Je me présente : Satania, Comtesse de la Rose Noire. Mon histoire débute alors que je n’étais qu’une enfant. Vampire, certes, mais si innocente – à l’époque – et fort raisonnable… Mes parents étaient également deux Vampires, mon père un Assassin et ma mère une Démonologiste. Malheureusement pour moi, ils ne me laissaient guère assister aux combats et autres bains de sang… A l’âge de huit ans, âge auquel nos pouvoirs commencent à se faire ressentir, j’allais à l’école de Naxos, province où l’on habitait. J’avais plusieurs bonnes amies, notamment Ivaldea-Rose, une connaissance de longue date.
Elle était comme moi ; plutôt grande, aux cheveux longs et bruns, un air assuré, sans même parler de notre charme irrésistible… Nous nous sommes trouvées relativement vite et avons passé le plus clair de notre temps ensemble, nous partagions tout et il ne semblait pas y avoir de limite à notre complicité. Notre sixième année d’école nous sépara, malheureusement, mais Rose (je l’appelais ainsi la plupart du temps) et moi-même sommes restées très proches. Elle m’avait promis de ne jamais m’abandonner, d’être toujours présente pour moi ; et elle a très bien tenu parole. Lorsqu’elle découvrit son pouvoir, nous étions toutes les deux dans la seconde demeure de ses parents. C’était notre endroit favori pour bavarder, de tout et de rien. Assises sur le sofa dans la salle de réception, elle ne voulait pas se lever pour attraper son carnet de poche (elle y inscrivait ses pensées du jour et y annotait le nom de plantes trouvées…).
- Tu vas tomber, fais attention, la prévins-je.
- Ne t’inquiètes pas ! rétorqua-t-elle.
Mais elle n’y arriva pas, et abandonna avant de se retrouver à terre. Elle me considéra, déçue, et me dit :
- Ce serait tellement simple si…
Puis elle claqua des doigts, et miraculeusement son verre atterri entre ses mains. Evidemment, la surprise lui fit renverser la moitié du verre, mais elle n’étouffa pas sa joie ! Ainsi Rose était Sorcière… Elle était si ravie de savoir cela qu’elle recommença à plusieurs reprises, évitant toute fois de laisser glisser d’autres verres… Depuis ce jour, je m’impatientai ; je souhaitais réellement savoir moi aussi ce que les dieux m’avaient destiné…
- Cela va venir, ils ne t’ont pas oubliée, rassures toi… me disait Rose.
- Je le sais bien, mais l’attente est si longue…
Je dû attendre quelques mois avant de comprendre que mon pouvoir me jouait des tours, ou plus précisément, me faisait jouer des tours… Etonnamment, je ne me suis pas rendu compte tout de suite de mon don. D’ailleurs, ce n’est qu’après l’avoir découvert que je su pourquoi chaque demande de sortie à mes parents était acceptée… Rose me le fit comprendre en quelques instants :
- Imagine que le fils de Madame Polvatski vienne te voir.
- Tu as mélangé le sang avec quel hydromel ? Il ne viendra jamais me voir.
- Imagine ! Allez ! Penses-y, concentre-toi.
Je l’écoutai, perplexe et en même temps soucieuse de son état de santé… Fermant les yeux, j’essayai de voir la scène, lui s’avançant vers nous, souriant, avec son charme naturel… Son regard ravageur me regar…
- Aïe !
J’ouvris les yeux sous la douleur du pincement et vis une Rose surexcitée, je ne l’avais d’ailleurs jamais vu en un tel état ! Le sourire jusque derrière les oreilles, les joues rouges, elle me fit signe de tourner la tête. Lui obéissant à nouveau, je vis l’un des plus beaux garçons de mon âge s’avancer vers moi. Mes yeux s’écarquillèrent et je dû me retenir à Rose pour ne pas tomber.
- Salut !
- Salut…
- Je t’ai remarqué tout à l’heure, ma mère est ta professeur il me semble.
- Ta mère ? Ah oui, ta mère… Oui, en effet, je suis son élève…
- Ça te dirait qu’on se voit après les cours ?
- Ou… Oui, pas de problème !
- Bien, je viendrais te chercher, à plus tard alors !
Et il s’éloigna. Me tournant vers Rose, elle me sourit et me dit avec regret :
- Ne rêves pas, il était sous ton contrôle, il aura tout oublié avant ce soir…
- Sous mon contrôle ? Que cela veut-il dire ?
- Tu es Psioniste Satania !
- Psioniste ? Moi ?
- Tu as bien vu ! Il te suffit d’y penser pour contrôler n’importe qui ! Nous allons nous entraider toutes les deux, tu pourras m’aider à bloquer mon esprit des Psionistes et moi à te faire utiliser les pouvoirs des Sorciers !
