La maison des guérisseurs

Alors qu'elle voulait rejoindre son amie Kimri pour entendre des nouvelles d'Amphise et faire connaissance de la palatine, Ayleen vit entrer celui qui avait lâché à plusieurs reprises ses troupes sur ses terres. Après avoir réfléchi un instant, elle approcha de la porte, prit une tenue d'assistant pendue à la patère et s'approcha de Kimri.

- Grande Prêtresse, vous êtes occupée. Souhaitez-vous que je m'occupe de ce patient ?

Ayleen avait rabattu la capuche, de façon à ce que seule Kimri puisse voir son visage, et fit un clin d'oeil.

Dernière édition par le Jeu 26 Avr 2007 - 1:37, édité 1 fois

Kimri fut grandement surpris par les sentiments qui émanèrent des yeus de l'Ancienne. Ce n'était pas une bonne façon d'aider la guérison.

Je suis désolée de vous affliger ces questions. Je me suis laissé emporter par la joie de pouvoir parler à quelqu'un de la Forêt de Maon, du moins, quelqu'un de la Forêt qui ne prête pas serment à l'Igoumen.

La Grande Prêtresse vit un orque entrer dans sa Maison du coin de l'oeil. L'amour pour cette race était inexistant dans son coeur, mais son devoir était d'envoyer quelqu'un l'acueillir et de veiller à ses blessures. Cependant, il attendrait... Puis, elle vit Ayleen s'approcher et écouta sa requête. D'un ton un peu plus fort, Kimri répondit.

Oui tu peux y aller. Merci, c'est très gentil de ta part.

Kimri reporta son attention rapidement à Zeldrée. Une question la brûlait depuis le début de la conversation.

Zeldrée, avant de vous laisser à votre repos, il y a une question qui me brûle. Qu'avez-vous l'intention de faire pour changer la situation avec l'Igoumen?

Ravie de n'avoir rien perdu de la complicité qui l'unissait à son amie d'enfance, Ayleen se retourna vers, tout en évitant de lui dévoiler trop son visage.

- Bonjour, Messire, la Grande Prêtresse m'a demandé de m'occuper de vous. De quoi souffrez-vous ?

Tomassino sursauta. Il ne s'attendait pas à ce que ce soit cette personne qui s'adresse à lui en premier. Kimri ne semblait pas avoir reconnu celui qui l'avait aidé avec les blessés lors de l'attaque du procès au palais de justice.

Il décrivit quand même ses douleurs musculaires et ses difficultés à marcher.
Le voleur, l'attaque du palais de justice, l'aide aux blessés, la grande marche avec Zeldrée jusqu'à une tour, trop d'action en peu de temps l'avaient que trop affaibli. Il se garda tout de même de parler de son état psychologique.

Il ne pouvait dire pourquoi, mais il ressentait un certain malaise en parlant avec cette femme se masquant le visage. Sa voix ne lui était pas inconnue. Où pouvait-il bien l'avoir vu ou entendu ailleur? Dans l'attaque? Lors de l'apport de son aide? Où lors d'une de ses nombreuses attaques portées au hasard lorsqu'il était en grand besoin de ressources financières? Il ne pouvait se rappeler, mais il ressentait une certaine animosité dans la voix de la dame. Espérant qu'il n'avait porté aucun préjudice à cette personne, il se rassit et attendit ses soins.

Quelle ardeur! pensa l'Elfe devant ce regard. Elle resta une couple de seconde surprise par son intensité.

Je... Elle dut se racler la gorge avant de continuer. La discussion était émouvante pour la Grande Prêtresse aussi. Je vois... Oui, je comprends. J'aimerais bien en reparler un de ces jours. Peut-être lorsque vous serez rétablie?

Ayleen écouta l'Orque décrire ses symptômes et regarda ses onguents et ses potions. Si elle n'était pas aussi habile que les prêtre pour soigner les grands blessés, sa connaissance des plantes et des herbes lui laissait un grand choix de remèdes, potions et pommades aux vertus multiples et variées.

Gardant la capuche sur ses yeux, elle sourit à l'Orque.

