C’est étrange ce que de simples émotions pouvaient faire. Il connaissait par sa longue expérience humaine que celles-ci pouvaient faire accélérer le souffle tout en le rendant plus silencieux, provoquer une dilatation des yeux, des narines et des oreilles, augmentant légèrement leur perception naturelle, venant de leurs ancêtres traqués par les autres races ainsi que par la nature elle-même, ainsi qu’un afflux de sang pour irriguer correctement les muscles. Cependant, dans son nouveau corps, il ne ressentait pas les mêmes effets. Son cœur ne battait plus, comme si les muscles puisaient eux même les ressources qu’ils avaient besoin pour se nourrir dans son réseau sanguin stagnant transformé en une espèce de banque de sang. Doublement perturbé, car il ne s’était jamais sentit aussi étrange physiquement ainsi que psychologiquement puisque ses sentiments semblaient être contenus seulement dans son crâne, n’affectant aucune partie de son corps. Tout en s’interrogeant de la sorte, il restait attentif à sa belle. Sa réponse allait beaucoup compter pour lui, puisque son avenir n’avait pas encore été écrit et qu’il avait des priorités à accomplir.
-Bel amour vous me comblez… J’accepte de vous épouser Ardent… Mais sachez que j’ai des responsabilités concernant ma famille et des choses a réglé suite à cette quête qui sera terminé…
-On doit se nourrir au plus vite…
Cette réponse le remplissait de bonheur. Il aurait donc le temps de mieux connaître son aimée, ainsi que les manière dont son peuple vivait. La rumeur voulant que les vampires soient des créatures maléfiques devaient être fausse car celle-ci n’avait pas fait une marionnette de son corps comme une partie de lui pensait, et il gardait tous ses souvenirs ainsi que son mode de pensée. Il se leva à son tour de la couche improvisée dans la tente, et tout en s’habillant avec sa rapidité usuelle, une qualité qu’il avait du rapidement assimiler dans la cavalerie impériale, puis prononça ces quelques mots pour rassurer sa fiancée, chose qui lui rappela qu’il devait aller rapidement chercher un artisan ayant assez de talent pour créer une œuvre digne de la beauté de sa compagne.
Je comprends vos responsabilités avec votre famille…. J’ai moi-même quelques responsabilités à accomplir au sein de la corporation des combattants. Mais sachez que si je peut vous être d’une quelconque utilité, ma douce, je serait heureux de vous aider dans le moindre domaine ou je possèderait un simple brin de connaissance, l’utilisant de manière à vous sauver de l’ampleur des devoirs habituels envers un groupe de gens.
Je crois que vous, vampires, pouvez boire le sang de toute créature vivante, pas seulement celle des hommes? Si c’est le cas, je préférerais prendre ce qui me rassasierait de l’un des deux chevaux restants de la compagnie Ardente, car je ne me sens pas encore prêt à utiliser le sang de ceux qui, il y a à peine quelques instants étaient mes confrères. J’espère que vous comprendrez….
Il sortit le premier de la tente, la cuirasse de Nathaniel brillant dans la lumière du jour, lumière qui lui brûlait chacune des parties de sa peau qui furent exposées. Il fit un pas en arrière, retournant dans l’obscurité de la tente en regardant sa main gauche, qui avait été la plus touchée par les rayons. Sa peau s’était immédiatement rougie et commençait à faire des cloques, mais elle reprenait rapidement la couleur ainsi que son apparence naturelle. Appréciant la régénération rapide de ses tissus, il lança un regard en coin à sa belle qui le regardait amusée. Il alla se chercher une lourde paire de gants de cuir habituellement utilisés en équitation pour protéger les mains de l’usure du cuir sur les mains des cavalier lors des longs voyages, et il passa sur ses épaules une cape à capuchon protégeant son visage du soleil, puis il ressortit à l’extérieur.
