Le Monde de Kalamaï
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L'Auberge Sans Attaches

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Alcyban rentra dans l'auberge et jeta un coup d'oeil circulaire dans la pièce. Il n'y avait plus aucun de ses alliés. Ils étaient tous repartis, sans doute vers leurs terres respectives.

Il alla jusqu'au comptoir et y commanda un pichet de vin de Prévèze.

Les vignes s'étendaient sur un large coteau au sud-est de Méthone et c'était une des principales activités de la province.
Chaque fois qu'il venait jusqu'à la capitale le chef des Veilleurs qui venait d'être nommé Palatin de sa province s'arrêtait dans une ferme afin de prendre des nouvelles de la ville, mais surtout pour déguster quelques verres.

Une fois servi, il s'installa sur une chaise, posa son flacon et son verre sur la table et se versa une grande rasade de ce vin rouge si foncé qu'on aurait dit du sang. Il allait commencer à boire quand il vit qu'il n'était pas seul. Au fond de la taverne, il devinait une ombre. Pour en avoir cotoyé souvent, il devina que c'était un vampire :

Bonsoir Comte,

je m'appelle Alcyban, Seigneur de Branderuz, chef des Veilleurs de Prévèze et Palatin de la province. es-tu de passage dans notre ville ou bien cherches-tu quelquechose de précis?
Si c'est le cas, je pourrais peut-être te renseigner?

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Le comte fut sortit de sa torpeur par la voix d'un homme, celui ci se présentait à lui comme le palatin de la province. Etant arrivée récemment sur ses terres, le comte ne s'était pas informé de la politique de Prévèze et il jugea bon d'engager la conversation.

Il se leva, et s'avança de sa démarche leste vers l'homme tout en dévoilant son visage.

"Comte Armand Malkövien, Messire, enchanté de faire votre rencontre. Je viens d'hériter de quelques terres dans votre province et j'ai commencé à m'y installer. Mais l'isolement de ces terres ne me convenais guère et j'ai jugé opportun de venir à la Capitale, afin de... rencontrer du monde."

Il s'assit au côté du palatin, et se perdit, l'espace d'un instant, dans le rouge sang du vin de ce dernier.

"Pour tout dire, non, je ne cherche rien, si ce n'est quelques compagnons pour visiter la ville."

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Voyant le vampire regarder fixement son pichet de vin, Alcyban esquissa un sourire :

C'est bien du vin, Comte Armand Mälkovien! et je puis vous assurer qu'il est excellent! Voulez-vous y goûter?

Avant que le vampire ne puisse lui répondre, il se tourna vers le tenancier et lui ordonna de lui amener un autre pichet ainsi qu'une coupe pensant que s'il n'en voulait pas, il le boirait.

Ainsi, vous cherchez de la compagnie pour visiter notre ville? Si vous êtes d'accord, je peux vous accompagner.
Comme la nuit tombe, je viens de fermer le bureau de recrutement des Veilleurs de l'autre côté de la rue. J'y ai laissé quelques fantassins garder la place. Il n'y a rien à voler ou à piller, mais s'il y a quelqu'un à vouloir y venir, je serais prévenu immédiatement!
Je vous propose que nous finissions notre vin, enfin si vous en voulez, et d'aller faire un tour en ville. J'ai entendu parler d'une auberge, tenue par une immune de mon armada qui passe pour être l'endroit de Méthone où l'on mange le mieux. Elle s'appelle la taverne du loup qui boîte.

Cela vous tente-t-il?

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"Merci, c'est une offre fort charitable et je l'accepte. Mais excusez moi, je ne bois jamais... d'alcool." Dit il en repoussant vers Alcyban le pichet qu'il venait de commander.

"Qu'est ce que les veilleurs?"

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Alcyban s'empara du pichet et se servit une grande coupe.

Malheureusement pour vous, ils ne servent pas de sang ici. Vous désirez autrechose?

Il but une gorgée de vin, et inspira longuement :

les Veilleurs!

C'est le nom de notre armada, la seule de Prévèze et une des plus anciennes de Kalamai. Elle fut créée il y a fort longtemps par un minotaure nommé Botrias, elle s'appelait alors les Sentinelles de Prévèze.
Certains survivants l'ont reconstruite après l'invasion des rebelles noirs, les Seigneurs d'Outremer. Elle fut alors dirigée par le Seigneur de Ludd, Shavo et s'appela les Veilleurs.


Alcyban se tut un instant, les yeux dans le vague, pensif :

Mon père Aygulf en faisait partie. C'est lui qui en prit le commandement à la mort de Shavo.