- Tout va s'arranger. D'abord une potion pour endormir la douleur naissante, puis un onguent pour détendre les muscles et éliminer les toxines responsables de vos maux.

Tout en parlant, Ayleen s'enduisait les mains d'un onguent laissant échapper une fraîche odeur mentholée.

- Je suis prête. Buvez cela pendant que je m'occupe de vos jambes.

Plus il réfléchissait, plus l'Orque était certain d'avoir entendu cette voix sur un champ de bataille. Il savait que ses troupes étaient brutales, malgré tous les efforts qu'il faisait pour leur enseigner à quelle point la vie était précieuse. Il essayait toujours de les convaincre de mettre KO plutot que de tuer. Mais bon, ses troupes n'étaient pas des plus obéissantes...

Inquiet et méfiant, il but quand même la potion, se disant que s'il avait porté préjudice à la personne qui la lui donnait, il aurait probablement ce qu'il méritait. Il la but d'un trait, se recoucha sur le lit et continua de se faire masser les pieds. Ce message était aussi confortable que ses pensées étaient confuses.

Lorsque l'Orque eut bu la potion, elle continua un instant de masser ses mollets endoloris, relva sa capuche et lui dit :

- Vos troupes ont attaqué mes terres sans relâche pendant 3 jours et 2 nuits. Non contents de tuer et de piller, vous êtes revenus lorsque les hommes étaient morts, et avez emmené femmes et enfants pour servir sur vos terre, ne laissant derrière vous que mort, larmes et chagrin sur des terres désolées...

Voyant l'Orque esquivant un geste, elle leva la main.

- N'essayez pas de vous relever, vous ne pourriez que vous effondrer. La potion a commencé à faire effet... Savez-vous que si nous révérons la vie, Adrien n'accepte pas que l'on s'en prenne impunément à ses disciples, et ne voit pas d'un mauvais oeil l'arrachage des mauvaises herbes...

Ayleen regardait l'Orque devenir de plus en plus inquiet.

- Mais rassurez-vous, cette potion va vous détendre complètement, et vous plonger dans un profond sommeil. Toutefois, il est exact que vous serez vulnérable, à ma merci. Vous saurez en vous réveillant si quel facette d'Adrien j'ai choisi de représenter...

La Grande Prêtresse ne rajouta plus rien. Ce qui pouvait être dit l’avait été. Ainsi, elle fit une révérence et s’éloigna. Du coin de l’œil, l’Elfe vit Zeldrée retirer son oreiller et esquissa un petit sourire.

Voyant l’orque tenter de bouger et ses yeux se fermer, Prêtresse se dirigea donc vers Ayleen. Ça faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas vues, mais les Elfes changent peu et son amie avait toujours eu un certain code d’honneur. Kimri posa la main sur l’épaule épaule qui massait toujours les pieds de l’orque.

N’y va pas trop fort quand même, cet orque à certaines différences comparés aux siens. Je le reconnais maintenant; il a aidé les Guérisseurs lors d’une nuit de chaos et la palantine d’Amphise pour une certaine raison. Ceux de sa race s’attaquent peut-être à Amphise, mais en ville et dans la Maison, il y a un code à suivre. Bon et bien, amuse toi. Je vais faire un tour au marché de la ville.

Avant de quitter l’établissement, la Grande Prêtresse Guérisseuse fit signe a un de ses subordonnes et lui donna quelques ordres. Tout d’abord, tenir la Maison durant sa courte absence lui revenait. Ensuite, l’orque était à recevoir un message de la part de la maîtresse des lieux s’il se réveillait et quittait avant son retour :

Maître Tomassino, je suis désolée de ne pas avoir pu vous recevoir personnellement. J’étais prise dans une discussion intéressante avec une blessée. Mon amie s’est chargée de vous. Bien que vengeresse, vous serez guéri car elle respectera la doctrine de ma Maison. Je vous verrai plus tard, si les Dieux le veulent bien.

