Recrutement Corporation des Arcanes

La mage était curieuse ce qui était somme toute naturel pour se tenir au courant des choses. Elle venait déjà de poser plusieurs questions, le mage réfléchissait avant de répondre.

Je vais répondre à votre première question, je suis malheureusement contraint de vous dire que votre nom a été mis entre parenthèse dans nos registres. N’ayant plus de nouvelle de votre par le Thaumaturge a pensé que vous aviez disparu ou que vous ne souhaitiez plus avoir de contact avec nous.
Mais cela si j’ose dire n’est pas très important car si vous le demandez nous réactivons de suite vos accès à notre bien aimé Corporation.

Le mage avait essayé de ne pas vexé Kryelle Feljä, mais il avait préféré être direct. Prendre des détours pour annoncer quelque chose n’était pas dans ses habitudes.

Pour la deuxième question que vous me posiez, oui il y a eu moult changements dans ses murs depuis votre absence. Le premier est que le Thaumaturge officiellement est Cotin. Cependant pour être clair avec vous ce dernier disparu dans des circonstances bizarres. Etant donné que nous ne savons pas ce qu’il est advenu et que peu de membres ne s’en soucis, j’assure l’intérim de son poste.

Le mage espérait vraiment que quelqu’un se porterait volontaire pour relever cette corporation et en prendre la direction.

Voilà je dirais l’information la plus importante et qui est actuelle pour notre corporation

Il semble que je ne sois pas la seule qui soit partie sans mots dire à personnes !

Répondis-je après avoir écouté ce que le mage me racontait les nouvelles de la Corporation. Je laissai quelques instants s’écouler d’un air songeur. Je me mis donc au travail et je repris d’un ton moins sérieux.

Bien, puisque me voilà de retour, il serait bien utile de réactivé les accès au portail de la Guilde. Dois-je réapposée ma signature pour une quelconque raison ?

Il est inutile de le faire puisque je vous vois ici, je comprends bien que vous êtes de retour. J’ai déjà réactivé votre protection. Vous pouvez désormais passer devant les Gardiens du Mana sans vous soucier de rien.

Je fis un signe de tête en signe de remerciement. Je tournai alors le dos au Mage qui retourna à ses occupations et je sortie. Je continuerais à penser à l’idée de m’impliquer dans la vie de Kalamaï après que le Mage ait mentionné que le poste de Thaumaturge était vacant. J’aurais suffisamment le temps d’y penser. Mais avant, j’avais au moins une chose à faire : Oengus. Je devais tâcher de le retrouver.

Dernière édition par Lulyane le Mer 18 Aoû 2010 - 16:46, édité 1 fois

Un sourire se glissa dans le visage de Le Gris, il appréciait toujours la venue d'un nouvel élève en ces murs.

Vous êtes au bon endroit pour vous abandonner à l'apprentissage, il est fort agréable de constater et de ressentir votre volonté de connaissance. J'espère être en mesure de répondre à vos demandes et espérances. Le choix de votre divinité, Nimburr, n'est pas fréquent de nos jours et je vous en félicite, soyez une disciple dévoué et elle vous le rendra avec allégresse.

Le mage constata que la demoiselle tremblait, était-ce de joie, de peur, il ne le savait pas encore. Il tendit la main à celle-ci en guise de soutien.

Venez prendre place dans mon bureau, un siège confortable s'y trouve et vous permettra de vous remettre de vos émotions, vous tremblez comme une feuille et je m'en voudrais de vous laissez ainsi sans aide. Nous pourrions en profiter pour discuter plus en profondeur de vos désirs sur les arcanes et signez votre nom, que je ne connais toujours pas, dans notre registre afin que les portes de nos bibliothèques s'ouvrent à vous par la magie du grimoire.

Le vieil homme attendait, main tendu, la réponse de sa nouvelle élève.

La Main... La main tendue que j'attendais...
Ma peur s'évanouit, et un sentiment de joie me remplit à présent. Que cet homme est apaisant...

