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La Taverne du Loup qui boite

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Tenancier
Roland
Shiro Shin Darkai
Un PNJ
Selsynn
Nérim Keltanni
Sharlnak
Rowenda
Xanis
Malbrum
Alcyban
Arzhùl Gorbad
Sirias
Graubuust
farlen farden
Enguerrand
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descriptionLa Taverne du Loup qui boite  - Page 8 EmptyRe: La Taverne du Loup qui boite

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Roland avait bu quelques bières et semblait fatigué

Bon et bien je crois que je vais rentrer à la maison, ca manque un peu de vie ici. HIC

Il prend tout ses affaires et retournent chez lui en titubant

descriptionLa Taverne du Loup qui boite  - Page 8 EmptyRe: La Taverne du Loup qui boite

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Alors que son client allait quitter la taverne en titubant, le tenancier s'empressa de le prendre par les épaules et de le réinstaller au comptoir.

Mais voyons l'ami, il ne faut pas se promener dans un tel état. Tu ne sais même pas si tu vas te rendre en un morceau, c'est le quartier mal-famé ici. Tu as pris quelques bières et ne semble pas en mesure de te battre en cas pépin. Prend plutôt une chambre à l'étage, je te l'a fait à moitié prix vu que tu me sembles pas de la région. Ça te va ?

Attendant la réponse de l'homme, le tenancier alla servir deux ou trois autres clients qui réclamaient de quoi se rafraichir à nouveau le gosier.

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Un instant dans la nuit, à quelques lieux...

- Rat Irkos, tout est clair.


Quelques instants auparavant, à quelques centaines de pas.

La place est déserte de monde. J'avais couru longuement. Couru, jusqu'à que mon souffle tournoie et consume ma poitrine comme un envol de braise, que mon sang ne devienne qu'un poison acide à travers mes muscles, que mes jambes soient animées par une force inconnue. Puis ensuite, je couru de nouveau. Jusque ici. Un espace avec de multiples entrées et sorties. Une aire articulée par son centre, un sens circulaire, suivant une fontaine en inactivité. Une sculpture de bien piètre qualité, ébréchée en de nombreux endroits, souillée par la crasse et l'usure, un petit travail architectural finissant en ruine. J'étais assoiffé, et de l'eau pour tout un mois se présentait devant moi. Un rapide tour de repérage, des pots laissés à même le sol, des étales abandonnés, des tapis dépassant des toits, et même un homme dormant paisiblement dans la poussière. Un quartier pauvre de richesse, ou riche de désintérêt pour l'Empire. Des gens indignes d'attention, abandonnés et dépourvus d'intégration solide dans la société qui a scellé leur sort. Mendiant, trompeur, coquin, endettés, coupe-gorge. Un endroit où je ne risquais rien. Strictement rien.

L'eau était d'une couleur sombre. Bleue nuit, agrémentée de reflets émeraude, des nuances d'argent avec des feuilles à la surface. L'eau ne devait plus être relié au système d'irrigation du reste de la ville, et ce depuis longtemps. Les gens utilisaient cette eau pour leur linge, laissaient leurs enfants y baigner et devaient même y jeter toutes sortes d'objets. Boire ce breuvage était un risque de mort ou de sévères maux. Et je n'avais pas parcouru autant de distance pour céder à la tentation.

Cet homme, cet Irkos. Il n'a eu que peu de détails me concernant. J'ai fais en sorte d'être méconnaissable, largement aidé par la pénombre. Assurément, même s'il n'est pas avec l'Empire, il a dû donner mon signalement. La meilleure chose est de se réfugier dans les quartiers où la loi est une vague notion que l'on invoque simplement pour la forme. Des taudis grouillant de vermines, de voleurs et d'assassins. C'était plus sûr. Paradoxalement.


Quelques secondes avant..

- Chers confrères, me voilà.

Le loup qui boîte. Loup, pour représenter la criminalité qui croque les moutons dans la populace. Qui boîte, surement pour la forme. Une figure pour ne pas se désigner comme étant le lieu qui détient les plus grands brigands de la ville, même si cela doit se savoir aisément. Une odeur de viande grillée qui régnait dans la salle principale. Divers salons aménagés où l'on rencontrait les stéréotypes communs dans tavernes lugubres, les mages noirs habillés de robes, les vampires réunis en clans et qui fixent les autres furtivement, les commerçants du marché noir toujours à vendre des objets plus étranges que dangereux, les bandits qui rigolaient à gorge déployée en comptant le butin de la semaine. Des images qui se répètent, encore, toujours, à jamais. Un statut-quo qui doit changer afin que la face du monde sourit à tous. La fumée montante, les effluves des corps trempés par les voyages, les brides de conversations à hautes voies, j'avançais à travers la pièce en n'accordant aucun regard. Mon attention était captivée par une seule chose, une unique raison qui me permettrait de tuer mère et fils. Boire. A s'en noyer le gosier, à en tremper le sol, à transformer mon corps en une flaque. L'eau était une boisson dangereuse en ces lieux, elle était souvent croupie, autant l'alcool. Un breuvage qui nourrit et abreuve des générations depuis des temps anciens. Une tradition qui réchauffa les cœurs et permit la survie à bon nombre d'êtres vivants. Laissons l'ethnologie où elle repose, mon gosier réclame attention.

Les meubles étaient d'une qualité modeste, le propriétaire ne devait pas y tenir. Sans doutes que les tables et les chaises devaient voler de temps à autre. M'accoudant au comptoir entre deux hommes d'une forte carrure, j'observais la pièce. Ils étaient à une dizaine de couverts, sans compter les consommations diverses. Me retournant vers le tenancier, je découvrit un homme d'une petite taille, le visage ciselé par le temps, comme taillé dans du granit. Une tenue de cuir de piètre qualité, des poils gris et une chevelure qui peine à subsister.

- Une pinte de bière. Et un couvert. Loin de la foule. Amenez des victuailles qui réjouirait l'estomac d'un soldat revenu de campagne.

Il ne décoinça pas sa mâchoire, me montrant simplement une table inoccupée du regard. Installé dans un coin, je reposais sur un large fauteuil de coin, derrière deux poutres apparentes. Un endroit où je serai peu observé. Je ruminais mes pensées encore une fois, longuement. Aucun résultat concluant ne parvint à s’élever, la fatigue avait eu raison de moi. Un bain, une longue nuit, arrêter de penser, voilà ce dont j'avais besoin.

Une large pièce de viande, quelques fèves, des champignons des bois, quelques légumes issus de la culture voisine. L'odeur des mets fendait l'air et venait narguer mes narines. Mon dernier véritable repas remonte à plus d'une dizaine de nuits. Des relents parfumés, me laissant deviner la chair braisée, la sauce grasse et gorgée de sang. Sans m'en rendre compte, je mettais pencher, très près de l'assiette. La faim possède parfois un effet captivant. J'ôtais mon foulard, et portait la première bouchée à mes lèvres. Réjouissance. Soulagement. Repos des sens et de l'esprit. Je m'enfonçais peu à peu dans la banquette, poussant un soupir d'extase. Ce n'était pas un repas digne d'un banquet mais, c'est toujours mieux que le petit gibier crû et les baies.

Le contenu fut englouti rapidement, très rapidement. A un tel point qu'une seconde assiette venu vers moi, coiffé de tresses noires ébènes. Des traits serrés qui laissaient passer la lassitude. L'estomac calmé, je me concentrais à d'autre chose. Les femmes. Depuis combien de temps n'en n'aies-je pas profité ? Depuis plusieurs pleines lunes, cela est certain. Agir pour une noble cause, cela porte à oublier certains bons attraits de l'existence. Des courbes non désagréables qui s'éloignaient, en souriant vainement. Surement pour conserver la clientèle.

La main tendue devant moi, je contemplais la choppe. Du bois cerclé de fines tiges de fer. Une anse large qui laissait bien de l'espace, surement que des races très diverses devaient venir ici. Une bière brune, jonchée par la mousse immaculée. Première gorgée, mélange d'eau, d'orge et d'houblon. Une sensation alcoolisée presque inexistante. Le liquide qui descendait dans mon corps doucement, calmant la mécanique qui s’inquiétait de ne plus avoir de quoi fonctionner. Pendant quelques minutes, j'en oublia de surveiller mes alentours. Fort heureusement, aucun signe particulier n'était pas à déceler. Il semblerait que ce soit un d'endroit sûr.

La deuxième assiette connue le même destin que la première, à l'intérieur de mon estomac. Je renouais mon turban contre mon visage. Cette fois-ci, le comptoir était vide, tant mieux.

- Combien pour ce fameux repas ? Comment..? Je ne pense pas, non.


La manie des tenanciers à vouloir monter les prix proportionnellement à la satisfaction du client.

- Simplement, vingts piécettes d'argent. Et une pièce pour la nuit. Un supplément ? Elle a un nécessaire à hygiène, je vois.. ça ira. Quatre-vingt pièces d'argent et quinze de cuivre. Deux pièces d'or ?!

La brève sensation de plénitude ressentie lors du repas s'était évaporée. Mes nerfs se remettaient en marche et mes sens aiguisés rentraient en action.

- Le prix que j'ai convenu, et vous ferez venir une de vos filles d'ici une heure. Si ce n'est pas le cas, votre cahute brûlera, croyez-moi. Et inutile de prévenir les gardes, je ne pense pas que le type de clients apprécierait ce geste de votre part. Et en cette possibilité, je ne serai pas le seul à vouloir vous faire regretter ce choix. Souvenez-vous, une fille dans une heure.


