Le Monde de Kalamaï
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Phornose, Port d'Amphise

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Babka
Itanagon
Hélèna
farlen farden
Faraël
Sirias
Fardall
11 participants

descriptionPhornose, Port d'Amphise - Page 2 EmptyRe: Phornose, Port d'Amphise

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Le groupe de dignitaire avait mis pied à terre dès que les navires furent amarrés. Le palatin de Maon parla à chacun d'eux de manière individuelle. Il se rendit d'abord au près d'Hélèna.

Comtesse, comme précisé sur le bateau, je vais me rendre par moi-même sur les quais des quartiers mal famé, dites-moi simplement combien de temps il faut pour vous rendre avec la Hylvië. De plus, j'espère que je vais te revoir sur mes terres pour une visite de courtoisie plutôt que par obligation politique. Quoi que nous avons à discuter concernant la coalition marchande qui a été délaissé ces derniers temps.

Babka l'embrassa sur chaque joue puis écouta sa réponse avant de se rendre au près d'Irkos.

Roi Irkos, sache que tu es ici, en Maon, bienvenue en tout temps. La demeure palatinale est vaste et les chambres confortables, je souhaite entretenir des relations plus cordiales entre nos Nations. Une fois le Sénat terminé, nous pourrions scellé des ententes commerciales pour aider la reconstruction de l'Outre-Mer si cela t'intéresse.

Les deux elfes se serrèrent la main avant que la kalamaïen se dirige vers le drow, s'assurant de ne pas être entendu des autres.

Adola, une brève rencontre entre nous deux sera nécessaire après la séance du sénat dans les caves de l'ombre, j'ai quelque chose d'important à mettre au point. En ce qui concerne la protection du roi, allez y dans la discrétion, n'en faites pas trop si possible. Un surplus de protection pourrait être mal vu. Ceci reste un conseil d'ami, je ne puis te dictez quoi faire vu ton rang supérieur au mien. Bonne route sur la Hylvië, je vous rejoins là-bas.

Après salutations, le palatin se dirigea vers ses bureaux afin de prendre connaissance de la situation sur son royaume depuis son absence.

Spoiler :

descriptionPhornose, Port d'Amphise - Page 2 EmptyRe: Phornose, Port d'Amphise

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La jeune femme avait été rejointe sur le quai par Babka, palatin de ces terres, alors qu'elle en profitait pour admirer l'excellent travail accompli sur les agrandissements du port. Il lui fit part alors de ses intentions concernant la prochaine réunion du Sénat, vers laquelle ils s'avançaient. Et comme il l'avait dit durant le voyage, quelques affaires pressantes attendaient l'elfe Maonnais, affaires qui ne devait souffrir aucun retard, pas même une convocation à la capitale pour une raison aussi importante que le sort de l'Outre-Mer...
L'élégant ami de la comtesse en profita pour formuler ses vœux de la voir lui rendre visite prochainement en cette bonne et accueillante terre de Maon. Pour des raisons moins "officielles" et dans un cadre plus détendu que les circonstances qui les avaient poussés tout deux dans la tourmente c'est derniers mois...
Goûter à un relatif repos pouvait passer pour légitime après les épreuves affrontées côte à côte. Que le monde semblerait calme une fois la séance du Sénat achevée. Si toutefois tout se passait comme prévu, ce qui n'est d'ailleurs que trop rarement le cas...

Mais ce qui surpris le plus l'Ald'Rhunaise furent ces deux baisers sur ses joues. Et si la comtesse avait pu en rougir, croyez bien qu'elle l'aurait fait. Or, Babka le savait, la jeune femme n'était plus exactement apte à piquer un fard. Et ce sont deux joues glaciales qui reçurent les lèvres de l'elfe...