-Pardon, soupiré-je dans un sourire intimidé. Je ne me suis même pas présentée... Je suis Lulyane, Comtesse... Oh, Comtesse... Je n'en ai que le titre ! Un titre que j'ai hérité de mon créateur en même temps qu'il m'offrait, en croyant me faire un grand honneur, le don de la nuit. Comtesse de la Tour Opaline. Je suis une exilée de Vénopole... Une terre que je maudis désormais, où je ne retournerai jamais. Mes sujets ? Je n'en ai pas. Mon domaine ? J'ignore même où il se trouve. Celui qui me l'a offert m'en a parlé comme d'une légende, et il est mort avant de m'en révéler le lieu...

Je le suis. Sans plus d'hésitation maintenant, mes pas emboîtent les siens au long des couloirs de l'immense bâtiment.
Son bureau est richement décoré, et surtout rempli de livres. Bien sûr, il les a tous lus. Bien sûr, il en connait la moindre ligne.

-Voilà ! dis-je en désignant les myriades d'ouvrages.Voilà à quoi je désire destiner ma vie... Me réfugier tout en haut d'une tour d'où j'oublierai le monde des hommes, où je n'entendrai plus le fracas des batailles, les hurlements de haine de ceux qui se déchirent pour s'emparer de leurs maigres biens mutuels. Je ne veux plus être entourée que de livres, avoir pour seuls compagnons les mots de tous les sages qui nous ont précédés sur cette terre. Je veux vivre avec la mémoire de nos glorieux ancêtres, de ceux qui ont patiemment tissé la toile de la connaissance, pour l'offrir en cadeau à tous les êtres qui vont naître.

Bien sûr, je ne peux pas lui avouer que j'ai aussi au fond de moi une espérance secrète: celle que la magie m'apportera peut-être la libération, la possibilité de redevenir humaine.

Ce n'est pas un crime de le vouloir. Mais la corporation peut-elle m'accepter avec un but si égoïste ?



Dernière édition par Lulyane le Sam 24 Avr 2010 - 16:38, édité 1 fois

Confiance ? Oui, j'ai confiance en lui.
Inexplicablement mais assurément... Cet homme respire la sagesse et je serai ravie de le retrouver de loin en loin, lorsque je reviendrai ici.

Mais pour l'instant... Je ne me sens pas prête à partager avec lui les tourments qui m'habitent. Même si je sens qu'il en devine quelque chose. Ses yeux me scrutent jusqu'aux tréfonds de mon âme, comme s'il lisait en moi le moindre de mes sentiments. La magie, décidément, offre des possibilités insoupçonnées.

Sur un des murs du bureau est accrochée une carte de Kalamaï. Je la détaille longuement. C'est la première fois que j'en vois une. Et je réalise que je connais si peu le monde. J'ai passé toute ma vie humaine au même endroit.

- La forêt de Maon ? Pourquoi pas ? Mais pour l'heure, je crois que je vais voyager: j'aimerais retrouver la Tour Opaline. Je sais seulement qu'elle a été construite très loin au nord, dans les montagnes, presque à la limite des terres inexplorées. Comprenez-vous, je me sens irrésistiblement attirée par cet endroit. C'est comme... une évidence. Comme si mon créateur m'avait transmis la mémoire de son propre enracinement. Je suis viscéralement attachée à cette terre que je ne connais pas.

Je saisis la plume sur le bureau et, avec un sentiment de fierté, j'appose ma signature sur le registre.
Me voilà admise...

J'en suis si enchantée que je m'enhardis. Je me penche par-dessus le bureau et approche mon visage tout près de celui du vieil homme, oubliant la distance que le respect devrait imposer. Ma joue touche presque la sienne...

Mais ce n'est pas lui qui m'intéresse, plutôt le bébé dragon agrippé à son épaule et qui me regarde amicalement. Je le caresse longuement et tendrement juste sous le menton. Il en ferme les yeux et soupire d'aise.

- Pardonnez-moi... Il est si mignon !

Je veux me rasseoir dans le fauteuil mais je ne tiens plus en place. Je ne rêve que de pouvoir me précipiter dans la bibliothèque.

- Je vais rester quelques jours à la corporation. L'aile nord me conviendra très bien, c'est la moins exposée au soleil, dis-je dans un franc sourire. Pour l'instant, je fonce au marché pour faire quelques emplettes... Une caisse de lapins vivants, ou à défaut des rats. Quand je vais entrer dans la bibliothèque, je ne suis pas près d'en sortir et je vais avoir besoin de nourriture.

Après une dernière grattouille sur le crâne du dragonnet, je prends congé de mon hôte et quitte le bureau, le cœur léger, impatiente et soulagée.

