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[Q1] Siège Chastel de Synodar

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Hélèna
Carai
Babka
Volkmar
Pirates
9 participants

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Avant.

*Ce topic prend en compte le précédent topic et sa situation présente.

Le chastel était donc assiégé, encerclé par l'ennemi qui courrait en tout sens. A l'intérieur on pouvait distinctement entendre la rumeur de l'ennemi qui rôdait alentour, et taillant tout homme vivants ou morts qui se trouvaient au dehors, entamant un manège d'encerclement. Les jardins étaient noires de leur compagnies en marche, et aussi loin que portait le regard tendu des gens agglutinés aux fenêtres à l'intérieur du Chastel, tout autour de l'édifice s'apercevaient nombre de fumées, de nouveaux arrivants. Affairés comme des fourmis, les pirates tonnaient d'un côté à un autre, courraient ci et là. Le grand assaut était minutieusement préparé. A la porte nord et à la porte Sud du Chastel l'ennemi s'entassait contre ses murs. C'était à la porte nord qu'ils allaient faire porter leur plus lourde attaque, forgée dans l'acier mais pas indestructible.

On a trouvé d'autres moyens d'entrer Capitaine !


Bien, va t'-en le cracher à Gourcuff, qu'il se tienne prêt.


Les armées d'élites de Gourcuff la Terreur qui ouvriraient un nouveau front si nécessaire, se rassemblaient devant les remparts du Chastel également. La machine de guerre était en marche et l’arrêter après les succès édifiants d'aujourd'hui aurait été une grande erreur. Ainsi donc malgré la fin de la campagne contre ces baladins outre-merriens qui ne connaissaient rien à l'art de la guerre, le combat continuait sans relâche, même après qu'ils aient lâchement fuit. La fin approchait, mais tant qu'elle ne serait effective, ils ne lâcheraient rien, plus enragés que des molosses sur leur nonoss. Etrangement, il se trouvait aussi dans les environs des gens en haillons, ou en beaux vêtements, qui ne ressemblaient pas à des pirates, ils ne portaient pas d'armes et ils paraissaient surtout effrayés. Quelques temps après, une fois ses fantassins unis et en ordre de bataille, Harald le Noir, vassal direct de Delylia Paloria commença son manège. Des attroupements se firent à ses atours, sa petite délégation militaire, protégés par des boucliers levés au-dessus de leur tête devant lui tandis qu'il marchait dans les jardins, s'approchait de la porte principale du Chastel de Synodar, mais toute prudence gardée s'arrêtait à bonne distance, à l'écart de portée de tout arc dissimulé. Le Capitaine Harald le Noir, éminent combattant des pirates de la Reine des confins insulaires des mers de l'Ouest, porta à sa bouche l'entonnoir magique concocté par l'Archimage Terluan, censé porter sa voix sur d'immenses distances. il était même probable qu'en ville, bon nombre aurait vent de ses paroles qui allaient achever de les plonger dans le désespoir.

SEIGNEURS D'OUTRE-MER ! ICI LE CAPITAINE HARALD LE NOIR EMINENT FIDELE DE LA SOUVERAINE, DELYLIA PALORIA, PIRATE INFÂME DES CONFINS DES MERS DU SUD-OUEST ! JE VIENS A VOUS AU NOM DE NOTRE REINE A TOUS, AFIN D'ASSEOIR SON AUTORITE, REVENDIQUER SON TRÔNE, ET PRODIGUER SON MESSAGE DE PAIX, DE FRATERNITE. ELLE EST PRETE A PARDONNER POUR PEU QUE VOUS VOUS SOUMETTIEZ. OUVREZ LES PORTES POUR EVITER UN BAIN DE SANG !

LAISSEZ MOI VOUS RESUMER LA GRAVITE DE VOTRE SITUATION. VOTRE FLOTTE A ETE ANEANTIE, VOS ARMEES MISES EN DEROUTES ! VOTRE CAPITALE EST SOUS NOTRE CONTROLE, L'INVASION A ETE UN SUCCES TOTAL, NUL NE PEUT STOPPER NOTRE MACHINE DE GUERRE. EN CE MOMENT SUR CHAQUE RIVE DE VOTRE CITE DES ARMEES FONT ROUTE DANS UN VASTE MOUVEMENT DE TENAILLE, ET ELLE SERA BIENÔT ENTIEREMENT ENCERCLEE, SES ROUTES COUPEES. JE PUIS D'ORES ET DEJA DISSIPER VOS ESPOIRS, NOUS AVONS CAPTURES PRESQUE LA TOTALITE DES SEIGNEURS EN FUITES, LA GRANDE MAJORITE A DEJA FAIT ENTENDRE SA VOLONTE DE COOPERER. ILS ONT COMPRIS APRES REFLEXION OU ETAIENT LEUR INTERÊTS, SUIVEZ LEUR EXEMPLE, JE VOUS LE CONSEILLE !

REJOIGNEZ-NOUS, SERVEZ DANS NOS RANGS ! LA REINE A BESOIN DE VOUS, DE VOTRE CONNAISSANCE, DE VOS FORCES, DE VOTRE UTILITE ! NOUS VOUS OFFRONS LE POUVOIR QUE NE POSSEDIEZ AU SERVICE D'HOMMES DE BAS ETAGE QUI VOUS ONT POUSSE A BAISSER LA GARDE ! NOUS VOUS PROMETTONS ETERNELLEMENT LA GUERRE? LES CONFLITS, LES PILLAGES ! ENSEMBLE NOUS BATTAILLERONS, NOUS VAINCRONS ! VOS PRIVILEGES PERDUS DE SEIGNEURS VONT VOUS ÊTRES REMIS, RENFORCEES POUR LES PLUS ACHARNES DES LOYAUX SUJETS ! ALLONS, OUVREZ LES PORTES, NE FAITES PLUS D'HISTOIRE, VOUS N'AVEZ PLUS MOYEN DE FUIR, LE CHASTEL ASSIEGE. VOTRE SEULE ALTERNATIVE EST DE VOUS PLIER A NOS REGLES ET DE VIVRE ! OUI SEIGNEURS, VIVRE HEUREUX EN NOTRE AUGUSTE COMPAGNIE, SOUS LES DIVINS ORDRES DE LA REINE !

NE CONVOLEZ PAS AVEC LES ACTIONS VAINES, VOUS VALEZ MIEUX QUE CA, ACCEPTEZ L'OFFRE DU NOUVEAU POUVOIR ! VOS DESIRS SERONT GRANDEMENT PRIS EN CONSIDERATION ! COMPRENEZ CEPENDANT QUE LA GENEROSITE DE NOTRE REINE N'EST PAS ILLIMITEE ! QUICONQUE RESISTERA OU REFUSERA SON AUTORITE SERA EGORGE, SA FAMILLE Y COMPRIS ! QUAND L'ARBRE EST POURRI, TOUS SES FRUITS LE SONT EGALEMENT !

ALORS MAINTENANT OUVREZ CES FOUTUS PORTES !


Harald attendit, attendit, peut êtres étaient-ils entrain de réfléchir, de se torturer l'esprit. Il sourit, il fallait faire augmenter la pression. Il se tourna en arrière et fit signe à une zone établie et immédiatement des mouvements forcés, précipités suivirent dans sa direction. les pirates rassemblèrent une soixantaine de civils à portée de vue du Chastel, des civils choisis au hasard, parmi eux des hommes, des femmes et des enfants, de toute race, peu importe. Ils avaient été choisis pour servir d'exemple. Bon nombre éclataient en pleurs, priaient désespérément, sachant pertinement ce qui était en jeux. C'est alors que leur bourreaux armés jusqu'au dents et qui avaient dégainés leur armes, se mêlèrent à eux, prêt à frapper au moindre signe de leur capitaine. Harald se remit à parler dans son entonnir, tout en s'approchant des civils à grands pas.

POUR CEUX QUI SE PRENNENT POUR DES HEROS OU QUI SE FONT LES NOBLES DEFENSEURS DU PEUPLE, C'EST LE MOMENT DE LE PROUVER, DE DEMONTRER VOTRE NOBLESSE DE COEUR, VOTRE VALEUR. TOUS CES CIVILS, CEUX QUE VOUS VOYEZ LA SONT MENACES D'ETRE ABATTUS SANS SOMMATIONS SI VOUS N'OUVREZ PAS LES PORTES !
Pendant ce temps qu'il vociférait, des pirates plantèrent une dizaine de pieux sur lesquelles étaient posés des têtes, tandis que d'autres déshabillaient les civils par la force et la violence. Les bourreaux les forcèrent à s'agenouiller.

JE VAIS DEJA COMMENCER PAR TUER UNE FEMME SOUS VOS YEUX POUR VOUS PROUVER NOTRE DETERMINATION !
Harald s'approcha d'une femme, l'attrapa par les cheveux et lui tailla violemment la gorge de droite à gauche. Celle-ci expirant un dernier râle de souffrance, s'effondra sous les cris et les rires. Un sourire salace s'empara du meurtrier. De nouveau il prit la parole, cette fois-ci à l'adresse des civils, bien que le message était en réalité indirectement adressé aux seigneurs d'Outre-Mer.

PEUPLE D'OUTRE-MER, VOS VIES SONT ENTRE LES MAINS DE VOS SOUVERAINS, CES CHIENS QUI SE TERRENT, CES COUARDS QUI SE CACHENT, ALORS QUE VOUS ÊTES LA DEHORS, MENACES ET LA CIBLE DE LA FATALITE ! ILS ONT UNE OCCASION DE VOUS SAUVER, MAIS QU'ATTENDENT-ILS ? NOUS SOUHAITONS NOUS MONTRER GENEREUX, CLEMENTS, VOUS SOUHAITEZ QU'ILS ASSUMENT LEUR SERMENTS DE VOUS PROTEGER ! POURQUOI NE PLIENT-ILS PAS ? NOUS EXIGEONS TROIS FOIS RIEN ! QUE LES HOSTILITES CESSENT, QUE L'OUTRE-MER RECONNAISSE SA DEFAITE DANS LA PAIX NOUVELLE, ET QU'ELLE PRÊTE ALLEGEANCE ! C'EST TOUT CE QUE NOUS VOULONS !

EST-CE TROP DEMANDER ALORS QUE VOTRE DEFAITE EST CERTAINE ? POURQUOI GASPILLER D'AUTRES VIES ? VOUS CONSIDERENT-ILS COMME DES MOINS QUE RIEN, QUI NE MERITENT GUERE D'EXISTER ? JE VOUS EN SUPPLIE, QU'ON NE ME FORCE pas A VOUS TUER ! CRIEZ LEUR D'OUVRIR LES PORTES, DE VOUS EPARGNER, DE NOUS REJOINDRE AFIN QUE TOUS ENSEMBLE NOUS PUISSIONS MARCHER MAIN DANS LA MAIN !


Harald prêt d'éclater de rire, proclama une dernière fois :

SEIGNEURS D'OUTRE-MER, LA BALLE EST DANS VOTRE CAMPS !

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La tension était monté d'un cran, immédiatement.
Torp tard pour agir.
Il était descendu trop tard!
Et autour de lui, la foule des civils apeurés, désorientés, les soldats sans bataillons, des officiers sans soldats, des blessés, et de la peur.
De la peur partout, de la peur dans le fond des yeux.
Un odeur même de peur montait dans l'air.
Il serra les dents et secoua la tête, puis planta son regard dans les yeux de celui qui venait de se porter à sa connaissance.

"Marten, puisque vous connaissez si bien le palais, vous me trouvez le Palatin... Et tous ceux que vous pourrez trouver qui vous sembleront plus utiles vivants que morts.
Et vous voyez si il y a un moyen de sortir de ce traquenard!
Ce palais a forcément un passage souterrain, quelque chose dans ce genre!
Faites moi sortir le Palatin, de force si il le faut..."


Il grommela, et se gratta la joue d'un air sombre, mais toujours pensif...
Puis, comme si il sentait le besoin de s'expliciter, il poursuivit, d'une voix légérement aiguë...
Il avait lui même la trouille, mais une haine farouche lui brûlait le ventre et le tenait debout, ici.
Et le sens du devoir.
Ils étaient ces hommes, et même si ce n'était que depuis peu, il était à sa place, avec eux.

"Si jamais Roc le Chastel doit tomber... Tombe.. Quand.. Enfin..
Arakasï sera l'autorité de rassemblement.
Il doit survivre et mener tambour battant la mobilisation générale, le doute ne se pose plus."

D'autres devaient évidement, suivre le mouvement.
Les représentants de Kalamaï, évidement.
C'était politique, pourtant, ceci, et Volkmar n'y pensait plus, complétement à autre chose.
Estimant qu'il en avait fait autant que possible, de ce côté là, Volkmar revint à la défense du Chastel.

"Nous ne sommes pas assez nombreux pour garder les murs..."

Une évidence, mais il avait besoin de les énoncer, pour réfléchir sur la situation.
Il se tourna vers les autres membres de la garde Palatine....

"Armez la populace, tous ceux qui peuvent porter les armes, et mêlez les au milieu des manteaux écarlates.
Ils feront toujours du nombre, sur le rempart, et permettront de condenser la troupe.
Vous êtes l'élite, je compte sur vous pour tenir si tout le reste cède.
Et c'est bien le diable si ce palais ne dispose pas d'une putain d'armurerie.
Oh! Et envoyez des pigeons par tout l'Outre Mer, il n'y a rien à y perdre."


C'était risqué, aussi, d'armer la foule.
Le peuple allait paniquer, et si il rompait les rangs, la troupe pouvait aussi bien se débander sans prévenir.
La Troupe Palatine en diminuerait le danger, mais ce n'était pas à exclure.
Il fallait donner une motivation à tous ces hommes.
Une raison de rester sur les murs et de vendre leur peau.
Car il était définitivement exclu de se rendre. Le jeune général ne prêtait aucune foi aux fallacieuses promesses de ces barbares.
Si ils ouvraient les portes, ils seraient tous passés au fil de l'épée.
Alors il désigna deux écarlates...

"Vous, quand j'en aurais dit plus, vous organisez le rassemblement des enfants, des femmes, des vieux, et vous suivez le Palatin et Marten...
Quand je tomberais, le plus gradé d'entre vous prend le commandement.
Massez les soldats en bas des murs, et préparez vous à monter."


Et il tourna les talons, après un dernier signe de tête, leur accordant sa confiance, pour tenir ses ordres, et lancer la machine.
Il se dirigea vers le mur... En chemin ramassa un arc, et une série de flêches.
Et il monta, jusqu'à la moitié du mur... pour se tourner vers la foule.

"Outre-Merriens!
Peuple libre! L'ennemi est à nos portes, et nous fait des promesses!
Quelle langue digne de confiance s'associerait à telle vilainie que le carnage ambiant!
Nous nous battrons, quel qu'en soit le prix!
Et à ceux qui seraient tentés de céder, pensez que c'est pour ceux que vous aimez, que vous combattrez, et non pour vos vies, mais que chaque instant de plus sur le mur, sera une chance de plus de sauver des vies!"


Aheum, l'allocution n'était pas brillante, mais elle valait peut-être mieux que rien...
Et ils feraient circuler le mot, se le répéteraient, et éviteraient de sombrer dans la panique.
En attendant, il fallait gagner du temps, et le seigneur d'Espeyran grimpa le mur, rejoignant les sentinelles déjà présentes, pour monter aux créneaux.
L'ennemi était en face.. Et avancé, sûrement celui qui venait de parler...
Il plaça ses mains en porte voix, et lui cria, espérant que sa voix ne serait pas emportée par le vent.

"Nous croyez vous si naïfs?!
Il n'y a aucune garantie que votre parole vaille quelque chose, au contraire!
Où sont vos garanties?!"

Agir, mal, bien?
L'important était d'agir, l'indécision était rédibitoire..

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POUR CEUX QUI SE PRENNENT POUR DES HEROS OU QUI SE FONT LES NOBLES DEFENSEURS DU PEUPLE, C'EST LE MOMENT DE LE PROUVER, DE DEMONTRER VOTRE NOBLESSE DE COEUR, VOTRE VALEUR. TOUS CES CIVILS, CEUX QUE VOUS VOYEZ LA SONT MENACES D'ETRE ABATTU SANS SOMMATIONS SI VOUS N'OUVREZ PAS LES PORTES !

JE VAIS DEJA COMMENCER PAR TUER UNE FEMME SOUS VOS YEUX POUR VOUS PROUVER NOTRE DETERMINATION !


Océan de noirceur dans son esprit, tempête d'une rage inextinguible, saignement du coeur devant le carnage d'un tel spectacle. Haine, colère, incommensurable tristesse suite cette démonstration impitoyable des incontestés vainqueurs, grands gagnants de cette journée consacrée pourtant à l'augure des Seigneurs d'Outre-Mer. Atmosphère tumultueuse, attente insoutenable, silence de mort en réponse à l'ultimatum des pirates, à l'exécution publique d'une innocente femme qui a lâché un dernier sanglot, déséspéré, déchirant, avant d'expirer son dernier râle de souffrance, taillée en pièce sous les yeux des assiégés mortifiées. La bouche sèche, Arakasï n'avait pu décollé les lèvres. Que voulait-il seulement ? Comment sauver tous ces gens ? Le souhaitait-il vraiment ? Il avait fait serment de les protéger, de servir ses concitoyens. Pourquoi n'ouvrait-il pas les portes, seule solution à même de préserver toutes ces vies ? pourquoi n'agissait-il pas, n'élevait-il pas la voix pour abandonner ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?

Il gisait de nouveau dans l'inconscience, dans son monde en proie à l'agitation, au chaos. Son univers détruit, le souffle court, le coeur et la nausée au bord des lèvres. Et défilait sans fin ni cesse des images horribles. Cet être si fragile assassiné, tous ces gens menacés du même sort douloureux, ces légions de monstruosités qui riaient inlassablement, et n'attendaient que le moment phare ou ils pourraient tous les massacrer. Cette main de fer qui avait tranché la fine gorge de femme offerte, gorge d'une citoyenne, sans qu'il ne puisse rien pour elle, et ce faisant, volontairement impuissant, la condamnant. Ce fleuve de sang sur l'herbe rougi. Une volonté puissante, intarissable stoppa les réminescences, paraissant jaillir en éclairs de sa personne. Les émotions s’étaient taries puis évanouies, se rappelant de nouveau la caresse mentale dans son coeur et son esprit, l'espoir injecté par la comtesse d'Ald'rhune aux pouvoirs étonnants, puissants et peut être aussi... effrayants. Les faits s'imposaient d'eux même, plus rien n'avait le pouvoir de briser l'Elfe et le détourner de sa voie tracée. Les plaies avaient donc séché, le masque de larmes acides se vit brisé par la hache de guerre déterrée du Rôdeur contre le délitement, la torpeur, la faiblesse et le renfermement dangereux sur soit. Ne subsistait plus qu'une dévotion totale et entière au combat, un désir effrayant de survivre, un brasier dans le coeur du Palatin.

Les yeux de l'Elfe s'attardèrent sur le corps sans vie abandonné à son sort sur l'herbe rougi, et le feu emplit son regard devenu intransigeant, paradoxalement glaciale comme le roc, inébranlable. Ce qu'il désirait ? Ce qu'il voulait ? Venger son peuple, rétablir l'honneur perdu, protéger son peuple par le sacrifice et la dévotion dans le combat qu'il soit éternel ou non, pour sa sauvegarde, régler leur comptes aux envahisseurs et les éliminer jusqu'au dernier. Voilà pourquoi il n'abandonnait, ne se rendait, ne déposait les armes, malgré le sort cruel réservé à ceux qui subissaient ou subiraient les conséquences de sa décision. Jamais il ne céderait.Le prix du sang des leurs, du sien, de tous ceux qui se définissaient proches des Peuples Libres, était le prix à payer pour préserver tout ce pour quoi ils s'étaient battus jusqu'à aujourd'hui, quelque soit l'ennemi. Comme dans le temps par le sacrifice, ils prendraient les armes. Pour la Liberté, l'indépendance, la souveraineté, l' intégrité du territoire, notions intégrées à chaque vie, insufflées à chaque coeur de la génération d'aujourd'hui, héritage de leur ancêtres. Ces notions étaient, demeureraient à jamais leur tout. Chaque vie aspirée dans l'abîme, viendrait s'unir à son esprit, à ceux des vivants, renforcer leur détermination, leur esprit, leur âme et leur bras.