-Babka... C'est...euh. J'espère que tu excuseras ma surprise, il n'est pas courant pour moi de recevoir une telle marque d'affection. Je reviendrais toujours avec plaisir en Maon, tu t'en doutes. Mais ma province et ma cité me manquent toutes deux... Je pense rejoindre Prévèze à la fin de la séance du Sénat. Cela fait si longtemps que je n'ai pas foulée les sables du désert ou respiré l'air des forêts de la réserve des dragons d'Ald'Rhune.
Mais soit en sûr: je reviendrais en Maon tôt ou tard pour, comme tu l'as mentionné et entre autre, parler un peu de l'avenir de notre coalition. En attendant ce jour, je te souhaite une bonne continuation, tes pas se séparant des nôtres. Nous nous reverrons à la Capitale, mon ami.

descriptionPhornose, Port d'Amphise - Page 2 EmptyRe: Phornose, Port d'Amphise

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Babka avait embrassé Hélèna, une chose visiblement qu’elle ne s’attendait pas. Mais le geste restait convenable bien que surprenant.
Puis tour à tour il adressa une parole à chacun. Lorsque ce fut mon tour, je répondis avant qu’il ne parte rejoindre son royaume avant de se rendre au Sénat.


Pour l’entrevu naturellement que je prendrai un temps où il vous plaira, du moment que le lieu soit sûr. Vous connaissez mes principes. Par contre je ne sais pas encore où nous débarquerons, le quartier Mal Famé à ce que j’ai compris n’est que la deuxième option si le port principal n’est pas sûr. Mais je pense que cela st bon.

Je vous remercie pour votre franchise et vous savez, du moins je l’espère, que j’ai toujours préféré le dialogue et la franchise, cela permets d’avancer.
J’admets peu être avoir donné des consignes un peu extrême car nous ne sommes pas en état de siège. Cependant je vous rappelle les deux dernières séances du Sénat. Lorsque nous avons décidé d’envoyer des diplomates certains préféraient envoyer nos armées. Et lorsque nous avons eu connaissance de la situation avec l’attaque des pirates, les mêmes désiraient faire d’une pierre deux coups en écrasant le peuple d’Outre-Mer avec les pirates. J’ai donc tout lieu de penser que la vie du Seigneur Irkos nécessite d’être protéger de manière intense. Du moins pour le départ avant de voir quel accueil nous est réservé.
J'espère que vous n'y voyez pas d'inconvénient Seigneur Irkos? cependant si cela devenait trop ou bien gênant alors nous nous adapterons.

Et la sécurité à surtout été de mise dans le quartier des administrations bien qu’également un peu renforcé dans le reste de la ville. Cependant les consignes ont été clair de ne pas déranger les habitants et les commerces.
Je n’ai pas d’idée sur la vision du peuple, cela fait déjà trop longtemps que j’ai quitté Kalamaï. J’en saurai plus dès notre retour.


Je n’avais encore pas eu de vrai compte rendu de la part de mes agents. D’habitude j’en recevais plusieurs par jour, mais je n’étais pas facilement joignable. Il y avait bien un moyen avec un objet magique mais les consignes étaient en cas d’extrême urgence. Je pouvais donc en conclure que c’était calme.

Je me tournai vers Hélèna
.

Pour ma pars je suis prêt, il faudra faire envoyer un oiseau dans la Capitale pour prévenir du jour de notre arrivée.

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L'air frais et marin avait fait du bien à Irkos. L'Elfe en avait profité pour peaufiner son discours, imaginer milles répliques aux critiques qu'on lui assènerait. Il était confiant, peut-être trop. De toute façon, l'Outre-Mer était indépendante, c'était maintenant un fait. Il fallait dorénavant le faire comprendre en douceur aux fameux Palatins. Par ailleurs, Mïlas lui avait dressé un bref portrait de chacun, afin de ne pas être surpris lors de son arrivée. Heureusement que l'érudit était là, Irkos avait pu lui poser toutes les questions qui lui était passé par la tête. Il n'avait pas osé en faire de même avec les Kalamiens, de peur de paraitre trop suspicieux, ce qui pourrait se traduire par un manque de confiance qu'il n'éprouvait nullement. Mais pas question de laisser place à l'ambiguïté.

Puis Babka vint le trouver, à la fin du voyage, pour l'assurer qu'il sera installé dans la meilleure des chambres. Le simple fait de se retrouver coincé entre quatre murs, aussi espacés soit-il, rebutait Irkos, d'autant qu'il serait surement bloqué dans une prison dorée à cause de l'agitation que sa venue provoquerait... Mais il savait que son homologue elfique faisait de son mieux, d'autant qu'il lui proposa d'aider économiquement la Nation.