Xanis entra dans la salle de marbre par la même porte que celle empruntée précédemment par le mage qui se rendait à l'aile ouest du bâtiment. Si le Gris l'avait mis au courant que deux personnes l'attendaient, il n'avait pas précisé l'étrangeté des deux compères.
Le premier, un cavalier noir, bien souvent des serviteurs zélés de vampires, dormait comme un bien-heureux sur un banc de pierre dans un coin de la pièce. Choisissant de le laisser dormir jusqu'à ce que son tour vienne, le Patriarche et nouveau Thaumaturge s'intéressa au second étranger.
Assis sur les dalles de marbre, son visage était en grande partie masqué par une capuche verte. Il supposa, à son port de tête, que c'était à celui-ci qu'on prêtait un ego démesuré. La mana pulsait effectivement autour du corps de cet homme... ou cette chose... mais rien de tellement phénoménal.

" Je suis Xanis, Thaumaturge de la Corporation. Je suppose que si vous êtes ici c'est pour nous rejoindre et enrichir votre connaissance de ce monde et de la magie ?
Quel est votre nom et quel est le dessein que vous suivez en vous inscrivant ici ? "

Le chevalier ne tenait que difficilement en place, constata Xanis. Livide, il ne semblait pas dans sa forme la plus éclatante. Préférant finalement se consacrer à lui en premier, histoire de lui permettre de se reposer plus vite, il leva une main, imposant le silence, avant que l'étranger en vert n'aie eu le temps de répondre à ses question.
Passant à côté de lui, il s'approcha de la créature assise sur un banc et, debout face à lui, se présenta :

" Bonjour chevalier. Je suis Xanis, Thaumaturge de ce Corpus. Je n'ai pas souvenir que les gens parmi vous aient la volonté d'intégrer notre Corporation, puis-je savoir ce qui me vaut votre présence en ces lieux ? "

Le Patriarche fit la missive cachetée que tenait l'homme et suppose que celui-ci n'était en réalité qu'un simple messager.

Le Patriarche était pensif.
En temps normal, il aurait demandé la présence du demandeur et même un entretien privé avec lui afin de pouvoir s'enquérir plus profondément de ses motivations et de ses attentes. Une idée germa en lui.
La forêt se situant sur la frontière entre Naxopole et Mésomnon était réputée pour être effroyablement dense, aussi rares étaient les rayons de l'astre du jour à aller se perdre sous l'épaisse couche de feuilles. Si le vampire craignait tant que ça la lumière du jour, sans doute avait-il également développé des aptitudes plus rares chez ces êtres de la nuit.

" Va à ton maître et fais lui savoir que je réserve ma réponse jusqu'à ce que je puisse le rencontrer. Chevauche vite car je lui laisse l'occasion de discuter avec moi dès demain soir.
Si, comme je le suppose, ton maître a la capacité de changer de forme, fais lui savoir que je l'attendrai deux heures après la tombée de la nuit dans un petit hameau à l'ouest de la frontière séparant l'Unie de Naxopole. Il se trouve à quelques toises seulement de la lisière du bois et on l'appelle "Neskagra".
Si ses motivations me semblent suffisantes et ses attentes correctes, il participera de suite à une mission avec d'autres membres de ce Corpus.
Va maintenant. "

Avec un geste d'adieu de la main, le Patriarche laissa le cavalier retourner auprès de celui qu'il servait, se dirigeant, lui, vers l'étranger qui attendait toujours un entretien.

Le chevalier va donc retourner à Kryws pour avertir son maître.
Il y retourne avec un sentiment d'échec,le discour de Xanis a tué le moral du serviteur.

Son retour dura plus longtemps que son allée,car il était très fatigué,et sa migraine n'a pas arrangée les choses.
Sa marche a durée plus de trois heures,car le chevalier faisais des pauses de temps en temps.

Une fois arrivé à Kryws,il rentre dans le château,et la nuit est sur le point de tomber.
Braniack est assis sur une chaise et attendait avec impatience le retour de son messager.

-Bon sang,que faisais-tu,et pourquoi as-tu cet air de chien battu,tu as échoué,c'est ça?!-cria Braniack fou de rage.

-Pardonnez-moi monsieur,mais la route était longue et il y avait du monde,là-bas...-répond le chevalier.

