La grande taverne

Tomassino réfléchit un instant et dit qu'un bon steak saignant ferait l'affaire.
Une fois le repas arrivé, ils discutèrent un peu.

J'aurais eu quelques questions à vous poser. Par exemple, pourquoi la 1ère fois que j'ai mit les pieds ici, m'aviez-vous fixé des yeux sans arrêt?

Ensuite, qui est ce Tankred dont le procès est devenu une vraie boucherie?

Et également, tout comme moi, vous semblez avoir eu un passé assez mouvementé sur tous les plans, que ce soit physique ou émotif? Si jamais vous voulez en parler, ne vous gênez pas. Mais je ne vous forcerai pas à dire ce que vous voulez garder pour vous.

Il se tût et prit une très grosse bouchée. Ainsi, sa bouche serait trop occupée pour interrompre l'Ancienne dans ses réponses.

L’ancienne avait le regard figé sur son assiette. Elle ne savait pas quoi lui donner comme réponse, il posait beaucoup trop de questions ! Pour répondre a la première, elle marmonna tout simplement :

- Si je vous ai regardez ainsi, la première fois...c’est que jamais je n’avait vu de gens de votre race...je me suis montrer curieuse, j’en suis désolée.

Elle lui fit un sourire forcé avant de poursuivre :

- Tankred était un ami d’un...ami...j’avais discuté avec lui, et il m’avait éclairé sur quelques troubles que j’avais a l’époque...j’ai souhaité me rendre a son procès par respect pour ce seigneur, quoi que je n’ai pas compris le pourquoi de ces actes et que je me considère comme étant totalement neutre dans cette histoire...jamais je n’aurais cru que cela se terminerait en massacre.

Elle avait dit les premières phrases lentement et avec hésitation. L’ancienne termina ses réponses en disant d’une voix faible :

- Le passé, c’est le passé...parfois vaut mieux ne plus y penser.

Zeldrée avait pris une bouché de son repas encore chaud, le visage froid, elle refoulait parfaitement toutes émotions qui pourrait se montrer...elle espérait seulement que cela demeure ainsi, jusqu'à la fin de leur entretient.

Tomassino semblait aussi perdu dans ses pensées que l'Ancienne en face de lui. Il avait acceptée de la suivre au procès pour avoir des renseignements et a plutot fini par recevoir quelques coups.

Il se doutait bien que le dit Tankred était un ami du père de l'Elfe Noire qu'il avait croisée plutot. Mais comme ce sujet semblait délicat, il dit:

Hé bien, je suis navré que votre première rencontre avec un Orque ce soit terminé ainsi. Je sais bien que je ne suis pas le responsable du délire qui s'est passé au tribunal, mais, vous accompagnant, mon devoir aurait été de réagir plus vite quand même. J'en suis navré. Je ne vous en veut pas d'avoir été curieuse. Tous les gens sont ainsi lorsqu'ils voient de nouveaux visages.

Pour ce qui est du passé qu'il ne faut plus y penser, vous savez aussi bien que moi que ce qui a eu lieu hier fait ce que nous sommes aujourd'hui. Il sera toujours impossible de complètement l'oublier. Mais comme je l'ai dit, en parler est totalement à votre discrétion.

J'ai cru entendre la drow mentionner une tour où vous devriez vous rendre. Je vous propose de vous y accompagner question d'assurer votre protection en cas de rechute de votre blessure. J'attendrai devant la porte que vous ayez fini ce que vous avez à y faire car je crois que ce sont des choses qui ne me regardent pas trop. Bien sur, y aller est également à votre discrétion.

Ayant dit cela, il recommença à manger.

L'Orque se leva avec l'Ancienne. L'annonce du garde ne lui présageait rien de bon et préféra ne pas s'en mêler.

Voyant Zeldrée grimacer de douleur, il lui proposa de s'appuyer sur son bras pour faire le trajet avec elle. Il lui proposa de sortir discretement pour ne pas etre pris dans la bagarre. Avoir été pris dans un bain de sang avait été suffisant pour cette semaine.

Il attendit que l'Ancienne passe la première puisque lui, il ne connaissait pas le chemin.