- Je prie Synodar pour qu'il te récompense de ta bonté, Babka. J'accepterai volontiers toute aide, bien que mon peuple est fier et souhaitera probablement se reconstruire par ses propres moyens. J'opterai donc plus pour un commerce plutôt qu'une aide, mais voyons d'abord la réaction des hauts représentants de ton peuple, je ne voudrais pas te mettre dans une fâcheuse position.

Le tutoiement employé par Babka l'avait surpris, mais soit, ils avaient développé une relation de confiance telle que cela ne le dérangeait pas. Ils se serrèrent la main et Irkos partit sur le pont, songeur. Il pénétrait sur un territoire qui se voulait accueillant selon les propos d'Adola, Babka, et Hélèna, et pourtant l'instinct d'Irkos lui prédisait tellement d'hostilité... Il avait encore fort à faire pour faire accepter la position de l'Outre-Mer, mais il avait hâte d'arriver.

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Le navire qui avait quitté les docks de Phornose voilà des lunes traversa l'entrée du port d'un rythme lent, contournant les récifs avec expertise, cette protection naturelle contre les envahisseurs qui exigeait normalement que ce soit un capitaine Maonnais qui prenne la barre des vaisseaux pour parvenir jusqu'au quai. Celui qui était à la barre n'avait point arrêté pour cette formalité, prenant par surprise les gardes et travailleurs de l'endroit. Quelques vieux matelot crièrent au fantôme en voyant le navire apparaître devant eux, ils le reconnaissait et n'y croyait pas....

L’accostage se fit à la perfection, la rampe fut installé et l'équipage se mit à descendre du navire, provocant des cris et pleurs de joie, des hommes et des femmes qui avait laissé ici plusieurs amis pour suivre le capitaine du navire aveuglément. Celui-ci fut le dernier à remettre les pieds sur terre, le visage nostalgique et changé par les épreuves. Le responsable de la capitainerie arriva à la course vers le nouvel arrivant, y allant d'une accolade chaleureuse que le sieur lui rendit avec autant d'énergie.
Phornose, Port d'Amphise - Page 2 Phorno10
Nous étions certains que tu étais mort depuis tout ce temps !

Et non mon ami, je suis bien vivant. J'avais le mal du pays, un certain besoin de revoir ma contrée natale et ce qu'il advient de l'Empire tumultueux que j'ai quitté voilà des années.

Maon est paisible et plus florissante que jamais !

Maon ? Pourquoi me parles-tu de la forêt ?

Aahh tu ne sais pas.... Amphise et Igoumen ont été fusionné ensemble par ton successeur, Babka, mettant fin à la guerre ancestrale et unifiant les peuples de nos régions. La province s'appelle donc Maon, en l'honneur de notre forêt qui chevauche les deux régions.

Et bien, voilà au moins une bonne nouvelle ! J'irais le féliciter en temps opportun... mon arrivée lui sera sûrement transmise sous peu vu l’effervescence qu'elle vient de causer dans le port.

Oengus se mit à rire de bon coeur, cela faisait tant de bien d'être de retour à la maison.... tant de choses à dire, à faire, à savoir. Il était un homme nouveau, vieilli par les voyages, instruit par les peuples qu'il avait croisé. Il partagerait son savoir avec les siens. Mais pour le moment, il rêvait d'un lit douillet sur un sol ferme, qui ne bouge pas tout seul comme sur le navire...

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Un messager se rendit au port afin de porter missive au sieur Ancalimon dont l'arrivée avait été très rapidement annoncé au palatin de Maon qui écrivit aussitôt une requête de sa présence au bureau palatinal dès que possible. L'après-midi n'étant pas encore terminé, le voyageur flânait encore dans la grande allé du port où nombre de marchand y exposait leurs produits. Déjà il avait effectué quelques achats lorsque le messager réussi à le trouver à force de requête d'information sur la personne qu'il cherchait.

Messire Oengus, voici un message de la part de notre palatin.

L'elfe prit le papier et brisa le sceau de cire, reconnaissant l'emblème que lui-même utilisait lorsqu'il était palatin de l'Amphise.

