'Outre-Mer éparpillées, désorganisées. Le frisquet de Roc le Chastel retentissait de cris et de beuglements. Les corsaires entraînés chargèrent, tournoyèrent, chargèrent de nouveau, taillèrent des croupières sanglantes dans chacune des tentatives de l'ennemi acculé pour se reformer entre les maisons. Du vacarme assourdissant que faisaient les haches, épées, rapières en s'abattant sur les boucliers de chêne de ces pauvres miliciens, émergeaient les hennissements claironnants de chevaux tout près d' écuries abandonnés, épouvantés par leur mutilation. Des foyers, des auberges pris dans le feu de l'action furent incendiés sans état d'âme sans souci aucun de savoir s'ils étaient emplis de monde ou non. Atterrés, des gens asphixiés sortaient en pleurs sous les flots de poussières noirs, des marmots dans les bras, et fuyaient les combats à toute jambe, sans que nul parmi les derniers combattants Natifs et pirates victorieux ne fassent attention à leur vie misérable.

Gourcuff la Terreur surgit aux côtés de ses hommes alors qu'enfin le dénouement s'établissait dans ce quartier. Le chef de l'escadron noir avait été longtemps sur place à observer derrière les lignes, ne prononçant mot durant le combat. Déjà bas sur l'horizon, le soleil peignait de rougeoiements sombres les façades et les champs. De maigres cris de douleur, agonisants, tremblotèrent en échos au loin, une sonnerie de cor non pirate s'éteignit brusquement derrière des chaumières en feu. Gourcuff, immobile tandis qu'il respirait les senteurs de sa victoire aisée, admira avec un large sourire fendant son visage cicatrisé, un blessé, une femme ramper vaille que vaille dans son propre sang que buvait la terre en direction du marché de ce coin et mourir avant de l'atteindre. Au fur et à mesure que s'épanchait la fumée, ce qui se passa dans les rues fut indéchiffrable avec tant de mouvements précipités partout, mais le fracas du fer s'amenuisa graduellement jusqu'à trois fois rien, les braillements firent place aux cris déchirants des trompes d'alertes, aux plaintes et à de pitoyables gémissements. A cet instant de nouvelles colonnes infinies d'hommes en armures sombre, des pirates, finirent par émerger des tourbillons de fumée sur le champs de bataille devenu champs de victoire. On lança de toute part, des chants à la gloire de Delylia Paloria, à la vue de nouveaux camarades en nombre. A leur tête se trouvait un homme revêtu d'une armure massive, Harald le noir, l'un des vassaux directs de la Capt'ain. Le chef de l'escadron noir d'Akaram, Gourcuff la Terreur s'inclina brièvement devant son supérieur puis il clama sur un ton qui annonçait le beau temps et la pluie :

Secteur nettoyé, quartier sous contrôle, derniers mouvements de résistance annihilés. Ces bâtards ont eu leur compte ici, Harald.
Le second de Delylia ne sembla pas entendre les propos de son vis à vis, il préférait plutôt se fier à ses yeux, son regard tout sauf impressionné, disséminé sur l'ensemble du champs de combat. Après un temps de silence observateur, sa respiration lourde et forte, tenant lieu de conversation, il afficha un rictus de satisfaction sur son visage éraflé de longues traces de cisailles aux joues, au menton, sur son nez. Cicatrices dont il était fier et qui forgeait tout le respect de ses hommes.

Excellent ! Dis à tes gars de rassembler ce tas de fumier et de l'entasser dans les foyers alentour, on doit pouvoir circuler librement ici. Si ça plaît pas à nos créatures de compagnies, coupe leur quelque chose, un doigt, une oreille, pour commencer, plus gros si besoin. Ces chiens doivent apprendre ou est leur place.
Sur ces mots, le regard du pirate, s'étendit par de là les plus hauts bâtiments, en direction d'un édifice particulier qu'on apercevait distinctement, même à cette distance, qui d'après le prisonnier soumis à son interrogatoire, puis égorgé, s'appelait le Chastel de Synodar. Il en revint à La Terreur qui attendait froidement ordres. Ensuite, rejoins moi avec une grande partie de ton escadron, tes hommes seront nécessaire à mon entreprise. On va encercler une place, puis mener l'assaut. Un prisonnier saigné comme un porc a craché le morceau, il s'agit du terreau des Seigneurs pitoyables de cette contrée et la Reine veut qu'on les choppe tous, vifs de préférence, égorgés si nécessaire. Gourcuff la Terreur sembla désappointé par cette volonté de capture de leur ennemis, lui qui aimait tant voir le sang s'écouler. Harald remarqua son expression fichée sur sa figure. Allons pourriture de pirate, faites pas cette tête, y doit avoir assez de gardes là-bas pour jouir le moment venu. Cette guerre est sur le point de se clore avec leur capture, assurez vous d'en profiter. Surtout, il ne faudra pas échouer, vous savez ce qu'on subira si cela arrive. Gourcuff dégaina sa lame.

La mort plutôt qu' envisager une telle déchéance !
"
La mort ! La mort ! La mort ! " reprirent d'autres voix, tandis que de nouvelles lames sortaient du fourreau. Et puis chacun tira la sienne et ce furent près de trois-cents qui se brandirent pendant qu'autant de voix clamaient : Longue vie à la Reine ! Force fut à le Noir très heureux de cette tournure, de se joindre aux autres. Sous son commandement, il aurait des combattants nombreux, acharnés, forts, et surtout motivés. Rien ne ferait détourner ces hommes de leur mission,

L'air était tout embrumé d'haleines, et l'acier reflétait les flammes. Comme s'éteignaient les clameurs, on commença à ramasser les corps ensanglantés, à les jetés ici et là sur le bas coté des trottoires, ou dans les foyers sans demander l'avis des civils effrayés retranchés dans on ne savait quelle pièce qu'ils avaient jugés la plus sûr de leur maison. Ceci fait, Harald hurla en levant le poing en l'air, et la troupe de soldats s'élança vaillamment en direction de l'endroit indiqué.

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Precedemment

Spoiler :


Le mur assurait heureusement de nombreuses prises, et ils purent descendre sans trop de mal. A travers l'immense jardin, ils cherchèrent le meilleur endroit pour grimper et commencer leur évasion. Le bout du jardin était orienté vers l'ouest, à vol d'oiseau il pourrait rejoindre Kalferas si il suivait cette voie. Mais leur ouïe elfique leur soufflait la présence de pirates, et ceux presque tout autour du jardin. Heureusement pour eux, il restait des endroits où les pirates ne guettaient pas encore, la prise d'un jardin n'étant pas une grosse priorité. Alors qu'ils pensaient avoir trouvé un pan de mur derrière lequel il n'y avait pas de pirates, un nouveau problème se présenta. La façade était lisse, ne présentant que peu d'irrégularités. Un arbre se trouvait à côté, les deux acolytes entreprirent donc la montée de l'arbre, dans le but de gagner le haut du mur. Mais il y avait encore un mètre de hauteur à franchir, et ce par un bond. Mïlas prit les devants, en effectuant un joli bond. Il se rattrapa habilement au mur, et le franchit sans difficulté. Irkos connut un peu plus d'embarras. Il se rattrapa comme il put au haut du mur, et dut forcer sur les muscles de ses bras pour faire passer son corps au dessus du parapet. Mïlas pouvait compter sur une agilité de félin, tout comme Irkos, mais cette maladresse avait failli tout faire raté. Déjà. L'elfe espérait ne pas échouer à chacun des franchissement d'obstacles... Il se trouvait maintenant dans une ruelle, vide. Ils progressèrent à tâtons, sans faire de bruit et en tendant l'oreille.

Au fur et à mesure de leur progression, ils tombèrent sur des gens paniqués, des femmes, des enfants, mais aussi des hommes fuyant le combat. Comment leur en vouloir, la situation était perdu. Personne ne firent attention à eux, les citoyens étant trop occupés à se calfeutrer chez eux. Au bout d'un quart d'heure, Mïlas prit la décision de grimper le toit pour avoir une vue d'ensemble de la ville. Prenant appui sur une fenêtre, puis grimpant au balcon, il fut rapidement arrivé au toit:

- Je perçois des hommes arrivant en masse, droit devant nous. Essayons de les contourner en passant vers la droite, Irkos.

Mïlas ne prenait plus la peine de l'appeler 'Conseiller', et Irkos préférait cela. Ils partirent donc dans une ruelles à droite, et marchèrent encore et encore, progressant prudemment. D'après les souvenirs de Mïlas, les murs de la ville ne devait plus être loin, ils approchaient de la sortie. Ils pourraient foncer dans le tas et essayer d'atteindre le mur, mais ce serait trop risqué. Alors que Mïlas réfléchissait, Irkos lui fit signe d'écouter. Ils s'accroupirent, et tendirent l'oreille. Des bruits de pas se faisaient entendre. Peu nombreux, mais présent, et arrivant vers leur position.

- Vite, passons à gauche.
- Non, j'entends qu'il en arrive là aussi.
- Nous sommes encerclés.

Constat inutile, mais véridique. Des petites escortes arrivaient ci et là, ils leur fallaient trouver un endroit où se cacher. Ils toquèrent aux portes, mais aucune réponse ne se firent entendre. Soit la crainte qu'ils s'agissent de pirates intimider les locataires, soit il n'y avait personne. Il y avait un mont d'ordures, emballés dans des sacs. Avec un soupir, les deux compères échangèrent un regard, et plongèrent dans le tas d'immondices, en plaçant les sacs de manière à ne pas se faire repérer. Ils espéraient vraiment qu'Orfange les aiderait, et que les pirates passeraient à côtés sans les apercevoir. Si tel était le cas, ils auraient un bon de sortie, si non, ils vendraient chèrement leurs peaux.

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Le crépuscule se creusait. Le ciel limpide vira peu à peu d'un jaune miel au rouge sombre et sanglant. Les premiers nuages gris-noir émergeaient à demi au travers d'une harmonie de couleurs vives de plus en plus mise à mal au fur et à mesure que le temps passait cruellement au-dessus d'un spectacle de carnage. Les armées de l'envahisseur déboulaient partout. Puissantes, mortelles, inébranlables. En avançant, toujours, leur ombre étendu à plus de la moitié de la capitale à présent, elles se jetaient sur tout ce qui osait leur résister, n'avait pas de bannière semblable à la leur. Ils agissaient comme un fléau, avec une remarquable efficacité, une étonnante discipline.