-Alors,as-tu réussi,suis-je un membre de la corporation?

-A vrai dire,non monsieur,pas encore.

-Pas encore?Qu'as tu fait cette fois,tu t'es perdu?

-Non monsieur.Et en plus,je ne suis pas tombé sur e mage,mais sur un Thaumaturge,qui gardera sa réponse tant qu'il n'aura pas eu un entretient avec vous.

-Très bien,je retournerais dans la Bibliothèque de l'Empire et je discuterais avec ce Thaumaturge.

-Non monsieur,ne retournez pas là-bas,vous retrouverez Xanis dans un hameau,se situant à l'ouest de la frontière séparant l'Unie de Naxopole,deux heure après la tombée de la nuit de demain soir,je l'ai retenu mot pour mot.

-Heureusement que je connaîs cet endroit,j'ai bien l'intention d'entrer dans cette corporation.

-Je n'en doute pas monsieur.

Braniack est impatient d'être membre de la corporation des Arcanes,il prendra sa route demain dès que la nuit tombera,pendant ce temps,il patiente et le chevalier noir peut enfin se reposer.
Mais comme Braniack n'est pas dans la corporation et qu'il n'y a pas assez de magie pour l'appaiser,2 personnes vont encore mourir ce soir...

" Je suis Xanis, Thaumaturge de la Corporation. Je suppose que si vous êtes ici c'est pour nous rejoindre et enrichir votre connaissance de ce monde et de la magie ?
Quel est votre nom et quel est le dessein que vous suivez en vous inscrivant ici ? "

Ainsi, ce drow, le Palatin Xanis lui-même, maître de l'Unie, était le Thaumaturge de la Corporation. Ce personnage promettait d'être intéressant.

- Que la journée vous soit agréable, seigneur Xanis. Je pensais que le poste de Thaumaturge était vacant, mais qu'importe. Pour vous répondre, je suis là pour apprendre sur ce monde, certes, mais surtout pour enseigner la magie de façon théorique, car je préfère découvrir par moi-même ce que je désire connaître. Je suis autodidacte, en ce qui concerne la découverte des choses de ce plan. La pratique de la magie n'est pas mon domaine, ou en tout cas, ne l'est plus, et ne le redeviendra que dans assez longtemps, mais vous serez peut-être là pour le voir. Je ne veux pas gravir les échelons de cette Corporation. Je veux juste me rendre utile, et vous verez que je peux l'être. J'ai des talents plutôt... originaux. Quant à mon nom, veuillez m'excuser, je ne vous en ai pas parlé. Je m'appelle Xéénothée, mais l'on me connaît aussi son les noms de Larios Simeon Utrogoth, l'Etranger, le Vert, et d'autres encore, mais qui sont de moindre importance. J'ai un passé plutôt hors du commun, sans vouloir me vanter, et je vous le conterai, si vous êtes intéressé. Hum... une simple question de ma part. N'êtes vous pas également Palatin de Mésomnon ? Votre nom est celui de ce Palatin, et il n'est pas courant, pas même chez les drows.

Le bâtard considéra quelques instants l'étranger de ses yeux couleur de glace. Quel étrange personnage, plein de contradictions. Son histoire intéressait le Patriarche et il souhaitait savoir quel était ce pouvoir "spécial" dont parlait son interlocuteur.

" Cette institution est réservée aux personnes maîtrisant l'une ou l'autre facette des Arcanes, de l'illusionnisme à la démonologie, en passant par l'enchantement ou la sorcellerie. Je en sais pas dans quelle catégorie vous inclure. Et je me questionne quant aux domaines que vous êtes à même d'enseigner.
Je réserve ma réponse à une condition que je vous exposerai dans une minute, mais avant cela je tiens à vous préciser que lorsqu'on entre ici, on commence Novice et vous vous doutez bien que ce rang ne permet pas d'enseigner aux autres.
De même, vous ne souhaitez pas progresser parmi nous mais cela ne vous dispense pas de prêter allégeance à ce corpus, de répondre lorsque ce-dernier est dans le besoin ou de faire honneur aux Arcanes par vos actes, vos pensées et votre manière de voir le monde.
Si vous acceptez tout cela, je vous propose une sorte de période d'essai. Quelques autres membres, ainsi que moi-même, partons en mission en Mésomnon où on été rapportés quelques problèmes d'ordre magique. Suivez-nous et participez à l'enquête à nos côtés. Cela vous laissera le temps de me conter votre vie et je pourrai ainsi juger de vous et vos capacités à mon aise.
Mésomnon qui est, vous l'avez deviné, la province que je dirige. Je suis le Palatin Xanis. "