Cher ami, j'ai eu vent de votre retour sur les terres Amphisoises, aujourd'hui nommé Maon par un travail acharné de paix. J'aspire à vous voir dès que possible dans le bureau palatinal dont vous connaissez très bien les airs. De bonnes nouvelles à vous annoncer ainsi qu'une demande à vous faire dès que possible. Pardonnez mon empressement mais peu de temps me sépare d'un départ pour un voyage et nombre de choses se doivent d'être réglé avant.

Recevez mes salutations les plus cordiales, en souhaitant vous voir bientôt.

Babka Irvin
Palatin de Maon

Merci messager, indique à ton maître que j'y serais après le repas du soir

Le porteur de la missive fit signe de la tête en guise d'approbation et quitta comme il était venu. Pendant ce temps, l'ancien palatin continua ses achats avant de se rendre à l'auberge pour un repas copieux et un lit douillet pour une sieste avant de se rendre à son rendez-vous.

descriptionPhornose, Port d'Amphise - Page 2 EmptyRe: Phornose, Port d'Amphise

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Après plusieurs jours de canotage à passer non loin de ports de pêche sans importance, non passâmes près de côtes marécageuses qui ne me donnaient nulle envie d'aborder. Les hommes ne se plaignaient pas, mais je sentais qu'il fallait que nous accostions vite. Un homme au large peut naviguer ainsi pendant des années ; un homme près de la côte ne peut en détacher son regard et son esprit. Je conçus alors l'idée de faire une escale au prochain port que nous croiserions après les marais, fut-il assez chétif.

Par une chance qui doit en agacer plus d'un dans mon entourage, le port suivant se trouva être bien plus conséquent que les précédents. Après avoir dépassé quelques bicoques de pêcheurs, nous fûmes en vue de grands cargos comme nous en avions déjà croisé. Des navires marchands signifiaient un peuple pacifique. Ce n'était pas un lieu approprié pour vendre de la poudre, mais il fallait déjà m'en procurer. Aucun doute qu'un grand port auraient les dispositions nécessaires pour générer du salpêtre : des marins qui pissent, des murs humides, ça ne manque jamais dans des lieux pareils. En faisant miroiter mon or, si toutefois ces gens connaissaient la valeur de l'or, il y aurait bien quelques personnes qui laisseraient mes gars racler les murs de leurs caves. Qui sait, peut-être même ce port serait-il un bon port d'attache, et que les services d'un spécialiste en architecture navale et en fortifications seraient recherchés. Mon but ultime était de fonder une grande compagnie de commerce et d'acquérir influence, pouvoir et pourquoi pas gloire, mais il fallait bien commencer par quelque chose.


- Bestien ! Annonce aux marins que nous allons à quai.

Mon ami acquiesça, s'inclina légèrement et gueula.

- Les gars, nous descendons à terre !

Les marins poussèrent des cris de joie et manœuvrèrent promptement, pendant que j'allais dans ma cabine revêtir les atours les plus neutres que j'eusse, afin de ne pas trop paraître ce que j'étais : un parfait étranger. Ne sachant pas trop à quel accueil m'attendre, je pris aussi mon court sabre, et laissai mes pistolets dans leur étui, au sec, dans un compartiment secret, avec les plans que j'avais dérobés.

Nous ne tardâmes plus à accoster. Je décidai de descendre à terre avec Bestien, et donnai quartiers libres à tous les matelots qui n'étaient pas de corvée. Mais lorsque nous parvînmes au bout du quai, un comité d'accueil en armes nous attendait.


Dernière édition par Han Yu'llöhl Alkasr le Sam 14 Sep 2013 - 1:40, édité 1 fois

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Des elfes en armes, voilà une vision bien étrange ! Les rares elfes que j'avais vu chez moi n'avaient pour tout équipement que des vêtements de toile et des arcs. Il était pour le moins étonnant d'en admirer, fiers et altiers dans les armures argentées, portant sabre et arc de très bonne facture. Leur tabard bleu et vert était frappé d'un grand arbre et de deux étoiles jaunes. Des gardes du port, sans doute. J'attendis leur intervention avant d'agir : je ne voulais pas les offusquer, déjà. Le premier des cinq parla dans notre langue, à mon grand étonnement.

- Halte, marins, au nom du Palatinat de Maon ! Votre navire n'est pas inscrit dans les registres de la capitainerie de Phornose. Nous devons contrôler votre cargaison et vous demander d'aller vous présenter à la capitainerie.