Dans les environs du Chastel, de ce côté de l'immense quartier populaire, tout semblait sous contrôle. Le calme emplissait les rues désertées par la populace, celles là même libérées des corps ensanglantés qu'on avait jeté dans les foyers et bâtiments alentour sans que nul n'ose les blâmer pour cet acte infâme, et déconsidéré pour les vaincus. Les mouvements, vifs, impromptues d'escortes pirates se succédaient inlassablement, basculaient d'un point à un autre, quadrillant avec minutie tout ce qu'ils rencontraient sur leur chemin. Tout bâtiment nullement fermé à double tour était massivement investi par les corsaires, ces derniers veillant avec acharnement à ce qu'aucun homme armé de l'ennemi ne se cache et les prennent en embuscade. Non sans agressivité, violence, ils s'introduisaient également chez tous ce qui apparaissait être d'honnêtes citoyens, ou tonnaient à la devanture même de leur porte, pour leur annoncer la prise de pouvoir des pirates, l'avènement de la Reine en ce territoire, l'ère nouvelle de l'Outre-Mer.

A chacun on hurlait d'une fierté moqueuse qu'il devrait prêter allégeance à la nouvelle souveraine s'il désirait vivre, préserver sa famille, les enfants, les femmes des sévices, des viols, des tortures, des massacres. Pour les pleutres on jouait sur la peur de mourir, pour les plus courageux, on jouait sur la peur de s'en prendre aux leurs, ces derniers menacés de devoir assister au carnage le plus cruel auquel puisse assister tout être. S'ils obéissaient, se résignaient, suivaient, alors il leur était promis qu'aucun mal ne leur serait fait, à eux et à leur familles. Beaucoup d'entre eux soulagés finiraient par les rejoindre, et les soutenir après avoir compris combien ils gagnaient à les suivre, leur pays auréolé d'une nouvelle puissance, leur vies dirigés d'une main de fer. Telles étaient les instructions des pirates, semer le doute et l'effroi, tout en ranimant l'espoir et l'envie. Exercice des plus difficiles évidemment, mais qui dès lors qu'il était chanceusement accompli, résultait de merveilles en merveilles. On frappait toujours les portes, les mêmes propos tenus ici et là, au coeur des quartiers résidentiels, pauvres, populaires et riches.

Raclures d'Outre-Mer, vous servez désormais la nouvelle Reine, la glorieuse Delylia Paloria et ses pirates ! Ne l'oubliez jamais ! Craignez nous créatures soumises, craignez nous démons que nous sommes ! Vous chanterez Delylia Paloria misérables, vous la chanterez ! Et vos chants éplorés seront enthousiastes, heureux ! Quiconque s'y refusera, hurlera ! Quiconque la défiera, hurlera ! Quiconque résistera, hurlera ! Oui vous finirez tous par hurler son nom vermines, dans la joie ou l'effroi ! Le bonheur ou la douleur ! L'espérance ou la souffrance ! Tout ceci dans la soumission ou l'extinction !

Votre pays est faible Outre- Merriens, vous êtes faibles. La logique de ce monde est impitoyable, vous sombrez et les forts scintillent ! Nous venons vous sauver ! Unissez vous esclaves, aux côtés des puissants, vos nouveaux remparts, vos merveilleux guides. Servez les de tout votre être, et nous vous le jurons, votre pays aura changé pour le malheur des peuples du monde. Ensemble, sous une seule et même bannière, aux pieds de la plus puissante femme de cet univers, nous refaçonnerons ce monde devenu proie, à notre image ! Rien ne nous arrêtera !


Longue vie à la Reine !


*******

* Situation critique pour le joueur Irkos.

Des pirates en armes occupèrent les deux ruelles, dominèrent les alentours. Quelqu'un se trouvait ici, dans ce coin perdu, rôdait dans les parages et leur pas attentifs se firent entendre, ils approchaient. L'escorte pirate avait fait demi-tour suite au bruit tapageur, envahissant la ruelle. J'vous le dis, j'ai entendu des portes qu'on toquait avec précipitation, y a encore des tordus dehors dans ce coin. Faut les chopper. Les six pirates accourus sur les lieux, se dispersèrent, leur yeux fureteurs et surtout méfiants passant au crible le moindre des détails des alentours. Puis finalement, l'un d'eux fit signe d'un oeil goguenard à un autre en direction des poubelles. Des proies, pas tout à fait entièrement dissimulés par le sac, qu'ils n'avaient sûrement pas eu le temps de fermer, et qu'ils ne pouvaient de toute façon effectuer eux-mêmes à l'intérieur, s'y trouvaient empêtrés. Pas précipités, encerclement des deux sacs.

Et les rues retentirent de rires gras. Tous rubiconds les pirates, la majorité un oeil en moins, crottés jusqu'à la taille par de la boue sombre de sang séché s'enthousiasmèrent soudain. Tous ensemble ils se jetèrent sur les sacs, puis les rouèrent de coups, les buttèrent de coups de pieds violents, de coups de genoux, assénant des crochets et des directs brutales du poing. Inlassablement. Puis deux d'entre eux se penchèrent sur les êtres assommés, leur sac protecteur rempli de déchets complètement déchiré. Leur victimes hagards, avaient des oreilles effilés, et sur leur visages se détachait une certaine pureté, intouché de toute souffrance du temps comme s'ils étaient immortels.

Petites ordures d'Elfes !
Massif et puissant, le type qui venait de parler portait un demi-heaume à nasal de fer masquant imparfaitement que le nez manquait. Il y avait quelque chose de matois chez lui. Un orque encore plus impressionnant, les yeux embués de sang et bardé de cicatrices sur le visage, son faciès de cadavre en manteau de cuir loqueteux, le coupa :

Pt'ain ils schlinguent encore plus que moi ! Mais le pirate ne fit pas attention à sa remarque, concentré sur les deux jojos.

Alors on se faufile dans son nouveau chez soi hein ? On prépare le dîner pour fêter notre victoire ?

Moi j'crois plutôt que nos pt'its copains n'aiment pas notre compagnie et qu'ils essaient de se faire la mal Rodd !
répondit très sérieusement l'orque en souriant comme s'il était fier d'avoir percé un mystère, démontrant une étendue de dents jaunes pointues, des troues noirs nombreuses à leur milieu. Il ne semblait pas avoir compris l'ironie qui se détachait de la voix de celui qui posait les question, en plus de sembler être le chef du petit groupe formé, les autres riant comme des idiots.

Naaaaaan tu crois vraiment Urrk, ils feraient vraiment ça ?
glissa quelque peu agacé le premier, en tournant la tête vers l'orque qui hochait fortement la tête.

Fais moi confiance, je m'y connais dans ces trucs là.
Celui à qui il manquait un nez et qui se prénommait Rodd reporta son attention sur les deux Elfes. Sur un signe de lui, deux de ses corsaires empoignèrent leur trouvaille par les bras, et il expédia son poing ganté de maille dans l'estomac du premier, puis cogna dérechef à la mâchoire du second. Ca c'est pour avoir pensé les pirates plus cons que vous, faces de rats. Puis on les entraîna maculés de sang, vers le mur contre lequel on les plaqua durement. Rodd qui s'approchait, animé d'un rictus, les toisa. Urrk vint appuyer un couteau sorti de nulle part sur la gorge de l'un des Elfes, tandis que l'autre était simplement retenu pour le moment. L'Orque se pencha sur le premier menacé d'une lame et nonchalamment lui administra une gifle en pleine figure.

J'aime vraiment pas ta gueule Elfe, elle manque de boursouflures, j'pourrai arranger ça en quelques secondes.


La ferme Urrk, c'est à moi de l'ouvrir. Dis moi l'Elfe, qui es-tu, que fais-tu dans cette poubelle et avant tout qui sers-tu ?


Les pirates attendirent la réponse de leur prisonnier, nul doute qu'elle aurait une conséquence. Ce faisant cependant, ils relâchèrent leur attention, et la poigne du pirate sur le second elfe simplement retenu devint même molle, amusé qu'il était.

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Les pirates ne tardèrent à arriver, et prirent encore moins de temps à découvrir leur cachette. Quelle idée aussi de s'être caché là, mais ils n'avaient pas d'autres choix... Après s'être fait passer à tabac dans leurs sacs, les hommes les sortirent de leur planque. Les deux elfes, un peu assommés par la rudesse des coups portés, n'entendirent pas les paroles qu'ils prononçaient, mais ils virent qu'ils ne s'agissaient pas que d'humains. Avant même qu'ils puissent reprendre leurs esprits, Irkos se prit un violent coup de poing au ventre, et Mïlas se mangea une droite comme il en avait rarement pris. Les deux acolytes se firent ensuite plaquer sur le mur, et Irkos sentit la pointe d'une lame sur sa gorge, après avoir reçu une gifle. Mïlas, qui avait retrouvé ses esprits, fit l'inventaire des forces présentes. Un orque et un humain semblaient diriger la petite troupe composée de quatre autres personnes. Mais vraisemblablement, c'était l'humain qui avait l'ascendant. Ce fut lui qui demanda à Irkos ce qu'il faisait là, et qui il servait. Le jeune elfe bouillonnait. Il brûlait d'envie d'enfoncer ses deux lames dans la gorge de tous ces pirates, mais la position dans laquelle il était ne permettait pas qu'il s'empare de ses armes accrochées à ses hanches. Mais Mïlas était en bonne posture, il pouvait facilement se libérer de l'étreinte, et venir à son aide. Mais le vieil elfe eut une réaction qui laissa Irkos de marbre:

- Pitié, pitié, ne faites pas de mal à mon fils !

Irkos cacha du mieux qu'il put son étonnement, et contempla le visage baigné de larmes de Mïlas. S’il n'avait pas vu son père mort de ss propres yeux, il aurait vraiment cru que les larmes du vieil elfe étaient sincères. Ce dernier reprit:

- Certains de vos compagnons sont déjà passé chez nous, et nous ont obligé à jurer allégeance à la Reine. Ils ont tué ma femme en exemple, je vous en prie, épargnez mon fils ! Nous servons Delilya Paloria, nous la chanterons, par pitié, laissez nous vivre ! Nous avons pris peur lorsque que nous vous avons entendu arrivé, nous ne voulions pas revivre le même cauchemar que tout à l'heure, pardonnez-nous !

Irkos, au fur et à mesure du discours, avait gardé un visage impassible, mais cette scène l'avait stupéfait. Certes, en fuyant, ils avaient vaguement entendu la propagande des pirates grâce à leur fine ouïe, mais Mïlas venait de retranscrire leurs paroles comme si ce qu'il racontait eut été réel. Irkos était incapable de jouer aussi bien la comédie, mais il réussit aussi à faire couler quelques larmes, mais c'était à cause de la rage. De son côté, Mïlas sentait que le pirate relâchait sa prise. S’ils croyaient en son histoire, les deux elfes s'en iraient, et tenteraient une autre sortie de la ville, mais si les corsaires ne voulaient pas les laisser passer, alors ils combattraient. Mïlas n'avait qu'une dague, son épée, étant rester quelque part dans le tas d'ordures, mais l'effet de surprise suffirait à désarmer et tuer le pirate qui le maintenait. Il irait ensuite aider Irkos, et il se retrouverait à deux contre cinq. Lorsqu'il avait fait la guerre, il en avait tué bien plus d'une seule traite, mais maintenant un de ses bras était inapte, et il lui faudrait encore réussir à voler une épée. Tout serait si simple s’il croyait à ses bobards... Il attendit une réaction, puis il devra vite juger de leurs attitudes, pour savoir s’il restait dans son rôle de père détruit, ou bien s’il devait passer à l'action. Encore une fois, ils remettaient leurs destins dans les mains d'Orfange, espérons qu'elle sera un peu plus clémente cette fois ci...