Un sourire illumina mon visage, Psioniste… J’avais peine à le croire… Mes parents qui se demandaient depuis ma plus tendre enfance de qui avais-je hériter le pouvoir ne s’attendaient certainement pas à cela ! J’étais si fière d’être différente, personne ne pouvait m’apprendre les techniques les plus avancées, mais ce n’était pas grave, j’avais le temps de me trouver un maître…
Lorsque je l’ai annoncé à mes parents, ils étaient tous deux dans la salle à manger, avec les parents de Rose. Tous me félicitèrent, mes parents étaient ravis. Après dîner (un très bon rôti…), mon amie m’emmena dans ma chambre et me demanda, toujours aussi euphorique, d’essayer de lui faire faire quelque chose.
- Mais quoi ? demandai-je.
- Je ne sais pas, m’asseoir sur le lit par exemple !
Prenant un grand bol d’air, je refermai les yeux et me concentrai. Rose m’apparu comme si mes yeux étaient ouverts. Je visualisais tous les objets présents dans la pièce ; le meuble de bois qui me servait de table de jour était là, mon armoire de collection également, ainsi que mon bureau de travail. Les murs de chêne se dessinèrent peu à peu, ainsi que la petite fenêtre au coin de ma chambre, qui laisse passer la douce pâleur de la lune… Enfin, j’aperçu très nettement mon lit, recouvert de mes habituels draps rouge sang. Rose que je fixais s’assit lentement sur la mer de soie vermeille. Lorsque je fus certaine qu’elle le soit, au moins dans mes pensées, j’ouvris délicatement les yeux pour découvrir mon amie parfaitement debout devant moi. Je cherchai autour de moi une explication quelconque, et finis par regarder Rose d’un œil suspect.
- Tu t’es relevée ou ça n’a pas marché ?
- Je ne crois pas m’être levée… m’avoua-t-elle, désolée.
- Donc ça n’a pas marché ! Mais pourquoi cela ?
Elle haussa les épaules et s’assit sur mon lit. Je la considérai, j’étais déçue et interloquée à la fois. Je m’installai à ses côtés en fixant un point invisible devant moi. Après quelques secondes d’un silence pesant, je pris enfin la parole.
- Peut-être t’es-tu trompée.
- Aucune chance, tu es Psioniste ! Tu as dû te déconcentrer, ou penser à autre chose… Ou…
Elle arrêta son discours un moment, puis m’annonça avec une mine victorieuse :
- Je suis trop grande !
- Je te demande pardon ?
- Oui ! Tu dois t’entraîner sur des choses plus petites, dont l’esprit et le corps sont moins importants.
- Mais le fils de notre professeur !
- C’est certainement un simple d’esprit…
Je dû m’empêcher de sourire en la voyant si sérieuse. Elle se creusa la tête une seconde fois, et se laissa tomber en arrière sur ma couchette, perdue dans ses pensées. Alors que j’étais plutôt intéressée par les garçons de l’école, Rose aimait beaucoup lire ; je supposais donc qu’elle recherchait dans sa mémoire l’un ou l’autre ouvrage sur les débuts du Psionisme. Je la contemplais, perplexe, et me mis à imaginer toutes sortes de choses que mon pouvoir me permettrait de faire…
Elle était comme moi ; plutôt grande, aux cheveux longs et bruns, un air assuré, sans même parler de notre charme irrésistible… Nous nous sommes trouvées relativement vite et avons passé le plus clair de notre temps ensemble, nous partagions tout et il ne semblait pas y avoir de limite à notre complicité. Notre sixième année d’école nous sépara, malheureusement, mais Rose (je l’appelais ainsi la plupart du temps) et moi-même sommes restées très proches. Elle m’avait promis de ne jamais m’abandonner, d’être toujours présente pour moi ; et elle a très bien tenu parole. Lorsqu’elle découvrit son pouvoir, nous étions toutes les deux dans la seconde demeure de ses parents. C’était notre endroit favori pour bavarder, de tout et de rien. Assises sur le sofa dans la salle de réception, elle ne voulait pas se lever pour attraper son carnet de poche (elle y inscrivait ses pensées du jour et y annotait le nom de plantes trouvées…).
- Tu vas tomber, fais attention, la prévins-je.
- Ne t’inquiètes pas ! rétorqua-t-elle.
Mais elle n’y arriva pas, et abandonna avant de se retrouver à terre. Elle me considéra, déçue, et me dit :
- Ce serait tellement simple si…
Puis elle claqua des doigts, et miraculeusement son verre atterri entre ses mains. Evidemment, la surprise lui fit renverser la moitié du verre, mais elle n’étouffa pas sa joie ! Ainsi Rose était Sorcière… Elle était si ravie de savoir cela qu’elle recommença à plusieurs reprises, évitant toute fois de laisser glisser d’autres verres… Depuis ce jour, je m’impatientai ; je souhaitais réellement savoir moi aussi ce que les dieux m’avaient destiné…
- Cela va venir, ils ne t’ont pas oubliée, rassures toi… me disait Rose.
- Je le sais bien, mais l’attente est si longue…
Je dû attendre quelques mois avant de comprendre que mon pouvoir me jouait des tours, ou plus précisément, me faisait jouer des tours… Etonnamment, je ne me suis pas rendu compte tout de suite de mon don. D’ailleurs, ce n’est qu’après l’avoir découvert que je su pourquoi chaque demande de sortie à mes parents était acceptée… Rose me le fit comprendre en quelques instants :
- Imagine que le fils de Madame Polvatski vienne te voir.