J'eus grand peine à ne pas rire, mes compagnons ricanèrent : l'elfe avait un accent tout simplement ridicule.

- Je vous prie d'excuser l'hilarité de mes camarades. Nous ne transportons que des vivres, des voiles de rechange, de l'or et quelques barils d'une poudre médiocre pour conserver des aliments.

Lorsqu'il m'entendirent parler, ils eurent un sourire. Je devais avoir aussi un accent étrange à leurs oreilles. Il faudrait régler ce problème si je voulais m'intégrer parfaitement. Mais enfin, ils ne me voulaient pas de mal. Je fis signe à mes gars de les laisser inspecter le navire, puis je me dirigeai vers le bâtiment que l'elfe m'avait indiqué, Bestien à mes côtés.

Arrivés là-bas, nous fûmes introduit auprès du capitaine du port : je déduisis qu'il s'agissait de l'homme qui dirigeait.


- Bonjour, messieurs. Vous venez de l'étrange navire qui vient d'arriver, n'est-ce pas ? Je n'en ai jamais vu de tel. Je vous prierais de remplir ce registre : indiquez le nom du navire, sa Province d'origine, quelle est sa cargaison, le nom et la race de son commandant. Vous savez écrire ? Je peux écrire sous la dictée.

- C'est mon vaisseau, en effet. Je sais écrire, ne vous tracassez pas pour moi.

Je ne savais cependant qu'indiquer, et pour le nom de mon vaisseau, et pour ma "Province" d'origine. Je n'allais pas lui dire que je venais d'une terre à des milliers de lieues d'ici, dont jamais il n'avait pu entendre parler. Pour le nom du vaisseau, il fallait en choisir un qui en imposait, mais qui ne soit pas celui d'un galion. Au diable "La Victoire" ou "Le Ravageur". Il me fallait un nom élégant, raffiné, mais qui soit autoritaire, divin presque. Ou bien, ce qui pouvait très bien faire l'affaire, quelque nom amusant, mais pour moi seulement. Il m'en fallait un fin, astucieux en somme. Je réfléchis un instant, puis inscrivit d'une belle écriture fine, en caractères Anciens :

L'Altesse des Azurs

Avec un sourire, j'achevais d'écrire lorsque le capitaine me dit.

- Il faudra songer à inscrire ce nom sur votre bateau. C'est la règle, ici.

Je saisis l'occasion pour combler ma lacune géographique. Nous étions passés au large d'un archipel, il y avait une semaine. Je pourrais faire croire que je venais de là-bas.

- Là d'où je viens, par-delà la mer, on ne donne pas de noms à nos navires. Ce sont des objets, pas des personnes.

- Ah oui ? Tous les navires d'Outre-Mer que je connaisse ont des noms, pourtant. D'où sortez-vous ?

Soulagé par la réussite de mon stratagème, j'écrivis "Outre-Mer" sur le registre.

- D'Outre-Mer, précisément. Mais j'habite dans une crique reculée et difficile d'accès, où nous autres gnomes avons élu domicile, loin des regards.

J'inscrivis pour finir "Cargaison de nourriture, de sel impur, de voiles et d'or. Commandant : Han Yu'llöhl Alkasr, gnome". Le chef de la capitainerie lut, hocha la tête, puis se tourna de nouveau vers moi.

- Il ne vous reste plus qu'à vous acquitter des frais d'amarrage, et vous pourrez circuler autant que vous le souhaiterez dans les terres. Nous nous chargeons de garder votre navire. Comme vous êtes d'Outre-Mer, vous êtes à l'abri d'une réquisition éventuelle de la part de l'armée de Maon pour aller combattre les forces thassopoliennes en Zakinthe. Pas d'inquiétude à vous faire de ce côté-là, donc. Ce sera treize pistoles pour rester amarré, s'il vous plaît.

Sans avoir compris grand chose à ce qu'il m'avait dit, je lui donnai une pièce d'or gnome. J'espérais que cela suffirait. Il fallait que je me fasse très vite à la valeur de l'argent et de l'or, et que je change ma monnaie contre de la locale. Le capitaine ouvrit des yeux grands comme des soucoupes, mais prit la pièce tout de même. Il la regarda assez longuement. Ne le voyant pas réagir plus que cela, je m'impatientai.