L'Elfe quitta enfin la fenêtre du regard, se retourna, enfouissant ses pensées quelque part dans sa tête et reporta son attention sur ses compagnons présents. Il les dévisagea scrupuleusement, un à un. Medar, Babka, Hélèna et son escouade, Ser Will puis les gardes qui attendaient à l'extérieur. Ensemble ils avaient bon moyen de s'en sortir. Il le sut au premier regard, de son oeil qui voyait au delà, qui perçait la chair et l'infinie.


Il faut nous rendre à la pigeonnerie immédiatement mes amis.
Sur ces mots, il s'approcha à grand pas, de l'étendard, blason de la licorne d'améthisthe, le griffon d'or et les navires couronnés, qui trônait au fond de la pièce et reposait sur une hampe. Le saisissant fièrement dans la main, il clama, ses minces sourcils abaissés sur ses prunelles d'eau glacée : Je vais garder le drapeau d'Outre-Mer entre mes mains, dussé-je y perdre la vie, même si je me débrouille très bien à combattre à une main, comme tout rôdeur qui se vaut. Plutôt subir les tourments de l'âme que de l'abandonner à l'ennemi. Il dégaina son épée personnel et la leva de son autre main libre.

Ce drapeau en berne j'en fais le serment, flottera un autre jour au-dessus de la Maison Native et du Peuple, sera hissé de nouveau au-dessus de Roc le Chastel et du Chastel de Synodar, incarnation d'une Nation victorieuse et libre. Lorsque fuite, puis liberté, mueront en lutte acharnée des Peuples Libres, tous les regards se tourneront alors vers lui, dominant des légions d'hommes idéalistes, épris de paix et d'amour, sonnant la charge ultime contre les mécréants qui sont venus semé la haine. Que l'Outre-Mer soit à jamais la demeurre des Natifs et des Amoureux des Natifs, grâce à notre sacrifice inconditionnel et à celui de nos Alliés.
Jetant un dernier coups d'oeil à ses invités de Kalamaï il ajouta à leur adresse.

Hélèna, Babka, défendez vos vies, battez vous comme des diables car à cet instant, nos ennemis devenus communs par le brouillon de la situation ne feront pas de différence ni de détails. Officier Naal, je compte sur vous pour protéger la comtesse de tout votre être, une femme d'une telle noblesse de coeur n'a pas le droit de mourrir ainsi. Tous ensemble, côtes à côtes, nous avons une chance, nous devons y croire. Le moment venu, il faudra impérativement trouver une porte de sortie. Qu'Adrien vous protégent et bénissent vos faits accomplis. Arakasï croisa les bras sur sa poitrine et inclina la tête, salutation à la manière des rôdeurs, puis fit de même à l'adresse de Medar, du Chevalier, et de l'escouade, puis aux manteaux écarlates.

Allons-y à présent, avant que le grand assaut ne commence.
Direction la pigeonnerie. Se balançant d'arrière en avant, l'étendard dans sa main droite, son épée dans la gauche, l'Elfe se jeta au dehors d'une fulgurante vitesse, suivi immédiatement par le reste. Ainsi Babka, Hélèna, Medar, et Arakasï en compagnie de leur troupes respectives, lourdement armés, dans un vaste bruit de cliquetis, passèrent la porte, s'enfoncèrent dans les couloirs, puis commencèrent à descendre les marches du dernier étage du Chastel.

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Nous croyez vous si naïfs ?! Il n'y a aucune garantie que votre parole vaille quelque chose, au contraire! Où sont vos garanties ?!

La rage soudaine devant l'insolente réponse violaça le visage du capitain Le Noir. Ce chien ! Comment osait-il de sa langue souillée mettre en doute la parole de Delylia Paloria, Reine des mers et Souveraine d'Outre-Mer ? Il paierait, il se ferait un plaisir de connaître son identité durant le combat, et de l'égorger de ses propres mains. Mémorisant la voix de l'inconnu, Harald gonflant la poitrine de mépris, son expression devenu aussi haineuse qu'impatiente, lança une dernière fois à la cantonade avant de s'en retourner vers ses troupes !

TRES BIEN VOUS L'AUREZ VOULU ! NUL NE MET EN DOUTE LA JUSTICE DE LA REINE ! VOUS SEREZ LES PREMIERS D'UNE LONGUE SERIE A L'APPRENDRE PAR LE PRIX DU SANG ! PIRATES, ABATTEZ LES CIVILS, FAITES LES SOUFFRIR !


Hurlements, rires gras, cris désespérés, la souffrance, la mort. Les bourreaux au milieu des prisonniers commencèrent leur supplice. On planta les sabres dans les chairs, on ouvrit les ventres laissant apparaître les viscères puis les faisant ressortir, aussitôt cloués aux pâles. On usa des torches et les posa sur le dos des victimes qui brûlèrent dans d'atroces souffrances. Les déchirements des cris eurent de quoi faire frissonner même la plus insensible des bêtes. Certains furent flagellés avec des fouets recouverts de clous, avant d'être achevés. Aucun ne subit de sort plus enviable. Satisfait, Harald reprit la parole et proclama une dernière fois, sortant sa lame et la pointant sur le bâtiment :

PIRATES ! A L'ASSAUT DU TERREAU A PRESENT, ELIMINEZ TOUTE RESISTANCE A L'INTERIEUR !


Les compagnies noirs s'ébranlèrent, la terre se déchaîna dans les jardins et contre les murs du palais ou s'entassait l'ennemi. Sur des charrettes confectionnées rapidement, défilèrent de grands béliers, aussi hargneux et féroces d'apparences que leur porteurs, et qu'on mena jusqu'aux portes Nord et Sud. Le grand assaut débuta, les tambours battirent et roulèrent, tandis qu'en une grande ruée, d'énormes mains précipitèrent les béliers en avant sur les portes vacillant sous leur coups. BOOM ! BOOM ! BOOM ! Chant incessant, semant la peur et l'inéluctabilité. Ils cognèrent longuement, inlassablement, sans que ne s'atténue leur puissance, cognant encore, encore et encore, les profonds grondements se répercutant dans tout le bâtiment. Mais les portes du Chastel et les montants d'aciers soutenaient toujours le choc, et l'inexorable fut grandement retardé. Toutefois enfin, dissipant les dernières frustrations, par trois nouvelles fois, les énormes béliers retentirent, et soudain au dernier coups, la porte Nord se rompit. Comme frappée par quelques maléfices, elle éclata. Aucun répit pour la défense malgré la torpeur dû aux morceaux volants et fracas de la matière brisée des portes.

TIREEEZ ! Hurla Harald à l'avant de ses troupes.

Derrière lui une marée de farouches archers piaffant d'impatience, l 'arc bandé, crachèrent leurs volées de flèches d'un précision diabolique et qui vinrent s'abattre implacablement sur la première ligne des troupes natives sonnées. La plupart malgré tout grâce à leur armures de plaques ne subirent que de légers dégâts. Assaillis de cette pluie foudroyante cependant, quelques armures percées de toute part, giclèrent d'un flot de sang déversé sans retenue sur le sol brûlant. Mais le nombre ennemi malgré ses pertes ne refluait pour autant, d'autres surgissaient déjà. Très vite après la première pile de cadavre, les fantassins corsaires dépassèrent les archers, et se ruèrent sur les manteaux écarlates gardant la porte. Le combat devint brusquement furieux dans le bâtiment et le fracas des armes, s'éleva très haut.

Etonnamment cependant, la défense ne reculait ou ne refluait malgré le brutal assaut, érigé implacable, tel un mur inébranlable. Ils combattaient avec rage et ne semblaient guère reculer. L'espace étant encore trop étroit à l'entrée de la porte, les pirates ne pouvaient encore user de leur nombre.

-----------------------

SPLASH !


Les fenêtres brisés devinrent en éclats. Des grappins avaient été lancés de toutes force, retenus par des cordages, leur dents solides accrochées à toute chose. Vinrent à leur côté des échelles prises dans les charrettes de logistique, qu'on posa fiévreusement contre les murs. Mission accomplie pour les grimpeurs de l'escadron spécial de Gourcuff la Terreur, chargé d'ouvrir un nouveau front dans le Chastel et de prendre à revers les troupes ennemis par un vaste mouvement de tenaille à partir d'une descente des étages supérieurs. Le chef du contingent avait eu tout le temps de planifier son attaque et de juger des meilleurs lieux d'invasion pendant que le Capitaine Harald faisait diversion et occupait les assiégés sous pression. Pendant que d'autres du contingent s'échignaient sur les échelles encore un peu branlantes, les grimpeurs eux, passaient agilement de leur perchoir aux murs du Chastel, s'y taillaient un chemin à coups de haches bien placé, s'aidant des cordages des grappins fermement ancrés. Gourcuff fut le premier à franchir la fenêtre d'un étage, un autre s'introduit dans la pièce à sa suite, puis une autre vague d'hommes. La montée des échelles étant assez laborieuse pour les autres, ils étaient encore peu nombreux, seul l'escadron présent. Les premières silhouettes atterrissant de partout, tout devint brutalement noir alors qu' aucun défenseur ne se présentait encore.

Pris de frénésie, d'impatience et de soif de sang, le terrible capitaine lança à sa poignée d'hommes :

Allez on y va, on part à l'avant !
A l'unisson ceux-ci répondirent et s'élancèrent à sa suite dans les couloirs en direction des escaliers. Seulement après une petite distance, ils s'arrêtèrent déjà, apercevant des premières cibles. Un véritable attroupement de manteaux écarlates, mais aussi d'autres soldats lourdement armés, au milieu se trouvant une jolie femme vêtue d'une toge bleue, deux elfes élégants et un colosse qui pouvait passer pour chef de leur sécurité. Un sourire aguicheur s'afficha sur le visage cicatrisé de Gourcuff, il soupçonnait ces derniers d'appartenir à la caste des seigneurs.

Tuez les gardes. La femme, et les deux Elfes, je les veux vivants, tranchez leur une jambe ou un bras, ça suffira à les rendre inapte à nous résister.
La poignée de corsaires, une vingtaine accourut, vers leur cible.

description[Q1] Siège Chastel de Synodar EmptyRe: [Q1] Siège Chastel de Synodar

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Alors que le groupe essayait de prendre la fuite vers la pigeonnerie afin de permettre d'envoyer une missive en Kalamaï pour informer du conflit qui venait d'éclater en Outre-Mer, un vacarme impressionnant résonnait à travers les murs et fondations du bâtiment. L'on entendit la porte éclater, on ne pouvait connaître la situation à cet endroit mais on pouvait se douter que les pirates travaillaient dur pour envahir le bâtiment. Peu de temps après, du bruit derrière nous, un groupe d'une vingtaine de pirates se trouvaient là, près à nous prendre à revers ! Du haut des marches, on pu l'entendre crier ses ordres : capturez les seigneurs de gré ou de forces, causant lésion si nécessaire mais pour autant que leur vie n'était pas en danger immédiat.

L'instinct de survie prit aussitôt le dessus sur Babka qui tira de sa ceinture les dagues qu'il avait reçu voilà longtemps, les lames brillaient d'un éclat rougeâtre, signe que des forces démoniaques rôdaient à proximité. Les lames ayant appartenu à ce genre de créature réagissaient toujours à ce type de présence. Déjà les quelques gardes au manteau écarlate qui assurait notre sécurité avait fait volte-face et fonçait vers le haut des marches pour ralentir la progression de l'ennemi. Aussitôt les Sabres entourèrent Hélèna afin d'en assurer la meilleure protection possible.

Je n'avais nul crainte pour elle, ses guerriers étant une troupe d'élite, je jetait malgré tout des regards derrière moi pour savoir ce qu'il s'y passait. Je me plaça alors à seulement quelques marches de la fin de l'escalier, me retrouvant ainsi devant notre groupe. Il me fallu éviter les quelques natifs qui avait succomber au premier impact face au pirates, ceux-ci déboulant les marches une fois mort ou gravement blessé. C'est alors qu'un des pirates se fraya un chemin jusqu'à moi, il descendait les marches en courant, provoquant chez lui un déséquilibre de par la vitesse qu'il prenait à mesure qu'il approchait. Un combat un contre un était beaucoup plus évident que lorsqu'il s'agit d'un mêlée.

Je profita de sa situation précaire pour faire dévier son bras droit, porteur de sa lame, vers le haut et ce à l'aide de ma lame de gauche. Aussitôt, dans un geste fluide, ma dague de droite frappa de plein fouet au niveau du cœur, transperçant l'armure de cuir de l'adversaire et ressortant aussitôt, couverte de sang. Le pirate s'effondra au bas de l'escalier, agonisant, les mains sur la poitrine, incapable de stopper l'hémorragie, la lame avait atteint la cible avec précision. Voilà longtemps que je n'avais eu le plaisir de combattre, de sentir ma vie en véritable danger, obtenant une poussée d'adrénaline enivrante.

La suite était prometteuse, les soldats natifs avait pu aussi pu tuer quelques pirates mais l'effet de surprise revenait à ces derniers, je doutais que bientôt il n'en tiendrait qu'à nous et au Sabres d'assurer notre survie. Je ne comptais pas me laisser faire prisonnier et utiliserait avec ardeur mes aptitudes de combats.

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L'assaut final avait été lancé. L'ennemi s'insinuait partout, et par les portes et par les étages supérieurs. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'ils ne soient submergés, le Chastel prenant l'eau de toute part et par tous les bords. Leur options et marges d'erreur s'étaient désormais réduites à rien, touchant à l'insupportable. Seuls l'instinct, la volonté et la poigne de fer pourraient les sauver, garantir leur chances pour l'avenir. Arakasi à la tête de la compagnie de l'espoir, n'avait qu'une seule pensée en tête, appelant au courage à ses soldats qui soufflaient sous leur armures lourdes pendant qu'ils dévalaient les escaliers, galopaient, s'envolaient vers l'objectif vital de leur mission d'information. Allez vite, plus vite, plus vite ! se répétait-il en augmentant l'allure, suivi par les ambassadeurs et les Sabres, le souffle à peine atténué, tous ses sens aux effets multipliés par le danger.

Les voix et les cris prenaient de l'ampleur alentour, des civils, des familles de Seigneurs sillonnaient les couloirs du Chastel dans tous les sens et en désordre, chacun convergeant rapidement vers des zones de non agression; d'autres se contentant de rester près des murs éloignés des combats en versant toutes les larmes de leur corps, particulièrement femme et enfants, attentistes devant les évènements ahurissants qui se déroulaient sous leur yeux. Un véritable déchaînement de clameurs et de cliquetis avaient lieu au point culminant le plus chaud devant les portes, là ou se jouait la terrible mêlée aux grondements et sons assourdissants entre soldats Natifs et Pirates, répondant aux bruits du fracas des armures et des boucliers, jusqu' aux souffles plus diffus des lames qui balayaient l'espace.

Le Palatin ravagé par un tel spectacle, se prit à espérer honteusement qu'ils passeraient cependant inaperçus, pour la mission et le bien de tous, même si cela exigeait des sacrifices regrettables. Manque de chance, à peine aux pieds des escaliers, que déjà ils rencontraient leur première opposition, plus d'une douzaine à décompter d'un seul coups d'oeil. Sa poigne se renforça sur le drapeau d'Outre-Mer dans sa main gauche et sa lame dans sa main droite, alors que Ser Will à la tête des manteaux écarlates fonçaient à l'encontre de leur adversaires pour les préserver d'un encerclement, d'une prise tactique et d'une initiative de l'ennemi déstabilisé par la contre-charge. La fièvre et la ferveur étaient partout, entre manteaux écarlates et pirates, on combattait comme des bêtes enragées, la violence des combats le prouvaient Un véritable climat de guerre régnait à cet instant, Arakasï prit à l'instant toute la mesure du combat ultime qui était le leur, l'importance de leur mission et ses implications futures. Devoir trouver une porte de sortie, dans un véritable cauchemar réel.

Une partie des pirates délaissa la formation occupée de Ser Will, pour foncer en nombre sur lui, Babka, Hélèna et son escorte. Babka Irvin qui avait foncé à l'avant de la compagnie, s'occupa avec brio du premier en avance sur ses pairs de ses deux lames, en lui perçant d'une précision admirable l'armure et la poitrine ensanglantée. Arakasï impressionné sut reconnaître là, l'art du combat elfique de son confrère. Satisfait de le voir se démener comme un diable, il reporta ses yeux fiévreux de haine sur l'ennemi qui les atteignirent enfin. Un corsaire vicieux tenta de prendre Babka Irvin à revers, le Rôdeur dos à lui s'interposa sur ces entrefaites, et sa hampe du Drapeau d'Outre-Mer, vengeresse contre les ennemis de la Nation siffla férocement, fit sonner le crâne de l'individu qui titubait en arrière, durement touché. Avec un juron celui-ci chargea, cisaillant de sa hache l'espace à deux mains, mais l'Elfe s'était déjà mis hors de portée. Grâce à l'extension de la hampe du drapeau, que nul ne prenait en considération du fait de son impossibilité à trancher, - grave erreur - il put loin de la hache menaçante lui tailler la face, le décoiffer. Et comme celui-ci hébété, l'oeil explosé, n'offrait plus aucune défense, le rôdeur plongea sa lame dans sa main droite en frappant d'estoc vers le haut de sa gorge, et le pirate s'écroula effondré dans une explosion de sang.

Arakasï le souffle haletant, libérant son épée de gemme, n'eut pas le temps de souffler, un autre se ruait sur lui, et on se remit de nouveau à danser en duo, épée contre hache. Les deux mortels ennemis s'opposèrent et s''affrontèrent dans un violent bras de fer, véritablement emportés dans un tourbillon de haine, de rage et de folie meurtrière.

Après un court et brutal échange avec son adversaire, le Palatin esquiva d'un entre-chat l'arme dirigé sur son flanc, se fit moins que brume et en un clin d'oeil, lui martela de son redoutable drapeau, et de manière incessante, aux coudes, à la tempe, aux doigts sur toutes les parties non protégées de son armure, données que son oeil perçant la chair et l'absolu dans l'infinitésimale seconde transmettait à son cerveau, touchant enfin durement le gosier qui lui fit avaler sa glotte et le fit s'étouffer et se tordre dans une atroce agonie sur le sol.

Malgré tout, nombre d'ennemis s'opposaient toujours à eux et les menaçaient dangereusement, Arakasï jetant un coups d'oeil, voyait joncher bon nombre de corps de manteaux écarlates dans une mare de sang, soient blessés, soient morts. Il lui semblait même que son escorte s'était considérablement réduite et qu'il ne tiendrait bientôt plus qu'aux Sabres d'Ald'Rhune d'assurer la dernière ligne de défense. Il était cruciale d'échapper à leur ennemis pour la survie d'Outre-Mer, quoi qu'il en coûte. Pour le moment, il ne leur était pas encore possible de se tirer de ce guêpier.