Je laissa l'argent dans la main ridée du tavernier. Ses sourcils blancs étaient froncés, il ne devait plus avoir la force de se tenir contre les récalcitrants. Sa seule arme doit être la persuasion en haussant le ton. ça a bien dû fonctionner quelque part, pour qu'il insiste autant. Malheureusement, pas avec tout le monde. La chambrée était la dernière disponible, voilà ce qui explique son prix relativement élevé. Je grimpa les escaliers avec hâte, le confort d'un sommier m'attendait. Une dizaine de portes. Celle du fond, sur la gauche a t-il dit. Je rentra la clé dans l'ouverture, un déclic se fit entendre. Elle était modeste, sans trop de place vide. Un lit de taille modeste, un mobilier servant aussi de décoration, et une baignoire de bronze. Le tout me convenait amplement. Directement, je m'allongea sur le dos, les bras croisés, les yeux mi-clos. Une personne devait venir sous peu, je m'assoupis pendant ce temps.

Une sensation de froid, puis de chaud, des bruits qui s'identifient. Toc, toc et toc. Des petits coups timides. Une fois la porte ouverte, je reconnu la serveuse d'auparavant. Son expression était plus triste qu'auparavant, elle ne disait un mot. Sans doutes savait-elle de quoi il s'agissait. Sensible à sa détresse, je pris une pièce d'une de mes bourses. Une pièce d'or, gravée d'un étrange motif. Un T majuscule, dans le ciel, et un bateau bravant l'océan. Je pouvais lire l'incompréhension dans ses prunelles émeraudes.

- Une pièce unique. Un voyage simple et sans retour pour une vie différente. Un endroit où le destin n'inflige plus sa dictature. Talegad. Souviens t-en. Cherche cette ville, à moins que tu souhaites finir ton existence ici.


Sans rien ajouter, je ferma la porte doucement derrière moi. Je pu lire un sourire sur ses lèvres, par dessus mes épaules. Cette monnaie était précieuse. Nous fabriquons que peu notre propre monnaie, celle des autres suffit généralement. C'était une nouvelle lubie, dans la quête de l'identité.

J'avais la nuit entière à ma disposition. Je déposa mes affaires sur une coiffeuse en bois massif. Mon turban, mon sac, mon gant, mes équipements. Je me trouvais allégé de quelques kilos. Un bain me ferait le plus grand bien. Mais, comment le remplir et le chauffer ? J'avais la réponse toute trouvée. L'ingénieur de cette pièce était futé. Accolées à la cheminée se trouvait deux citernes, toutes deux pourvues d'un système de robinetterie. Je remplissais une large marmite, en versant l'eau chaude dans la baignoire. Un nombre incalculables de fois fut nécessaire pour remplir l'objet de ma convoitise, mes bras sonnèrent la retraire. Finalement, une fois nu, j'entrais mon corps. Une chaleur qui saisit mes muscles d'un frisson, puis une relaxation intense. Ma tête sonna contre le bord, c'était bon, très bon. Les minutes défilèrent rapidement, au son de mon souffle et de l'eau remuée. De la buée en condensation s'échappait vers le plafond, teintant l'atmosphère d'une chaleur supplémentaire. C'était parfait temporairement.. Malheureusement, seulement temporairement.

J'entendais de nombreux pas presque discrets dans le couloir. Des gardes ? Le tenancier aurait osé ? J'attrapais seulement mes guenilles et mon gant, adossé au mur. La porte s’entrouvrit doucement, l'identité de l’intrus allait être découverte. J'étais surpris. Non, jamais, je n'aurai pensé à ça...

descriptionLa Taverne du Loup qui boite  - Page 8 EmptyRe: La Taverne du Loup qui boite

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L’après-midi était passé à vive allure... Bien que la fatigue commença à tirailler les muscles de Faelyna au coucher du soleil, l’Humaine voulut à tout prix poursuivre son exploration. La Ville était bien plus grande, bien plus belle et bien plus dangereuse que ce à quoi elle s’attendait. Et ça lui plaisait...
Seulement, le sommeil ne tarderait pas à l’emporter dans le Royaume de Nimburr. Il lui fallait donc trouver où dormir... Impossible de se payer une chambre, elle avait bien vu les prix qui l’attendaient dans les auberges. Alors quoi ? Elle aurait dû accepter de dépendre de la générosité du Sir Irvin ? Certainement pas. La jeune Psioniste haïssait les dettes au plus haut point. Soit elle dormirait à la belle étoile, soit... Faelyna se servirait de ses autres dons.

La demoiselle s’arrêta devant la première devanture ressemblant à ce qu’elle cherchait. Levant les yeux, elle sourit en découvrant l’enseigne : elle adorait les loups, pour en connaître plusieurs... Décidée, la jeune femme referma soigneusement sa cape sur elle et entra. Se faufilant parmi les tables et autres saouls, elle alla observer les lieux depuis un coin confortable. L’aubergiste ici, les escaliers là... S’il se tournait vers un client, elle aurait le temps de...
S’exécutant, elle se leva, attendit le moment propice, et se précipita à l’étage. Parfois, son don lui paraissait bien inutile. Elle s’avança à pas de louve dans le couloir, qui se faisait de plus en plus sombre à mesure qu’elle s’y engouffrait. Sa nature étant plutôt téméraire, la jeune femme, bien que dans une situation délicate, était poussée par l’excitation du danger. L’enjeu était simple : se faire prendre et passer une nuit dans les cachots impériaux, ou rester discrète et se prélasser dans des draps propres... Et Faelyna avait fait son choix. Arrivée au bout du corridor, elle eut un dernier regard derrière son épaule, puis tourna la poignée de la chambre. Personne ne l’avait vue, elle en était persuadée. Souriante, elle passa le seuil et referma la porte très doucement... Et se retrouva face à un étranger. Figée sur place, la demoiselle le fixa un instant en réfléchissant très vite : s’il appelait les gardes, elle n’aurait pas le temps de fuir.

- Bien le bonsoir, Seigneur...

La belle avait opté pour un ton des plus gracieux et délicat, et s’inclina face à lui. Hors de question d’utiliser son pouvoir sans y être obligée... Non, elle avait mieux en réserve. Glissant sa main gauche à sa ceinture, elle en retira discrètement sa dague pour la placer dans son dos. Se redressant ensuite, l’Humaine jaugea le jeune homme, un Elfe de toute évidence.

- Un présent de l’aubergiste.

Elle écarta les pans de sa cape, dévoilant ainsi son corps toujours peu vêtu. Cachant le minimum de son intimité, elle espérait que cette tenue l’occuperait assez longtemps pour qu’elle puisse trouver une parade...

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Une femme. Une humaine. Avec pour seules paroles des mensonges. Une manipulatrice. Cela était certain. Lorsqu'on tente de braver la propriété d'autrui pour ensuite se jouer de lui, c'est de la malhonnêteté qui nous habite. Peu de vêtements, assez pour occuper le regard. Utilisés afin d'attirer l’œil et pour corrompre l'esprit plus que ses paroles ne le feraient déjà. Un nouveau-né dans la fange hideuse de la criminalité, un enfant à qui l'on doit apprendre à survivre. Si elle avait été plus intelligente, elle aurait attendu que je parle, afin de me considérer, de m'analyser et de trouver le moyen le plus approprié pour s'en sortir. Au lieu de cela, elle dévoila son jeu face à moi, directement, sans aucunes précautions.

Je soupirai doucement, avec un léger sourire. J'étais soulagé, et amusé, profondément amusé. Sans plus tarder, je relâchais la tension de ma main gantée, un meurtre inutile est un meurtre qui ne doit pas avoir lieu. Elle ne représentait aucune menace, cela était certain. Je regardais ses traits, une fille constituée comme elle l'était, elle aurait pu devenir la catin des gouverneurs. Désabusés de leurs pouvoirs, ils auraient appréciés s'acheter cette créature pour une nuit pleine d'émotions. Mais visiblement, la vue d'un rôdeur ne l’effraie pas, non plus. Avant toutes choses, je devais savoir son identité. Ce qu'elle venait faire ici, c'était évident, il est vrai que passer la nuit dans une literie confortable proche de la chaleur du feu est agréable. Et ça l'est d'avantage lorsqu'on peut éviter de payer. Avant toutes choses, si je souhaitais la vérité, je devais montrer que je l'avais percer à jour. Voyant que son imposture était mise à nue, elle ne chercherait peut-être plus de détour.

Je passa ma main dans ma poche gauche, j'en sortis la clé. Je ferma à double-tour, derrière elle. Elle devait se poser quelques questions, notamment sur sa sécurité ici. Ou probablement pas, ça n'était peut-être pas sa première fois en ces circonstances. Je passa vers une table en bois de noyer, j'y posa mon arme fétiche. Sans me retourner, je lui adressa la parole.

- Une paire de jambes est déjà venue me voir auparavant, et je l'ai renvoyé d'où elle venait. Avec un espoir supplémentaire, certes. Mais, le tenancier, avare comme il est, il n'aurait jamais laissé si belle femme venir ici. Cela signifie, que tu n'es pas ici par la volonté de l'aubergiste mais bien pour une autre raison.