Tomassino resta accoté sur le mur quelques instants, l'air hébété. Sa première journée dans cette région avait été des plus étrange et mouvementée. Il avait été fixée des yeux par une Ancienne, s'était fait voler de l'argent et avait vider les bieres sur la tete du voleur, avait accompagné l'Ancienne au procès, l'avait vu se faire transpercer sans pouvoir faire quoique ce soit d'autre que l'accompagner chez les guérisseurs, avait assisté à une réunion des plus bizarre entre l'Ancienne et une Drow et finalement avait accompagnée Zeldrée dans une tour où elle était sortie en larmes.

Tout ceci s'entrecroisait dans la tête de l'Orque, déja peu fort du coté la réflexion. Tout ça ne rimait à rien pour lui. Et pourquoi ressentait-il cette tristesse alors que tous ces événements n'avait rien à voir avec lui?

Sur ces pensées, il paya pour une chambre, y alla et tenta de s'endormir, quoiqu'il doutait bien qu'il y parviendrait étant donné toute les réflexions qui lui passaient par la tête. Il avait déja vécu des jours beaucoup plus simple...

Ayant trouvé le forgeron et acheté l’équipement qu’il avait besoin pour ses cavaliers, le chevalier décida de faire un tour a la taverne, histoire de réfléchir devant une bonne bière. Lorsqu’il entra, il chercha une table libre et en trouva une près de la cheminé. S’asseyant sur l’unique chaise devant la table, il fit un signe a la serveuse.


''Bien le bonsoir, que puis-je pour vous''

''Apporté moi une bière de votre meilleur tonnau''

''Tout de suite, sire''

Remerciant la serveuse, il commença a penser quelle coté choisirait-il, celui des ‘’Traîtres’’ ou le camp Impériale. Il continua d’y penser tout en buvant tranquillement.

Après une nuit de sommeil peu réparateur, Tomassino se leva et descendit prendre une bouchée. Après ce repas, il sorti, mais ne su vraiment pas où aller. Il laissa ses pas le guider, tout en songeant aux derniers événements vécus...

Arrivés à la Taverne, des gardes accompagnés d'une femme entrèrent et firent un signe de tête au tavernier. Ils montèrent les escaliers de bois qui menaient aux chambres, ouvrirent une porte et poussèrent la Vampire sur le lit. Allongée sur le ventre, elle ne voyait pas grand chose de la pièce car ses cheveux lui étaient tombés sur le visage. Elle entendit simplement une voix inconnue dire :

- Je m'occupe de ses liens, laissez-nous...

Puis, des bruits de pas, la porte qui se ferme, à nouveau les pas, s'éloignant. La Comtesse décida d'engager la conversation :

- Bien pensé pour les Gardes, mais les liens, ils n'étaient pas nécessaires... dit-elle.
- Notre crédibilité en dépendait...

Agacée, elle essaya de retirer les cordages, en vain...

- Auriez-vous l'aimabilité...?

Prenant le verre avec plaisir, même si elle n'avait pas l'habitude de boire, Satania s'assit sur le lit et observa le Célestial. Elle n'en avait jamais vu auparavant et fut surprise de le trouver beau... Elle arrangea un peu ses cheveux et le regarda à nouveau.

- Je voudrais que vous m'expliquiez clairement vos rapports avec mon père. Je suis venue en ces lieux uniquement pour cela. Mon père m'a toujours caché beaucoup de choses mais je veux connaître vos liens. Vous avez pu voir que je ne suis pas armée et je suis navrée de voir que vous me prenez pour une débutante qui aurait pu se faire suivre.

La gorge serrée, la tête haute, elle le défiait du regard ; après tout, elle n'avait rien à perdre...

Désorientée par les propos du Conseiller Impérial, elle revint à elle lorsqu'il prononça ses derniers mots. Esquissant un sourire, elle ne pu s'empêcher de détourner son regard. Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre pour observer la Lune.

- Pour un "aveugle", je trouve que vous avez détâché mes liens avec une précision surprenante... Puis, lui faisant face : Je vous l'ai dit, je lis beaucoup...