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Des hurlements de colère et de douleur retentirent à l’avant des palatins qui n’avaient pas perdu leur temps, combattant avec acharnement contre des envahisseurs en supériorité numérique. Deux hommes en armes étaient discernables derrière les lignes ennemies, portant les mêmes emblèmes que les hommes de Ser Will. Ils avançaient d’un pas vif, dansant d’adversaires en adversaires, ayant visiblement en tête de traverser les lignes. Leur avance avait été rapide, profitant de l’absence de vigilance de leur arrière-garde pendant qu’ils chargeaient, mais maintenant que leur attention avait été rétablie vers l’arrière, les ‘’renforts’’ devaient maintenant stopper leur progression pour ce concentrer sur leur défense, jetant quelques coups d’œil à l’arrière pour s’assurer qu’eux même ne se fassent pas prendre en tenailles. Aucuns cris de guerre ne s’élevaient des guerriers, distribuant morts en silence. Carai et Aram ferraillaient sauvagement, jouant de leurs sabres et de leurs corps en rivalisant de brutalité avec les pirates. Ils DEVAIENT réussir, car leur mission avait finalement bien plus de chances de réussite s’ils rejoignaient leur ambassadrice.

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Ils étaient à Roc-le-Chastel bien avant que la Hylvië ait débarqué les émissaires du continent. Lui et son équipe, malgré le fait qu’ils auraient pu réquisitionner n’importe quel navire Ald’rhunais, avaient préféré se faire construire un petit navire traditionnel marchand outre-ilien par les ingénieurs navals de la cité. Ils avaient des vêtements nécessaires à leur camouflage, des tuniques de marins, ainsi qu’une bonne cargaison de produits textiles que les femmes d’outremer trouveraient surement exotiques. Ils prirent la mer ensemble, leur unité de sabre sachant tous comment naviguer un navire, puis effectuèrent la longue traversée de l’océan.

La traversée avait été longue, car un navire de cette sorte n’était jamais aussi rapide qu’un bon navire de guerre de leur marine, mais cette traversée servit de sujet d’étude à Carai, qui était le seul qui n’avait jamais pris la mer et qui ne connaissait les étendues d’eau seulement par ses enseignements. Il fit la rencontre des dauphins, des goélands, et aussi des baleines, ne croyant pas que des poissons de cette taille pouvaient simplement exister. Chacune de ses exclamations du même genre entrainaient des rires de la part de ses compagnons, qui s’empressaient de le corriger. Les baleines n’étaient pas des poissons, mais des animaux aquatiques, des mammifères au même titre que les chiens et les chevaux. Il était Sabre, spécialiste des armes et meilleur combattant du lot, mais il lui restait encore beaucoup à apprendre point de vue pratique.

Leur arrivée fut comme prévue, le long voyage en mer leur avait donné un certain hâle sur la peau, et ils passèrent facilement pour des marchands outre-iliens de retour d’une expédition de commerce. Ils montèrent le pavillon et leur étal comme la plupart de leurs contemporains, mais à l’exception de Guntar qui devait tenir le rôle du marchand et rester au près du navire en récoltant le maximum d’infos possibles des gens avec qui il marchanderait, ils s’éclipsèrent sans attirer l’attention, emportant leurs possessions dans des grands sacs en toile qui camouflaient assez bien leurs armes et leurs armures. Ils s’établirent à tour de rôle sans avoir de liens apparents entre eux dans une auberge sympathique ou ils pensaient ne pas faire poser trop de questions, possédant milles et unes manières de sortir si l’on pensait comme eux. Une fenêtre à leur chambre, une trappe menant a l’arrière boutique ou l’on pouvait trouver l’entrée des livreurs, tant de sorties rapides en cas de problèmes.

Une fois établis, cachant tout ce qui pouvait attirer l’attention et ce qui ne devrait pas être la dans la chambre de voyageurs, ils prirent leurs déguisements respectifs et se mirent en chasse d’informations. Aram allait se faire passer pour un serviteur dans le palais de Roc-le Chastel, travaillant dans les cuisines ou personne d’importance pourrait le trahir, mais ou il pourrait quand même prendre quelques informations et rumeurs en lien avec les seigneurs et possiblement le but de leur quête, Frederik allait parler aux membres de l’administration du port en essayant de trouver un mouton noir susceptible de se faire corrompre, et Ivarr, vu son jeune âge, devait tenter de s’intégrer à un ‘’gang de rue’’ d’où il pourrait avoir des informations et possiblement des alliés pour leur tâche. Pour sa part, Carai devait se faire passer pour un voyageur, passant de taverne en taverne écoutant des rumeurs, faisant parler des gens qui pourrait l’aider, mais surtout tenter de récupérer une part de leurs dépenses en jouant aux dés et aux cartes, trichant une fois de temps en temps pour que ses gains dépassent toujours assez joliment ses pertes. Mais il ne dévalisa de la sorte que les gens trop arrogants pour arrêter de dépouiller les gens qui avait besoin de leur argent pour survivre et les riches marchands, jamais avec les pêcheurs ou les fermiers, ou sinon perdant plus que gagnant, toujours avec l’aide de sa ‘’chance’’.

Ils se réunissaient tout les trois jours dans la barque que Guntar habitait la nuit, lorsque la ville dormait et que personne ne pouvait les observer se rendre à cet endroit. Ils partageaient à ce moment leurs découvertes, mais il prit longtemps avant que quelqu’un ait quelque chose de concluant. Ivarr avait appris dès la première rencontre qu’il existait un groupe de jeunes faisant quelques fois du grabuge dans la ville et s’occupant de transactions illégales, mais ils était aussi facilement atteignable que la lune, et ce n’est qu’a la troisième rencontre qu’il eut un contact pouvant possiblement le conduire à l’intérieur du groupe. Frederik s’était trouvé une cible la deuxième rencontre, mais ce genre d’opérations nécessitait du temps, tandis qu’Aram désespérait de n’entendre que des potins sans intérêts sur un certain Arakasi comme quoi il était un elfe que plusieurs des servantes voulaient voir dans leur lit. Carai n’entendit rien du tout, comme si ce sujet était tabou pour les gens fréquentant les auberges, et Guntar n’entendait parler de rien d’autre que de commerce là ou il se trouvait.

Vint le temps ou tout ce qu’ils entendirent parler était d’une ambassadrice Arc-en-ciel, qu’ils identifièrent comme était leur ambassadrice Hélèna, et de l’ambassadeur Babka, représentants de l’empire. Le jour de leur débarquement, Carai se proposa de les suivre pour leur assurer une protection supplémentaire en cas de grabuge, mais il abandonna lorsqu’il vit l’escouade Delta avec eux, sa présence ne servirait à rien sauf si un important grabuge aurait lieu, et encore un important grabuge vu l’escouade.

Encore un temps passa, et une réunion aussi. Mais cette fois, Il y avait piste à suivre. Fredrik avait trouvé son fameux mouton noir, et avait obtenu pour un forte somme, tout ce qui restait de sa part en fait, pour découvrir ou l’objet qu’ils devaient récupérer était rangé. Le plus simple était fait. Cependant, entrer dans le Chastel, ou celui la était rangé, allait être une autre paire de manches…

Un peu plus tard, Aram, et Carai entraient dans le Chastel en passant par une poterne réservée aux serviteurs, déguisés en livreurs et cachant leur équipement dans leurs caisses de tissus, laissant les deux autres membres au navire pour le préparer à un départ rapide. Ils passèrent sous l’inspection des gardes en utilisant le même accent qu’ils avaient étudié depuis le début de leur voyage et en glissant dans la discussion que ces textiles étaient vraiment importants aux yeux du Palatin. Cette technique fonctionna, mais Carai savait que sa bonne fortune allait tourner un moment donné ou un autre.

Rendus à l’entrepôt, ils fouillèrent dans leurs caisses les déguisements pour en tirer deux uniformes de gardes qu’ils avaient pris le soin de fabriquer en achetant les bonnes pièces d’armure et après un exercice de couture. Ces nouveaux visages allaient leur donner le prétexte pour se rendre à la pièce bien gardée ou l’on rangeait les cartes maritimes Outremerses. Le Chastel était grand et bien gardé, mais la chance était encore de leur coté lorsqu’ils aperçurent du coin de l’œil leur ambassadrice à l’intérieur. Peu importe ce qu’elle y faisait, cela allait leur donner une assez bonne couverture pour remplir leur mission, les gardes s’attendant a des mouvements inhabituels par ce temps incertain. Ils finirent par se rendre à la salle, et réussirent à crocheter la serrure avant que quelqu’un sonne l’alerte. Ce fut assez serré, car les pas d’un passant s’approchant les avait hanté le temps de l’opération.

Une fois à l’intérieur, Carai ne put s’empêcher de contempler les centaines de cartes et parchemins, tantôt rangés dans des étagères, tantôt étendues sur une table. Il en avait tellement… Et eux devaient en trouver UNE dans le lot. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Carai se mit à la recherche de la carte en question, pendant qu’Aram se tenait contre la porte en écoutant si quelqu’un s’approchait, et le cas échéant, faisait signe à Carai de s’arrêter.

Au bout d’une heure de recherche, ils finirent par trouver la carte appropriée. Ils la passèrent dans un fin tube prévu à cet effet, puis quittèrent la salle.

C’est à ce moment qu’Orfange les quitta. Un fort cor de chasse retentit dans la direction du port, et lorsqu’ils arrivèrent a une assez grande ouverture pour visualiser ce qu’il se passait, ils eurent toute l’occasion de remarquer le débarquement en masse de pirates qui se lançaient rapidement à l’assaut de la cité. Les deux hommes s’échangèrent un coup d’œil ou l’on pouvait seulement deviner une pointe de tristesse. S’ils avaient attaqués à cet endroit, leurs chances de fuites par l’océan avaient été réduites à néant, et pire encore, probablement la mort de leurs amis. Malgré le fait que l’on les avait préparés à tout et surtout à maitriser leurs émotions, la mort d’amis proches avaient de quoi les toucher.

Ils passèrent quelques temps à élaborer un plan de rechange. Certes ils pourraient fuir, mais si cette troupe de pirate était bien organisée, ce qui semblait être le cas, ils seraient rapidement encerclés, bouclant le palais et coupant leur retraite. Un autre point était aussi à considérer. Leur meilleure ambassadrice était sur les lieux, et l’on ne pouvait prendre le risque de la perdre face aux pirates. Un plan finit par germer dans leurs esprits. Ils devaient se rendre à la volière, puis rechercher Hélèna Ianoss et sauvegarder sa vie jusqu’à ce qu’elle soit sauve.

Ils se mirent à courir dans les couloirs du palais, entendant les menaces des pirates mais n’y prêtant pas vraiment d’oreille. Ce n’était pas leur travail de les écouter, ni d’écouter les répliques des chefs du Chastel. Ils devaient obéir, et c’est tout. Les cris de guerre, la musique brutale du bélier et les hurlements retentissaient partout, incluant les ordres d’un brave tentait de rallier toutes les forces qu’il pouvait trouver. Puis vint l’horrible sont d’une porte enfoncée, puis les premiers hurlements se joignirent au concert. Mais malheureusement, ce n’était pas de leurs affaires.

Soudainement, une fenêtre vola en éclats devant eux, et bientôt commencèrent à passer des troupes adverses. Le restant de l’escouade Oméga se cacha de leur mieux dans un couloir transversal, et fut assez mécontent que leur chef choisisse l’autre coté, celui qui menait vers leur but. Ils attendirent que le groupe parte en trombe, puis coupèrent les cordages et firent tomber les échelles sur le coté, prévenant ainsi des renforts éventuels de ce coté. Puis, ils se mirent en chasse des pirates. En les rejoignant, ils virent avec stupeur l’escouade Delta devant eux, en position et défendant la comtesse. Ils s’échangèrent un sourire, puis se jetèrent sur l’ennemi.

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Les archers montés sur les murs dès le début de l'assault n'avaient pas retardé l'impact.
Des corps jonchaient la pleine, les flèches des natifs avaient fait des dégâts, mais pas suffisament.
Volkmar avait été le premier à décocher sa flèche, cherchant d'un oeil averti ce qui ressemblait le plus à un officier, un gradé, un chef, quelque chose comme ça, dans la masse mouvante.
Et puis, soudain, il sut qu'il avait fait une erreur.
Oh, ça ne changeait pas grand chose, vu qu'il n'aurait pas pu faire grand chose contre.
Les pirates n'iraient pas tenter de prendre les murs, ils iraient simplement s'emparer des portes.
Mais.. C'était idiot, d'un côté.
Ils avaient largement les moyens de les déborder par les murs.
Alors que les natifs pouvaient largement faire bouchon, dans l'espace des portes.

Les flèches pleuvaient sur les assiégeants, mais sans entamer leur volonté.
Il fallait absolument que le jeune général prenne rapidement une décision pour remanier sa défense.
Deux portes à tenir.
Ordre fut donner à la troupe de descendre des murs, laissant la Troupe Palatine et la Populace sur les murs, choix délibéré, car il craignait toujours une tentative de débordement par les murs.
Mais il n'avait pas laissé assez de troupes en bas des murs pour tenir les portes.
La troupe fut donc divisée en deux groupes, un à chaque porte.
Volkmar se rendit ensuite à la porte sud, pour se rendre compte de la situation.
Critique.
Combien de temps pouvait tenir la porte, à ce rythme?
Il se frappa le front du plat de la main...

"Un brasero, il me faut un brasero!"

De nuit, ils brûlaient sans trève tout le long du mur, il y en avait tant qu'il en eut bientôt un devant lui, ne restait plus qu'à l'allumer.
Le voyant enrouler un morceau de tissu sur le fût de sa flèche, quelques écarlates l'imitèrent rapidement, tandis qu'on lui tendait une fiole d'eau de vie, le type d'article qu'un vétéran porte toujours sur lui, pour se donner du coeur avant un combat.
Imbibée d'alcool, la flèche flamba comme une torche, et vola droit sur la charette portant le bélier.
Une simple charette, ils étaient donc idiots au point de ne pas même se protéger contre ça?
D'autres torches volantes suivirent, de multiples brandons qui vinrent se ficher dans le bélier et son support, pour tenter de le couvrir de flammes.
Se désintéressant de la question, Volkmar fit demi-tour, et se mit à crourir, sur le haut du mur, pour rejoindre l'autre porte.
Il était à mi-chemin lorsqu'elle céda, volant en éclat sous une dernière poussée.
Des cris, des hurlements, le bruit du combat, tout se déroulait sous l'arche de la porte.
Il avait de la chance qu'on lui ait fichu au moins un bon officier de ce côté là, qui avait compris l'avantage que lui donnait la porte en empêchant le surnombre des pirates.
Normalement, les troupes d'Outre Mer étaient mieux équipées, quoique pas forcément mieux entraînées.
Mais en tout cas, plus disciplinées, à coup sûr.
Ils tiendraient, il avait le temps avant de descendre.
Arrivée en haut de la porte, il donna les ordres nécessaires pour préparer une vingtaine de flèches à enflammer.
Bon nombre de civils le regardaient comme un fou, à quoi bon puisque la porte avait cédé?
Ils étaient terrifiés, et plieraient très rapidement dans un corps à corps, de toute façon, ils ne plieraient que trop rapidement.
Pour le coup, en fait, même les manteaux écarlates n'avaient pas compris l'intérêt de flèches enflammées.
Sauf que la charette et le bélier étaient resté en plein devant la porte, au milieu des troupes pirates qui se bousculaient pour venir s'affronter aux troupes des Outre-Iliens.
Si l'ensemble prenait feu, il était possible que le passage leur soit bloqué pour un bon moment, ou tout du moins, partiellement.
Les premières flèches volèrent, tandis qu'on se battait rageusement, en dessous, pour sa vie, ou pour toute autre motivation.

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Tout s'était passé très vite. Le bruit des armes, les cris, les lourds tambourinement contre la
porte...
Hélèna semblait plongée dans un état second. Le temps n'avait soudain plus de prise sur son esprit qui pourtant volait d'un problème à l'autre plus rapidement qu'aucun oiseau ne le ferait jamais.
Son corps réagissait cependant aux stimuli du monde extérieur.
Naal lui avait fait un discret signe des yeux, tandis que le reste de l'escouade prenait place autour d'elle.
Et Jund avait prit la tête du groupe, drapeau d'Outre-mer à la main...
La comtesse avançait aussi vite que le lui permettait son ample toge, posée sur sa tunique bleue. Fort heureusement pour elle, ses sandales lui collaient aux pieds comme une bernique colle à un rocher.
Mais cela ne suffirait peut être pas. Il fallait quitter cet endroit au plus vite. Ce n'était plus un mot d'ordre, mais une question de survie!

Et Naal le savait mieux que quiconque. Mais tant qu'il lui resterait des forces, à lui comme à ses hommes, la comtesse n'aurait à craindre aucune violence. La vingtaine de guerriers qui les
encercla risquait d'apprendre au prix fort ce qu'il en coutait de se mettre en travers du devoir d'un Sabre. Et Naal prendrait un malin plaisir à alourdir un tant soit peu la note...

Le premier des pirates qui déferlèrent sur eux reçu un couteau de lancer en travers de la gorge sans aucune autre forme de procès. En dépit de leur armement -en apparence- léger, les Sabres réservaient quelques surprises -mauvaises- à leurs agresseurs. Deux autres couteaux lancés par Samil, l'une des nouvelles recrues, vinrent frapper un second combattant qui s'effondra au sol dans un bruit sourd de métal froissé. La distance séparant les deux groupes ne permit cependant rapidement plus l'utilisation des armes de jet.

Les Ald'Rhunais dégainèrent à la seconde près leurs sabres. Vint ensuite une seconde arme, différente
pour chacun, dans leur main encore libre. Pour Samil, ce fut un long et large couteau, caché jusque là dans un étui sous son armure le long de sa jambe gauche. Naal sortit une dague fine et à la lame particulièrement acérée. Darik préféra utiliser un gantelet recouvrant parfaitement sa main et une partie de son avant-bras, destiné à remplacer efficacement un bouclier sur une surface certes moins importante. Quant à Josh, c'est tout naturellement qu'un bâton parfaitement droit et recouvert d'une cuirasse d'un alliage métallique d'une solidité à toute épreuve prit place dans sa main gauche.

Le choc fut assez violent. La vague de pirates qui bondirent sur eux fut presque stoppé net par les capacités offensive des quatre Sabres. Plutôt que de tenter de bloquer le mouvement avec un bouclier, les quatre soldats placèrent leurs coups avant que les lames ennemies ne s'abattent sur eux. Quoique fantastique cela puisse paraître, il ne leur avait pourtant suffit que de faire un pas en avant au dernier moment et de profiter de l'élan de leurs adversaires.
Se retrouvant hors de portée des armes ennemis de part leur proximité, les lames courtes ou les armes contondantes avaient fait miracle sur les mauvaises cuirasses rongées par le sel.

Profitant de ce premier engagement favorable, les quatre hommes reculèrent d'un pas, prêt à soutenir le second choc.Mais cette fois, la même ruse ne fonctionnerait pas une autre fois...

Les premiers chocs lame contre lame se firent, époustouflants de vitesse et d'habileté. Toute la science du combat à l'arme blanche emmagasinée par les soldats ald'rhunais depuis leurs toutes premières heures en tant qu'élèves de la guerre prit son importance à cet instant et en ce lieu.
Aucune autre pensée que celle de trouver la faille de son adversaire le plus vite possible de lui asséner un coup mortel ne traversa les quatre esprits. Tout en eux ne recherchait que la perfection du geste qui tuerait d'un coup sûr sa cible...

Hélèna assistait à tout cela derrière eux. Avec eux, aussi. Dès le début des combats, la jeune femme s'était liée mentalement à ses gardes du corps. Elle avait d'abord calmé leur angoisse et redonné confiance en eux face à cet adversaire en supériorité numérique. Ils n'en restaient pas moins des hommes, malgré leur entrainement...
Lors du choc, c'était à leurs côtés qu'elle avait mentalement tirée l'épée. Loin de n'être restée que spectatrice face à ce déchirement de chair, de métal et de sang, elle avait vécue tout cela au plus proche des lames ald'rhunaises...