- De grâce... rajouta Mïlas, en crachant une de ses dents, perdue à cause du coup de poing qu'il s'était pris.

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* tentative réussie.

Un spectacle surprenant, une véritable tragi-comédie sous leur yeux, ils demeurèrent saisis, la mine complètement brouillée de stupeur, estomaqués par une telle scène d'un elfe baigné de larmes, à laquelle nul ne s'était attendu. Il s'écoula une éternité avant que l'un d'entre eux, le chef au nez manquant dissimulé par un haume nasale, ne se mette enfin à pouffer d'abord silencieusement, puis éclatant soudain n'y tenant plus, suivi immédiatement par l'Orque qui ajoutait un son gutturale, puis quelques secondes par les autres. Puis le rire devint fou rire, inarrêtable à en hurler, à s'en faire mal au ventre, à en pleurer. Un accès de toux incontrôlable les prit, leur plia les côtes tandis qu'ils s'esclaffaient bruyamment, la respiration plus que difficile..

GWAAAAAHAHAHAAAA !!!
HAAAHAHA ! On se cogna fortement la poitrine, le ventre avec le poing, comme pour essayer de se contenir, mais rien n'y fit. Vous l'avez entendu cette poule mouillée ? Pitié, pitié ! mimèrent t-ils tous en agitant les bras, l'oeil papillotant sous leur pesantes paupières et la lippe luttant pour réprimer les baillements de bouche à s'en décrocher la machoîre. Ils ont tué ma feeeemme, BOUHOUUUUHOU, épargnez nous. je chanterai pour vous. HAAAAHAAAAHAAAHA ! Manquerait plus qu'elle se fasse dessus cette chèvre ! Les dernières larmes versées, la respiration retrouvée, le chef du petit groupe devenu soudain indulgent tapota la joue de l'elfe qui avait pleurniché comme une fillette.

T'as de la chance, j'suis de bonne humeur aujourd'hui, j'te laisse la vie sauve. Maintenant si tu veux pas perdre un autre trouffion de ta famille, t'as intérêt à retourner te vautrer sans attendre sous tes draps l'Elfe.
Il se lécha les lèvres d'un bref coups de langue, puis clama enfin : Relâche le Urrk.

HEIN ? On commençait à peine à s'amuser !
L'orque bien que lui dédiant un coups d'oeil furibond, obéit tout de même et sa lame quitta la gorge de l'elfe qu'il relâchait, non sans une dernière gifle pour lui faire payer cet ordre dont il n'était guère responsable, quoi qu'à demi. Rodd ignora la remarque du barbare et continua à l'adresse des deux elfes à présent libre.

Foutez le camps bandes de larves, et rentrez chez vous. Vous chanterez Delylia une autre fois, le moment venu vous z'en faîtes pas.


Bras ballant et n'y croyant sûrement pas, les deux elfes furent abandonnés par les pirates qui faisaient demi-tour, s'éloignaient et reprenaient leur route, quand soudain le chef au nez manquant s'arrêta soudain, comme intrigué par la lueur qui se déversait du sac déchiré d'ordure dans lequel s'était caché l'un des Elfes, en reflet aux dernières lueurs du jour. Ses sbires le suivirent tandis qu'il s'agenouillait sur le tas d'ordure et tâtait un objet. Une ... épée. Et qui plus est superbement affûtée, comme celles qui appartenaient aux guerriers. Tout soudain, face à une telle trouvaille, le visage du pirate changea du tout au tout, et scruta les deux elfes d'un oeil brusquement circonspect. Et ce faisant, ce qu'il entrevit, deux lames aux hanches de l'un des deux elfes, le fit se renfrogner durement, tout en dents de cheval et l'oeil noir de méfiance. Des citoyens ordinaires, armés comme des soldats ? Leur ordres étaient avant tout d'annihiler toute opposition, mais aussi également de veiller à tout être suspecté d'appartenir à la haute noblesse ou de posséder un quelconque grade. Maintenant que Rodd y pensait, il ne savait toujours pas qui étaient ces deux elfes, ni même d'ou ils étaient venus. Il n'y avait d'endroits plus sûre que de rester claquemuré chez soit, pourquoi seraient-ils sortis de chez eux ? Mais étaient-ils vraiment sortis de l'une de ces maisons du quartier ? Il y avait quelque chose de louche, quelque chose qui clochait et qui lui échappait encore. Mais pas pour longtemps, quand bien même il faudrait en faire baver à ces crevettes pour percer le mystère. Rodd se releva, puis clama aux deux elfes :

Attendez Elfes, revenez, encore une chose.
Un sourire de façade, hypocrite rendu affreux sur son visage, s'étira largement, tandis qu'il feignait avec soin l'ignard impassible, dissimulant ses suspicions, et s'approchant à grand pas des Elfes, la main menaçante sur la garde son épée. Ses hommes, quelques peu déroutés par le retournement de situation se contentèrent de le suivre en silence.

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Radzam se trouvait hors de la capitale lorsque l'attaque eut lieu , heureusement . Mais ses dragons le prévinrent que quelque chose tournait mal à Roc le Chastel , qu'ils avaient observée au-dessus des nuages .
Il apprit bien vite la raison de tant d'agitation , grâce aux rares rescapés qui fuyaient la capitale : les pirates avaient envahi la capitale , semant la terreur et la mort sur leur passage , sans aucune opposition de la part des habitants , pris par surprise par un déferlement de violence tel que la capitale n'avait connu depuis maintes années ...
Son coeur lui disait de se rendre à toute vitesse vers la capitale afin de s'opposer aux pirates , mais sa raison lui conseillait le contraire : un jour son maître Faldrok lui avait donné un bien sage conseil : " si tu n'es pas prêt pour la guerre , ou si tes ennemis sont en position de force , par le nombre ou par la valeur au combat , alors retraite . Mais n'oublie jamais ce qu'ils sont fait , et lorsque tu te vengeras , n'en épargne aucun ."
Radzam décida de suivre sa raison , même si ce choix le déchirait : s'envolant au-dessus d'Outre-Mer à dos de dragon , il fila vers Prévèze , afin de s'exiler pour préparer sa vengeance ...

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Le numéro de Mïlas avait mieux fonctionné que prévu. Les six pirates s'esclaffèrent à ne plus en pouvoir, et s'amusèrent à l'imiter. Mieux encore, on les libéra de l'étreinte sous laquelle ils étaient coincés. Même si Irkos se prit une nouvelle baffe, le fait est qu'ils étaient maintenant libre. Alors que les pirates commençaient à s'éloigner, les deux elfes firent de même, mais Mïlas jeta un coup d’œil en arrière, et ce qu'il vit l'inquiéta. L'homme à l'heaume venait de tomber sur sa lame, qui gisait dans les détritus. Puis il posa son regard sur les deux épées d'Irkos, la situation tournait mal. Mais lorsque que le pirate leur somma d'attendre, et qu'il s'approcha vivement d'eux, Mïlas n'eut d'autres réflexes que de dire:

- Cours !

Ce qu'Irkos fit de suite, bientôt suivi des six autres corsaires. Voila, ils venait de prendre une décision lourde de conséquence. Leurs poursuivants penseraient certainement à alerter tout le monde, et si il semblait ne pas y avoir beaucoup de pirates dans les alentours, il était certain qu'ils finiraient par en rencontrer. Mïlas se dit qu'il aurait pu continuer à jouer la comédie, mais il avait jugé qu'il avait maintenant trop éveillé les soupçons. Tout en continuant de courir, il se dit que tout n'était peut-être pas perdu. Au moins, les deux elfes étaient légers, et ce n'était pas leurs vêtements en cuir qui les handicaperait beaucoup. Par contre, leurs poursuivants étaient un peu plus chargé physiquement, et même nus ils ne pourraient rivaliser avec l'agilité elfique. De plus, quelques uns de ces pirates étaient costauds, par conséquent la course à pied ne leur réussirait peut-être pas. Il espérait que le facteur chance serait aussi au rendez-vous, et il continua à courir en changeant fréquemment de rues, et en empruntant le plus de ruelles pour essayer de perdre les traqueurs dans ce dédale. Le sang commençant à monter à la tête de Mïlas, il ne put distinguer combien de personnes étaient encore sur leurs talons. Il fallait trouver une solution, rapidement. En tournant brusquement à nouveau, il se retourna vers Irkos:

- Pars vers la droite, ordonna-t-il. Il faut nous séparer, un de nous doit rester vivant.

Irkos n'était pas vraiment pour cette séparation, il valait mieux rester grouper, mais il obéit tout de même. Néanmoins, il ajouté en guise d'adieu :

- Mïlas ! Qu'elle puisse te garde en vie.

Sur ce, il balança une de ses deux lames à Mïlas qui en était dépourvu, puis repartit avant que les pirates ne reviennent. Cela avait duré très peu de temps, il espérait ainsi que les pirates ne se douteraient pas qu'il s'était séparé. Irkos continua à courir dans la direction indiqué par son ami, mais il commençait à sentir un peu la fatigue. Dans un soucis de discrétion, il ôta rapidement ses fourreaux, et les balança dans une ruelle à sa gauche, alors qu'il partait tout droit. Il espérait que les pirates tomberaient dans son piège grossier. Quelques instants plus tard, il eut une vision qui le réconforta: un mur. Auprès duquel se trouvait un bâtiment qu'il pourrait aisément escalader, mais il restait encore 500 bons mètres avant d'arriver. Malheureusement, à proximité des murs devait se trouver des pirates, et comme Irkos courait lame en main depuis le début de leur mésaventure avec les corsaires, il risquait d'avoir des difficultés à passer. Mais en se débrouillant bien, il pourrait bien réussir à passer, il devait réussir...
De son côté, Mïlas était moins enthousiaste. il n'aimait pas se dire ça, l'elfe était certes âgé mais en bonne santé, mais le fait est qu'il commençait à se fatiguer lui aussi, et qu'il avait emprunté un passage qu'il ne connaissait pas. Il avait volontairement laisser Irkos choisir un chemin qui devait le mener vers la sortie, si tout se passait bien. Maintenant, il pensait que ses chances de sortit de Roc-le-Chastel était nulles. Sans pour autant se dire qu'il allait y laisser sa peau, son objectif avait changé. Il devait juste échapper aux pirates, ne pas se faire prendre, et éviter le combat. Ne sachant plus quoi faire, il brisa une fenêtre, sachant bien que cela provoquerait l'arrivée des pirates dans les environs. Mais c'était ce qu'il pouvait arriver de mieux à Irkos. Il arriva dans une pièce soigneusement rangé, mais les habitants étaient introuvables. Soit caché, soit parti précipitamment. Il monta les marches, et arriva dans une sorte de grenier, seulement éclairé par une fenêtre entrouvertes. Il resterait dans la poussière tant qu'il le faudra, et si les pirates débarquaient ici, il se ferait la malle par le toit. Il savait qu'un tel plan était simple, trop simple, mais il ne pouvait rien faire d'autre.