Faisant à présent les cents pas dans la pièce, le regard vague, la Vampire semblait réfléchir. Tout en continuant de marcher, elle déclara :

- Si je comprend bien, vous prétendez qu'un Vampire, mon père donc, a combattu à vos côtés contre un Infernal. Cette guerre ne me rappelle rien et pour cause, mon père me parlait de ses victoires autant que de ses défaites, passons... Vous ne voulez pas "détruire mes terres" sous prétexte que vous vous êtes liés d'amitié avec mon père -pour faire court-. Mais je n'en suis pas moins une traître, et comme je l'ai dis tout à l'heure je ne suis pas une débutante ; vous voulez que je paie la dette de mon père, n'est-ce pas?

Elle s'était arrêtée et le fixait à nouveau.

Aux paroles d'Azatoth, Satania ne pu s'empêcher de se mettre dos à lui et de porter ses mains à ses tempes en fermant les yeux. Elle devait garder le contrôle, son esprit serait trop facile à manipuler sinon... Se concentrant, elle remit ses bras le long de son corps et dit d'une voix faible :

- J'ai une soeur, mon père n'a pas été assassiné, et tous deux se cachent sur vos terres... Mais comment puis-je m'assurer que vous dites la vérité ?

Le regard fixé sur la porte, elle fut prise d'une soudaine envie de courir... mais comme être tuée ne faisait pas partit de ses projets, elle préféra rester immobile en attendant une réponse...

- " Votre père avait raison, vous êtes plutôt maligne, il se doutait que vous seriez un peu têtu à convaicre, alors je crois que je vais devoir sortir mon atout. "

Azatoth se leva et se dirigea tranquilement vers la porte, il tourna doucement la poignée avant de l'ouvrir, on pouvait distinguer deux silhouettes dans le couloir. Il fit un signe de tête et les deux personnages entrèrent toutes deux encapuchonnées, il referma la porte. Il tendit ses ailes pour masquer les deux individus. La comtesse put voir les tuniques noires voler sur le lit.

- " Vous avez le choix, dois-je retirer mes ailes, ou ....? "

Voyant le trouble dans l'esprit de Satania, il prit finalement les devants :

- " Permettez-moi de vous présenter votre père et votre demi-soeur ! "

Joignant le geste à la parole, Azatoth retira son aile laissant apparaître la jeune fille et son père.

Satania dut redoubler d'effort pour ne pas s'effondrer. Passant sa main dans ses cheveux elle observa tour à tour les deux "inconnus". Son père avait changé, toujours beau, oui, mais avec un quelque chose dans les yeux... Peut-être de l'émotion? Et elle... Magnifique. Voyant qu'elle ne savait que faire, son père la pris dans ses bras. Une larme coula sur la joue de la Comtesse qui ferma les yeux.
C'était beaucoup en peu de temps, la missive, le voyage, les aveux, et maintenant... Son père voulu la faire asseoir sur le lit mais elle pris sa soeur dans ses bras... "Ma soeur" pensa-t-elle. Elle était plus petite qu'elle, de beaux yeux verts illuminaient son visage et ses cheveux de jai faisaient ressortir son teint pâle.

- Ma fille a bien changé... déclara Nosfer Shalim El'Azard.

La Comtesse relâcha son étreinte et regarda son père.

- Je vous croyais mort. lui dit-elle.
- Je n'avais pas le choix... Ta demi-soeur et moi devions rester cachés... Comprends-tu?
- Je comprend... Quel est ton nom? demanda-t-elle à l'adresse de sa soeur.
- Shanaria... Et toi Satania, n'est-ce pas?

Satania hocha la tête en signe d'approbation, et son père reprit :

- Shanaria n'a pas pu aller à l'école, mais elle a bénéficié des meilleurs enseignements privés grâce à Azatoth Kaër'Lhok'Tel, mon ami... Elle est Psioniste tu sais? Comme toi...

La Vampire regarda sa petite soeur et lui demanda, curieuse :

- Quel âge as-tu?
- Seize ans... lui répondit-elle.

Le regard de la Vampire, après avoir quitté sa soeur s'arrêta sur le Célestial. Elle ne savait quoi faire, elle s'était piégée.