Il me semble avoir parcouru des kilomètres de couloirs, traversé des dizaines de salles, pendant des heures qui m’ont semblé interminables… Mais les ampoules ainsi récoltées ne l’ont pas été en vain : je pense m’être fait un plan mental suffisamment précis des lieux pour pouvoir m’y retrouver à l’avenir. Et surtout, j’ai pu rencontrer un certain nombre d’assassins présents, et ainsi me faire connaître d’une partie de la guilde. Je n’ai rencontré aucune femme, comme je m’y attendais, mais je ne peux pas en conclure hâtivement être la seule représentante de la gente féminine ici…
Ah, voilà, je retrouve ce que j’avais aperçu plus tôt : une alcôve sombre, cachant en fait l’entrée d’une salle spacieuse, contenant une vieille table usée et quelques chaises ayant connu des jours meilleurs. Mais ça fera l’affaire, cette salle ne semble pas avoir servi depuis un moment, au vu de la poussière recouvrant le mobilier, nous serons donc tranquille. J’accroche les torches que j’avais glanées lors de mon expédition aux supports répartis sur les murs, et les allume une à une. Voilà, éclairée convenablement, cette salle me semble tout à fait correspondre à mes attentes.
Je ressors, et lance un léger sifflement. Voilà Quilléon, le vieil homme que j’ai rencontré plus tôt et qui s’est présenté à moi comme le plus ancien voleur de la guilde encore vivant. Il tient plus de l’assassin que du voleur, mais soit, peut-être ses fréquentations ont-elles changé ses manières avec le temps, quoi qu’il en soit, il me sera utile, il connaît beaucoup de monde ici. D’ailleurs, je vois qu’il est suivi de quelques assassins, dont certains que je n’avais pas encore vu : bien, il fait preuve de zèle, il a déjà recruté de potentiels alliés ! Tandis que tous ces hommes aux visages patibulaires me suivent dans la salle que je viens de m’approprier, je dispose les chaises autour de la grande table, et chasse d’un large geste une partie de la poussière qui la recouvre.
Bien, mes amis – si vous me permettez de vous appeler ainsi – je vous remercie de vous être joint à moi pour cette petite réunion improvisée. Tout d’abord, laissez-moi me présenter : je me nomme Kibin Satsujin, mais vous pouvez m’appeler Kibin. Vous ne me connaissez pas encore, pour la simple et bonne raison que je viens d’entrer dans la Guilde.
Bien que moins active que vous dans la vie de l’ombre, je n’en ai jamais oublié pour autant mon passé de voleuse, et c’est en cette qualité que je m’adresse à vous. Mon but, en intégrant cette guilde, était de créer un lien entre les voleurs et assassins que vous êtes, vivant et agissant dans l’ombre dans toutes les régions de l’empire, et les seigneurs tels que moi, vivant à découvert avec un certain statut social, mais possédant des armées conséquentes.
Je vois à vos visages que certains savent où je veux en venir. Oui, vous pouvez vous réjouir mes amis, car il est temps que nous, acteurs de l’ombre, bâtissions une force soudée et immuable ! il est temps que les réseaux souterrains d’espions infiltré dans toutes les cités et les figures de la société se mouvant dans les palais unissent leurs forces et leurs savoir, pour que la guilde de l’ombre gagne les honneurs de la gloire !
Je m’arrête quelques secondes, le temps que les hommes – et l’elfe noir que je remarque seulement maintenant – présents fassent montre de leur joie. Je pense qu’ils n’ont encore aucune idée des implications de mes paroles, mais cet enthousiasme presque naïf me donne tout de même chaud au cœur. Je reprends alors :
Oui, je pense que la guilde doit développer son action cachée dans la politique de notre empire. Et cela se fera en plusieurs phases : tout d’abord, il est nécessaire de recruter de nouveaux membre, car un peu de sang neuf sera bénéfique, mais ne le prenez pas mal, je sais reconnaître les atouts de votre expérience ! Ensuite, il faut accumuler des richesses, et vous savez comme moi qu’il n’y a que deux façon de faire : voler ou tuer ! Pardon, trois façons : voler, tuer, ou les deux à la fois !
Je souris face aux exclamations des assassins qui semblent apprécier ce programme.