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Les pirates s’étaient fait berner par deux elfes qu’ils prenaient pour de simples habitants. Mais au final il n’en était rien, et ils avaient pris la fuite. Honte sur eux, et ils ne préféraient pas imaginer les conséquences si leurs chefs l’apprenaient. Ils faillaient qu’ils les retrouvent, pour leur honneur de pirates mais également pour leur survie.
Ils s’étaient séparés en deux groupes afin de poursuivre chaque fugitif.

Le premier groupe courrait après le plus jeune des fuyards mais il était rapide et agile, bien trop pour eux et ils ne tardèrent pas à le perdre. Mais il n’était pas encore sorti de la ville et à l’heure qu’il était toutes les sorties devaient être verrouillée.

Par contre le second groupe avait moins de difficulté à courir après l’elfe qui s’était joué d’eux. Ils le perdirent mais temporairement. Ils entendirent un verre brisé et se précipitèrent vers les lieux. C’était le carreau d’une fenêtre d’une habitation. L’elfe s’était certainement refugié à l’intérieur dans quel cas il pouvait être dangereux d’y rentrer tête baissé. Deux pirates restèrent devant la fenêtre tandis que deux autres firent le tour de la maison pour prendre par la porte de derrière.
Ces hommes des mers étaient coordonnés et ils pénétrèrent dans les lieux en même temps.
Ils virent une silhouette passé par une trappe au plafond. Sans doute les toits, ils s’y engouffrèrent également. Ils le virent qui courraient sur les toits. L’un des pirates lancé une corde avec des poids à raz terre qui vinrent s’enrouler autour des jambes du malheureux elfe qui s’étala de tout son long. Il était pris et les pirates paraissent satisfaits. Arrivant près de lui ils ne dirent pas un mot mais le plus costaud lui donna un coup de pied dans les côtes et finit par lui attacher les mains derrière le dos.
La question qui se posait maintenant était quoi faire de lui ? Il y avait deux options le tuer ou bien le livrer à leur chef. Si c’était un seigneur il aurait une valeur !

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* SshhhTonk ! *

Soudain, alors qu'on emprisonnait l'Elfe et le saucissonnait solidement, deux poignards surgirent de nulle part, piquèrent du menton l'un après l'autre, et le premier se jeta sur le pirate agenouillé au dessus de l'Elfe, tandis que le second vint mordre le sol bétonné de son tranchant acéré, tout juste à côté de la tête de l'Elfe, face contre terre. Les pirates abasourdis se retournèrent promptement, dans leur dos venait un colosse au corps aussi svelte que massif, un sourire de prédateur aux lèvres. Un Orque et pas des moindre, il portait une armure. Avec une désinvolture presque désarmante, il se dressait là devant devant eux sur le toit, armé de pied en cape. Sous son armure d'acier, se discernait le cuir bouilli et les fils cravachées qu'une épée avait récemment traversée et dont on avait tenté d'éliminer les traces de son passage. Dans un cliquetis aussi soyeux que désordonnée de maille, le fer implacable mêlé à ses mouvements brutaux et plein d'énergies incontrôlées, il avança à grands pas, sifflant son admiration ou son mépris à leur égard, difficile à percevoir, son regard fauve d'acier dirigé sur eux plein de morgue.

Bran'dor assis au-dessus de l'un des bâtiments, en posture d'observation, depuis le début de l'offensive mercenaire étrangère, ayant assisté à la scène de bout en bout, à cette chasse grotesque, avait pour des raisons inconnus et propres à lui même dévalé les toits rouges, accouru jusqu'ici, hache brandie, - celle là même qu'on lui rafistola peu de temps auparavant au détour du Royaume d'Espeyran après son combat contre les brigands -, et poignards lancés. Le silence d'abord surpris, puis circonspect se fit alentour. Tous les regards , otage et bourreaux confondus, convergèrent vers lui. Nul doute qu'il passerait un mauvais moment, un sal quart-d'heure, en leur compagnie, à envisager leur visages sombres et cela le fit nettement sourire, d'un sourire noir et carnassier, orné de crasses et de morceaux de chairs entre ses dents jaunâtres.


* Tas de garces daleuses ! Voilà que de bêtes de guerres impressionnantes au début de ce conflit, vous vous comportez maintenant comme des canailles gobelines en ruth, à vous admirer acharné tous autant que vous êtes comme des molosses affamés autour d'un seul nonoss. Fallait-il tant d'efforts, un tel nombre pour menacer la vie de cette frêle créature qu'est cette elfe ? Pervers, malotrus, vous n'avez même pas eu la décence en vainqueur incontesté de lui trancher la gorge, de le saigner à mort et l'achever comme le mérite tout être vaincu aussi pitoyable que lui ! *
Sur ces mots l'Orque cracha d'une manière dégouté puis rit à gorge déployé, se remémorant la scène de l'Elfe, pris les pieds dans la corde lancée par les pirates. Une diversion, il jetait déjà un coups d'oeil aux forces auxquelles il osait bravement se confronter, comparant leur armes et leur protections blindées à son armure de plate lourde, sa tunique grise sombre, ses gants en saillie de mailles solidement forgées. Sur le cuir de ses hautes bottes, des jambières de métal préservaient tant bien que mal le bas de son corps et des disques de fer noir cousus entre les doigts renforçaient ses gants.

Comme tout orque, il était plus grand de plusieurs paumes que tous les humains présents, avec le bénéfice de l'extension et pour autant qu'elle en fut juge, l'avantage d'avoir la force brute naturelle, la vitesse de pointe et la vigueur pour lui ne serait pas de trop. Son regard s'abaissa sur l'Elfe, il était en très mauvaise posture sans aucun doute, mais Bran' n'en n'avait cure, il pouvait bien mourrir sur le champs que cela ne le ferait pas même trésaillir. Cependant, il voyait là un avantage tactique à le préserver vivant, aussi faible pouvait-il être, peut être que face à tous ces individus, il pourrait en détourner quelques uns de lui, et le soulager. L'Orque lui fit un signe, exigeant silencieusement qu'il trouve un moyen de se libérer, de créer la surprise, puis reporta son attention sur les pirates.


* Faut l'avouer faces de cul de poules, je suis déçu. Vous n'avez finalement pas plus de culot que de fétides insectes. Toujours à privilégier le nombre face à l'individualisme, la lâcheté à la valeur du combat, la victoire facile à la glorieuse fin d'un suicide seul contre tous. Je vais devoir apporter ma contribution, modifier l'équilibre des forces. Amusons nous ! Hahaha
! *
Fort égayé, le guerrier portant un regard attendri à sa hache toujours brandie, balaya d'un revers de main la brindille d'herbe qui faisait tâche sur sa hache, puis grogna en direction des pirates, prêt à tout. Cliquetant de toutes ses dents, Bran'dor faisant quelques pas circulaires, se laissa glisser en posture de danseur, pour ne s'offrir à l'adversaire que de profil malgré son épaisse armure qui le protégerait des coups.

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Mïlas s'était depuis longtemps fait à l'idée qu'il se ferait attrapé. Depuis le moment où il avait quitté Irkos, il savait que lui-même courait dans la mauvaise direction, il avait sciemment montré le bon chemin au jeune elfe. Mais lorsque la corde attrapa sa cheville et entrava ses mouvements, la colère le submergea, quand bien même il s'attendait à cette capture. Il essaya bien de se débattre, mais un des pirates lui donna un coup de pied dans les côtes qui lui coupa le souffle. Lorsqu'il redevint plus lucide, il était dehors, dans la rue, et les hommes semblaient hésiter entre le tuer, ou le garder en vie. C'est alors qu'un inconnu arriva, puis balança deux couteaux très aiguisés. L'un d'eux faillit se planter dans la tête de l'elfe, mais tomba finalement peu loin de lui. Les pirates se redressèrent illico, et Mïlas leva à son tour la tête. Il s'agissait d'un orque bien bâti, ce qui était un pléonasme. Mais contrairement aux peaux vertes que Mïlas avait pu croiser dans sa vie, celui-ci ne possédait presque pas de graisse, et était tout en muscle. Du moins, c'est ce qu'on devinait, car l'individu était vêtu d'une grosse armure. Etait-ce un pirate? Certainement pas, vu la tête des bourreaux de Mïlas. Un allié? Possible, mais il tenait des propos grossier vis à vis de l'elfe qui pouvait permettre le doute. Mais le geste imperceptible de l'orque à son égard, qui lui commandait silencieusement de se libérer de ses liens, finit de le rassurer.

A force d'injures, les pirates avaient reportés leur attention sur l'intrus, et Mïlas allait se servir de cet avantage pour couper les liens. L'étranger leur lança une nouvelle bordée d'insultes, et l'elfe, doucement, consciencieusement, mit son corps de manière à avoir le poignard derrière son dos, là où ses mains étaient liés. Lorsque les pirates s'aventuraient à quitter l'orque des yeux pour le surveiller, il prenait une expression de douleur, mimant un état comateux. Ainsi, il attrapa comme il put le couteau, et commença à limer la corde qui l'entravait. Les pirates ne faisaient plus attention à lui, le considérant comme hors course. Il réussit enfin à se débarrasser des cordages lui retenant les mains, ceux des pieds se délièrent presque tout seul, aucun nœud n'ayant été fait. Un silence pesant s'était installer, et l'orque se mit en position de combat. D'un bond, Mïlas se leva, et planta le poignard dans la nuque du pirate le plus proche. Il s'éloigna ensuite furtivement, et se plaça de manière à ce que les pirates soit coincé entre l'étranger et l’elfe. Si les pirates s'attaquaient à lui, car il était théoriquement plus faible et moins armé, il tournerait le dos au terrible orque. Les pirates s'étaient mis dans de beaux draps, et il fut surpris de ce retournement de situation. Il y a à peine quelques instants, il s'était résigné à la défaite, et voila maintenant qu'il avait une grosse opportunité de garder sa liberté. Il lança un regard de défi à ses bourreaux, et patienta jusqu’à un des deux camps osent passer à l’offensive.

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Le premier groupe de pirate avait regagné le port bredouille. Mais ils firent comme si de rien n’était afin d’éviter de subir les foudres de la colère de leurs chefs. Ils furent rapidement affectés à la garde de prisonniers. Mais ils se demandaient où pouvaient bien se trouver leurs compagnons qu’ils avaient abandonné dans leur chasse aux elfes au sein de la ville.