Un détail m'avait frappé. Une main restait continuellement dans son dos, même lorsque je me suis déplacé, elle s'est arrangé pour se trouver face à moi. Elle cachait quelque chose, peut-être une arme. C'était possible. Si elle ne s'en était pas servi jusque là, c'est que ça n'était pas dans ses habitudes. Alors si je ne me révélais pas menaçant, elle ne l'utiliserait pas.

- J'ignore ce que tu conserves dans ton dos, même si c'est une arme, saches que tu n'auras point à t'en servir ici. J'ai moi-même menacé l'homme derrière le comptoir. Il a été contraint d'accepter mon offre pour la chambrée, sinon sa cahute finissait en cendre. Alors, lorsqu'on souhaite s'introduire illégalement dans le dortoir des autres, on a pas tant à craindre de ceux qui l'ont obtenu tout aussi sournoisement.


Le décors était planté. Les acteurs se connaissaient, le premier acte allait avoir lieu.

- La porte derrière toi, elle restera close, tant que je ne connais pas ton identité et tes motivations. Si tu ne t'avères d'aucune menace pour moi, tu seras libre de faire ton chemin à l'aube prochaine.


J'ôtais mes guenilles, sans aucune pudeur. Je comptais profiter de ma nuit, qu'une inconnue soit présente ou non. Je retrouva la chaleur du bain. Je me prélassa et j’invitai mon hôte à prendre un siège.

- Conte moi qui tu es, d'où-viens-tu. Que viens-tu faire ici ? Et pourquoi avoir choisi de vivre ainsi alors que tu sembles promise à un destin plus noble.

Je m'enfonçais plus profondément dans l'eau, elle finissait par recouvrir mes épaules. La clé demeurait dans ma main droite, qui reposait sur le bord. Il n'était pas difficile de la voler, lorsqu'on savait y faire. Mais je préférais la donner, plutôt que de combattre pour la conserver.

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Il l’observa à son tour, semblant presque amusé par la situation. Appréciait-il le cadeau ? Faelyna en doutait fortement... Ce qu’elle voyait dans ses yeux était plus proche de la malice que du contentement. Le jeune homme sortit une clé de sa poche, et verrouilla la porte. Pourquoi fermer maintenant ? Il fallait le faire avant de prendre ce bain : maintenant qu’elle l’avait vu, les vapeurs présentes dans la pièce parurent évidentes. Que faire ?... Il y avait bien la fenêtre, haute et étroite, mais elle était habile et rapide... Il faudrait se débarrasser de la cape... Non. S’il tentait quoique ce soit, la Psioniste se servirait de son don.
L’occupant de la chambre s’éloigna de la porte, se dirigea vers une table, y posa une arme.

- Une paire de jambes est déjà venue me voir auparavant, et je l'ai renvoyée d'où elle venait. Avec un espoir supplémentaire, certes. Mais, le tenancier, avare comme il est, il n'aurait jamais laissé si belle femme venir ici. Cela signifie, que tu n'es pas ici par la volonté de l'aubergiste mais bien pour une autre raison.

Elle ne le quittait pas des yeux, restait sur la défensive. Il venait de la complimenter sur sa beauté : elle ignora la remarque, tant elle l’avait entendue... Eh puis, de telles paroles avaient davantage d’incidence lorsqu’elles étaient prononcées par certaines personnes, dont les rôdeurs ne faisaient pas partie. Le regard sombre de la demoiselle épiait alternativement le reste de la pièce et le Seigneur, cherchant toujours une échappatoire... Et n’écoutant ses déclarations que d’une oreille distraite.

- J'ignore ce que tu conserves dans ton dos, même si c'est une arme, saches que tu n'auras point à t'en servir ici. J'ai moi-même menacé l'homme derrière le comptoir. Il a été contraint d'accepter mon offre pour la chambrée, sinon sa cahute finissait en cendre. Alors, lorsqu'on souhaite s'introduire illégalement dans le dortoir des autres, on a pas tant à craindre de ceux qui l'ont obtenu tout aussi sournoisement.

Faelyna remit l’arme à sa ceinture. Qu’attendait-il au juste ? Elle ne le craignait pas, avec ou sans arme. Elle savait se défendre depuis l’âge de 5 ans, alors un inconnu, même dans la Ville Impériale, ne l’intimidait pas...

- La porte derrière toi, elle restera close, tant que je ne connais pas ton identité et tes motivations. Si tu ne t'avères d'aucune menace pour moi, tu seras libre de faire ton chemin à l'aube prochaine.
Conte moi qui tu es, d'où viens-tu. Que viens-tu faire ici ? Et pourquoi avoir choisi de vivre ainsi alors que tu sembles promise à un destin plus noble.


Il avait retiré le reste de ses vêtements, et se replongea dans l’eau. Un instant, l’Humaine se dit qu’elle aurait adoré être à sa place... En plus de l’avoir amplement mérité. Chassant cette idée -et toutes celles qu’elle aurait pu avoir dans ces circonstances- de son esprit, elle croisa les bras. Pourquoi lui répondrait-elle ? Pour qu’il lui « permette » de dormir dans ses draps ? Bagatelles. D’autres auberges lui ouvriraient leurs portes... Mais c’était risquer une fois de plus de se faire prendre.

- Je n’ai aucune intention de te dire qui je suis, finit-elle par déclarer. La raison de ma présence est claire il me semble : cette chambre est occupée, j’en trouverais une autre. Tu me donnes cette clé et me laisses partir, ou je trouve un moyen de sortir autrement. Je ne suis pas à court de solution...

La jeune femme s’avança lentement vers lui, puis tendit sa main droite vers celle qui détenait le précieux métal. Haussant un sourcil, elle inclina légèrement la tête et esquissa un petit sourire.

- Je ne suis menaçante que lorsque j’y suis contrainte. Ne m’oblige pas à te faire du mal...

La fatigue faussait sa perception du danger et surtout, surtout, la poussait à jouer avec le feu : c’était dans sa nature. Manipulatrice, joueuse, provocatrice... Bien des vices, qui étaient tous héréditaires. Se penchant, alors qu’elle le fixait toujours, la demoiselle posa ses doigts sur la clé, attendant simplement qu’il la lui donne.

- Peut-être que tu aurais dû accepter le « présent de l’aubergiste »... Tu aurais passé une nuit très agréable.

Il aurait été des plus simples de lui mettre en tête les images d’ébats qui ne se seraient jamais produits... Ils auraient alors passé la nuit dans le même lit pour se séparer le lendemain matin, reposés. Dommage.

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L'illusion de l'autorité. L'homme qui clame sa puissance même face à une mort certaine. Un égo stupide qui clame ce qui lui est faussement dû. Cette femme, surement une Humaine, elle possédait du cran, pour une personne devait plus à craindre de la situation. Elle pense posséder des atouts, une possibilité de sortie, alors qu'en franchissant le palier, son sort était déjà scellé. Comme toutes personnes arborant une fausse puissance, elle montrait devant moi l'illusion du présent. Des vaines promesses d'un plaisir inégalé, comme si cela pouvait m'intéresser. Souvent les chefs, les meneurs de grands groupes de renégats combattaient et ameutaient leurs soldats vers les villages avec des promesses de viol, de pillage et de sang. Seulement, j'ai fixé mon existence à des buts plus nobles, et ces jouissances moribondes ne sauraient ternir ma volonté. La simple utilisation de cette tentation de sa part, cela indiquait à quel point elle n'avait jamais eu à faire face à de réels adversaires.

- Je pense que tu fais erreur sur ma personne. Si j'étais intéressé par la chair, une demoiselle aurait déjà partagé ma couche. Et pourtant, ça n'est pas le cas. Ton corps ne reflète que l'utilisation gourmande de mon imagination, et je préfère faire taire cette conduite qui guide chaque homme vers sa propre perte.


Cet être, cette femme, elle avait finalement eut raison de ma détente. Son attitude princière, cette façon de se trouver supérieur à l'autre, cette insubordination continue, cela m'exaspérait. Je me levais, et enjamba le bord du bain, où sa main restait proche de la mienne auparavant. Je me rhabillais complètement, il ne restait que mon couvre-chef et mon gant. Avec ces couleurs diverses, je ressemblais sans doutes à l'un de ces gens sur le marché, faisant des pirouettes pour quelques pièces. Peut-être ne voyait-elle qu'en moi un rôdeur commun aux autres, au service que de sa propre cause. Notre rencontre n'allait surement pas donner de suite, alors il était inutile de me présenter comme quelqu'un de plus important.

Je gagnais la fenêtre, fixant l'extérieur d'un œil attentif. Des femmes de joies autour de bras musclés, des hommes saouls, quelques gardes esquivant le tour de ronde, il n'y avait que peu d'agitation à l'extérieur. Sans me tourner d'avantage vers elle, je posa la clé sur la poignée de la fenêtre. Je possédais encore quelques points à clarifier.

- Je pense que tu ignores qui je suis, et cela n'a que peu d'importance. Tes menaces n'ont que peu de valeurs à mes yeux, bien que tu sois la magicienne la plus douée du comté. Tu es venue ici, par effraction. Tu as importuné mon repos, il n'y a rien que tu puisses réclamer de ma part. Tu n'es pas en position de négocier. Tu ne possèdes rien qui ne puisse m'intéresser. La violence, la magie, la séduction sont des armes peu efficaces contre moi. Si tu souhaites à ce point récupérer ta liberté, il te suffit de ravaler cette fierté insultante et que nous discutions, d'égal à égal. Ou il reste mon gant, près de toi, la meilleure façon de s'en servir est de l'empaler au niveau de l'abdomen, et de tirer de toutes ses forces sur le côté, de préférence vers toi. Le choix est devant toi, feras-tu couler le sang ou abandonneras-tu le secret, face à moi, avec quelques mets.


