La maison des guérisseurs

Jarek observait le drow qui se prétendait être Polokyor, un ancien ami du minotaure en ignorant totalement l'homme qui venait de sortir en trombe de la maison des guérisseurs.



En effet, il me semble bien reconnaitre Polokyor en vos traits. Cela fait tellement longtemps...De cette période de ma vie il ne me reste plus rien à part des ombres et des déceptions.

Il avait entendu les remarques du troisième palatin. Il les avait laissé filé au-dessus de sa tête. Il s’était dirigé vers le lit du deuxième palatin. Il avait vu celui-ci se lever lui-même.

La journée des palatins… avait-il marmonné encore une fois.

Sirop avait suivi le Seigneur Enguerrand pour s’assurer que l’Elfe ne tomberait pas. Sirop avait écouté les dernières requêtes du Seigneur Garlon.

Une guérisseuse était tout de même partie chercher un moyen pour avertir les Seigneurs Fardall et Thirias. Plus tard, le demi-elfe était reparti vers la Guilde du Culte, sans courir cette fois, pour chercher un inquisiteur cette fois. Le prêtre qui avait répondu à l’appel priait maintenant, sans implorer la guérison magique cette fois. L’émotion semblait avoir ralenti toute la Maison. Puis, Grishka hurla, et Sirop ne pensa même pas à le lui reprocher.

C’était là le premier patient qui mourrait avec lui en charge des lieux. Et son diagnostic avait été à côté de la plaque.

Le petit gnome resta là, derrière Enguerrand, choqué, contemplant le premier palatin. Autour de lui, les guérisseurs se remettaient à l’ouvrage, les plus anciens d’abord. Le délégué dirigeant, qui avait couru en tout sens pour accueillir les nouveaux venus il n’y avait pas si longtemps que ça, ne bougea même pas quand une autre paire d’oreilles pointues entra dans la Maison.

Quelqu’un arriva à côté de Sirop et lui souffla doucement à l’oreille quelques phrases. Tu es encore le dirigeant n’est-ce pas ? C’était un guérisseur grisonnant. Il avait été dans cette maison avant l’arrivée de Kimri avec lui. Nous attendons tes directives. Il y a une femme saignant à flot entre les jambes. Et il y a… L’humain élabora une liste de choses sur lesquelles les guérisseurs pouvaient encore changer et avoir un impact.

Sirop se secoua comme s’il se réveillait. Les ordres recommencèrent à jaillir de sa bouche. Qu’est-ce que vous attendez ? Il y a un feu à la Grande Taverne ! Mobilisez notre escouade pyrotechnique ! Et allez me trouver une de nos sages-femmes ! Et…

La Maison se remit en marche. Un grand groupe de soigneurs sortit rapidement de la place, croisant au passage les visiteurs devant les portes. À l'intérieur, on préparait des lits pour accueillir les nouveaux arrivants. Les guérisseurs répondaient à leurs appels.

Le gnome s’approcha du deuxième palatin. Sire ? Permettez moi de vous reconduire à votre lit. Il vous faut récupérer vos forces si vous voulez taper sur quelques traîtres d’Argostole en l’honneur du Seigneur Garlon non ?

Sirop avait raccompagné Enguerrand lentement à son lit, tout en écoutant ses préparations funéraires. Il ne put s'empêcher de se demander si le patient s'en rappellerait à son réveil.

La foule s'était dissipé quand il revint. Le prêtre, le minotaure, le troisième palatin et le troisième Elfe était parti. Les guérisseurs se préparaient à recevoir les premières victimes. Seul restait un humain que le gnome ne connaissait pas aux pieds du premier palatin. Dehors, la pluie s'était mise à soudainement tomber.

Même les cieux pleurent les tragédies... La guerre, la mort, le feu...

Il guettait les portes ouvertes et l'eau tomber quand le train de blessé arriva. Un conducteur entra dans la Maison transportant un blessé. En croisant le gnome, il déclara avec un petit sourire malgré la suie qui couvrait son visage et ce qu'il amenait :

Sirop? Je te ramène ton minotaure et ton troisième palatin !

Le dirigeant de la Maison regarda incrédule l'homme qui continuait son chemin. Autour de lui, les guérisseurs s'occupaient calmement et énergiquement des nouveaux arrivants.

Non mais il est allé ruiner ses poumons ou quoi ?!?!?!

Des rayons de soleil éclaircirent les cieux gris et entrèrent par les portes de la Maison de Guérison. D'une fenêtre, on pouvait voir un arc-en-ciel iriser le paysage. Le train de blessés revenait chaque fois avec de moins en moins de personnes. Les choses ralentissaient enfin...