Les pirates du second groupe étaient tombés dans une embuscade. Ils n’avaient rien vu venir, non ça ne pouvait pas être une embuscade cela aurait été bien trop hasardeux. Mais le résultat était le même, un des deux groupes étaient tombé, tuer par un homme en armes.
Ils s’étaient même fait avoir comme des bleus. L’inconnu leur était tombé dessus et l’elfe avait réussi à se libérer. Ils avaient ainsi été pris en tenaille, mais l’avantage du nombre était encore pour eux. Mais pas de nombreux et en plus la ruelle dans laquelle n’étaient pas à leurs avantages. Peu de mouvement possible du coup le couloir formé annulait l’avantage du nombre.
Deux des pirates firent face à l’elfe qui paraissaient le plus faible et coururent à son encontre afin de tenter de le tuer tandis que le troisième allait tenter de ralentir l’inconnu qui leur avait mit des bâtons dans les roues. Il se mit alors à lui parler afin de gagner du temps et également pour le déstabiliser.

Pauvr’type tu gueule plus qu’une bonne femme. Tu as pu avoir quelques uns des nôtres mais par surprise comme une salope que t'es.
Tu vas moins jacter quand nous t’aurons mortellement blessé ou bien capturer et alors nous nous amuserons.

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Pauvr’type tu gueule plus qu’une bonne femme. Tu as pu avoir quelques-uns des nôtres mais par surprise comme une salope que t'es. Tu vas moins jacter quand nous t’aurons mortellement blessé ou bien capturer et alors nous nous amuserons.

Bran'dor ne répondit pas, il ne parlais plus. Se devinait séant et sans subtilité aucune, dans son regard ou flamblait le meurtre, l'ardent désir d'en finir rapidement. Veux-tu danser ? Alors dansons ! En tout cas il n'avait plus rien de la grande gueule qu'il était presque tout le temps, d'un rustre mal dégrossi vantard, comme d'une simple brute épaisse. C'était le sous-estimer et quand cela arrivait, l'on possédait rarement une seconde chance de refuser d'y souscrire. Son ombre de très haute taille devint aussi funèbre et have qu'un vieux squelette, un froid effroyable émanant de tout son être tandis qu'il s'immergeait mentalement dans le combat. Plus qu'un guerrier entraîné à l'art indicible, il cultivait la discipline maîtrisée du combat, possédait en lui ce que seuls ceux de sa race pouvaient détenir naturellement : Le don de fureur.

Le pirate n'en affronta pas moins bravement l'Orque en armure. Seulement, un frémissement l'avertit à peine que le morveux bâtard fonçait sans plus attendre, sa hache au fil aussi tranchant qu'une griffe de dragon fendant l'espace d'une promptitude effrayante en sa direction. Le corsaire, lui opposa donc l'acier de la sienne, mais ce faisant et contrant l'assaut formidablement au vue de la brutalité, il recula d'un pas déséquilibré sous la puissance de son redoutable adversaire, et une autre grêle de coups le forcèrent à un nouveau repli. Survint suite à un très court échange, l'instant trop prévisible où, à la faveur d'une parade un rien décalée et d'une extension avantageuse, la hache perça la cotte de fer en dessous du bras du pirate, arrachant à ce dernier un cri de douleur. Le sang jaillit d'entre les mailles de sa tunique et chacune de ses gouttes en macula pathétiquement le sol. Le pirate, hargneux s'élança férocement à son tour, se jeta de tout son corps, les deux poings crispés sur son épée couverte de rouge vermeil, taillant également de tout son poids en vue d'emporter la tête du barbare.

* WAAAARG ! *
rugit l'Orque en se remettant en position équilibrée défensive, tout en ne reculant point, faisant merveilleusement confronter sa hache en parade à la sienne. Et au premier contact, féroce, chargé de haine, avec un cri strident qui se répercuta de toit en toits, l'acier se rompit, la lame corsaire vola en milles menues morceaux qui, telle une pluie d'aiguilles s'éparpillèrent pendant que le pirate hurlant de douleur face aux débris reçus en pleine face, tombait à genoux les poings sur les yeux. Le sang ruisselait entre ses doigts tremblants. Dans un silence abominable, celui d'un bourreau impitoyable, sans aucune considération pour sa victime, et sans perdre de temps, la hache de l'Orque se leva puis retomba plusieurs fois pour une froide boucherie. La tête ennemie roula dans une mare de sang alors que Bran' se ruait déjà, enragé, sur les dos offerts des autres pirates, pris entre lui et l'elfe menacé en infériorité numérique. Chargeant avec fureur, le guerrier enchaîna deux nouveaux coups incisifs sur l'un d'eux confrontés à l'Elfe, qui au regard de son visage blême, paraissait bien mal en point.

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Loin de se douter du conflit opposant Bran'dor et Mïlas aux pirates, Irkos s'était accroupi dans une ruelle déserte, refaisant ses forces. Il se concentrait autant qu'il le pouvait, mais il n'entendait rien. Et c'était bon signe. Ses jambes étaient toujours un peu lourdes, à cause du sprint piqué depuis leur rencontre avec les pirates. Mais maintenant, il était seul, certes sans Mïlas pour le guider, mais aussi sans ces pirates. La liberté lui tendait les bras, il n'avait plus qu'à trouver un pan de mur non surveillé pour se faire la belle. En progressant lentement, et en faisant fonctionner son ouïe comme jamais, il trouva enfin une façade qui semblait mener dehors. En s'assurant qu'il n'y avait personne dans les environs, il commença l'escalade. L'adrénaline lui donnait des ailes, et il fut arriver en haut du mur aussi rapidement qu'un lézard sentant le danger. Sa seule erreur fut de savourer un peu trop le fait de se retrouver en hauteur, les pirates l'apercevrait peut-être. Il sauta donc avec agilité, et courut en contemplant les grandes étendues désertes devant lui. Il était sorti ! Il était maintenant libre ! Il courut si vite qu'il ne put entendre si on donna l'alerte ou non de son évasion, et par précaution il courut en effectuant de légers zigzags pour éviter aux archers de le prendre en joue. Il courut jusqu'à en perdre haleine, vers sa forêt, Kalferas, là où il serait définitivement en sécurité.

Du côté de Mïlas, la situation était un peu moins glorieuse. Deux pirates venaient de fondre sur lui, étant donné qu'il n'était armé que d'une dague de jet et qu'il était plus mal au point que son sauveur orque. Il se contenta d'esquiver habilement toute les attaques venant des pirates. Son grande agilité d'elfe lui conférait au moins ça, mais il ne sut trouver la force de riposter face à ses deux assaillants. Il ne pourrait continuer à éviter les lames des corsaires bien longtemps. D'ailleurs, il faillit perdre sa tête, mais la baissa au dernier moment, laissant une mèche de sa chevelure tomber. Il fit un prodigieux bond en arrière, et souffla un coup. Mais déjà les pirates revinrent vers lui. Il se prépara à esquiver encore une nouvelle fois, lorsque l'orque lui vint en aide, et lui sauva probablement la vie une deuxième fois. Il attaqua par derrière l'un des pirates, et le deuxième tourna les yeux une poignée de secondes vers son camarade. Il n'en fallait pas plus pour que l'opportunisme de Mïlas revint, cette instinct de survie acquis au cours de ses nombreuses batailles. Il fondit tel un félin vers le pirate, plantant la dague profondément dans les côtes de son adversaire. Celui-ci reporta son regard dans les yeux de Mïlas, et l'elfe y lut une profonde souffrance. Il se retira rapidement et évita un coup de lame rageux du pirate blessé. Avait-il était touché au cœur, ou bien sa dague n'avait pas percé l'organe vital? Mïlas le verrait bien vite, il se posta solidement sur ses jambes, prêt à se soustraire encore une fois à son adversaire. Celui-ci semblait souffrir, ce qui conforta l'elfe. Le pirate devrait bientôt tomber, ayant perdu une grosse quantité de sang, et l'orque sortirait certainement vainqueur de l'autre pirate. Mïlas osa espérer qu'ils seraient victorieux, mais chassa ses espoirs de son esprit, prêt à porter un autre coup fatal au cas où le premier eut été inefficace.



Spoiler :

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Les pirates avaient engagé le combat mais rapidement l’un d’eux vint à tomber, il était gravement blessé et allait certainement mourir. L’effet de surprise avait joué pour leur adversaire mais là le combat faisait rage. Les attaques s’entrecroisaient avec les parades.
Un pauvre bougre à moitié ivre vint passer dans la ruelle, mal lui en pris. Alors qu’un pirate esquivait un coup, le mendiant se prit un coup en pleine tête et tomba raide mort.

Et ben voila qu’vous vous mettez à buter d’pauvr innocent, vla que c’est du beau ! et vous prétendez aider la population !

Tu plaisantes mon vieux, ils asservissent la population et s’enrichisse sur leur dos et les détroussant de la richesse qu’ils créent. Et c’est nous les pirates et voleurs !

Ils devraient nous rejoindre, on partage tout de l’or en passant par l’alcool et les catins !

Le combat reprit de plus belle et l’un des deux derniers pirates fut toucher. Il n’en restait plus qu’un. Cette fois le combat était inégal. Il regarda les issus possibles. Il se battait dans une petite ruelle, difficile de courir pour s’échapper.
Il ne lui restait plus qu’une solution. Il se jeta sur le coté, il y avait une fenêtre. Il fracassa la vitre non sans se couper aux avant bras mais cela valait mieux que de perdre la vie. Vivant il était plus utile que mort. Il avait ainsi pénétrer dans une maison. Il espérait qu’il y avait un passage au niveau de toit. Il grimpa rapidement à l’étage et trouva effectivement une trappe au plafond qu’il ouvrit à la volée.
Il n’osa pas jeter un coup d’œil derrière lui par crainte de perdre du temps. Du pied il referma la trappe et poussa péniblement un tonneau d’eau qui permettait de récupérer l’eau pluviale. Il espérait ainsi ralentir la progression de ses deux ennemis.
Il courrait maintenant sur les toits tentant de rejoindre le port ou au moins un groupe de ses confrères.

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* Bordel, de ma vie je n'ai combattu des zéros pareil ! Grrr, maudits soient-ils ! * proclama Bran'dor quand la bataille se fut terminer de manière sanglante dans les rues, tandis que le dernier pirate vivant se traînassait hors de portée et prenait lâchement la fuite. L'orque ne se préoccupa plus de son sort, étant devenu inintéressant, pas même du citoyen ivre mort obstruant son chemin qu'il avait tué au passage. Cet abruti, ce crétin congénital n'avait qu' à regarder où il se trémoussait quand il buvait. Jamais ne se mettre en travers de la route d'un orque usant de son don de fureur. Jamais. D'humeur ombrageuse, le barbare continua de pester, ses imprécations de plus en plus fortes devant l'inachevé du spectacle auquel il s'était pleinement adonné. Il rangea sa hache, grommelant son mécontentement.