Mais attendez… le meurtre n’est pas une chose qui se fait à la légère : vous êtes des assassins, pas des brutes ! Il ne faut pas tuer pour rien, vous savez comme moi que l’intérêt de notre Guilde est de tuer des cibles précises, contre rémunération. Mais jusqu’à présent, seuls les seigneurs vivant dans les villes où la Guilde est représentée faisaient appel à vous. Mais savez-vous combien de clients potentiels ne connaissent même pas votre existence ? Il faut que cela change, afin que grandisse notre influence, même au cœur des forêts les plus profondes !
Ensuite… ensuite, j’ai bien mon idée sur la manière de procéder, mais chaque chose viendra en son temps. Notre condition nous impose la prudence, il pourrait être dangereux de trop vouloir se précipiter…
Pour l’heure, j’ai d’autres projets… Vous pouvez rester, tout membre de la Guilde est le bienvenue, mais ce que je veux mettre en place concerne plus particulièrement les voleurs… Cependant, cela pourrait donner des idées aux assassins que vous êtes…
Bon, je vois que ça vous intéresse… Et bien, je pense que cette salle sera idéale en tant que quartier général : je souhaite créer ici la Confrérie des Voleurs, lieu de rassemblement où les voleurs de la Guilde pourront mettre en commun leurs informations utiles. Et surtout, épingler les traîtres parmi nous : comprenez par là les voleurs – ou assassins – attaquant d’autres voleurs ou assassins.
Cela vous fait sourire ? Effectivement, les membres de la Guilde sont soudés, mais sachez que tous les voleurs et tous les assassins ne possèdent pas l’esprit de fraternité qui vous habite. Il y a à peine quelques heures, j’ai reçu un message m’indiquant qu’un voleur, un certain Orénon membre de la Légion de Natémia, a lancé ses troupes à l’assaut de mes terres.
Ordres mal interprétés ? distraction de ce seigneur ? rejet du code d’honneur des voleurs ? je ne sais pas ce qui l’a poussé à ce geste malheureux, j’attends une réponse de sa part, mais quoi qu’il en soit, ce genre de choses ne doit plus se reproduire, et il est du devoir de la Guilde de veiller à punir les trahisons de ce type. Et bien sûr, il est évident que ce genre d’individu instable n’aurait pas sa place parmi nous, je pense que vous serez d’accord là-dessus ?
Voyons voir ce que mon auditoire a à dire à ce sujet. Peut-être certains d’entre aux ont-ils connu des situations similaire, je serais curieuse de savoir comment ils les ont réglé…
Ah, voilà, je retrouve ce que j’avais aperçu plus tôt : une alcôve sombre, cachant en fait l’entrée d’une salle spacieuse, contenant une vieille table usée et quelques chaises ayant connu des jours meilleurs. Mais ça fera l’affaire, cette salle ne semble pas avoir servi depuis un moment, au vu de la poussière recouvrant le mobilier, nous serons donc tranquille. J’accroche les torches que j’avais glanées lors de mon expédition aux supports répartis sur les murs, et les allume une à une. Voilà, éclairée convenablement, cette salle me semble tout à fait correspondre à mes attentes.
Je ressors, et lance un léger sifflement. Voilà Quilléon, le vieil homme que j’ai rencontré plus tôt et qui s’est présenté à moi comme le plus ancien voleur de la guilde encore vivant. Il tient plus de l’assassin que du voleur, mais soit, peut-être ses fréquentations ont-elles changé ses manières avec le temps, quoi qu’il en soit, il me sera utile, il connaît beaucoup de monde ici. D’ailleurs, je vois qu’il est suivi de quelques assassins, dont certains que je n’avais pas encore vu : bien, il fait preuve de zèle, il a déjà recruté de potentiels alliés ! Tandis que tous ces hommes aux visages patibulaires me suivent dans la salle que je viens de m’approprier, je dispose les chaises autour de la grande table, et chasse d’un large geste une partie de la poussière qui la recouvre.
Bien, mes amis – si vous me permettez de vous appeler ainsi – je vous remercie de vous être joint à moi pour cette petite réunion improvisée. Tout d’abord, laissez-moi me présenter : je me nomme Kibin Satsujin, mais vous pouvez m’appeler Kibin. Vous ne me connaissez pas encore, pour la simple et bonne raison que je viens d’entrer dans la Guilde.