Une acalmie, ou l'oeil de la tempête ? se demanda Sirop.

Une ombre bloqua l'entrée de la porte. Le demi-elfe entra tout trempé et s'approcha de son maître, pour lui chuchoter quelques nouvelles.

Pendu... Il s'est pendu... grommela le gnome. Inquisiteur Neicigam s'est pendu ? grrr ! Pas assez de morts, il faut un suicide là... grrr ! Foutus humains ! Bon. Lorsque le Deuxième Palatin sera remis sur pieds, annonce lui cette nouvelle. Les Seigneurs Enguerrand, Fardall et Thirias devront trouver quelqu'un d'autre là... Je m'en vais boire là... J'ai besoin d'un bon verre rempli d'alcool...

Sirop quitta la Maison, en songeant qu'il deviendrait vraiment un nain à la barbe courte si tout continuait à ce rythme là. Sa voix s'éleva dehors alors que ses petits pas le traînait vers une taverne vide.

Kimri ! Reviens vite pour l'amour des dieux ! Journée des palatins... Bwah!

Leydora venait d’arriver au sein de la cité impériale, se dirigeant tout d’abord vers la maison des guérisseurs.
Le long voyage qu’avait parcouru la céléstiale depuis son royaume l’avait épuisé, il fallait qu’elle se repose.

Elle arriva au sein du bâtiment, demandant au premier guérisseur qui passait un lit pour passer la nuit, si disponibilité il y avait …
L’enceinte était grande, l’espace bien utilisé, permettant aux patients d’avoir plus de place que dans un simple hôpital.

Elle prit place sur un lit, elle passerait sûrement la nuit ici.

Il y avait beaucoup d’agitation au sein de l’équipe médicale, un évènement important avait du se passer ici dernièrement.
Elle passait en revue la pièce du regard, notamment les autres patients.
Rares sont ses venues en cette cité impériale, les seuls gens qu’elles connaissaient étaient les mages ayant appris dans la même école de magie.

Son attention porta sur un elfe noir, à priori guerrier à la vue de ces habits.
Malgré son attrait deviné pour les armes, et non pour la magie, elle semblait l’avoir déjà croisé.
Peut-être sur un champ de bataille …

L’heure était au repos, désormais, demain, elle irait rejoindre la guilde du mana, afin de parfaire son apprentissage.

Leydora venait de passer la nuit dans la maison des guérisseurs.
La nuit fut douce et agréable, mais elle se devait de partir au plus vite, elle devait rejoindre la guilde du mana.
Elle sortit donc de l’enceinte après avoir remercier les soigneurs, et jeter un dernier coup d’œil au guerrier qui l’intriguait tant.

Elle s’apprêtait à se mettre en marche pour sa future guilde, probablement, quand elle manqua de trébucher sur quelque chose.
Sur quelqu’un précisément.

A ces pieds étaient étendus, jonchant sur le sol, deux êtres.
Le premier semblait protéger le second de ses ailes, malgré le peu de forces qui leur restait à tout deux, et leurs pertes de consciences.

Ils semblaient très mal en point et avaient probablement essayé en vain d’atteindre les portes de la maison des guérisseurs, situés quelques mètres plus loin.

Elle revint sur ses pas, courant jusqu’au sein du bâtiment où la céléstiale avait passé la nuit.
Une fois au milieu de la pièce, et malgré sa nature timide et peu sûre d’elle, elle n’hésita pas à s’exclamer haut et fort :
- Dehors … Deux corps inconscients sont aux portes du bâtiment, … j’ai besoin d’aide, il faut aller les aider, vite …

Elle reprit son souffle :

- Il faut les soigner, …j’ai besoin de soigneurs afin de les déplacer sur des lits, qu’ils puissent être soignés, vite, ils semblent vraiment mal en point.

Elle avait peur que ce ne fut trop tard.
Après son intervention, plusieurs soigneurs accoururent. Elle leur indiqua l’endroit où jonchaient les deux corps quasiment inertes.

N’ayant pas de faculté en médecine, elle laissa les soigneurs prendre le soin de les déplacer.
Après qu’ils eurent étés déplacés afin de bénéficier se soins, un soigneur, remercia la céléstiale de son intervention, et lui dit qu’elle pouvait maintenant partir tranquille, qu’ils s’occuperaient d’eux, et qu’elle ne pouvait rien faire de plus …

Elle préféra attendre la sortie des deux personnes totalement rétablies, si sortie il y avait …
Ces deux personnes semblaient vraiment blessées, particulièrement celui que l’on pouvait deviner barde, qui avait une entaille profonde au ventre.