Dernière édition par le Dim 29 Avr 2007 - 22:38, édité 1 fois

L'Orque n'y voyait plus clair (déja qu'il était confus avant d'entré dans la maison des guérisseur, ca ne l'aidait vraiment pas...) Il ne savait plus si ce qu'il entendait était vrai ou le fruit de son imagination. La seule chose dont il était sur, c'est que la potion ne lui faisait pas que des effets bénéfiques.

Il resta donc allongé, ferma les yeux et s'endormi en réfléchissant à tous ce qu'il avait entendu ou cru entendre en attendant que les effets de la potion se dissippent.

Ayleen regarda l'Orque s'endormir lentement. Après en avoir terminé avec ses jambes, elle passa aux bras, puis appliqua un baume sur les blessures plus anciennes qui n'étaient pas encore complètement guéries.

Elle s'approcha ensuite de la Grande Prêtresse.

- Voilà, Kimri, j'en ai terminé avec lui. Grâce à toi, je ne l'ai pas empoisonné, je ne voulais pas nuire à la réputation de la Maison des Guérisseurs et de sa nouvelle Grande Prêtresse... Espérons qu'il réfléchira aux conséquences de ses actes la prochaine fois qu'il entamera de nouvelles conquêtes.

Ayleen sembla réfléchir, puis rajouta :

- D'un point de vue médical, il ira mieux demain, et sera remis d'ici un jour ou deux, à condition de prendre du repos. Mais la potion qu'il a bue a deux effets. Elle endort et détend complètement les muscles. Mais on ne la prescrit pas seulement pour lutter contre les contractures. Elle sert aussi, dans la forêt, à soigner ceux qui broient du noir... S'il a l'air en paix au réveil, c'est qu'il faudra lui prodiguer des soins qui ne sont plus de mon ressort .Voilà. Retrouvons nous quand tu en auras terminé avec tes autres patients. Je vais regarder comment arranger cette bâtisse. Folaniss
est la patron des chemins, il devrait donc y avoir un peu plus de verdure, car sans bosquets, pas de chemins...

Puis Ayleen quitta la pièce en laissant échapper un rire cristallin.

Tomassino se leva après un sommeil beaucoup trop long. Il était fatigué d'avoir trop dormi... Son corps était complétement rétabli, mais pour ce qui est de sa tête... hé bien c'était toujours aussi confus. Cherchant des yeux la personne qui l'avait soignée et ne la trouvant pas, il lui griffona un mot d'excuse au nom de ses troupes. N'étant pas très bon avec les mots, le message était très basique, mais très clair.

Bonjour Ayleen,
J'ignore si vous m'avez réellement adressé les mots parlant de vos contrées ou si j'ai haluciné à cause de votre potion, mais le message de Kimri semble me dire que je n'étais pas tout a fait inconscient. Je suis désolé au nom de moi-meme et de mes troupes des pertes de vie que vous avez dû subir. Je sermonnerai mes troupes sévèrement.

Bien à vous,

Tomassino

Sortant de sa chambre, il passa devant celle de Zeldrée l'Ancienne. La voyant dormir sans oreiller ni coussin, il senti qu'elle dormait du sommeil du juste. Il entra, s'assit et attendit son réveil. Il se remit à penser aux bribes de conversation qu'il avait entendu d'elle lorsqu'elle parlait d'Amphise. Cette région semblait si merveilleuse, qu'il aurait bien aimé la visiter, mais bon, étant un Orque, il se doutait bien de l'impossibilité de la réalisation de ce projet.

Il demanderait tout de même à l'Ancienne. Il se disait qu'il n'avait rien à perdre à en parler.

Tomassino se senti soulager de la voir se réveiller. Après tout ce que cette pauvre Ancienne avait vécu... Il lui retourna son salut et lui dit:

Bonjour, Content de vous voir vous rétablir tranquillement. N'ayant eu que des blessures bénignes, je n'ai pas prit trop de temps a me remettre, si ce n'était d'un léger contretremps avec une des guérisseuses. Étant remis sur pied, je m'étais dit que je pourrais passer un peu de temps à vos cotés, si ça ne vous importune pas. Il y a quelque chose que je peux faire pour vous?