Puis se reprenant:

A la mort de mon père, je décidais de poursuivre son oeuvre et j'ai pris à mon tour les rênes de l'armada.
Son but est de protéger les royaumes de Prévèze et de lui rendre son éclat et sa puissance d'autrefois. Et mon but est de fédérer tous les royaumes de notre province au sein de notre armada, car ensemble, on est plus forts.
Cela vous intéresserait-il de nous rejoindre?


Alcyban se tut, buvant avec délectation une nouvelle gorgée de son nectar préféré attendant la réponse du vampire.

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Le Vampire sourit. Un sourire de Vampire n'était jamais rassurant, on y ressentait toute la perversion et la débauche de cette race mais, ses intentions n'étaient pas mauvaise pour autant.

"C'est une proposition intéressante, je vais y réfléchir... Pour tout vous dire, je ne suis pas encore trop au fait de la politique local et je ne sais encore qui servir. Mais, c'est réellement une offre intéressante."

Le vampire se tourna vers le comptoir.

"Nous pourrions en discuter dans l'auberge dont vous m'avez parlé?"

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Alcyban termina le deuxième pichet de vin tellement rapidement que la table fut ornée d'une flaque assez conséquente. Il s'essuya la bouche d'un revers de main :

Eh bien ,je suis prêt, allons-y. Suivez-moi, je vais essayer de trouver le chemin.

Il se leva, laissa quelques pièces d'or à l'aubergiste pour régler ce qu'il avait bu et se dirigea vers la sortie.

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Le Vampire se leva, s'enveloppant dans sa cape et masquant à nouveau son visage avec son capuchon. Il régla ce qu'il devait pour le morceau de viande, salua l'aubergiste d'un signe de tête et sortit à la suite d'Alcyban dans les rues de Méthone.

La nuit était douce et visiblement tranquille, le comte Malkövien regarda les étoiles :

"Quelle magnifique voute céleste nous offre le ciel ce soir..." Laissa t'il échapper en un murmure.

"Bien, en route pour le loup qui boite."

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Guilam, aubergiste renommé du "loup qui boite" entra dans la taverne.

Beaucoup de ses clients passaient par ici avant de finir dans la rigole de sa taverne à chanter des chansons paillardes.

Pour quelle raison cette auberge fonctionnait-elle presque aussi bien que la sienne ? Voilà la question à laquelle il voulait répondre.

Bien qu'à des kilomètres du "loup qui boite", l'auberge sans attache lui fessait concurrence !

Il s'assit dans un coin mais ne commanda rien.

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Maëlle ne mit pas beaucoup de temps avant de voir l'enseigne de l'auberge Sans Attaches. Son entrée dans l'établissement ne passa pas inaperçu, comme cela avait été le cas le jour précédent dans ce petit village où la centauresse s'était arrêtée pour la nuit.
Mais le patron, un minotaure aux cornes impressionnantes, ne s'en ému pas. Il devait en avoir vu de toutes les couleurs depuis qu'il tenait cet établissement...

-Que puis-je pour vous, mademoiselle? Sa voix était rauque, basse, mais pas désagréable.
-Il me faudrait une chambre, s'il vous plait. Et un repas végétarien.
-Une chambre, dîtes vous? Il me faudra un peu de temps pour la préparer, mais c'est faisable. Pour le repas, je vais vous laisser entre les mains de mon personnel de salle.
Ce disant, il montra de la main la serveuse, qui entreprit de s'occuper de sa nouvelle cliente. Le patron jaugea Maëlle d'un œil vif, estimant quant à lui son poids approximatif, se demandant s'il pouvait la laisser s'allonger sur ses sommiers...

Les discussions avaient reprises, comme par enchantement. Maintenant bien peu étaient ceux qui faisaient attention à l'Ald'Rhunaise. La serveuse lui indiqua une table au fond de la salle, la devançant pour lui faciliter le passage en retirant les chaises qui pouvaient géner sa progression.
Une fois en face de la table en question, Maëlle s'assit contre le mur à même le sol, préférant éviter la chaise pour des raisons morphologiques évidentes.
La serveuse lui demanda alors ce qu'elle voulait pour son repas:

-Nous avons un grand choix en matière de fruits et de légumes. Personnellement, je vous conseillerais le gratin de carotte et de pommes de terre aux épices de Thassopole. Enfin, si vous n'avez rien contre le fromage...
-A vrai dire, ça m'ira parfaitement.
-Pour le dessert, les pommes cuites au miel sont délicieuses.
-Bien, bien, je vais me fier à votre conseil.
Répondit la centauresse en se léchant les babines d'avance.
-Je vous apporte du vin pour le repas?
-Non merci, de l'eau fraiche me suffira.
-Entendu. Je vous apporte tout ça au plus vite.