Les Sabres avaient trouvés en la comtesse le moyen de coordonner leurs attaques et de présélectionner leurs cibles. Le point de vu en retrait de la jeune femme leur donnait la vue d'ensemble qui leur aurait jusque là fait défaut et qu'ils auraient du établir d'eux même. Et se servant des liens mentaux d'Hélèna, ils échangeaient entre eux et avec elle toute sorte de sensations, de sons et d'odeurs.
Une pensée de l'un d'eux et son compagnon le plus proche lui évitait un coup de poignard en tranchant le bras armé. Une autre du sauveteur et le sauvé paraît un coup d'épée destiné à ce dernier alors même qu'il lui transperçait le coeur d'un coup d'estoc.
Les combinaisons de combat semblaient inépuisables. Et la vitesse de réaction démentielle des combattants Ald'Rhunais, déjà haute en temps normale, bloquait les attaques ennemies avant qu'elles ne soient sur eux.

Malheureusement, les contrer toutes aurait relevé du miracle: alors que Samil allait trancher allégrement les jugulaires d'un pirate au tempérament instable, une lame venue de nul part lui entailla le bras droit. Sous le choc, il ne put porter le coup fatal à sa cible. Mais heureusement, Naal s'en chargea en donnant un violent coup de pied à l'entre-jambe du pirate, lequel s'évanouit de douleur.
Samil recula de deux pas, laissant sa place à ses compagnons qui reformèrent le rang.
Rangeant prestement son couteau dans son étui, le Sabre transféra son arme de son bras blessé à sa main gauche, totalement valide.

Mais un ordre mental de la comtesse l'empêcha de reprendre sa place au sein de la formation de combat.
Cela ne venait pas directement de la jeune femme, mais de Naal. Blessé, Samil pouvait encore combattre, certes, mais pas au maximum de ses capacités. Mort, il ne serait plus d'aucune utilité. Mieux valait conserver en réserve une personne capable de combler une faille dans leur défense si cela se présentait...

Hélèna prit soudain conscience de la présence de deux gardes en livrée de l'Outre-mer dans le dos de leurs assaillants. Les deux hommes, visiblement ravis de la présence du petit groupe formé des ald'rhunais, et des palatins d'Outre-mer et de Maon, eurent une réaction pour le moins encourageante: ils foncèrent droit sur les pirates, l'arme haute.

Cette vision arracha à Naal un petit sourire, tandis que l'arrière garde de l'escadron de pirates rencontrait de façon impromptue le fer de deux courageux soldats...

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Dans le soleil de la nuit naissante, rouge et torride comme le nouveau sang, les sons de guerre pirates s’annonçaient victorieux à Roc-Le Chastel. Aux abords des jardins bordant le Chastel de Synodar, dans un fracas d’armes entrechoquées et de bannières brandies, l’Armée des confins des Mers du Sud rayonnait de sa tout puissance devant le ridicule d'une résistance pourtant acharnée. Les épées luisaient froidement aux lumières des torches enflammées qui dispersaient le noir sous la nuit, les boucliers d’acier fièrement mis en avant et chaque cohorte en ordre derrière un porte étendard. Une véritable armée professionnelle, le résultat d'une année entière de préparation, d'entraînement. Et dans la poussière levée par ce déferlement implacable d'une armée conquérante levée en masse et mise en branle, l'assaut se poursuivait impitoyablement, sous le feu nourri d'une poignée de résistants sous les ordres d'un jeune officier, qui les criblaient inlassablement de flèches sur les murs. Courageux sans aucun doute, désespérés c'était certain, mais une efficacité presque nulle, résultats médiocres ne répondant guère à leur attentes.

Les pirates étaient des centaines, des milliers, que pensaient-ils donc accomplir, ces jardins noires de leur compagnies ? ces insectes, quand comprendraient-ils que leur piqûres de moustiques n'avaient aucune incidence sur leur capacités offensives, seulement quelques uns des leurs abattus ici et là ? Leur flèches plutôt que de les terrifier, d'entamer leur volonté, les enquiquinait plus qu'autre chose, renforçaient seulement leur détermination à exterminer tous les défenseurs, et ce dans la plus atroce souffrance si leur était permis. Harald le Noir, cependant, ordonna qu'on s'occupe de ces mécréants par une riposte massive de leur cohortes archères, celles là mêmes qui sonnèrent la première ligne native en bas des murs et qui ne servaient plus, en attente dehors, laissant les fantassins jouer tout leur rôle, d'occupation et d'épuration à l'intérieur du terreau des Seigneurs d'Outre-Mer. Tel un fléau abattu, s'éparpillant tactiquement et par régiments en tous bords du mur de confrontation, les archers corsaires, commencèrent à déverser une pluie mortelle sur les défenseurs si peu en nombre, tel qu'ils en éprouvaient presque de la pitié. Chaque perte à chaque volée de flèche, à chaque poignée de secondes qui défilaient réduisaient considérablement leur puissance de nuisance, bientôt réduite à rien, des trous béants non comblés entre leur rangs, des monceaux de cadavres sur leur chemin, entamant leur mobilité. Mais ceux-ci persistaient dans leur folie et même qu'ils commençaient dans leur désespoir à débuter une autre approche, enflammant leur volées de flèches iridescentes, paraissant sélectionner de plus en plus leur cibles.

Tandis que les défenseurs des murs de la Porte Nord qu'on avait réussit à rompre étaient pratiquement anéantis, le siège mené par les armées du Capitaine le Noir, battait de son plein sous l'arche envahie de tout côté. La résistance tenait bon, malgré les assauts successifs. A plusieurs reprises, les troupes d'Harald s'étaient vu repoussées en arrière, face au mur inébranlable des manteaux écarlates profitant tactiquement, de manière impressionnante, de l'étroitesse des lieux et de l'avantage du terrain qui était le leur, avec une détermination sans faille. Déjà six puissants assauts suivis de retraites en ordre, des piles de cadavres toujours plus nombreuses, à même presque de former des collines. Un véritable bras de fer s'opposait, une bataille de volonté extraordinaire au coeur d'enjeux déterminants, un flôt de sang s'écoulant dans tout le palais. Aussi bien pour l'envahisseur que le résistant, le contrôle de l'arche apporterait la victoire. Mais c'était peine perdue du côté des défenseurs, leur rangs n'étaient plus comblés depuis bien longtemps contrairement à ceux des pirates, la seule chose qu'ils pouvaient promettre, c'était d'offrir un répit aux seigneurs à l'intérieur, et mourir bravement.

Les forces retranchées des manteaux écarlates se battirent donc jusqu'au bout, sans que pourtant la volonté des pirates qui combattaient comme des enragés pour Delylia Paloria, femme à qui ils avaient offert tout droit sur leur être, et leur vie, ne soit le moins du monde entamée. Les coups s'échangeaient toujours de la manière la plus violente qui soit, ils savaient qu'ils seraient définitivement vainqueurs après ce combat, et cette pensée offrait un moral d'acier indestructible.

Les notes négatives s'accumulaient néanmoins. Devant la porte Nord et Sud, on cribla de flèches enflammées, les béliers et les charrettes de logistique contenant force de munitions, et des explosions, des incendies se déclarèrent, des hommes piégés dans la masse et les flammes, tout en feu, hurlant leur souffrance, leur agonie. Le résultat fut catastrophique, elle gêna la formation à la porte nord et ralentit l'arrivée des renforts pour l'énième assaut à venir sous l'arche contre les défenseurs, pire encore, plusieurs bêliers à la Porte Sud avaient été détruits par l'explosion de munitions sur les charrettes. Et comme si ça ne suffisait pas, l'invasion du Chastel par les fenêtres et les étages supérieurs aux moyens des grappins et des échelles avaient été sacrément ralentie, s'étant faite douloureuse et mortel pour bon nombre. Des ennemis à l'intérieur avaient en effet couper les cordages, et basculer avec force les échelles en arrière, massacrant leur grimpeurs et le bois foutu par le choc avec le sol. Ces nouvelles qu'on apporta à Harald le Noir, le fit se mettre en colère.

JE VEUX RIEN SAVOIR, QU'ON ME REMETTE TOUT EN ORDRE !
s'égosilla t-il à l'un de ses officiers qui s'empressaient de quitter les lieux et de transmettre ses ordres. Le visage boursouflé de rage, et peut être pour la première fois d'inquiétude, Harald décida qu'il était temps qu'il s'investisse personnellement, le siège du Chastel était déjà définitif et déjà un succès, mais son instinct l'avertissait que plus le temps passait, plus les chances de capturer tous les seigneurs d'Outre-Mer se réduisaient. Il leur fallait faire au plus vite. Bordel on les a sous-estimé, plus d'erreurs cette fois-ci. AVEC MOI PIRATES, SUR LES MURS ET A LA PORTE SUD ! UNE FOIS ENFONCEE, CE SERA LA FIN ! Alors qu'il s'élançait de l'autre côté avec plusieurs régiments, les forces des murs de la Porte Nord avaient été décimés. Aucun prisonnier, les corsaires à l'assaut, les avaient rapidement acculés puis massacrés. Harald comptait faire de même à la Porte Sud. Ses hommes et lui, arrivés sur les lieux, se protégèrent de leur boucliers contre les archers, on posa échelles sur échelles, pendant que les archers corsaires les couvraient, abattaient tous ceux qui s'en approchaient pour tenter de les retirer. Au et à mesure ils atteignaient les défenseurs sur les murs, devinrent légions. Harald d'humeur vengeresse, défonçant le crâne de plusieurs Natifs, se mit en quête de celui qui commandait ces dernières troupes, la rage au ventre; arrachant la vie à tous ceux qui obstruaient son chemin. Pendant ce temps de nouveaux béliers avaient été apportés, la porte Sud était sur le point de céder, le rideau sur l'Outre-Mer s'abaisser.
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Le chant des épées résonnait dans le Chastel aux pieds des escaliers. Avec confiance Gourcuff et ses hommes, avant garde de l'escadron, s'étaient rués sur le groupe, s'opposant immédiatement, avec fracas aux manteaux écarlates venu d'une célérité admirable leur contester leur prise par un brutal contre-assaut pendant qu'ils s'élançaient. Mais ceux-ci en sous-nombre se virent rapidement débordés par les flancs, et bon nombre de corsaires nullement inquiétés, sur son ordre traduit en un hochement de tête, les esquivèrent puis en vinrent directement aux prises avec les Seigneurs pour les empêcher de fuir, les assaillir de leur force, de leur nombre, et réduire toute résistance. De son côté, durant d'interminables secondes s'étaient suivis un combat acharné, entre lui, ses hommes et les manteaux écarlates, pendant que plus loin, les proies alléchantes étaient culbutés par d'autres de son avant-garde. Les manteaux écarlates commandés par un colosse effrayant, qui abattait tout sur son chemin, opposèrent une formidable résistance, mais la troupe corsaire telle la foudre, les balaya. Gourcuff comme le fourbe qu'il était, avait misé sur sa tactique du nombre avec brio : s'assurer à chaque fois que leur formidables opposants se retrouvent confrontés sur deux fronts, cibles de face et de dos.; Ainsi; plusieurs fois, sa lame s'était abattue sur une nuque ou un flan offert, transperçant les armures. Plusieurs de ses larbins vinrent d'une fulgurante rapidité contourner des manteaux écarlates qui venaient de frapper mortellement quelques uns des leurs, et leur tranchèrent sournoisement la gorge en les prenant férocement par le cou. D'un bruit sec, les soldat s'étaient effondrés, mais les coupableq payèrent très cher leur acte, chargé, brutalisé par les coups tranchants du colosse blessé à la tête, qui finit rapidement par se retrouver le dernier survivant. Gourcuff, la rage au ventre, fit signe de l'encercler, prudent mais prêt à fondre sur lui et venger ses hommes.

Il considéra un instant la situation de l'autre côté, et son sourire promettant la vengeance et la mort, se défigura en une grimace grossière, traduisant la stupeur, mais surtout l'effronterie du renversement de la logique. De l'autre côté, les Seigneurs entourés de leur escorte tenaient toujours, dévoué totalement au combat, pas une seule perte de leur côté. Pire encore, impitoyables, précis, ils abattaient d'une virtuose étonnante un à un ses corsaires pourtant en nombre, et le cercle autour d'eux ne cessait de relâcher prise, de rétrécir, de s'insinuer dans la peur sous leur coups diaboliques. Là ne s'arrêtait pas le danger pour sa formation. Alors qu'ils s'aprétaient à fondre tous ensemble sur le colosse et l'achever, deux hommes surgis de nulle part, aux couleurs écarlates d'Outre-Mer avaient traversés leur ligne à leur arrières, ayant foudroyé plusieurs de ses hommes, implacables.

MAIS D'OU ILS SORTENT CEUX LA ? rugit t-il en tentant avec le reste de ses hommes de les atteindre, mais ceux-ci pratiquant une danse mortelle s'érigeaient entre eux, fuyaient leur lames, puis chargeaient d'une brutalité extrême sans la moindre hésitation. Dans le même temps, le colosse sentait sa chance remonter, et il se prit à enfoncer également les lignes. Trois nouveaux hommes tombèrent. Gourcuff, prit conscience dans l'action des pertes considérables dans son propre camps, et de la direction vers laquelle s'acheminait la fin du combat. Vers sa défaite, sa mort certaine, s'il poursuivait. Chaque seconde qui passait, voyait sa faction toujours plus réduite. Incrédule, son teint devint cendre en observant chaque visage ennemi, la brutalité et le professionnalisme du combat en leur faveur. Sa situation était devenue dangereuse pour lui, chargé à l'arrière et à l'avant. Lui et ses pirates n'étaient pas tombés sur n'importe qui, sur des guerriers. Des guerriers d'élites. La crême des combattants. La décision fut immédiate.

STOP ! Retraite les gars ! On décampe, ils sont trop forts ! Retour au point de ralliement avec de nouveau renforts.
Le cercle qui envahissait vainement la formation des Sabres et des Palatins, fut curieusement soulagé, faisant immédiatement marche arrière, écrasant les corps nombreux de leur camarades, puis fuyant à toute jambes à la suite de leur chef qui se retournait dans sa course puis hurlait :

Courez pendant que vous le pouvez mécréants, nous reviendront plus nombreux, plus forts, je ne vous lâcherai pas.
La mine piteuse, Gourcuff se détourna en reprenant sa course, décomptant le nombre restant de ses troupes, à peine six hommes en tout et pour tout. La haine déformant son visage, il s'arrêta au détour d'un couloir, en sécurité, et dit à l'un de ses hommes. Ces gens ne sont pas n'importe qui, j'en suis convaincu. L'un d'eux avait un drapeau, il se pourrait que ce soit le gros lot. Bashir, Adam, surveillez les à distance, voyez où ils se rendent. Je compte sur vous. Puis avec le reste de ses hommes il décampa en direction des étages supérieurs ou de nouveaux renforts devaient être arrivés...

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Un flot d'insultes qui s'élevait, un tumulte de voix, de mouvements précipités qui juraient derrière et se lamentaient, puis le silence. La bataille ne fut pas bien longue, les pirates encore debout eurent tôt fait de mettre à bas les armes et prendre leur jambes à leur cou, bondissant l'un derrière l'autre vers les étages supérieurs puis disparaissant aussitôt.Combien ils étaient, l'elfe ne put le compter. La bagarre fut vive mais la fureur de la défense avait épouvanté les agresseurs et raccourci effrontément l'issu du combat, leur faisant gagner un temps précieux quant à leur objectif vital de mission d'information. Jund, devenu orage, et débordant toujours d'énergies incontrôlées , presque douloureuse, tant était la force et le caractère de sa détermination à survivre, à vaincre, à réussir, s'enquit immédiatement de son entourage, tournant la tête en tous en sens. Soulagé d'apercevoir ses hôtes, Hélèna et Babka indemnes et en bonne santé, son oeil perçant faisant un petit détour par le sabre blessé au bras, il clama tout de même à leur adresse :

Ca va aller ?
Sa réponse obtenue, émergeant des tourbillons tumultueux de ses pensées, de tourmentes, le Palatin brava la distance qui le séparait de sa troupe de manteaux écarlates presque tous flanqués au sol, gisant immobiles, face contre terre dans une mare de sang s'écoulant sans discontinuer sur le sol souillé du marbre luminescent. En quête d'un signe de vie quelconque, d'un vain espoir, d'une chance inexistante, sa formation éradiquée par son noble sacrifice. Néanmoins le rôdeur entreprit de se traîner au-dessus de chaque corps figé, uniquement accueilli par des faces aux teints cendreux ou emplis de sang, sans qu'aucune étincelle de vie ne lui fasse un sourire. Ils étaient morts, tous morts. La nuit est sombre et pleine de terreur, Soldats. Votre sacrifice ne sera pas oublié, grâce à vous nous répandrons la clarté à l'aube. Les premiers à se relever à l'avenir, à se recueillir dans un monde meilleur, se souviendront des premiers tombés. Partez en paix.

Sur ces mots doucement susurrés, Jund referma lentement les yeux grands ouvert d'un des siens au-dessus duquel il était agenouillé, d'un geste presque imprégné de respect spirituel. Ce faisant, avec une tristesse ou entrait une espèce de culpabilité singulière, il observa une dernière fois ces soldats morts toujours arc boutés sur leur armes comme s'ils combattaient toujours outre-monde pour accomplir leur serments malgré la séparation métaphysique éternelle, inébranlable. En langue elfe, le rôdeur entonna une courte mélopée funèbre, qui s'éleva et retomba aussitôt comme les vagues de la mer. Sîtôt fait, ses yeux se posèrent fixement sur ser Will, et les deux merveilleux manteaux écarlates surgis au moment opportun, des hommes qu'il n'avait jamais aperçu dans le Chastel auparavant. Sa mémoire durant le combat avait seulement enregistré l'apparition floue de ces derniers, droit devant, dans la lueur ténue d'une aube rougeâtre, enflammée. Alentour, la nuit qui s'installait avait assombri le rose pâle des murs du Chastel, la pierre avait la couleur du sang. Arakasi se releva. Il éprouvait une grande fatigue mais sa volonté était ferme et son coeur léger. Il se parla à lui même à voix haute.
Je ferai maintenant ce que je dois. Le temps pressait, la porte nord vacillait, la porte sud était prête d'être enfoncée.

Une flamme couva dans les yeux fantomatiques du rôdeur tandis qu'il proclamait de nouveaux à ses hôtes, ses pas le menant jusqu'à eux :
C'est le moment chers amis, partons avant qu'ils ne reviennent, la volière loge de l'autre côté de l'aile du Chastel au dessus de l'armurerie. Nous n'en n'aurons pas pour longtemps malgré la vaste étendue de ce palais. Reprenant la tête de la compagnie afin d'en montrer la voie, Arakasï et sa suite s'engagèrent à nouveau dans la course, ne pouvant plus compter que sur eux-mêmes, abandonnant les morts derrière eux. Fort heureusement des torches non encore asséchés continuaient d'éclairer les passages mais il régnait toujours cependant dans les coeurs une obscurité absolue dans ce silence macabre qui les entourait. Il n'y avait aucun bruit de poursuite ni de piétinements de voix derrière eux à son grand soulagement, le dernier couloir menant dans la direction qu'il souhaitait. Ils montèrent en tâtonnant une longue volée d'escalier, et atteignirent enfin, un espace ouvert. A l'intérieur Des dizaines de cages ou des oiseaux s'agitaient, se scabraient se profilaient au milieu d'excréments d'animaux, dû sûrement à la peur, alors qu'en contre-bas s'affichait un pan de scène incroyable des combats au dehors entre défenseurs et envahisseurs. Arakasï se concentra résolument sur l'essentiel.

Hélèna, Babka, je vous en prie faites comme chez vous.
Une pointe d'humour, dans une situation dangereuse pour lui, le rôdeur se surprit lui-même. Voyez cette armoire à glace là-bas, des parchemins vierges, des plumes et de l'encre y sont entassés. Hâtons-nous de consigner nos écrits, puis d'envoyer nos missives, ensuite nous nous occuperons de foutre le camps d'ici. Le Palatin, s'empressa de remplir de sa noble écriture son parchemin de quelques lignes, concises et adaptés à la situation.