La nuit était paisible, je ne risquais définitivement rien de l'extérieur. Même si ma présence au banquet avait été tracée, j'ai su me faufiler dans les méandres de la capitale. Ses boyaux étaient larges et nombreux, ils finiront par m'oublier, tant l'affaire n'avait pas d'importance. Je me tournais vers elle, fixant son visage. Mon expression changea, je n'avais plus à réfléchir. Les possibilités étaient simples. J'étais devenu naturel, sans sourire ni tension. Il était rare de me voir ainsi, je ne suis généralement sincère qu'avec moi-même. Ou alors dans les autres cas, je porte un turbans. J'avançais un tabouret près d'elle, de l'autre côté de la table, suffisamment loin pour qu'elle ne puisse pas m'atteindre sans que je m'en rende compte. Je m'installa tranquillement, déroulant la ficelle de mon sac, sortant diverses nourritures. Fruits secs, viande séchée, pâtisseries florales, confiserie de régions étrangères, c'était un garde-manger précieux. Des reflets rosâtres, verts émeraudes, une fluorescence mauve, ils possédaient tous une identité et une origine propre. C'était des denrées rares que je m'étais promis d'apporter à Talegad, afin qu'elles deviennent connues de mes semblables.

Je goûtais petit à petit, en regardant ses prunelles. Elle suffisait qu'elle se mette à table, et l'issue serait en sa faveur. Rejeter la main qui souhaite nous nourrir, c'est risquer que l'on rencontre son revers. Je pris un abricot entre mes doigts, l'usure du temps avait fait perdre le tonus de sa peau et pourtant, son parfum et ses arômes n'en étaient qu'amplifiés. C'était délicieux, les fruits étaient vraiment ce que je préférais. Il manquait quelque chose, à boire. Je pris ma gourde près de mes affaires et la fit glisser vers elle, ainsi que quelques nourritures recouverts d'un torchon. Mes iris d'une couleur glace attendait une réaction, qu'importe sa nature.

- Il n'y a que du bon à en tirer. Un repas, à boire, une couverture privée. Je n'y dormirai pas.

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- Je pense que tu fais erreur sur ma personne. Si j’étais intéressé par la chair, une demoiselle aurait déjà partagé ma couche. Et pourtant, ça n’est pas le cas. Ton corps ne reflète que l’utilisation gourmande de mon imagination, et je préfère faire taire cette conduite qui guide chaque homme vers sa propre perte.

Il sortit de son bain, qu’elle n’aurait pas quitté avant d’en ressentir des courbatures... La jeune femme retira sa main mais ne bougea pas, restant immobile face à lui, qui se rhabillait alors. Qu’il veuille ou non d’elle dans ses draps, peu importait. Il pouvait bien la voir comme une voleuse ou une tricheuse, ça lui était égal... Ce flot de paroles ne l’inspirait en rien, tout ce qui l’intéressait se trouvait toujours dans sa main. Croisant les bras une fois de plus, elle observa l’Elfe se diriger vers la seconde sortie qu’elle envisageait, et finalement, il y déposa la clé.

- Je pense que tu ignores qui je suis, et cela n'a que peu d'importance. Tes menaces n'ont que peu de valeurs à mes yeux, bien que tu sois la magicienne la plus douée du comté.

Voyez-vous cela... Se mettait-il à lire dans les pensées à présent ? Ou était-ce l’avenir ? Faelyna sourit sans retenue aucune...

- Tu es venue ici, par effraction. Tu as importuné mon repos, il n'y a rien que tu puisses réclamer de ma part. Tu n'es pas en position de négocier. Tu ne possèdes rien qui ne puisse m'intéresser. La violence, la magie, la séduction sont des armes peu efficaces contre moi. Si tu souhaites à ce point récupérer ta liberté, il te suffit de ravaler cette fierté insultante et que nous discutions, d'égal à égal. Ou il reste mon gant, près de toi, la meilleure façon de s'en servir est de l'empaler au niveau de l'abdomen, et de tirer de toutes ses forces sur le côté, de préférence vers toi. Le choix est devant toi, feras-tu couler le sang ou abandonneras-tu le secret, face à moi, avec quelques mets.

Se tuer ou manger, là était donc le choix à prendre. C’était d’une stupidité effarante. Pourquoi donc se donnerait-elle la mort alors qu’elle pouvait prendre cette clé par un autre moyen, bien plus efficace ? Seulement, il avait abordé un sujet délicat... La belle, bien qu’ayant dégusté un merveilleux repas le midi même, n’avait rien avalé depuis. Son estomac se contracta ; elle qui avait mangé comme une Reine dans le Royaume de sa mère, ce voyage dans la réalité n’était pas sans douleur... Il se retourna vers elle, et la fixa avant de lui proposer un tabouret. Il déballa ensuite ce qu’il possédait, c’est-à-dire une quantité impressionnante de denrées.
Le jeune homme se mit à manger. Un fruit, un autre... La demoiselle ne tarda pas à s’asseoir, face à lui, et à prendre l’eau qu’il lui présentait alors. Elle porta la gourde à ses lèvres, et le liquide frais soulagea sa gorge brûlante... Très vite soulagée, apaisée, mais pas rassasiée. L’Humaine saisit donc une grappe de raisin et la picora.

- Il n’y a que du bon à en tirer. Un repas, à boire, une couverture privée. Je n’y dormirai pas.

Relevant son regard vers lui, elle finit sa bouchée avant de répondre.

- J’ai déjà refusé une couche aujourd’hui, je n’accepterai pas celle-là. Je prendrai un oreiller et dormirai à terre, ça ne me dérange pas.

La Psioniste mit un autre petit fruit entre ses lèvres et garda le silence un moment. Il allait sûrement insister, ou au contraire, simplement la prendre pour une idiote. Elle n’avait cependant que faire de ses jugements et comptait bien s’en tenir à ces paroles. Refuser un cadeau, pour elle, c’était refuser une dette. Il lui offrait pourtant sa chambre en guise d’abri contre l’aubergiste... Comme les gardes Impériaux lui avaient offert une minuscule parcelle de forêt la veille : où était la différence ? Non, la belle ne lui devrait rien tant qu’elle n’empièterait pas sur son territoire. Et le lit en faisait partie.

- ... Faelyna. C’est mon nom.

A quoi bon jouer les mystérieuses ? Elle ne comptait pas lui en dire davantage, mais le minimum s’imposait. Il partageait son repas...

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Faelyna. Un nom presque commun, les déformations des noms d'animaux étaient courantes. Je me réjouissais qu'elle finisse par se résigner. Il n'y avait rien de bon à continuer la résistance, l'ambiance n'en serait que plus tendue. Son choix de couche ne m'étonna qu'à moitié. Je me doutais qu'elle prendrait que le minimum nécessaire pour pouvoir partir le lendemain matin, sans doutes n'appréciait-elle pas les dons. Encore une fierté arrogante qui nous fait perdre de belles avances. Quoiqu'il en soit, elle avait quitté ce ton hautain, et cela suffisait à me radoucir. Je n'avais plus à me montrer ferme, ma voix coulait plus naturellement, sur un timbre moins sec.

- Mange à ta guise, il y a plus que nécessaire. On me nomme Vespéral, je suis un résident de l'Outre-Mer. Enchanté de faire ta connaissance, Faelyna.

Je ne voulais plus tenir ce rôle de ravisseur, mais simplement celui de la personne que je suis. Je tenais à respecter cette règle, de se montrer égaux l'un à l'autre. Peut-être finirait-elle par trouver ça agréable, ou alors moins désagréable. Je continuais de déguster la nourriture, doucement. J'avais déjà suffisamment mangé, quelques heures auparavant. Je conservais l'apparence de me nourrir avec elle, afin qu'elle n'ait pas la sensation de le faire seule. Quelques minutes passèrent, à nous regarder fixement.

- Je suis un rôdeur, comme tu as pu t'en douter de part mes manières et mes habits. Je suis le conseiller de Talegad, une puissance d'Outre-Mer. Nous sommes un regroupement de renégats, de pirates, de voleurs, enfin, de beaucoup de personnes qui ne suivent pas les directives de l'Empire ou de quelconque autre source d'autorité.


Je m'arrêta un instant. Même si cette femme savait toute la vérité me concernant, je ne la verrai sans doutes jamais. Et son regard changerait peut-être, si jamais elle apprenait ce que je recherchais. Je pris une pièce de ma bourse Talegadienne, je lui fit glisser face à elle.

- Ceci est notre emblème. Il n'est pas encore connu, il le deviendra. Mais peut-être que la politique ne t'intéresses guère, je m'égare.

Je pris une figue, la déchira en deux avec mes incisives. La chair violette mêlée de blanc se déchiqueta dans ma bouche, éparpillant des dizaines de grains sur ma langue. Il était plus simple d'occuper mes lèvres avec la nourriture, qu'avec des informations fastidieuses. Après tout, ça n'a jamais eu aucune importance, puisque j'ai toujours été le seul à y croire.