- Est-ce bon ?

- Quoi ? Euh, oui, oui, c'est juste que... D'où venez-vous, pour donner une si lourde pièce d'or, inconnue d'ailleurs, à la capitainerie d'un port ?

descriptionPhornose, Port d'Amphise - Page 2 EmptyRe: Phornose, Port d'Amphise

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Il fallait mettre un terme à la curiosité de ce capitaine. Mon histoire, en plus d'être assez proche de la vérité, ne devrait pas laisser si sceptique.

- D'où voulez-vous que je vienne : je parle la même langue que vous, n'est-ce pas ? Je vous l'ai dit, ma patrie est une enclave gnome d'Outre-Mer, à l'écart du monde. Nous avons de l'or, mais pas la même monnaie que vous. D'ailleurs, à ce propos, où pourrais-je vendre cette monnaie d'or que je transporte ?

- Eh bien, vous pouvez vous adresser au prêteur sur gages nain, Filgurn, dans la ville. Si votre or est de qualité, il vous en donnera un bon prix. Méfiez-vous cependant, il est rude en affaires. Bonne journée, messieurs.


Nous sortîmes, et après m'être assuré que notre cargaison ne présentait rien d'irrégulier auprès des gardes, nous nous dirigeâmes vers l'échoppe de Filgurn, qu'un docker nous indiqua aimablement. En passant par les rues, je compris pourquoi ces gens ne pouvaient nous avoir découverts : ils étaient technologiquement faibles. Leurs bâtisses étaient d'assez piètre qualité, quand bien même elles avaient un certain charme que je trouvai rustique. Mais elles n'étaient pas conçues selon la grandeur svelte et indestructible que j'affectionnais et exerçais.

Nous entrâmes dans l'échoppe grand ouverte de Filgurn le nain, qui était occupé à observer minutieusement, à l'aide d'une lunette de joaillier, l'anneau doré que lui tendait un client, une femme au costume visiblement onéreux. Avec une moue dédaigneuse, il finit par le jeter sur le comptoir avec négligence.


- C'est du toc. Je ne vous en donnerais rien, comtesse. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser...

D'un mouvement, il congédia la femme, qui laissa échapper une exclamation d'indignation, mais tourna les talons et sortit d'un grand pas, sa cape noir doublée de velours pourpre flottant derrière elle. Son teint était très pâle, mais son visage d'une grande beauté. Pourtant, son regard, bien qu'il n'ait pas croisé le mien, m'avait fort troublé. C'était, à n'en pas douter, une vampire.

- Les vampires viennent souvent vous refiler leur camelote, Filgurn ?

Le nain parut nous apercevoir.

- Huum ? Oh, non, je ne vois qu'elle. La comtesse de Lâcre est d'une très ancienne famille, et elle s'imagine connaître la valeur des choses mieux que moi. Maintenant, si vous n'avez rien ni à acheter, ni à vendre, partez, vous deux.

- Il se trouve que j'ai une proposition à vous faire, justement. J'ai avec moi une monnaie étrangère en grande quantité, que j'aimerais vous échanger contre de l'argent d'ici.

- Je ne fais pas dans le monétaire, désolé. Trouvez-vous un elfe à appâter avec vos babioles.

- Vous pourriez tout fondre. C'est de l'or pur.

- Ah, oui, bien sûr... Je ne suis pas non plus bijoutier.

- Certes non, mais vous ne cracherez pas sur de l'or. Sinon, vous n'auriez pas examiné l'anneau de la comtesse aussi scrupuleusement.

- Bon, allez, donnez-moi cet or, que je voie si ça en vaut la peine.

- Je savais que ça vous intéresserait.


Je lui donnai ma bourse, sachant exactement combien j'avais de pièces dedans. A la moindre entourloupe, Bestien remettrait l'imprudent nain dans le droit chemin. Le prêteur se saisit du paquet d'or, le soupesa, puis l'ouvrit et sortit une pièce. Remettant l'excellente loupe à son œil, il observa le détail du métal.

- Hmpf. Bon. Celle-ci a l'air pure. Je pèserai après pour m'en assurer, mais voyons d'abord les autres.