En la regardant, il voyait bien qu'elle n'était pas tout à fait rétabli, mais cette Ancienne était forte, il en était sur.

L'Orque ne savait plus que répondre. Il était un peu désemparé.
L'attitude de l'Ancienne lui fait sentir qu'il dérangeait, mais en même temps, il était trop inquiet pour partir et la laisser seule.

Il resta donc assit et ne dit rien. Il croisa les mains devant son visage et réfléchi, restant attentif, à l'attente d'un signe quelquonque sur ce qu'il devrait faire.

Après avoir passé (ou perdu) Tomassino comprit qu'il n'était vraiment plus à sa place. Lorsque des guérisseurs entrèrent pour s'occuper de l'Ancienne, il profitù du fait qu'ils avaient toute l'attention de cette dernière pour sortir subitlement et filla à l'anglaise.

Il sorti, ne sachant trop où aller.

Un elfe entra dans la maison des guérisseur. Il chercha du regard la Grande Prêtresse qu'il avait rencontré au marché plusieurs jours auparavant. Mais au premier coup d'oeil il ne l'aperçut pas.

Il vit cependant une ancienne qui lui était familier. Il s'agissait de la palatine d'amphise. Sa présence ici expliquait le manque de nouvelles malgré les quelques messages qu'il avait envoyé à Zeldrée.

Oengus s'installa sur une chaise dans un coin de la salle et attendit que quelqu'un vienne le voir.

Dernière édition par le Mer 30 Mai 2007 - 3:37, édité 1 fois

Kimri traversa le seuil de la Maison d'un pas vif. Elle avait trop lambiné au Marché Central selon son avis... Elle fit transporter ses paquets, qui d'ailleurs commençaient à peser lourdement sur ses épaules elfiques, et jeta un regard autour de la salle. Déjà, elle voyait l'atmosphère qu'elle allait recréer. Elle vit Zeldrée toujours sur son lit, avec un petit atroupement de guérisseurs. Puis, elle vit Oengus. Quelques pas légers l'amena à lui.

Bonjour frère Elfe, dit-elle chaleureusement avec un sourire. Requiérez-vous des soins, ou est-ce une simple visite ?

Kimri rougit encore à la mention du crédit pas si petit. Elle bafouilla quelques remerciements à Oengus, puis elle se reprit un peu et continua.

Je n'avais pas encore accepté la requête de Maître Arithméas, mais vous me poussez donc à l'accepter. Donnez moi quelques jours pour me préparer et contacter une amie, et je serai prête pour ce voyage.

Elle allait continuer quand elle vit un messager impérial se diriger vers elle.

Veuillez m'excuser un moment Oengus. Il semble qu'il y a quelque chose d'important pour moi...

Lorsqu'elle eut pris connaissance du message, son visage devint sérieux.

Oengus, il semble que je dois vous quitter. J'ai reçu un appel de la cour. Je ne sais pas combien de temps ça durera, mais vous pouvez attendre ici autant que vous le voulez.

La Grande Prêtresse s'inclina devant son ami, remercia le messager en lui filant une pièce, et se retira. Elle ressortit quelques temps après vêtu d'une grande robe colorée. Des étoiles décoraients sa chevelure dorées et un magnifique collier d'améthyste soulignait son cou. Sur son épaule, le symbole de Folaniss brillait. Elle quitta la Maison d'un pas vif.

Ayleen venait de regagner la maison des guérisseurs lorsque l'une des novices lui remis un morceau de parchemin de la part de la Grande Prêtresse. Ayleen remercia la novice et lu le message, griffonné à la hâte :

Il semble que l'heure du retour sur notre terre natale ait sonné. J'ai chargé Oengus des préparatifs, car je suis convoquée au Palais.
D'ici à trois jours, nous devrions être établies en Amphise.
Affectueusement.
Kimri

Ayleen frissonna. La forêt de Maon, après tant d'année... Il était temps qu'elle rencontre cet Oengus dont Kimri lui avait parlé, et dépêche des ordres à son intendant.