Xanis promettait d'être un personnage vraiment très intéressant. Peut-être même plus que Mogoth, qui n'avait, tout compte fait, que de la chance, et bien peu de subtilité. Tellement intéressant même, que Xéénothée en oublia sa mission principale : trouver Adalemos. Ainsi, Xanis le mettait à l'essai ? Fort bien, il l'accompagnerait.

- Je suis particulièrement doué, enfin, j'étais, dans le domaine de l'illusionisme, et je fut aussi un sorcier puissant. J'étudie encore la démonologie, mais seul Issacar le Ceint, le célèbre démonologiste, pourrait à mon avis m'apprendre encore quelque chose dans ce domaine. En réalité, je connais énormément de choses, mais ma manière de moduler le mana n'est pas la même que celle que vous utilisez, vous, Kalamaïens, ce qui m'empêche d'enseigner beaucoup de choses ici. En fin de compte, je viens d'y penser, mais il serait bon que je réapprenne à utiliser la magie, depuis le début. Bien que cela doit prendre des années habituellement, je pense pouvoir parvenir à atteindre un bon niveau en quelques mois, car j'ai une faculté d'assimilation assez rapide, et j'ai la connaissance des arcanes sur laquelle me reposer. Mon temps d'apprentissage me permettra de servir cette corporation, et de monter en grade, puisqu'il le faut apparemment pour faire ce que je désire. Ainsi, je pourrais enseigner dès que j'en aurai terminé avec cette... rééducation.

Pour ce qui est de faire honneur à la Corporation, n'ayez crainte, je ne détruirai pas votre réputation. Si le devoir moral devait m'appeler à commettre un crime, ce dont je doute, je quitterais au préalable ce respectable organisme, afin de ne pas lui faire honte. Ma façon de voir le monde est extrêmement complexe, je le crains, et elle ne fait ni honneur, ni déshonneur à cette Corporation. Quant à mes pensées, elles sont purement égoïstes, je doit vous l'avouer, car elles ne visent que le savoir absolu, un but que l'on ne peut atteindre, même lorsque l'on a l'éternité devant soi, comme moi.

En ce qui concerne cette période d'essai, c'est avec joie que je l'accepte. Il ne m'a que rarement été donné de passer par Mésomnon, étant donnée ma récente arrivée en Kalamaï. Je crois qu'il vous faudra plusieurs années si vous voulez connaître l'intégralité de ma vie, car elle est immensément vieille. Mais si vous désirez que je vous la raconte dans son intégralité, libre à vous, j'ai tout mon temps. Mais je crains que vous ne soyez un personnage particulièrement important, dans cet Empire, en tant que Palatin et maître de cette Corporation.

Ma bouche s'assèche d'avoir trop parlé. Avez-vous de l'eau, s'il vous plaît ? Voilà plusieurs jours que je n'ai ni bu, ni mangé.

Xéénothée était distrait. Ses péripéties lui faisait oublier qu'il devait faire mine d'être comme tous les humains : dépendant de la nourriture et de la boisson, fatigué à ses heures, cherchant sans cesse à gagner de l'argent. L'Etranger avait juste besoin de méditer, ce qu'il avait fait souvent ces derniers jours, pour compenser sa dépense d'énergie monstrueuse requise par ses métamorphoses successives. Il devrait méditer quelques jours, avant de pouvoir ne serait-ce que faire réapparaître ses ailes. Mais qu'importait. En la présence de Xanis, il se devait d'être normal, et donc se retenir de prendre sa forme réelle. De toute façon, son apparence d'homme blanc aux vêtements verts et au torse nu et musclé, avec un capuchon devant le regard, lui convenait parfaitement. Il faudrait qu'il pense à s'acheter une arme blanche, un de ces jours, car la "mise à l'essai" proposée par Xanis promettait d'être dangereuse, et il devait faire semblant qu'il avait besoin de défendre sa vie. Un katana ferait parfaitement l'affaire, si seulement il savait encore manier ces sabres orientaux.