Une fois la serveuse partit, Maëlle contempla la salle où les dizaines de voix des clients se mélaient pour former un brouhaha incompréhensible.
Tous étaient différents, mais tous se trouvaient dans la même pièce. Etrange, à vrai dire.
D'après ce qu'avait entendu dire Maëlle concernant la "Prévèze impériale", il s'agissait d'une terre de liberté. Et l'ambassadrice d'Ald'Rhune espérait reconstruire et réunifier une région comportant une telle diversité et un niveau de désorganisation frolant l'inimaginable? Elle devait être plus brave qu'il n'y paraissait au premier abord...

La serveuse revint avec le plat de résistance et une cruche débordant presque d'eau.
-Bon appétit!
-Merci.

Le gratin sentait diablement bon. Maëlle n'aurait jamais cru qu'un plat préparé puisse être aussi appétissant, elle qui ne mangeait presque que cru.
Elle attaqua donc son assiette avec entrain et avec ses couverts.
Les saveurs étranges et exotiques des épices de Thassopole surprirent agréablement son palais, titillant son sens gustatif sans relachement. Une vrai réussite que ce gratin. D'autant que le fromage utilisé craquait et fondait en même temps, dévoilant un goût fort plaisant. Comme le fondant des pommes de terre et le croquant des carottes s'alliaient bien ainsi accompagnés...

Le contenu de l'assiette disparu à une vitesse effarante, attestant de la qualité du plat, et surtout de la virtuosité du cuisinier qui l'avait élaboré.
Maëlle se servit un grand verre d'eau. Le liquide clair lui fit le plus grand bien. Le soleil de la journée ne l'avait guère épargnée et sa gourde de voyage en avait fait les frais à une telle vitesse...

La serveuse vint retirer l'assiette vide. L'Ald'Rhunaise en profita pour la remercier de son conseil avisé et lui demander de porter ses compliments au chef. La jeune femme rougit un peu et lui sourit en la remerciant avant de repartir...

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Un petit groupe de quatre hommes entra dans l'auberge.
Maëlle, qui venait de finir son plat de résistance et avait reprit sa contemplation distraite de la salle, les observa un moment.
Trois d'entre eux étaient des soldats, à n'en point douter. Leurs armes et leurs uniformes le confirmait. La centauresse distingua deux types d'uniformes différents.
L'un était de même facture que ceux portés par les gardes de la porte qui l'avaient arrêtée tout à l'heure.
L'autre ne ressemblait pas du tout au premier. L'armure paraissait légère et souple, parée de couleurs jaunâtres permettant de se fondre dans le paysage aride de Prévèze. Il n'évoquait pas grand chose à l'Ald'Rhunaise, si ce n'est un léger sentiment de familiarité.
Les deux soldats portant les couleurs de la ville se tenaient autour du quatrième homme, qui semblait être accompagné par l'homme à l'armure couleur sable.

Maëlle concentra son observation sur le quatrième homme. Il était richement habillé et savait choisir ses vêtements, apparemment. Quant à son visage, il était presque juvénile, trahissant un âge relativement jeune, encadré par les bouclettes noires de ses cheveux coupé mi-long. 25 ans, aurait dit la centauresse.
Lui et l'homme à l'armure "sable" semblaient chercher quelqu'un dans la salle.

L'un des soldats d'escorte glissa quelques mots à l'oreille du guerrier à l'armure "sable" en pointant la table qu'occupait la centauresse. Il en fit part à son compagnon qui hocha la tête en souriant et le petit groupe prit la direction de la table de l'Ald'Rhunaise.

L'homme aux riches habits arborait un sourire amical qui la rassura un peu. Les autres gardaient une expression faciale neutre.

Ils atteignirent enfin la table. Le jeune hommes aux bouclettes noires s'inclina et pratiqua un baise-main à l'Ald'Rhunaise, sidérée. Ses trois compagnons l'imitèrent, sauf pour la dernière phase, au grand bonheur de la centauresse, un peu gênée.

-Mademoiselle Maëlle d'Ald'Rhune, je présume?
-C'est bien moi, en effet.
-Enchanté de vous faire votre connaissance.


Les quatre hommes se saisirent chacun d'une chaise et s'assirent l'un après l'autre à la table de l'Ald'Rhunaise.