- Je parcoure le monde, de la plus haute colline jusqu'à la plus profonde des combe. A la recherche d'écrits et de recueils, afin d'en savoir plus sur Kalamaï. Car je n'ai pas la sensation d'appartenir à cette terre, mais à une autre. C'est ma quête, quitter cet univers, au-delà du rôle politique et militaire que j'occupe. Mais, cela sonne farfelu, je le sais. Je suis seul à croire ces histoires. Et bien heureusement, car sinon, la recherche de l'impossible engloutirait d'autres victimes dans son sillage.


Mon dialogue semblait sortir de la bouche d'un dément. Il était vrai que mon but était insensé, pour ceux qui n'ont jamais partagé ceux que j'ai vécu. Sa méconnaissance de la situation aurait peut-être raison de sa présence, elle aurait bien fait. Je me penchais vers l'arrière, tâtonnant la clé du bout des doigts, avant de l'ôter de son socle. Je la mis face à elle, avec un sourire, et je la posa face à ses mains. Elle était désormais libre, de tout.

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- Mange à ta guise, il y a plus que nécessaire. On me nomme Vespéral, je suis un résident de l’Outre-Mer. Enchanté de faire ta connaissance, Faelyna.

La demoiselle lui accorda un signe de tête, mais ne fit aucun commentaire... Pourtant, elle l’aurait bien interrogé sur cette contrée lointaine, dont elle n’avait jusqu’alors obtenu des informations que dans ses ouvrages. Peut-être le ferait-elle plus tard dans la nuit. Lors de son apprentissage, certains livres historiques lui apprirent comment l’Empire avait annexé ce nouveau territoire, mais elle n’ignorait pas que sa mère aurait pu lui en dire bien davantage... Ce Vespéral, quant à lui, saurait sans doute l’instruire sur la beauté de ses paysages, et lui conter les légendes de sa Terre natale.

- Je suis un rôdeur, comme tu as pu t'en douter de part mes manières et mes habits. Je suis le conseiller de Talegad, une puissance d'Outre-Mer. Nous sommes un regroupement de renégats, de pirates, de voleurs, enfin, de beaucoup de personnes qui ne suivent pas les directives de l'Empire ou de quelconque autre source d'autorité.

Une lueur intéressée naquit dans le regard de la belle. Une puissance défiant l’autorité suprême ? Voilà qui avait de quoi l’intriguer... Son hôte prit une bourse et fouilla dedans, pour en sortir finalement une pièce de monnaie. Il la posa sur la table et la glissa jusqu’à Faelyna, qui s’en saisit pour l’analyser en écoutant l’explication :

- Ceci est notre emblème. Il n'est pas encore connu, il le deviendra. Mais peut-être que la politique ne t'intéresses guère, je m'égare.
- J’y suis indifférente pour l’instant, mais je suis fascinée par les belles histoires...

La jeune femme sourit, amusée, et rendit la pièce à son possesseur. Mais si sa curiosité était éveillée, elle n’était pas au bout de ses surprises...

- Je parcours le monde, de la plus haute colline jusqu'à la plus profonde des combes. A la recherche d'écrits et de recueils, afin d'en savoir plus sur Kalamaï. Car je n'ai pas la sensation d'appartenir à cette terre, mais à une autre. C'est ma quête, quitter cet univers, au-delà du rôle politique et militaire que j'occupe. Mais, cela sonne farfelu, je le sais. Je suis seul à croire ces histoires. Et bien heureusement, car sinon, la recherche de l'impossible engloutirait d'autres victimes dans son sillage.
- ... La Bibliothèque présente en Ville pourrait peut-être t’en apprendre davantage sur l’Empire.

Avalant le dernier raisin, la jolie brune croisa les jambes. Elle n’était pas sûre de savoir pourquoi, mais elle avait presque envie d’en savoir plus... La demoiselle ignorait ce qu’il voulait dire par « quitter cet univers », puisqu’elle n’en connaissait pas d’autre, mais peu importe. Depuis qu’il s’était mis à parler de lui, elle avait arrêté de songer à son enfermement ; la fatigue, sûrement... L’Humaine ne vit que très distraitement qu’il prenait la clé de la chambre, et ne réagit vraiment que lorsqu’il la déposa devant elle. A la fois surprise et soulagée, la jeune femme la prit, se leva et alla déverrouiller la porte... Après quoi elle retourna s’asseoir, posa la clé et attrapa une pomme.

- Il ne faudrait pas que tu me réveilles en partant demain matin...

Relevant son regard sur Vespéral, la Psioniste croqua dans le fruit avec délectation. Elle parlait plus posément à présent, révélant une Faelyna beaucoup plus encline à la discussion, et sans doute plus intéressante. Jugeant bon d’en dire autant sur elle qu’elle en savait sur lui, elle se lança dans la brève explication qu’il lui avait demandée auparavant.

- Je viens de Naxopole, et suis venue ici car la Terre sur laquelle j’ai grandi ne m’était plus étrangère. Je souhaitais voir de mes propres yeux ce que j’ai pu apprendre dans les livres, et ce que mes parents ont pu me raconter. J’ai pris la route à la dernière Lune... Et la Capitale m’a ouvert ses portes cette nuit. Quant à ma quête, il s’agit pour l’instant de contenter mon estomac, puis de ravir mes muscles qui ne demandent qu’à se détendre... Pour la suite, j’aviserai à mon réveil.

Voilà pour la petite histoire, et elle estimait en avoir dit assez. Après tout, l’Elfe avait déjà montré son aisance pour poser des questions, alors s’il en avait d’autres, elle savait qu’il les poserait... La chaleur presque oppressante de la pièce commençait à se dissiper, laissant place à de l’air simplement humide. Ce n’était pas désagréable, du moins pour le moment : la jeune femme n’ignorait pas qu’il lui serait difficile de dormir dans ces conditions. Peu importait, la fatigue finirait bien par l’emporter...


Dernière édition par Faelyna le Jeu 10 Nov 2011 - 19:47, édité 1 fois

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Ma vigilance se dissipa doucement. Elle était plus intéressante et chaleureuse que de prime abord. Je laissais ses mots pénétrer mon esprit doucement, mes gardes s'abaissant au fur et à mesure. Mon escapade de la journée m'avait lourdement abattu. J'avais attaqué Irkos dès mon arrivée, sans le moindre répit. Les informations qu'elle me confiait, je les connaissais déjà, à l'exception de son plan personnel. Malgré tout, l'intention était charitable et je lui adressa un sourire en guise de remerciement. Elle avait su compléter mon appel à la discussion, en me divulguant qu'elle appréciait les belles histoires. Je pouvais donc conter l'histoire du monde où je viens, l'endroit où je suis né.

- Une belle histoire.. Je connais quelques histoires, leurs beautés ne pourront être évalués que par toi-même. Celle que je sais conter de la meilleure façon qui soit, c'est tout simplement la mienne. Tu en apprendras un peu plus sur moi, de cette façon.

Je pris une rasade d'eau en poussant un râle de soulagement. Quelques gâteaux à l'huile d'arachide partirent dans mon gâteau et j'entre-ouvris mes lèvres pour lui parler de nouveau.

- Je n'ai connu mon géniteur, et ma mère fut la meilleure et la plus naïve des mère. Elle ne sut retenir la fougue qui caractérisait ma jeunesse, et qui continue de faire parti de moi. Je vadrouillais dans la ville comme une petite frappe. J'étais un insecte perturbateur dans cet gigantesque organisme qu'était notre cité. Je volais à la tire, j'escroquais aux jeux d'argents. J'étais un début d'homme qui ne souciait guère du lendemain. La monnaie et la boisson étaient les seules choses qui m'intéressait. Je m'associais à des bohémiens, des saltimbanques, des espions à la solde du plus offrant. C'était un temps très riche en nouvelles sensations et en nouvelles expériences. J'en tire toujours aujourd'hui ma plus grande source de savoir. J'avais appris auprès de ces hommes et femmes, plus de compétences utiles qu'un enfant desservi par un précepteur. L'art de la conversation pour négocier une marchandise, l'art de séduire pour détourner l'attention, l'art de la menace pour protéger un allié, l'art de la course pour fuir le danger, l'art de combattre pour défendre sa propre vie. Les soldats des armées aujourd'hui, ils s'entraînent tellement avec précaution qu'ils finissent tous au combat, la main tremblante et l'épée en branle sur le champ de bataille.

J'étirais mes lèvres grandement. Un sentiment de nostalgie et de réjouissance me submergeait. Je regrettais mon monde et en faire partager le souvenir avec quelqu'un, c'était vraiment appréciable. Je me sentais perdre un peu de ma solitude. Et je pense que mon engouement se sentait dans mon timbre vif et délicat.