Etat de guerre ! Invasion ennemie sur notre territoire , Roc le Chastel sur le point de succomber suite à une offensive surprise. Pas plus d'informations pour le moment. Ordre à toutes les Armées continentales d'entamer le repli vers les zones sud sécurisés, et de transmettre le décret de mobilisation, de conscription parmi les populations locales contre l'atteinte à la Nation. Un prochain lieu de ralliement sera consigné, une fois hors de danger. N'envoyez aucune armée au casse pipe, sans ordre direct, et tant qu' il n'en saura su plus outre sur l'identité, la force et le nombre de nos agresseurs.

J'ai nommé le Seigneur Volkmar, Général des forces outremerses. Espérons nous sortir vivants de ce bourbier.

Arakasï, Vice-Roi d'Outre-mer.

Ceci fait, Arakasï enroula la note et l'attacha à la patte d'un grand oiseau sombre, le plus rapide qui soit, et particulièrement agité, puis le fit s'envoler vers la direction prévue à ce genre de situation de danger immédiat. L'Elfe se tourna enfin vers ses hôtes encore penchés sur leur parchemins, attendant qu'ils en finissent à leur tour, réfléchissant déjà aux moyens de sortir du Chastel et d'échapper à leur poursuivants.

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Agreian se tenait contre le mur, essoufflé. Les différents combat qui avait eu lieu dans le château l'avait épuisé. Progressant salle par salle, couloir par couloir, il s'approchait lentement du pigeonnier, où il espérait "emprunter" un oiseau afin d'envoyer une missive à son seigneur, à Luthadel.
Tout en se reposant, il réfléchissait rapidement.


- Nos troupes n'auront aucunes chances d'arriver ici à temps pour empêcher les pirates de prendre la forteresse. Ce n'est qu'une question de jours, sinon d'heures, et ils mettront au moins une semaine à arriver, même à marche forcée. Il secoua la tête. Non, tout ce que nous pouvons espérer, c'est aider à la reconquête de la ville, en espérant obtenir par la suite des avantages commerciaux significatifs, ainsi que, pourquoi pas, une alliance avec cette cité. Dans tout les cas, il faut que je me dépêche.

Soupirant bruyamment, il se releva. Avisant un bout de rideau qui trainait par là, il se pencha et essuya son cimeterre rougi du sang de pirates. Il reprit son chemin vers le pigeonnier du château. Il traversa trois couloirs sans rencontrer âme qui vive - les corps étendus sur le sol ne respiraient plus - avant de déboucher dans une salle où patientaient une dizaine de pirates. Le temps sembla suspendre son cours tandis que les protagonistes se regardaient, les uns trop surpris pour réagir et l'autre sidéré, espérant pouvoir atteindre son but en évitant les différents groupes ennemis - but qui se trouvait désormais derrière cette salle. Les secondes s'écoulèrent jusqu'à ce qu'un bandit s'écria :

- Capturez-moi cette larve !

Reprenant brusquement leurs esprits, les pirates convergèrent vers Agreian en zigzaguant à travers les rares tables et meubles encore intacts. Celui-ci bondit vers eux, ce qui les fit hésiter, ne s'attendant certainement pas à cela, mais plutôt à voir leur adversaire prendre la fuite. Il mit à profit ce bref flottement pour trancher la gorge d'un pirate, puis sauta sur la table située derrière lui et courut vers la sortie. Un pirate, un peu plus vif que les autres, lui lança un couteau de jet qu'il ne put éviter totalement et qui lui érafla le bras. Grognant sous l'effort, l'adrénaline et la douleur lui donnant des forces supplémentaires, il se précipita dans le couloir et commença à grimper les marches de l'escalier du pigeonnier, espérant pouvoir retenir ses agresseurs en haut, là où il ne pourrait venir l'affronter que un par un...

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Le combat s’était terminé tôt, presque trop tôt aux yeux de Carai, qui trouvait le maximum de son efficacité et de ces compétences dans ces situations. Il était le maitre d’armes de son groupe, spécialisé en combat, mais jusqu’à présent les seuls ennemis qu’il avait rencontrés étaient les cibles des terrains d’entrainements et ceux qui daignaient encore se pratiquer avec lui. C’était plaisant d’affronter la mort pour une fois, comme a ses anciennes habitudes, et ces pirates avaient assez de férocité et de violence en eux pour en faire des adversaires respectables. Seulement respectables, rien de mieux.

Ils avaient fui rapidement la mêlée, craignant pour leurs vies, car leur charge ainsi que les maitrises en combat des seigneurs devaient les avoir déstabilisés, eux qui devaient être habitués aux combats avec des gens sans défense ou en grande supériorité numérique. Carai avait envie de les pourchasser, de terminer le combat qu’ils avaient eux-mêmes commencé, mais l’objectif secondaire de leur mission, dicté par leurs cœurs, nécessitait la survie de leur ambassadrice, et ils ne la protègeraient guère si ils s’éloignaient.

Son regard passa rapidement sur Aram, vérifiant qu’il n’avait rien, puis passa aux autres. La plupart des manteaux écarlates étaient à terre, et leur palatin –Si il avait bien évalué le porte étendard se trouvant avec Héléna et l’autre elfe- passait sur chacun d’eux, murmurant des mots qu’il était trop loin pour entendre. Ce petit geste l’émut plus qu’il le laissa paraitre. Si tous les chefs étaient comme lui, la plupart des batailles n’auraient pas lieu, et il prendrait soin de ne pas se jeter dans une bataille désespérée qui couterait inutilement la vie des siens. Il y avait cependant à évaluer si cet elfe n’avait pas justement peur de la mort de ses compagnons, ce qui serait quelque chose d’handicapant si une guerre venait finalement à éclater contre l’outremer.

Les deux sabres suivirent le groupe en lieu d’une arrière garde, prévoyant le retour prochain des pirates, mais aussi pour cacher le fait qu’il ne connaissait aucunement le chemin vers la volière. Déjà qu’il était risqué de manœuvrer avec le maitre des lieux, il ne voulait pas que sa première vraie mission d’infiltration soit un échec, et pire encore, que l’outremer découvre qu’Ald’Rhune ait envoyé des sabres sur son territoire pour une mission fort peu honnête, les poussant à croire que les négociations n’étaient qu’une mascarade. Bien entendu, Héléna n’était surement pas au courant de sa présence puisqu’il était en mission du Contarque, donc il ne pouvait pas compter sur son aide dans son entreprise.

Ils arrivèrent au sommet d’un escalier, ou visiblement les seigneurs devaient faire leur travail. Des encriers et des parchemins à leur disposition, tout ce qui leur manquait c’était du temps. De par le balcon on pouvait voir une bonne partie des troupes amassées aux alentours du Chastel, et malgré toute la bravoure et l’ingéniosité des outremerriens, ils ne pourraient pas résister bien bien longtemps face à cet ennemi implacable.

Il s’approcha finalement de l’escalier, prêt à prendre position pour assurer leur protection dans ce bel escalier en colimaçon créé de manière a gêner les droitiers tentant de l’abattre à l’épée ou d’autres armes de mêlée en ascension tandis qu’il donnait un bel angle d’attaque aux défenseur. Au pire des cas, son cadavre devrait être tiré hors des marches pour permettre aux éventuels pirates de continuer leur chemin. Presque aussitôt, des pas d’une course effrénée retentirent du niveau inférieur. Il n’eut que le temps de dégainer son sabre qu’une personne se pointa, stoppée par la lame qui pointait son thorax.

Voyant que son adversaire n’était visiblement pas un pirate, mais plutôt un elfe armé, il l’agrippa de sa main encore libre, puis le hissa dans la pièce ou il se trouvait. D’autres pas ainsi que des cris de pirates retentirent en contrebas, signifiant qu’une seule chose : Les suivant devraient mourir. D’une voix calme, ne retournant sa tête qu’a demi en adoptant une garde basse protégeant bien ses jambes dans les marches :


Mes seigneurs, nous avons de la compagnie. Je vais tenter de les retenir le plus longtemps possible, mais notre voie de retraite est coupée pour l’instant. Je vais tout faire pour vous frayer un chemin, mais le temps est à l’orage, je le crains…

Il était maintenant libéré. Tout ceux qui connaissaient le code savait maintenant qui il était, et ils pourraient compter sur sa bravoure pour leur permettre un peu de repos et le temps d’écrire leurs missives. Déjà, son premier adversaire se dressait devant lui. Un coup descendant en angle vint sectionner ses artères en suivant la courbe des os de l’épaule, le décapitant à moitié. Il descendit d’une marche, juste avant le cadavre. Une petite feinte vers la tête avant de transpercer le corps juste sous le sternum, un pas de plus... Puis un gaucher. Et celui-là un bon, très bon même. Les parades et les attaques commencèrent à fuser, créant un vacarme épouvantable, assez pour couvrir complétement les gémissements des deux premiers.

Il tiendrait bon, il le jurait.

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Volkmar avait l'épée à la main, désormais, et si il pouvait se permettre le luxe de courir en tout sens donner des ordres, c'est seulement parce que les assaults pirates étaient localisés.
Mais désormais, la défaite était inéluctable, le désastre évident.
Peu à peu, l'ennemi prenait pied sur les murs.
Si les portes n'étaient pas encore tombées, c'était de justesse...
Au prochain assault, l'arche nord serait emportée, et l'arche Sud ne tiendrait pas longtemps, prise entre deux feux, si la porte cédait.
La situation inextricable face à laquelle chaque ordre est une catastrophe.
Il n'y avait pas trente-six solutions.. En fait, il n'y en avait aucune, il fallait désormais mourir ou mourir.
Et choisir comment... C'était cela qui comptait, en fait de solution.
Emporter le plus d'adversaires avec soi?
Ou chuter le plus tard possible?
Les murs tombés, l'ennemi déferlerait sur le Castel.
Mais le Castel était un vrai labyrinthe, tout en couloirs, en pièces atenantes, plein de portes et de passages.
Et en pierre, qui plus est, donc l'incendier serait inutile, peine perdue...
Courant tout en réfléchissant, il se prit les pieds dans un cadavre, et chuta lourdement, cognant ses deux genoux sur le sol de la muraille.
Face à la pierre, il cligna des yeux.. La sueur lui coulait dans la nuque, froide, l'aveuglait en partie, une odeur de cendres, de fer, emplissait l'air.
Les cris des blessés, les cris de victoires, assourdissant, rendaient sourd, à tout autre chose que soit même.
Le sang battant aux tempes...
Il ne voyait plus rien, par les dieux, était-ce la fin?
Affolé, d'un geste de panique, il s'essuya les yeux d'un revers de manche... Ce ne fut guère mieux, la manche était trempée, gluante.. Du sang...
D'où venait-il? Le sien? Non, il l'aurait senti..
Un râle d'agonie.
Le cadavre sur lequel il avait trébuché n'en était pas un...
Enfin, pas encore.
Avec horreur, il se propulsa en arrière, tomba sur les fesses, et recula en se poussant avec les pieds..
Il perdait son sang froid..
Besoin d'aide.. Respirer. La groge serrée, il crut s'asphyxier, en prenant une bouffée d'air chaud, moite, presque aussi désespéré que la bataille qu'ils menaient.
Sûrement un goût de victoire, pour ces enfoirés de pirates.
La tête lui tournait.
Il fallait qu'il se lève, sinon.. Sinon quoi, ils avaient déjà perdu de toute façon.
Combien de temps avait-il perdu, justement, à ce propos, déjà?
On lui pris le bras, sans qu'il réagisse.
Un de ces bâtards, déjà, pour l'achever?
On le secoue, on le hisse, il se retrouve sur pieds, hallucinés, en face de lui, une figure... Qui est-ce, il la connait non? Le sang qui bat à ses tempes, qui pulse, hagard, le front lourd...
Mais oui...

"Volkmar putain, réveille toi gamin!"

"Sorann?"

Comme incrédule. Que foutait-il ici?
Le choc, comme une vague, le bruit, les lumières.
Que faire?
Attendre un miracle?
Sûrement pas, par la Déesse!
L'ennemi n'avait encore pas d'archers sur les murs, l'arche nord attendait encore le prochain assault.. Il était resté ainsi combien, cinq secondes, tout au plus?

"Repliez vous! Au Castel! Repliez vous!"

Des hommes se retournent aussi déboussolés que lui.
Certains y laissent la vie, de ce moment d'inattention...
Sorann qui le claque, et lui serre le menton..

"Eeeeh! C'est quoi ça, déjà qu'on..."

Pas le temps de finir, un bon coup du droit le fait valser, et une main pour l'aider.

"Je sais ce que je fais, on file! Et on prie pour que les autres fassent pareil."

Courir, sans lâcher son arme, au milieu des cadavres.
Courir comme un lapin, jusqu'à l'escalier.
Ignorer le reste, les autres.
Il faillit se gameller, dans l'escalier, une fois, deux, plus? Qu'en savait-il, il ne comptait plus, ne savait même plus si il était arrivé sur ses deux pieds ou à terre, en bas.
Se relever, peut-être, courir encore.
Surtout, ne pas lâcher son arme.
Elle était pleine de sang.. Pas la sienne, elle n'avait pas servi encore. Un homme qui tombe, à droite.. Sorann? Non, il est à gauche. Et les autres? Merde, s'en occuper plus tard, après, si l'on survit. Même Sorann ne compte plus, au bout du compte.
Une porte, le but.
L'entrée principale. Boire, soif.. S'effondrer, sur le sol de marbre. Pas le temps. Pas le courage de se relever... Cracher, pour le principe, pour la rage, pour le faire, simplement, pour le geste, et se relever quand même.
Il fallait faire le compte. Quelle était la situation? Le corps de la porte nord avait gagné le Castel, visiblement, du moins ce qu'il en restait. Et le corps de la porte sud au quasi-complet. Mais la proportion de manteaux écarlates était effarante.
Les troupes des murs avaient du toutes y passer.
En fait, les combats sur les murs n'avaient pas cessés, en certains endroits.
Dans un craquement, la porte sud, désertée, s'effondra, comme au ralentit.
Des hommes se battaient dans la cour.
Un homme lui tapa sur l'épaule, un manteau écarlate, visiblement, lui demanda des ordres.
Des ordres? Qu'en avait-il idée, des ordres à donner, maintenant, dans le désastre ambiant.
Le jeune homme fut tenté de l'envoyer valser. Mais force était de constater que c'était lui qui dirigeait, désormais.
Il adressa une prière à la déesse, pour que le Palatin, le Vice-roi, ou tout autre titre dont il voulait s'appareiller, en fait, avait filé, loin, et dare-dare.
Et Marten, et la populace, les femmes, les enfants, les vieux, avec.
Bon, maintenant comment tenir quoi que ce soit dans le castel? Ce n'était pas un ouvrage défensif, trop de fenêtres donnaient sur l'extérieur.

"Tous aux cuisines. En vitesse."

Les cuisines du Castel étaient grandes, assez pour y parquer tout le petit monde qu'il avait rassemblé autour de lui.
Mais surtout, elles possédaient un nombre très restreint d'entrées, deux, trois, pas plus, avaient directement accès sur le cellier, et donc la réserve de nourriture.... Un puit indépendant. L'autre idée, c'était l'armurerie, évidement, mais à l'évidence... Elle avait du être vidée, ils y créveraient de faim, et de soif.
Et puis... La geste héroïque de la défense des cuisines, ça sonnait bien, non? Original, au moins.
Il était là, à courir avec tous les autres. Et à se barricader dans les cuisines, puis boire, enfin..
De l'eau, d'abord... Et puis, bon, pour faire bonne mesure.

"Ah, merde, puisqu'on va tous crever ici... J'voudrais savoir c'qui peut bien traîner dans les caves d'un palais pareil, pas vous les gars?"

C'est décidé, d'ici à la fin, ils allaient vider toutes les bouteilles qu'ils pourraient finir...
Ils avaient le temps de voir venir, avec les lourdes étagères de bois et le fatras de fonte, de cuivre, d'acier, et de tout le reste, qui montait devant les trois portes de la cuisine, désormais... Une grande, principale, d'accès à la grand-salle du Castel, l'autre, celle pour l'arrivée des vivres, et enfin, la petite porte de service.
Finalement, c'était peut-être une folie que de se planquer ici.
Enfin, ils avaient fait juste le stric nécessaire pour que l'ennemi sache qu'ils étaient là, quand même... Juste au cas où...
Dans ces quelques minutes de pause au milieu de la furie, les hommes comptaient leurs membres, pour être sûrs, nettoyaient leurs armes, par habitudes, cherchaient des disparus.
Certains chialaient, en silence.
Ou effondrés, ne disaient rien, le tein gris, ils étaient éteints, à bout.
Un miracle que ceux là soient arrivés ici.
Volkmar s'en voulut de ne pas même savoir combien ils étaient, au final, dans cette cuisine.
Ni combien étaient encore dehors, ni combien étaient tombés sur les murs...
Un homme lança une blague, qui tomba à plat... un ou deux rires creux, bien plus de regards noirs, ou simplement atones, et à nouveau le silence, le bruit des respirations... L'attente...




____________________

Dans la volière, qui semblait presque calme, dans les cris d'oiseau et le grattement des plumes sur le papier, un homme sortit de l'ombre, un homme âgé, légèrement courbé, les cheveux blanchis par la vieillesse...

"Messires.. je suis Kerl, de la délégation d'Espeyran... Au service du jeune Volkmar.."

Un silence, un regard, sur les quelques seigneurs présents...
Un soupir, presque un râle de douleur silencieux... Une peine, plutôt...

"Il n'est pas..."

Le vieil homme secoua la tête, cligna des yeux, chassant la légère buée qui se déposait sur la cornée, et se tourna résolument vers Arakasï.

"Si vous voulez filer.. Et vous le devez, pour l'Outre Mer.
C'est maintenant... Les murs viennent de tomber."

Une sentence inéluctable, à la fin, mais dure à dire, vraiment...
Roc le Chastel n'était plus aux mains de l'Outre Mer, désormais.

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Enfin le petit groupe avait réussi à atteindre la pigeonnerie où dans diverses cage identifiés au nom des différentes provinces se trouvait des pigeons. Chacun avait été dressé pour se rendre dans une capitale de province bien précise. Sur la table, je ramassa plume et parchemin pour y écrire une missive à destination de mon intendant.

Intendant Réoran,

Besoin de renfort pour soutenir l'Outre-mer, invasion pirates en cours, élite archère et griffons seront requis. Roc-le-Chastel perdu. Débarquement impossible. Ambassadeurs de Kalamai et dirigeants de la Nation en vie. Cherchons lieu sûr pour se structurer. Envoi renseignement exact dès que possible, région au sud serait le plus probable.

Babka Irvin
Palatin de Maon


Je roula puis scella la missive afin de l'attacher au volatile qui s'envola ensuite vers sa destination. J'espérais qu'il y parviendrais. Que Folaniss le guide vers mon royaume.

Le répit fut de courte durée, déjà du bruit dans les escaliers se faisait entendre, les pirates n'avait pas mis grand temps pour se mobiliser et se mettre à nos trousses. Déjà deux natifs s'occupaient de barrer la route aux envahisseurs tendis qu'un homme qui était présent nous annonçait que les murs avait tombé. Roc-le-Chastel devait être officiellement repris à l'ennemi.

Ne connaissant ni les lieux ni la géographie des environs je me devais d'attendre que Jund nous indiques la voie de la sortie, que ce soit la porte ou la fenêtre. Le deuxième choix pouvant être plus rapide que le premier qui exigeait d'affronter les pirates qui prenait d'assaut la volière. Dans l'attente que la comtesse écrive également sa missive, je pris à nouveau mes dagues en main qui continuait de briller encore plus fort. Je me tourna alors vers Arakasï.