Sa vue s’adapta rapidement, et il pouvait voir certain de ses hommes transporter les cadavres d’hommes de leur compagnie vers un endroit un peu plus loin ou d’autres creusaient des fosses ou ils seraient ensevelis. Il fit un signe à l’un d’entre eux, pour que celui-ci s’approche, et lui demanda de faire venir un des deux chevaux dans la grande tente du commandant, et lorsque celui-ci arriva, se cabrant car il devait avoir senti l’odeur de mort qui flottait maintenant auprès du corps du commandant, seul le commandant réussit à lui flatter les la crinière en lui parlant doucement, de manière à le calmer. Avec l’aide de sa belle, il réussit à trouver une des puissantes veines de l’animal, qui tomba dans un état ressemblant à un sommeil profond, pendant que le seigneur s’abreuvait.
En goûtant au sang de la brave bête, il réussissait presque à comprendre ses pensées les plus profondes de l’animal, et a comprendre ce que ressentait l’animal, du se incompréhension de se sentir de plus en plus faible, et à ce moment, puisque Ardent se sentait en pleine forme, il lâcha la petite plaie qui se refermait déjà sur le corps musculeux et puissant du cheval, laissant la chance à sa belle à se rassasier
Ma belle, dit-il à la magnifique comptesse à ses cotés, J'aimerais que tu vienne me rejoindre lorsque tu sera rassasiée, et je crois que tu sera capable de me retrouver, lui dit-il avec un demi sourire
Il ressortit de la tente une fois de plus puis s’approcha du centre où l’on pouvait voir plusieurs nains aux alentours d’un corps au sol, et remarqua quelque chose qu’il n’avait jamais ressentit auparavant. L’aura de mal qui se dégageait du cadavre au sol n’avait rien d’humain, et maintenant qu’il y pensait, elle devait être excessivement puissante pour qu’un simple chevalier, ne possèdent aucun pouvoir divin et aucune science des arcanes puisse ressentir son pouvoir. Il entendit seulement la fin de ce que le nain disait à ses hommes, mais il se devait d’intervenir :
… un avant poste nain, nous sommes plus résistants et plus âpres à la tâche que toutes les autres races !
Allez par monts et par vaux, je veux un contre rendu des richesses locales !
Durnik, commencez une excavation…
Messire nain, ne serait pas mieux d’attendre la décision des chefs du convoi avant d’envoyer dans toute la direction vos hommes et de créer une colonie dans un endroit où, je ne sais pas, il est prévu de construire la maison d’été de l’empereur? Il n’est pas encore le temps de se séparer les terres, et je vous conseillerais de venir avec moi vers les seigneurs Adola et Babka qui doivent discuter dans une de ces grandes tentes…
Un objet posé sur le sol attira son attention. Une rapière, finement ouvragée était déposée non loin du corps sans vie. Il glissa sa botte légèrement en dessous pour pouvoir la lever rapidement et attirer celle-ci au niveau de sa main, qui l’agrippa facilement, un des trucs d’escrimeur qui impressionnait toujours les enfants. Il la fit tournoyer légèrement, testant son poids et son point d’équilibre, qui étaient parfaits, et décida finalement de la garder. Contrairement à d’autres soldats aussi expérimentés qui avaient déjà une collection d’armes, il n’était encore qu’à ses débuts et il se dit que cette pièce serait parfaite pour amorcer sa propre collection.
Il demanda ou était passé le spadassin à un des cavaliers de l’empire qui devait faire partit des renforts promis par l’empereur, et une fois qu’il savait ou aller, il entra rapidement en s’écriant avec un grand sourire :
Spadassin Adola, vous devez m’explique ce qui se passe ici! J’ai l’impression d’avoir disparu pour une semaine! Yorg, content de te voir en vie!
Salua au passage le capitaine impérial, se promettant de s’arranger pour qu’il obtienne une promotion pour son arrivée rapide, puis s’arrêta devant son lieutenant.
Faraël, tu ne t’améliores guère… Il est rare, très rare que je te voie dans un état pire que le miens. Toi aussi tu as beaucoup à me raconter…