- J'ai vécu des rencontres inoubliables, les geôles, quelques princesses, un roi, des mercenaires. Toutes ses personnes ont su m'apprendre quelque chose, consciemment ou nullement. Alors je me perfectionna dans ce que je faisais, mes mains devenaient agiles, mes pas devenaient assurés. Je me forgeais une personnalité et un corps qui prenait de l'ampleur, chaque jour. Pourtant, je finis par changer légèrement. Si je bravais les lois, je respectais un sens de l'éthique et de la justice, à mon sens. Puis, lors du décès de ma marâtre, je vacilla vers d'autres horizons. J'ai appris à parcourir les landes de la violence et du stupre, il est certain que je devenu un être moins fréquentable. Touts moyens devenus bons en soit, tant que je parvenais à mon but. Alors je me suis endurci, j'appris à supporter le regard des martyrs, à soutenir le poids des meurtres, à vendre ses amis parce que cela était plus avantageux. Mais, ce temps n'a duré que quelques années. J'étais entre mes vingtièmes et trentaines années, quelque chose s'abattu sur la capitale. Les échoppes volaient, les arbres s'arrachaient. Une tempête de sable, un véritable cyclone composé d'aggresseuses minuscules. Alors je couru, comme si la mort était sur mes talons. Mais la vie d'un homme est insignifiante et je péris dans cette catastrophe dans des conditions mystérieuses. Et à mon réveil, j'étais assis, sur un sol meuble, au milieu d'une allée populaire. Le destin m'avait amené dans une ville magnifique, sauvage, toujours en mouvement. Une ville où les personnes comme moi se trouvaient réunis. J'étais au paradis. Mais, les souvenirs me traquèrent et la vérité est plus appétissante que n'importe quel repas. Alors je pris le large, avec quelques responsabilités en plus. Voici mon histoire, dans les grandes lignes.


Je fis une pause et bu une gorgée supplémentaire. Avoir parler autant m'assécha le gosier. Je me rappela son idée de la bibliothèque, j'y avais déjà songé.

- La bibliothèque impériale est une grande source d'information. Mais, je ne puis rester ici bien longtemps. Il me faut m'éloigner quelques temps, des évènements dont je suis le responsable voudront me retrouver. Ceci dit, je te remercie, tu n'es en rien obligée de m'aider, mais, je t'en suis gré.

Mes paupières faiblissaient, mes traits étaient moins tendus. La fatigue se lisait sur mon visage, et le sien. Le sommeil allait bientôt nous rattraper. J'écoutai son histoire avec attention. Si elle voulait explorer de nouvelles horizons, je pouvais lui proposer de me suivre mais, c'était prématuré. D'autant, qu'elle pouvait préférer bien d'autres compagnons. Même si elle nécessitait quelqu'un qui lui apprendrait les rudiments de la survie, elle préfèrerait peut-être le découvrir par elle-même.

- Nous nous ressemblons, dans notre départ vers l'inconnu. Par contre, Faelyna. Que penserais-tu de profiter le peu de heures qui nous restent ? Je dois partir dès l'aurore et, je sens mes muscles s'endolorir au fur et à mesure que je veille. Bien que ça ne s'avère désagréable, loin de là.

Je me leva, lui proposant quelques denrées. Elle semblait en avoir eu assez, visiblement. Je rangea mon matériel à l'intérieur de mon sac de voyage. Son regard semblait moins vif qu'au début de notre discussion, je n'étais pas le seul à vouloir me reposer. Je découvris la couverture, quelques fleurs de lavande étaient disposés dans la doublure du drap. L'odeur tapa mes narines et m'enivra pendant quelques secondes. Naturellement, elle garda son désir de dormir sur le sol. Je lui confia celui de gauche, la couche était suffisamment grande pour deux personnes, alors la literie était adaptée. Le contact doux et moelleux me fit rentrer dans un état de détente de nouveau retrouvé. J'étais torse nu, par simple confort. Je glissa une dague sous mon édredon, car on ne change pas des vieilles habitudes. Puis je pensa à elle, elle n'avait pas la meilleure place et je pouvais rendre le reste de sa nuit meilleure. J'avais déjà aidé une personne cette nuit, pourquoi pas une autre. Avec un sourire charmeur, je plissa mes yeux et lui adressa la parole, doucement, avec le reflet de la cheminée dans l'iris.

- Faelyna, le sol est dur et froid. N'accepteras pas tu la chaleur et le confort de la couche avec moi ?

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Il l’avait écoutée attentivement, et alors qu’elle finissait sa pomme, la fatigue la rattrapa. L’acidité du fruit aurait dû la réveiller, mais lorsque le corps ne veut plus, même l’esprit Psioniste lutte avec peine...

- Nous nous ressemblons, dans notre départ vers l'inconnu. Par contre, Faelyna. Que penserais-tu de profiter le peu de heures qui nous restent ? Je dois partir dès l'aurore et, je sens mes muscles s'endolorir au fur et à mesure que je veille. Bien que ça ne s'avère désagréable, loin de là.
- Je suis d’accord... Dormir me ferait le plus grand bien.

Elle sourit faiblement, sans doute s’était-elle rendu compte de l’étrangeté de la situation... N’étant venue ici que dans ce but, elle avait été enfermée par un inconnu, puis conviée à échanger avec lui autour de mets impressionnants. Etrange, oui.
L’Elfe quitta la table, non sans lui donner encore l’occasion de se nourrir. La jeune femme déclina poliment l’invitation, et il commença alors à ranger ses affaires. La belle se leva à son tour, retira sa cape, la posa sur son tabouret ; elle s’en servirait pour se couvrir. Elle ôta ses chaussures et ses bas abîmés par le voyage, et alla se rafraichir au point d’eau. Le liquide absorbé par le linge ne put avoir qu’un effet merveilleux sur ses muscles endormis... Une sensation de soulagement instantané. Tandis qu’elle allait s’installer sur le parquet, saisissant sa cape au passage, Vespéral lui tendit un oreiller. Il sentait aussi la lavande, et la jeune femme ne put s’empêcher d’en humer longuement la bonne odeur... Une fois allongée sur le ventre, elle serra le coussin confortable sous elle, contre sa poitrine.

- Faelyna, le sol est dur et froid. N’accepteras-tu pas la chaleur et le confort de la couche avec moi ?

Levant son regard vers le sien, la demoiselle ne répondit pas. Une mèche de ses cheveux descendait devant son visage, dissimulant quelque peu ce qui traversa alors son esprit. Elle ne le connaissait pas, et pourtant avait confiance en lui... Au bout de quelques instants, l’Humaine se redressa, laissant glisser sa cape sur le sol, et lança l’oreiller sur l’Elfe avec un brin de malice dans les yeux. Se débarrassant de sa dague -elle savait qu’elle n’en aurait pas besoin-, la Psioniste se leva et rejoignit la couche. Se glissant dans le drap, elle se tourna sur le flanc gauche, face à son hôte, et plongea dans ses prunelles sombres durant un long laps de temps... Avant de s’avancer jusqu’à lui pour embrasser ses lèvres avec sensualité.

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Surprise. Mes yeux s'écarquillèrent pendant quelques secondes avant de retrouver leur forme habituelle. C'était doux, une chair tendre affectueuse. Mes lèvres restaient fixés aux siennes et cela agit comme un poison, une drogue. Mon passé me rattrapa et les réflexes de ma jeunesse revinrent. Je posais mes mains contre son corps, en savourant l'instant. Mes doigts dessinaient le fil de ses courbes, mes yeux décryptaient son visage pour y lire le désir. Nos langues se déliaient pour parler dans un langage nouveau, celui des saveurs et du charnel. Elle avait un corps magnifique, que nombreux hommes auraient voulu envahir, mais ce fut mon tour. Pendant cette nuit, désormais, seul elle et moi savons que tous ce que nous avons partagé.

Le matin suivant, lorsque les premiers rayons du soleil percèrent la brume. Je me réveillais, l'esprit pleins d'émotions. J'étais nu, en sueur. Je regardais autour de moi, la chambre avait changé pendant cette nuit, mais ma collaboratrice restait ici, endormie. Je patientais un moment, le temps nécessaire pour trouver le courage de me préparer. J'avais dormi moins de cinq heures et j'étais toujours fatigué mais, mon esprit était reposé, lui. Rien n'était réglé et pourtant, je me sentais soulagé d'un poids que je n'expliquais. Je réfléchissais à l'avenir, appuyé sur mes coudes. Finalement, je n'avais eu que peu de temps pour réfléchir. Mais, j'étais dans un état de plénitude, alors j'obtenu des résultats, contrairement à la veille. Rechercher des alliés, des informateurs, des mercenaires. Il me fallait m'assurer de l'état des forces des ennemis de l'Empire. Ils refuseraient sans doutes de s'unir sous un même fanion, mais ils souhaitent tous la même chose. Connaître leurs noms, leurs motivations, leurs armées et leurs prix. Le plus simple pour connaître leurs identités, c'était de fouiller dans le passé. Des écrits doivent êtres consignés, racontant de vieilles querelles, qui sont toujours vivantes. Renverser la mère génitrice en retournant contre elle les enfants qu'elle ne désirait plus.

Elle bouge. Probablement encore assoupie, tant mieux. Trouver des alliés, repérer les faiblesses de l'Empire. Un régime monarchique, avec des provinces indépendantes. Un pouvoir centralisé et des armées solidaires en cas d'attaques. Le plus simple et le plus efficace était de détruire le centre nerveux qui commandait tout ce corps. Il ne restait plus qu'à espérer que les autres royaumes se plient à la panique et veille diriger leur monde en tant qu'autocrate. Le roi n'est pas le dirigeant de ce monde, il n'est que le symbole. Son autorité pâlit chaque jour et le tuer n'amènerait qu'un successeur. Il faut neutraliser la source de toutes les décisions. Le conseil, le Sénat, il fallait le mettre en déroute. Sans conseils, point de soutien, si il n'existe plus de soutien, l'Empire n'est plus un corps dominant mais des petites cellules divisées que l'on peut abattre. Il faut du changement au peuple, si il désire voir une ère différente.