-Je me nomme Kaleb Al Hassann, je suis l'intendant de son excellence la Comtesse Hélèna Ianoss d'Ald'Rhune, Palatine de Prévèze.
-Très heureuse, monsieur Al Hassann.
-Si vous voulez bien m'appeler Kaleb, vous ferez de moi un homme heureux.
Répondit Kaleb en souriant. Puis-je voir vos papiers, s'il vous plait? C'est surtout l'ordre de mission qui m'intéresse, en fait.

Maëlle s'exécuta: elle se tourna pour retirer le petit carnet de cuir, dans lequel se trouvait les papiers que lui avait confié le Basileus, d'une des petites sacoches accrochées à son harnais.
Se retournant, elle le tendit à Kaleb:

-Les voila.
-Merci.


L'intendant les étudia un moment, avant de les lui rendre, son sourire déconcertant toujours posé sur ses lèvres:
-Bienvenue à Méthone, mademoiselle. Je suis à vos ordres.
-Merci beauc...Pardon?! A mes ordres? Comment ça?
-Vos papiers spécifient que vous êtes la collaboratrice de son excellence Hélèna. Vous êtes donc ma supérieure.
-Tout comme vous êtes la mienne, j'imagine.
La voix grave du guerrier à l'armure couleur de sable retentit à côté de celle légère de Kaleb.
-Mademoiselle, je vous présente l'officier Jacques De Prémont, chef de l'escouade Ceta des Sabres d'Ald'Rhune. Son escouade a été envoyée ici afin de vous aider dans votre tâche, vous et son excellence Hélèna.
Le soldat inclina la tête sans mot dire.

Un déclic se produisit dans l'esprit de Maëlle: Voila où j'ai déjà vu cette armure! Dans le palais du Basileus, avant mon départ! Ce sont les mêmes, hormis la couleur. Il devait s'agir de Sabres, là-bas aussi...

C'est ce moment que choisit la serveuse pour revenir avec le dessert.
Et tout en déposant l'assiette devant la centauresse qui se léchait les babines:
-Bonsoir, messieurs, que puis-je vous servir?

Kaleb regardait avec envie les pommes au miel qui dégageaient une odeur extrêmement appétissante, avant de se tourner vers la jeune femme:

-Bonsoir, j'aimerais la même chose que mademoiselle. Se penchant vers Maëlle: Puis-je?
-Pourquoi me le demandez-vous? Répondit la centauresse, étonnée.
-Vous êtes ma supérieur, mademoiselle.
-Ah. Oui, bien sur. Il faudra que je m'y fasse. Faites donc, alors.
Ce disant, l'Ald'rhunaise humait ses pommes au miel avec délice.
-C'est noté, messire. Et portant son attention aux trois hommes restés silencieux: Et pour vous, messires, qu'est-ce que ce sera?
C'est De Prémont qui répondit au nom de ses camarades:
-Rien, merci. Nous sommes en service.
-Veuillez me pardonner, en ce cas. Je vous apporte votre commande de suite, messire. La serveuse partit en faisant un clin d'œil à Kaleb qui lui répondit d'un sourire avant de se retourner vers la centauresse:

-Bien, maintenant, parlons peu, mais parlons bien. Savez-vous où coucher cette nuit?
-...Et bien j'ai prit une chambre ici même.
Maëlle venait d'avaler une portion de pommes au miel. Si elle avait pu, elle en aurait ronronné de plaisir.
-C'est inutile. Vos appartements vous attendent au Palais du Peuple.
-...Ah...Ah bon!? Mais, ce n'est pas le palais du palatin, normalement?
-Si. Mais les papiers que vous avez font de vous la palatine en cas d'absence de son excellence Hélèna. Donc, vous y avez votre place.


Maëlle n'en revenait pas. Il y a deux jours encore, elle n'était qu'une centauresse banale parmi les siens. Inconnue, vivant une vie paisible. Maintenant, on lui ouvrait les portes du Palais des palatins de Prévèze.

Et ces pommes au miel qui fondaient dans sa bouche...