* Leur pattes maladroites méritaient tout au plus la pelle, à ramasser les excréments des chiens qui traînent au coin des poubelles, pas l'épée, par la sainte culotte souillée d'une putain ! Et merde, ça fera jamais, quoi, qu'un ou deux culs butés à peine digne que j'y pisse ! *
Et là-dessus il se tourna vers l'elfe comme s'il existait enfin à ses yeux, et grogna à son adresse : * Hey toi, crapaud vert ! Compte pas sur moi pour me fatiguer à poursuivre un pitre plus affolée qu'une pucelle pourchassée ! C'est plus mes oignons maintenant ! Un conseil aussi morveux, range ce cure-dent, - il pointa sa lame du menton en riant de manière grotesque - ramasse tes affaires puis casse toi ! Il ne fait pas bon de s'attarder par ici. Laisse tomber, ça vaut pas le coups de crever comme une mouche pour de la si basse racaille ! *

Sur ce viatique, le barbare prit congé de lui en tournant les talons, puis il dit sans se retourner :
* Le mieux qu'il te reste à faire mon gars c'est de me suivre. Oh que ouais ! Je t'amènerai hors de la capitale, et t'appuierai militairement tout autant que t'auras besoin de mes services ... Moyennant finance bien sûr... Chu'is pas né de la dernière pluie, j' sais bien que tu fais partie de ceux qu'on appelle Seigneurs ! Tes coffres sont tout autant remplis de piécettes, d'artefacts et de diamants que tes chambres le sont de femmes à coucher ! Inutile de me mentir, j'ai un flair pour repérer les gros bonnets ! *

Le guerrier se tourna enfin et sourit, ses lèvres hérissées de pensées grotesques, faisant état de sa demande :
* Alors qu'en dis-tu, Elfe, marché conclu ? *

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Milas vit avec soulagement tomber le pirate qu'il avait mortellement blessé. Après un dernier spasme, il ne bougea plus, et seuls les bouillons de sang qui s'échappaient de sa bouche témoignaient du peu de vitalité qu'il lui restait. Mïlas s'apprêtait à aider l'orque aux prises avec le dernier pirate, lorsque celui-ci prit la fuite. Il passa par la fenêtre et sembla vouloir se barricader à l'étage. L'elfe était soulagé, ils étaient maintenant sans adversaire. Mais il jeta un regard vers son sauveur, et s'inquiéta. Les orques étaient connus pour leur intarissable appétit pour les combats, mais il ne fallait pas qu'il le poursuive, cela le mènerait à sa perte ! C'est alors que l'orque se mit à grogner, à se plaindre de la faiblesse de ses adversaires. Ainsi lui non plus ne comptait pas poursuivre le fuyard, tant mieux. Il s'adressa enfin à lui, dans un jargon qui ne mettait plus de doute quand à sa race. Puis l'orque lui fit un drôle de marché, en échange de sa protection et de la promesse de le sortir d'ici, Mïlas devrait le payer. Avant d'entamer toute négociations, il lui envoya sa dague :

- Grâce à cet outil, vous m'avez sauvé la vie. Puis-je connaître votre nom? Sachez que votre acte restera dans les mémoires de l'Outre-Mer. Je me nomme Mïlas, et j'ai été fraîchement désigné comme l'Intendant de notre Nation. Votre flair ne vous a pas trompé. Ma capture aurait été dramatique pour notre contrée…

Quand à votre marché, j'accepte, et je vous verserai votre or et autres richesses... si vous arrivez à nous sortir d'ici intact, évidemment.

L'elfe lui lança un petit sourire mystérieux, comme si il doutait des compétences de l'orque. Mais cette provocation ne servait qu'à le motiver encore plus à les sortir de ce pétrin. Sa curiosité lui commandait de faire plus ample connaissance avec l'orque, mais la raison lui dictait de détaler comme un lapin. Mais par où, et comment?

- Je vous suis, et j'ai hâte de voir comment vous nous sortirez de Roc-le-Chastel.

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Dans des contrées avoisinante de la capitales Vezk continuait sa marche…

Il se rapprochait de ces nouvelles contrées dont on lui avait tant parlé, Outre-Mer. Sur le chemin de nombreux villageois fuyaient à dos d’animaux, avec de maigres provisions et quelques objets qu'ils avaient pu amasser dans la précipitation. Vezk apprit que la capitale était assiégée par des pirate, qui avait d'abord envahit Roc le Chastel, le grand port d’Outre-Mer ...

Tous cela commençait formidablement bien pour Vezk, lui qui avait soif de combats, de barbarie! L'occasion était bonne, à peine arrivé il se battrait aux côtés de ses alliés, qui eux ne le connaissait pas encore ! L’occasion était bonne pour massacrer avec violence ! En plus du plaisir, il y aurait peut-être de la gratitude, de la reconnaissance ! Tout était bénéfice !

Rassemblant ses forces et son équipement, il continua sa route vers la capitale. Soudain, ce qu'il attendait lui apparut, cette fumée noire, ces navires à voiles noires au loin, assiégeant la capitale, les hommes se battaient ! Vezk avait les yeux qui brillaient devant tant de beauté ! Quelques seigneurs semblaient gagner du terrain sur le flanc Est tandis que d’autre se faisaient terrasser du coté Ouest … Ils manquaient de combattants et Roc le Chastel ne tiendrait pas longtemps … Beaucoup de seigneurs avaient fuit devant l’attaque éclair menée par les pirate … Outre-Mer était en mauvaise posture.

Tout restait cependant parfait mais … il ne fallait pas se voiler la face, foncer devant tant d'ennemi avec une aussi petite armée ... c'était du suicide. Roc le Chastel allait devoir attendre un petit peu Vezk ... ce qui ne l'enchantait pas plus que cela mais ... il valait mieux attendre et être prêt que foncer dans la gueule du loup et de se faire tuer inutilement. La bataille était rude en bas, Vezk lui, attendait avec le peu de patience qu’il possédait que le reste de son armée arrive. Tapis dans la forêt, le Barbare se préparait, lentement mais surement pour aider à délivrer le Roc le Chastel de ces satanés pirates !

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La noirceur s'épanchait dans la voute céleste, en dessous de laquelle l'intendant Milas, et le mercenaire répondant au nom de Bran'dor s'évertuaient à prendre leur jambes à leur cou sans demander leur reste. En trombe depuis les toîts assombris, à l'affût des moindres détails, menaçants ou singuliers, grâce à leur vision nocturne, les deux compagnons d'infortune traversaient nombre de quartiers résidentiels, hautement distingués autour du Chastel, momentanément à l'abri de toute vélléité pirate, car étant peu nombreux à lever les têtes. Puis assez éloigné du Chastel et de ses environs les plus chauds, les hauts bâtiments à la blancheur du jour, ornés de toute sorte de richesse, disparurent et cédèrent la place à d'autres plus ténus, moins imposants, qui obligèrent les fuyards à se débrouiller désormais en plein dans les rues soumises aux conflits, s'y faufilant dangereusement, malgré la panique ambiante, les rondes disciplinées de l'envahisseur, les combats qui les aveuglait. De nombreuses fois on les pourchassa, les culbuta jusqu'à ce qu'ils se sortent du guêpier de justesse, talonnées ensuite de quoi par des vociférations de haine et de rage alors qu'ils échappaient aux lames de leur poursuivants. Les deux guerriers tout aussi à l'aise au jour qu'à la nuit tombée, contrairement à leur persécuteurs qui barbotaient hasardeusement malgré les lueurs enflammées déversées par leur torches, formaient une belle pair. En un éclair, affluaient dans la cervelle de l'orque toutes les leçons de survies inculqués par son père. Prompt comme un daim, aussi preste qu'un serpent qui s'érigeait, menacé. L'Elfe derrière lui, qui n'avait de cesse de se laisser mener par le bout du nez, n'était pas en reste, agile comme la gazelle, aussi silencieux qu'une ombre, mais peut être était-ce aussi parce qu'il ne succombait guère au poids d'une lourde armure, contrairement à lui.

La poignée de la hache de l'orque était gluante de sueur lorsqu'ils atteignirent hors d'haleine, le palier d'une tour à proximité d'un pont qui conduisait de l'autre-côté de la capitale, vers l'Est. Et, une seconde il s'y pétrifia : En haut, par en bas ? Faire un large détour, prendre le risque d'y courir ? Grimper menait, par le pont couvert, droit à la grande avenue principale, mais on compterait précisément sur cet itinéraire pour prendre tout inconscient en embuscade. Ils grimperaient donc, se refusant à courir le pont, personne ne s'y attendraient, puis ils tenteraient d'atterrir en lieu couvert.

Fourrant sa hache dans son dos, Bran' entreprit donc d'escalader les futailles, suivi par l'Elfe et, par bonds successifs, se rapprocha d'un soupirail de la tour vers lequel, agrippé des deux mains aux aspérités de la pierre, il se hissa. Percé dans un mur épais de trois pieds, l'ouverture formait une espèce de tunnel pentu. Le mercenaire et l'intendant à sa suite, plus habile que lui à l'escalade, s'y insérèrent, se tortillèrent dans la noirceur de la nuit et, une fois parvenue au niveau du sol, de l'autre côté du pont, lorgnèrent par delà les petites maisonnées ou se discernaient la plaine aux abords des immenses portes de la capitale de l'extérieur. Ils y étaient presque. L'Orque arrêta de respirer pour tendre l'oreille. Depuis la route qui se tenait en parallèle à sa position, lui parvint, parmi le tohu-bohu des combats, le fracas de l'acier contre l'acier, des éclats de voix, des gémissements. Impossible d'aller par là. Ils rebroussèrent chemin et se tournèrent ainsi vers une voie plus sûre, plus calme selon eux. Ils finirent enfin par se couler en plusieurs endroits aisés, l'oeil aux aguets. La cité semblait déserte. Semblait seulement. Ses habitants devaient se terrer simplement, portes verrouillées, des rondes de pirates discrètes effectuées alentour. Après un regard méfiant aux fenêtres, le barbare et l'Elfe collés contre un mur, dissimulé par les toitures, et glissant d'ombre en ombre s'éloignèrent de ce quartier qui bordait la sortie Sud de Roc le Chastel. Fort bien pour eux, les pirates n'avaient pas encore conquis totalement la capitale bien qu'aussi promptement menaçants.

Parmi le édifices, auberges, fermes, échoppes, maisons, entrepôts, charrettes en tout genre, Bran' et Milas s'insinuèrent longuement, franchirent moult distances, utilisant habilement chaque couvert à leur portée, attentifs à se préserver de toute surprise sur leurs arrières en se plaquant le plus possible au grès. Ils abordaient enfin une sorte de ranch quand surgirent à toute jambe une dizaine de pirates à proximité. Ils se peletonnèrent donc dans l'ombre, à patenter qu'ils fussent passés. Et sans autre encombre, ils parvinrent aux écuries. Défoncée, rompue comme à coups de haches, la lourde porte pendait sur ses gonds. En travers des marches gisait face contre terre, un cadavre de pirate aux épaules rougies sous la maille. Près de la porte ils trouvèrent également un écuyer recroquevillé dans une mare de sang, on l'avait si sauvagement massacré que sa tunique avait l'air constellée de fleurs écarlates.. A l'intérieur, des cadavres encore, mais nombre de chevaux, étrangement sans attaches. Affolé dans leur stalles par l'odeur du sang, les bêtes hennissaient, bronchaient, renâclaient. Bran n'avait qu'une idée en tête, en prendre deux et filer, quitter cette foutu ville. Ensuite ils leur suffiraient de prendre des routes détournés pour aboutir à la destination de l'Elfe pour lequel il se démenait tant. Il décrocha selle, bride, harnais au râtelier, invitant son compagnon d'infortune à faire de même puis les fixa sur sa propre jument.