Ce qui suivra la suite de l'Empire, je l'ignore. Un nouvel ordre règnera sans doutes, mais pas avant longtemps. Il faut du temps pour étendre son pouvoir sur toute la surface de Kalamaï, et je ne serai pas sans vouloir empêcher que cela arrive. Parallèlement, il me faudra glaner des renseignements, à propos des sciences et de la magie. Il est dit que certains grands mages maîtrisent l'art de la téléportation, il me faudra en rencontrer un. Mes objectifs étaient définis, il ne me restait plus qu'une chose à décider. Que faire d'elle ? Rester un temps ensemble, partir sans prévenir, laisser un message ou simple "adieu". J'avais plusieurs solutions, je réfléchissais progressivement que mon regard glissait de l'horizon à son visage. Peut-être pouvait-elle encore me surprendre. Je me rhabilla entièrement, en fermant doucement la porte derrière moi. Je dévalais l'escalier à pas lents, la salle était vide, complètement. Le tenancier n'était pas à son poste, dormait-il encore ? J'attendis quelques minutes au comptoir, avant d'envoyer une choppe vide dans une pièce plus au loin, sans doutes une réserve. Cela fit tomber une pile de chaise dans un vacarme particulier, il se leva, portant encore un bonnet de nuit sur le haut du crâne. Il inspecta les alentours et me vit, il comprit rapidement. Avant même qu'il se présente à moi, je déposa une bourse devant ses yeux, je sentis son regard s'adoucir.

- Voici deux pièces d'or, elles sont à vous pour un repas de plus. Un bol d'avoine, un lait frais, une miche de pain, un fromage de brebis et un gueuleton de bière.


Il ne répondit rien, peut-être sentait-il dans mon timbre de voix que je n'étais enclin à discuter. Il fut rapide et m'amena le tout sur un plateau en osier. Je passa mes mains dans les anses et commença à gravir les escaliers. Je l'entendais, se plaindre de son calvaire pendant qu'il regagnait sa couchette. Je disposa le support sur la table de la veille et je partis à la fenêtre. Je l'ouvris, les volets de bois claquèrent sur la bâtisse. Je pris une longue pipe de bois dans mon sac, une fine sculpture d'ébène volé à des mineurs de petites tailles. Je disposa quelques feuilles de couleurs brune, en rajoutant quelques voisines, à base de chanvre. Les lueurs solaires venaient inonder mon visage, révélant mon teint basané. Les vapeurs toxiques envahissaient mon torse et remontaient dans mon crâne. Je sentais une partie de moi s'envoler, à mesure que les bouffées de fumées rencontraient l'air matinal. Je pris la chopine de ma main droite, les jambes passés à travers l'ouverture de la fenêtre. La partie basse de mon corps était en suspension dans le vide, à quelques mètres de hauteur du sol. Je continuais doucement de fumer et de boire, en pensant à la journée actuelle. Mais, les substances agissaient sur mon organisme et la notion du temps s'envolait. Alors que je divaguais, mon invitée était peut-être déjà réveillée.

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Bercé dans une nappe vaporeuse et sombre, l’esprit de Faelyna se reposait. Un paysage dénué d’énergie. Le sommeil, qui ne fut pas bien long, l’avait emportée beaucoup plus rapidement qu’elle ne l’avait espéré ; le plaisir guérissait bien des maux. Aussi agitée qu’elle fut, la nuit chargea la pièce d’une électricité salvatrice, la protégeant des éventuelles perturbations présentes dans une auberge. En effet, une fois endormie, l’ouverture d’esprit de la Psioniste pouvait déranger son repos... La présence masculine à ses côtés lui faisait tout autant de bien, mais cela, elle le nierait toujours.
Puis, une pâle lumière commença à pénétrer la pièce. La jeune femme sentit cette caresse sur sa peau nue et légèrement rafraichie, en frissonna de bonheur... Il y eu du mouvement sur le matelas, et plus rien. Les paupières toujours closes, elle soupira légèrement et se tourna sur le ventre. Le visage enfoui dans un oreiller, elle inspira lentement l’odeur de son amant d’une nuit. Une multitude de souvenirs remontent à la surface, emportant dans leur sillage les pensées vagabondes de la rêveuse : soupirs, caresses, danses... A la hauteur de ses envies. Il n’était plus dans la couche, peu importe, il reviendrait. Jamais la Psioniste n’avait été rejetée par un homme, pas davantage délaissée. Même s’ils avaient simplement partagé le lit -d’une façon très agréable- et qu’ils n’en attendaient certainement pas plus l’un de l’autre, elle savait qu’il reviendrait. Elle se prélassa encore un moment, retardant l’échéance du réveil au maximum. Son corps entier désirait cette paresse, si rare chez cette Humaine... Malgré les lieues parcourues, son esprit refusait catégoriquement de même « songer » à l’épuisement.

Le bruit des volets la sortirent définitivement de sa rêverie. Elle releva la tête, ouvrit les yeux avec précaution, et persuada sa rétine qu’elle était habituée à la lumière. En cela, elle ressemblait réellement à un félin : capable de voir aussi bien que sa génitrice dans l’obscurité. S’appuyant sur ses coudes, elle reprit doucement l’usage de ses muscles pour finalement se mettre à genoux sur le lit. La demoiselle attrapa alors le drap, en enveloppa son corps, et sortit du lit...
Elle constata que Vespéral avait encore obtenu ce qu’il souhaitait du tavernier ; le repas posé sur la table l’attestait. Il se trouvait d’ailleurs de dos, assit sur le rebord de la fenêtre, et une fumée blanchâtre s’évaporait de façon régulière devant lui. Tenant le tissu qui l’habillait d’une main, elle usa de la seconde pour se servir un verre de lait, puis le déguster. Sa langue accueilli le liquide avec délectation, et finalement, ne reposa le récipient qu’une fois vidé de son contenu... Elle lécha les gouttes restantes sur ses lèvres, et se décida à rejoindre son hôte. Placée derrière lui, la demoiselle murmura un petit « Merci... » à son oreille et déposa un baiser dans le creux de son cou... Après quoi elle recula à nouveau pour faire un tour d’horizon de la pièce. Piteux état. Où donc étaient passées ses affaires ? Passant une main dans ses cheveux décoiffés, elle prit son courage à deux mains, et tenta de retrouver ses vêtements dans l’amas de tissu gisant au sol...

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Parmi tous les paysages que j’ai pu voir dans mon existence, l’éveil de la ville en est un que j’apprécie particulièrement. La grande fourmilière est encore assoupie, ronronnant doucement de ses milliers d’occupants. Des variations de température et de luminosité passaient au-dessus de tout le monde, sans qu’ils s’en rendent compte. L’horloge biologique du climat avance, petit à petit. Tic tac, tic tac. Les ouvrières sortent de leur léthargie, tranquillement. Elles s’activent, en réchauffant le cœur de la mégalopole. Ils finissent par réveiller leurs collègues, et les muscles commencent à se mouvoir. Le sang passe abondamment dans les allées, avec des identités différentes. La respiration se fait lourde, comme l’humeur de ceux qu’on a arrachés de leurs songes. Tac, tic.

La mécanique de mon esprit était bien huilée, malgré que les psychotropes fassent tourner quelques rouages dans le vide. Elle pouvait être utile. Comme je pouvais lui être utile. Elle n’était pas une hors-la-loi, elle n’avait donc rien à craindre d’être à découvert. On pouvait appeler ça un échange de bons procédés. Elle me rend service, et je satisfais ses besoins primaires. Ça semble être une bonne solution. Il ne reste plus qu’à lui soumettre, habilement.

Le niveau de ma boisson ne baissait plus depuis une dizaine de minutes, je ne trouvais pas de tournures efficaces. Je tirais de longues bouffées de ma pipe, en espérant y trouver un moyen de résoudre ce problème. Toujours rien. Elle me sorti de ma réflexion, avec un baiser, et un mot doux. En dépit d’avoir une trouvaille, je rassemblai mon courage en finissant ma choppe. Faelyna semblait émerger d’une façon lente et progressive, je pouvais en tirer profit. Je passai devant elle en remuant ce tas de tissu.

- J’ai réfléchi à notre discussion de la veille.


Je ramassai une étoffe de cuir brodée et liée à une autre en forme de cône, j’en déduis que c’était ce qu’elle portait au niveau du torse. Je lui tendis le vêtement, en laissant s’égarer mon regard quelques secondes, car plus longtemps comporterait des risques.

- Ceci est à toi. Je pense que même si beaucoup d’hommes apprécieraient ta tenue actuelle, tu risques de t’attirer des ennuis en restant ainsi.


Un conseil et un compliment, deux façons de séduire ou d’amadouer une personne. Se montrer comme ami, et comme attiré, elle n’y serait sans doutes pas insensible. Je retournai à ma recherche pendant qu’elle enfilait son haut de corps, ne voulant pas jouer les coquins. Deux longs cercles de tissus presque transparents, en les examinant plus précisément, c’était ce qu’elle portait aux bras. Malgré le fait de n’y trouver aucune utilité, je me consolai en pensant que la coquetterie ne connaissait pas de limite. Je comprenais qu’elle appréciait m’avoir comme chevalier servant, au fur et à mesure que je lui rendais ses vêtements.

- J’ai une proposition à te faire, Faelyna. Elle te paraîtra peut-être cavalière, mais je veux que tu me répondes sans détour.