Je doute qu'il n'y ai pas que de simple pirates chez nos adversaires, mes dagues proviennent d'un démon qui me les a offert et chaque fois qu'il y a de cette race dans les environs, elle se mettent à émettre une lueur... comme si elle reconnaissait leur origine. Je ne peux vous affirmer la quantité ni la puissance mais cela ne présage rien de bon si des démons font également partit de nos adversaire.

Je retourna à proximité de la porte et des escaliers pour faire reculer l'adversaire. Quelques cages vides, en mauvaise état était empilé près de la porte. J'en pris une et fit signe à quelques soldats d'en faire de même. Dans un élan coordonné, plusieurs cages furent projeter dans les jambes des pirates.

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D'autres venaient, à nouveau. Il faisait noir, trop noir dans l'esprit du Palatin. Les ténèbres grandissaient tout autour de l'Elfe, épaisses, aveuglantes, étouffantes, pareilles aux volutes montantes d'un volcan en amont. Nulle éclaircie à venir, aucun répit, aucun souffle permis, mêlé à une indicible volonté supérieure ô combien sadique de l'acculer jusque dans ses derniers retranchements. Le temps, le temps, le temps. D'accepter la terrible réalité, de se recueillir un moment, de s'adonner à la résilience, digérer le basculement dans une guerre implacable. C'était tout ce qu'il exigeait. Mais à chaque fois de nouvelles difficultés s'amenaient, comme des prédateurs excités attelés à la chasse de proies alléchantes, les précipitaient toujours plus, sans fin ni cesse dans la fatigue et la douleur. La flamme d'Outre-Mer qui brûlait en lui cependant, le protégeait fort heureusement de la déliquescence, cause pour laquelle il combattait inlassablement et ce à jamais, jusqu'à sa fin ou celle de ses ennemis. Et son coeur ravagé, débordant d'un flot d'énergies vaillantes, aussi léger que s'alourdissait son esprit, y semblait puiser une source de puissance et de résistance intarissable.

De l'autre côté, des cris stridents retentirent au devant des portes de la pigeonnerie menant aux marches sujettes à un litige sanglant, fort bien couvertes et tout aussi bien protégées par l'un des deux manteaux écarlates qui avait intimé son courage et sa volonté de ralentir au mieux la menace pendant qu'eux même s'attachaient à leur mission d'information. De nouveaux pas s'avancèrent dans le couloir, il y eut un tintement et un ferraillement comme jamais on ne l'entendit depuis le début de ce siège. Le fracas des épées à l'extérieur du Chastel en contre-bas, n'étant pas en reste, frappait son ouie, et ce qu'il percevait ne ressemblait à rien de connu, pas plus que ce concert littéralement inouï, d'imprécations rageuses et de grognements de douleur, d'appels à l'aide, de râles et de cris d'agonie de toute part. Dans les chansons, les héros, les chevaliers, les soldats ne glapissaient point ni n'imploraient merci, jamais. Ceux qui prétendirent ainsi jouer à la guerre sans en connaître les dramatiques méfaits, ses bienfaits rarement indulgents, eurent tôt fait de chuter du haut de leur puériles attentes, de leur insouciantes illusions.

Pendant que débutait au devant des portes un ballet de mort au cours duquel les adversaires tournaient, ferraillaient, bondissaient l'un sur l'autre au gré des marches en faisant force moulinets, les pirates proférant injure sur injure à chaque choc, un elfe jeté à l'intérieur fit son apparition. De toute évidence, il avait été poursuivi, et dans l'optique d'échapper à ses poursuivants, s'était réfugié ce lieu. Arakasï lui jeta un regard glacé. Non pas qu'il lui reproche quoi que ce soit, heureux qu'il soit toujours en vie, seulement la relative complication qui résultait de son arrivée impromptue n'était pour autant pas pour l'enchanter.
Ô frère du Fier Peuple, bienvenue parmi nous, ravi de vous admirer entier également. Et puissent les étoiles toujours illuminer votre chemin bien sûr ... Ceci étant dit, merci de cette heureuse visite, accompagnée de vos charmants amis, nous avions bien besoin de cela évidemment. lança l'Elfe un brin ironique en gage de sa bonne volonté à l'accueillir malgré la mauvaise augure de son entrée en matière, les conséquences pouvant droit mener la compagnie à l'échec et surtout à la mort. Aussi, à peine prononça t-il ces quelques mots que Babka l'interpellait, réagissant à un fait étrange en rapport avec ses dagues.

Je doute qu'il n'y ai que de simple pirates chez nos adversaires, mes dagues proviennent d'un démon qui me les a offert et chaque fois qu'il y a de cette race dans les environs, elle se mettent à émettre une lueur... comme si elle reconnaissait leur origine. Je ne peux vous affirmer la quantité ni la puissance mais cela ne présage rien de bon si des démons font également partit de nos adversaire.


Des démons ? Manquait plus que ça. Alors il faut faire vite Babka, l'escalier est la seule issue par laquelle nous puissions passer. Dans ces couloirs étroits, nous n'avons aucune chance contre eux. Nous devons nous rendre immédiatement aux cuisines qui logent non loin, elles recèlent un passage secret menant hors de ces murs. J'en connais seul l'accès, ainsi que le grand prêtre du Chastel. Si nous atteignons destination, nous serons enfin à l'abri.
Un autre être apparut, un humain usé, vieux et le dos vouté. Il était de la délégation d'Espeyran. Arakasï aurait souhaité lui demander des nouvelles de Volkmar, mais la nouvelle qui leur annonçait, comme quoi les murs étaient tombés, lui glaça le sang. Plus de temps à perdre. Sur ces entrefaites, le dirigeant de Maon suivi par Ser Will se rua aux côtés des manteaux écarlates sur les marches ardemment défendues, à présent poisseuses du sang des pirates, et Arakasï l'aperçut astucieusement jeter des cages vides sur l'ennemi, qui au pire était bougrement ralenti, au mieux se prenait les pieds dans la nasse et basculait jusqu'aux pieds du couloir. Les cages vides.... L'image se répéta dans sa tête, et une lumière vint éclairer son esprit, il avait une idée. Jund se tourna vers Hélèna et son escorte.

Hélèna, et vous aussi messieurs, aidez moi à ouvrir toutes ces cages contenant les rapaces ! Il faut nous dégager un couloir ou nous serons pris au piège.
clama finalement le rôdeur à leur adresse en s'élançant à la porte, espérant qu'ils ne posent pas trop de question, le temps manquant, et qu'ils s'exécute sans tarder ! Soldats, Babka écoutez moi ! De nouveaux alliés vont entrer en jeu. Ne posez pas de questions, faîtes moi seulement confiance. Suite à leur diversion, tenez vous prêt à charger, abattre toute menace au devant et surtout nous assurer une voie. Nous autres, derrière, vous suivrons. Nous devons passer, tous ensemble, il le faut ! Qu'Adrien nous protège ! Le rôdeur, retourna aux côtés des rapaces libérés, dialoguant avec eux, appelant à l'aide, et leur promettant allègrement la liberté. Le moment était venu, il le savait, à lui de jouer, de les convaincre. Le rôdeur fit appel à son lien avec la faune et la flore, établit une connection, un langage avec les rapaces, des ordres jaillissant de son esprit pris d'une fièvre incandescente. L'instant d'après, les rapaces convaincus, mués dans un lien intime avec son être, lui répondirent en choeur de leur cris aigus, et s'assemblèrent en une nuée prête à fondre. Alors du milieu de la clameur et des cliquetis, s'éleva sa voix grave, amicale, ses notes atteignant des profondeurs mystérieuses en lien avec son environnement, la nature alentour. De manière apaisante, résonna son chant animal : Ô grands oiseaux, amis de l'aube, les ombres de la nuit frappent à nos portes ! La porte s'ouvre, rugissez mes petits amis, ne craignez pas la noirceur, aveuglez là de l'éclair de vos cris, de la furie de vos griffes ! La nuée d'oiseaux fondit vers la porte, rugissante, hurlante, et se rua à bas des escaliers et dans le couloir bondé ou piétinaient les derniers corsaires à la poursuite de l'Elfe. Les oiseaux comme les nuisibles qu'ils étaient devenus, s'attroupèrent en meute autour de chaque pirate, leur becs et le griffes s'attelant, déchiqueter chaque parcelle de peau à leur portée.

C'est le moment, partons avant que ne cesse la furie de nos amis rapaces ! Compagnons, ouvrez la voie, Sabres protégez nos arrières et ceux de la comtesse.

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Il était temps de quitter les lieux pour se rendre à la cuisine et nous permettre de quitter le bâtiment. Jund expliqua son plan de manière brève mais précise. La Comtesse et ses sabres se mirent à ouvrirent toutes les cages de la volières, relâchant les rapaces qui s'y trouvaient. Ceux-ci se dirigèrent à l'unisson vers les escaliers et le couloirs d'où nous étions arrivé, obéissant à la demande d'Arakasï, attaquant avec ardeur les pirates qui sont sur notre route. Derrière la nuée de volatile, je m'élança, lame au poings, accompagné à l'avant poste par les deux natifs qui avaient retardé la progression ennemi le temps que nous écrivions nos missives pour nos intendants respectifs, à Hélèna et à moi, en Kalamaï.

Tout le monde s'engouffra dans le couloir, tête basse pour permettre aux oiseaux de passer plus librement. Les envahisseurs se faisait déchirer le linge puis la peau de sur le corps, une mort atroce que d'être dévoré vivant. Leurs cris risquant d'alerter encore plus de pirates, les Sabres coupaient chaque victime au niveau du torse à leur passage, accélérant la mort mais écourtant le bruit. Les pirates étaient pris au dépourvu, croulant sous le surnombre créer par Arakasï grâce aux pensionnaires de la pigeonnerie. C'était là une idée géniale.

La troupe arriva à un croisement de couloir, je m'arrêta. Personne à gauche, personne à droite, du moins pour le moment. Je ne savais où aller, ce lieu m'était d'un inconnu le plus total.


Jund ! C'est par où les cuisines ?

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La diversion fut parfaite. Les rapaces distrayant l’ennemi, les réduisant a quelque chose ressemblant plus à de la charpie, leur laissant seulement la simple tâche d’achever ces blessés. Endurci par l’entrainement et par une vie à guerroyer, il ne rechigna pas a abattre des ennemis sans défenses, sachant très bien que dans des conditions inverses cela se serait passé de la même manière. Si il y avait une chose que sa vie ne lui avait pas appris, c’était bien la pitié. Une des personnes du groupe devait s’y connaitre en magie, surement le palatin puisque c’était lui qui avait donné les ordres concernant les ‘’alliés’’. Comment pouvait-on être allié avec un animal, un fichu pigeon en plus?

Le mur des pirates fut franchi avec aise, puis le groupe assez disparate, composé de deux elfes, l’escouade delta, une femme, un vieillard décharné ainsi que ce qui restait de l’escouade Omega, s’arrêta à la première intersection, l’ambassadeur et palatin Babka pris de doute face au chemin a suivre. En fait, pas uniquement Babka. Carai ne savait pas dans quel couloir se lancer mais le cachait dans une expression exaspérée qu’il servit au palatin, et visiblement les autres Prévèsiens non plus. Une chance qu’Aram y avait travaillé, à cette cuisine, sinon leur infiltration aurait tombé à l’eau.


Par ici, mes seigneurs, s’écria-t-il en continuant sa course dans le couloir de droite, suivi de près par Carai et tous les autres. Le trajet n’était pas si long que cela, et parcoururent la distance rapidement, Carai et Aram courant aux devant pour s’assurer que les couloirs transversaux ne contenaient pas de danger avant que les seigneurs s’en approchent. Ils descendirent un escalier de service, traversèrent les quartiers des serviteurs, puis les premiers signes des envahisseurs firent leur apparition. Des hurlements retentissaient de tous les cotés, de tout les couloirs, mais ils ne rencontrèrent que leurs premiers ennemis devant la porte de la cuisine visée, visiblement barricadée de l’intérieur et ayant une masse grossissant de pirates qui, sans que Carai en aie la moindre idée, avaient suivi les dernières forces du Chastel jusqu’à cet endroit.

Une seule solution s’imposait, puisque la sortie de secours, la seule sortie en fait, se trouvait de l’autre coté de tout cela : faire une percée, et s’assurer que les gens a l’intérieur les attendent prêts a ouvrir la porte. Ou mieux…

Carai chargea l’ennemi en surnombre mais qui une fois encore ne s’attendait pas à le trouver de ce coté, tout en hurlant à plein poumons :


POUR L’OUTREMER! SEIGNEUR ARAKASI ET LA VICTOIRE!

La danse commença. Il tomba dans son état second de guerrier, ne recherchant que des failles et des ouvertures d’où son sabre pourrait faire couler désespoir et la mort. Il enchainait parades et coups avec une précision quasi-diabolique, se servant de sa main libre pour asséner coups de poing et de coude, parfois agrippant une arme pour désarmer. Il avançait telle une avalanche, écrasant ses adversaires sous de féroces attaques maitrisées à l’extrême par des années de technique. Il espérait que les gens a l’intérieur l’avait entendu, pour pouvoir peut-être planifier une sortie, mais sinon il n’en allait pas en tenir rigueur. Il était préparé à sa mort, et si c’était pour aujourd’hui, il n’allait pas attendre seul le jugement de Nucter : Il y aurait plein de ces salaud aussi.

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Un cor sonna pendant qu' éclatait en milles morceaux la porte Sud, et qu'était sauvagement investi la porte Nord, au dessus desquelles se déroulait un véritable massacre sur les murs.

" Hawooooooooooooooooooooo ! "
hurlait-il de manière victorieuse, et l'interminable tenue lugubre de sa voix vous faisait grelotter comme les ululements de la grande bise de Moat Pik, base navale et foyer des pirates. Les soldats outremerses eux-même, rejetés en arrière, sentaient barboter dans leur tripes une espèce de gargouillis vaguement liquide qui leur souleva le coeur face aux cris déchirants, qui assénaient à leur tympans malmenés. Comme s'éteignaient les fanfares, augure de leur fin imminente et de leur mort certaine, un chuintement siffla de toute part, les archers stationnés aux entrées Nord et Sud derrière les fantassins corsaires élancés, emplissant toujours plus le chastel de leur nombre, faisaient décrire à leur nuée de flèches une sombre parabole contre l'ennemi. L'adversaire à genoux prit malgré tout bravement le pas de course en hurlant, mais les traits, les piques, les épées des pirates qui frappaient, grêlaient par centaines sur eux, transformèrent, en plaintes, les glapissements de ceux qui titubaient, tombaient, pendant qu'ils se déployaient, prenaient leur essor et s'en allait au plus profond de l'édifice branlant, en taillant brutalement dans la masse, en quête de chacun de ses recoins encore libres. Aux escaliers, en provenance des étages supérieurs grâce aux moyens des échelles, se déversait dans un train d'enfer, accompagné de rires gras et de cliquetis tumultueux, une meute meurtrière de lames et de haches, s'abattant comme la foudre et condamnant toute retraite de ce côté-ci de l'aile du Chastel.

" Prise du chastel, prise du chastel ! L'ennemi a le contrôle ! "


La trompe claironna de nouveau, signifiant l'éradication de toute opposition sur les murs. L'ennemi outremerse avait rendu gorge en ces lieux, nul survivant. "Hawooooooooooooooooooo ! " triompha à nouveau le cor de guerre. Harald le noir fit mouliner son énorme épée en abattant trois natifs , rugit un ordre, et des centaines de gorges à l'intérieur du chastel répondirent par une clameur tout en se ruant sur la masse réduite de leur opposants.

Trouvez les seigneurs d'outre-mer !
cria t-il à ses hommes. Souvenez vous, gardez les civils vivants, estropiez ceux qui font de la vaine résistance. Débarrassez vous du reste ! Nous mettrons un terme à cette guerre ici et maintenant ! Nombre de pirates le dépassèrent en trombe, braillards à vous cailler les sang, puis tout chargea, dans un nuage de poussière. La défense se défaisait, les outre-îliens en sous nombre reculaient sous l'assaut des deux côtés, pris en tenaille. Les manteaux écarlates submergés se débandèrent alors. Trop tard, efflanqués de toute part par l'envahisseur. On les frappa durement, leur meurtrit la chair et les tripes qui pendaient à l'air, les pourchassa, finissant tous empalés sur des piques ou la tête séparé du corps. Ce ne fut plus qu'un vaste massacre, plus qu'une question de formalité et de minute. D'innombrables fois, des haches, des lames corsaires, s'élevant, retombant aussitôt, progressèrent d'une rage effroyable à travers maille et cuir, puis chairs, muscles et côtes, et poumons.

La bataille achevée, des soldats blessés geignaient, suppliaient, leurs adjurations s'éteignaient au fur et à mesure que progressait l'escouade de la miséricorde qui, haches au poing, moissonnait indistinctement têtes de morts et têtes de vivants. Derrière venaient les charognards, arrachant aux cadavres les dards meurtriers pour en remplir leur hottes.

Ainsi furent-ils tous éliminés de la plus atroce manière, sacrifiant leur brève existence à une vaine cause, à un courage stupide. La résistance ayant trépassé, les envahisseurs se tournèrent donc vers leur nouvelles proies, on s'en prit aux civiles, hommes, femmes,, enfants, particulièrement à ceux qui se pavanaient avec toute sorte de richesses. Dans la grande salle et dans les couloirs, galopaient en tout sens des fantassins qui, à grands coups de fouets chassaient des murs contre lesquels ils se peletonnaient, les hardes de survivants, des seigneurs et leur familles, des citoyens de bas étages ou issus de la bourgeoisie. Des mères, pour la plupart qui livides et l'oeil fixe, allaient d'un pas chancelant, tirant par la main des marmots en larmes.

Tout ceci ne serait pas arrivé si vos bouffons de seigneurs vous avaient donné une chance de vivre heureux sous notre égide, maintenant vous paierez le prix fort de cette erreur de jugement.
Leur jeta à la figure Harald pendant qu'on les emmenait prisonniers au dehors, en essuyant son épée pleine d'un liquide vermeil épais. Il se tourna ensuire vers ses hommes. Victoire ! Fouillez à présent tous les étages, toutes les pièces, verrouillez tous les sorties. Voyez si d'autres ne se terrent pas quelque part dans ce terreau. Que le piège se referme sur eux, tous autant qu'ils sont.

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Brron, Brrron ! Les murs paraissaient frémir, un grondement sourd et un floc pesant retentissaient furieusement dans les tenues lugubres, exigues du couloir, approchant vigoureusement des cuisines. Des pas lourds, puissants, empressés se faisaient entendre dans à l'endroit menant aux cuisines ou se tenaient les seigneurs, au devant d'une porte qui semblait d'ailleurs barricadée de l'intérieur... Un chef pirate d'apparence redoutable, presque de la taille d'un orque, aussi impressionnant par la masse de ses muscles saillants, vêtu de la tête aux pieds de mailles noirs, apparut en bondissant d'un pas léger au détour d'un couloir alors qu'étaient éradiqués de vulgaire pirates par la troupe ennemie. Derrière lui, trois archers, une demi douzaine de fantassins lourdement armés, et... une créature énorme, recouverte d'une peau sombre et dure d'écaille mauve, au reflet monstrueux et corrompu. L'ombre d'une abomination effroyable, comme surgi tout droit du gouffre de l'ignominie. Un démon infernal. Il y eut une avalanche de rires rauques, semblable à la chute de pierres glissant d'un puit, et du milieu de la clameur, s'éleva, s'exclama une voix grave, moqueuse, dominatrice.