Hey !
entendirent -ils ! Sursautant, les deux guerriers pivotèrent. Heureusement, à deux pas se dressait seulement deux jeunes palfreniers bougrement armés, les mains poisseuses de sang, l'oeil à tout point de vue fourbe, mal intentionné. Bas les pattes bandes de larrons, ces juments sont à nous, on a payé cher pour ça ! La main du Barbare se referma sur la garde de sa hache, qui rugit à l'air tandis qu'il la découvrait aussitôt, se ruant sur les deux natifs estomaqués. Et avec une force hystérique, l'orque frappa deux fois. Les deux pauvres miséreux touchés émirent un son bizarre, à mi chemin du soupir et du hoquet tandis que s'empourprait le pan de leur chemise. Ils s'effondèrent, baignant dans leur sang. Sur ces entrefaites, Bran' se tourna vers l'elfe.


* Quels crétins d'humains ! Massacrer les écuyers et ce afin de voler leur montures et fuir ce merdier, pour finir comme eux, finalement ! Gwahaha ! *
dit-il tandis qu'il jetait un coups d'oeil aux richesses amassées dans des coffrets. Apparemment les palefreniers avaient profité du chaos. * Ils ont même trouvé le temps de piller quelques bougres pour moi, comme c'est attentionné de leur part ! * Prenant tout ce qu'il pouvait en ces lieux, Bran' et Milas finirent par monter sur leur destrier, puis démarrèrent trombe, disparaissant hors de Roc le Chastel dans une tornade de poussières. Mission d'exfiltration réussie pour le mercenaire.

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Le pirate avait tracé sa route jusqu’au port, il courait comme si il avait le fouet de sa maitresse au derrière.
Il arriva rapidement, il avait le souffle coupé par son sprint en travers les ruelles et toits de la cité. Il n’était pas habitué à cela, lui c’était plus le pont d’un bateau, la hune,…
Il reprit son souffle et raconta à son contremaître ce qui s’était passé dans la ruelle, le combat et la mort de ses compagnons. Qu’il avait du fuir pour sauver sa peau et les avertir. Que cette poche de rébellion était efficace et qu’un orque combattait comme une furie.

Après que le pirate eut parlé, le contremaitre sortie une dague et la planta dans le ventre du malheureux le pirate. Il fit descendre la lame ce qui éventra le pauvre, il avait maintenant les boyaux à l’air libre. Le contremaitre ressortie la lame et poussa le pirate dans l’eau alors qu’il était toujours en vie.

Il se retourna vers la troupe qui avait assisté à la scène.

Voilà ce qu’il en coute d’abandonner ses camarades et de fuir l’ennemi.
Nous n’allons pas fuir devant des pucelles tenant un couteau à beurre !
C’est nous qui sommes la peur et non ses excréments !


OUHA ! OUHA ! crièrent à l’unisson les pirates


Bon maintenant les filles vous allez corriger l’erreur du lâche qui dort avec les poissons.
Je veux qui vous ratissiez les rues et ruelles de cette foutue ville par groupe de 10 à 20. Votre mission est simple anéantir toute forme de violence et menace, ou tout ce qui y ressemble.
Je veux sur le coup les hommes du Revenges ainsi que ceux du Cadocan.


Il s’agissait d’une partie des hommes qui étaient reste en réserve en cas de besoin. En tout cela se montait à entre 300 et 320 hommes qui allaient déferler sur la ville. Cependant cela n’allait pas non plus dégarnir la réserve car il y avait de nombreux pirates sur le port. Ils étaient partie avec de nombreux bateaux qui amenaient de nombreux pirates. La tactique était claire gagner grâce à leur cruauté et à leur surnombre.

Les hommes et femmes se regroupèrent alors par groupe de 10 à 20 pour sillonner la ville. Ils étaient tous armé : lance, épée, massue, hache, hallebarde,… Leur mission était claire, dans le doute tué. Si cela n’éliminait pas un ennemi cela ferait peur aux autres.

Les groupes avancèrent en ratissant les rues et impasses. La fouille était minutieuse, chaque groupe œuvrait mais restait à l’écoute de leurs compagnons qui œuvraient dans les rues parallèles, ainsi en cas de problème ils pouvaient avoir du renfort.
Les hommes œuvraient, ils n’hésitaient pas à pénétrer dans les maisons et les piller en prétextant qu’ils étaient à la recherche de terroristes.

*******************************

Dans une maison un pirate entra afin de vérifier, enfin il recherchait quelque chose mais pas forcement que des ennemis. Il n’y avait qu’une jeune femme qui n’avait pas connu encore vingt printemps. Elle paraissait douce, fragile et pure.

Ma jolie, tu vas être gentille avec moi.


C’était bien plus qu’il n’en fallait pour réveiller les pulsions de l’orque. Alors que la jeune fille voulu s’enfuir elle fut rattraper et pousser contre une porte. Elle tremblait de peur. Il déchira les vêtements de la malheureuse qui fur mise à nue. L’intention de l’orque pirate était clair, abuser de la douce ce qu’il entreprit de faire. La jeune femme ne pouvait rien faire contre la force et brutalité de l’orque, elle préféra fermer les yeux. Cependant elle avait décidé de ne pas non plus aider son violeur, elle remuait sans cesse et donc compliquait le crime du pirate.

Vas-tu arrêter de remuer comme un poisson sur la berge.
Je veux juste d’enseigner quelque chose ma douce.


Mais elle n’en démordit ce qui montrait sa bravoure mais son honneur venait déjà de lui être volé.
Le pirate sortie une longue dague et la planta dans le ventre de la belle qui la transperça et vint se planté dans la porte de bois.
L’orque continua à s’agité afin de finir ce qu’il avait commencé alors que petit à petit les dernières lueurs de vie disparaissait dans les yeux de la pauvre.

Et bien voila c’était mieux ainsi !


L’orque se reculotta et sortie de la maison sans prendre le temps de jeter un dernier coup d’œil à la femme qu’il venait de violer et qui se mourrait.

*******************************

Pendant ce temps les pirates continuaient à arpenter la ville. Ils avaient déjà tué plusieurs personnes : hommes, femmes, enfants et même un bébé qui était passé sous les bottes des pirates.
Il n’en fallait pas beaucoup pour être trucidé. Le simple fait de se trouver en travers la route des pirates et de les ralentir suffisait pour être passé au fil de l’épée. Et ils savaient s’y prendre les bougre en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire ils massacraient une famille ou les laissaient gravement blessé dans leur logement puis y mettait le feu.
Ils y mettaient tout leur cœur.

Rapidement ils se rendirent compte qu’il avait déjà sécurisé la moitié de la ville. Il fallait bien admettre qu’il n’y avait pas de réel danger. Aucun homme d’arme ne leur avait barré la route, les seuls qui l’avaient fait étaient des vendeurs ou manœuvres qui avaient saisi une barre ou une hache.

Le seule endroit de la ville qui posait encore problème, enfin selon ce qu’ils avaient entendu était Le Chastel de Synodar. Mais des troupes avaient été envoyées en renfort. Ils avaient hâte que la ville soit prise. Selon les rumeurs les chefs avaient prédit que ce serait le plus dur et qu’ensuite tout l’Outre-Mer tomberait comme un château de carte : « coupez la tête et le corps tombe ». Ensuite ils auraient du repos mais la encore la rumeur qui courrait était que Delylia Paloria ne convoitait pas que la couronne d’Outre-Mer, mais qu’elle avait également des vues sur Kalamaï.

Cependant il n’avait pas encore trouvé de trace des agresseurs de leurs camarades mais par contre leurs corps avaient été découverts.

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Une attaque fulgurante avait eu lieu sur la ville. Il s’agissait visiblement de pirates, ils étaient nombreux, très nombreux. Ils avaient prit possession de la ville en quelques heures.

Un homme, Radhur, était en train de faire du rangement dans la boutique où il était embauché depuis maintenant 5 ans.
Dès que les étendards des bateaux ennemis avaient été à porté de vue, le tocsin avait été sonné. Les employés avaient aussitôt quitté le travail pour accourir chez eux ou fuir la ville.
Radhur n’avait pas fait exception à la règle, il avait couru vers son appartement qui se trouvait au deuxième étage et donnait sur le port. En cas d’attaque ce n’était pas le lieu idéal pour se protéger, mais ce n’était pas non plus le but L’endroit avait une vue imprenable c’est pour cela qu’il avait été choisi.
Tout comme son métier à vrai dire, il voyait beaucoup de monde et tout type de personnes : des habitants, des artisans, des colporteurs et marchands en tout genre mais aussi des soldats. Il nouait des relations et c’était sa raison d’être.

Il avait grandit dans un orphelinat de l’Outre-Mer, à sa majorité il s’était retrouvé dans la rue. Afin de survivre il avait commis quelques larcins. Quand il fut arrêter il eu le choix entre le bagne ou perdre son identité et repartir de zéro. Il choisit la deuxième solution. Après quelques temps il fut envoyé dans une ville d’Outre-Mer afin d’y travailler et y faire sa ville. Mais avant cela il avait reçu une formation sur l’art de recueillir des informations, de voler et même tuer s’il le fallait.

Il s’installa donc en ville et trouva rapidement un travail avec du contact. Il devait recueillir des informations importantes et les envoyer par différents moyen à une personne qu’il ne connaissait rien. Il ne devait pas agir sans consigne et encore moins griller sa couverture. Il connaissait les risques qu’il prenait, s’il était prit il serait tué. Il savait juste que c’était pour une structure basée en Kalamaï.

Quant Radhur arriva chez lui, il pouvait voir quantité de navires de guerre et également des pirates qui avançaient sur le Roc.
Il décida que l’événement était majeur et que même si cela ne faisait pas parti des éléments qu’on lui avait demandé de surveiller il fallait mieux en avertir la personne qui recevait les informations.

Mais comment faire parvenir, habituellement cela était envoyé par des cryptex transporté par des pigeons. Mais là il y avait peut être urgence surtout que deux ambassadeurs étaient présents en ville. Il y avait un autre moyen mais qui ne devait être utilisé qu’en cas d’extrême urgence. Il réfléchissait et ne savais pas quoi faire. Il opta tout de même pour ce moyen, il s’agissait d’un miroir qui lui avait été remis lors de son départ de formation. Il avait été rangé dans une ces caches de l’appartement, dans des cloisons et le plancher pour être plus exact. Une des règles ne jamais planqué un objet dans un autre objet que l’on peut déplacer.