Elle reprit possession de son accoutrement au fur et à mesure que je lui tendais diverses étoffes. Je saisis sa cape et m’approcha vers elle. J’étais proche de son corps, suffisamment pour sentir son souffle. Je passai mes bras autour d’elle et accrocha l’éperon de sa cape au niveau de son cou. Je lui confiai mon projet, à voix basse, sur un ton séducteur.

- Que dirais-tu d’accompagner mes pas, de suivre une route commune ? Tu ne manqueras de rien, et.. J’apprécierai ta compagnie.


Parmi les paysages que j’apprécie, il y a les sentiments. Ces moqueurs, ces faibles, ces traîtres, ces sensibles, tous ces autres. Comme ma demande, baignée de bonnes intentions et d’hypocrisie. Une personne ne voulant avouer sa détresse, en la camouflant dans de l’attirance. Des fils et des aiguilles vicieuses qui tissent nos relations, dans un tissu complexe qui nous lie et nous déchire. Je restais fixé à sa réponse, tic tac, tic.

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Bien qu’elle ne soit pas encore totalement réveillée et que son esprit analysait chaque parcelle de tissu, la jeune femme remarqua l’air préoccupé de son « camarade de chambre ». Il n’avait pas tardé à la rejoindre pour l’aider à faire le tri, et Faelyna ne pouvait s’empêcher de sentir cette aura de tension... Elle avait l’impression d’être à nouveau face à l’étranger d’hier au soir, méfiant et distant, contrairement à celui avec qui elle avait passé la nuit. Que lui arrivait-il ? Hésitait-il quant à la façon de la quitter ? Lui qui avait été si franc jusque là... Elle en doutait, cependant elle ne voyait pas d’autre alternative. Ils avaient pris du bon temps, pour quelle raison pourrait-il être embarrassé si ce n’est de lui dire au revoir ?
Pourtant, la Psioniste ne l’imaginait pas aussi sentimental. S’il ne parvenait pas à lui exprimer son désir de prendre des chemins séparés, qu’à cela ne tienne ! Elle le ferait pour lui.

- J’ai réfléchi à notre discussion de la veille, lâcha-t-il finalement.

Voilà qui ne la renseignait pas beaucoup... Elle enfilait les vêtements qui cachaient le minimum de son intimité lorsqu’il lui tendit son serre-taille en cuir, et ne manqua pas son regard sur le reste de son corps. C’était très flatteur, et son attirance expliquait en partie sa réticence à la laisser derrière lui.

- Ceci est à toi. Je pense que même si beaucoup d’hommes apprécieraient ta tenue actuelle, tu risques de t’attirer des ennuis en restant ainsi.

La demoiselle sourit distraitement en renouant son laçage, avec une habileté peu commune aux jeunes femmes partageant son rang ; la plupart se faisant habiller par des servantes. Il lui donna alors tour à tour ses affaires, des collants aux bottes, en passant par sa ceinture. Cela ne ressemblait pas à des adieux ; d’ailleurs, cela n’avait rien de semblable à ce qu’elle connaissait. Vespéral semblait chercher une façon diplomate d’aborder un sujet, mais pas celui auquel elle avait songé.

- J’ai une proposition à te faire, Faelyna. Elle te paraîtra peut-être cavalière, mais je veux que tu me répondes sans détour.
- ... Je t'écoute.

L’Humaine arqua un sourcil, et releva un regard interrogateur sur celui de son chevalier servant. A présent, elle était habillée, parfaitement réveillée et on ne peut plus attentive... Il s’approcha alors, suffisamment pour faire refleurir quelques souvenirs de la veille, et noua la cape à la place de sa propriétaire.

- Que dirais-tu d’accompagner mes pas, de suivre une route commune ? Tu ne manqueras de rein, et... J’apprécierais ta compagnie.

La jeune femme fut surprise de cette demande, et esquissa un nouveau sourire avant de baisser les yeux un instant. Il ne voulait pas la laisser, au contraire. Amusée et troublée, elle se mit sur la pointe des pieds afin d’atteindre son oreille gauche et d’y chuchoter :

- La nuit passée t’a satisfait au point de vouloir voyager avec une femme ?...

Elle s’écarta de lui, juste assez pour lui voler un baiser, puis le contourna. Ramassant sa dague, elle la replaça dans le fourreau contre sa hanche, et rejoignit la table du petit déjeuner d’une démarche féline.
Malheureusement, rien ne l’avait préparée à ça, et aucune réponse « sans détour » ne lui vint à l’esprit. Ils ne se connaissaient que très peu, malgré les échanges au combien délicieux qu’ils avaient eu... Elle ignorait totalement ce qu’il comptait faire, quelle direction il souhaitait prendre, où cela pouvait les mener. Mais qu’importe si ce qu’elle désirait était l’inconnu, n’est-ce pas ? Evidemment, celle qui rêvait d’aventures risquait largement d’y trouver son compte... Et la compagnie du rôdeur ne la dérangeait absolument pas, bien au contraire.
La damoiselle se servit un autre verre de lait, et se tourna vers son compagnon avant de le porter à ses lèvres.

- Où allons-nous ?

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Samia acquiesça et suivit son amie dans la taverne. Juste avant de franchir le seuil de la porte, la voleuse leva les yeux et lu "Taverne du Loup qui Boîte" sur une pancarte mal vissée. Eh ben, ça promet, se dit-elle.

L'intérieur était sombre et une odeur âcre prenait à la gorge quiconque entrait. Samia ne pus s'empêcher de tousser. Une main sur son épée et l'autre sur sa dague, la voleuse se dirigea, d'un pas faussement assuré, vers le tavernier. Quand elle fut arrivée au bar, ce dernier fit mine de ne pas la voir. Samia, vexée, prit la chaise la plus proche, grimpa dessus et frappa du point sur le bar afin d'attirer l'attention de l'aubergiste.

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Eolia suivit donc Samia dans la taverne du loup qui boite.
La vampire laissa son amie la devancer et jeta un coup d'oeil alentour pour voir si aucun "gorilles" n'avaient l'intention de jouer au super hero.

Elle se retourna quand Samia frappa sur le comptoir, l'aubergiste ne savait manifestement pas à qui il avait affaire. La suite des operation risquait d'être forte divertissante.

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L'aubergiste regarda la gnome d'un air stupéfait. Puis, une expression féroce se dessina sur son visage et il avança d'un pas menacent vers cette insolente créature. Samia le regarda droit dans les yeux et, quand il fut arrivé vers elle, elle lui lança d'un ton moqueur:

Alors comme ça on snobe les clientes....!

L'aubergiste n'eut pas le temps de répliquer que la gnome avait déjà sauté sur la bar et le tenait fermement par les cheveux tout en lui pressant sa dague sur son cou épais et gras.

Et maintenant tu vas gentiment coopérer, n'est-ce pas?, susurra Samia dans l'oreille de l'aubergiste.

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A peine Samia avait elle sautée sur l'aubergiste que Eolia avait degainée ses deux dagues et protegait les arrieres de la gnome contre les quelques brutes qui voulaient s'interposer.

-Si j'étais vous je ne m'interposerai pas entre les ombres et les mauvais payeurs d'aubergiste, clama l'assassin avec un regard froid.

Les quelques gros bras qui s'étaient levés se regardèrent, puis se rassirent sur leur tabouret.
Même si ils avaient pu tuer les deux femmes, aucuns d'eux ne voulaient se mettre une telle corporation à dos.

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Ou-oui, bien sûr, grommela l'aubergiste.

Il n'avait en fait pas le choix: Samia le tenait toujours et Eolia venait de convaincre les autres occupants de la taverne de se tenir tranquille.

Bien, bien. Dans ce cas...

La gnome lâcha le tavernier mais elle resta plantée devant lui, toujours debout sur le bar, son épée brandit dans sa direction.

Eolia?, appela la voleuse. Tu voulait dire quoi au méchant tavernier?, continua-t-elle d'un ton moqueur, les yeux toujours rivés sur ce dernier.

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La vampire jeta un oeil au tavernier, ce dernier ne savait que trop bien ce qu'on voulait de lui.
Elle se dressa devant lui en utilisant l'aura de son pouvoir, tetanisant le pauvre tenancier qui suait à grosses gouttes .

Les ombres veulent leur dus, dit elle d'une voix à la nazgul.

Le tavernier, toujours dans sa torpeur fouilla dans un coffre, puis tendit en tremblant une bourses de cuir. La vampire regarda Samia, puis d'une voix presque joviale lui dit.

Prends l'argent, ensuite on change d'endroit, il me semble que le tenancier n'est plus très propre sur lui.
Elle tourna les talons et jeta un oeil alentour, aucuns des molosse n'avaient bougeaient, satisfaite elle se dirigea vers la porte.

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Samia lâcha sa victime lorsqu'Eolia lui demanda l'argent. Elle regarda l'homme chercher une bourse et la tendre à la vampire. Mais celle-ci ne la prit pas, laissant Samia s'en charger. La gnome tendit sa petite main droite et la bourse tomba dans sa paume. Ensuite, elle sauta en bas du bar et se dépêcha de rejoindre son amie sur le pas de la porte.

Une fois dehors, la jeune gnome prit une profonde inspiration. Elle était heureuse d'avoir quitté le puanteur de la taverne. Il restait encore plusieurs tavernes à visiter et la voleuse ne savait pas laquelle choisir.

Bon. Et maintenant, à qui le tour ? , demanda-t-elle alors à la vampire.

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