Après dix minutes d'inspection, il avait vidé ma bourse, et semblait très excité. Après la pesée, il était follement enthousiaste, même s'il tentait vainement de le masquer.

- Moui, bon, c'est de l'or sans aucun doute. Je vous en donne pour la moitié de leur poids en monnaie d'or de Kalamaï.

- Ne vous avisez pas de me prendre pour un crétin, nain. Je n'accepterai pas de perdre la moitié de leur valeur.

- Alors vous n'aurez pas votre monnaie.

- Je n'en ai pas besoin. N'importe qui acceptera l'or.

- Bien sûr. Les autorités impériales vous coffreront si vous vous avisez de faire du commerce avec cette monnaie qui n'a pas cours. Et, puisque vous êtes venu me voir, vous le saviez sûrement.

- Je savais surtout que vous ne résisteriez pas à des barils pleins d'or.


Son sourire sarcastique s'effaça. Sa mâchoire inférieure s'entrouvrit légèrement, ses yeux s'écarquillèrent.

- Haha, vous devriez vous voir. Alors, pour quatre-vingt pour cent de leur poids en monnaie d'or, ça vous va ?

- Soixante-dix.

- A quatre-vingts, vous vous faites déjà un bénéfice de vingt pour cent, ce qui est énorme. La fonte ne vous coûtera rien, vous avez des creusets ici même, je parie. Ensuite, vous pourrez refaire frapper cet or pour un prix ridicule, ou bien en faire des bijoux que vous vendrez très chers, voire revendre directement les lingots à un joaillier. En tout cas, je pense que vous doublez aisément votre mise, ce qui vous fera quarante pour cent de la valeur de mon or, et j'en ai beaucoup. A vrai dire, je doute même que vous puissiez tout m'acheter. J'en ai pour quelques tonnes.

- Ne me prenez pas pour un imbécile. D'où tenez-vous ça ?

- De mon travail. Je suis ingénieur et architecte.

- Les architectes ne sont pas riches comme des rois. Mais enfin, vous avez de la chance que je sois honnête. Nombre de mes collègues n'auraient pas hésité à réunir des malfrats pour s'emparer de votre pécule, monsieur gnome, à supposer que vous disiez vrai. Cependant, si vous dites vrai, il est tout aussi vrai que je ne peut tout vous échanger, mais je veux bien en prendre le plus possible.

- J'ai mieux à vous proposer. Soyez mon associé.

- Je vous demande pardon ?

- J'ai l'intention de monter un grand commerce. J'ai les fonds et les idées à la hauteur de mon ambition. Ce qu'il me manque, c'est la connaissance de ces terres. Vous l'avez, vous connaissez les mécanismes de la loi de ces lieux, vous êtes bon marchand, connu du coin, et surtout avide de richesse. Et pourtant vous n'avez pas réussi, faute de fonds de départ, je me trompe ?

Vous ne pipez mot, je suppose donc que j'ai touché juste. Écoutez, je vous fais une proposition : vous me donnez pour mon or l'intégralité de son poids en monnaie, dans la mesure de vos possibilités. Le reste, vous m'aidez à le vendre, et je vous donne vingt pour cent de ce que j'obtiens en échange. Pour me renseigner sur ces contrées, les événements actuels et les pratiques de ses peuples, me créer des contacts, me procurer les éléments dont j'ai besoin, je vous offre disons... sept pour cent de mes revenus futurs, tant que vous accomplissez bien votre travail. Soyez mon contremaître, et vous êtes un nain riche.


Filgurn semblait subjugué. Pendant un instant, je crus qu'il allait accepter sans coup férir, mais l'habitude du commerçant économe reprit le dessus.

- Je veux d'abord voir la couleur de cet or. S'il est bien réel, si le jeu en vaut la chandelle, je serai votre associé, mais pour pas moins de neuf pour cent des revenus.

- Ah ! J'en suis ravi, pour huit pour cent. Mon nom est Han, Han Yu'llöhl Alkasr !

- Un nom bien long pour un petit homme. Je ne comprendrai jamais pourquoi vous avez des noms si étranges, vous les gnomes. Si votre or est réel, allons-y pour huit pour cent, Han. Je suis Filgurn Œil-de-Taupe.


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