Tiens, tiens, comme on se retrouve, racailles !
Il s'agissait de Gourcuff la terreur, qu'ils avaient combattu et vaincu peu de temps avant et qui revenait à eux, son visage déformé par la haine, la soif de vengeance, mais surtout un plaisir irrépressible de les retrouver, en bon vieux amis qu'ils étaient !. De toute évidence, ses renforts tant attendus et promis, il les avait eu, et pas des moindre. En outre, grâce à ses lieutenants veillant au grain quant à leur parcours dans le Chastel, ses proies furent retrouvés rapidement. Ou en étions nous déjà ? Ah oui, je vous promettais de revenir plus fort et de vous réduire en charpie ! Vous vous rappelez ? Qu'importe désormais que vous soyez des Seigneurs, vous allez payer cette honte infligée à l'escadron noir pirate, de Gourcuff la Terreur ! Il empoigna sa grande lame à deux mains tandis qu'il se rapprochait lentement, menaçant dans ces couloirs étroits, ses troupes suivant assidument son exemple. Leur ennemi ne pouvait plus fuir, ils bloquaient la route, et s'ils reculaient, ils en reviendraient au même point qui conduisait à une impasse semblait-il, puisqu'ils avaient cru besoin de faire chemin inverse et de se rendre à cet endroit... Plus de retraite les gars cette fois, l'honneur de notre faction retrouvé ou la mort ! Faîtes rendre gorge à ces mécréants ! Pour Délylia Paloria ! Le démon sauvage à l'arrière n'y tint plus, il poussa ses maîtres, et se jeta corps et âme, d'une vigueur exceptionnelle sur la troupe adverse en rugissant ! Les archers brutalisés, retrouvant finalement leur équilibre, ne furent pas en reste durant sa course folle ! Leur flèches encochés puis lâchés, sifflèrent. Deux d'entre elles atteignirent l'Elfe au drapeau d'Outre-Mer et celui sous la force et la hargne de ces dernières, s'affala lourdement au sol d'un cri d'agonie. La troisième flèche fusant à toute vitesse, vint transpercer la poitrine de la jeune femme à la toge blanche tout au fond, et la fit trébucher dans une explosion de sang, en arrière devant son carré de soldats impuissant face à l'allure incalculable du fuselage !

GROAAAAW !
Pendant ce temps le démon infernal, à proximité des natifs, bien plus vite et vif, qu'ils ne l'aurait cru à leur grande stupéfaction, se prenant quelques coups d'épées déchirants au passage, mais guère suffisant à le stopper, attrapa, empoigna le manteau écarlate qui avait hurlé " Pour, l'Outre-Mer ", puis enfonça brutalement ses griffes en profondeur dans son armure, transperçant la maille et ses fils de cuirs, puis la peau en dessous. Et d'une rage inextinguible, ceci fait, il le balança violemment contre l'un des murs du couloirs, se détournant à présent sur l'Elfe aux lames rougeoyantes, réactives à sa présence démoniaque. D'une puissance hors norme, faisant abstraction de la douleur qui l'assaillait face aux lames qui lui perçaient la peau, il lui décrocha la mâchoire d'un revers de sa lourde main crochu et l'envoya bouler plusieurs mètres en arrière sur le sol. Sur ces entrefaites, le démon sanguinolent, agressé par deux autres lames, voulut s'en prendre à ses détracteurs, un autre oreille pointu, un deuxième manteau écarlate et un colosse, mais ceux-ci s'était mis hors de portée, esquivant habilement sa charge.

GROAAAW ! Ennuyé, le démon se rua alors vers le carré des soldats tout à l'arrière au devant la jeune femme face contre terre, prêt à tout pour la protéger malgré sa déconvenue. Rassurés par la déroute apparente de la formation ennemie, Gourcuff et ses fantassins se ruèrent à leur tour...

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Il avait joué, mais il avait perdu. Sa charge s’était bien déroulée, quelques cadavres en étaient la confirmation, mais il avait encore trop misé sur sa chance. Seul des hurlements dans son dos l’avait averti du revers du destin, et ses réflexes de guerrier l’avait permis de se retourner pour voir de ce qui en était. Un démon. Finalement, les dagues de l’elfe avaient eu raison, mais il n’avait pas eu le temps de rire de cela. Il se défendit du mieux qu’il pouvait, réussissant à porter une ou deux attaques, mais c’était loin d’être suffisant pour l’abattre. A vrai dire, même dans des conditions optimales il douterait encore de ses chances. Il fut agrippé et tiré du sol dans la même simplicité que s’il aurait été une poupée de chiffons, puis il fut déchiré, peau et armure d’ouvrant dans un affreux chuintement qui l’horrifia.

Projeté sur un mur comme s’il était déjà mort, Carai se reçut brutalement, son dos s’éraflant contre le mur et ses poumons vidés par le choc. Là, il ne bougea plus, sur la limite de la perte de conscience. Tranquillement, en rassemblant toute sa volonté pour rester conscient, sa vue s’améliora du brouillard et il scruta rapidement l’endroit, au niveau du sol, pour déterminer qui continuait a se battre et qui mordait la poussière. Ce qu’il vit le terrifia plus encore que le démon, Hélèna, son ambassadrice, sa supérieure et l’objectif de sa mission gisait elle aussi sur le plancher. Était-elle en vie? Un seul moyen de le savoir. Aller la rejoindre.

Il rechercha convulsivement son sabre dans les environs, jusqu'à ce qu’il se rende compte que ses doigts blanchis par l’effort le maintenait toujours dans sa main. Il le rengaina doucement pour ne pas faire de bruit, puis de son autre main, il écarta un pan des lambeaux qui lui recouvrait le torse, mais cessa lorsqu’il se rendit compte que son sang commençait déjà à coaguler, mêlant tissus, cuir, fer et chair ensemble dans un casse-tête qui ferait vomir un médecin. Si l’on ne comptait pas la peau alentour rougie et gonflée, comme sous l’effet d’une infection, ce qui aurait été peu probable si la blessure aurait été causée par quoi que cela d’autre. Au moins il n’était pas obligé de retenir ses tripes…

Levant les yeux au ciel et marmonnant une prière silencieuse à Hassar, il se redressa, se tenant après une tapisserie représentant une scène de chasse qui aurait été jolie avant qu’il la tache de son sang, gémissant tout son saoul en pressant sa plaie de sa main libre, pour tenter de contenir l’hémorragie et la douleur. Redressant son regard, il affronta les mines surprises des pirates les plus près qui le croyait mort ou hors de combat, leur adressa un léger sourire qui devait sûrement ressembler a une grimace plus qu’a autre chose, puis d’un mouvement souple et rapide, quoique raidi un peu, lâcha la tapisserie pour porter la main à la poignée de sa lame qu’il dégaina dans un arc de cercle qui blessa tous ses adversaires a portée, ne trouvant pas le temps de parer cette attaque imprévue.

Deux tombèrent, laissant trois autres blessés superficiels, mais déjà un autre adversaire sauta par-dessus un des corps en hurlant de rage pour venir chercher la tête du guerrier. Quatre contre un. Il pivota, échappant à la hache d’abordage que maniait son adversaire, en reculant sa jambe gauche et faisant suivre son corps, puis le transperçant de la lame d’acier de soixante et quinze centimètre. Ne prenant pas la peine de la retirer, il se glissa derrière le corps déjà frémissant pour éviter l’attaque des pirates, mais au lieu d’hésiter, ils déchirèrent le cadavre froidissant dans une attaque brutale qui le déstabilisa.

Il recula jusqu'à ce que son dos percute le mur, puis lâcha sa plaie juste le temps de décrocher la tapisserie et de la projeter sur ses adversaires, puis la fit traverser le tissus dans l’une des formes emmaillotée. Deux contre un maintenant. Les deux autres ressortirent rapidement, pour se retrouver face au vide. Carai s’était élancé vers sa droite le plus vite qu’il pouvait, dans la direction des autres sabres, dans la direction d’Hélèna. Il courrait dans la masse, fendant chair et os pour se frayer un chemin en y employant toute sa force et sa dextérité. Il ne cherchait pas vraiment à tuer, simplement passer, ne prenant pas le temps d’achever les blessés, juste traverser le plus vite possible. Il s’avançait vaillamment face à la mer qui s’étendait entre eux, mais plus il avançait, plus sa vision redevenait floue, non, pas floue, mélangée. L’adversaire qu’il venait de passer ressemblait drôlement au champion d’un groupe de barbare qu’il avait combattu auparavant, celui-la, trois rangs plus loin, ressemblait comme deux gouttes d’eau à un rebelle qu’il avait tué lors d’une insurrection des années auparavant, et celui qui le regardait en louchant était le frère jumeau d’un type qui lui avait donné deux longues cicatrices le long de sa colonne vertébrale. Il se ressaisit, renforçant sa concentration sur le moment présent. Lorsque l’on a tant tué, il est normal que les spectres du passé viennent nous hanter. Sur tous leurs visages, il lisait la même émotion : l’attente. Ils attendaient qu’il vienne les rejoindre.

Soudainement, la voie fut libre devant lui, plus personne pour lui barrer chemin. Il croyait que peut-être tout était terminé, qu’il était mort ou qu’un renfort inespéré le libère de son calvaire, mais il comprit trop tard qu’il n’en était rien. Devant lui se dressait la bête, le démon, et il était déjà en train d’essayer de filer un mauvais parti aux autres sabres, et s’il n’y avait pas d’autres pirates alentours s’était seulement parce qu’ils leur manquait le courage de se tenir près de la créature, risquant des dommages collatéraux. Respirant profondément, il se jeta sur le monstre, faisant tournoyer son sabre pour l’abattre derrière les genoux, mais une flèche frôla son front, laissant une mince ligne d’où s’échappait un infime filet de sang absorbé par ses sourcils, le laissant déstabilisé et marquant sa cible d’assez loin pour ne pas sembler menaçant. Déjà un commandeur pirate - l’avait-il déjà vu ou bien il était encore proie à ses souvenirs? - faisait franchir la ligne de mêlée à ses troupes, fermant tout espoir de repli. Il ne restait qu’une chose à faire, tenir bon et mourir en brave. Il joua le tout pour le tout, s’arma du courage et de ses dernières forces, Hassar seul savait ou il les trouvait, et tenta malgré tout de s’en prendre au démon. Prenant la lame à deux mains, il la fit retomber sur son coté vers l’avant, le poids du manche et de la garde jouant en contrepoids faisant revenir la lame vers le haut, et de la puissance conjuguée de sa vitesse et de sa force, fit pivoter ses poignets cette fois pour que la lame cause la maximum de dégâts.

Sans prendre le temps de remarquer les blessures qu’il avait causé, il pivota sur ses talons, tenta de contourner le démon pour rentrer dans une sécurité toute relative au milieu des sabres. De la, il pourrait prendre le rôle beaucoup moins épuisant que celui de deuxième ligne, et peut être se prodiguer les premiers soins, mais il ne savait pas si il se rendrait jusque là. Déjà, le poids de son corps lui pesait. Le poids de sa lame aussi. Il avait perdu plus de sang qu’il ne l’aurait voulu, et avec s’exercice son corps en avait pompé plus encore à l’extérieur. Pourquoi ne voyait-il plus rien? Non, il n’avait fermé les yeux que d’un battement de cil. Tout était si ralenti…


(À partir de maintenant, je vous laisse la vie de mon personnage entre vos mains, joueurs et animateurs. Vous pouvez le faire tomber inconscient, le traîner en sécurité, le faire combattre jusqu'à la fin, le tuer, le faire prisonnier, c’est ouvert à vos RPs.)

(Quand j’aurais le loisir d’insérer une séquence de dialogue normale dans ce que j’écris XD)

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Alors que j'avais eu un moment d'hésitation à l'embranchement des couloirs, un des natifs nous guida aussitôt vers les cuisines. Pour notre plus grand malheur, l'ennemi était devant la porte, lui aussi désireux d'entrer à l'intérieur de cette zone. Il y avait sûrement une poche de résistance qui s'y était barricadé. Tout se passa très vite, un démon surgit de parmi les pirates et nous attaqua, l'un après l'autre avec le soutien des archers et soldats envahisseur.

Malgré la vitesse qu'un elfe savait faire preuve, deux flèches atteignirent Jund de plein fouet en lui arrachant un cri de douleur dans sa chute. J'avançais vers l'immonde créature durant les mêmes instant que la troisième flèche percuta la poitrine d'Hélèna, soudain je sentie une rage immense et fonça sur le démon qui lançait l'homme au manteau écarlate qui, accompagné de sa foi, avait entamé les hostilités le premier mais subissait une blessure d'apparence grave. Je fus le suivant, recevant en pleine mâchoire la main de la bête, un craquement à faire frissonner résonna dans ma tête alors que j'entaillais les côtes de mon adversaire. L'impact fut violent, j'étais au sol.

La situation était en aucun cas à notre avantage, les sabres essayait de protéger la comtesse qui gisait au sol. Fort de leurs sabres, la bête hésitait devant tant de lames, procurant un bref répit dont profita la troupe de pirates, que nous avions repoussé plus tôt, pour donner l'assaut.

N'ayant été qu'atteint à la mâchoire, quoi que de manière très douloureuse et n'étant pas en mesure de parler, je me traîna jusqu'au centre des Sabres, tout près du soldat à la poitrine ouverte. Il était sur le dos, cherchant son respire, plus ou moins conscient de ce qui se passait autour de lui. Rendu près de la comtesse, je constata les dégâts, une flèche était planté à la gauche de son sternum.La pointe avait d'abord touché le sternum, ce point très solide de la cage thoracique, avant de bifurquer vers la gauche. Il était impossible de voir à quel distance l'arme avait pénétré mais le sang, si sang c'était, coulait de la poitrine d'Hélèna. Je m'empressai d'appliquer une pression sur la plaie avec ma cape que j'avais déchiré. Je ne pouvais laisser là ma collègue, mon amie, mes connaissance en soin était mince mais je savais l'essentiel grâce à la grande prêtresse Kimri voilà de ça bien des lunes. Stopper l'hémorragie, ne pas retirer le projectile sans la présence d'un guérisseur, essayer de faire reprendre conscience à la victime.

D'une main je faisait pression, de l'autre je tenais la main de la comtesse et encore la glissait sur son visage, je ne pouvais parler. Je pensa à mes paroles plutôt que de les prononcer, qui sait si elle m'entendrait. Tout se passait en un si bref instant. Le démon était toujours menaçant, tout comme les autres pirates. Les Sabres se battaient avec férocité, accumulant les victimes chez l'ennemi mais parmi leurs rangs aussi. La protection dont je bénéficiais ne durerai pas longtemps à ce rythme.

Soudain la porte de la cuisine s'ouvrit, les hommes d'Outre-Mer qui s'y était réfugié avait entendu le cri du natifs, prônant la victoire pour Arakasï. Un regain d'énergie parcouru les hommes, du renfort inespéré était là sous leur nez. J'indiquai à un des Sabres de venir prendre ma place pour colmater la plaie, je repris mes dagues et me joignit aux soldats. Le démon était redoutable, ses griffes et sa longue portée causait de lourd dégâts. Réfléchissant à la manière d'éliminer cette créature, je visa d'abord l'oeil gauche puis le droit aussitôt, les lames réagissant au démon devinrent d'un rouge vif. Incapable de voir, la bête devint craintive, s'apercevant de sa faiblesse, de son incapacité à frapper le bon adversaire.

Le momentum était nôtre, nos soldats frappèrent le plus souvent et le plus rapidement possible l'immonde invocation, cherchant à atteindre la poitrine, espérant d'atteindre un quelconque coeur ou organe vital. La créature se débattait, frappant quiconque l'approchait sans faire attention. Plusieurs pirates furent atteint au visage, à la poitrine, au ventre, ceux-ci reculèrent, n'étant pas en mesure de contrôler leur allié.

Je retourna au près d'Hélèna, je ne pouvais me concentrer bien longtemps sur le combat, la douleur était terrible bien que je n'ai pas de lésions apparente. Déposant mes deux lames restantes autour de moi, je repris la tâche d'aider la Reine arc-en-ciel pour permettre au Sabre de reprendre l'assaut. Le natif à la poitrine ouverte avait perdu beaucoup de sang, son cas était incertain sans un traitement rapide pour éviter l'infection de cette plaie horrible. Il était tout près de moi, j'essayai de voir si il était toujours conscient en agitant sa jambe de ma main.

Plus loin, quelques soldats s'affairaient autour de Jund, atteint le premier par l'assaut dans lequel nous étions. Je ne me sentais pas la force de m'y rendre et je ne pouvais laisser la comtesse. J'espérais que l'état du rôdeur soit stable pour lui permettre de poursuivre son oeuvre en Outre-Mer, il ne fallait pas céder la Nation à des Pirates.

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Des larmes de rage sur son visage se mélangeaient au sang pour lui faire un masque de carnaval grotesque et incongru. En voyant de nouveaux ennemis émerger dans le couloir, et pas des moindre, un démon infernal se pressant derrière leur rangs, l'épée dégainée, Jund avait lancé à l'entour parmi ses alliés un regard affolé. Mais sans crier gare deux abominables sshhht et ce fut la chute dans un cri, le sien. De la rencontre avec le sol, aucun souvenir lorsqu'il rouvrit les yeux au beau milieu du tumulte et des imprécations rageuses. Nombre de morts pendant qu'il gisait à demi conscient dans l'infinitésimale seconde où tout se déroulait sauvagement sans lui. Au dessus, vers lequel convergeait son regard flou, le plafond riche, tapissé du Chastel, rien d'autre. Le Palatin d'Outre-Mer couché, pâle, souffreteux, se laissa rouler sur le flan, voulut se relever, mais une douleur affreuse lancina chacune de ses fibres et il souffrit de mille morts. Sa respiration fut comme momentanément interrompue, l'air avait déserté ses poumons en même temps qu'une douleur aigue s'était affirmé haut et fort au niveau des côtes.

Pataugeant piteusement dans la mare de son sang, l'Elfe parut enfin s'apercevoir des deux flèches qui se hérissaient en travers de son giron, avec l'horrible impression qu'en écrabouillant les pièces solides de son armure, ces dernières avaient pulvérisés sa poitrine et son flanc gauche. Heureusement dans les faits, le constat était bien moins sévère. Arakasï se débarrassa de la première aisément, qui avait uniquement cravaché sa tenue de maille et de plaques rouge niellée de gemmes, érigée en rempart entre lui et cette dernière. Suite à quoi, venant à l'autre trait noir aiguisé, enfoncé profondément dans sa chair au niveau du flanc, plutôt que de l'extirper toutefois, en cassa seulement l'extrémité, qu'il logea et dissimula aux creux de sa main gauche, la droite tenant toujours fermement sa lame, pendant que plusieurs corps sans vie dont il ne saurait dire s'ils appartenaient à son camps ou non, venaient s'avachir non loin sur le carlage glacé. Les lignes semblaient avoir grandement bougées.


Immobile, le sang débordant de ses lèvres et se mêlant au filet laiteux de son âme meurtrie qui échappait à sa bouche, les dernières images qui se profilaient inlassablement dans l'esprit du Palatin, était la chute insensée de la comtesse d'Ald'Rhune, et suite à cela, la ruade du Seigneur Babka ainsi que d'un manteau écarlate, en sa direction, tous deux furieux et soucieux de sa santé en chute libre, avant de rejoindre les rangs des Sabres face au terrible démon. Revenant à ses atours immédiats, de ce qu'il put discerner plus distinctement, c'est à la menace des archers que l'Elfe décida de se dédier corps et âme au milieu du charivari des épées, fomenta sa hardiesse à venir. En effet ceux-ci constituaient un harcèlement continue et redoutable inacceptable pour la compagnie, ils devaient être balayés coûte que coûte. Feignant ainsi le mort, deux des trois archers ennemis le dépassèrent à la hâte dans la mêlée, sans inquiéter plus outre des cadavres à leur pieds, ayant dû grandement se rapprocher du grand bazar en lequel s'était tourné la bataille, quitte à être soumis au chantage des lames, dans l'unique but d'atteindre leur cibles de manière sûre.