- Tu as mélangé le sang avec quel hydromel ? Il ne viendra jamais me voir.
- Imagine ! Allez ! Penses-y, concentre-toi.
Je l’écoutai, perplexe et en même temps soucieuse de son état de santé… Fermant les yeux, j’essayai de voir la scène, lui s’avançant vers nous, souriant, avec son charme naturel… Son regard ravageur me regar…
- Aïe !
J’ouvris les yeux sous la douleur du pincement et vis une Rose surexcitée, je ne l’avais d’ailleurs jamais vu en un tel état ! Le sourire jusque derrière les oreilles, les joues rouges, elle me fit signe de tourner la tête. Lui obéissant à nouveau, je vis l’un des plus beaux garçons de mon âge s’avancer vers moi. Mes yeux s’écarquillèrent et je dû me retenir à Rose pour ne pas tomber.
- Salut !
- Salut…
- Je t’ai remarqué tout à l’heure, ma mère est ta professeur il me semble.
- Ta mère ? Ah oui, ta mère… Oui, en effet, je suis son élève…
- Ça te dirait qu’on se voit après les cours ?
- Ou… Oui, pas de problème !
- Bien, je viendrais te chercher, à plus tard alors !
Et il s’éloigna. Me tournant vers Rose, elle me sourit et me dit avec regret :
- Ne rêves pas, il était sous ton contrôle, il aura tout oublié avant ce soir…
- Sous mon contrôle ? Que cela veut-il dire ?
- Tu es Psioniste Satania !
- Psioniste ? Moi ?
- Tu as bien vu ! Il te suffit d’y penser pour contrôler n’importe qui ! Nous allons nous entraider toutes les deux, tu pourras m’aider à bloquer mon esprit des Psionistes et moi à te faire utiliser les pouvoirs des Sorciers !
Un sourire illumina mon visage, Psioniste… J’avais peine à le croire… Mes parents qui se demandaient depuis ma plus tendre enfance de qui avais-je hériter le pouvoir ne s’attendaient certainement pas à cela ! J’étais si fière d’être différente, personne ne pouvait m’apprendre les techniques les plus avancées, mais ce n’était pas grave, j’avais le temps de me trouver un maître…
Lorsque je l’ai annoncé à mes parents, ils étaient tous deux dans la salle à manger, avec les parents de Rose. Tous me félicitèrent, mes parents étaient ravis. Après dîner (un très bon rôti…), mon amie m’emmena dans ma chambre et me demanda, toujours aussi euphorique, d’essayer de lui faire faire quelque chose.
- Mais quoi ? demandai-je.
- Je ne sais pas, m’asseoir sur le lit par exemple !
Prenant un grand bol d’air, je refermai les yeux et me concentrai. Rose m’apparu comme si mes yeux étaient ouverts. Je visualisais tous les objets présents dans la pièce ; le meuble de bois qui me servait de table de jour était là, mon armoire de collection également, ainsi que mon bureau de travail. Les murs de chêne se dessinèrent peu à peu, ainsi que la petite fenêtre au coin de ma chambre, qui laisse passer la douce pâleur de la lune… Enfin, j’aperçu très nettement mon lit, recouvert de mes habituels draps rouge sang. Rose que je fixais s’assit lentement sur la mer de soie vermeille. Lorsque je fus certaine qu’elle le soit, au moins dans mes pensées, j’ouvris délicatement les yeux pour découvrir mon amie parfaitement debout devant moi. Je cherchai autour de moi une explication quelconque, et finis par regarder Rose d’un œil suspect.
- Tu t’es relevée ou ça n’a pas marché ?
- Je ne crois pas m’être levée… m’avoua-t-elle, désolée.
- Donc ça n’a pas marché ! Mais pourquoi cela ?
Elle haussa les épaules et s’assit sur mon lit. Je la considérai, j’étais déçue et interloquée à la fois. Je m’installai à ses côtés en fixant un point invisible devant moi. Après quelques secondes d’un silence pesant, je pris enfin la parole.
- Peut-être t’es-tu trompée.
- Aucune chance, tu es Psioniste ! Tu as dû te déconcentrer, ou penser à autre chose… Ou…
Elle arrêta son discours un moment, puis m’annonça avec une mine victorieuse :
- Je suis trop grande !
- Je te demande pardon ?
- Oui ! Tu dois t’entraîner sur des choses plus petites, dont l’esprit et le corps sont moins importants.
- Mais le fils de notre professeur !
- C’est certainement un simple d’esprit…
Je dû m’empêcher de sourire en la voyant si sérieuse. Elle se creusa la tête une seconde fois, et se laissa tomber en arrière sur ma couchette, perdue dans ses pensées. Alors que j’étais plutôt intéressée par les garçons de l’école, Rose aimait beaucoup lire ; je supposais donc qu’elle recherchait dans sa mémoire l’un ou l’autre ouvrage sur les débuts du Psionisme. Je la contemplais, perplexe, et me mis à imaginer toutes sortes de choses que mon pouvoir me permettrait de faire…