Dernière édition par Hélèna le Jeu 27 Jan 2011 - 23:16, édité 3 fois

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Un bruit de porte qui grince et voila déjà la moitié de la clientèle les yeux rivés sur la porte d’entrée. Les auberges se ressemblent toutes et les us ne changent pas d’une province à l’autre. Il y a toujours une moitié de curieux et une moitié de discret. C’est donc à l’auberge Sans Attaches que la moitié des badauds présents aperçurent un homme qui de toute évidence venait de croiser Nucter en personne. On ne pouvait donner d’âge à cet homme encapuchonné mais son teint pâle faisait supposer qu’il appartenait à la race des non-morts ou qu’il venait de faire une rencontre des plus ébranlantes.
Anar savait qu’il n’était pas un vampire. Il n’avait pas rencontré Nucter mais son esprit avait en effet était ébranlé par une invraisemblance qu’il avait au début pris pour une illusion…Après avoir laissait son cheval et sa cargaison aux écuries de la ville, Anar s’était mis à parcourir les rues de Méthone. C’est au détour d’une des rues principale qu’il avait aperçut…un jardin ! C’est inconcevable ! Ciel quelle absurdité déliquescente avait pu commettre tel ignominie ! Quel esprit tordu voudrait implanter un jardin au cœur du désert ! Fol est celui qui imposerait sa volonté à Adrien. L’esprit d’Anar avait alors été submergé des visions d’enfants et d’amis mourant de soif dans le désert. L’eau valait de l’or à quelques kilomètres de Méthone et les bourgeois construisaient des jardins au milieu de la capitale. Quelle provocation ! Anar, ayant frôlé la folie pure avait été sur le point d’attaquer un druide qui embellissait un des coins de verdure de la cité. Fort heureusement pour lui (et pour le druide aussi) il avait aperçut l’auberge qu’il connaissait vaguement car l’informateur des parias y logeait quand il était en mission dans la cité. Le révolutionnaire se jeta sur la porte afin de se soustraire à une vision paradoxale des plus insoutenables. Et le voila sur le seuil, devenu attraction éphémère pour une partie de la salle. Aux aguets, Anar porta instinctivement la main sur sa dague, entrainant une réaction identique chez certains des clients. La tension monta d’un cran mais Anar en était la source. Dans son accès de folie il se croyait en danger partout. Une voix féminine s’éleva alors du fond de la taverne.
Laisse donc ta crainte derrière mon ami et viens prendre un verre.

Intrigué par la voix familière, Anar traversa prudemment la salle en direction d’une femme installée sur une petite table au fond. Ce teint mat, ces yeux sombres…

Léïlé ! s’écria-t-il.

Ah tu te souviens de moi, fit-elle avec un sourire.

Léïlé fit un signe à l’aubergiste qui comprit tout de suite. L’ambiance de la taverne avait retrouvait son « calme ». Anar s’assit en face de la jeune femme.

Tu n’es pas rentré depuis tout ce temps ? demanda-t-il.

C’est à toi que cette question devrait être posée ! Moi je suis rentré et j’ai été renvoyé ici, de grandes choses s’y passent. Mais quel tête tu fais Anar, on dirait que tu viens d’être jugé par Kanderak !

J’ai vu des jardins…

Ah oui c’est vrai, je commence à peine à m’y habituer. Quel décalage avec notre désert !

L'aubergiste minotaure posa une choppe devant le paria puis retourna à son comptoir sans un regard pour les deux jeunes gens. Léïlé semblait à son aise dans ce lieu où le sexe masculin dominait à une écrasante majorité (sans les serveuses). Cette paria, prévèzienne de pure souche, était accoutumé à cette vie rude, entre désert et bourgade malfamée. Elle leva les yeux vers Anar, qui goûtait sa bière du bout des lèvres. Il était un peu mieux que lors de son arrivé fracassante.
Tu devrais rentrer. Tu es le seul messager que l’Assemblée n’a pu entendre. Qu’as-tu vu en Edhesse ?

La même chose qu’ailleurs. La misère partout, une aristocratie se partageant le pouvoir en exploitant la masse. Une répression sévère des rebelles. J’ai failli y laisser ma peau. Je n’aurais pas grand-chose à dire à l’Assemblée.
Il prit deux grosses lampées de bières avant de demander.

Quelles nouvelles du pays ?

Léïlé s’efforça de lui raconter les derniers évènements secouant Kalamaï en insistant notamment sur la rébellion en Outre Mer et la guerre à Naxopole. Anar écouta attentivement le récit de sa camarade puis il se résolut à quitter sur le champ Méthone sans prendre de repos. Trop de chose se passait et il n’était pas content de la molle réaction des parias.
Comment peut-on resté atone alors que c’est une occasion unique de propager nos idées. Certains de nos fils viennent de mourir et rien n’est fait pour les venger ! Les parias ont-ils oublié leur devoir envers la révolution ? s’etait-il exclamé devant Léïlé.

Léïlé devait continuer de rester à Méthone pour récolter des informations pour les parias. C’est donc seul qu’Anar quitta la capitale. Mais il espérait bien y retourner un jour, dans d’autres circonstances. Il voyait maintenant grand et souhaitait ardemment que le désordre s’étende dans le pays. Il pourrait enfin faire triompher l’anarchie sur la dictature. De beaux rêvent, qu’Anar avait pour but de réaliser.

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