Il prit donc le miroir et sa plume. Il commença à écrire mais sans encre, bien sûr rien ne s’écrivait, mais c’était la consigne. En réalité quelque part dans le monde une personne avait le même miroir sur lequel s’écrivaient les mots formé par Radhur. Il s’agissait de l’Ombre, l’agence de renseignements par excellence.

Après cela l'homme rangea le miroir et mis les volets des fenêtres en obliques afin de voir sans être vu. Il y avait des risques à rester là, mais à en juger par la situation il y en avait encore plus en sortant.

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Des hommes débarquaient des caisses des bateaux amarrés au port et cela sous l’œil vigilant de pirates munis de fouet. Des hommes avaient été réquisitionnés de force pour servir de dockers à la solde de la piraterie. Il fallait faire le travail vite et bien, tout manquement à l’ordre était puni d’un coup de fouet. Et ces brutes des mers ne badinaient pas, ils savaient y faire avec le fouet.

Les pirates s’étaient rendu maitre de la cité en faisait couler le sang, beaucoup de sang. Même le Chastel de Synodar avait été prit, c’était un lieu qui avait longtemps été jugé imprenable. Il fallait croire maintenant que cette réputation avait été donnée à tort.

Le seul bémol à cette victoire pour les pirates était que les pontes de l’Outre-Mer s’étaient enfuis par un passage secret. Les pirates n’avaient rien pu faire à cela si ce n’est infliger le maximum de perte. Malheureusement pour eux cela avait été dans les deux cas, bon nombre de pirates étaient tombés sous les lames des Natifs et également des Kalamaïens.
Cette évasion n’avait pas été du goût de Delylia Paloria, un messager était venu la voir :

Votre Grandeure, les pseudos nobles se sont enfuis comme de vulgaires lapins. Nous les avons perdus dans souterrains. Nous en somme désolé.

La chef réfléchisse

Grrrr ! Il nous les fallait ! Bande d’incapables !
Ils peuvent et vont chercher des renforts par votre faute.

Faites courir le bruit en ville qu’ils sont tous morts ! Exhibez les cadavres en notre possession !
Ensuite tu vas te rendre vers Port Esperance où doit se trouver le Capitaine Kennit. Je veux qu’il fasse la chasse à ses cafards !


Le pirate partit aussitôt trop heureux d’être toujours en vie.

La rumeur circula rapidement en ville que tout espoir était désormais perdu, les nobles Natifs avaient été décimé et Kalamaï ne viendrait probablement pas à leur secours car ils avaient tourné le dos à leur ennemi de jadis, certains en y repensant à l’heure qu’il était ne les considéraient plus comme tel. Mais il était probablement trop tard. Ils avaient tout perdu et étaient à la merci de ses redoutables frères de la côte.

Quelques heures après que le dernier bateau fut déchargé Delylia se rendit dans la demeure du Palatin afin d’y prendre place. Elle décréta aussitôt la gouvernance de l’Outre-Mer par les pirates et par elle en particulier. Elle instaura un certain nombre de mesure dont la suprématie des combattants des mers et instaura les lois de la piraterie comme celle qui devait régner sur l’île. Autrement dit les lois de la terreur.

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[Quelques jours après la chute de Roc-Le-Chastel]

L'homme était petit, trapu, brun, et légèrement basané, avec une moustache tombante.
Autour de ses bottes, il avait enroulé des tissus divers et multiples, pour former des sortes de chaussons afin d'atténuer le bruit de ses pas sur les pavés.
Et il était vétu de noir, comme son comparse, derrière lui, un peu plus grand et élancé, mais toujours petit et large d'épaules.
Le second ne portait pas la moustache, par contre, mais possédait aussi des chaussons par dessus ses bottes.
Silencieusement, il sortit un couteau de lancer de sa ceinture, et avisa une sentinelle, au coin de la rue.
La lame siffla en l'air, et précise comme la flèche du meilleur archer, trancha la jugulaire du pirate, le privant de la vie et de la parole au même moment puisque la dague ne s'arrêta pas toucher un os.
Mais la dague était à peine partie que le lanceur courrait vers sa proie, et il la rattrappa juste avant qu'elle ne tombe, et la déposa soigneusement au sol, en douceur.
Sa lame fut essuyée sur la tunique du mort, et rejoignit la ceinture.
L'instant d'après, le premier comparse, une arbalète montable à la main, se tenait à ses côtés...
Un seul signe de tête leur suffit pour se comprendre.
Il prirent à droite, comme un seul homme.
Leur traque continuait.


_______________

Au petit jour, dans un bouge déserté des faubourgs.
Une partie de la population avait mis les voiles.
Ici, le tenancier restait, et haïssait cordialement les pirates, mais ils étaient aussi et surtout ici parce qu'il était parent de Sorann, et donc un asile sûr, du moment qu'ils ne soient pas suivis.
Car la famille, c'est sacré, et on ne la dénonce pas, fut-ce pour sa vie.
Les deux hommes de la nuit étaient dans une chambre, à l'étage, profitant de la maigre lumière du jour passée par la fenêtre.
Le moustachu, c'est Albrecht, l'autre, le glabre, c'est Sorann...
Ils sont détendus, pour ainsi dire, pour des hommes traqués et en danger de mort...
Mais sur la table devant eux, un batonnet pour chaque victime de la nuit.
Douze, au total.
Et Sorann, pensif, en faisait des pyramides.
Alors qu'Albrecht huilait consciencieusement les mécanismes de son arbalète en kit..
Soudain, le glabre laissa échapper un soupire...


"Mon vieux, on va finir par se faire choper.
C'est pas passé loin cette nuit, avec la patrouille..."


L'autre releva la tête, maugréa...

"Nous porte pas la poisse, on les a eus!"

Et replongea aussitôt, sans plus d'état d'âme..
Un silence passa, plombé d'un soupir..


"Mais on finira pris, et ce serait bien de faire un grand coup avant, non?"

"Humph, tu penses à quoi, accouche..."

"Un chef.. Un gradé, un capitaine, un truc quoi."

Albrecht détailla son comparse avec scepticisme, manifestement peu convaincu..
Ce dont l'autre se rendit bien vite compte.
Il se pencha sur la table, l'invitant à se rapprocher un peu de lui, comme pour une confidence, malgré la discrétion de leur refuge.


"J'ai un plan..."


_______________

[Le lendemain encore]

La patrouille de jour, quatre hommes, passait dans une rue de traverse, désertée.
La pause de midi était proche. Ils allaient bientôt s'arrêter, pour casser la graine et partager le cruchon de gnôle qu'ils avaient eu en terrorisant un "honnête citoyen", ce qui les avait, au demeurant, bien fait rire.
C'est ainsi que les deux premiers à mourir ne virent rien venir...
Un carreau d'arbalète dans un oeil, une dague dans un autre.
Le temps de réaliser, les deux suivants étaient morts à leur tour.
Le repérage s'était fait au fil du temps.
Les patrouilles dormaient ensembles, parfois dans des logements réquisitionnés aux habitants.
Celui où créchaient les désormais morts donnait, par une ouverture étroite dans les latrine, sur une place, et plus loin le jardin d'une maison bourgeoise où certains "chefs" de cette armée de brigands semblaient apprécier de passer leurs après midi..
Il faut croire qu'ils n'étaient pas tous si préoccupés que ça.
Les pirates furent vite défroqués et cachés, et Albrecht et Sorann attifés de leurs hardes parmis celles qui leur allaient le mieux.
Chemin en sens inverse, à plaisanter en gardant une attitude vigilante.
Tout à fait celles des autres, quoi.
Le temps qu'on s'aperçoive de quelque chose, ils auraient gagné la piaule.
Sordide d'ailleurs.
Ils s'y débarassèrent de leurs casques, et alors qu'Albrecht commençait à monter ses arbalètes, Sorann se mit en quête d'un cruchon de vinasse.
Qu'il ramena au milieu de la pièce principale.


"C'est pour la sortie."

Sans poser de questions, Albrecht continua son travail, avec une précision maniaque.
Une arbalète, deux arbalètes.
Pendant ce temps, sortant de sa sacoche une boîte hermétiquement fermée et des carreaux, Sorann en vint à enduire ces derniers du poison mortel contenu dans la première.
Ils ne devaient rien laisser au hasard.
Même la sortie était prévue.
La fameuse maison bourgeoise possédait son tocsin, ancien beffroi racheté quelques générations plutôt, et il avait déjà sonné, dans ce secteur, depuis la prise de contrôle par les pirates.
Pour des exercices, mais pas seulement.
L'après midi avançait.
Les latrines puaient horriblement, mais un tissu imbibé de parfum bon marché leur permis de préserver leur odorat.
L'ouverture était derrière, juste au dessus, presque. Il faudrait un piédestal.
Un tabouret régla le problème.
Longuement, Albrecht ajusta sa position, calant ses coudes, l'arme.
Il creusa au couteau une encoche dans l'ouverture, étroite, pour positionner son arme.
Plusieurs fois, il échangea son arme contre une autre, afin d'automatiser son geste.
Au bout d'une heure à ce rythme, ils eurent bientôt leurs quatre cibles disponibles.
Choisis pour leur présence parmi leurs troupes assez régulière pour s'assurer qu'ils soient bien d'un rang supérieur.
Et suffisament supérieur justement, pour marquer le coup.
Même si ils n'auraient pas les pontes ennemis.
Le moment était venu.
Le moustachu grimpa sur le tabouret, et Sorann s'installa derrière lui, avec les deux flêchettes de rab et l'arbalette numéro deux.
Le tireur cadra encore une fois. Et le coup parti, aussi sec, et derechef, l'autre arbalète fut positionnée, et tira, alors que la première était rechargée.
A ce rythme, les quatre carreaux partirent en moins de vingt secondes, et en moins d'une minute, les deux hommes étaient dans la grande pièce.
Ils prirent le temps de plier les arbalètes, le reste étant rangé.
Puis attendirent le tocsin, prêt à décamper, en se partageant la bouteille de vinasse trouvée à leur arrivée.
Lorsque l'alarme fut donnée, Sorann pris la cruche, s'en versa une bonne partie sur le menton et le torse, et se levant, la lâcha, pour qu'elle aille se fracasser au sol.
Ses bottes en furent souillées.


"Parfait, on décampe!"

Et ils descendirent quatre à quatre, pour se ruer dehors, et se fondre dans la masse des ameutés, masqués par l'apparente surprise qu'ils avaient reçu en entendant la cloche.
Au point d'en casser une bouteille!
Faussant compagnie à leurs nouveaux amis peu fréquentables, ils furent bien vite loin du coeur de l'incident, et lâchant leurs frusques d'emprunt rentrèrent à bon port avant que le soleil ne se couche.
Plutôt satisfaits d'eux, d'ailleurs.

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