Elle attendait donc, espérant qu’ils survivraient …

La lumiére revint dans mes yeux, je ne distinguais rien mais je voyais...
Ma vue redevenais peu à peu de plus en plus nette, et je voyais ... Je voyais le plafond ... Il n'y avais pas grand chose à distinguer en même temps et je comprit pourquoi, je n'avais rien distingué la premiére fois. J'étais allongé sur un lit et je me mis assis pour pouvoir déployer mes ailes sang, ce qui me fit beaucoup de bien, car elles étaient un peu froissées.

Je regardais partout dans la piéce, et je vis mon amis dans un lit, apparemment on s'occupe bien de lui. Les soigneurs étaient occupés un peu partout, j'étais soigné et de trop de toutes évidence, ils n'ont pas besoin de bien portant dans cet endroit et je déteste les maisons de guérisseurs ...

Je regardais une derniére fois Bardas, je ne voulais pas voir sa mort premiérement mais j'étais certains que les soigneurs pouvaient le guérir et je ne servait à rien dans cet endroit, c'est pour cette raisons que je me dirigea vers la sortie.

- Entretenez le bien, il compte plus que ma vie pour moi ...

Je mis ma veste sur moi et mon chapeau sur ma tête me cachant les yeux comme à l'habitude. Mais je ne partis pas loin, je m'adossai au mur de la maisons des guérisseurs, attendant là.

Fardall, précédé de Dame Arianthe de Bise arrivèrent à la Maison des Guérisons, transportant un Faraël encore bien sonné. Ils demandèrent à voir Kimri, maîtresse de cette maison, mais un gnome nommé Sirop les informa qu'elle était actuellement en Amphise. Sirop leur dit qu'il allait s'occuper du jeune fils de Fardall.

Ils le déposèrent en douceur sur un lit aux draps frais, un peu à l'écart des autres afin de ne pas être dérangé par le bruit.

- Pensez-vous qu'il y aura des séquelles ?

- Non, répondit Sirop, si ce n'est que quelles que éraflures et la nostalgie de ne pas avoir combattu avec ses camarades.

- Au fait Sieur Sirop, vous n'auriez pas du parchemin et une plume ainsi que de l'encre ?

Le guérisseur qui s'était éloigné, revint avec le nécessaire.

- Merci beaucoup.

-De rien Sire Palatin.

- Mais voyons, je ne suis plus palatin de puis des lustres.

- Oh, désolé, c'est ue nous avons eu beaucoup de Palatin à soigner ces derniers temps.

- Dame Arianthe, vous avez le choix de partir, je ne vous retiens plus, retournez en Opselimbe si tel est votre désir, car cela m'étonnerait qu'une armée soit formée du jour au lendemain. Moi je resterai ici pour veiller mon fils.

Il commença à écrire à son autre fils, celui qui assurait l'Intendance de Zirconie en son absence.

Cher Rafaël,

La croisade a échoué, nous nous sommes fracassé contre les armées des Seigneurs d'Outre-Mer en Argostole. L'invasion de Kalamaï est désormais inévitable, je te charge donc de protéger notre peuple et d'assurer la défense du royaume en construisant forts et murailles si nécessaire. J'espère que tu vas bien, car je ne pourrai pas retournez à Zircondal prochainement, je dois veiller ton frère qui a été blessé et qui repose à la Maison des Guérisons. L'Empire se fragmente de plus en plus et seul la guerre pourra nous sauver, à mon grand désepoir, moi qui a toujour précônisé la paix et la diplomatie. Cette fois, malheureusement, il sera impossible de négocier, les Conquérants d'Outre-Mer, sous les ordres du roi Taleonor, ne feront pas de quartier, enragés par leur précédante défaite, ils veulent tout mettre à feu et à sang, piller et massacrez le peuple sans aucune distinction d'Impériaux ou d'Indépendantistes.
Je te souhaite bonne chance dans cette lourde tâche et à travers cette épreuve qu'est l'invasion de nos terres.

Embrasse ta soeur Hawenira et ta mère Hadawen de ma part,

Fardall, fils d'Igardal,
Seigneur de Zirconie,
Chef de La Garde Divine,
Chevalier de la Lance Impérial,
Fondateur du Protectorat Impérial,

L'Empire est mon honneur et mon honneur est ma vie.

Il confia la lettre a un pigeon, sortit dehors et le lâcha dans le ciel azuré. Puis, Fardall revint veiller son fils. Faraël.