Bien que moins active que vous dans la vie de l’ombre, je n’en ai jamais oublié pour autant mon passé de voleuse, et c’est en cette qualité que je m’adresse à vous. Mon but, en intégrant cette guilde, était de créer un lien entre les voleurs et assassins que vous êtes, vivant et agissant dans l’ombre dans toutes les régions de l’empire, et les seigneurs tels que moi, vivant à découvert avec un certain statut social, mais possédant des armées conséquentes.
Je vois à vos visages que certains savent où je veux en venir. Oui, vous pouvez vous réjouir mes amis, car il est temps que nous, acteurs de l’ombre, bâtissions une force soudée et immuable ! il est temps que les réseaux souterrains d’espions infiltré dans toutes les cités et les figures de la société se mouvant dans les palais unissent leurs forces et leurs savoir, pour que la guilde de l’ombre gagne les honneurs de la gloire !
Je m’arrête quelques secondes, le temps que les hommes – et l’elfe noir que je remarque seulement maintenant – présents fassent montre de leur joie. Je pense qu’ils n’ont encore aucune idée des implications de mes paroles, mais cet enthousiasme presque naïf me donne tout de même chaud au cœur. Je reprends alors :
Oui, je pense que la guilde doit développer son action cachée dans la politique de notre empire. Et cela se fera en plusieurs phases : tout d’abord, il est nécessaire de recruter de nouveaux membre, car un peu de sang neuf sera bénéfique, mais ne le prenez pas mal, je sais reconnaître les atouts de votre expérience ! Ensuite, il faut accumuler des richesses, et vous savez comme moi qu’il n’y a que deux façon de faire : voler ou tuer ! Pardon, trois façons : voler, tuer, ou les deux à la fois !
Je souris face aux exclamations des assassins qui semblent apprécier ce programme.
Mais attendez… le meurtre n’est pas une chose qui se fait à la légère : vous êtes des assassins, pas des brutes ! Il ne faut pas tuer pour rien, vous savez comme moi que l’intérêt de notre Guilde est de tuer des cibles précises, contre rémunération. Mais jusqu’à présent, seuls les seigneurs vivant dans les villes où la Guilde est représentée faisaient appel à vous. Mais savez-vous combien de clients potentiels ne connaissent même pas votre existence ? Il faut que cela change, afin que grandisse notre influence, même au cœur des forêts les plus profondes !
Ensuite… ensuite, j’ai bien mon idée sur la manière de procéder, mais chaque chose viendra en son temps. Notre condition nous impose la prudence, il pourrait être dangereux de trop vouloir se précipiter…
Pour l’heure, j’ai d’autres projets… Vous pouvez rester, tout membre de la Guilde est le bienvenue, mais ce que je veux mettre en place concerne plus particulièrement les voleurs… Cependant, cela pourrait donner des idées aux assassins que vous êtes…
Bon, je vois que ça vous intéresse… Et bien, je pense que cette salle sera idéale en tant que quartier général : je souhaite créer ici la Confrérie des Voleurs, lieu de rassemblement où les voleurs de la Guilde pourront mettre en commun leurs informations utiles. Et surtout, épingler les traîtres parmi nous : comprenez par là les voleurs – ou assassins – attaquant d’autres voleurs ou assassins.
Cela vous fait sourire ? Effectivement, les membres de la Guilde sont soudés, mais sachez que tous les voleurs et tous les assassins ne possèdent pas l’esprit de fraternité qui vous habite. Il y a à peine quelques heures, j’ai reçu un message m’indiquant qu’un voleur, un certain Orénon membre de la Légion de Natémia, a lancé ses troupes à l’assaut de mes terres.
Ordres mal interprétés ? distraction de ce seigneur ? rejet du code d’honneur des voleurs ? je ne sais pas ce qui l’a poussé à ce geste malheureux, j’attends une réponse de sa part, mais quoi qu’il en soit, ce genre de choses ne doit plus se reproduire, et il est du devoir de la Guilde de veiller à punir les trahisons de ce type. Et bien sûr, il est évident que ce genre d’individu instable n’aurait pas sa place parmi nous, je pense que vous serez d’accord là-dessus ?
Voyons voir ce que mon auditoire a à dire à ce sujet. Peut-être certains d’entre aux ont-ils connu des situations similaire, je serais curieuse de savoir comment ils les ont réglé…