Ils ne se méfièrent guère alors d'une fulminante taillade en estoc de la part d'un des cadavres soudain éveillé d'outre-tombe et Jund, relâchant sa fausse posture, témoignant d'une hargne à faire tressaillir le démon lui-même, se releva à demi, et plongea son épée dans le dos d'un de ces fourbes à distance, laquelle ressortit dans un fouillis inextricable de chair, de sang et de cuir. Pendant que tombait le premier dans un hurlement déchirant, l'Elfe se rua sur le second qui se retournait, bandant son arc mais déséquilibré, sa flèche maladroite égarée dans la mêlée. Fort aise, le Palatin de son autre main vint alors planter brutalement la pointe aiguisée, pointue de la branche cassée dans le gosier du miséreux, y plongeant presque toute sa main rougie dans la plaie ouverte. Des bulles giclèrent dans une bouillie de bave et de sang entre les lèvres du pirate, puis il tomba à la renverse, raid mort.

Agenouillé au-dessus de lui, s'échignant à lui voler sans tarder ses effets, l'Elfe à bout de souffle, et le tambour battant au coeur, encocha une flèche du carquois, visant le dernier archer de l'acuité de son regard à l'autre bout du couloir, déterminé à lui faire payer son infamie comme aux autres.
Shhht ! Une espèce de grincement grave, de chuintement, et l'ennemi vicieux ciblé à distance, pris d'un effet pervers de retour de bâton, émit un hoquet soufflé, tandis qu'un bon pari de dard acéré lui crevait, devant la poitrine. L'incompréhension se lisait dans son regard, une flèche pirate , aux couleurs sombres à sa devanture, d' un rouge à présent aussi éclatant que si on l'avait peinte. Et il mourut là-dessus. L'Elfe convalescent avait donc éliminé les trois archers, et la menace qu'ils représentaient, les autres auraient désormais plus de chances.

ADRIEN, A MOI !
rugit enfin le rôdeur, en dépit de l'affaiblissement qui l'assaillait d'une violence rare, comme pour soulever d'ultimes efforts et s'empêcher de tomber, fin inéxorable. Résolument, sa dernière volonté qui le maintenait encore debout, était d'offrir des chances de survivre à ses alliés, à défaut d'y pourvoir lui-même. L'un des pirates armés d'une hache, attiré par son boucan, se retourna et se précipita sur lui en vociférant. Un autre trait lâché d'une précision d'Elfe, un autre ennemi abattu rapidement. Et là dessus, la vue de l'Elfe s'obscurcit soudain, pendant que son adversaire transpercé à la poitrine titubait quelques secondes avant de s'effondrer, les yeux agrandis sous l'effet de la douleur.

Tremblant, peu à peu sa vue se rougeoyait, ses pupilles se dilataient, son regard défaillit. Le palatin hagard, désarmé, tituba alors, recula de plusieurs pas puis s'affala contre le mur le plus proche en glissant de haut en bas, effondré comme une masse molle, visqueuse et sans tronc, expectorant des filets de sang de plus en plus épais. Exténué par un chagrin sans fin, affaibli par la blessure au flanc, il n'avait pu qu'achever sa convalescence en s'écrasant finalement à cet endroit du couloir souillé de son sang, auquel nul ne faisait plus outre attention, l'épicentre de la bataille déplacé ailleurs. Jund, immobile, assis de manière inconfortable avec la carcasse de la flèche toujours planté en travers de sa chair, sentait ses dernières forces s'amenuiser, les ténèbres emporter sa vision, son esprit reculer dans le néant. Babka, Hélèna, Ser Will, et les autres ? Comment s'en sortaient-ils ? Il pria pour eux et leur salut.

En vain, baissant finalement la tête, il se laissa entraîner dans un sommeil lourd, qui serait sans doute le dernier. Sa face pâle, transpirante se défigura petit à petit d'une expression fébrile et douloureuse, puis dès lors, d'une autre apaisée et sereine. La mort, si elle l'était, avait épargné la beauté de l'Elfe, affecté seulement d'un trou vermeil.

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L'attente, trop longue et trop courte.
Bénédiction, répis, au milieu des combats, plage de paix.
La paix, le retour à une réalité sans haine ni violence.
Se souvenir de qui l'on est?
Si l'on en a le temps, car il faut ressortir de sa catatonie.
Trop longue, malédiction, laissant à l'homme le temps de la réflexion.

Et le brise plus sûrement que le plus violent des combats.
Les jambes cèdent, le coeur avec, et c'est le bras qui faiblit, lâche l'épée.
Une bouteille venait à peine de commencer à circuler lorsque l'ennemi se mit à grouiller.
Qu'ils aillent se faire pendre, ces fils de chiennes, leur heure viendrait bien un jour, par la déesse, qu'ils entrent d'abord!
Pourquoi sortir, puisqu'il n'y avait que la mort dehors?
La bouteille continua de circuler, entre les hommes harassés, au bord de la déroute si ils n'étaient pas dos au mur.

Un instant passa, encore.
Une cavalcade, dehors.
Des cris, des bruits de combat, de lutte, le son clair de l'acier contre l'acier.
En un éclair Volkmar fut sur ses pieds, presque plus par automatisme et réflexe que par volonté.
Il allait ordonner un assault, quand les regards vides qui se levèrent vers lui lui insufflèrent la notion du ridicule de la situation.
C'est d'une voix lasse qu'il prit la parole.


"Soldats... Quoiqu'il advienne, ne laissez jamais personne mettre en doute votre honneur.
Mais le mien m'interdit de laisser les notres en proie au massacre à quelques mètres de nous, quand bien même la mort rôderait aussi bien de notre côté de la porte que de l'autre.
Que ceux qui le veulent me suivent.
Je n'en voudrais pas aux autres de rester là.. De toute façon, notre mission est accomplie."

Un ou deux hommes se levèrent, rapidement, prirent leurs armes.
Sorann à ses côtés formait une présence rassurante pour le jeune général d'Outre Mer désemparé.
Plus lentement, les autres suivirent.
Peu à peu, une vingtaine, puis une trentaine d'hommes furent sur pieds, puis plus... Plus qu'il n'aurait espéré.
Un sentiment de fierté gonfla le coeur de Volkmar, d'avoir eu l'honneur de commander des hommes capables encore de se relever, après un carnage et une défaite.
Nombres d'hommes qu'il avait connus ce seraient effondrés pour longtemps.
Mais la bataille n'était pas finie que ceux là étaient encore là, garde relevée.
La barricade devant la porte fut dégagée.
La bouteille passa entre eux une dernière fois, chacun en vidant une rasade, pour se réchauffer le coeur, pour le courage, pour se donner de la rage au ventre.
Chacun dégaina sa lame, pour ceux qui avaient su la ranger, les autres la levèrent simplement.
La porte s'ouvrit directement à l'arrière de l'affrontement.
Dans le dos des pirates.
Les natifs se ruèrent dans l'ouverture, Volkmar sabra un flibustier et sentit sa lame s'enfoncer dans la chair, pour y laisser un sillon sanguinolent.
Un cri lui vint du fond de la gorge.

"Pour la gloire et par mon nom! Pour la déesse! Pour l'Outre Mer!"

D'autres cris retentirent en réponse, du même acabit, plus ou moins compréhensibles.
Ce fut juste à temps pour voir l'ampleur du désastre qui leur pendait au nez, qu'ils sortirent.
Les hommes qui étaient là n'étaient pas simplement des soldats d'Outre Mer, mais le Vice Roi Arakasï, et une partie des seigneurs présents au Castel, y compris les représentants de Kalamaï.
Une bouffée de colère et d'une rage noire glaça le sang de Volkmar, qui rugit tel un dément en une nouvelle fois au jugé, avant de se replier de quelques pas.
Quelques mots à l'oreille d'un soldat suffirent à refroidir le sang de ce dernier aussi.
C'était l'avenir de l'Outre Mer, qui se jouait là, finalement, et pas une dernière bataille d'arrière garde.
Ralliant une quinzaine d'hommes, Volkmar se précipita droit vers Arakasï, dans l'espoir de former une brèche.
Le premier à l'atteindre avait ordre de l'évacuer vers leur refuge.
Tandis que nombre d'autres soldats venaient de fondre sur le démon qui obnibulait l'esprit des combattants, Volkmar cherchait lui à se frayer un chemin vers celui qui semblait, par sa carrure, son équipement, son timbre de voix, sa façon de gueuler les ordres, le chef de cette bande.
A lui, qu'il était, pour passer sa rage.

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L'impact avait été soudain. La jeune femme, disposant pourtant de sens particulièrement aiguisés, n'avait pas vu venir la flèche. Elle ne vit que l'empennage de cette dernière lorsqu'elle se fraya un passage dans ses chairs. La douleur la fit perdre connaissance. C'est à peine si elle se sentit tituber et tomber au sol.

Tout était devenu noir. Presque instantanément. Et pourtant, elle entendait toujours le bruit de sa respiration, faible. Sa première réaction fut la peur. Mais elle fut si brève qu'elle ne s'en aperçu pas. La curiosité la remplaça. Et avec elle, sa faculté à découvrir l'objet de son étonnement.
Hélèna ressentit la douleur dans sa poitrine. Une douleur physique qui aurait pu la tuer si elle n'avait bénéficié des soins des Ianoss il y a si longtemps. Peu importait. Elle était toujours vivante. Inconsciente du monde l'entourant, mais encore consciente mentalement, comme recroquevillée dans son esprit. Et elle se tenait là, à l'abri de la douleur, sans trop savoir que faire.

Elle tenta de se rouvrir au monde extérieur. La douleur se fit plus intense. La mobilisation de sa pensée sur l'atténuation de la douleur lui permis de rétablir un contact avec sa vision mentale sans trop en souffrir.
Elle sentit alors très près d'elle, la présence de Babka. La comtesse vit alors en lui l'angoisse et l'espérance. Elle se vit par ses yeux, allongée au sol, la flèche fichée dans sa poitrine. La hampe avait été brisée lors de sa chute. Et l'elfe de Maon tentait de faire s'arrêter l'épanchement de sang provenant de la blessure.
Hélèna comprit mieux les émotions de son ami. Elle n'était pas vraiment au mieux de sa forme physique.
En se concentrant mieux, elle perçu les prières silencieuses de l'elfe. Et elle aurait aimée lui répondre mentalement. Mais pour le moment, elle avait besoin de ses forces pour son réveil.

Autour d'eux deux, se trouvaient les Sabres. L'escouade Delta, au grand complet. Leurs pensées étaient focalisées sur leurs adversaires et la meilleure solution pour les abattre. Professionnels jusqu'au bout, ils mourraient en essayant de vaincre. Ou vaincraient en portant la mort à bout de lame. Hélèna accompagnait chacun de leurs gestes. Le temps mental, relatif par rapport à la réalité, faisait qu'elle pouvait suivre chacune des phases de leurs gestes. Le moindre écart de lame pour feinter leur adversaire. La moindre trajectoire vers le point faible de l'armure de leur adversaire du moment. A peine ce dernier tombait-il que déjà leur lame voguait vers le cœur d'un autre. La comtesse admira un instant le formidable entrainement de ces hommes. Le terme soldat d'élite aurait presque été faible, en comparaison à ce spectacle qu'elle était seule à pouvoir profiter...

En face d'eux, la comtesse vit une horde d'esprit à l'architecture de pensée étrange. Elle les identifia rapidement pour être des pirates, de part leurs réactions et la teneur de leurs réflexions. Toutefois, l'un d'entre eux intrigua la jeune femme. Il n'avait absolument rien de commun avec les rassurants esprits de ses alliés de Kalamaï ou d'Outre-mer. Ni même avec ses ennemis.
Un univers de flammes et de terreur émanait de cet esprit-ci. Hélèna se rappela avoir lu quelque chose à ce sujet. La teinte, l'énergie émanant de ce individu n'avait rien de commun avec un humain, elfe ou même nain. Les souvenirs de la comtesse lui revinrent à l'esprit. Ses lectures avaient en effet mentionnées ces êtres. Il s'agissait d'un démon...

A proximité des Ald'Rhunais, elle distingua Jund, visiblement mal en point. Son esprit paraissait atténué, comme confus. La vision qu'elle eut de lui même par ses propres yeux ne la rassura pas: elle voyait les deux traits profondément plantés dans son corps. Cette vue la fit frémir. S'il mourrait, l'Outre-mer tomberait définitivement dans le chaos.
La comtesse se concentra sur les pensées de l'elfe. Elle y perçut quelques images d'elle même recevant la flèche en plein torse. Sa chute en même temps que la sienne...

La présence soudaine d'un des soldats d'Outre-mer dans son champ de vision mental la surprit. Mais cette surprise ne s'arrêta pas là. Hélèna n'avait pas fait attention de prime abord, mais cet homme n'avait pas grand chose à voir avec un soldat d'Outre-mer. Celui-ci savait dissimuler en partie ses pensées, dont trop rare pour faire de lui un simple soldat. Sa blessure avait cependant fait de cette protection une passoire permettant les accès à sa mémoire et au flux de ses réflexions.
Hélèna serait volontiers tombée de haut, si elle n'avait déjà été allongée au sol.
Cet homme venait d'Ald'Rhune! Sa mémoires et ses souvenirs le trahissait. Il avait également une connaissance des armes comparable à celle de Naal et un savoir des techniques des Sabres particulièrement pointu. La seule explication qui pouvait expliquer cela était qu'il appartenait à ce corps d'élite. Seulement, que faisait-il ici, aussi loin des frontières de la cité côtière de Prévèze? Une explication en privé serait nécessaire...

"Allez, Hélèna, redresse-toi!"

Lentement, la jeune femme reprit le contrôle de son corps. Muscle après muscle, au grès de ses nerfs et de la reconstruction de sa volonté. Elle sentit un frisson remonter le long de sa colonne vertébrale. La douleur venait de refaire son apparition, plus forte et intense que jamais. La comtesse serra mentalement les dents. Elle devait reprendre connaissance. Il en allait de sa survie ainsi que de celle de ses amis.
Lentement, elle rouvrit les yeux et expulsa l'air contenu dans ses poumons. Elle inspira comme elle le pu. L'odeur et le goût du sang remonta dans sa gorge. Son sang. Elle toussa en cherchant à s'en débarrasser. Le liquide vermillon s'épancha de ses lèvres en gouttelettes tachetant sa toge blanche.
Ses yeux clairs fouillèrent un instant son champ de vision sans voir quoique ce soit. Ce désagrément s'évanouit rapidement, sa vue lui revenant rapidement. Son ouïe revint elle aussi, accompagnée par les bruits métalliques des combats. Elle tenta de se redresser, mais la douleur l'en empêcha.
Instinctivement, ses mains se posèrent sur le morceau de flèche dépassant de sa poitrine. Elle s'en saisit aussi résolument que ses mains le pouvait avant de tirer dessus pour le dégager. Sa force décuplée permis le retrait du morceau de bois et de métal. La flèche en main, elle la jeta en soupirant de bonheur. Ses capacités de guérison feraient dorénavant le reste.

Hélèna se redressa enfin, ne ressentant plus qu'un picotement intense particulièrement désagréable, mais supportable. Naal interrompit le combat pour la rejoindre:
-Madame! Vous allez bien?
-Je...je me suis sentit mieux en d'autres circonstances.
-Content de vous revoir parmi nous! Tenez, prenez ça!
Le Sabre sortit d'une poche de son armure de cuir un morceau de tissu blanc et une petite flasque métallique d'alcool et tendit le tout à la jeune femme. Cette dernière esquissa un sourire à son serviable garde du corps.
-Merci Naal.

Hélèna trouva que l'alcool était peut être de trop. Grâce aux soins efficaces de Babka, elle n'aurait pas à s'en servir. Elle se servit néanmoins du tissu pour s'en faire un bandage de fortune, le temps que la plaie cicatrise, puis disparaisse sous les effets de la régénération vampirique.
Une fois le bandage terminé et élégamment dissimulé sous la toge tachée de pourpre, Hélèna se releva en s'aidant du mur proche. La vue de leur ennemie passant pour morte la seconde d'avant, se relevant pour reprendre son chemin surprit les quelques pirates restés en retrait... La fragile jeune femme qu'elle paraissait ne pouvait avoir assez de force ou de chance pour réchapper d'un tel tir de flèche. Et pourtant, bien que titubant encore, elle se tenait derrière ses hommes sur ses deux jambes...

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Alors qu'Hélèna reprenait péniblement son équilibre, Hélèna se souvint de la situation de Jund. Sa brève connexion mentale avec l'elfe d'Outre-mer lui avait appris son état. Prise d'anxiété, elle se mis à le chercher des yeux parmi les cadavres jonchant ce qui avait, il y a quelques instants encore, été une cuisine.
Elle le vit enfin, à une poignée de mètres d'elle, adossé contre un mur. Il ne bougeait plus. Du sang coulait abondamment de ses deux blessures, suintant à travers sa cuirasse percée. La comtesse s'attendit au pire en le voyant ainsi.
Délaissant l'escouade Delta, qui mettait à mal pour la seconde fois les hommes du pirate dénommé Gourcuff la terreur, la jeune femme s'avança d'un pas mal-assuré en direction du palatin d'Outre-mer. Elle dut à plusieurs reprises se rattraper au mur, manquant de tomber.
Le picotement de sa poitrine la démangea. Ce n'est qu'à force de volonté qu'elle réussit à se contenir de gratter sa plaie en cours de cicatrisation...

Elle atteignit enfin le rôdeur blessé. Les deux flèches étaient toujours plantées dans son thorax. Les deux soldats en livrée pourpre s'affairant à ses côtés n'osaient y toucher, de peur de faire plus de mal que de bien...

Naal et ses hommes se battaient comme des lions. Ils n'avaient jusqu'à présent pas reculés d'un pas. Cependant, la fatigue commençait à poindre. La demande en énergie que pouvait avoir un combat de grande intensité se ressentait après quelques minutes seulement. Jusqu'à présent, ils avaient tenus. Mais ils commençaient à faire des erreurs. Anodines, presque imperceptibles. Mais tout quatre savaient très bien qu'ils allaient devoir trouver une solution avant que leurs réflexes ne flanchent sous l'effet de l'épuisement.
Le chef de l'escouade Delta vit sa comtesse partir en direction de l'elfe Outre-îlien. Il ne put s'empêcher de ressentir une pointe d'appréhension. Un rapide coup d'œil le rassura: les archers se trouvaient déjà à terre, parmi les mourants. Il se reconcentra très rapidement sur le combat, reprenant avec plus d'ardeur qu'auparavant...

-Surtout ne lui enlevez pas!

Hélèna venait d'arrêter net le geste de l'un des soldats de Jund. Ce dernier allait essayer de retirer l'une des flèches du torse de l'elfe.
-Mais...vous avez bien retirée la vôtre, vous!
Répondant du tac-au-tac:
-Oui, mais j'ai d'abord bénéficié des soins du seigneur Babka. Il lui faut la même chose ou on le perdra ici.
Il lui fallait le plus vite possible faire oublier à ce soldat trop attentif les étrangetés liées à son anatomie. Le plus simple était de le focaliser sur l'état de son maitre...
Regardant autour d'elle, Hélèna put constater que si le nombre d'ennemi avait de beaucoup décrut, leur position n'en restait non moins peu enviable. Les portes des cuisines donnait un large accès à une autre troupe pirate. Ces dernières n'allaient d'ailleurs pas tarder à les rejoindre, s'ils ne faisaient rien.
-Savez-vous où se trouve le passage secret?
-Quel passage secret? Le soldat la regarda avec un air étonné.
Hélèna se rappela soudain que Jund avait dit plus tôt que seules deux personnes en connaissait l'existence. Lui et le grand prêtre du Chastel. Seulement, le grand prêtre ne se trouvait pas parmi eux. Seul Jund pouvait leur indiquer l'entrée du passage. Or, ce dernier avait perdu connaissance...

(HRP: Partie 1 de l'escapade. Le suite arrive. Le tunnel débouche dans un petit bois aux abords du Chastel. Sous le couvert des arbres, personne ne peut nous voir. La porte d'entrée ainsi que les multiples grilles qui verrouillent le tunnel ont été refermées, nous laissant le temps de fuir.)

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